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​Flosse et Fritch cas Covid, l'affaire de la citerne d'Erima renvoyée

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​Flosse et Fritch cas Covid, l'affaire de la citerne d'Erima renvoyée
Tahiti, le 15 octobre 2020 – L'audience en appel de l'affaire de la citerne d'Erima a été renvoyée jeudi matin au 12 novembre prochain, les deux principaux prévenus, l'ancien et l'actuel président du Pays Gaston Flosse et Edouard Fritch, étant positifs au Covid-19.
 
On savait le président du Pays, Edouard Fritch, positif au Covid-19. On sait maintenant que son prédécesseur et adversaire politique, Gaston Flosse, a également contracté le coronavirus. Les deux hommes avaient rendez-vous jeudi matin devant la cour d'appel pour leur procès pour "détournement de fonds publics" dans l'affaire de la citerne d'Erima. Mais l'avocat de Gaston Flosse, Me François Quinquis, a sollicité le renvoi du dossier en révélant que son client âgé de 89 ans avait contracté la maladie. L'affaire a donc été renvoyée au 12 novembre prochain.
 
Peines en attente
 
Dans ce dossier, le procès en première instance devant le tribunal correctionnel s'était déroulé le 5 juillet 2019. L'ancien président et maire de Pirae, Gaston Flosse, avait écopé de 2 ans de prison avec sursis, 10 millions de Fcfp d'amende et 3 ans d'inéligibilité pour avoir fait supporter par les administrés de Pirae la charge de la distribution en eau de son domicile de Erima à Arue. L'actuel président et maire de Pirae, Edouard Fritch, avait été condamné à 5 millions de Fcfp d'amende et 46,3 millions de Fcfp de dommages et intérêts pour avoir poursuivi ce détournement au bénéfice de Gaston Flosse, après son arrivée à la mairie. Et enfin, l'ancienne élue Tahoera'a, Hilda Chalmon, et sa sœur, Olga Handerson, avaient été condamnées à 10 et 5 millions de Fcfp en appel pour avoir également bénéficié du détournement en contrepartie du passage de la conduite d'adduction sur leurs terres.
 
Toutes ces peines étant actuellement suspendues dans l'attente du procès en appel et d'éventuelles condamnations définitives.
 

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Elections néo-zélandaises: Facebook ferme la page d'un parti conspirationniste

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Elections néo-zélandaises: Facebook ferme la page d'un parti conspirationniste
Wellington, Nouvelle-Zélande | AFP | jeudi 15/10/2020 - Facebook a fermé jeudi la page d'un parti conspirationniste, Advance New Zealand, deux jours avant les élections en Nouvelle-Zélande, accusant cette formation surfant sur les théories du complot de promouvoir la désinformation au sujet de la pandémie.

C'est la première fois que le géant californien prend une telle mesure contre un parti néo-zélandais en pleine campagne, confirmant ainsi une volonté d'agir contre la désinformation sur le réseau social.

"Nous n'autorisons personne à partager sur notre plateforme la désinformation au sujet du Covid-19, qui serait de nature à porter de façon imminente un préjudice physique", a expliqué à l'AFP un porte-parole de Facebook en dénonçant des "violations répétées" commises par la page "Advance New Zealand/New Zealand Public Party".

Cette décision a été condamnée par le fondateur du parti Billy Te Kahika, qui est devenu une figure de proue de la mouvance conspirationniste locale, et qui a crié au coup de force autoritaire du gouvernement.

Cet ancien guitariste de blues au succès confidentiel, également connu sous le nom de Billy TK, a aussi fustigé une ingérence de Facebook dans le processus électoral, lui qui avait en quelques mois vu son audience exploser grâce au réseau social.

"Facebook a désormais officiellement commis une ingérence dans les élections néo-zélandaises de 2020", a-t-il dit dans une vidéo en direct sur son compte Facebook personnel.

Crise sanitaire "fabriquée"

"Ils l'ont fait au milieu d'une émission et c'est incroyable, les gars. C'est extraordinaire (...) ils ont finalement mis leurs menaces à exécutions."

Le réseau social a souvent été critiqué par le passé pour son manque d'empressement à contrôler les contenus circulant sur ses pages.

Mais le groupe a multiplié ces derniers temps les mesures pour lutter contre la désinformation, les faux comptes aux arrières-pensées partisanes ou les discours haineux.

Début septembre, il a fermé le compte d'un membre du parti du Premier ministre indien Narendra Modi pour avoir diffusé un discours de haine envers les musulmans.

Et jeudi, le réseau social a bloqué le partage en ligne d'un article controversé du New York Post sur Joe Biden, candidat démocrate à la Maison blanche.

Expliquant sa décision sur Advance New Zealand, il a affirmé qu'il sévirait contre tout acte de désinformation relative à la pandémie "quelle que soit l'affiliation politique" de son auteur.

Billy TK, qui brigue un fauteuil de député, a été l'une des surprises de la campagne pour les législatives néo-zélandaises.

Ses publications sur les réseaux sociaux comme ses discours de campagne sont truffés d'emprunts aux théories du complot qui se sont propagées dans le monde aussi vite que le coronavirus.

Avec toujours en toile de fond cette obsession d'un "deep state", un "Etat de l'ombre" ou "Etat profond", et l'affirmation que la crise sanitaire aurait été "fabriquée" par les gouvernements pour prendre le contrôle de leur population.

1% dans les sondages

Billy TK défend aussi l'idée d'un "projet" des Nations unies de parquer tous les ruraux dans des "super villes" afin de confisquer leurs terres. Avec en coulisses Bill et Melinda Gates, Hillary Clinton ou la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern qui tireraient les ficelles.

Et jeudi, il a accusé Mme Ardern d'être derrière la décision de Facebook.

"Nous ne sommes ni en Corée du Nord, ni en Chine, mais c'est pourtant l'impression que donne l'attitude du gouvernement", a-t-il dit.

Une colère décuplée par ses partisans sur les réseaux sociaux.

"Ils ont fait cela à Trump, vous êtes tous les deux une menace pour l'establishment", commentait un internaute quand un autre ajoutait: "Plus ils vous combattent, plus vous êtes crédibles."

Entre fin juin et début octobre, la page Facebook AdvanceNZ a été vue 5,3 millions de fois, selon l'outil d'analyse des réseaux sociaux CrowdTangle. 

Un chiffre hallucinant pour un nouveau venu sur la scène politique d'un pays de cinq millions d'habitants, devant celui des travaillistes (5,2 millions de vues) et celui du Parti National, principale formation de l'opposition (2,8 millions de vues).

Pour autant, cette visibilité en ligne ne semble pas s'être traduite dans les intentions de vote.

Billy TK avait dit à l'AFP pouvoir rassembler 15% de l'électorat sur son nom le 17 octobre. Mais un sondage publié jeudi ne le créditait que de 1%.

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N-Calédonie: "L'Etat doit être le principal acteur de la décolonisation" (indépendantistes)

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N-Calédonie:
Nouméa, France | AFP | mercredi 15/10/2020 - L'Etat "doit être le principal acteur de la décolonisation" de la Nouvelle-Calédonie, a jugé mercredi l'Union Calédonienne (FLNKS) après le référendum du 4 octobre courtement remporté par les pro-français et alors que Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, est à Nouméa.       

Arrivé le 9 octobre, M.Lecornu est en quatorzaine jusqu'au 23 octobre, en vertu du protocole sanitaire en vigueur en Nouvelle-Calédonie où le Covid-19 ne circule pas.     

"L'Etat doit s'engager dans le réglement définitif du contentieux colonial. Il n'a pas d'autre choix que de devenir l'acteur principal de la décolonisation", a déclaré à la presse Daniel Goa, président de l'UC, lisant une longue lettre adressée "aux citoyens calédonienns".    

"L'accord de Nouméa (1998) a toujours été et demeure un projet de décolonisation. (...) C'est une obligation de l'Etat vis à vis du peuple kanak et vis à vis de la communauté internationale puisque la France est tenue par ses engagements auprès du Comité de décolonisation de l'ONU", a-t-il déclaré.        

Dans le cadre de cet accord, où la décolonisation est qualifiée de "moyen de refonder un lien social durable entre les communautés", un deuxième référendum sur l'indépendance a eu lieu le 4 octobre, après celui du 4 novembre 2018.      

Les non indépendantistes l'ont emporté avec 53,3% des voix, mais sont en recul de plus de 3 points comparé à 2018 (56,7%). Les indépendantistes sont eux passés de 43,3% à 46,7%.

Le FLNKS a d'ores et déjà annoncé qu'il "irait au troisième référendum", qui peut avoir lieu d'ici 2022, tandis que les partis non indépendantistes souhaitent engager le dialogue pour éviter ce scrutin.        

Alors que Sébastien Lecornu a indiqué vouloir "préparer la suite" de l'accord de Nouméa, invitant les deux camps à répondre "complètement" au sens du oui et du non à l'indépendance, l'UC a demandé à "la France de cesser de faire croire qu'elle est l'arbitre d'un simple conflit entre communautés".        

Le FLNKS, qui prône une indépendance en association ou en partenariat avec la France, se réunit samedi en convention pour affiner sa stratégie post-référendum. L'UC et le Palika en sont les deux principales formations.

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​"Faux" sur le projet de Hao : Coco Taputarai condamné en appel

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Tahiti, le 15 octobre 2020 – L'entrepreneur et ancien maître d'ouvrage délégué du projet aquacole de Hao, Coco Taputuarai, a été condamné jeudi en appel à un an de prison avec sursis et une exclusion définitive des marchés publics pour des "faux" réalisés dans le cadre de ses prestations pour le projet de ferme aquacole aux Tuamotu.
 
Si le projet aquacole de Hao n'est toujours pas entièrement sorti de terre, certains comptes se règlent déjà au palais de justice. Jeudi matin, la cour d'appel de Papeete a condamné l'entrepreneur et ancien maître d'ouvrage délégué du projet, Coco Taputuarai, à un an de prison avec sursis, cinq millions de Fcfp d'amende et une exclusion définitive des marchés publics de l'administration pour des "faux", qui lui avaient permis de réclamer plusieurs dizaines de millions de Fcfp à la société Tahiti Nui Ocean Foods (TNOF), la filiale de la compagnie chinoise Tian Rui International qui l'employait sur ce projet. Coco Taputuarai a également été condamné à indemniser TNOF, avec astreinte, pour près de 50 millions de Fcfp.
 
A l'origine de cette affaire, fin 2016, l’architecte employé par la société Coco Group Engineering avait porté plainte en dénonçant la falsification de 16 plans opérée par Coco Taputuarai à l’aide d’un faux tampon. L’avocat de la société TNOF avait expliqué à l'audience que cette dernière avait dépensé des sommes "exorbitantes" lorsqu’il avait fallu faire refaire les permis de construire et "confier la mission à une autre société".
 

