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​Un conseil pour faciliter l'accès au droit

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​Un conseil pour faciliter l'accès au droit
Tahiti, le 15 juin 2022 – En projet depuis plusieurs années, le conseil d'accès au droit de Polynésie française a finalement vu le jour mardi. Ce dispositif, qui existe déjà sur tout le territoire national, vise à offrir aux justiciables un meilleur accès aux professionnels du droit par le biais, notamment, de consultations gratuites d'avocats, de notaires, et d'huissiers. Des permanences d'accès au droit dans les archipels éloignés vont également être mises en place dès cette année. 
 
Les différents partenaires ayant travaillé sur le projet de création d'un Conseil d'accès au droit (CAD) de Polynésie française se sont réunis le 31 mai dernier en assemblée constitutive pour réaffirmer leur engagement et valider les premières actions qui vont être mise en place dès le second semestre 2022. Tel que l'explique la présidente du tribunal de première instance, Laure Camus, ce projet –évoqué pour la première fois en 2009– a été bâti en partenariat avec le haut-commissariat, le Pays, le syndicat des communes, le centre d'information sur les droits des femmes et des familles et les différents professionnels du droit.
 
Laure Camus précise que ce dispositif vise en priorité à faciliter l'accès au droit dans les archipels éloignés : “Nous allons mettre en place des consultations gratuites qui seront diligentées par les avocats, les huissiers, les notaires et par le coordinateur du CAD que nous allons recruter. Ce sera un juriste qui aura pour mission d'orienter les justiciables quant à leurs droits. La grande majorité des moyens du CAD va être dirigée vers le paiement de billets d'avion afin que ce coordinateur puisse se rendre dans les îles.”
 
Actions locales
 
Le coordinateur du CAD assurera notamment des consultations en priorité à l'occasion des tournées administratives organisées par le Pays dans les archipels des Tuamotu, des Gambier et des Australes avec un objectif de neuf déplacements par an. Il coordonnera les actions locales au titre de l'accès au droit et mènera des missions d'information auprès des maires. Ce coordinateur assurera aussi des consultations juridiques en priorisant les îles où les avocats n'interviendront pas au titre du CAD. Des consultations sur demande pourront être organisées par visioconférence pour les habitants des îles les plus éloignées. 
 
Pour le bâtonnier, Me François Mestre, le fait que le barreau mette des consultations gratuites à disposition des justiciables va permettre d'apporter un “éclairage juridique” à ces derniers. La mise en place du CAD va surtout faire en sorte que les gens qui vivent dans des îles isolées puissent “accéder à des services identiques” que les habitants des îles du Vent. 
 
 
 

​Modalités des consultations
Avocats : Le barreau de Papeete assurera deux après-midis de consultations par mois au tribunal de première instance, trois par an à Moorea et quatre par an à Taravao. Ils assureront également deux heures de consultation à chaque déplacement au siège ou lors d'une audience foraine d'une section détachée, et trois heures lors des audiences foraines pénales.
 
Notaires : Ils assureront trois heures de consultation par mois à Papeete et des demi-journées ponctuelles à Raiatea, Moorea et Taravao.
 
Huissiers : Deux heures de consultations mensuelles à Papeete et des consultations ponctuelles à Raiatea, Moorea et Taravao.

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Norbert Tarayre : “En venant ici, je me mets en danger”

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Norbert Tarayre : “En venant ici, je me mets en danger”
TAHITI, le 15 juin 2022 - Révélé par l’émission Top Chef France en 2012, Norbert Tarayre est aujourd’hui chef cuisinier, animateur télé, homme d’affaires, comédien et auteur. Il y a trois ans, il était venu en Polynésie pour partager sa passion de la cuisine. Il avait conçu des dîners mais également pu donner des cours et dispenser son savoir-faire au lycée hôtelier. Il garde un souvenir inoubliable de ce précédent séjour. Le voici de retour pour trois soirées au Te Moana Tahiti Resort, où il propose des dîners à quatre mains avec le chef Jérémy Martin.


Vous êtes de retour en Polynésie pour trois nouvelles soirées. Pouvez-vous nous décrire ce que vous allez proposer ?
Il y aura une soirée tapas et deux soirées dîner gastronomique en accord mets et vins. Lors de la première soirée, les gens pourront me voir cuisiner. On va s’amuser. On sera dans l’esprit de la cuisine fusion, de la Street Food avec le côté généreux de ce style. On cherchera le goût sans se soucier des calories. Il y aura notamment des Gua bao de canard confit au foie gras et truffes, des Crispy sushi au tartare de thon et billes de soja, des tacos d’agneau mariné au miel avec houmous et herbes fraîches. Pour le dîner gastronomique, j’ai eu envie de créer tout un univers, de vivre un moment unique. Il y aura des chips de pissaladière avec pizza soufflée Al pomodoro, des barbajuans aux potas, des œufs mollets avec asperges vertes et mayonnaise de miso dans un dashi de morilles avec feuilles de shiso vertes ou encore du filet de loup, ravioli de ricotta noisette avec citron confit et basilic couvert d’un voile de lard de colonnata, sauce romesco et jus d’arêtes légèrement acides. Je suis impatient d’y être.”

Pour quelles raisons ?

Souvent, les gens disent que je suis devenu un businessman, que j’ai perdu le fil et ne cuisine plus. C’est faux. En venant ici, je me mets en danger. Je suis heureux d’avoir été sollicité. Dans les îles, comme ailleurs à La Réunion, à l’île Maurice où je suis déjà allé, il y a beaucoup de générosité. Pour moi, c’est plus qu’une démonstration de force culinaire. Et puis, après deux mois de tournage, je suis d’attaque !

Quelles émissions avez-vous enregistrées ?
Il y a eu Chef à domicile, le Combat des régions et La meilleure boulangerie, qui n’est d’ailleurs pas terminée.

Quelle est la cuisine que, vous, vous préférez ?
Celle qui est faite avec amour. Je suis arrivée dimanche matin et j’ai passé la journée sur un bateau. J’y ai mangé un mahi mahi à la sauce vanille accompagné d’un ragout de légumes. Et c’était excellent parce que nous avons partagé ce repas sur le bateau avec des gens très agréables. C’était un moment unique autour de la table. Quand on cuisine, on rentre dans l’intimité des gens. J’aime par ailleurs la cuisine dite à la française : des plats simples mais parfaitement maîtrisés.

Comment regardez-vous les dix années qui viennent de s’écouler ?
“Comme une chance. Je ne suis toujours pas blasé. Je suis comme un gosse illuminé. Rien ne m’est dû. Même si je fais de la télévision, si je suis connu, si je fais de belles rencontres, je continue à me battre tous les jours. Si j’ai des amis partout dans le monde qui m’invitent, ce n’est pas parce que j’ai trois étoiles, mais parce que les gens savent qu’on passe toujours un bon moment ensemble. Je crois que la cuisine, c’est savoir s’adapter, se mettre à la portée des autres.”

Quels sont vos projets maintenant ?
Mon rêve ? Reprendre un restaurant. C’est vrai qu’aujourd’hui j’ai six restaurants et une boulangerie-pâtisserie ; mais je suis devenu un homme d’affaires pour ces établissements. Pourquoi pas ouvrir un restaurant à Tahiti avec Jérémy Martin, chef du Te Moana Tahiti Resort ? Nous nous sommes rencontrés lors de mon premier séjour et nous sommes devenus amis. Je pourrais rester au chaud, confortablement installé ; mais j’adore avoir peur. La peur est de ces sentiments qui permettent de savourer la vie. En attendant, je viens de lancer une nouvelle entreprise, il y a une semaine. Il s’agit d’une agence de communication digitale. L’idée est de pouvoir développer mes propres productions ainsi que celle d’autres professionnels.”


