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“J'ai eu l'impression d'entendre l'arrière-petit-fils du Général de Gaulle”

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“J'ai eu l'impression d'entendre l'arrière-petit-fils du Général de Gaulle”
Tahiti, le 29 juillet 2021 – Le Tavini huiraatira a fustigé jeudi les propos du Président de la République sur la nécessité pour la Polynésie de profiter de la “protection” de la France dans la zone Pacifique, dénonçant également le discours du chef de l'État sur l'absence de connaissance de la dangerosité des essais nucléaires à l'époque.
 
Le leader du Tavini huiraatira, Oscar Temaru, a organisé une conférence de presse pour revenir sur le déplacement du Président de la République en Polynésie française, jeudi matin au siège du parti à Faa'a. Une visite officielle qui a donné lieu, pour le parti indépendantiste, à plusieurs rassemblements et déploiements de banderoles organisés sur le passage du cortège, malgré une interdiction de manifester ordonnée par arrêté du haut-commissaire à l'encontre du Tavini dès vendredi dernier.
 
“J'aimerais vous rappeler les propos d'un jeune homme qui s'appelle Emmanuel Macron”, a entamé Oscar Temaru face aux médias, entouré du député Moetai Brotherson, des élues Eliane Tevahitua et Valentina Cross, ou encore de la secrétaire générale du parti Vanina Crolas, et d'une demi-douzaine de militantes exclusivement féminine. “Quand il est allé en Algérie démarrer sa campagne pour les élections présidentielles en février 2017, il a fait cette déclaration que la colonisation est un crime contre l'humanité. Vous savez, je l'ai applaudi. Et je me suis dit : 'Enfin, de nouveaux hommes politiques français, jeunes, intelligents, arrivent sur la scène politique'”. Une introduction faussement flatteuse d'Oscar Temaru, pour mieux affirmer sa profonde “déception” du discours finalement tenu au fenua par le chef de l'État. “J'ai eu l'impression d'entendre l'arrière-petit-fils du Général de Gaulle".
 
“D'égal à égal”
 
“C'est inadmissible, au XXIe siècle d'avoir encore ce discours d'il y a 60 ans”, a renchéri Oscar Temaru, reprochant principalement au Président de la République d'avoir occulté toute référence aux questions d'autodétermination de la Polynésie française. Et ce malgré la procédure de décolonisation entamée avec la réinscription de la Polynésie sur la liste des territoires non-autonomes de l'ONU en 2013. “On a l'impression que tous les Français le soutiennent. C'est faux. Je suis persuadé que la majorité nous soutient”, a repris le leader indépendantiste à propos de l'autodétermination de la Polynésie. Et le député Moetai Brotherson de lui emboîter le pas : “Encore une fois, qu'on arrête de bâtir cette image d'Épinal autour du Tavini. Qu'on est anti-Français et racistes. Non. On peut bâtir une Polynésie indépendante avec la France ou d'autres Pays. Mais en traitant d'égal à égal.”
 
Et sur ce sujet, les responsables du Tavini sont apparus également très remontés contre les propos du Président de la République sur la stratégie géopolitique française dans le Pacifique. Ils ont rappelé avoir longtemps dénoncé, sans être toujours considérés très sérieusement, l'intérêt pour la France de conserver la Polynésie française pour des raisons géopolitique, de puissance économique et maritime notamment et pour ses ressources. “Depuis 2008 en gros, les énarques et les grands stratèges de l'État découvrent l'Indo-Pacifique”, a tonné Moetai Brotherson. “C'est leur nouvelle marotte et tout doit être jugé, jaugé à l'aune de l'Indo-Pacifique. Cette stratégie qui n'est pas née dans l'esprit d'Emmanuel Macron, elle était déjà à l'étude du temps de François Hollande. Il l'a juste formalisée dans son discours de New Delhi. Mais, on en était déjà conscient au Tavini. Parce que, contrairement à d'autres, on ne vivait pas dans une espèce d'axe virtuel Paris-Papeete. On s'inscrivait dans notre région, dans notre zone Pacifique et dans le monde qui va au-delà.”
 
Les propos d'Emmanuel Macron sur la menace chinoise pesant sur la Polynésie ont également été décriés par le Tavini. “C'est indigne d'un chef d'État européen. De venir brandir la menace : 'Malheur aux petits, malheur aux isolés…'”, a dénoncé le député. "Parce que si on est dans cette logique-là du malheur aux petits, malheur aux isolés. A ce moment, il faut que la France devienne chinoise. Parce que le rapport asymétrique entre la France et la Polynésie, c'est le même ratio qu'entre la Chine et la France…” Même discours du côté du leader du Tavini. “La Chine n'a jamais colonisé qui que ce soit”, a lancé Oscar Temaru, avant de tempérer son discours en reconnaissant dans le même temps qu'il fallait bien sûr “être très vigilant” face aux intérêts économiques de la puissance chinoise dans la région.
 
Nucléaire : “Les gradés savaient”
 
Sur le sujet du nucléaire, le véritable point noir a bien évidemment été le discours d'Emmanuel Macron sur l'absence de mensonge sur la dangerosité des essais et sur le fait que “militaires et scientifiques” métropolitains étaient dans la même méconnaissance des effets des retombées radioactives. “Je ne sais pas qui est le conseiller qui lui a mis ça dans son discours, mais il faut le licencier tout de suite. Il ne connaît pas l'histoire. Oui, il y a des militaires, des engagés, le petit métropolitain venu servir la grandeur de la France, qui ont été exposés sur leur bateau, sur leur base comme les Polynésiens. Lui, on lui a menti. Mais les gradés, ceux qui savaient, ils étaient où ? Ils étaient dans des bunkers derrière des murs épais de plusieurs mètres. Pendant ce temps à Mangareva, dans le meilleur des cas, les gens étaient dans une salle omnisport en tôle”, s'est époumoné Moetai Brotherson sur ce sujet.
 
La réouverture des archives, elle-aussi, laisse dubitatif le député polynésien, en raison de la possibilité de garder le secret sur les informations “proliférantes” (relatives à des éléments techniques sur la bombe atomique et qui pourraient conduire à la prolifération des armes atomiques, si elles étaient révélées, NDLR). “Qu'est-ce qui est proliférant ? Qui va le définir ? Ce n'est pas nous, c'est le ministère des Armées qui se retrouve juge et partie.”
 
“Justice” et “souveraineté”
 
“Le contraire de la pauvreté, c'est la justice, pas la richesse. Nous rendre notre pays et notre droit de souveraineté, c'est de la justice”, a conclu Oscar Temaru. Le président du Tavini a rappelé le recensement des plaintes pour crime contre l'humanité visant les Présidents actuels et passés de la République française. “On continuera le combat en utilisant le droit et rien que le droit”.
 

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La loi anti-gaspillage est prête

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La loi anti-gaspillage est prête
Tahiti, le 29 juillet 2021 – Le conseil des ministres a examiné jeudi le projet de loi du Pays du ministère des Solidarité sur la loi anti-gaspillage, créant une obligation de don des invendus alimentaires aux œuvres sociales pour les commerces.
 
Les produits alimentaires ou non-alimentaires restés invendus par les opérateurs économiques, bien qu’ils soient encore propres à la consommation humaine, sont parfois perdus alors qu’ils pourraient faire l’objet de dons à des familles démunies. La direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DSFE) délivre chaque année, après la réalisation d’une enquête sociale, des bons pour répondre aux besoins de première nécessité des familles en difficulté et en grande précarité.
 
En 2020 le montant alloué au financement des aides alimentaires a doublé. Ce constat démontre qu’il est vital aujourd’hui d’assurer la continuité de la délivrance d’une aide alimentaire aux populations les plus démunies particulièrement fragilisées en période de crise. En rendant obligatoire et en organisant le don des produits invendus, le projet de loi du Pays examiné jeudi en conseil des ministres entend promouvoir la solidarité et le partage en suscitant la mobilisation d’un nombre plus important d’opérateurs économiques et de structures œuvrant contre la pauvreté.
 
Une "obligation" de don des invendus alimentaires
 
Ainsi, le dispositif de dons des produits invendus proposé par le projet de loi du Pays s’articule autour de deux volets : le premier destiné à la valorisation des produits alimentaires et le second aux produits non-alimentaires. Dans les deux cas, le projet de loi du Pays rend obligatoire le don des produits invendus propres à la consommation humaine lorsqu’ils présentent le risque d’être perdus, dégradés ou jetés, auprès du milieu associatif œuvrant en faveur de la lutte contre la pauvreté et la précarité, les fondations, les structures d’insertion sociale au sens de la réglementation locale, mais également les centres communaux d’actions sociales.
 
Les catégories d’opérateurs tenus par l’obligation de valoriser des produits à consommer concernent, selon la nature des produits faisant l’objet du don, les opérateurs dont le chiffre d’affaires atteint un seuil de 200 millions de Fcfp. Toutefois, tous les opérateurs économiques pourront adhérer au dispositif de don s’ils le souhaitent. Les relations entre les donateurs et les bénéficiaires seront organisées par la conclusion de conventions destinées à fixer les modalités selon lesquelles les produits alimentaires et non alimentaires invendus sont cédés à titre gratuit, dans le respect des normes sanitaires en vigueur, et précise qu’aucune stipulation contractuelle, conclue entre un opérateur de l'industrie et un distributeur, ne peut faire obstacle au don.
 
Les récalcitrants privés d'aides publiques
 
Le dispositif prévoit que le manquement à l’obligation de signature d’une convention de don des produits invendus est sanctionné par l’impossibilité temporaire d’accéder aux aides publiques, notamment les mesures d’incitation fiscales à l’investissement prévues par le code des impôts. Cette sanction est appelée à perdurer jusqu’à ce que l’opérateur se conforme à l’obligation en signant une ou plusieurs conventions de don. Le dispositif envisagé se veut cependant incitatif et propose d’instituer une distinction par labellisation destinée à valoriser les actions de tous les opérateurs qui s’inscrivent en faveur de la promotion de la solidarité, de la générosité et du partage.

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Baisse du prix du carburant pour les pêcheurs

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Baisse du prix du carburant pour les pêcheurs
Le conseil des ministres a modifié le soutien du Fonds de régulation des prix des hydrocarbures en faveur de l’essence sans plomb destiné à l’alimentation des moteurs des navires de pêche battant pavillon française munis d’un permis, de navigation en cours de validité, dont l’armateur est titulaire d’une licence de pêche professionnelle. Les professionnels concernés bénéficieront d’une baisse de prix de détail de 10 Fcfp par litre, soit 86 Fcfp/litre au lieu de 96 Fcfp/litre à compter du 1er août 2021. 

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Le quai de Farepiti à Bora Bora bientôt reconstruit

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Le quai de Farepiti à Bora Bora bientôt reconstruit
Tahiti, le 29 juillet 2021 - Le ministère des Grands travaux prévoit la reconstruction du quai de Farepiti, situé dans la baie de Faanui, sur l’île de Bora Bora. Le quai actuel permet d’assurer le ravitaillement de l’île.