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​Drame d'Excelsior : Les explications de Christelle Lehartel

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​Drame d'Excelsior : Les explications de Christelle Lehartel
Tahiti, le 15 octobre 2020 – La ministre de l'Education, anciennement en charge des Sports, Christelle Lehartel, a réagi dans un communiqué au drame survenu à Excelsior la semaine dernière, "déplorant" le fait que son administration soit mise en cause.
 
Près d'une semaine après le décès tragique d'une petite fille de huit ans heurtée par la barre d'un but de football du stade Excelsior à Papeete, la ministre de l'Education, anciennement en charge du portefeuille de la Jeunesse et des Sports, Christelle Lehartel, a réagi dans un communiqué estimant avoir "été mise en cause et déplorant l’exploitation qui est faite d’un tel drame". La ministre affirme pour "rappeler les faits" l’association Excelsior avait déposé une demande de subvention en investissement à la Direction de la jeunesse et des sports le 23 juillet 2019 pour : "projet n°1, des travaux d’extension couverture de la buvette du football, la construction d'un abri de rangement de matériel d'entretien (tondeuse, brouette, etc) et d'un bloc sanitaire (toilette, douche, lavabo) et pour, projet n°2, une commande de buts en aluminium pour le foot à 7 et le foot à 11".
 
Selon le communiqué de la ministre, les deux projets ont reçu un avis favorable de la ministre de l’Education concernant leur opportunité. "Les crédits disponibles ne permettaient toutefois que le financement d’un des deux projets. L’association a fait le choix de bénéficier de l'aide en investissement pour le projet n°1. Aussi, le Pays lui a octroyé une subvention d'investissement de 1 438 618 Fcfp, par arrêté du conseil des ministres en date du 22 novembre 2019, pour le financement de l'extension de la couverture de la buvette du stade de football et la construction d'un abri de rangement".
 
Le communiqué indique qu'une autre demande de subvention a été faite par Excelsior pour l'acquisition de matériel lourd fédéral, parmi lesquels trois paires de buts. Et il conclut en affirmant que "les différentes entités citées ci-dessus ont vocation à soutenir financièrement les associations de jeunesse et sportive pour les projets qu’elles déposent. En revanche, elles n’ont pas la compétence à décider de fermer ou restreindre l’utilisation par les usagers des installations sportives ne leur appartenant pas".
 

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Harcèlement à la Banque de Tahiti : A ti'a i mua dépose un préavis de grève

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Harcèlement à la Banque de Tahiti : A ti'a i mua dépose un préavis de grève
Tahiti, le 15 octobre 2020 – La confédération A ti'a i mua dénonce le harcèlement du directeur de l'agence de la Banque de Tahiti à Ra'iatea. Le syndicat a déposé un préavis de grève ce jeudi matin et demande son remplacement immédiat.
 
Remarques désobligeantes, brimades ou encore humiliations. Voilà toutes "les souffrances au travail" que dénonce une employée de l'agence de la Banque de Tahiti à Ra'iatea par son directeur Joselito Win Chin. "Peut-être qu'à la Banque de Tahiti dans son entier, il y a ce genre d'agissements" a lancé Pico Yan Tu, secrétaire général de la confédération A ti'a i mua lors d'une conférence de presse organisée jeudi matin au siège du syndicat à Papeete. Le syndicaliste dit espérer "que d'autres personnes vont se lever". Il annonce qu'il dénoncera tout harcèlement, moral physique ou sexuel au travail. Si une plainte a été déposée, la confédération a surtout déposé jeudi un préavis de grève, demandant notamment le "remplacement immédiat" du directeur de l'agence de Ra'iatea. Préavis qui arrivera à échéance le 21 octobre prochain.
Selon les délégués syndicaux, venus nombreux pour soutenir leur collègue de travail, cela fait plus d'une dizaine d'années que ce chef d'agence "harcèle moralement le personnel". Et l'agent concerné dit subir cela depuis plus de dix ans.

"C'est pire que Donald Trump"
C'est l'incompréhension au niveau des délégués syndicaux de A ti'a i mua, qui regrettent d'être obligés de passer par une conférence de presse pour se faire entendre. "C'est triste de passer par les médias pour dénoncer ce type d'agissements (…). En 2015 elle avait un genou à terre et en 2020 elle a les deux genoux à terre et elle est en mode survie. Il faut trouver des solutions rapidement et pas nous faire des courriers et nous dire qu'ils n'ont pas assez d'éléments, c'est inacceptable" assure le délégué syndical, Cyril Boiron. "C'est pire que Donald Trump", tance le secrétaire général de A ti'a i mua qui estime que le directeur de l'agence de Ra'iatea "doit être couvert" par sa direction de Tahiti.
 
 Les syndicalistes affirment que le premier signalement de leur collègue, concernant le harcèlement, date de 2005. Un second a été effectué cette année en CHSCT. Ils regrettent que rien n'ait été fait, notamment par le syndicat majoritaire Otahi où elle était affiliée. "C'est la première fois que je vois un accident du travail ayant pour motif une atteinte psychique", affirme Cyril Boiron. "La direction vient nous dire qu'ils n'ont pas assez d'éléments qui prouvent le harcèlement dont elle fait l'objet. C'est fort de café quand même". Il assure également que beaucoup d'employés à la Banque de Tahiti ont peur de dénoncer de tels agissements, car ils craignent les sanctions.

Contacté, le directeur de l'agence de la Banque de Tahiti à Ra'iatea n'a pas souhaité répondre à nos questions. Et c'est la banque de Tahiti qui a adressé un communiqué dans la soirée de jeudi pour réagir aux "informations inexactes communiquées par l'organisation syndicale" et "démentir les allégations d'inaction coupable dont elle a été taxée". Selon le communiqué, "la Banque a mis en œuvre la procédure interne prévue en une telle hypothèse" et "les institutions représentatives du personnel sont étroitement et régulièrement informées de l'avancée de la procédure, ce que n'ignorent pas les représentants syndicaux de l'organisation A ti'a i mua, la médecine du travail a été sollicitée et les services de l'inspection du travail informés". La banque affirme qu'une enquête est en cours. "À l'issue de la procédure, la Banque de Tahiti en tirera les conclusions utiles et prendra les décisions et mesures appropriées", conclut le communiqué.


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25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion

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25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Tahiti, le 16 octobre 2020 – Dans le grand Monopoly colonial qui se mit en place au cours du XIXe siècle essentiellement, la Grande-Bretagne fut sans doute la plus vorace dans le Pacifique Sud, largement devant la France et l’Allemagne par exemple. Et pourtant, hors de toute logique, Londres refusa de prêter la moindre attention à la prise de possession très officielle de Hawaii par George Vancouver le 25 février 1794. Un siècle plus tard, sans le moindre accord avec le pouvoir hawaiien, les États-Unis, en toute illégalité, mettront la main sur tout cet archipel alors que George Vancouver avait fait les choses en accord avec le jeune roi Kamehameha 1er et les autres chefs de Hawaii...


25 février 1794 : tout le monde a le sourire à bord du sloop anglais HMS Discovery dans la baie de Karakakooa, à une encablure de la côte de l’île de Hawaii : George Vancouver, au terme de trois années de négociations pour ramener la paix dans l’archipel, lors de ses trois hivernages alors qu’il explorait la côte nord-ouest des États-Unis et du Canada, vient d’obtenir, devant le lieutenant Peter Puget, commandant lui-même la HMS Chatham, et tous les officiers de l’expédition l’accord unanime des chefs hawaiiens pour que la Grande-Bretagne prenne possession de la grande île volcanique, seul moyen selon Vancouver de ramener la paix dans l’archipel en éteignant les guerres intestines permanentes, alimentées par tous les trafiquants fournissant armes et alcool aux belligérants. Ensemble, les chefs hawaiiens s’exclamèrent à l’unisson : “Il n’y a plus de tanata o Hawaii, le peuple de Hawaii ; mais des tanata de Bretagne, le peuple de Bretagne”.

Plume rouges et jaunes...
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
La négociation avait été longue, incertaine, mais l’aura dont bénéficiait George Vancouver lui permit de mener à bien son projet et d’obtenir du roi Kamehameha 1er, mais aussi de Kalaimanahu (de Hamakua), de Ke’eaumoku (de Kona), de Keaweheulu (de Ka’u), de Kai’ana (de Puna), de Kameeiamoku (de Kohala) et enfin de Ka’ahumanu, proche allié de Kamehameha, le don de leur nation au roi Georges.

Les chefs, arrivés un par un à bord de la Discovery, avaient revêtu leurs plus beaux atours, habillés de leurs précieuses capes en plumes rouges ou jaunes et de leurs casques de même couleur. Vancouver et ses officiers étaient, eux aussi, en grande tenue tant l’événement leur paraissait majeur. Et il l’était et aurait pu changer l’histoire du Pacifique et de l’Océanie... Mais un an plus tard à Londres, une douche glacée calma l’enthousiasme de l’explorateur...

Jusqu’aux glaces du grand Sud
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Revenons à George Vancouver dont la naissance remonte au 22 juin 1757, dans le port de King’s Lynn (Norfolk). On est en droit de croire que le petit garçon n’était pas né dans l’infortune puisque son père, John Jasper Vancouver, était collecteur des douanes sur ce même port, son épouse, Bridget Berners, s’occupant de leurs six enfants dont George, le petit dernier. Très vite, le jeune garçon fut fasciné par l’activité bourdonnante sur les quais et par les bateaux allant ou revenant de destinations plus ou moins lointaines.

A 13 ans, avec l’appui paternel, il prit la mer, non pas dans la marchande, mais dans la royale, au service de Sa Majesté. S’il ne put, en 1772, participer au premier voyage du capitaine Cook, il rencontra l’explorateur à son retour en Angleterre et se vit enrôlé dans son équipage pour sa seconde exploration du Pacifique, à la recherche du continent austral. Vancouver rejoignit le bord de la Discovery le 22 janvier 1772, figurant sur le rôle de l’équipage comme simple “matelot habile” (able seaman), alors que d’autres midships, comme lui, étaient engagés comme “volontaires” ou même comme “servants du capitaine”.
Ces jeunes hommes étaient considérés comme de futurs officiers ; ils suivaient des cours (navigation, trigonométrie, etc.) mais dans le même temps devaient accomplir les taches des simples matelots, une manière de savoir, plus tard, de quoi ils parleraient quand ils auraient des fonctions de commandement.
Le 30 janvier 1774, Vancouver eut la surprise de constater que la Discovery et la Resolution étaient presque prises dans les glaces, par 71° de latitude sud. Enthousiasmé par cette expérience, Vancouver se rendit à l’extrémité du navire avant qu’il ne fasse demi-tour, se vantant plus tard d’avoir ainsi été l’homme étant descendu le plus près du Pôle Sud !