Norbert Tarayre : “En venant ici, je me mets en danger”
Pratique

Te Moana Tahiti Resort
Punaauia, P.K. 10
Jeudi 16 juin : Soirée tapas sur le motu. Dès 18 heures.
Assortiment de sept tapas : 5 000 Fcfp.
Vendredi 17 et samedi 18 juin : Dîner en accords mets et vins au restaurant Vaitohi. Dès 19 heures. Menu à partir de 9 000 Fcfp.
Tél. : 40 47 31 55
taapunarestaurant@temoana.pf

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900 grammes d'ice saisis dans un colis

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900 grammes d'ice saisis dans un colis
Tahiti, le 15 juin 2022 – Un homme de 43 ans a été interpellé le 10 juin dernier à Faa'a après s'être fait envoyer un colis dans lequel se trouvaient 900 grammes d'ice. Déféré devant le procureur de la République mardi, l'individu a ensuite été placé en détention provisoire. Il sera jugé en comparution immédiate le 21 juillet.
 
Dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte pour trafic de stupéfiants, les enquêteurs de l'office anti-stupéfiants (OFAST) de Papeete et de la direction territoriale de la police nationale ont procédé, le 10 juin dernier à Faa'a, à l'interpellation d'un individu de 43 ans. L'homme a été arrêté quelques jours après que les forces de l'ordre ont saisi un colis qu'il s'était fait envoyer des États-Unis, et dans lequel étaient cachés 900 grammes d'ice. 
 
Au terme de 96 heures de garde à vue mardi, le quadragénaire a été déféré devant le procureur de la République puis présenté devant le juge des libertés et de la détention qui l'a placé en détention provisoire à Nuutania. L'homme sera jugé le 21 juillet en comparution immédiate à délai différé. 
 

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Fabio Salmistraro, au service de la cause animale

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Fabio Salmistraro, au service de la cause animale
TAHITI, le 15 juin 2022 - Le 6 juin, l’éducateur canin Fabio Salmistraro était sur la ligne de départ du XTerra Tahiti. Il a effectué les 44 kilomètres du Tupuna Trail en 10 heures. Le coureur, qui participait à l’événement pour la première fois, n’a pas visé la performance. Il a relevé le défi pour sensibiliser à la cause animale.

Dix heures. C’est le temps qu’il aura fallu à Fabio Salmistraro pour terminer le Tupuna Trail au XTerra Tahiti le 6 juin. Il a bouclé un parcours de 44 kilomètres, fatigué mais heureux. “Je me suis inscrit pour soutenir l’association Ia Maita’i te Animara”, précise-t-il. Une association qui sensibilise le public à la cause animale, qui se bat pour la sauvegarde et la défense des animaux sur le territoire. Cette association réalise notamment des stérilisations. “J’ai voulu relever le challenge, me dépasser pour les animaux”, précise Fabio Salmistraro.

Il admet ne pas être “un grand coureur à la base”. Il a commencé l’entraînement trois mois environ avant l’épreuve, à raison de trois à quatre séances par semaine. Au programme : course à pied, vélo et musculation “pour pouvoir endurer l’effort”. Selon lui, le parcours du XTerra Tahiti est très technique, “il faut être solide physiquement !” Aujourd’hui, il est prêt à recommencer. “L’ambiance état incroyable”, résume-t-il malgré les difficultés.


Fabio Salmistraro, au service de la cause animale
La chaleur a été une grande contrainte. “Plus les kilomètres passaient et plus c’était compliqué, ce qui est tout à fait normal, des douleurs sont apparues aux genoux notamment”, et puis “certains faisaient des malaises sur les côtés, ce qui pouvait intimider”. En fin de course, la montée du Mont Rotui lui a demandé de très gros efforts, “nombreux sont ceux qui ont abandonné d’ailleurs, même si l’arrivée n’était plus qu’à 5 kilomètres, c’était très dur !” Mais pour lui et pour la cause qu’il soutenait, Fabio Salmistraro a tenu bon. “Mon objectif était de terminer.”

"Mettre en avant les héros de l’ombre"

Le challenge de Fabio Salmistraro accompagne une collecte de fonds pour Ia Maita’i te Animara. Celle-ci va durer jusqu’au 19 juin. L’objectif étant d’atteindre la somme de 500 000 Fcfp. L’argent obtenu permettra de payer des campagnes de stérilisation, de nourrir, soigner et recueillir des animaux à l’abandon. Au-delà de cette action, Fabio Salmistraro veut “mettre en avant les héros de l’ombre, leur rendre hommage”. Il cherche également à sensibiliser le grand public, les familles qui ont un chien à la maison ou qui souhaitent en avoir un, sur les responsabilités que cela implique, sur les bons gestes à adopter pour que “tout le monde soit bien”, que tout le monde puisse se comprendre et cohabiter confortablement. Les hommes comme les bêtes.

Fabio Salmistraro est éducateur et comportementaliste canin. Concrètement il accompagne les propriétaires de chien dans l’éducation des chiots ou la rééducation de chiens plus âgés qui présentent des troubles du comportement comme de l’agressivité, de la destruction, la malpropreté. “L’idée est, indirectement, de favoriser l’insertion des chiens dans la société, qu’ils aient une belle image.


Fabio Salmistraro, au service de la cause animale
Il propose un premier rendez-vous, à domicile, pour faire un bilan. Il a l’habitude de rencontrer des chiens agressifs, peureux, “ce sont des chiens qui ont vécu des traumatismes”. Ces traumatismes sont en général définitifs, mais “on peut les prendre en compte, accepter les chiens tels qu’ils sont, avec leur histoire”. Ensuite, selon les objectifs fixés, un nombre de séances est proposé à domicile ou en extérieur. Les séances durent en moyenne 45 minutes. “Au bout de cinq séances, on obtient déjà de supers résultats”, assurent l’éducateur. Les résultats sont fonction le plus souvent de l’implication du maître. “Elle est indispensable, sans elle, on n’avance pas. Je vois tout de suite quand il y a eu, ou non, un travail entre deux séances.” Fabio Salmistraro reconnaît, toutefois, les difficultés que cela représente. Souvent, les maîtres et leur chien, quand ce dernier présente des troubles du comportement, sont enferrés dans un cercle vicieux dont ils peinent à sortir. “À l’extérieur, il faut affronter le regard des autres.” Ils restent à domicile, sans partager de moments.

"L’animal est générateur de bienfaits"

Fabien Salmistraro est arrivé en Polynésie un 26 août, le jour de la journée mondiale du chien. Il était déjà diplômé d’un brevet professionnel d’éducateur canin obtenu en métropole. Il a toujours souhaité avoir un chien mais, vivant à Paris dans un petit appartement et sachant qu’il n’aurait pu consacrer le temps nécessaire aux soins de son animal de compagnie, il n’a jamais cédé à son envie. Pour combler le vide il a fait du bénévolat dans des refuges de la SPA. Un jour il s’est dit : “pourquoi ne pas me professionnaliser dans ce secteur et vivre de ma passion ?” Sa formation a duré un an et, depuis, “il n’y a pas une journée que je passe sans voir un chien”, dit-il, visiblement heureux.

Lors de sa formation il a étudié les troubles du comportement (phobies, destruction, agressivité, malpropreté) pour pouvoir les diagnostiquer et mettre en place des protocoles éducatifs adaptés, il a appris à réhabiliter les chiens issus de refuge et s’est intéressé à la médiation animale. Cette dernière spécialité lui permet d’intervenir dans les écoles par exemple pour faire de la prévention de morsures, ou bien de se rendre dans les hôpitaux, les structures d’accueil de personnes handicapées avec des chiens. “L’animal est générateur de bienfaits, les gens à leur contact arrivent à s’ouvrir”, précise-t-il. Il envisage ces possibilités comme des projets à concrétiser. “Il y a tant de choses à mettre en place ici !

En attendant, il communique pour sensibiliser toujours plus de monde aux engagements et responsabilités des maîtres. “Quand on prend un chien, il faut savoir répondre à ses besoins pour éviter que des troubles ne surviennent.” Il rappelle que la vie d’un chien passe par différentes phases de développement. Des phases clés qui se situent surtout en début de vie, chez les chiots, entre 3 semaines et 3 mois. C’est la période de socialisation. Au maître de le savoir, puis d’en tenir compte pour mettre en place une relation plaisante, équilibrée et harmonieuse sur le long terme.