Construit en 1942, le quai de Farepiti à Bora Bora présente aujourd’hui un état de dégradation structurelle avancé, remettant ainsi en question la pérennité de l’ouvrage à court terme. Les aménagements prévus permettront notamment de reconstruire et d’agrandir le quai de déchargement actuel, de prévoir un quai pour pêcheurs, de valoriser et d’optimiser les surfaces de quai et des terrains avoisinants pour des zones de stockage et des zones de parking, de clôturer et sécuriser les zones d’aménagement (hangar, citerne de gaz, zone de stockage, parking, etc.) et d’organiser et de sécuriser les flux (marchandises, passagers, commerçants, hôtels, pêcheurs, etc.).
 
Le projet est principalement situé sur des parcelles appartenant au Pays, mais nécessite l’acquisition de trois parcelles privées pour une surface totale de 467 m². La situation d’indivision pour deux d’entre-elles ne permet pas une acquisition amiable. Le Pays doit ainsi recourir à la procédure de déclaration d’utilité publique afin de maîtriser le foncier nécessaire à l’opération. Pour cela, l’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique menée en juin 2021 étant arrivée à son terme, le Conseil des ministres a décidé de la cessibilité des parcelles concernées.

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Un ex-gendarme et son cousin condamnés à Papeete pour corruption

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Un ex-gendarme et son cousin condamnés à Papeete pour corruption
Tahiti, le 29 juillet 2021 – Un ancien gendarme de la brigade de Faa’a et son cousin, Tuki Fatuma, narcotrafiquant bien connu à Tahiti, ont été condamnés ce jeudi par le tribunal correctionnel de Papeete pour corruption. Le maréchal des logis-chef , radié depuis, avait informé son cousin sur une affaire de viol le visant, avait obtenu un classement sans suite pour un dossier de violences conjugales sur une ex-copine et avait trahi la filature de ses collègues enquêteurs.
 
"Un délinquant qui a des ennuis avec la justice, et qui a besoin de renseignements. Avec un gendarme addict aux jeux d’argent, qui a besoin d’argent." Ces propos, issus du réquisitoire du Procureur de la République, résument bien l’affaire.
En 2019, Tuki Fatuma était sous le coup d’une commission rogatoire émise par un juge d’instruction, sur la base de forts soupçons de son implication dans un trafic d’ice. Il est entendu par les enquêteurs de la section de recherches (SR) de la gendarmerie nationale, qui épluchent ses fadettes et recensent des contacts téléphoniques réguliers avec un gendarme de la brigade territoriale de Faa’a. Le narcotrafiquant avait accepté d’être auditionné sans avocat, et s’était auto-incriminé en reconnaissant avoir versé entre 60 000 et 80 000 Fcfp au militaire.
Une enquête préliminaire est alors lancée par le parquet, et le gendarme est lui aussi interrogé par la SR de Papeete. On apprend alors que cet officier de police judiciaire (OPJ) est le cousin par alliance de Tuki Fatuma. Et qu’il l’avait dépanné par trois fois, en échange de sommes portées cette fois-ci au total à 500 000 Fcfp par le trafiquant. Les deux entretenaient des contacts réguliers, se réunissant au moins une fois par mois dans un bar de nuit du centre de Papeete, et deux à trois fois par semaine pour jouer au poker.
 
Un gendarme addict au jeu
 
Le gendarme gradé, addict au jeu de carte côtoyait nombre de narcotrafiquants bien connus des forces de l’ordre et de la justice lors de ces soirées poker. Il jouait aussi au "kikiri" et faisait des combats de coqs. Ces fréquentations le pousseront à franchir la limite et violer sa déontologie. Tout débute en novembre 2018, lorsqu’un dossier de violences conjugales impliquant son ami d’enfance et cousin tombe entre ses mains. "Vous considériez qu’il avait quatre à cinq filles dans son lit toutes les semaines, donc vous avez rejeté la qualification de violences conjugales à son égard. De plus, vous l’entendez sous le régime de l’audition libre [bien moins contraignant que la garde à vue, NDLR], sans organiser de confrontation avec la victime. Le pire, c’est que vous avez mis quatre mois pour prévenir le parquet et finalement obtenu un classement sans suite", lui reproche le procureur. En mars 2019, une enquête pour viol commis dans un hôtel de Huahine, visant Tuki Fatuma, est délocalisée à Faa’a. Le maréchal des logis-chef reçoit un appel de son cousin lui demandant des informations et, au lieu de prévenir ses supérieurs, fait pression sur l’adjudant-chef en charge du dossier : "Toujours avec l’argument qu’il avait du succès avec les filles, vous avez dit à votre supérieur qu’il était impossible qu’il puisse en violer une. Et puis vous avez fait l’erreur de dire que vous lui étiez redevable", adresse le président du tribunal à cet ancien gendarme.
 
En plus de ces deux faits de corruption, le maréchal des logis-chef avait illégalement consulté le fichier des cartes grises de véhicule de la Polynésie française. Tuki Fatuma avait repéré une voiture suspecte qui rodait dans son quartier de Saint-Hilaire à Faa’a. Le gendarme trahit ses collègues enquêteurs en informant le narcotrafiquant que des agents de la section de recherches le surveillent depuis un véhicule banalisé.
 
"Par amitié"
 
Le procureur de la République requiert quatre ans de prison dont deux avec sursis pour corruption passive à l’encontre du gendarme, déjà radié de l’institution après un passage en commission disciplinaire : "Il a clairement violé le serment qu’il a prêté devant le TGI de Quimper en 2011". À l’encontre de Tuki Fatuma, actuellement détenu pour trafic d’ice, il requiert quatre ans de prison ferme. En défense, les avocats dénoncent "un pacte de corruption qui n’est pas établi", malgré la remise d’argent, et des "écoutes téléphoniques non concluantes" entre les deux. Tuki Fatuma se justifie : "L’argent que j’ai donné, c’était par amitié seulement."
 
Pas assez pour convaincre le tribunal qui condamnera l’ex-gendarme à une peine mixte de trois ans de prison ferme dont un an et demi assorti d’un sursis. Il lui est interdit d’exercer toute fonction publique à vie, mais il pourra aménager sa peine. Tuki Fatuma purgera, lui, une peine supplémentaire de trois ans pour corruption active.

 

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“Les maladies radio-induites coûtent à ce jour 91,353 milliards”

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“Les maladies radio-induites coûtent à ce jour 91,353 milliards”
Tahiti, le 29 juillet 2021 - Président du CSTP-FO, membre actif des travaux préparatoire à la “table ronde” sur le nucléaire à Paris et encore récemment à la tête du CA de la CPS, Patrick Galenon préfère rester sur ce que le chef de l'État a déclaré à Paris, plutôt que sur son discours final en Polynésie. Il ne perd pas espoir de voir aboutir le remboursement de la prise en charge par la CPS des maladies radio-induites qui pèsent à ce jour plus de 91 milliards. 
 
Le chef de l'État n'a pas évoqué dans son discours la prise en charge des maladies radio-induites, vous êtes déçu ?
“Le discours du président est d'une grande habilité politique, c'est un art qu'il maîtrise parfaitement. Mais effectivement sur le principal sujet qu'on attendait, il a été malheureusement d'une discrétion exemplaire. Effectivement j'ai été ému par son discours à Paris (à l'occasion de la table ronde sur le nucléaire), parce qu'il a bien précisé qu'il allait faire en sorte que les victimes soient remboursées et qu'il apporterait toute son attention à la CPS”.
 
A partir de ce moment-là vous ne vous attendiez pas forcément à ce qu'il l'évoque dans son discours ?
“Disons que j'ai compris que son discours en Polynésie allait s'adresser à la Polynésie du haut. J'espère que les faits seront pour la Polynésie du bas”.
 
La Polynésie du haut ?
"Il l'a dit lui-même, ceux qui à l'époque avaient reçu des sous alors qu'ils ne le méritaient pas. La Polynésie du bas, ce sont les victimes. J'ai quelques réflexions sur la façon dont il a pris la chose. Il a reconnu que la bombe n'était pas propre, mais il a aussi dit qu'ils (leurs scientifiques et leurs militaires, Ndlr) n'avaient pas menti. C'est une contradiction que j'ai bien sûr relevée et c'est dommage. Les militaires du haut étaient protégés dans des blockhaus, tandis que la Polynésie du bas étaient dans des hangars avec tôles ondulées”.

"L'ensemble de la Polynésie a reçu plus d'un millisievert. Mais comment voulez-vous le prouver ?"
 Vous êtes donc plutôt confiant sur le fait d'obtenir cette prise en charge à l'avenir ? 
“Je préfère rester sur ce qu'il a dit à Paris. J'espère que le président s'en rappellera quand il sera à Paris. Dans cette affaire, il y a trois critères probants en matière de maladies radio-induites. Le premier c'est d'être présent en Polynésie française. Le deuxième, c'est d'être en Polynésie pendant la période de 1966 à 1998. Et le dernier c'est d'avoir l'une des 23 maladies radio-induites. Là-dessus, le chef de l'État semble confondre ces 23 maladies avec l'ensemble des cancers qu'on peut trouver chez l'homme.

Il faut savoir qu'on est constitué de 250 types de cellules. Vous pouvez donc attraper 250 types de cancer. Et le fameux millisievert c'est une mesure administrative, ce n'est pas une mesure scientifique, parce que l'effet de ce millisievert va dépendre de vos défenses immunologiques et donc votre capacité à résister. Il faut savoir que l'ensemble de la Polynésie a reçu plus d'un millisievert. Mais comment voulez-vous le prouver ? C'est en cela que la loi Morin est scélérate”.

Pas d'allusion non plus à la dépollution de Fangataufa et de Moruroa qui faisaient partie des revendications du Cesec ?
“Non, mais c'est vrai que c'est difficile à faire. Ce sont des îles qui sont définitivement trop polluées pour espérer faire quelque chose. Il faut aller chercher les déchets à 1 000 ou 1 600 mètres. Il y a des zones qui sont vraiment contaminées et qui sont interdites mêmes aux militaires. Rappelez-vous lorsque, à Bikini, les populations sont parties, les Américains ont été obligés de les reloger ailleurs. Par contre, un dédommagement pour le Pays me paraissait normal puisqu'on ne peut plus disposer de ces atolls”.

"On a déjà un pôle de cancérologie et on a du mal à recruter des oncologues"
Le chef de l'État a aussi donné son accord pour le deuxième prêt garanti par l'État, c'est une bonne nouvelle pour la CPS ?
“Oui, mais c'est un prêt. J'avais espéré qu'il nous dise que le prêt se transforme en subvention mais peut-être qu'il va le faire, c'est ce que je dis : on verra comme ça se traduit dans les faits. L'espoir fait vivre. On avait demandé sept milliards pour finir l'année 2021-2022. Mais vu qu'on dépense 5,6 milliards de Fcfp chaque année pour les 23 maladies radio-induites, au 30 avril 2021, on atteint un total de 91,353 milliards de Fcfp. C'est de ça dont il s'agit”.
 
L'annonce d'un Institut du cancer en Polynésie vous semble-t-il pertinent ?
“Si c'est pour étudier 250 cancers sur seulement 270 000 habitants, vaut mieux faire ça en France. On n'a pas les moyens de payer ces chercheurs. Je sais pour avoir fait le tour de la question qu'un institut ça coûte cher. C'est comme si on faisait un institut du diabète. Ce n'est pas parce qu'on aura un institut ici qu'on va ne plus évasaner des gens. On a déjà un pôle de cancérologie et on a du mal à recruter des oncologues. En revanche, si on nous envoie dix oncologues, là oui, on commence à régler le problème. Y a quand même un problème de priorité. Après c'est bien, on va nous le payer, mais est-ce qu'il ne va pas nous coûter plus cher au final ?”
 