Mort tragique de James Cook
Faute de continent austral accessible, Cook rentra en Angleterre bien décidé à repartir, ce qu’il fit le 18 mars 1776 avec, cette fois-ci, un aspirant à part entière, Georges Vancouver, plus que jamais décidé à servir le capitaine Cook. Il figurait sur le rôle de la HMS Discovery, compagnon de l’autre navire de Cook, la Resolution. Via le cap de Bonne Espérance, les Britanniques arrivèrent à Bora Bora en décembre 1777, avant de se retrouver, un mois plus tard, devant les côtes de Oahu, aux îles Sandwich (qui ne s’appelaient pas encore Hawaii). Les navires ne s’attardèrent pas, dépassèrent Kaua’i et finalement marquèrent une escale de quelques jours sur la petite île pelée et aride de Ni’ihau avant de mettre les voiles en direction de la côte nord-américaine, celle-là même dont l’exploration, bien plus tard, fit la renommée de Vancouver.

En novembre 1778, Cook était de retour aux Hawaii pour son hivernage, ce qu’il tenta de faire en jetant l’ancre à Kealakekua Bay, le 17 janvier 1779. La suite de l’histoire est connue, le 14 février James Cook était attaqué par les indigènes et tué ; celui qui avait été traité par le passé en demi-dieu trouva ainsi la mort, le crâne fracassé, n’ayant pu échapper à ses agresseurs ; Ce que l’on sait moins (voir notre encadré) c’est que des signes avant-coureurs d’hostilité avaient été envoyés par les Hawaiiens, qui, la veille du drame, avaient notamment attaqué George Vancouver...

Sept ans dans les Caraïbes
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Le capitaine Charles Clerke prit la tête de l’expédition, fit le plein de provisions à Kaua’i et fit voile vers l’Alaska pour tenter de trouver le fameux passage du nord-ouest. L’accueil à Kaua’i fut aussi cordial que possible, le chef de l’île demandant même à Vancouver, en souvenir, de lui donner une mèche de cheveux, ce qui lui fut rappelé treize ans plus tard, lorsque Vancouver, cette fois-ci en tant que commandant d’une expédition, revint dans l’archipel. Ce geste apparemment sans importance montre combien, à titre personnel, le jeune aspirant sut toujours se faire apprécier de ses interlocuteurs hawaiiens.

A 23 ans, en octobre 1780, après quatre années passées à la mer, Vancouver retrouva sa terre natale.
Deux semaines plus tard à peine, il réussissait avec brio son examen de lieutenant, son diplôme lui étant remis le 19 octobre 1780.
Vancouver passa les sept années suivantes à sillonner la mer des Caraïbes, tout en montant en grade.
La mort de Cook avait, bien entendu, fortement choqué l’Amirauté, mais en 1790, il fut décidé que les explorations menées par le défunt Cook devaient être poursuivies ; et pour cela, aucun jeune officier apte au commandement n’était plus indiqué que Georges Vancouver, alors âgé de 33 ans.

Retour dans le Pacifique
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Le 15 décembre 1790, Vancouver reçut sa lettre de mission, en tant que commandant de la toute nouvelle HMS Discovery, officiellement cataloguée sloop de guerre et mise à l’eau le 19 décembre 1789. Le navire de 340 tonneaux mesurait un peu moins de cent pieds et son équipage était composé d’un peu plus de cent hommes (dont le Hawaiien Towereroo (probablement Kualelo) que le capitaine Charles Duncan avait amené à Londres ; la Discovery était accompagnée pour cette longue exploration de la HMS Chatham (135 tonneaux) commandée par le lieutenant Robert Broughton. Plus tard, un troisième navire, servant de magasin d’approvisionnement, fut envoyé dans le sillage de Vancouver, le Daedalus (commandant Richard Hergest). Les trois navires firent leur jonction à Nootka Sound (voir encadré ci-dessous).

La mission confiée à Vancouver était complexe car outre la recherche d’un passage au nord du Canada (vers l’Atlantique), il devait inspecter la côte ouest des deux Amériques, recenser les éventuels comptoirs commerciaux étrangers établis sur cette côte et vérifier de quelle manière les Espagnols respectaient leurs engagements après la signature du traité dit “Nootka Sound Convention”, signé entre la Grande-Bretagne et l’Espagne, réglant le commerce et la navigation dans ces eaux. La base de départ de Vancouver devait être les îles Sandwich qui seraient également le cadre des hivernages de l’expédition, compte tenu des rigueurs du climat sur la côte nord-ouest des Amériques.

Tahiti en décembre 1791
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Parti d’Angleterre début janvier à bord de la Discovery (début février pour la Chatham), via l’Australie et la Nouvelle-Zélande, Vancouver atteignit Tahiti le 29 décembre 1791 après avoir découvert, le 22 décembre, l’île de Rapa, baptisée Oparo du nom que lui donnaient ses habitants. A Tahiti, Vancouver, à l’ancre baie de Matavai, rencontra divers chefs dont Pomare.
Le 24 janvier 1792, il mit le cap sur les îles Sandwich, gardant en mémoire la fin tragique de son commandant treize années plus tôt. Le 1er mars 1792, la Discovery et la Chatham parvenaient sur les côtes hawaiiennes, mais à la surprise des officiers, les indigènes entendaient certes commercer et ravitailler les bateaux et équipages mais exigeaient, en échange, des armes et des munitions. Trafic auquel Vancouver refusa catégoriquement de se soumettre.
A Hawaii, Vancouver rencontra le grand chef Ka’iana (Tianna) qui avait eu l’occasion, en 1797, de voyager jusqu’en Chine à bord d’un navire de commerce (le Nootka, capitaine John Meares). L’Anglais comprit vite que son interlocuteur voulait s’emparer de ses deux navires ; il le fit reconduire à terre et poursuivit son cabotage jusqu’à rencontrer un autre Hawaiien, Kalehua, parlant fort bien anglais puisqu’ayant navigué lui aussi sur un navire faisant le commerce de fourrures entre la côte nord-ouest des Amériques et la Chine. Kalehua, surnommé Jack, se révéla un guide de très bon conseil et un interprète fiable. C’est par son intermédiaire que Vancouver put rencontrer les grands chefs de l’île de Hawaii.

Le voyage se poursuivit par Maui, Kaho’olawe, Moloka’i, Lana’i et enfin Oahu où Vancouver parvint (à Waikiki) le 7 mars 1792. Les équipages ne trouvèrent que peu d’habitants, les chefs de l’île étant à Moloka’i pour préparer la riposte à une invasion redoutée du chef Kamehameha depuis Hawaii.

A Oahu, l’accueil fut donc froid, distant, méfiant, Vancouver notant la différence entre la réception reçue à Tahiti et celle de Oahu. Le 1er mars 1792, les navires arrivèrent à South Point sur la côte ouest de Hawaii où les négociations avec les indigènes se passèrent mal, ceux-ci réclamant à cor et à cris des armes à feu comme ils en obtenaient des navires de commerce, ce que leur refusa Vancouver, qui, finalement, décida de se ravitailler à Kaua’i, qu’il atteignit le 9 mars.

Dépopulation effarante
De cette première exploration des îles Sandwich, Vancouver en tira à la fois de la confiance dans les chefs qu’il avait rencontrés (à l’exception de certains tout de même) et une relative méfiance, les relations entre Européens et Hawaiiens ayant été à de nombreuses reprises entachées d’incidents voire d’actes d’hostilité. Vancouver constata également que la dépopulation dans l’archipel était effarante comparée à ce qu’il avait vu treize années plus tôt ; mais ne comprenant pas que les maladies importées, comme la grippe, tuaient les Hawaiiens, il mit ce désastre démographique sur le compte des guerres intestines entretenues par le commerce des armes à feu.

C’est lors de ce premier long séjour hawaiien que Vancouver conçut l’idée de rapprocher les deux nations, la Grande-Bretagne et les îles Sandwich. Une idée vague, imprécise, mais il sentait qu’il avait quelque chose de plus à faire que de la simple observation.
De mars 1792 à janvier 1793, Vancouver explora la côte nord-ouest de l’Amérique avant de revenir à Hawaii mi-février 1793. Le commerce avec les indigènes en quête d’armes était toujours impossible, jusqu’à ce que, fort ingénieusement, Vancouver songe à leur expliquer que le roi George avait mis un “kapu” (un tabu) sur les armes ; les Hawaiiens, vivant dans un régime complexe de kapu incontournables, le comprirent et décidèrent alors de négocier normalement, sans plus réclamer de mousquets et de fusils.

Somptueuse parade et “hongi”
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Les relations entre Britanniques et Hawaiiens étaient au beau fixe. Devant Kailua, Vancouver entra enfin en contact avec le chef montant de la grande île, Kamehameha, qu’il avait rencontré très jeune, en 1779. Il en avait gardé le souvenir d’un guerrier agité, féroce, instable et c’est un interlocuteur posé et calme qu’il fit monter à bord, accompagné de l’un des deux Européens lui servant de conseiller et de traducteur, John Young.
Un peu plus tard, à Kealakekua Bay, Kahemaheha offrit aux Britanniques une somptueuse parade à bord de onze grande pirogues doubles : motif du déplacement du futur maître de Hawaii, savoir si le roi George était ou non son ami. Rassuré, Kakehameha salua Vancouver par un hongi (nez contre nez) témoignant de sa confiance ; Vancouver en profita pour débarquer moutons et bétail en vue de diversifier les sources de nourriture des Hawaiiens.

Au fil de leurs contacts, les Britanniques prirent alors la mesure des pouvoirs de Kamehameha qui semblait, à l’évidence, déjà être le roi incontesté de toute l’île de Hawaii ; le commerce devait donc se faire, comme il le demandait, exclusivement avec lui. Le rapprochement entre le chef hawaiien et le commandant britannique se fit de plus en plus étroit mais l’ambiance de guerre entre les clans et surtout les îles contrariait au plus haut point Vancouver qui se fit l’apôtre, auprès de tous ses interlocuteurs, de la paix nécessaire au bien-être de tous. Partout il fut écouté avec attention et respect, mais personne n’était dupe : Kamehameha avait mis la main sur tout Hawaii, il ne s’arrêterait pas là et ferait la guerre aux autres îles, ce qui fut le cas après le retour en Europe de Vancouver. Celui-ci alla jusqu’à suggérer –avec insistance– que Kamehameha se contente de régner sur Hawaii laissant aux autres chefs leur autorité sur leurs îles respectives.

Un manteau de plumes jaunes...
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Vancouver fut écouté, mais pas entendu bien sûr, l’avenir le prouva. Mais au fur et à mesure de ses propositions de paix, il devenait de plus en plus évident pour Vancouver que seule une souveraineté de la Grande-Bretagne agissant un peu comme un gendarme vis-à-vis des chefs belliqueux comme des visiteurs étrangers pouvait garantir la stabilité de l’archipel.
Le 9 mars 1793, Vancouver quitta une seconde fois Hawaii, ayant reçu de Kamehameha le plus précieux des cadeaux, un manteau de plumes jaunes destiné au roi George. Les deux navires anglais cabotèrent jusqu’à Oahu qu’ils atteignirent le 20 mars 1793, toujours à Waikiki. Le 29 mars, cap était mis sur les côtes nord-américaines ; Vancouver avait prêché la paix 48 jours dans quatre îles. Sa troisième et dernière visite était déjà programmée pour 1794, la Discovery parvenant à Hawaii le 9 janvier 1794, après avoir quitté la Californie vingt-quatre jours plus tôt.