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​Le carburant va augmenter au 1er juillet

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​Le carburant va augmenter au 1er juillet
Tahiti, le 15 juin 2022 – En marge du conseil des ministres, le gouvernement a confirmé mercredi -dans une volonté de "transparence"- l'augmentation des prix du carburant au 1er juillet, après avoir annoncé une nouvelle injection de 4 milliards de Fcfp dans le Fonds de régulation des prix des hydrocarbures.
 
Le Vice-président, Jean Christophe Bouissou, et le ministre de l’Economie et des Finances, en charge de l’Energie, Yvonnick Raffin, ont tenu une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres de ce jour, à la Présidence, sur les tendances mondiales du cours des hydrocarbures et leurs conséquences sur le prix des carburants en Polynésie française. Le renchérissement des carburants sur la scène internationale, met à mal le fonds de régulation des prix des hydrocarbures (FRPH) et la trésorerie du Pays. En effet, ce mécanisme de régulation, fortement sollicité sur une longue période, ne suffit plus à compenser les écarts entre les prix des hydrocarbures importés et leurs prix de vente au détail. Or, la crise risque de durer, voire de s'aggraver, selon les experts internationaux. 
La hausse du prix des carburants a été évitée jusqu'à présent grâce à l’intervention du fonds de régulation des hydrocarbures. Depuis le début de l'année, les plus de 3 milliards de réserves du fonds ont été consacrés à la stabilisation des prix, dans le cadre du plan de lutte contre la vie chère mis en place par le gouvernement. Le Pays s'apprête, aujourd'hui, a injecter 4 milliards supplémentaires, issus des réserves du budget général pour continuer cette action.
 
Décision "difficile" et "courageuse"
 
En stabilisant le prix des hydrocarbures, dans un contexte de crise et de relance économique, le Gouvernement souhaitait limiter la hausse du prix du carburant, malgré les effets de la guerre en Ukraine et l’inflation mondiale. Afin de compenser cette hausse, la mobilisation du FRPH semblait nécessaire, mais cette mesure ne pouvait qu’être temporaire. Malheureusement, le constat est le suivant : les cours du pétrole ne se stabilisent pas. Le prix à la pompe augmente partout dans le monde. La plupart des pays ont choisis d’opter pour la vérité des prix. A ce jour, le FRPH mobilisé et alimenté, ne peut plus compenser une hausse aussi forte sur une période aussi longue, sans mettre en péril les équilibres budgétaires. Le Gouvernement n'a plus d'autre choix que de revaloriser les prix des carburants. Toutefois, l'apport de 4 milliards du budget général au FRPH permettra de ne pas répercuter la totalité des hausses constatées à l'importation. A l'issue des concertations qu'il a engagées, notamment avec les professionnels dont les achats de carburants sont soutenus, le gouvernement fixera les prix des carburants au 1er juillet. Le ministre des Finances, Yvonnick Raffin, a confié que "Nous devons éviter de mettre en danger les finances du Pays, c’est donc une décision de saine gestion qui préserve l’avenir. C’est aussi une décision difficile dans le contexte actuel, et donc courageuse, juste avant le 2e tour des législatives. Nous avons voulu être transparents et ne pas piéger les Polynésiens. C’est un acte de responsabilité que nous assumons. Dès que les prix baisseront, naturellement les prix à la pompe baisseront également".
 

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La santé au-dessus de ses moyens

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La santé au-dessus de ses moyens
Tahiti, le 15 juin 2022 - Les tables rondes des Assises de la santé, réunissant professionnels de la santé du public et du privé, administrations, institutions, syndicats et patronat, se sont clôturées vendredi dernier. L’occasion de faire le point, lors de six ateliers, sur les enjeux et défis du système de santé polynésien pour les mois et années à venir. Les derniers échanges ont surtout mis en lumière la nécessité de mettre en place un réel pilotage du secteur avec un financement de l’État inévitable.

L'initiative avait été écrite noir sur blanc. À l’issue de la grève générale de novembre 2021, le protocole d’accord de fin de conflit signé entre les syndicats et le Pays comprenait un engagement ferme : “Dès le premier semestre 2022, (…) le gouvernement organise les Assises de la santé, au cours desquelles un diagnostic partagé sera dressé en concertation étroite avec les partenaires sociaux et les tiers impliqués et des mesures d’économie seront proposées”. Derniers rounds de la concertation, les tables rondes organisées du 8 au 10 juin au Hilton de Faa’a ont donné lieu à des débats parfois vifs sur l’organisation et le financement des soins en Polynésie française. Si l’offre de soins est unanimement considérée comme “de qualité” en Polynésie, la régulation du système de santé est largement perfectible, certains acteurs s’interrogeant sur l’absence de pilotage ainsi que sur son difficile financement présent et futur.

Crispation entre public et privé
 
Le consensus est rare mais il est d’importance. Pour les acteurs du secteur de la santé en Polynésie, la qualité des soins apportées aux Polynésiens atteint un niveau remarquable. Mais le système de santé a un peu le défaut de ses qualités. L’offre au CHPF est en effet considérée comme hyperspécialisée, avec peu de médecins polyvalents. Pour Claude Panero, qui dirige l'établissement, “la surspécialisation est un problème en Polynésie” que ce soit à l’hôpital ou dans les autres établissements publics de soin. “Il faudrait qu’ils soient capables de faire tout et il faudrait mettre en place un réseau pour qu’ils s’entraident”. Un problème apparemment difficilement compensable à terme par la médecine de ville. L’offre de la médecine libérale est vieillissante, avec un quart des généralistes et spécialistes conventionnés qui ont plus de 60 ans. De plus, cette offre est mal répartie, très centralisée, avec environ neuf médecins sur dix sur la seule île de Tahiti. Une spécialisation, un vieillissement et une concentration qui vont de pair avec les difficultés rencontrées par les étudiants polynésiens en médecine à revenir pratiquer sur le fenua au terme de leur cursus. Mais, au-delà des différences et difficultés, l’exposé sur l’offre de soins existante a, à cet égard, généré quelques crispations entre les acteurs du public et privé. “On s’aperçoit qu’il y a encore des clivages et l’on s’aperçoit que l’on ne se parle pas plus qu’il y a 20 ans”, indique ainsi Jérôme Fernandez, président du syndicat des infirmiers libéraux alors que l’interopérabilité entre public et privé devrait être la règle pour assurer une bonne continuité des soins. Des propos relayés par le docteur Didier Bondoux, président du syndicat des médecins libéraux, qui a défendu l’idée d’une nécessaire complémentarité entre public et privé plutôt que se demander qui fait mieux que l’autre.

Un curseur à placer par le politique
 
La qualité technique de l’offre de soins n’est donc pas en question. Le problème réside plutôt dans son adaptation à un petit territoire isolé et dans son adéquation avec les capacités de financement de la collectivité. La question est clairement posée pour Olivier Kressman, représentant du Medef : “Est-ce que l’on est capable d’avoir ce niveau-là de soins pour une population de 285 000 habitants ?” Pour Luc Tapeta, la Polynésie française dispose d’une “médecine de pays riche” et vit d’une certaine mesure au-dessus de ses moyens en termes de santé. Un déséquilibre entre financement et offre de soins que le gouvernement doit trancher.  “Si on veut faire moins, il faut avoir du courage politique car c’est une forme de renoncement. Il faut être capable de dire qu’au-delà d’un certain niveau de dépenses, on s’arrête, on ne soigne plus.” Car la facture santé des Polynésiens s’alourdit d’année en année et le système n’est plus viable financièrement.