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Produits locaux dans les cantines : les réserves du Cesec

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Produits locaux dans les cantines : les réserves du Cesec
Tahiti, le 29 juillet 2021 - Adopté à la quasi-unanimité par le Cesec, le projet de loi du Pays sur “la promotion des produits locaux dans la restauration scolaire” se heurte cependant à de nombreuses difficultés juge la quatrième institution du Pays. Elle évoque la nécessité de structurer la filière agricole, de fixer des quotas ou d'introduire une obligation réglementaire afin de mettre tout le monde au diapason.  
 
"Ce texte a le mérite de prendre le taureau par les cornes" reconnaît le rapporteur de l'avis, Tepuanui Snow. Mais pour la mise en pratique, il faudra prévoir des "préalables". Adopté par le Cesec à 39 voix pour et une abstention, le projet de loi de Pays relatif à la “promotion des produits locaux dans la restauration scolaire” se heurte ainsi à de nombreux défis résume l'avis rendu en commission. A commencer par les difficultés d'approvisionnement. “C'est la première chose à régler, même si on a une production agricole largement supérieure aux besoins des cantines, on s'aperçoit que les magasins absorbent presque tout”, poursuit le rapporteur. “Les cuisines centrales nous disent que pour préparer un ma'a Tahiti ils ne sont jamais sûrs d'avoir assez de fe'i, de taro ou de poisson pour alimenter l'ensemble des cuisines”. Le Cesec préconise ainsi de prévoir des quotas déterminés en fonction des besoins des cantines pour s'assurer de l'approvisionnement auprès des cuisines centrales.
 
80% de poissons dans les menus
 
Il y a aussi le coût. Celui du poisson en particulier. Car le projet prévoit des pourcentages de fruits (50%), légumes (50%), produits vivriers (25%), viandes (0 à 15%) et poissons (80%), à respecter pour l’élaboration des menus. “Introduire des produits locaux coûte forcément plus cher. Du thon ou de la chèvre qui arrive à Tahiti des Marquises pour repartir dans l'autre sens, c'est dommage”, commente le rapporteur. D'où l'intérêt de “structurer la filière de production et les circuits de commercialisation” recommande le Cesec, avec des commandes groupées pour faire des économies d'échelle. C'est le cas de la commune de Teva i Uta qui fait appel à une centrale d'achat pour planifier ses menus deux mois à l'avance. “Sans ces trois points, la mise en place du texte sera difficile” prévient le rapporteur. Et ce n'est pas tout.

“Qualité nutritionnelle, gustative et sanitaire” : faisant remarquer que “la simple notion de produits locaux ne suffit pas pour garantir ces trois composantes de la qualité”, le Cesec propose de rajouter les termes “de qualité et durables” à la suite de “produits locaux”. Mais il s'agit aussi d'intégrer une éducation “nutritionnelle” sur les menus proposés aux enfants dans le programme d'enseignement, notamment pour éviter le gaspillage. Raison pour laquelle, le Cesec préconise d'introduire une “obligation réglementaire” afin de mettre tout le monde au diapason. “Sinon seules les écoles pilotes vont le faire”, rappelle Tepuanui Snow, “et on les connaît, ce sont toujours les mêmes”.
 

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À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”

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À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
Tahiti, le 30 juillet 2021 - Dans les années 1830, en France, on désignait l’archipel des Palaos, en Micronésie, sous le nom de Péliou (Pelew Islands en Anglais). Dans la nuit du 10 août 1783, une goélette de trois cents tonneaux, l’Antelope, battant pavillon britannique, s’éventra sur des récifs de Ulong, près de l’île de Koror, dans l’archipel des Palaos. Pour le capitaine Henri Wilson, ce fut la fin de son voyage exploratoire et commercial pour le compte de l’United East India Company et le début d’une singulière aventure de trois mois au cœur d’une tribu indigène loin d’être hostile. Avec le recul, les historiens considèrent même que ce naufrage et ce qui s’en suivit pendant plusieurs mois contribuèrent à modifier la société micronésienne d’alors...
 
 
L’Antelope était parti de Macao le 21 juillet 1783 pour un voyage certes d’exploration, mais également pour remplir ses cales de marchandises, notamment d’holothuries (les fameuses “bêches de mer” comme on les appelait à l’époque). Cette année-là, Grande-Bretagne et Hollande étaient en guerre (pour la quatrième fois !) et les routes directes depuis l’océan Indien vers la Chine étaient interdites aux Anglais. Il fallait donc aux navires battant pavillon de l’Union Jack faire un détour par le sud, un “passage oriental” supposé éviter les tempêtes de mousson. A moins de rentrer par le cap Horn... 

À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
La goélette empalée sur le récif
 
L’Antelope suivit les consignes, plein sud, mais dériva trop à l’est, au point de se retrouver sur la côte nord de la Nouvelle-Guinée. Après une escale de deux jours et un accrochage avec les indigènes près des îles Scouten, Wilson reprit la mer, cap à l’ouest.
A bord, une vingtaine de matelots, seize Chinois, un médecin, un chirurgien, quelques officiers (dont le frère et le fils du capitaine Wilson). On peut le constater à la lecture de ces quelques informations, il ne s’agissait pas d’une barcasse emmenant des beachcombers mais bien d’une expédition officielle fort bien préparée et dotée de moyens en hommes comme en matériels.
Manque de chance, dès le départ de Macao et pendant plus d’un mois, l’équipage eut à lutter contre une météo exécrable et une mer qui l’était tout autant ; d’où cette dérive vers la Nouvelle-Guinée, dérive qu’il fallait corriger. 
Alors que les marins espéraient un retour au calme, le 9 août, le temps devint pire encore, le navire ingouvernable, avec pour conséquence de le voir drossé sur les récifs d’une île inconnue dans la nuit du 10 août. Empalé sur un récif, comme coupé en deux, le gaillard d’avant de l’Antelope offrit un refuge à l’équipage. Au matin, le beau temps revint et un marin aperçut une terre. La délivrance certes, mais aussi la crainte de tomber sur des indigènes hostiles...

À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
Accueil plus que cordial
 
Pas le temps de se poser mille questions, il fallait sauver ce qui pouvait l’être grâce aux chaloupes qui amenèrent à terre les armes, la poudre, les balles, des vivres, des voiles, du bois, tout ce qui pouvait être utile à des naufragés pour tenter de survivre. Matthias Wilson, le frère du capitaine, fut envoyé le premier à terre afin de reconnaître les lieux. Il n’y avait pas âme qui vive, le transbordement des hommes et de leur équipement pouvait commencer, d’autant qu’une petite plage accueillante et abritée s’offrait aux rescapés. 
Après une bonne nuit de repos, le capitaine retourna à son navire afin de voir s’il pouvait, d’une manière ou d’une autre, le remettre à flot. Il en conclut que c’était possible, mais au terme de lourds et longs travaux.
Pendant ce temps, à terre, grande panique : les matelots chargés de trouver de l’eau douce avaient repéré “des Noirs dans plusieurs chaloupes”, en réalité des Micronésiens à la peau ambrée dans deux petites pirogues. 
Au grand étonnement de Wilson, à terre, les nouveaux venus enlacèrent les Anglais en leur souhaitant la bienvenue. Du coup, on leur offrit du thé et des gâteaux et c’est ainsi que s’établit le premier contact entre les habitants de l’archipel des Palaos et des Européens. 
Un des indigènes parlait malais, comme un des membres d’équipage de l’Antelope, ce qui permit à Wilson de savoir qu’il était sur l’île de Ouroulong (Ulong Island aujourd’hui), partie du royaume du roi de Corror (Koror), Abba-Thoulé.
Deux frères du roi, dont Arra Kouker (nous en reparlerons), se trouvaient parmi les huit indigènes présents et ils invitèrent un officier à se rendre au village du roi dans l’île de Corror afin de fixer les modalités de leur séjour. Ce fut Matthias Wilson qui fut chargé de cette ambassade et qui prit soin de noter le plus de choses possibles concernant la vie et les mœurs de ses hôtes.

À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
Fraternisation désintéressée ?
 
Nous ne nous étendrons pas sur la réception des Anglais par le roi local Abba-Thoulé (identifié aujourd’hui sous le nom d’Ibedul), portant le titre de rupak. Lui seul portait une hache de fer qu’il avait obtenu du Malais qu’une désertion ou un naufrage avait amené sur l’île. 
L’harmonie régna très vite entre les deux groupes, les Micronésiens n’hésitant pas à prêter main forte aux Britanniques qui avaient décidé de réparer complètement leur navire afin de le remettre à l’eau et de pouvoir ainsi poursuivre leur route. Était-ce une fraternisation désintéressée ? Était-ce, au contraire, une attitude calculée de la part des chefs ? Nous penchons pour cette hypothèse, compte tenu de la suite des événements, à savoir quatre “guerres” gagnées par Abba-Thoulé grâce à l’aide des Britanniques disposant d’armes à feu.
Les trois mois de séjour des naufragés, au vu des conflits au sein desquels ils jouèrent un rôle majeur, furent en effet bien remplis : Raa-Kouk, frère du roi, et Li Bou (appelé aujourd’hui Lee Boo), son fils, après trois ou quatre semaines de présence étrangère, se rendirent auprès du capitaine Wilson pour lui expliquer qu’ils allaient entrer en guerre contre leurs voisins et qu’au titre de leur amitié et de l’hospitalité qu’ils avaient reçus, ils souhaitaient que Wilson leur prête quatre de ses hommes armés pour aller affronter leurs rivaux.
Dans l’histoire du Pacifique et de sa découverte, très rares sont les capitaines ayant décidé de participer à des guerres locales, mais Wilson n’était pas en position de force et décida non pas de fournir quatre homes, mais cinq, avec son frère Matthias à leur tête. La première “guerre” contre l’île ou la cité d’Artingall ne dura pas longtemps : deux flottilles de pirogues se firent face et bien entendu, les ennemis d’en face ignoraient tout de la présence de Britanniques disposant d’armes autrement plus efficaces que des lances ou des frondes. 

À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
Le bruit effroyable des fusils 
 
Après une tentative d’apaisement par le biais de deux ambassades, le face-à-face commença et dès les meurtrières premières décharges de fusils des Anglais, ce fut la consternation et la panique dans les pirogues visées. Les cadavres se multipliaient sans que les hommes ne comprennent pourquoi et comment la mort s’abattait sur eux, sinon à cause du bruit effroyable des fusils. Bien vite mis en déroute, les adversaires d’Abba-Thoulé prirent la fuite à toute rame en emportant les cadavres de leurs guerriers. La première guerre dans laquelle Wilson s’impliqua n’avait pas duré bien longtemps...
Après un retour triomphal dans sa capitale, après des festivités et surtout la tenue d’un grand conseil des anciens, le même Abba-Thoulé, deux jours après sa première victoire, revint vers les Britanniques demandant dix hommes pour retourner achever leurs ennemis. 
Les ennemis de mes amis sont mes ennemis”. Fort de l’adage, Wilson donna son feu vert pour cette seconde expédition tout en demandant quand même, cette fois-ci, pourquoi cet état de conflit. Abba-Thoulé expliqua que lors d’une fête donnée à Artingall, son frère et deux de ses chefs avaient été tués et que les meurtriers avaient été protégés. D’où cette vengeance jugée légitime. 
Vers le 10 septembre, Wilson et ses hommes étant retournés à Ouroulong, une ambassade vint demander le renfort promis. Ce fut encore Matthias Wilson qui fut placé à la tête de cette troupe de dix marins et il fit à son retour un récit détaillé de cette nouvelle bataille qui coûta apparemment fort cher en vies humaines. Cette fois-ci, Abba-Thoulé alignait plus de deux cents pirogues pour attaquer Artingall. 