L’accueil fut plus que chaleureux et amical, même si Vancouver, parvenu à Hilo, sur la côte est de Hawaii eut du mal à décider Kamehameha de lui trouver un mouillage plus sûr ; les vagues étaient belles, le roi aimait le surf et ne souhaitait pas changer de... spot. Finalement, le 13 janvier, les Britanniques ancrèrent dans la soirée à Kealakekua Beach. Le jeune roi de l’île fit très vite comprendre à ses hôtes qu’il entendait être leur seul interlocuteur pour tout ce qui concernait le commerce. Vancouver ramenait du bétail de Californie, bétail sur lequel fut placé un kapu de dix ans pour assurer sa tranquille reproduction. Comme d’habitude les règles de cohabitation étaient strictes chez les Britanniques (très limités dans leurs déplacements) comme chez les Hawaiiens, de manière à éviter tout incident. Kamehameha autorisa tout de même les Anglais à entreprendre l’ascension du Mauna Loa (4 169 m) et du Hualalai (2 521 m).

Kamehameha fait don de son île
A ce moment-là de sa connaissance des îles Sandwich, Vancouver, toujours aussi partisan de la paix, milita très ouvertement pour que la Grande-Bretagne prenne le contrôle de l’archipel. Il ne ménagea pas ses efforts pour convaincre ses interlocuteurs, leur permettant notamment de construire sur place le premier navire de type européen grâce au savoir-faire –largement partagé– de ses charpentiers. Un Anglais, James Boyd supervisa la construction d’un petit schooner baptisé Britannia, bateau et savoir-faire qui enchantèrent Kamehameha. Au point que celui-ci finit par accepter l’idée de la cession de Hawaii à la couronne britannique, rassuré par le fait que les chefs locaux, dont lui bien entendu, conserveraient toutes leurs prérogatives, la Grande-Bretagne n’étant là que pour assurer un harmonieux développement de l’archipel en le protégeant des trafiquants de tout poil et des manœuvres d’autres puissances étrangères. Vancouver alla jusqu’à permettre à Kamehameha de renouer avec sa favorite, tombée en disgrâce, Ka’ahumanu. Conseiller conjugal, voilà qui débordait largement de sa mission initiale...

Un refus méprisant de Londres
Certes, le Britannique comprit vite que sa proposition de cession ne pouvait pas être étendue à toutes les îles de l’archipel ; il manquait de temps. Mais en revanche, la cession de la grande île de Hawaii était possible et c’est cet objectif que se fixa Vancouver.
Nous l’avons écrit au début de ce récit, le 25 février 1794, Hawaii devenait solennellement une propriété de la Couronne. Après la prise de possession sur la Discovery, les couleurs d’Albion furent hissées sur la côte. Le 24 mars 1794, les bâtiments anglais mirent les voiles en direction de l’Amérique dans l’optique de rentrer au pays. Ce qu’ils firent le 2 octobre 1795, après avoir fait escale à Nootka Sound, Monterey, l’île Coco, les Galápagos, Juan Fernandez et Valparaiso (en avril 1795).
On remarquera qu’au terme de plus de quatre années et demi de voyage, sur cent cinquante-trois hommes d’équipage, Vancouver n’en avait perdu que cinq au cours d’accidents et un à cause d’une fièvre contractée sur un autre bateau au Brésil.
Une fois à Londres, Vancouver comprit très vite que ses efforts ne seraient pas récompensés ; ni l’Amirauté ni le Parlement ni le roi n’accordèrent la moindre attention à cette annexion qui ne faisait certes pas partie de la mission du navigateur. Quelque peu désabusé et amer face à cette indifférence et à ce mépris, Vancouver rédigea le récit de son expédition, la plus longue de l’époque et s’éteignit le 12 mai 1798 à Petersham (Surrey). Il n’avait que 40 ans.
De son côté, Kamehameha attendit, en vain, l’assistance promise, Londres ne daignant pas entériner cette prise de possession pourtant éminemment stratégique dans le grand océan.
Un an plus tard, Kamehameha reprit ses offensives jusqu’à conquérir toutes les îles de l’archipel hawaiien (l’unification totale se fit en 1810).
Du moins la présence des couleurs anglaises sur Hawaii calma-t-elle un temps les ardeurs des capitaines peu respectueux des Hawaiiens. La crainte de représailles n’empêcha pas cependant le commerce des armes de très vite reprendre de plus belle...

Attaqué la veille de la mort de Cook
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Lors de son troisième voyage dans le Pacifique, le capitaine James Cook, on le sait, trouva la mort sur une plage de Hawaii, à Kealakekua Bay, le 14 février 1779. Cette mort était évitable si Cook avait bien voulu tenir compte des faits s’étant produits la veille, le 13 février. Ce jour-là, un indigène vola des outils sur la Discovery ; quatre hommes, dont Vancouver et le lieutenant Edgar Thomas, furent envoyés à terre pour les récupérer ; ils furent rejoints en route par une chaloupe de la Resolution. Ils croisèrent alors une pirogue hawaiienne ramenant les outils à la Discovery, mais les Anglais continuèrent leur chemin, bien décidés à attraper le voleur et à le punir. Le chapardeur avait déjà touché la plage et s’était enfui dans les terres. Les marins, ne pouvant s’engager sur un terrain inconnu, décidèrent alors de prendre la pirogue du voleur en otage. Malheureusement, l’embarcation appartenait non pas au voleur, mais au chef Palea, qui protesta, vite rejoint par une troupe nombreuse d’Hawaiiens. Dans la confusion qui s’ensuivit, Edgar Thomas fut saisi par Palea qui reçut d’un marin un coup de rame. Ce fut le signal, pour les Hawaiiens, du déclenchement des hostilités ; bombardés de pierres, les Britanniques abandonnèrent Edgar Thomas à demi assommé sur un rocher et prirent la fuite sur la barque de la Discovery, car la pinasse de la Résolution s’était échouée. Thomas allait être tué d’un coup de casse-tête lorsque Vancouver, resté à terre, s’interposa, reçut le coup et se retrouve KO.
Le chef Palea, voyant que la situation dégénérait, ramena le calme dans ses troupes ; il partit récupérer les rames volées avec Thomas et à leur retour, ils constatèrent que les Hawaiiens s’étaient surtout acharnés sur Vancouver, qu’ils avaient battu et à qui ils avaient volé son couvre-chef.
Thomas, Vancouver et les hommes restant profitèrent de la présence de Palea exigeant de ses guerriers qu’ils cessent le combat pour s’enfuir. Cook fut immédiatement informé de l’incident qui témoignait des tensions entre indigènes et visiteurs ; dans la journée, le couvre-chef de Vancouver fut rendu mais dans la nuit la barque de la Discovery fut volée, déclenchant le retour à terre le 14 février de Cook lui-même, qui trouva alors la mort.
Le même jour, Vancouver, accompagnant le lieutenant King, fut renvoyé à terre pour tenter de récupérer la dépouille de Cook. Les Anglais ne récupérèrent que des morceaux du corps de leur capitaine qui eut ainsi droit à une cérémonie funèbre dans la baie de Kealakekua. Certes, le vol d’une barque était grave, mais Cook, informé de la mésaventure de Thomas et Vancouver la veille, aurait dû, élémentaire prudence, éviter de se rendre lui-même à terre...

La tragédie du Daedalus
25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion
Après le départ de la Resolution et de la Discovery (janvier et février 1791), l’Amirauté décida de renforcer l’expédition de Vancouver avec un troisième bateau, le Daedalus, commandé par le lieutenant Richard Hergest. Le navire, parti en août 1791, gagna les îles Hawaii mais parvint à Oahu sans avoir fait sa jonction avec le gros de l’expédition. Son capitaine ainsi que l’astronome William Gooch et un marin furent traîtreusement tués à Waimea (Oahu) alors qu’ils ne faisaient que rechercher de l’eau. L’attaque par un groupe de guerriers de Pahupu eut lieu le 12 mai 1792. Les trois hommes furent tués car leurs attaquants parvinrent à les isoler du groupe armé embarqué pour cette corvée d’eau.
Le Daedalus était passé par le cap Horn, avait fait escale aux Marquises avant la tragédie de Oahu.
Lorsque les trois navires furent enfin réunis, à Nootka sur la côte ouest de l’Amérique, c’est le lieutenant Thomas New qui remplaçait Hergest.
Vancouver, très mécontent de cette tragédie, demanda des comptes à son retour à Hawaii et il lui fut répondu que trois hommes, les coupables, avaient été arrêtés et exécutés. De retour à Oahu, loin d’être convaincu, Vancouver somma les chefs de lui livrer les vrais coupables. Trois hommes lui furent présentés et au terme d’un rapide jugement, ils furent fusillés.
Plus tard, les chefs hawaiiens avouèrent que ces trois hommes étaient innocents mais qu’ils les avaient donnés à Vancouver pour calmer sa colère sachant que de toutes les façons ils étaient condamnés car ils avaient violé des kapu (des tabu).

Très brève histoire d’amour à Tahiti
Parmi l’équipage de l’expédition figurait le Hawaiien Kualelo (appelé Towereroo par les Anglais). Il s’était lié d’amitié avec le capitaine Charles Duncan et embarqua depuis Moloka’i en 1788 à bord de la Princess Royal. Il visita la Chine, puis reçut de l’instruction à Londres avant d’accompagner à nouveau Duncan dans l’exploration de la baie d’Hudson. De retour en Angleterre, sir Joseph Banks l’informa qu’une expédition allait partir pour les îles Hawaii ; le jeune Hawaiien demanda à rentrer chez lui, mais, surprise, lors de l’escale de Vancouver à Tahiti en décembre 1791, Kualelo tomba amoureux d’une des vahine qu’il rencontra et décida de rester à Tahiti. Le chef Pomare lui accorda sa protection quelques jours, puis une brouille s’instaura et finalement Pomare fit rembarquer Kualelo. Celui-ci ne put débarquer à Moloka’i qui subissait une dramatique famine. Installé finalement à Hawaii, il fut très apprécié de Kamehameha ; Kualelo reçut en présent une plantation et fit un heureux mariage avec une fille de chef, ce qui lui permit de contrôler environ deux cents personnes. Néanmoins, son statut, son Anglais parfait, son entregent firent naître bien des jalousies. Vancouver dut même intervenir une fois pour qu’il ait la vie sauve. On ne sait pas ce qu’il devint par la suite...

25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion

25 février 1794 : Vancouver offre Hawaii à Londres, qui refuse cette annexion

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Un premier cas de Covid-19 à Wallis et Futuna

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Un premier cas de Covid-19 à Wallis et Futuna

Mata'UtuFrance | AFP | vendredi 16/10/2020 - Un premier cas de Covid-19 a été détecté sur un passager arrivé le 3 octobre dans le petit archipel de Wallis et Futuna, à l'issue de sa quatorzaine, a indiqué vendredi l'Administration supérieure (préfecture).     