L'État à la rescousse
 
Sa soutenabilité financière est d’autant plus en question alors que de nombreux grands projets sont en cours d’élaboration ou de finition. Le Pôle de santé mentale devrait voir le jour fin 2023 alors que les études pour la réalisation de l’Institut du cancer sont à peine lancées. Pour ces deux projets, les coûts d’exploitation sont encore indéterminés. Une absence de logique que regrette Jérôme Fernandez, président du syndicat des infirmiers libéraux. “Il n’y a pas un seul atelier sur le financement alors qu’on nous propose des projets qui vont coûter des milliards supplémentaires.” La question du financement est pourtant jugée “fondamentale” pour Olivier Kressman pour qui le financement ne peut s’imaginer sans un effort de la métropole au titre de la solidarité nationale. Un effort de solidarité, ou plutôt de responsabilité, de la part de Paris qui se justifierait également pour Patrick Galenon au titre du coût des maladies radio-induites. “Pour apaiser les Polynésiens par rapport à cette solidarité nationale, il faut à un moment donné qu’on puisse vraiment regarder le sujet de près”, mais “on ne voit rien venir”.

"Qui pilote l'avion ?"
 
Des arbitrages évidents entre l’économique et le sanitaire doivent ainsi être pris mais le système de santé semble se heurter à un éclatement et une dilution des responsabilités alors que le Pays dispose désormais, en plus d’un ministère de la Santé et d’une Direction de la santé, d’une agence de régulation sanitaire ainsi que d’un schéma d’organisation sanitaire. Mais la protection sociale généralisée et la coordination de l'action gouvernementale relève quant à elles du ministère de l'Économie et des Finances. Si Patrick Galenon appelle à “plus de coordination avec un pilote mieux armé dans l’avion”, la réorganisation de l’ensemble du secteur de la santé semble être tout autant un problème de moyens que de compétences et de personnes. La question est ainsi ouvertement posée pour Dimitri Pitoeff, président du Conseil d'Orientation et de Suivi des Retraites. “Qui pilote l’avion ? Il faut un pilote qui ne doit pas penser qu’il peut travailler tout seul.” Une question parmi d’autres qui pourrait avoir un début de réponse lors de la restitution de l’ensemble des travaux des Assises de la Santé prévue pour le 5 juillet prochain.
 

Jérôme Fernandez, président du syndicat des infirmiers libéraux : “Je n’ai pas l’impression que l’on s’attaque aux choses dans l’ordre”
La santé au-dessus de ses moyens
Vous avez déploré que la question de la continuité des soins n’ait pas été évoquée ?

“La continuité des soins, c’est coordonner les uns et les autres avec, au cœur de cette coordination, le malade de manière à avoir une prise en charge meilleure et moins chère. On nous a présenté des outils comme étant la solution à tous les problèmes alors qu’en fait ce sont les mentalités qui doivent être changées, en particulier du secteur public (…). Avec le public, la communication se fait difficilement. On n’a souvent à prendre en charge des malades après le passage à l’hôpital et on se retrouve démunis car on a beaucoup de mal à savoir ce qui a été fait, prévu, etc. La continuité des soins est très mauvaise. Ça fait des années qu’on met le doigt là-dessus. Je n’ai pas eu l’impression que l’on s’attaquait aux choses dans l’ordre.”
 
La réflexion sur le financement est, selon vous, négligée ?

“On a un système de santé existant, certes perfectible mais quand même d’une grande qualité (…), tout à fait performant. Le problème, c’est le financement de l’existant (…). On n’arrive pas à le financer. Et là on m’a présenté des axes d’amélioration qui vont être insupportables au niveau financier. C’est des milliards et des milliards de francs supplémentaires. Certes, on va être au top sur ceci ou sur cela. Très bien, mais si on n’avait les moyens… Le problème aujourd’hui, c’est de financer ce qui existe déjà et qui est déjà performant. Commençons déjà à financer ce système actuel (…) et on pourra alors envisager l’amélioration de ce système et les financements qui vont avec. Là, j’ai l’impression qu’on a sauté une étape, et pas la moindre, de savoir comment l’on fait pour financer ce qui existe déjà”. 
 

Patrick Galenon, secrétaire général à la CSTP-FO : “Ce n’est pas tant la solidarité de l’État que l’on veut exprimer mais sa responsabilité”
La santé au-dessus de ses moyens
Tout le monde semble appeler à une meilleure régulation et organisation du système de santé ?

“C’est évident. Nous, on pleure de ce système qui oppose les gens (…). Il ne faut pas continuer à s’opposer. Il faut que le public et le privé puissent coordonner puisque, nous les partenaires sociaux, on est là pour payer. On voudrait quand même qu’il y ait plus de coordination avec un pilote mieux armé dans l’avion.”

Il y a également une forme de consensus pour le retour de l’État dans le financement ?

“Cela me parait d’une évidence cruelle, puisqu’on demande à ce que l’État participe aux coûts des maladies radio-induites. La solidarité avait été beaucoup plus importante avant 2007. Depuis 2007, les conventions de solidarité ont été rompues. On sait aussi qu’en métropole, ils ont des difficultés financières, mais ce n’est pas tant la solidarité que l’on veut exprimer mais la responsabilité dans le cadre des maladies radio-induites.”

Autre problème évoqué, les difficultés de retour au fenua des médecins polynésiens posent la question de la protection de l’emploi local dans le domaine de la santé ?

“C’est là le problème. On souhaite qu’il y ait une structure au niveau du Pays qui fasse en sorte que, lorsque nos étudiants partent faire des longues études de médecine, l’on prépare leurs retours au niveau des postes. (…) C’est quand même étonnant qu’il y ait des Polynésiens qui soient obligés de rester en métropole, au Canada ou aux États-Unis parce qu’ils ne peuvent pas revenir ici, que les conditions ne sont pas adéquates. (…) C’est un problème des diplômés polynésiens. Si la Polynésie perd ses cerveaux, c’est un pays qui dégringole”. 
 

Le PSPU avance à petits pas
Les Assises de la Santé ont permis à Luc Tapeta de faire le point sur l’avancement du projet de Pôle de Santé Privé Unique (PSPU) après “quelques pérégrinations”. En octobre 2021, un protocole d’accord avait été signé entre le Pays et les trois cliniques privées de Paofai, Mamao et Cardella afin de les regrouper sein d’une seule infrastructure médicale. On en sait désormais un peu plus depuis la signature de cette convention. Le PSPU sera installé sur le terrain de l’ancien drive-in d’Outumaoro à Punaauia, appartenant au Pays. Une cession qui devra cependant passer par une révision des règles d’aménagement. Le terrain est en effet compris dans l’emprise du Village Tahitien et l’en extraire suppose de modifier le PGA de la commune de Punaauia. Le financement des travaux, qui couteront environ 12 milliards de Fcfp, serait assuré par l’AFD à hauteur de 80% et par le Pays pour le reste. Une réflexion est en cours pour “introduire une part de défiscalisation dans le financement de la construction”. A ce montant s’ajouteront 2 milliards de Fcfp pour les équipements. La capacité d’accueil ciblée est de 150-200 lits. Quant au financement de son exploitation, elle est toujours en réflexion entre une dotation globale de la CPS, comme pour le CHPF, ou une tarification à l’activité. Le projet, qui s’inscrit dans le schéma d’organisation sanitaire, avance donc à très petits pas.
 

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Tematai Le Gayic: “Donner la possibilité aux jeunes de s'engager en politique”

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Tematai Le Gayic: “Donner la possibilité aux jeunes de s'engager en politique”
Tahiti, le 15 juin 2022 – Le candidat du Tavini sur la première circonscription, Tematai Le Gayic (6 224 voix – 20,1%), entend bien rattraper son retard de plus de 6 500 voix sur Nicole Bouteau en allant “convaincre” les votants du premier tour et les abstentionnistes. Le cadet des candidats de cette campagne entend défendre les combats de la formation et du développement des filières d'études au fenua, mais aussi porter la voix d'une jeunesse à qui on ne donne pas assez sa chance.
 
Vous êtes le candidat qui accuse le plus de retard sur votre concurrente, Nicole Bouteau. Les reports de voix peuvent-ils suffire à rattraper cette différence ou faudra-t-il surtout mobiliser ?