Un bain de sang de deux heures
 
Là encore, deux ambassades se rencontrèrent pour tenter d’éviter le conflit mais les guerriers d’Artingall ne voulurent céder sur aucun point. Au son de la conque, les flottilles s’avancèrent l’une en face de l’autre, chaque rupak disposant, bien caché, d’un Anglais dans sa pirogue. Au terme d’une manœuvre, Abba-Thoulé (qui avait fait semblant de fuir pour inciter ses adversaires à se détacher du rivage) réussit à prendre en tenaille les forces adverses qui ne pouvaient plus reculer. Et dès que le face-à-face s’engagea, les Britanniques ouvrirent le feu “et tuèrent beaucoup de monde” nous dit Matthias Wilson. Encore une fois, les vaincus ne comprenaient pas de quoi mourraient leurs hommes les plus braves, puisqu’ils voyaient certes des trous dans le corps des tués, mais aucun trait, aucune flèche, aucun javelot. Le massacre fut important et finalement, les vaincus purent rejoindre vaille que vaille les plages d’Artingall alors que les troupes d’Abba-Thoulé s’emparaient lors de cette fuite de six pirogues appartenant à leurs adversaires et de neuf prisonniers. 
Le choc fut violent, le bilan terrible, mais cette seconde guerre ne dura pas plus de deux heures. Après une démonstration de force autour d’Artingall, Abba-Thoulé regagna son île de Péliou où il fit mettre à mort ses prisonniers, malgré les protestations des Britanniques désireux d’éviter ce nouveau bain de sang.
Fort de ce deuxième succès, Abba-Thoulé ne fut pas long à réclamer une nouvelle fois l’aide des Anglais cette fois-ci pour soumettre complètement Artingall. 

À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
15 hommes armés du tonnerre
 
Pour cette troisième campagne, le roi demanda quinze hommes “armés du tonnerre” et un pierrier. Wilson accepta à la condition que si prisonniers il y avait, ils lui fussent livrés et non pas mis à mort. Cette fois-ci, la flotte qui partit de Péliou était encore plus importante mais du côté d’Artingall, aucun canot ne fut mis à l’eau. Les généraux Raa-Khouk et Arra-Kouker débarquèrent, le roi demeurant sur sa pirogue pour coordonner l’attaque. 
Cette fois-ci, ce furent les cases, transformées en fortins, qui firent les frais des agresseurs ; ceux-ci parvinrent à les incendier et les Britanniques de leur côté, grâce à un feu nourri tuèrent “un très grand nombre” d’adversaires, de leur propre aveu. Artingall perdit les six pirogues laissées à terre, des cases importantes et surtout une sorte de digue. En prime, les vainqueurs emportèrent à Péliou la pierre plate sacrée sur laquelle le roi d’Artingall tenait conseil. Si le bilan humain fut très lourd côté assaillis, les assaillants de leur côté perdirent au moins deux hommes dont le fils du général Raa-Kouk et un autre valeureux chef ; sans compter quarante à cinquante blessés dont plusieurs moururent peu de jours après leur retour à Péliou.
Du côté des naufragés qui n’étaient pas engagés dans ces conflits, on travaillait d’arrache-pied pour remettre à flot le bateau et Abba-Thoulé, qui se tenait informé savait qu’il ne disposerait pas de ces troupes britanniques ad vitam aeternam. A peine l’île d’Artingall soumise que le roi se mit en tête d’aller combattre d’autres rivaux, ceux de l’île de Péléliou. Abba-Thoulé exigeait, semble-t-il, que les chefs de cette île lui restituent deux Malais qu’ils lui auraient volés après le naufrage de leur bateau (Abba-Thoulé en avait déjà un parmi ses troupes). Il s’agissait là d’une grande expédition et pour ce faire, trois cents pirogues furent mobilisées, organisées en trois divisions. Wilson, qui voulait achever son chantier et repartir au plus vite, fournit à nouveau un contingent d’hommes armés qui partirent de leur camp le 27 octobre pour en revenir le 31, mission accomplie. 

Un massacre cette fois évité
 
Une île proche de Péléliou fut la première cible ; ses habitants avaient eu le temps de l’évacuer avant l’arrivée des attaquants ; ceux-ci brûlèrent les cases, ravagèrent les plantations d’ignames et coupèrent un grand nombre de cocotiers. Le surlendemain, deux rupaks de Péléliou vinrent à la rencontre des troupes ennemies qui avaient installé leur camp sur une petite île déserte. Ils revinrent avec trois chefs de Péléliou qui parlementèrent longuement avec Abba-Thoulé. Il faut croire que le pillage de la première île et la présence de renforts étrangers fit forte impression puisque cette fois-ci, la paix fut conclue sans effusion de sang, les chefs de Péléliou acceptant les conditions de ceux de Péliou. Arra-Kouker, avec un fort contingent, se rendit le lendemain à Péléliou pour entériner cette paix. 
Il se trouve que lorsque Abba-Thoulé revint à Péliou, il était accompagné du grand chef de Péléliou qui se trouvait être son frère. Les Anglais ne comprirent jamais le sens précis de cette démarche dans la mesure où ce chef livra dix femmes à Abba-Thoulé en plus des deux Malais réclamés. 
La quatrième guerre dans laquelle les hommes de Wilson se trouvèrent engagés se termina donc par le simple pillage d’une petite île, sans qu’aucun combat n’ait été nécessaire ; il est vrai que la nouvelle des trois expéditions victorieuses d’Abba-Thoulé sur Altingall avait fait le tour de l’archipel et que les gens de Péléliou préférèrent ne pas tenter le diable et les “hommes qui possédaient le tonnerre”…

À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
Le fils du roi à Londres
 
Au terme d’environ trois mois de séjour, les marins de l’Antelope avaient remis en état de naviguer leur goélette et annoncèrent donc à leurs hôtes qu’ils allaient quitter leur île d’Oroulong. Abba-Thoulé, voyant se réaliser ce qu’il craignait le plus, fit tout pour retenir les naufragés. Il leur avait déjà offert Oroulong, il leur décerna de titres de chefs et offrit même à Wilson de devenir le rupak le plus important de son royaume ; celui-ci accepta mais expliqua qu’il ne pouvait malgré tout pas rester. Le 12 novembre 1783, l’Antelupe prenait le large, laissant le pavillon britannique flotter sur Oroulong. 
Raa-Kouk et Arra-Kouker, sur leurs pirogues, accompagnèrent le voilier, Wilson offrant à Abba-Thoulé deux fusils et les outils ayant servi à la remise en état de son navire. Le frère du roi, Raa-Kouk, demanda à monter à bord et à partir avec les Anglais ce qu’Abba-Thoulé refusa lui signifiant qu’en cas de décès, c’est lui, Raa-Kouk, qui devenait roi. En revanche, Li Bou, second fils du roi, fit des pieds et des mains pour partir, ce que le roi accepta après bien des hésitations.
Côté Anglais, un seul homme demanda à rester, un marin nommé Maden Blanchart ; Wilson refusa d’abord, puis finit par céder, et par la suite, personne ne sut ce que cet homme était devenu.
Li-Bou, quant à lui, apprit les bases de la langue anglaise durant le long voyage qui le mena d’abord à Macao où il suscita la curiosité puis à Londres où le prince fut logé chez le capitaine. Il adorait monter à cheval et plus encore se promener en calèche où, disait-il, “on marchait assis”.

Emporté par la variole
 
Habillé à l’anglaise, mais gardant ses longs cheveux, il suivit des cours dans une école où il apprit à lire et à écrire, annonçant qu’à son retour à Péliou, il ouvrirait lui aussi une école.
Passionné par tout ce qui lui semblait utile, il conservait avec soin graines et noyaux pour tenter d’acclimater ces plantes chez lui à son retour. Malheureusement, la mort le faucha quelques mois après son arrivée : la variole (on parlait alors de la petite vérole) l’emporta le 27 décembre 1784 dans la maison d’Henry Wilson à Paradise Row. 
Dans le cimetière de St Mary's, Rotherhithe, se dresse la tombe de Lee Boo, premier insulaire des Palaos à avoir visité la Grande-Bretagne. La tombe et son inscription ont été payées par la Compagnie des Indes orientales la “United East India Company”. Sur l’inscription gravée dans la pierre figure cet hommage au fils du roi qui accueillit si bien les naufragés : “comme témoignage d'estime pour le traitement humain et aimable offert par son père à l'équipage de leur navire l'Antelope, capitaine Wilson, qui a fait naufrage au large de cette île dans la nuit du 9 août 1783”.

Une collection unique
À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
Le capitaine Wilson avait vécu une aventure jugée extraordinaire à l’époque, au milieu de “bons sauvages” accueillants, si amicaux qu’il ramena à Londres le fils du roi des Palaos. Mais il ne ramena pas qu’un homme : sur place, Wilson avait récolté un grand nombre d’objets, une collection ethnique aujourd’hui détenue par le British Museum.
De cette épopée à l’autre bout du monde et des récits ramenés par les deux frères Wilson, un auteur inspiré, George Keate, écrivit un ouvrage en 1788 (“An Account of the Pelew Islands, situated in the Western part of the Pacific Ocean), où il mit en exergue le mythe du bon sauvage qu’un dénommé Jean-Jacques Rousseau avait déjà développé en d’autres lieux et d’autres temps… 
Le livre connut un très gros succès à tel point qu’entre 1789 et 1850, plus de vingt rééditions en anglais et une douzaine en d’autres langues ont été publiées.

