
Hohoi est connue pour ses nombreux vestiges archéologiques situés pour beaucoup en bord de rivière, entre le milieu et le fond de vallée ; caractéristique propre à la configuration de l’époque des anciens qui, pour se protéger des "taitoko" (tsunami) et des invasions guerrières par la mer montaient vivre dans les hauteurs. Cela leur permettait également un meilleur contrôle de l’eau.
Aujourd’hui, beaucoup de maisons modernes à Hohoi ont été construites sur des sites anciens.
L’archéologue spécialiste des Marquises, Pierre Ottino, y a d’ailleurs passé deux ans pour étudier les vestiges et faire des fouilles. Beaucoup de pae pae y atteignent une hauteur de 5 à 6 mètres.
Le site de Hakaohoka est l’un des plus grands de Ua Pou par le nombre de pae pae qui le composent, avec Mauia en son centre. Mauia était un lieu tapu réservé aux grands prêtres. C’est aussi le seul site en équerre de Polynésie française, et même du Pacifique. Il a été rénové à deux reprises, dont la dernière à l’occasion du Matava’a, le Festival des Arts des Iles Marquises qui a eu lieu en décembre dernier.
On vous y contera la légende de la princesse Te Pootu Mauia qui, pour échapper à son union forcée avec le redoutable et dernier grand chef de l’île, Heato, feignit d’organiser d’immenses festivités qui servirent en fait à cacher sa fuite vers Napuka, aux Tuamotu. Ses descendants sont d’ailleurs venus à Ua Pou lors du Matava’a de 2007 pour découvrir la terre de leurs ancêtres. La princesse est connue là-bas sous le nom de "Maruia".
Jean Kautai, artisan sculpteur, figure dynamique de la vallée, raconte qu’à l’époque où ils récoltaient beaucoup le coprah en bord de mer, les gens gravissaient la pente allant de la plage aux habitations et s’arrêtaient pour s’abriter quelques temps en-dessous d’un vieux banian généreux, à deux pas de l’église du village.
Petit écrin de tranquillité et de simplicité discret et accueillant en contrebas de la route, cette église catholique est constituée de murs décorés par une fresque recouverte de feuilles d’or. Celle-ci a été réalisée puis restaurée en 2001 par le peintre Garrick Yrondi, à la demande de Monseigneur Le Cleac’h. Cette fresque décrit les activités de la semaine : on pêche, on récolte, on sculpte avant d’arriver au repos dominical, où l’on apporte au seigneur tout le fruit de son travail. La couleur jaune représente le soleil du matin, le liseré bleu au sommet, les cieux; et enfin, la partie basse est ornée de sculptures sur bois qui rappellent les traditions anciennes sur lesquelles on se repose.
Hohoi n’a pas de quai, et le village se situe à quelques centaines de mètres de la plage où l’on peut, si on est chanceux et qu’on a de bons yeux, trouver son propre caillou fleuri. À défaut, on peut aller à la rencontre des nombreux artisans de la vallée comme Jean, ou encore Ismael qui vend ses œuvres d’art fleuries jusqu’à Dubaï.
Ce sont près de 90 âmes qui peuplent cette vallée à l’ambiance quelque peu mystérieuse et calme. Ils sont en réalité une quarantaine la majorité de l’année, lorsque les plus jeunes partent en internat à Hakahau, Nuku Hiva, Hiva Oa ou encore Tahiti ; mais également pour leur service militaire. Hohoi a aussi une épicerie et une école élémentaire qui accueille 8 élèves jusqu’en CE2. La vallée compte quelques chanteurs dont le groupe anime souvent les festivités de l’île. Côté tourisme, Vous avez la possibilité de faire des journées spéciales découverte de la culture locale avec des activités archéo-nature telles qu’une randonnée au pied du Mont Kohepu, faire une partie de pêche en bord de mer sur les rochers, ou piquer des chevrettes dans la rivière. Ce sont des journées bien remplies agrémentées d’un repas chez l’habitant qui sera toujours très accueillant et vous racontera volontiers les légendes de cette vallée qui évolue aujourd’hui avec le souvenir des anciens qui la peuplaient autrefois.