“Lorsqu'on regarde les personnes qui se sont mobilisées, la première circonscription est celle qui a le plus d'inscrits. Ensuite, par rapport au premier tour, 30 000 personnes se sont déplacées, 13 000 ont voté pour Nicole Bouteau et 6 200 pour moi. Et il y en a qui ont fait le choix de venir s'exprimer au premier tour pour un autre candidat. Donc, il y a déjà ces 10 000 là à convaincre sachant qu'ils ont déjà fait le premier pas en venant voter au premier tour. C'est plus difficile d'aller convaincre les abstentionnistes, les 40 000 qui ne se sont pas déplacés. Nous, la chance, c'est qu'on voit sur le terrain qu'on a une réserve de voix conséquente. Il y a beaucoup de Tavini Huiraatira qui ne se sont pas déplacés au premier tour. Et dans les 6 000 qui ont voté pour nous au premier tour, il y en a beaucoup qui ne sont pas du Tavini huiraatira, qui m'ont fait confiance et à mon programme. Et lorsqu'on regarde par rapport à 2017, le Tapura a perdu des voix et nous en avons gagné. A la fois à l'échelle de la Polynésie et de la circonscription. Donc, non, je pense que ce n'est pas impossible. Au contraire.”
 
Vous êtes de loin le plus jeune des candidats. Est-ce que ça a été un atout ou un inconvénient dans cette campagne ?

“Finalement, il y a deux discours. Lorsque j'ai commencé à faire du terrain, j'ai été surpris de voir le retour positif des Polynésiennes et des Polynésiens. Ils étaient contents de voir de nouveaux visages. Pas forcément par rapport à mon jeune âge, mais qu'il y ait de nouvelles personnes à faire de la politique. Et ensuite, ils étaient surpris de voir un jeune se présenter. Maintenant, c'est un jeune qui connaît les sujets, avec un discours rôdé. Et ensuite, il y a un discours qui vient souvent de la part du Tapura. On entend souvent parler d'expérience, de personnes qui sont sur le terrain, qui connaissent les dossiers… Mais on les entend aussi un peu parler de la jeunesse, parce qu'ils ont un peu peur qu'on ait le monopole de la jeunesse. Donc, ils essaient de montrer qu'ils sont jeunes mais avec de l'expérience. Moi, la première fois qu'on m'a demandé si ce n'était pas trop jeune, je leur ai dit : 60% de notre population est considérée comme jeune. Il y en a beaucoup qui, comme moi, terminent leurs études, commencent à chercher un emploi et à qui on dit : c'est bien tu as des diplômes, tu es jeune, mais tu manques d'expérience. Et c'est dommage, surtout quand on sait que c'est cette population qui ne va pas voter, de ne pas leur faire confiance. (…) C'est en forgeant qu'on devient forgeron. Si on ne leur donne pas l'opportunité de faire leurs preuves, ils n'auront jamais l'expérience.”
 
Justement, pourquoi est-il aussi difficile d'intéresser ces plus jeunes à la politique et de les mobiliser pour aller voter ?

“Il y a plusieurs difficultés. Déjà, la société est conditionnée comme ça, un jeune finit ses études et cherche un emploi. Lorsqu'on s'engage en politique, il y a toute une partie où il faut sortir des fonds, faire du militantisme, il n'y a pas d'heure et tout est bénévole… Donc il y a cette difficulté pour pouvoir entrer en politique, notamment quand il y a des barons bien assis sur leurs chaises et qui n'ont pas envie qu'il y ait des jeunes qui arrivent sur leurs sections ou leurs circonscriptions pour prendre leur place. Ça c'est la première chose. La deuxième chose, et je crois que c'est quelque chose qui est unanime et pas uniquement chez les jeunes, c'est qu'ils sont fatigués de la politique et surtout des responsables politiques. Je l'ai encore rappelé hier soir, d'après Transparency International, on est l'un des territoires les plus corrompus de France. On a des responsables politiques qui ont été condamnés par la justice pour prise illégale d'intérêts, pour corruption, et qui continuent de diriger ce Pays. On a des responsables politiques qui sont au pouvoir depuis les années 1980. Ça veut dire qu'une personne qui avait 20 ans en 1980, elle en a 60 aujourd'hui et elle a vu toujours les mêmes personnes faire de la politique… C'est peut-être ça aussi qui ne leur donne pas envie de faire de la politique, parce qu'on ne leur donne pas la place. J'entends souvent des personnes dire : ‘C'est bien d'avoir des jeunes qui s'engagent’. Oui, mais c'est bien aussi de leur donner la possibilité de s'engager, ce qui n'est pas toujours le cas.”
 

"On met tous les jeunes dans le même panier"
Pour continuer à évoquer ce sujet de la jeunesse, vous proposez d'offrir un “revenu d'autonomie” de 120 000 Fcfp pour les étudiants. C'est quelque chose que l'on peut mettre en place en tant que député ?

“Oui, c'est une proposition qui vient de la plateforme Nupes, parce que la précarité étudiante est un gros sujet à la fois en France et en Polynésie. C'est dommage qu'en Polynésie, on ne soit pas très sensible sur ce sujet par rapport à la France. Ce n'est pas la priorité. Le problème, c'est qu'on met tous les jeunes dans le même panier. Il n'y a pas de différence entre les jeunes moins diplômés qui sortent de l'école à 16 ans et qui sont sur le marché du travail, ceux qui sortent de leurs études, ceux qui font des études… On ne fait pas trop de différences, on les met tous dans le même panier. Mais chez les jeunes, il y a beaucoup de particularités. On ne part pas tous de la même base. Il y a entre 30 et 40% des post-bacs polynésiens qui font des études supérieures. En France, on est entre 70 et 80%. Donc il y a deux fois plus de post-bacs Français que Polynésiens. Ce n'est pas parce qu'ils veulent davantage faire des études, c'est parce qu'ils ont plus d'accès aux filières. Nous en avons moins et il faut souvent partir à l'étranger pour avoir plus de possibilités d'avoir des formations. Il n'y a pas forcément les aides nécessaires et c'est là où nous nous rejoignons avec la plateforme Nupes pour avoir ce revenu d'autonomie.”
 
Une autre de vos propositions, c'est celle de développer davantage de filières d'études directement en Polynésie ?

“Oui, l'enseignement supérieur est de compétence de l'État. Et c'est là encore la différence et ce pourquoi nous prônons l'accès à la pleine souveraineté pour la Polynésie. Lorsque la France, avec ses outre-mer, voit le concept de gestion de son territoire, nous sommes un territoire de 270 000 habitants. Et pour eux, ce n'est pas normal de mettre autant de moyens pour uniquement 5 000 à 6 000 étudiants. Il y a des filières qui peuvent être proposées mais si on veut en faire d'autres, on nous a souvent donné l'argument de l'université de médecine par exemple. On n'est pas capable de le faire ici, parce qu'il n'y a pas assez d'effectifs et que ça va coûter trop cher de faire venir des professeurs en médecine. Donc, on préfère envoyer à Bordeaux. C'est un concept où l'on dirige tout de la France. Si on est un État souverain, c'est normal de mettre en place toutes les formations nécessaires sur le territoire et pourquoi pas de s'ouvrir au Pacifique. On a des problématiques communes avec ces territoires du Pacifique. On a, je pense, une conception de la société océanienne qui est commune et des objectifs communs. On peut avoir une plateforme où on réparti certaines filières aux Fidji, en Nouvelle-Calédonie ou ici…”
 
Et de les axer sur des filières nécessaires à des problématiques océaniennes ou îliennes ?