Des tablettes écrites ?
À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
On sait que la seule écriture reconnue comme telle dans le Pacifique pré Européen est celle de l’île de Pâques, le rongo rongo, proche des hiéroglyphes dans son style. Les anciens Pascuans gravaient des planchettes, voire des bâtons, parfois d’autres objets en bois, en y inscrivant des signes compris d’eux seuls. Depuis, jamais personne n’est parvenu à déchiffrer cette mystérieuse écriture, malgré d’innombrables travaux menés sur ce sujet. 
Or, lorsque l’on relit les témoignages de l’aventure des naufragés de l’Antelope, on reste interloqué par une description précise de “lecture” faite par les Micronésiens d’Ulong Island. 
Voici ce texte dû à la plume de Matthias Wilson, frère du capitaine de l’Antelope ; c’est lui qui séjourna le premier avec les indigènes de Palau et c’est lui qui consigna les us et coutumes de cette peuplade : “Raa-Kouk (ndlr : frère du roi de Péliou) présenta une ligne, ou plutôt une planchette, que prit un autre rupak (chef) assis à quelque distance. Celui-ci chanta un couplet, accompagné des autres insulaires, excepté de Ra-Kopuk et du jeune prince. Ils répétèrent deux fois le refrain, et les naturels qui étaient dans la tente voisine le répétèrent à leur tour en chœur. Raa-Kouk présenta une autre planchette, avec laquelle ils chantèrent de la même manière et l’on continua ainsi les dix ou douze couplets. Ils se parlaient dans les intervalles, et parurent faire entendre que les chanteurs n’avaient pas bien pris les différents tons”.
Il est donc clair, à la lecture de ces quelques lignes, qu’en Micronésie, sur une île où aucun homme blanc n’avait jamais abordé avant les naufragés de l’Antelope, des indigènes étaient capables de se servir de planchettes pour chanter, des planchettes sur lesquelles, bien évidemment, devaient figurer des signes dont Wilson malheureusement ne dit pas un mot. 
Apparemment, ce sont les chefs qui détenaient ces planchettes et qui les “lisaient” pour entonner un couplet ou un refrain que les autres assistants reprenaient en chœur. On se trouve là devant un bien énigmatique comportement des Micronésiens de l’archipel des Palaos qui semblaient se comporter exactement de la même manière que les Pascuans le faisaient, puisque à Rapa Nui, seule une élite savait “lire” les tablettes rongo rongo...

Quelles sont ces îles ?
À Palaos, les batailles éclair des “hommes armés du tonnerre”
Dans les récits recueillis une fois Wilson de retour à Londres, il est essentiellement question de cinq îles ou cités, Péliou, Corror, Artingall, Péléliou et Oroulong. Ces noms ne correspondent pas du tout aux appellations modernes, et nous avons eu parfois quelques difficultés à les localiser.
 
  • Péliou : cette appellation francisée désigne l’archipel appelé par les Anglais Pelew, qui devint Palau (sous la domination allemande, puis japonaise), Belau (proche de la prononciation locale) puis enfin Palaos à l’époque moderne. Il s’agit d’une petite république indépendante depuis 1994, située au nord-ouest de la Nouvelle-Guinée. Ce pays est découpé en seize États dispersés sur plusieurs centaines d’îles.
  • Corror désigne Koror Islands, un archipel comprenant de nombreuses petites îles et qui est l’un des seize États formant la République des Palaos. Koror mesure 65 km2.
  • Oroulong correspond à l’actuelle île d’Ulong, dans l’État de Koror. Elle a été orthographiée Aulong et Oroolong. La petite île est difficile d’accès mais elle a la réputation d’être l’un des plus beaux spots de plongée sous-marine du monde.
  • L’île ou la petite cité d’Artingall serait l’actuelle Ngatelngal, possiblement aujourd’hui Melekeok.
  • L’île de Péléliou est l’actuelle Peleliu, un des seize États membres de la République des Palaos. L’île principale ne mesure que 13 km2 et elle est peuplée d’environ cinq cents habitants (ce qui est quand même minuscule pour un État…). Peleliu fut le théâtre d’une féroce bataille entre Américains et Japonais durant la Guerre du Pacifique : une boucherie inutile selon beaucoup d’officiers supérieurs : 65 % des soldats américains furent mis hors de combat (1 794 morts, 8 010 blessés), presque tous les soldats nippons furent tués (10 695 morts, 202 furent faits prisonniers).

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Australie: 300 militaires veilleront au respect du confinement à Sydney

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Australie: 300 militaires veilleront au respect du confinement à Sydney
Sydney, Australie | AFP | vendredi 29/07/2021 - Environ 300 militaires seront déployés dans les rues de Sydney dans les prochains jours pour veiller au respect du confinement dans la plus grande ville australienne, en proie à une flambée épidémique, ont annoncé vendredi les autorités.

Mick Fuller, patron de la police de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dont Sydney est la capitale, avait demandé jeudi un renfort des militaires "pour doper notre empreinte opérationnelle".

La police a annoncé vendredi qu'elle serait "épaulée par 300 membres des Forces de défense australiennes dans les prochains jours pour mener des opérations de vérification dans Sydney".

Cette mission pourrait débuter dès lundi soir, a précisé M. Fuller. Elle consistera principalement en des opérations de porte-à-porte pour vérifier que les personnes censées être confinées le sont effetcivement.

L'agglomération de cinq millions d'habitants en est à sa cinquième semaine de confinement. Cette mesure devrait durer jusqu'à la fin août.

Les habitants ne sont censés pouvoir sortir de chez eux que pour faire du sport, pour aller travailler si leur emploi est jugé essentiel, pour des raisons médicales ou pour faire leurs courses.

Mais voilà des semaines que parcs et promenades de front de mer sont bondés d'habitants discutant avec leurs amis en buvant leur café.

La police inflige de plus en plus d'amendes à ceux qui enfreignent les restrictions. Le déploiement de militaires doit contribuer à cet effort.

La police a défendu vendredi ce recours à l'armée en relevant qu'un déploiement similaire, l'année dernière, avait "permis de doper les capacités opérationnelles et fait que la police avaient réalisé davantage de contrôles".

L'Australie a longtemps été encensée pour ses bons résultats initiaux dans la gestion de la pandémie, qui ont essentiellement été dus à la fermeture très stricte des frontières de l'immense île-continent.

Mais elle enregistre actuellement des centaines de nouveaux cas par jours, qui compliquent les opérations de traçage des contaminations. Le chiffre peut paraître insignifiant au regard du nombre de cas de coronavirus dans d'autres grands pays. Mais il est un défi pour l'Australie qui a depuis le début opté pour une stratégie de "zéro cas".

Le foyer de Sydney est vraisemblablement parti d'un chauffeur non vacciné qui prenait en charge des équipages de compagnies aériennes et qui a été testé positif mi-juin. 

Jeudi, la Nouvelle-Galles du Sud avait annoncé 236 nouveaux cas en 24 heures, un record pour cette nouvelle vague de contaminations. 

Le chiffre n'était "que" de 170 vendredi, mais la Première ministre de l'Etat Gladys Berejiklian a dit redouter "un rebond".

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N-Calédonie: la SLN plafonnera à 45.000 tonnes de ferronickel en 2021

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N-Calédonie: la SLN plafonnera à 45.000 tonnes de ferronickel en 2021
Nouméa, France | AFP | vendredi 29/07/2021 - La production de la Société Le Nickel (SLN), filiale d'Eramet en Nouvelle-Calédonie, ne devrait atteindre que 45.000 tonnes de ferronickel (métal) en 2021, après un premier semestre "très difficile et décevant", a indiqué vendredi la direction.    

"Nous avons produit à l'usine (métallurgique) 18.500 tonnes sur les six premiers mois de l'année, soit une baisse de 20% par rapport à l'an dernier", a déclaré Guillaume Verschaeve, directeur général, lors d'une conférence de presse. 

Dans ce contexte, la production de la SLN devrait s'élever à 45.000 tonnes en 2021, soit pour la troisième année consécutive, sous la barre des 50.000 tonnes annuelles. (47.000t en 2019, 47.800t en 2020).       

Il a imputé ce mauvais résultat aux blocages et sabotages dont a été victime l'industriel entre décembre et janvier derniers, en marge d'un conflit sur le rachat de l'usine du groupe brésilien Vale, ainsi qu'aux pluies record, dues au phénomène climatique La Nina, qui ont entravé l'extraction sur mine et les opérations métallurgiques.       

M.Verschaeve a déploré cette situation alors que les "conditions de marché sont favorables avec un cours du nickel qui en un an a augmenté de 40%". 

En déficit chronique depuis 2012, la SLN, premier employeur privé du Caillou (2.100 personnes), a consommé 3,6 milliards CFP (30 millions euros) de trésorerie au premier semestre. Une somme jugée "énorme" alors qu'il ne reste à l'industriel que 75 des 525 millions d'euros du prêt accordé en 2016 par Eramet et l'Etat.        

Mis en oeuvre en 2019, un plan de sauvetage axé sur la productivité, la baisse du coût de l'énergie et la hausse des exportations de minerai brut peine en outre à porter ses fruits.       

La SLN souhaite notamment augmenter ses ventes de minerai de 4 à 6 millions de tonnes par an, mais le gouvernement calédonien ne lui a jusqu'alors pas délivré les autorisations réglementaires, pointant les incertitudes de la stratégie à long terme de la filiale d'Eramet.         

Parallèlement, le projet de construction d'une centrale électrique au gaz, pour succéder à l'unité au fuel vieillissante de la SLN, a pris du retard et ne devrait pas voir le jour avant 2025.

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Retraites : La réforme ou la faillite

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Retraites : La réforme ou la faillite
Tahiti, le 29 juillet 2021 - Le Conseil d’orientation et de suivi des retraites (COSR) a rendu son rapport annuel 2021. Le document dresse un tableau préoccupant du système des retraites actuel. Si la réforme de 2019 a produit des effets, elle ne sera pas suffisante pour maintenir l'équilibre des régimes à très court terme. Un nouvel allongement de la durée de cotisation et un recul de l’âge de départ à la retraite sont à prévoir dès 2022.

La réforme de 2019 avait fait des dégâts avant même son entrée en vigueur. En mars 2018, le projet était sur le point d’être adopté. Mais une grève générale et une manifestation réunissant 4 000 personnes, dans un contexte de campagne des territoriales, avaient eu raison du vote. Alors que le texte était débattu à Tarahoi, une centaine de manifestants avaient envahi l’hémicycle de l’assemblée. Ni les larmes, ni le sang n’avaient coulé, mais l’agressivité toute relative des contestataires avait conduit le gouvernement, reclus, à évoquer un acte de “terrorisme”, puis à reporter la réforme et à s'engager pour que ministres et élus de l’assemblée cotisent à la caisse de retraite locale. Une fois les territoriales largement remportées par le Tapura, la réforme était passée comme une lettre à la Poste. Sur la cotisation des élus en revanche, c'est encore le statu quo trois ans plus tard. Pour autant, l'adoption du texte n'avait pas altéré la détermination syndicale. Plusieurs centrales avaient décidé en effet d’attaquer le texte au Conseil d’État. Et si la démarche s’est soldée par un échec, elle a cependant eu pour effet de retarder l’entrée en vigueur de la réforme. Celle-ci ne s'appliquant que depuis le 1er juillet 2019.

“La réforme de 2019 a atteint son objectif”

Les mesures adoptées lors de cette réforme s’échelonnent jusqu’au 1er janvier 2023. L’âge légal de la retraite doit ainsi passer à 61 ans en 2021 pour finir à 62 ans. L’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier de la retraite sans abattement passe progressivement de 35 à 38 ans, à raison de 9 mois par an. Enfin, la durée de cotisation minimale pour bénéficier d’une pension de retraite avec abattement à 57 ans est passée de 25 ans à 33 ans. Le rapport rendu par le COSR, que Tahiti Infos a pu se procurer, revient sur les effets de ces principales mesures et conclut, en examinant les différents indicateurs que “la réforme de 2019 a atteint son objectif”. Le nombre de départs en retraite a ainsi fortement diminué depuis la réforme, passant de 2 801 en 2019 à 812 en 2020. Un chiffre global divisé par 3,5 qui masque cependant un gros appel d’air en 2019 et des interrogations sur les chiffres de 2020.