"La quatorzaine des passagers arrivés par le vol du 3 octobre dernier, qui devait s'achever le 16 octobre 2020 à 10h00, est prolongée, le résultat du test PCR d'une des personnes placées en confinement s'étant révélé positif", a indiqué l'équivalent de la préfecture locale dans un communiqué.      

La personne testée positive, "asymptomatique", a été placée "en chambre d'isolement dédiée à l'hôpital afin de demeurer sous surveillance médicale".      

L'Administration supérieure a précisé que "le sas de la quatorzaine avait parfaitement rempli son rôle et qu'il n'y a donc pas de risque de propagation" du virus dans l'archipel de 11.000 habitants, situé dans le Pacifique Sud.       

Wallis et Futuna est uniquement desservi par des vols en provenance de Nouvelle-Calédonie. Dans ces deux territoires, au sein desquels le coronavirus ne circule pas, tous les arrivants sont systématiquement confinés pendant 14 jours dans des hôtels réquisitionnés.


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Covid-19 : Raynal "pas opposé" à la chloroquine, mais...

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Covid-19 : Raynal
Tahiti, le 15 octobre 2020 - L’usage des molécules dérivées de l’hydroxychloroquine n’est plus autorisé en médecine de ville depuis avril dernier en Polynésie. Interrogé jeudi à l’assemblée le ministre de la Santé a manié la litote pour dire sa réserve quant à la levée de cette restriction de la liberté de prescrire.
 
Régulièrement, la problématique revient au-devant de la scène. Jeudi à l’assemblée, c’est par la voix du président du groupe Tavini qu’elle s’est invitée à la séance des questions au gouvernement. Quid, en Polynésie française, de la liberté de prescrire en médecine de ville dans le cadre du traitement des malades infectés par le Covid-19 ? En filigrane, se pose la question de la liberté pour les médecins généralistes de disposer des molécules dérivées de l’hydroxychloroquine en dehors de leur autorisation de mise sur le marché. "Je tiens à préciser que ma question n’a rien à voir avec la pétition qui circule actuellement", a souligné en préambule Antony Géros, avant d’interpeller le ministre de la Santé sur cette liberté restreinte depuis 6 mois maintenant en Polynésie française.
Les dérivés d’hydroxychloroquine sont indiqués pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (maladie des articulations), de certaines formes de lupus (maladie inflammatoire susceptible d’entraîner l’atteinte de plusieurs organes).

L’arrêté n° 394/CM du 8 avril 2020 portant dispositions relatives à la mise à disposition de certains médicaments dans le cadre de la lutte contre la propagation du covid-19 réserve strictement l’emploi de l’hydroxychloroquine et l’association Lopinavir/Ritonavir aux médecins du Centre hospitalier. Cette mesure restrictive a été attaquée par une requête en référé liberté, puis par un référé suspension. Deux procédures retoquées les 16 avril et 11 mai derniers. Un recours pour excès de pouvoir est toujours en instance devant le tribunal administratif.

"A ce jour, je ne suis pas opposé à l’abrogation de l’arrêté en question sous réserve que les patients qui nécessitent ce médicament dans le cadre de son autorisation de mise sur le marché soient assurés de sa disponibilité", a développé en litote Jacques Raynal, médecin et forcément sensible à la liberté de prescription du thérapeute. "Je n’ai aucune objection à ce que cette restriction soit levée, dans la mesure où les médecins comprennent qu’il n’est pas dans l’intérêt du patient d’utiliser ce médicament". Et comme l’a rappelé une nouvelle fois le ministre de la Santé, les multiples essais comparatifs menés récemment à travers le monde "ne permettent pas de tirer des conclusions pertinentes sur l’efficacité clinique de l'hydroxychloroquine dans la prise en charge de l’infection au coronavirus".

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"Il y a un risque de saturation de l’hôpital" pour Jacques Raynal

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Tahiti, le 15 octobre 2020 - Le ministre de la Santé redoute la perspective d’une congestion hospitalière due aux malades du Covid et mise sur les restrictions sanitaires que doit annoncer le représentant de l’Etat vendredi, comme il l'a déclaré jeudi à l'assemblée.
 
Avec 53 malades hospitalisés mercredi pour une infection par le Covid-19 dans un centre hospitalier de Taaone qui présente une capacité d’accueil totale de 420 lits en médecine et chirurgie obstétrique, l’établissement de santé n’est pas au bord de la saturation. Mais il n’a pas que des cas Covid à traiter et cette perspective n’est pas exclue, comme l’a souligné Jacques Raynal interrogé jeudi à l'assemblée par la représentante A Here Ia Porinetia Nicole Sanquer : "Bien sûr qu’il y a un risque de saturation de l’hôpital. On le sait depuis le début. En grande partie, le phénomène ne surviendra que si la population ne comprend pas les mesures qu’on lui demande de prendre."
Le ministre de la Santé a largement insisté sur cette question de responsabilité, jeudi : "C’est aussi de la responsabilité de l’Etat de prendre les mesures qui le concerne en matière de contingentement de la circulation des personnes ou de mesures privatives de libertés." Sur ce point, le ministre de la Santé a évoqué des "recommandations qui sont à l’étude. Notamment en ce qui concerne les îles de Tahiti et Moorea".

Une intervention du haut-commissaire est attendue pour vendredi. Les mesures de restrictions sanitaires en cours depuis mi-août pour contenir la propagation du coronavirus en Polynésie ont pour l’instant été prolongées jusqu’au 15 octobre. Elles concernent le port du masque obligatoire dans certaines zones et dans les commerces, l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans les espaces publics, la fermeture des discothèques.

En dépit de ces efforts, les données épidémiologiques actuelles sont inquiétantes au fenua, constate Jacques Raynal : "On observe une augmentation assez importante des cas de positivité avec certains signes qui nous mettent des alertes dans le rouge. Notamment les taux de positivité qui sont élevés. Un certain nombre de mesures doivent être prises. Elles sont à l’étude à l’heure actuelle. Je ne peux pas m’avancer. Le Pays donne ces préconisations. L’Etat intervient en matière de sécurité publique et au titre de la privation de certaines libertés. (…) Un sujet où nous devons dans les deux trois jours qui viennent prendre rapidement des mesures pour au moins les 2 ou 3 semaines qui viennent afin de casser cette dynamique qui est négative dans la lutte que nous menons contre cette épidémie."

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La convention santé bientôt négociée

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La convention santé bientôt négociée
Tahiti, le 15 octobre 2020 - La Convention Santé "sera négociée dans les prochaines semaines" a dit le vice-président Tearii Alpha jeudi à l’assemblée. L’interlocuteur du Pays sera le haut-commissaire et le rapport IGA-IGAS-IGS d’avril 2019 n'en sera pas nécessairement la base.

Au terme d'une rencontre avec le ministre de la Santé, Olivier Véran, à Paris, le gouvernement a annoncé la reconduction pour trois d'une "convention santé" à 1,4 milliard de Fcfp par an, dont les contours ne sont pas encore tout à fait nets. Interrogé à ce propos par la représentante A Here Ia Porinetia Nicole Sanquer, Tearii Alpha s’est montré vague jeudi à l’assemblée en estimant que "vu le contexte actuel et les tensions pesant sur les budgets nationaux, cette seule annonce constitue déjà une victoire et nous avons toutes les raisons de nous en féliciter".

Il a également indiqué sans plus de précision que cette nouvelle convention sera négociée dans les prochaines semaines avec l’État. Un mandat de gestion sera délivré au haut-commissaire en ce sens. "Les modalités pourront ainsi être discutées, et nous pourrons nous inspirer, le cas échéant, des préconisations du rapport IGS-IGAS-IGA d’avril 2019", a-t-il dit en indiquant qu’il ne s’agirait que d’une référence, car "les vérités d’avant la crise ne sont plus nécessairement les mêmes que celles d’aujourd’hui, d’où un nécessaire réexamen".

>> Lire aussi : 1,4 milliard pour la santé : Une convention et des questions

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Ces ingénieurs du va’a

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Ces ingénieurs du va’a
Tahiti, le 16 octobre 2020 - À l'image des écuries de Formule 1 ou de Moto GP, les principaux constructeurs de va'a du fenua redoublent d'efforts et d'ingéniosité pour améliorer leur propre bolide. 
 
Les rameurs de Shell sur leur Timi, Steeve Teihotaata sur son "Pro model Tehuritaua", Kevin Céran-Jérusalémy, Tutearii Hoatua et Vaimi Maoni sur leur Fai Va’a, ou encore tout récemment Georges Cronstead sur le nouveau modèle développé par Are Va’a.  À chaque ‘aito est associé un constructeur de pirogue. Si  le talent et le travail du rameur sont effectivement des facteurs importants, le matériel qui a considérablement évolué depuis une quinzaine d’années est aussi un élément à prendre en considération dans la victoire. 
 
Les pirogues jadis taillées dans le bois, ont laissé la place aujourd’hui à de véritables petits bolides des mers qui sont fabriqués en polyester ou en fibre de carbone et qui pèsent entre 14 et 9 kg. "On pensait que les pirogues trop légères ne pourraient pas avancer sur l’eau", indique Marc Tehuritaua, constructeur depuis une vingtaine d’années. "Dans les autres sports comme le cyclisme ou la formule 1, tous allaient vers des produits et des machines plus légères. Je me suis dit pourquoi pas nos va’a aussi." Aujourd’hui, en 2020, lorsqu’on s’aligne sur une course, il est absolument impensable de courir avec une pirogue en bois ou en plastique, du moins si l’on veut jouer la victoire.
 
Et certains constructeurs, comme Joey et Vatea Bunton, gérants de Fai Va’a,  poussent encore plus loin la recherche de nouveaux matériaux de construction. "Nous avons sélectionné de nouveaux tissus carbones pour notre nouveau modèle, la 'SI'", explique Vatea Bunton. "Nous sommes aussi en relation avec des fournisseurs qui nous permettent de tisser nos propres tissus composites si besoin et d’autres qui nous proposent de formuler certains produits spécifiquement pour notre utilisation. Nous travaillons par ailleurs sur la réalisation et le tissage d’un tissu innovant sur lequel nous allons réaliser des tests lorsqu’il sera prêt. Et si les résultats s’avèrent satisfaisants, nous le retrouverons peut-être dans nos futurs bolides d’ici quelques années." Du très, très pointu donc. 
 
Développement avec le rameur…
 
Si les procédés de construction et les matériaux sont amenés à évoluer, les sensations du rameur sur son "gun", restent évidemment une donnée indispensable à prendre en compte pour les constructeurs dans la mise au point de leur modèle. Fai Va’a peut ainsi compter sur son team pléthorique qui comprend entre autre Kevin Céran-Jérusalémy, Tutearii Hoatua, ou encore Manutea Millon pour un retour terrain de leur pirogue. Marc Tehuritaua pour sa part, s’appuie sur les sensations de Steeve Teihotaata, qui rame sur ses modèles depuis quatre ans. "Par exemple il me dit que la pirogue plonge trop vite dans le surf, qu'est-ce qu'on peut faire pour qu'elle ralentisse ? Comment faire pour que la pirogue déjauge plus vite ? On peut travailler sur la forme de la coque, sur le volume, sur l'îlot que l'on place plus haut de quelques centimètres, tous ces petits détails qui font la différence à la fin", concède Marc Tehuritaua. 
 