“Par exemple. Lorsqu'on nous dit que c'est impossible parce qu'on n'a pas les moyens de le faire, je rappelle que la France est l'un des Pays dans l'Union européenne, avec le programme Erasmus, qui fonctionne très bien comme ça. Quand j'étais étudiants en France, beaucoup d'étudiants venaient d'Espagne, d'Allemagne, d'Italie… La troisième année de Licence, tout le monde la faisait à l'étranger. La deuxième année de Master également. Non, il faut qu'il y ait un maximum de filières, surtout stratégiques, accessibles. Aujourd'hui, on nous parle d'un objectif d'arriver à 100% d'énergies renouvelables d'ici 2030. Est-ce qu'on a des filières en ce sens ? Générales ou professionnelles ?... Parce que nous voulons aussi mettre un point d'honneur à développer des filières professionnelles. Il nous faut des ingénieurs. Nous avons des problèmes d'eau. La grande majorité de ma circonscription a des problèmes d'eau. Ce n'est pas qu'un problème aux Tuamotu et aux Marquises, c'est aussi un problème à Moorea ou à Arue. Et nous n'avons pas les filières nécessaires.”
 
Est-ce que c'est ce manque de formations locales qui freine l'océanisation des cadres, par manque de compétences locales dans ces filières stratégiques ?

“Oui, mais le problème, pour moi, c'est une volonté politique. C’est-à-dire à partir du moment où l'on pense à chaque fois qu'il faut faire venir des fonctionnaires d'État de l'extérieur… Pendant longtemps Gaston Flosse a eu à côté de lui un énarque pour l'aider. Et on sait très bien que les énarques, ce sont eux qui dirigent toute l'administration française. Donc, quand ils arrivent ici, ce sont eux qui dirigent l'administration. Le plus important c'est qu'il faut avoir une vision globale. Aujourd'hui, il y a des secteurs stratégiques où l'on n'a pas les cadres nécessaires. Donc, à partir du moment où l'on connait ces secteurs, il faut mettre en place les filières en études supérieures. Mais ensuite, il faut donner les moyens. Parce qu'on entend souvent qu'on n'a pas assez de Polynésiens. Oui, mais si on n'a pas assez de Polynésiens, c'est peut-être parce qu'on ne leur a pas assez donné les moyens. Une bourse de 60 000 Fcfp, ce n'est pas assez pour aller faire ses études. Surtout quand on vient des archipels. Parce qu'on voit que la plupart des gens qui font des études supérieures viennent de Tahiti. Le système jacobin parisien a été calqué à Papeete. Non, il faut avoir cette vision de la Polynésie et ne pas uniquement développer Tahiti mais tous les archipels. Et pour développer tous ces archipels, il faut faire en sorte qu'on leur donne les moyens de se former et ensuite, par exemple, leur dire : Vous devez cinq ans à votre archipel, vous devez développer votre archipel. C'est quelque chose qui existe en Chine par exemple, ou en Nouvelle-Calédonie…”
 

Les résultats du premier tour sur la première circonscription
Tematai Le Gayic: “Donner la possibilité aux jeunes de s'engager en politique”

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Gaz à effet de serre: l'Australie augmente fortement ses objectifs

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Gaz à effet de serre: l'Australie augmente fortement ses objectifs
Sydney, Australie | AFP | jeudi 15/06/2022 - Le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé jeudi avoir officiellement écrit à l'ONU pour annoncer une importante hausse des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, confirmant un changement dans la politique climatique de son pays.

Le chef du nouveau gouvernement de centre gauche a précisé que cet objectif passait d'une réduction de 26-28% à 43% d'ici à 2030, comme promis dans son programme électoral.

Cet objectif plus ambitieux "prépare l'Australie pour un avenir prospère, un avenir tiré par une énergie plus propre et moins chère", a-t-il plaidé, souhaitant que l'Australie "saisisse l'opportunité qui s'offre à elle d'agir sur le changement climatique".

Fin mai, l'Australie avait annoncé qu'elle présenterait "très bientôt" des objectifs plus ambitieux en matière d'émissions de gaz à effet de serre.

La ministre des Affaires étrangères Penny Wong avait alors admis que l'Australie avait "négligé sa responsabilité" dans le passé et que Canberra n'"ignorerait" plus les appels des Nations du Pacifique à agir contre le changement climatique.

"Nous avons été élus sur un programme de réduction des émissions (des gaz à effet de serre) de 43% d'ici 2030 et une neutralité (carbone) atteinte d'ici 2050", avait-elle ajouté.

"Et ce ne sont pas que des paroles, nous l'inscrirons dans la loi et nous soumettrons très bientôt une nouvelle contribution au niveau national à la CCNUCC" (Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques), avait-elle promis.

La directrice générale du Business Council of Australia Jennifer Westacott a salué la décision, affirmant que "l'Australie ne peut pas se permettre de retarder à nouveau le progrès, car en cas d'échec, les Australiens manqueront de nouvelles opportunités, de nouvelles industries et de meilleurs emplois".

Combler le retard 

Sous le précédent gouvernement conservateur, l'Australie - un des plus grands exportateurs de charbon et de gaz au monde - jouait régulièrement les trouble-fêtes dans les négociations internationales sur le climat.

Le climato-scepticisme affiché par le précédent Premier ministre australien avait envenimé les relations entre Canberra et ses voisins et alliés du Pacifique, une région où la Chine cherche à étendre son influence.

Les feux de forêts dévastateurs et les inondations records en Australie ont mis en lumière la vulnérabilité du pays face aux conséquences du réchauffement climatique.

En 2022, le MIT a classé l'Australie au 52e rang sur 76 nations dans son Green Future Index, qui évalue dans quelle mesure les pays s'orientent vers une économie écologiquement durable. 

M. Albanese a tenté de réfuter les critiques selon lesquelles des objectifs plus élevés pourraient nuire à l'emploi, en déclarant que de nouveaux objectifs donneraient aux entreprises la certitude dont elles ont besoin pour "investir sur une période plus longue que le cycle politique de trois ans". 

Mais il a jusqu'à présent refusé de fixer une date limite pour l'élimination progressive du charbon, à l'instar d'autres pays riches. 

L'industrie australienne des combustibles fossiles est d'ores et déjà en mutation. 

Mercredi, le groupe minier BHP a annoncé qu'il allait fermer ses mines de charbon dans l'État australien de Nouvelle-Galles du Su d'ici 2030, faute d'avoir pu trouver un acheteur. 

Mardi, le géant des combustibles fossiles BP a annoncé qu'il prendrait une participation de 40,5% dans un projet d'énergie renouvelable en Australie, présenté comme la plus grande centrale électrique du monde. 

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​Tahiti Air Charter perd sa DSP aux Marquises

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​Tahiti Air Charter perd sa DSP aux Marquises
Tahiti, le 15 juin 2022 – Le conseil des ministres a approuvé mercredi un nouveau projet de Délégation de service public du transport aérien interinsulaire des îles Marquises pour la desserte de Ua Pou et Ua Huka. La déchéance du contrat de DSP conclu avec Tahiti Air Charter est actée.
 
C’est l’épilogue d’une histoire qui s’éternise depuis juillet 2021. Le conseil des ministres a approuvé mercredi un nouveau projet de Délégation de service public du transport aérien interinsulaire pour la desserte de Ua Pou et Ua Huka et, ce faisant, acté la déchéance du contrat de délégation de service public dont bénéficiait Tahiti Air Charter pour ces deux îles marquisiennes. 
 
La TAC a investi dans un nouvel avion, un monomoteur Cessna 208 Grand Caravan, formé des pilotes sur les spécificités des aérodromes concernés et déposé une demande d’agrément auprès du service de l’Etat de l’aviation civile (SEAC). Mais, après de nombreux mois d’échanges entre le SEAC et la TAC, la compagnie aérienne est toujours en attente de l’agrément lui permettant de démarrer le service. Et tout porte à croire qu’elle ne l’obtiendra jamais. Le monomoteur choisi pour accomplir cette DSP n’est pas jugé adéquat pour faire face à l’aérologie des deux altiports marquisiens.
Pour pallier cette carence, le Pays a accepté de suspendre la DSP pour 3 mois, de janvier à mars 2022, et a fait recours à Tahiti Nui Hélicoptère (TNH) pour assurer la prestation de désenclavement de Ua Pou et de Ua Huka. La commission de la DSP ayant statué sur cette suspension de contrat pour 3 mois non renouvelable et la TAC n’ayant toujours pas obtenu l’agrément du SEAC, le Pays a fait valoir la déchéance du contrat.
 