Un départ sur quatre pour inaptitude

Anticipant les nouvelles contraintes, les départs en retraite anticipée pour travaux pénibles et pour inaptitude médicale se sont en effet multipliés avant l’entrée en vigueur de la réforme le 1er juillet 2019, pour représenter près d’un départ sur quatre. Un phénomène qui suscite des interrogations des membres du COSR. L’inaptitude médicale est en effet un des motifs permettant de partir dès 50 ans. Le COSR note ainsi que les départs pour ce motif “représentent 217 départs sur un total de 812 en 2020, soit 26,7% des départs, interrogeant sur les procédures de validation et de contrôle”.
Les perspectives faites avant la crise “ne permettaient déjà pas d’équilibrer les recettes et les dépenses et donc d’assurer la viabilité du régime à très court terme. La crise économique liée à la Covid-19 a encore dégradé significativement ces prévisions”.

Parallèlement, le COSR note également que l’âge de départ a reculé, que ce soit pour les cotisants en tranche A (+1,3 an pour atteindre 59,3 ans), ou pour les cotisants A et B (+2,1 ans à 61,1 ans) en dehors des cas d’inaptitudes médicales. De même, le niveau moyen des pensions a baissé sous l’effet des abattements d’âge et des durées de cotisation insuffisantes. La durée moyenne de cotisation a notamment fortement baissé. Probablement peu confiants dans l’évolution et l’adoption de nouvelles mesures pour équilibrer le système, les cotisants préfèrent partir nettement plus tôt, quitte à bénéficier d’une pension bien moindre. Ainsi, pour la tranche A, la durée moyenne de cotisation au départ en retraite des cotisants a baissé de 286 à 169 mois depuis la réforme alors que la durée d’assurance suffisante est à… 429 mois ! Le rapport note l’effet pervers du minimum vieillesse qui “n’incite pas les salariés ayant de bas salaires ou des durées de cotisations faibles à poursuivre leur activité professionnelle pour acquérir des droits”. L’abattement moyen de retraite supporté par les retraités du fait d’une durée insuffisante de cotisation atteint ainsi 44,5% de la pension. Selon le COSR, “la réforme a donc ralenti significativement le rythme de dégradation des comptes de la retraite en ralentissant l’augmentation des charges”.

La CPS en situation critique

Il reste que les mesures prises il y a deux ans sont insuffisantes. D’une part, “la population des retraités est relativement jeune” avec un âge moyen en 2020 qui se situe à 68 ans, d'autre part l’espérance de vie progresse à 75 ans. Deux phénomènes qui ne sont pas de nature à alléger les charges des pensions versées par la CPS. Ces charges qui intègrent notamment les pensions directes et les allocations complémentaires, se sont élevées à 41,8 milliards de Fcfp en 2020, contre 25,6 en 2010 rien que pour la tranche A. D’autre part, la crise de la Covid-19 a notamment réduit le nombre de cotisants. Au niveau du régime des salariés (RGS), il a baissé de 3 182 unités, soit une réduction de 4%. Mais, selon le COSR, “cette baisse ne reflète pas tout à fait la réalité économique car de nombreux salariés ont conservé leur emploi au prix d’une réduction du nombre d’heures de travail” et la reprise est encore incertaine.

Alors qu’en 2010, il était dénombré 2,5 cotisants pour un retraité, le ratio est tombé à 1,8 à la fin de l’année dernière avec une tendance peu favorable depuis vingt ans. Une tendance qui devrait se renforcer. Selon les hypothèses étudiées en s’appuyant sur les cotisants actuellement dans la tranche d’âge des 50-59, le COSR estimé qu’environ 10 000 cotisants au RGS atteindront l’âge légal de la retraite à 62 ans d’ici 2030 et 20 000 entre 2030 et 2040.

Hausse de l’âge minimal et de la durée de cotisation encore à prévoir

Le COSR rappelle que les perspectives faites avant la crise, dans un contexte économique nettement plus favorable, “ne permettaient déjà pas d’équilibrer les recettes et les dépenses et donc d’assurer la viabilité du régime à très court terme. La crise économique liée à la Covid-19 a encore dégradé significativement ces prévisions”. Forcément, l’année 2020 “n’a pas modifié la trajectoire déficitaire des régimes de retraite du RGS confirmant la nécessité de poursuivre la réforme entamée en 2019”. Pour le COSR, compte tenu de l’épuisement des réserves de la CPS, “les pensions ne pourront donc être servies que si des actions immédiates sont engagées, à très court terme sur les recettes et à moyen et long terme sur les dépenses du régime”.

Se fondant sur des hypothèses d’évolution démographique et économique et sur les comptes de la CPS, le COSR s’appuie sur les travaux d’une étude Fraeris réalisée en 2021 et qui propose trois scénarios de réforme. Le scénario de base, minimal, comprend déjà des mesures fortes avec notamment une augmentation de l’ancienneté nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein. Cette hausse se fera sur un rythme de six mois par année, à compter de 2024 pour atteindre 40 années de cotisation en 2027. De la même manière, l’âge minimal de départ à la retraite va également augmenter de six mois par an à compter de 2022 pour atteindre 60 ans en 2027. Les abattements en cas de départ anticipé passeraient de 0,50% à 1,50% par trimestre manquant dès 2022. Enfin, il est proposé également un gel de la revalorisation des pensions du régime Tranche A pendant 5 ans entre 2022 et 2026. Deux scénarios plus drastiques intègrent notamment, en plus, une réduction du taux plein de la pension de -10% et une augmentation des cotisations de la tranche A dès 2022. Des “mesures draconiennes” selon le COSR mais qui, pour autant, “ne permettent pas une viabilité du régime au-delà de 2032”.

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Le Pays prépare son schéma directeur des affaires foncières

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Le Pays prépare son schéma directeur des affaires foncières
Tahiti, le 30 juillet 2021 – Le président Edouard Fritch et son vice-président Tearii Alpha se sont entretenus, jeudi, avec Pierre Becque et Etienne Mamelli, notaires honoraires membres de l’association CSN International. Association qui sera chargée de composer une équipe pluridisciplinaire en vue de conseiller le Pays dans l’élaboration du schéma directeur des affaires foncières pour le volet "indivision successorale immobilière".

Le Pays poursuit ses travaux sur le schéma directeur des affaires foncières. C'est dans ce cadre que le président du Pays, Edouard Fritch, et le vice-président, Tearii Alpha, ont reçu, jeudi, Pierre Becque et Etienne Mamelli, notaires honoraires membres de l’association CSN International. Cette dernière est une émanation du conseil supérieur du notariat chargée d’apporter l’expertise notariale française dans le cadre de la coopération juridique et judiciaire. Elle a été sélectionnée suite à un appel d’offres pour composer une équipe pluridisciplinaire en vue de conseiller le Pays dans l’élaboration du schéma directeur des affaires foncières pour le volet "indivision successorale immobilière". Pierre Becque et Etienne Mamelli ont participé à la mission d’experts qui a entendu tous les professionnels intervenant dans le domaine de l’indivision: magistrats, direction des affaires foncières, notaires, généalogistes, avocats, huissiers, associations familiales, ou encore médiateurs fonciers.  

Lors de leur entretien avec le président, ils ont présenté un état d’avancement de leurs travaux et réflexions. Le président a rappelé sa détermination à faire progresser ce sujet majeur pour les Polynésiens. Après la mise en place du tribunal foncier, la modification du code civil, l’organisation des professions concernées, la création d’une aide financière à la sortie de l’indivision, la réorganisation de la DAF (Direction des affaires foncières) et les opérations de titrisation, il entend poursuivre les réformes nécessaires pour faciliter soit la sortie de l’indivision, soit la gestion de l’indivision, selon les choix des familles concernées.
 

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​Viti avance pas à pas

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​Viti avance pas à pas
Tahiti, le 30 juillet 2021 – Le troisième opérateur de téléphonie mobile en Polynésie française, Viti, a annoncé vendredi matin le lancement d'une nouvelle gamme de forfaits "sans engagements" à compter du lundi 2 août prochain. Toujours limitée dans son offre aux téléphones "full 4G", Viti assume et explique ses choix de développement "innovants" et "adaptés à ses moyens" face à ses concurrents.
 
Troisième opérateur de téléphonie mobile en Polynésie française avec ses premières offres lancées en décembre 2019 sous l'indicatif "88", Viti fait encore office de petit poucet sur le marché polynésien. Face à l'opérateur historique Vini et à Vodafone qui a annoncé son 100 000e client début 2020 et son premier exercice bénéficiaire la même année, Viti assume pourtant ses choix de développement "au fil de l'eau", ont défendu vendredi matin le directeur commercial de la société, Raymond Colombier, et son actionnaire principal, Mario Nouveau.
 
A l'occasion d'une conférence de presse destinée à annoncer ses nouvelles offres disponibles à partir de ce lundi, la société s'est longuement expliquée sur sa stratégie qu'elle annonce "innovante". Faisant le constat d'un abandon progressif des réseaux 2G et 3G au niveau international, Viti dit vouloir anticiper et se focaliser sur le "full 4G". L'opérateur explique même disposer d'un cœur de réseau déjà compatible avec la 5G, non encore déployée en Polynésie française. L'objectif de la marque verte se résume en deux idées : "Des smartphones dernier cri avec des forfaits incomparables" et "sociétalement, des forfaits sans engagement avec des téléphones 4G à la portée de tous". La nouvelle offre présentée vendredi matin propose donc des forfaits de 990 à 7 900 Fcfp/mois, tous sans engagement (voir encadré).
 
Seul bémol non encore entièrement résolu par l'opérateur, cette stratégie le prive toujours de l'accès à certains téléphones portables non compatibles avec sa stratégie "full 4G". Notamment, Viti ne peut pour l'heure déployer ses offres sur Samsung qui représente "55% des téléphones utilisés en Polynésie française". Qu'à cela ne tienne, les offres de Viti sont déjà compatibles sur iPhone et l'opérateur travaille toujours à s'étendre vers de nouvelles marques dont le géant coréen Samsung à l'avenir. Pour l'heure, la solution la plus simple pour Viti consiste à commercialiser ses propres téléphones. Elle annonce qu'elle en mettra six nouveaux sur le marché (Alcatel, TCL, Realme et OPPO) à compter de jeudi prochain.
 