André Timi, gérant de Timi Va’a, peut quant à lui compter sur les retours des 'aito de Shell Va’a comme Damas Ami, Taaroa Dubois ou encore Charles Teinauri pour développer encore plus loin ses modèles. Ce qui donne à la fin des va’a complètement différents selon les constructeurs, et cela même si vu de loin les pirogues ont toutes le même "shape". 
 
...et approche presque scientifique
 
À cette approche du terrain, Are Va’a, géré par Baptiste Gossein, ajoute une touche presque scientifique dans le développement de leur modèle. Depuis quatre ans, l’équipe de Are Va’a, installée sur la Presqu’île, a amassé et continue d'amasser une quantité énorme de données pour le développement de leur V1. La société s'est également dotée d'une fraiseuse numérique sur mesure, pour reproduire fidèlement des prototypes de va'a, issus des modèles 3D dessinés sur ordinateur.
 
"Cela permet d'être très précis et de savoir exactement toutes les données qui ont été saisies pour un prototype. Par exemple si on veut revenir sur un prototype et modifier le rocker (arrondi du va'a) à 1m50 à l'arrière de la pirogue, ou bien déplacer le siège du rameur de 2 ou 3 cm. Mais le problème c'est qu'on ne peut modifier qu'un détail à la fois, si on modifiait plusieurs éléments en même temps on ne pourrait pas savoir quel paramètre a influencé le comportement de la pirogue", complète Baptiste Gossein. Ce dernier peut d’ailleurs s’appuyer sur Georges Cronstead, pour continuer à développer leur modèle. "Ce qui est bien avec Georges c’est qu’il a ses parcours chrono à lui. Il sait parfaitement aussi quel paramètre a affecté le comportement de la pirogue", ajoute le gérant de Are Va’a. 
 
Difficile donc de faire mieux qu’un va’a made in Tahiti.
 

 
3 : Les courses sont l'occasion pour les constructeurs et les 'aito de tester leur bolide. 
 
Focus (avec photo FOCUS)
 
 
Zoom
 

Le 'īato clic-clac débarque
Ces ingénieurs du va’a
Fini les attaches à la chambre à air, et les autres petites astuces de rameur pour régler au mieux son ama. Fai Va’a avec son nouveau modèle, la "SI" que Vatea et Joey Bunton développe depuis trois ans, propose un système de 'īato "clic-clac", "plus simple et plus rapide à régler", selon Vatea Bunton. "On s’y est intéressé il y a une petite dizaine d’année mais sans vraiment passer à l’action. On a observé ce qui se faisait sur les modèles hawaiiens, car il y a beaucoup de différents types de système d’attache, et on savait que si on devait le faire, on voudrait garder un maximum de liberté de réglage et travailler avec un système robuste qui pourrait convenir à un maximum de personnes car il faut retenir que le réglage est quelque chose qui reste très personnel d’un rameur à un autre, que ce soit par rapport au gabarit du rameur, son niveau ou vis à-vis des conditions de mer." La "SI" propose ainsi trois réglages pour l’écartement entre la coque et son ama (à l’avant comme à l’arrière). "Ce système permet de définir des réglages idéaux pour un éventail de gabarits de rameurs et de conditions de mer tout en offrant la possibilité́ aux rameurs de  personnaliser leurs réglages et optimiser la performance du va’a".
 
Tutearii Hoatua avec ce modèle de V1 s’était notamment imposé en juillet pour la reprise de la saison, à l’occasion de la To'a Nui Are Classic. Vaimiti Maoni a également pu tester la "SI" en course, en août lors de sa victoire à la Ariimatini Race à Rangiroa. "C’est en effet très pratique comme système", avoue la rameuse. "Les trois réglages sont optimaux et offrent en effet beaucoup de liberté. Je ne suis pas spécialement à l’aise dans le surf, avec ce modèle j’ai moins de difficulté dans ce domaine. C’est vraiment un super produit."
Marc Tehuritaua a également sorti son modèle de va’a "à tube", sur lequel Steeve Teihotaata s’est imposé au Te ‘Aito Manihi et à la Ariimatini Race. Timi Va’a, et Are Va’a devraient également proposer prochainement leur modèle. 

​Des va’a made in Tahiti qui s’exportent bien
Ces ingénieurs du va’a
Le savoir-faire des constructeurs de va’a a traversé les frontières du territoire. Régulièrement, Fai Va’a et Tehuritaua Va’a préparent et exportent vers l’étrangers des dizaines de pirogues. L’Australie, la Nouvelle-Zélande, des pays d’Asie comme Singapour, ou encore la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna sont les principales destinations des va’a. Timi Va’a devrait également prochainement exporter ses produits.

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Cycliste fauchée : 6 ans pour le chauffard ivre

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Cycliste fauchée : 6 ans pour le chauffard ivre
Tahiti, le 16 août 2020 - Jugé en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel pour avoir fauchée en état d'ivresse le 23 août une cycliste aujourd'hui paralysée, Teva Gil, 28 ans, a été condamné à six ans de prison ferme, 1 million de Fcfp de préjudice, et interdiction de passer le permis pendant cinq ans.

Ce matin-là, Temehau et son père avaient démarré tôt leur sortie en vélo pour éviter la circulation. Triathlète pleine d'avenir, la jeune femme de 24 ans était loin de se douter que ses rêves seraient anéantis en une fraction de seconde. Paralysée des quatre membres, elle attend d'être évasanée en métropole pour deux à trois ans de soin.

Le responsable de son cauchemar n'a pas vraiment d'excuse. Appelé à la barre hier, Teva Gil, 28 ans, doit répondre de plusieurs chefs d'accusation : blessure involontaire, mise en danger de la vie d'autrui, conduite sans permis ou sous l'emprise de l'alcool.

Et pour cause. Lorsqu'il prend le volant ce matin-là, il s'est enivré toute la nuit chez des copains à Hitimahana, ingurgitant pas moins de six litres de bières. Pas de quoi achever le jeune homme qui décide de prolonger les festivités. Sur la route du retour, il croise deux camarades qu'il embarque dans sa course folle. Grisé par l'alcool, Teva écrase très vite l'accélérateur. "J'ai vu le compteur monter à 120 km/h dans le virage" témoigne l'un des deux passagers. "On lui a demandé de ralentir."

Rien à faire. Le conducteur perd le contrôle du véhicule dans un virage et se déporte sur la voie de gauche, où pédalent tranquillement les deux cyclistes. "Ça s'est passé très vite. J'ai fermé les yeux, j'ai entendu un choc à l'arrière du véhicule, puis à l'avant, et on a fait des 360 degrés jusqu'à ce que la voiture s'arrête" raconte l'un des passagers. Percutée en premier, Temehau est éjectée à une dizaine de mètres. Sur sa route, le conducteur heurte également un véhicule de location, projeté violemment dans les caniveaux. Alors que tout le monde porte assistance aux victimes, Teva, lui, prend ses jambes à son cou. Il est rapidement coursé et rattrapé.

"Si vous allez faire la fête, pourquoi prendre le volant ?" interroge le président du tribunal. "J'avais pas réfléchi ce jour-là" répond le prévenu. Tatouages sur le corps, crête à l'iroquois. Sous ses airs de caïd, il fait profil bas. "Je regrette, je voudrais revenir en arrière, je suis désolé, j'assumerai les conséquences" déclare-t-il aux enquêteurs.

"Ce funeste jour aurait pu avoir une issue encore plus dramatique" souligne l'avocate de la partie civile. Aujourd'hui tous les espoirs de la famille se portent sur une opération chirurgicale en métropole, sans avoir la certitude que la victime récupère l'usage de ses membres. "On ne peut pas dire que c'était la faute à pas de chance" s'exclame le procureur. Il a requis 5 ans de prison dont un avec sursis. Les juges iront au-delà, prononçant une peine de 6 ans ferme.

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En Calédonie aussi, les Polynésiens sont plus enclins à l'obésité

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En Calédonie aussi, les Polynésiens sont plus enclins à l'obésité
Tahiti, le 16 octobre 2020 - Selon une étude parue dans la revue scientifique The Lancet, la probabilité d’être en surpoids ou obèse est "5,4 fois plus élevés chez les Polynésiens" que ceux des autres communautés calédoniennes.

Alors que 43% de nos adolescents âgés de 13 et 17 ans sont en surpoids selon un rapport de la Direction de la santé diffusé en 2018, les chiffres sont tout aussi inquiétants du côté des jeunes Calédoniens d'origine polynésienne. "La probabilité d’être en surpoids ou obèse est 1,7 fois plus élevée chez les Mélanésiens et 5,4 fois plus élevés chez les Polynésiens", selon une étude sur les habitudes des ados de Nouvelle-Calédonie menée par le LIRE (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Éducation de l’UNC).

Publiées le 12 septembre dans la revue internationale The Lancet Regional Health – Western Pacific, les premières conclusions montrent que les adolescents mélanésiens et polynésiens sont davantage touchés par les problèmes de surpoids et d’obésité que ceux des autres communautés calédoniennes. "Cela ne s’explique pas uniquement par les apports nutritionnels", insiste Olivier Galy, maître de conférences HDR en sciences et techniques des activités physiques et sportives à l’UNC et porteur du projet.

Le rôle important du facteur génétique

De nombreux facteurs du mode de vie passés au crible (sommeil, écran, alimentation et activité physique) jouent un rôle dans le surpoids, mais les travaux suggèrent également le "rôle important" du facteur génétique. "Des études récentes menées sur des populations maories, des îles Salomon et de plusieurs autres pays du Pacifique ont montré l’existence d’un gène associé au surpoids". Si aucune enquête de ce type n’est encore envisagée en Calédonie ou en Polynésie, "elle permettrait d’approfondir la piste génétique, largement débattue depuis une vingtaine d’années" souligne l'étude.

Mais le manque de sommeil et l'alimentation jouent également un rôle déterminant. "Nous avons trouvé des choses assez similaires à ce que l’on observe dans d’autres pays : les adolescents qui dorment le moins ont plus de risque d’être en surpoids" précise Stéphane Frayon, docteur en endocrinologie et chercheur associé au laboratoire. Or, les Polynésiens dorment 40 minutes de moins que les autres. Même constat pour leurs homologues Maori qui dorment en moyenne 15 à 41 minutes de moins que leurs confrères d'origine européenne en Nouvelle-Zélande.

90% des jeunes en surpoids le resteront à l’âge adulte 

L'enquête met notamment en évidence un apport énergétique conséquent. "Les aliments traditionnels comme les ignames, le taro, le poisson, les fruits et les légumes indigènes ont été remplacés par du sucre importé, des boissons gazeuses, du riz, des conserves et des en-cas riches en calories" note l'étude. "Plus généralement, des changements alimentaires ont été observés dans cinq pays insulaires du Pacifique entre 1961 et 2000 et se sont traduits par une augmentation de l'apport alimentaire et énergétique, avec une hausse notable de la consommation d'aliments gras et de viande. Ce qui peut être corrélé avec la hausse de l'IMC observée au cours de la même période".