Nouvel appel d’offres
 
Le conseil des ministres a approuvé mercredi un nouveau projet de délégation de service public du transport aérien interinsulaire pour la desserte régulière de Ua Pou et Ua Huka. La durée de cette DSP est fixée à 44 mois à compter du 2 novembre 2022. 
Un nouvel appel à candidature doit être publié le 21 juin prochain, pour une phase de consultation ouverte jusqu’au 1er août. Le nouveau délégataire de service public prévoit d’être désigné le 29 septembre prochain.
Ce futur délégataire bénéficiera d’une compensation financière conformément aux dispositions du projet de loi du Pays relative à la contribution de continuité territoriale aérienne interinsulaire. La compensation financière est fixée pour un montant maximal forfaitaire par ligne déficitaire et ne couvre pas les risques d’exploitation.
Afin de ne pas grever les coûts d’exploitation de la délégation et de favoriser des tarifs plafonnés favorables tant au désenclavement des îles qu’au développement de l’industrie touristique, le texte adopté mercredi en conseil des ministres pour encadrer ce nouvel appel à candidature prévoit une l’interdiction pour le futur délégataire de service public de recourir à un amortissement de caducité, pour ses investissements. Reste que les futurs candidats ont tout intérêt à miser sur l’acquisition d’un bimoteur, à la lueur de l’échec de Tahiti Air Charter.

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​32 millions de Fcfp pour les agents de l’enquête Emploi 2022

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​32 millions de Fcfp pour les agents de l’enquête Emploi 2022
Tahiti, le 15 juin 2022 – Une subvention de 40 millions de Fcfp est accordée à l’ISPF pour l’édition 2022 de l’enquête Emploi. 80% de cette somme sont prévus pour la rétribution des agents de collecte et administratifs recrutés pour l’occasion. 
 
Le conseil des ministres a acté mercredi l’octroi d’une subvention de fonctionnement de 40 millions de Fcfp en faveur de l’ISPF pour financer les dépenses liées à l’édition 2022 de l’enquête Emploi.
Sur cette enveloppe, 80% des dépenses prévisionnelles sont réservées au recrutement de personnels de collectes et administratifs, pour un montant d’environ 32,1 millions de Fcfp. Les frais de déplacements des agents de collectes (location de véhicules, frais de transports par avion, bateau, indemnités de mission etc.) pour un montant de 3,4 millions de Fcfp. Le reste de l’aicde publique étant réservée aux frais de fonctionnement courant et de médiatisation.
Une enquête emploi est menée chaque année par l’Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF) depuis 2018. Cette photographie statistique permet dde recueillir des données complètes et récentes sur le marché du travail. Ces enquêteurs sont mobilisés pendant six mois pour interroger 3 900 ménages sur le territoire. De 2019 à 2021, cette enquête avait pour périmètre l’archipel de la Société ainsi qu’un autre archipel (les Marquises en 2019, les Tuamotu-Gambier en 2020 et les Australes en 2021). De cette façon, sur 3 années, l’ensemble des archipels a été couvert.
L’édition 2022 prévoit de s’intéresser aux îles de la Société ainsi qu’à l’archipel des Marquises (Nuku Hiva et Hiva oa).

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Fei Pi et Central à une victoire du titre

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Fei Pi et Central à une victoire du titre
Tahiti, le 16 juin 2022 – Grâce à une grosse entame de match, Fei Pi a remporté, mercredi, le match 2 des finales dame face à JT sur le score de 61-51. Les joueuses de Arue ne sont plus qu'à un succès du titre.  Tout comme les basketteurs de Central qui se sont imposés également, mercredi, dans le match 2 des finales Challenger face à Excelsior B (75-70). 

Fei Pi, chez les dames, et Central en Challenger ont signé, mercredi à Fautaua, leur deuxième victoire en deux matchs lors des finales. Tout d'abord, les joueuses de Arue ont une nouvelle fois dominé leurs homologues de JT sur le score de 61-51. Un succès qui s'est notamment dessiné en première mi-temps et une grosse entame de match des coéquipières de Maea Lextreyt. Elodie Oestreicher entre autre, a mis son équipe sur bon rails avec 11 de ses 19 points inscrits en première période. A la pause Fei Pi menait déjà 48-27.  Après la pause, la partie a été plus hachée. Mais JT partait de trop loin pour espérer rattraper son retard. Au final c'est une deuxième victoire pour Fei Pi qui n'est plus qu'à un succès du titre. 

En Challenger, ensuite, Central se rapproche aussi du sacre après avoir dominé l'équipe d'Excelsior B sur le score de 75-70. Après un premier quart-temps équilibré, les joueurs de la Mission ont connu un passage à vide dans le quart pour pointer à 17 points des Centraliens à la mi-temps (52-35). Un sursaut d'orgueil d'Excelsior en deuxième période  permettra à Exlcesior de recoller au score, mais à l'arrivée c'était donc une nouvelle victoire pour Central qui pouvait une nouvelle compter sur son duo Willy Taaroa (21 points) et Bryan Tautu-Tixier (19 points).  

Le match 3 des finales dame et Challenger se joueront vendredi à Fautaua. 

Teimiri Hunter en stage à la FIBA
Fei Pi et Central à une victoire du titre
La responsable des compétitions de la fédération tahitienne de basket-ball, Teimiri Hunter, s'envole ce jeudi soir pour Dubai, où se tiendra pendant cinq jours un séminaire de la FIBA, la fédé internationale de basket-ball. La Tahitienne fait partie d'un groupe restreint de 15 personnes sélectionnées à travers la planète pour prendre part au séminaire FIBA World Competition Women. 

"Ca va se passer en deux temps avec une partie sur le coaching. Et la seconde partie sur l'organisation d'événements et de compétition. Je verrai toutes les coulisses", indique Hunter. "Ce séminaire et cette formation évidemment servir au basket-ball tahitien notamment dans l'optique de l'organisation des Jeux de 2027."  

A noter également que la jeune femme participera également activement à la prochaine Coupe du monde féminine de basket-ball en Australie en septembre prochain. 

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Investissements : Un délai Covid pour les communes

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Investissements : Un délai Covid pour les communes
Tahiti, le 16 juin  2022 – Le Cesec a examiné mercredi un projet de loi du Pays qui prévoit la prorogation de six mois du délai accordé aux communes bénéficiaires de l’aide publique pour la réalisation de leurs projets d'investissements. Si l’institution estime que le texte “va dans le bon sens”, elle craint que les communes utilisent ce délai comme une aubaine.
 
Le  Cesec a examiné mercredi un projet de loi du Pays qui prévoit, à titre exceptionnel, de proroger de six mois les délais de validité des aides financières accordées par le Pays aux communes pour la réalisation de leurs projets d'investissements, en leur accordant notamment 18 mois au lieu de 12 actuellement requis par la réglementation pour la réalisation des travaux. Ce texte entend prendre en compte les retards d'acheminement et de livraison des équipements et matériaux importés, conséquences de la crise sanitaire et du contexte international. À fin avril 2022, 174 arrêtés gouvernementaux d'octrois financiers pour des investissements communaux sont susceptibles d'être impactés par de tels retards d'acheminent et de livraison de matériaux. En outre, les demandes de financement communales actuellement en cours d'instruction pourraient de même être sujettes à la même problématique, dès lors qu'aucune visibilité n'est acquise quant à la sortie de crise.
Saisi pour avis, le Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec) a rendu, mercredi, un avis non qualifié sur ce projet de texte. S’il considère que ce projet d’assouplissement règlementaire “va dans le bon sens et qu’il peut être nécessaire pour les communes (…) de bénéficier de cette nouvelle prorogation”, il met cependant en garde sur un éventuel risque que les communes utilisent ce délai comme une aubaine. Le Cesec insiste aussi sur l'importance des contrôles et de l'encadrement pour “éviter tout favoritisme et comportements électoralistes” dans la procédure d'octroi des concours financiers et techniques au communes.
 