Développement "adapté à nos moyens"
 
Côté couverture, le réseau Viti s'étend pour l'instant sur toute l'île de Tahiti, à l'exception de la côte Est de Mahaena à Faaone, et sur la côte Nord de Moorea ainsi qu'à Vaiare. Pour tout le reste de la Polynésie, Viti utilise le réseau 2G de Vini mais uniquement donc pour les "appels et SMS". Une situation à laquelle Viti entend remédier en investissant dans ses propres antennes. Et pour cela, la société a ouvert son capital en début d'année. Viti a en effet lancé une souscription à travers la nouvelle plateforme "Invest in fenua". L'opération s'est terminée en avril pour une entrée au capital de plus de 200 millions de Fcfp de parts désormais détenues par des petits porteurs. "On a ouvert le capital de la société Viti à hauteur de 18 à 19%. On a dépassé la limite qu'on s'était fixés, donc tant mieux. Maintenant on a les moyens d'assurer notre déploiement. On est fins prêts de ce côté là", explique l'actionnaire Mario Nouveau. "Si vous voulez, on a gagné trois ans de déploiement en allant chercher du capital ailleurs. Et il n'est pas dit qu'on ne va pas refaire la même opération. C'est à nous de fixer jusqu'à quel niveau nous allons aller…"
 
L'actionnaire dit vouloir avancer pas à pas. "On a senti qu'on n'avait pas les moyens de faire la même chose que nos concurrents sur la téléphonie mobile, parce que Viti est une société familiale, d'où l'ouverture du capital." Pour la suite, Mario Nouveau annonce chercher des solutions pour rationnaliser les tarifs d'interconnexion. "Ce qui est important pour nous à l'avenir, c'est la notion d'IRU (Irrevocable right of usage), c'est la propriété du câble pendant un certain temps. C'est un prêt. Et au lieu de payer nos data tous les mois, on les achète pour 10 à 15 ans. Et à ce moment là, la technique de financement n'est plus la même. On ne travaille pas avec du court terme, on travaille avec de l'argent remboursable à terme. Là on fera des économies, qui nous permettront de faire baisser les coûts. C'est l'un des axes de développement possible." L'actionnaire l'assure : "Viti a encore des capacités de développements mais adaptés à nos moyens"
 

​Viti avance pas à pas

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Pas de couvre-feu, mais les rassemblements restreints

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Pas de couvre-feu, mais les rassemblements restreints
Tahiti, le 30 juillet 2021 - A l'heure d'une nouvelle flambée de l'épidémie de Covid-19, due notamment au variant Delta, les autorités de l'Etat et du Pays ont annoncé, ce vendredi, le retour de mesures restrictives. Pas de couvre-feu annoncé, mais les rassemblements sont eux restreints. Les foires, salons et fêtes foraines sont encore tolérés ce week-end avant d'être interdits à partir de dimanche minuit. 

"Il faut mettre un terme au rassemblement des personnes, casser la circulation du virus à l'heure où il est encore plus contagieux", a insisté, ce vendredi, Dominique Sorain, haut-commissaire de la République, lors d'une allocution commune avec Edouard Fritch, président du Pays. 

Alors qu'une nouvelle flambée de l'épidémie de Covid-19 est constatée ces derniers jours au fenua, due notamment au variant Delta, les autorités de l'Etat et du Pays ont annoncé ce vendredi le retour de mesures restrictives
 
  • Limitation des rassemblement sur tout le territoire
- les rassemblements sur la voie publique limitée à 20 personnes
- interdiction des événements rassemblant plus de 500 personnes
- dans les établissements recevant du public : interdiction des événements festifs (mariage, anniversaire, baby-shower)
- interdiction des concerts dans les hôtels et restaurant
- interdiction des pirogues à bringue, bingo et combat de coqs
- les événements temporaires de type exposition (vide grenier, salons, fêtes foraines)  sont encore tolérés ce week-end jusqu'à dimanche minuit
 
  • Pour le secteur de la restauration
​​​- retour de la jauge à six personnes au maximum par table avec un mètre de distance
 
  • Pour les activités culturelles, religieuses et sportives
- huis clos sur les événements sportifs
- pour les événements culturels, la jauge est limité à 50 % de la capacité d'accueil et dans la limite de 500 personnes
- au musée, un espace minimum de 4m2 par personne doit être respecté
- les veillées funéraires limitées à 15 personnes 
- les lieux de culte limités à 50 % de leur capacité d'accueil, l'annulation des processions du 15 août pour la fête des l'Assomption est également envisagée par l'Etat et le Pays

Plus d'infos à venir....

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Mis en demeure de l'armateur du palangrier chinois échoué à Anuanurunga

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Mis en demeure de l'armateur du palangrier chinois échoué à Anuanurunga
Tahiti, le 30 juillet 2021 – Dans un communiqué diffusé ce vendredi, le haut-commissariat a précisé que l’armateur du palangrier chinois échoué sur l'atoll de Anuanurunga avait été mis en demeure de procéder à la dépollution et au retrait du navire. Par ailleurs, une nouvelle mission d’évaluation conjointe Etat/Pays va être déployée mardi prochain aux fins d’expertise complémentaire sur la structure du navire et de sécurisation de ce dernier.

Voilà une semaine qu'un palangrier chinois est échoué sur l'atoll de Anuanurunga, près de Nukutepipi, dans les îles du Duc de Gloucester, à 365 milles nautiques de Tahiti. Alors que le capitaine et le second du navire ont été placés sous contrôle judiciaire et comparaitront le 13 septembre prochain devant le tribunal correctionnel pour "pollution marine", le haut-commissariat a indiqué dans un communiqué, ce vendredi, que l'armateur avait été mis en demeure de procéder à la dépollution et au retrait du navire. 
  Le communiqué précise par ailleurs qu'une deuxième mission d’évaluation conjointe Etat/Pays va être déployée mardi prochain, mobilisant à nouveau le CASA de l’escadron de transport 82 "Maine" et le patrouilleur Arago aux fins d’une expertise complémentaire sur la structure du navire et de sécurisation de ce dernier en attendant l’intervention de l’armateur.

Barrage absorbant posé pour lutter contre la pollution

Rappelons que le palangrier s'est échoué dans la nuit du 24 au 25 juillet. "Les unités des forces armées en Polynésie française ont contribué activement aux opérations d’assistance et de sauvetage coordonnées par le JRCC Tahiti", rappelle le communiqué. Un Casa a été envoyé sur l’atoll de Nukutepipi, atoll le plus proche du lieu du naufrage disposant d’une piste d’atterrissage, avec à son bord du matériel (lits de camp, vivres, barrage antipollution) et une équipe d’évaluation et d’intervention composée de multiples experts de l’Etat et du pays (experts antipollution et manœuvre de la base navale, experts en sécurité des navires des affaires maritimes Etat et Pays, gendarmes et gendarmes maritimes, équipe médicale).

Le Dauphin a également réalisé de multiples norias entre l’atoll de Nukutepipi et celui d’Anuanuranga afin de rapatrier les quinze naufragés, et de déposer l’équipe d’évaluation. Cette dernière a pu ainsi effectuer une première expertise sur la situation de l’épave. Elle a posé un barrage absorbant pour limiter la pollution et réalisé les perquisitions nécessaires à l’enquête en présence du capitaine du navire.
 

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"Ce serait Chirac, il aurait effacé les 74 milliards de dette"

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Tahiti, le 30 juillet 2021 - L'ancien président du Pays, Gaston Flosse, a réagi dans un communiqué à la visite officielle du Président de la République Emmanuel Macron. Dans un communiqué à l'en-tête du Amuitahira'a o te Nuna'a Maohi, il tance les annonces du chef de l'Etat notamment sur la solidarité nationale et le projet aquacole de Hao.
 
Le président du Tahoera'a huiraatira, Gaston Flosse, a réagi lui-aussi à la visite officielle du Président de la République, Emmanuel Macron, d'abord sur le plateau de Polynésie la 1ère jeudi soir, puis dans un communiqué diffusé vendredi à l'en-tête du Amuitahira'a o te Nuna'a Maohi. L'ancien président se disant "déçu" par le voyage du chef de l'Etat "pour deux raisons" et "protestant contre certaines de ses annonces".
 
Premier motif de "déception", Gaston Flosse estime qu'Emmanuel Macron n'a pas été assez "rassembleur" en affichant sa proximité avec le Tapura d'Edouard Fritch, et en "écartant l'opposition". Pour le leader orange, le chef de l'Etat n'a pas été à la rencontre des Polynésiens "qui souffrent de la crise, qui ont perdu leur salaire" : "Il a creusé la gouffre entre Paraita ma d'en haut et Tihoni ma d'en bas". Deuxième cause de l'amertume de Gaston Flosse, la solidarité nationale qui n'a pas été au rendez-vous, malgré les annonces contraires du Président de la République. Pour l'ancien président du Pays, les tests et vaccins, la réserve sanitaire et les lits pour les urgences ne sont pas assez. Gaston Flosse insiste sur le fait que l'octroi d'un second prêt de 30 milliards n'aura pour effet que d'endetter le Pays à hauteur de 58 milliards en un an, et que le chef de l'Etat aurait dû annoncer la transformation en subvention de l'ensemble des PGE octroyés aux entreprises polynésiennes. "Ce serait Chirac, il aurait effacé les 74 milliards de dette du Pays et des entreprises", écrit Gaston Flosse.
 
Flosse défend le projet de Hao
 
Enfin, le leader autonomiste "proteste" vivement contre les critiques faites par Emmanuel Macron contre le projet aquacole chinois de Hao. Défenseur de ce dossier qu'il avait repris au gouvernement Temaru en 2013, Gaston Flosse rappelle le montant de l'investissement avancé à l'époque de 150 milliards et les garanties obtenues sur l'emploi des Polynésiens et la formations de futurs cadres locaux. "Si nous revenons en 2023 nous ouvrirons cette ferme aquacole, sauf si le Président Macron fait venir des investisseurs métropolitains, parmi ses amis banquier cela devrait être facile", promet-il.
 
Sur le nucléaire enfin, Gaston Flosse rappelle que Jacques Chirac avait déclaré dès 2003 que la France avait une "dette" envers la Polynésie, pérennisant le versement de 18 milliards de Fcfp par an à la collectivité sur ce motif. "Rien de nouveau", estime l'ancien président.
 

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Le RSMA recrute à Hao en attendant de s'y implanter

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Le RSMA recrute à Hao en attendant de s'y implanter
Hao, le 31 juillet 2021- Depuis jeudi, deux militaires du RSMA sont à Hao pour y effectuer une campagne de recrutement. Pendant trois jours, ils rencontrent des jeunes Paumotu désireux d'en savoir plus sur le régiment du service militaire adapté.
 
C'est déjà la deuxième fois depuis le début de l'année que le régiment du service militaire adapté (RSMA) vient à Hao pour du recrutement. Précédemment, c'était au mois de mai, il était alors arrivé à bord du navire militaire l'Arago, accompagné d'autres corps d'armée dont la marine nationale, l'armée de l'air et l'armée de terre .
Cette fois-ci, deux militaires ont fait le déplacement. Arrivés jeudi, la commune a mis à leur disposition l'ancienne mairie du village afin qu'ils puissent recevoir les jeunes gens désireux d'en savoir plus sur ce qu'est le RSMA et ce qu'il propose. Le caporal-chef Franck, militaire de carrière et la marsouin Aimée, de la cellule recrutement du RSMA, ont ainsi assuré la permanence durant trois jours avec proximité et enthousiasme. Ils ont ainsi pu récolter quelques candidatures et ont dispensé beaucoup de conseils aux jeunes de l'atoll.
 
24 filières de formation proposées
 
À l'heure actuelle, trois compagnies du RSMA existent en Polynésie française. La première, basée à Hiva Oa dans l'archipel des Marquises, la seconde basée à Tahiti à Arue, dans l'archipel de la Société et enfin celle de Tubuai dans l'archipel des Australes. Toutes trois ont la mission principale de former professionnellement la jeunesse polynésienne, le RSMA propose 24 filières de formation. Qu'elle dure six, dix ou douze mois, la formation au RSMA-Pf n'est pas le principal objectif. La réelle finalité du cycle de formation mis en place est l'insertion des jeunes volontaires dans la vie active et professionnelle.
 