Enfin, 90% des jeunes en surpoids le resteront à l’âge adulte et présenteront un risque accru de développer une maladie métabolique comme le diabète de type 2, mettent en garde les chercheurs.
 

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Pharmacies, médecins et vétérinaires de garde du samedi 17 au lundi 19 octobre 2020

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Pharmacies, médecins et vétérinaires de garde du samedi 17 au lundi 19 octobre 2020
Pharmacies de garde : Du samedi 17 et dimanche 18 octobre 2020

- Papeete : Pharmacie CARDELLA Tél. 40 43 81 97b
Samedi de 6h30 à 18h30
Dimanche de 8h00 à 12h30 et de 14h00 à 19h00
En cas de réelle urgence établie par une ordonnance du jour sur laquelle le médecin aura inscrit l'heure de la prescription, veuillez appeler la DSP au 40 47 01 47 ou 40 47 01 44.

- b[Faa’a
: Pharmacie TIARE TAHITI Tél. 40 83 29 44
Samedi de 7h30 à 11h30 et de 15h à 18h
Dimanche de 8h00 à 11h00
En cas de réelle urgence établie par une ordonnance du jour sur laquelle le médecin aura inscrit l'heure de la prescription, veuillez appeler la gendarmerie de Faa'a au 40 46 72 00.

-Punaauia : Pharmacie OTEANIA Tél. 40 85 59 00
Samedi de 7h00 à 12h30 et de 14h30 à 19h00
Dimanche de 8h00 à 12h00
En cas de réelle urgence établie par une ordonnance du jour sur laquelle le médecin aura inscrit l'heure de la prescription, veuillez appeler la police municipale de Punaauia au 40 54 38 60.

Du samedi 17 octobre 2020 à 12h30 au lundi 19 octobre 2020 à 06h00

Iles du vent :

-Secteur Papeete-Faa’a et Punaauia : Dr PREVOST David Tel. 40 46 18 18

-Secteur Papeete-Pirae-Arue-Mahina : Dr BELJOUANI Stéphane Tel. 40 48 26 50

-Commune de Paea : Dr REDOUTE Rémy Tel. 40 53 35 12

-Commune de Papara : Dr PROYART Denis Tél. 40 57 35 88

-Taravao et la presqu’île : Dr GAUTHIER Nicolas Tel. 40 57 10 20

-Secteur de MOOREA : Dr GALLEZOT GIRARDEAU Dorothée Tel. 40 56 32 32

Iles sous le Vent :

-Ile de Bora-Bora : Dr LOPEZ-EGUILAZ Maria Tel. 40 60 36 36

-Ile de Huahine : Dr CARBONNIER Hervé le dimanche de 08h00 à 11h00 Tel. 40 68 82 20

-Ile de Raiatea : Dr DAMERY-BEYLIER Isabelle Tel. 40 66 49 66

-Ile de Tahaa : Dispensaire de Tahaa Tel. 40 65 63 31

TUAMOTU

- Ile de Rangiroa : Dr GUITTON Etinne Tel. 87 37 20 05

MARQUISES

-Ile de Hiva Oa : -------------------------- Tel. ----------------------

CLINIQUES DE PAPEETE :

Clinique Cardella : Tél. 40 46 01 25 - 40 46 04 00
Samedi à partir de 12h00 au Lundi 06h00
En semaine de 19h00 à 06h00

Polyclinique Paofai : Tél. 40 46 18 18 - poste 4114
Samedi à partir de 12h00 au Lundi 06h00
En semaine de 19h00 à 06h00

SAMU - Tel. 15 ou 40 42 01 01

Vétérinaire de garde :
En dehors des horaires d'ouverture des cliniques, vous pouvez obtenir les coordonnées du vétérinaire de garde, pour les urgences uniquement, en téléphonant au 40 50 65 65.
Auae Faaa assure également les urgences au 89 36 51 58

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Le spectre du couvre-feu

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Le spectre du couvre-feu
Tahiti, 16 octobre 2020 - Trois mois après la réouverture des frontières, alors que la situation sanitaire connait une « dégradation brutale » sur tous ses indicateurs, de nouvelles interdictions sur les rassemblement vont s’appliquer en Polynésie. L’idée d’instaurer un couvre-feu en Polynésie plane de nouveau sur la population.
 
La pluie battante et le ciel très assombri au-dessus de Tahiti ont proposé un décor adéquat à l’intervention commune du haut-commissaire Dominique Sorain et du vice-président Tearii Alpha. Covid oblige, Edouard Fritch a laissé le soin à son suppléant institutionnel pour annoncer un nouveau train de mesures destinés à enrayer le regain épidémique sur le fenua. Deux jours après l’intervention du Président Macron sur la détérioration de la situation sanitaire et alors que les principaux arrêtés restreignant les activités et les déplacements arrivaient à échéance le 15 octobre, Etat et Pays se sont retrouvés pour annoncer leur volonté commune d’adresser un « signal fort pour casser la chaine de contamination ». Les discours ont ainsi tour à tour évoqué la « hausse vertigineuse » des cas conduisant à une situation « alarmante » notamment sur Tahiti et Moorea, Tearii Alpha s’avançant même à évoquer, trois mois avant les prévisions, que « le pic est là ».

Les bons et les mauvais élèves

Une situation dégradée qui conduit les pouvoirs publics à décider d’une nouvelle vague de restrictions dues à l’irresponsabilité supposée d’une partie de la population. Là où le Haut-commissaire pointera du doigt des gestes barrières « globalement respectés » mais pas « systématiquement », Tearii Alpha évoquera dans des mots plus directs « les gens qui n’ont pas changé leurs habitudes ». « Une partie de la population fait beaucoup d’effort, une partie de la population est inconsciente ». Une exercice de stigmatisation à double tranchant face à des journalistes se plaignant du manque de transparence dans la communication gouvernementale et alors que des ministres en métropole viennent d’être perquisitionnés dans le cadre d’une enquête sur la gestion de la crise de la Covid-19. L’appel à l’exemplarité et à la responsabilité collective et individuelle a ainsi été vite confronté au comportement des élus notamment lors des dernières sénatoriales avec des regroupements pré et post-scrutin et des embrassades multiples susceptibles d’avoir faciliter la propagation du virus. C’est un Sorain légèrement gêné qui lancera un regard au Vice-Président. Quelques minutes après avoir évoqué l’inconscience de certains polynésiens, Alpha abattra tardivement sa carte « Nous ne sommes pas là pour faire de la polémique ».
 
Nouvelles interdictions en batterie
 
De la polémique sans la polémique donc, mais avec une bonne dose de mesures restrictives. Pour contrecarrer l’évolution défavorable de l’épidémie, des nouvelles interdictions vont être mises en place jusqu’au 25 novembre prochain. Les rassemblements festifs et amicaux,  notamment dans les salles de fêtes et les lieux publics, que ce soit à l’occasion de mariage, de baptême ou d’évènement musicaux sont désormais prohibés. Les rassemblements de plus de six personnes sur la voie publique sont désormais interdits, de même que les jeux de « bingo » ou de combats de coqs. Au niveau sportif, les compétitions doivent désormais se tenir à huis clos. Dans les commerces, les tables des restaurateurs doivent se limiter à 6 personnes et dans les foires et salon, l’accueil du public ne pourra se faire que dans la limite de 4m² par personne. Enfin, finies les veillées funéraires regroupant tout le monde. Elles se feront désormais en relais, par groupe de 10 personnes maximum à chaque fois. 

Hiatus pour le déplacement dans les iles 

Pas de restrictions pour l’instant sur les déplacements notamment dans les iles. A l’approche des vacances scolaires et de la Toussaint, les interrogations, légitimes, sur les risques de propagation du virus avec des déplacements vers les iles des enfants scolarisés sur Tahiti ont été écartées. Ces déplacements ne représentent pour les autorités pas un risque, le respect des règles sanitaire et l’appel continuel à la responsabilité de chacun étant la principale barrière à l’éventuelle dissémination dans les archipels. « Nous ne sommes pas dans une logique de restriction des déplacements de la population sur le territoire » selon Dominique Sorain, relayé peu après par Jacques Raynal. Un discours peu en rapport avec la circulaire diffusée le matin même par Tearii Alpha aux fonctionnaires territoriaux dans laquelle il indiquait que « tout déplacement depuis et vers les îles de Tahiti et Moorea est, suspendu jusqu'au 1er décembre 2020, à l’exception des missions sanitaires ou liées à la sécurité ». La mesure, qui « participe à la préservation et à la sécurité sanitaire de notre population et des familles habitantes des îles plus épargnées par l'épidémie », montre l’ambigüité du discours. Le gouvernement autorise sous conditions aux familles ce qu’elle interdit strictement à ses fonctionnaires.
 
En attendant le couvre-feu

Si de nouvelles interdictions et suspensions sont donc en vigueur pour les 40 prochains jours, il est plus que probable que l’idée d’un couvre-feu refasse surface d’ici là. Les statistiques sanitaires de la Polynésie française, bien plus dégradées qu’en métropole, ne plaident pas en faveur d’un statu quo sur les libertés. Une décision ultime qui dépendra en effet de la pression sur l’offre de soins et donc des capacités d’hospitalisation et de réanimation au niveau local mais également des modalités d’application du décret à paraitre du Président de la République relatif aux mesures sanitaires. Un décret national qui nécessitera des adaptations au niveau local à déjà prévenu le haut-commissaire. Des rencontres doivent ainsi se tenir lundi à ce sujet avec les partenaires sociaux, les confessions religieuses et les maires. Ces derniers se seraient ainsi déjà positionnés favorablement à la réintroduction d’une mesure qui, prise par le haut-commissaire, avait déjà été rendue illégale par le tribunal administratif de Papeete en mai dernier. Un décret pris au niveau national dans les jours qui viennent, sur des critères purement sanitaires, pourrait plus facilement légitimer une interdiction de circuler entre 21 heures et 6 heures.
 

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Un décès de plus en 48 heures

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Un décès de plus en 48 heures
Tahiti, 16 octobre 2020 – La Polynésie enregistre son 14ème décès lié au Covid-19. Un décès qui survient 48 heures après les deux derniers de mercredi.
 
La direction de la santé, au travers de son communiqué hebdomadaire, indique qu'en 48 heures, la Polynésie a enregistré un décès en plus, ce qui nous mène à 14 décès au total. Il est en de même pour le nombre d'hospitalisation, on comptabilise ce vendredi 61 hospitalisations dont 10 sont en réanimation, soit 8 de plus que mercredi. Par contre, le nombre total de cas actifs est lui en diminution ces 48 dernières heures, soit 134 cas actifs en moins que mercredi et 357 personnes sont aussi sortis de leur isolement.  