Prochainement, comme l'a annoncé le Président de la République Emmanuel Macron, lors de sa visite en Polynésie, une autre antenne du RSMA verra le jour aux Tuamotu et plus précisément à Hao où jadis existait déjà un groupement du service militaire adapté (GSMA) jusqu'en 2010, année de son démantèlement. Avec ce nouveau régiment, le RSMA couvrira alors l'ensemble des archipels et proposera très certainement une plus grande gamme de formation professionnelle et espérons-le, une offre de formation tournée vers les métiers de la mer.
A noter que dans l'optique de cette nouvelle base, une visite du chef de corps en personne accompagné d'autres haut responsables militaires est prévue du 22 au 26 août prochain.

Le RSMA recrute à Hao en attendant de s'y implanter

Marsouin Aimée, membre de la cellule recrutement du RSMA
Le RSMA recrute à Hao en attendant de s'y implanter
"Les jeunes que nous avons rencontrés sont très motivés"
" Nous avons reçu un bel accueil à Hao, les jeunes que nous avons rencontrés sont très motivés. Nous avons déjà pu enregistrer quelques dossiers que ce soit comme volontaire stagiaire ou comme volontaire technicien. En ce moment, l'armée de terre est submergée par les demandes, donc nous récupérons quelques candidats qui pourront au sein du RSMA passer leurs permis de conduire et recevoir un enseignement militaire avant de pouvoir poursuivre vers une carrière au sein de l'armée de terre ou autre."

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Bras de fer : Un titre pour Tepa Teuru et une belle moisson de médailles aux France

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Bras de fer : Un titre pour Tepa Teuru et une belle moisson de médailles aux France
Tahiti, le 31 juillet 2021 - Trois athlètes tahitiens ont participé, ce samedi, à Drap, aux championnats de France de bras de fer. Tepa Teuru a notamment décroché le titre en bras gauche dans la catégorie des moins de 100 kg, en plus de sa médaille d'argent en bras droit. Eriatara Ratia et Tauraatea Teua ont également brillé en décrochant chacun une médaille d'argent et de bronze. 

Les gros bras du fenua se sont illustrés, ce samedi, à Drap, lors des championnats de France de bras de fer. Le clan tahitien a décroché a commencé sa moisson de médailles en bras gauche. Dans la catégorie des moins de 100 kg, Tepa Teuru, que l'on connait en Polynésie pour ses talents d'acteur, a notamment décroché la médaille d'or. Rappelons qu'en 2019, le comédien avait décroché une médaille d'argent pour ses premiers championnats de France. Une belle revanche donc pour Tepa Teuru. 

Un sacre qui a galvanisé ses deux coéquipiers, Eriatara Ratia et Tauraatea Teua. Toujours en bras gauche, Ratia, véritable icône des tū'aro mā'ohi et du soulever de pierre, a décroché une belle médaille de bronze dans la catégorie des plus de 110 kg. Tauraatea Teua pour sa part s'est paré d'argent en Open. 

Pas encore rassasiés, les athlètes tahitiens ont ensuite remis ça en bras droit. Tepa Teuru a décroché l'argent toujours en moins de 100 kg. Le géant de Tubuai, Eriataria Ratia, plus à l'aise sur son bras droit, a également accroché une médaille d'argent chez les plus de 100 kg. Enfin Tauraatea Teua a complété la belle moisson tahitienne en décrochant le bronze en open. 

 

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Clap de fin pour la Saga

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Clap de fin pour la Saga
Tahiti, le 31 juillet 2021 – La 29e édition de la Saga s'est achevée ce samedi. Depuis le 27 juin plus de 700 enfants ont participé à cette édition qui s'est déroulée du côté de Papeari, au Motu Ovini. Les enfants ont pu s'adonner à la pratique d'activités nautiques dont notamment la voile.

Après cinq semaines, la 29e édition de la Saga s'est conclue ce samedi, à Papeari. Ce grand rassemblement devait concerner au total plus de 700 enfants, dont 90 bénéficiant d’un accompagnement social et éducatif assuré par les travailleurs sociaux de la Direction des solidarités de la famille et de l’égalité (DFSE), venant de différentes îles telles que Nuku Hiva, Tubuai, Hao, Fakarava, Moorea et Tahiti.

Depuis le 27 juin les enfants se sont ainsi adonnés à la pratique d'activités nautiques au Motu Ovini. La pratique de la voile et des activités nautiques permet de transmettre aux enfants des valeurs comme le respect, le goût de l’effort, l’autonomie et la confiance. Tous les enfants n’ont pas été accueillis en même temps. Ils ont chacun passé une semaine à Teva i Uta et, pour le logement, 60 familles ont accepté de les accueillir. 

Rappelons que la Saga a été créée en 1993 par Henri Cornette de Saint-Cyr, dit "Doudou". Depuis près de 30 ans, ce sont environ 20 000 enfants défavorisés qui ont pu participer à cette belle aventure humaine, qui se déroule à Tahiti ou dans les îles.

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Te Fare Natura Moorea, l'écomusée grandeur nature

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Te Fare Natura Moorea, l'écomusée grandeur nature
Moorea, le 1er août 2021 - Malgré l’annulation de sa cérémonie d’ouverture samedi, Te Fare Natura a ouvert ses portes au public à Moorea. Plusieurs visiteurs, résidents et touristes, ont ainsi pu s'émerveiller devant les différents espaces qui mettent en valeur l’écosystème polynésien. L'écomusée est déjà sur d'autres projets comme l’ouverture d’un sentier botanique et des visites dans la vallée de Opunohu, prévues dans les prochaines semaines.
 
En raison des nouvelles restrictions sanitaires, la cérémonie d’ouverture du Te Fare Natura a été reportée à une date ultérieure. L’écomusée a toutefois ouvert ses portes au public à partir de samedi en appliquant un protocole sanitaire strict. Plusieurs résidents de Tahiti et de Moorea ainsi que des touristes se sont rendus sur place pour visiter l’écomusée et ont ainsi pu s'immerger dans le vaste univers des écosystèmes polynésiens.

Pour partir à leur découverte, les expositions permanentes proposent aux visiteurs d'en savoir un peu plus, sous différents formats. On y trouve par exemple des aquariums écotypiques représentant le récif, la crète récifale, le lagon et le littoral ; le Naturascope, une salle immersible pour observer les écosystèmes polynésiens ; les casques de réalité virtuelle, pour une immersion dans le lagon polynésien. Les espaces ne manquent pas, le Survol de Moorea offre pour sa part une vision spectaculaire des paysages de l’île sœur, la naissance de la Polynésie informe sur la géologie propre aux îles polynésiennes, l’Insol’île propose quant à lui, des jeux d’énigmes sur la nature du fenua, alors que Au cœur du corail  invite à la découverte des écosystèmes coralliens.

Te Fare Natura Moorea, l'écomusée grandeur nature
En plus de ces expositions permanentes, le public a également l’occasion de découvrir aux quatre coins du musée, les expositions temporaires des partenaires du Fare Natura. On peut par exemple y trouver actuellement l’association Te Mana O Te Moana sur les tortues marines, l’association Les bourdons de Moorea pour sensibiliser les visiteurs aux problèmes liés aux déchets ou encore la société Solar Prod qui diffuse un film sur le martin chasseur et les impacts du rat sur la biodiversité. D'autre part, une visite guidée du jardin de l’écomusée est possible pour observer la diversité des plantes locales.

Te Fare Natura Moorea, l'écomusée grandeur nature
Une boîte à outils pour observer la nature

Après une ouverture plus que réussie, d’autres projets seront lancés dans quelques semaines au Te Fare Natura. Parmi eux, l’ouverture d’un sentier botanique, la visite de la vallée de Opunohu  avec notamment son sentier des ‘uru et celui des ancêtres, ou encore la visite de la maison Kellum.

“L’idée est de se dire que les visiteurs viennent dans la boîte à outils pour mieux observer la nature. On les emmène ensuite dans la vraie nature de manière à ce qu’ils puissent expérimenter en vrai ce qu’ils auront appris dans le musée. Les visites seront en fait prolongées dans la nature par des balades”, explique Olivier Poté, le directeur du Te Fare Natura. Celui-ci ajoute que l’écomusée a un double objectif. “Le premier est de se doter à Moorea d’un outil de développement dans la vallée de Opunohu. On travaille déjà avec des prestataires touristiques pour qu’ils puissent s’appuyer sur cet outil-là pour développer leur activité. On travaille aussi avec les associations” précise-t-il avant d’ajouter que “le deuxième objectif  était de réussir à créer de l’emploi dans la vallée. Celui-ci est déjà atteint puisque nous sommes actuellement à 17 emplois, dont 15 pour des personnes de Papetoai exclusivement. On accueille à nouveau 12 jeunes en contrat d’engagement en Service civique au mois d’août et 10 autres jeunes à la fin du mois de septembre. Ce qui fera une quarantaine d’emplois pour les gens de la vallée principalement”.

Te Fare Natura Moorea, l'écomusée grandeur nature

Randy Hudson, visiteur de Californie.
Te Fare Natura Moorea, l'écomusée grandeur nature
"C’est ce que les touristes veulent voir"
"J’aime beaucoup cet écomusée. Il y a un bon mélange de culture et de sciences. Il ne s’agit pas seulement de biologie marine. Ca parle également de l’histoire du pays, des légendes du peuple polynésien etc. C’est ce que les touristes veulent voir.  J’ai aimé également la visite dans le jardin. J’ai travaillé auparavant au Monterey Bay Aquarium en Californie. C’est un grand musée. Te Fare Natura est petit mais ils font un bon travail en montrant les différentes zones dans l’eau et sur terre. J’aimerais voir dans l’espace des aquariums, des affiches qui mentionneraient les noms des poissons, ce qu’ils sont. Je vais faire une sortie en mer aujourd’hui pour voir les baleines.  J’étais donc excité d’apprendre sur les baleines dans le musée. J’ai aimé la géologie aussi."

Levy Teraitua, habitant de Papetoai.
Te Fare Natura Moorea, l'écomusée grandeur nature
"J’encourage la population de la Polynésie entière à venir"
Cet écomusée est très bien. On nous montre différentes choses sur la mer, les poissons, le corail…On peut visiter cela grâce à ce musée. Il est plus difficile d’aller visiter dans la mer car il faut vraiment avoir du souffle pour aller au fond de l’eau. J’encourage la population de la Polynésie entière à venir visiter Te Fare Natura. Grâce au casque de réalité virtuelle, on peut voir des poissons tout près de soi. On peut aussi, par exemple, avoir des informations sur les tortues. Je ne regrette pas d’être venu.

Pratique
Te Fare Natura est ouvert au public du mercredi au dimanche, de 8 heures 30 à 17 heures. La journée du mardi est réservée aux scolaires, aux associations de quartier et aux associations en lien avec le handicap, l’éducation, l’insertion et la réinsertion.
Le prix d’entrée est de 1 600 Fcfp pour les visiteurs de nationalité française, 2 100 Fcfp pour les visiteurs internationaux. Pour les étudiants ainsi que les jeunes âgés entre 11 et 18 ans, le prix du billet d’entrée est de 400 Fcfp et gratuit jusqu'à 10 ans. 

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