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Effroi et colère après la décapitation d'un prof d'histoire, neuf personnes en garde à vue

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Effroi et colère après la décapitation d'un prof d'histoire, neuf personnes en garde à vue
Conflans-Sainte-Honorine, France | AFP | samedi 17/10/2020 - Neuf personnes se trouvaient samedi en garde à vue au lendemain de la décapitation dans les Yvelines d'un enseignant qui avait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, un "attentat islamiste caractérisé", selon les mots d'Emmanuel Macron, qui suscite effroi et colère dans tout le pays.

Un hommage national sera rendu à ce professeur d'histoire-géographie, a annoncé samedi l'Elysée.

L'assaillant, tué par la police peu de temps après l'attaque, est un jeune Russe tchétchène de 18 ans, né à Moscou. Il était arrivé en France mineur, avec ses parents qui ont obtenu le statut de réfugiés il y a dix ans, selon des sources proches du dossier.

Vendredi vers 17H00, il a décapité un professeur d'histoire-géographie à proximité du collège où il enseignait dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avant d'être tué par des policiers à 200 mètres de là.

Connu pour des antécédents de droit commun, son casier judiciaire était toutefois vierge et il n'était pas connu des services de renseignement pour radicalisation, selon plusieurs proches du dossier.

Ses parents, son grand-père et son petit frère ont été interpellés à Evreux (Eure) dans la nuit de vendredi à samedi. Selon une source judiciaire, cinq autres personnes ont également été arrêtées, dont un père d'élève du collège.

Il s'agit de l'homme qui s'était indigné, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, que l'enseignant ait montré des caricatures de Mahomet "nu" pendant un cours dans la classe de 4e de sa fille. 

C'est "manifestement" aussi lui qui avait porté plainte contre le professeur la semaine dernière, selon une source proche du dossier. L'enseignant avait en réponse porté plainte pour diffamation.

"Obscurantisme"

Selon Rodrigo Arenas, coprésident de la fédération de parents d'élèves FCPE, la victime avait "invité les élèves musulmans à sortir de la classe" avant de montrer, dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression, un dessin du prophète accroupi avec une étoile dessinée sur ses fesses et l'inscription "une étoile est née".

Trois autres personnes de l'entourage "non familial" de l'assaillant ont également été interpellées, selon une source judiciaire.

La décapitation de cet enseignant a provoqué une onde de choc. "Ils ne passeront pas. L'obscurantisme ne gagnera pas", a martelé dès vendredi soir Emmanuel Macron devant le collège du Bois d'Aulne.

Un Conseil de défense, présidé par le président de la République, doit se tenir durant le week-end, a-t-on appris de source proche de l'exécutif.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a adressé ses "pensées" aux enseignants "en France et partout en Europe". "Sans eux, il n'y a pas de citoyens. Sans eux, il n'y a pas de démocratie".

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a reçu dans la matinée avec le Premier ministre Jean Castex les syndicats d'enseignants à son ministère. Dans un message vidéo "à tous les enseignants" du pays, il leur a promis que l'Etat serait à leurs côtés pour les "protéger".

"Nos enseignants continueront à éveiller l'esprit critique des citoyens de la République, à les émanciper de tous les totalitarismes et de tous les obscurantismes", a martelé Jean Castex sur Twitter.

Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard doit faire un premier point de l'enquête devant la presse samedi à 15H00.

Les enquêteurs s'intéressent notamment à un message qui pourrait avoir été posté par l'assaillant sur un compte Twitter désormais fermé, montrant une photo de la tête de la victime.

 "Tellement violent"

Son auteur s'adresse à Emmanuel Macron, qualifié de "dirigeant des infidèles", et dit avoir vouloir venger celui "qui a osé rabaisser Muhammad". L'assaillant avait crié "Allah Akbar" avait d'être tué.

Samedi matin à Conflans-Sainte-Honorine, quelques roses blanches ont été déposées à l'entrée du collège de ce quartier pavillonnaire.

Le professeur, Samuel Paty, un quadragénaire père de famille connu pour son investissement auprès de ses élèves, était "très apprécié", a assuré Armelle, dont le fils de 13 ans fréquente le collège.

"C'est tellement violent qu'on y croit toujours pas, même ce matin", a dit à l'AFP Monique Coquet, 76 ans, qui habite en face de l'établissement.

L'attentat a soulevé une vague d'indignation dans la classe politique, tous bords confondus. A l'Assemblée nationale, les députés se sont levés pour "saluer la mémoire" du professeur et dénoncer un "abominable attentat".

"Face à ceux qui cherchent une raison à ce crime ignoble en évoquant les caricatures du prophète de l’Islam, nous réaffirmons que rien, absolument rien, ne saurait justifier l'assassinat d’un Homme", a réagi sur Twitter le Conseil français du culte musulman (CFCM).

Cette attaque survient trois semaines jour pour jour après l'attentat au hachoir perpétré par un jeune Pakistanais devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, qui a exprimé sur Twitter "son sentiment d'horreur et de révolte".

La vague d'attentats jihadistes sans précédent amorcée en 2015 en France a fait 259 morts avec celle de ce professeur.

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Vaiata Friedman n'est plus tavana déléguée de Paopao

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Vaiata Friedman n'est plus tavana déléguée de Paopao
Tahiti, le 16 octobre 2020 – Condamnée à cinq ans d'inéligibilité dans l'affaire des magouilles de l'Equipement, la représentante Tahoera'a à l'assemblée, Vaiata Friedman, a reçu mercredi sa notification de démission d'office de son mandat d'élue municipale et donc de tavana déléguée de Paopao.
 
Les élus de Moorea devront élire le nouveau tavana délégué de Paopao lors de leur prochain conseil municipal. En effet, la tavana déléguée, Vaiata Friedman, a reçu mercredi dernier sa notification de fins de fonction en tant qu'élue municipale, trois semaines après avoir été condamnée à cinq ans d'inéligibilité dans l'affaire des détournements et escroqueries à la subdivision de la direction de l'équipement de l'île soeur. Contactée, l'élue déchue affirme ne pas comprendre la décision du tribunal : "Mon avocat a demandé la relaxe (…). Je ne sais pas vraiment de quoi je suis accusée, je ne m'y attendais pas du tout (…). Je suis un peu déçue aujourd'hui mais ce n'est pas grave je vais me battre jusqu'au bout puisque j'ai fait appel". L'élue affirme ne pas regretter les trois mois passés à la mairie de Paopao. "Une expérience enrichissante" selon elle, "un maire délégué a beaucoup de travail, finalement c'est un métier à temps plein". C'est Gina Kautai qui devrait faire son entrée tant que conseillère municipale, en remplacement de Vaiata Friedman.
 
Hugues Hanere pour Vaiata Friedman

Les textes du Code général des collectivités territoriales (CGCT) de 2016  prévoient que dans les sections de communes associées, le maire délégué doit être choisi "parmi les conseillers élus inscrits sur la liste ayant recueilli la majorité des voix dans la section correspondante". La tavana déléguée sortante, Vaiata Friedman explique que sa liste a un candidat qui devrait être son second de liste Hugues Hanere : "Les électeurs n'ont pas tous voté pour moi, ils ont voté pour la liste "Tapura no Moorea-Maiao". Et même si, selon l'élue déchue, certains conseillers issus de la liste du tavana Evans Haumani souhaitent faire acte de candidature, la jurisprudence est désormais claire : leur élection ne pourra être valable.
 
A noter que Vaiata Friedman garde son mandat d'élue à Tarahoi. En effet, le statut de la Polynésie française prévoit que les conditions d'inéligibilité des élus de l'assemblée ne peuvent résulter que d'une condamnation définitive. L'élue Tahoeraa pourra donc continuer, tout comme son homologue de Papara Putai Taae, à siéger tant que tous les recours à sa disposition, appel et/ou cassation, n'auront pas été épuisés. Si elle devait quitter l'hémicycle, ce serait le tavana de Moorea Evans Haumani, désormais proche du Tapura, qui devrait siéger à sa place.
 

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L'Arago à l'école

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L'Arago à l'école
Nuku Hiva, le 17 octobre 2020 - Profitant de sa présence au nord de la Zone économique exclusive de la Polynésie française, l’Arago a fait escale dans l’île marraine du patrouilleur, notamment pour y rencontrer les élèves des classes de 3e du collège de Taiohae.
 
Le patrouilleur de service public (PSP) Arago a appareillé de la base navale de Papeete il y a une semaine pour Nuku Hiva, afin de mener une mission de surveillance maritime et de police des pêches dans la Zone économique exclusive (ZEE) de la Polynésie française. Des contrôles s'inscrivant dans le cadre de la Convention sur la pêche dans le Pacifique central et occidental ont été effectués en haute mer.
 
Le déploiement régulier du patrouilleur et la bonne coordination des moyens aéromaritimes de la marine nationale permettent de dissuader les pêcheurs étrangers de s'aventurer dans la ZEE de la Polynésie française pour y pêcher des espèces protégées, entre autres. L'équipage n'hésite pas non plus à s'ouvrir à la population pour créer des liens, et dans ce cadre il est parti à la rencontre de élèves des classes de 3e du collège de Taiohae : "Si nous intervenons au collège, explique le commandant en second, Sébastien, c’est pour transmettre le message de la mission de l’Arago et expliquer plus généralement ce que font les forces armées sur le territoire. Nous sommes sur notre île marraine et il est important d’entretenir le lien entre l’armée et la nation".
 
  
Mais la mission du patrouilleur ne s'arrête pas là : "Nous sommes ici aussi pour faire du recrutement en présentant ce que la marine nationale peut offrir en guise de carrière, explique le commandant en second. Pour que demain peut-être, une vocation naisse. D’ailleurs la visite du bateau que nous avons proposée aux élèves aujourd’hui peut conforter cette idée et faire mûrir chez ces jeunes adolescents l’envie de rentrer dans la marine, que ce soit par l’intermédiaire des contrats polynésiens qui existent ou sur des contrats plus larges en métropole".

L'Arago en mission
 
Le patrouilleur de la marine nationale Arago tient son nom d’un physicien et astronome de la première moitié du XIXe siècle : François Arago. Ce dernier fut par ailleurs ministre de la guerre et de la marine en 1948.
Le patrouilleur actuellement basé en Polynésie est le troisième navire de la marine française à porter le nom d'Arago. En effet, lui ont précédé un sous-marin en service pendant la Première Guerre mondiale, puis un destroyer d’escorte de 1968 à 1974. L’actuel Arago a quant à lui été armé en 1991, il s’agit d’un ancien bâtiment hydrographique devenu patrouilleur en 2002. Il compte à son bord 35 marins, mesure 60 mètres de long et pèse 950 tonnes. Sa vitesse maximale est de 16 nœuds.
Il a pour mission le sauvetage des personnes, la sécurité et la surveillance de la navigation, l'information des navigateurs, la sécurité des loisirs nautiques, la lutte contre les mouvements illicites, l'assistance aux pêches et contrôles, le maintien de l'ordre en mer, ou encore la lutte contre la pollution.

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