D'autre part, l’institution regrette que le texte n'aborde pas la hausse exceptionnelle des prix, et “la perturbation brutale” à laquelle sont confrontées les entreprises titulaires des marchés publics avec les communes. Les représentants de la société civile recommandent ainsi au Pays de se saisir de cette question et d'engager des concertations avec tous les acteurs concernés, afin de “définir un plan de mesures d'urgence adaptées et de compléter la réglementation en conséquence”. Dans ce contexte, ils préconisent, plus généralement, de prévoir les conditions et modalités de mécanismes de révision des prix dans les marchés publics passés entre les communes et les entreprises. Ainsi, ils recommandent notamment de “prévoir des indices de prix adaptés afin de pouvoir indexer les contrats” et une meilleure prise en compte des perturbations économiques.

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Résidence Teavaava : 32 logements OPH à Tautira en 2024

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Résidence Teavaava : 32 logements OPH à Tautira en 2024
Tahiti, le 16 juin 2022 – La première pierre de la résidence Teavaava a été posée mardi à Tautira. Dès 2024, 32 logements y seront proposés à la location pour des familles dont les revenus ne dépassent pas deux Smig. L'opération, cofinancée par le Pays et l'État représente un coût  total d'un peu plus d'un milliard de francs.
 
La première pierre de la résidence Teavaava, qui se situera à Tautira, a été posée mardi, comme l'a annoncé la présidence dans un communiqué jeudi. La cérémonie s'est déroulée en présence du président Édouard Fritch, du vice-président et ministre du Logement, Jean-Christophe Bouissou, ainsi que d'une délégation d’élus composée de membres du gouvernement, de l’assemblée et des tāvana de Taiarapu-Est et Tautira. 
 
Sur un terrain de 13 500 m2, la future résidence proposera huit F3, seize F4 et huit F5, soit 32 logements avec jardin privatif, destinés à être loués à des familles dont le revenu mensuel n'excède pas deux Smig. Comme le précise le Pays, l'opération privilégie le "mieux vivre ensemble et le confort de vie des futurs locataires" tout en alliant économie d'énergie et durabilité des constructions. La résidence comportera une aire de jeux et un local associatif.
 
Le chantier va  mobiliser onze entreprises du bâtiment et concerne 60 emplois. Les travaux devraient s'achever en février 2024. Cofinancé par l'État et le Pays dans le cadre du contrat de développement et de transformation 2021, le projet représente un montant d'environ 1, 1 milliard de Fcfp. Le Pays a financé le foncier à hauteur de 118, 5 millions et les études pour un montant de 45 millions. Les travaux, représentant un total de 935 millions, seront financés à parts égales par l’État et le Pays.

Résidence Teavaava : 32 logements OPH à Tautira en 2024

Résidence Teavaava : 32 logements OPH à Tautira en 2024

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Millimages pour dire la beauté fragile des récifs

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Millimages pour dire la beauté fragile des récifs
Tahiti, le 16 juin 2022 – L’IRCP renouvelle cette année son concours de photographies sous-marines, pour sensibiliser à la beauté fragile des récifs coralliens. Deux expositions sont prévues à Tahiti et Moorea.

Sensibiliser le grand public à la beauté des milieux coralliens de Polynésie française. Tel est l'objectif du concours de photographies sous-marines "Millimages de récifs" organisé par l'Institut des récifs coralliens du Pacifique (IRCP). En partenariat avec l’écomusée Te Fare Natura (TFN) de Moorea et le CRIOBE, sous le marrainage de la photographe et réalisatrice Marie-Hélène Villierme, le concours est ouvert depuis le 13 juin. Les inscriptions seront closes le 15 octobre 2022. Les lauréats participeront à deux expositions à Tahiti et à Moorea.

Ce concours est ouvert à tous les résidents de Polynésie française, quels que soient leur âge et leur expérience. Les participants peuvent soumettre jusqu'à trois photos dans les catégories proposées : la catégorie “aire marine protégée”, réservée au moins de 18 ans pour permettre aux plus jeunes de transmettre leur vision de ces zones particulières ; la catégorie “face à face”, pour challenger les photographes sous-marins les plus aguerris ; et enfin la catégorie libre, ouverte au grand public, pour permettre à tous de faire découvrir la beauté des récifs coralliens du fenua.

Les candidats bénéficieront de trois types de sélection. Un jury, présidé par Maina Sage et composé de photographes professionnels, d'artistes et de personnalités, sélectionnera 15 lauréats qui verront leur œuvre exposée. Un conseil culturel, présidé par Viri Taimana, sélectionnera quatre photos et les accompagnera d'un texte, en vue, là aussi, d'une exposition. Enfin, le public aura la possibilité de choisir, sur Instagram, la photo qu'il préfère dans chacune de ces trois catégories. 

Les lauréats se verront également offrir des lots fournis par les nombreux sponsors du concours, tels qu'un séjour à Fakarava, des plongées, des sorties en pirogue traditionnelle, des visites au Fare Natura ou des bons d’achat de matériel de plongée sous-marine.
Toutes les informations sur le concours Millimages de récifs à retrouver sur la page facebook dédiée à l'événement.

 

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​La justice annule l'interdiction de nourrir les chiens errants à Rangiroa

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​La justice annule l'interdiction de nourrir les chiens errants à Rangiroa
Tahiti, le 16 juin 2022 – Saisi par une association de protection des animaux, le tribunal administratif a annulé, le 14 juin dernier, un arrêté pris par la commune de Rangiroa relatif à l'interdiction de nourrir des chiens errants. La juridiction a notamment estimé que la commune n'avait pas établi l'"existence d'un risque d'atteinte nécessitant de sauvegarder l'hygiène publique par une telle mesure".
 
Le tribunal administratif de la Polynésie française a annulé, mardi, un arrêté pris par la commune de Rangiroa le 21 septembre dernier pour interdire le nourrissage des chiens errants. La commune avait pris cet arrêté en le fondant notamment sur la "multiplication des incidents causés aux personnes par des chiens en divagation et sur la nécessité de sauvegarder l'hygiène publique". Le tribunal administratif  avait été saisi par l'association Sos animaux atoll Rangiroa en novembre dernier afin de faire annuler cet arrêté au motif que l'"interdiction édictée" était "générale et absolue dans le temps et dans l'espace de la commune" et qu'elle était "disproportionnée". Elle avait également soutenu que la commune ne justifiait pas de "problèmes qu'elle rencontrerait sur son sol du fait de nourrissage d'animaux errants".
 
Dans sa décision rendue mardi, le tribunal administratif a conclu à l'annulation de l'arrêt litigieux. Il a estimé, d'une part, qu'en "ne versant au dossier aucun document, la commune de Rangiroa n'établit pas l'existence d'incidents ou d'un risque de trouble à l'ordre public qui serait causé aux personnes résidents aux villages d'Avatoru, de Tiputa, d'Otepipi ou dans les îles de Makatea ou de Tikehau". D'autre part, le tribunal a relevé que, "dans le même sens, en ne versant au dossier aucun document relatif à une atteinte à l'hygiène publique, la commune n'établit pas l'existence d'un risque d'atteinte à la salubrité publique nécessitant de sauvegarder l'hygiène publique par une telle mesure".
 
Aucun fait établi
 
Enfin, le tribunal administratif a considéré que si l'article 2 de l'arrêté attaqué dispose que le "nourrissage d'animaux errants est strictement interdit", il "ressort des pièces du dossier que cette mesure d'interdiction, qui n'est pas limitée à la voie publique ou aux lieux accessibles au public et qui comporte ainsi une interdiction générale et absolue", était "disproportionnée au regard de l'objectif de protection de sécurité et de la salubrité publique poursuivi".
 
Considérant donc que cet arrêté ne reposait sur "aucun fait matériellement établi" et qu'il était entaché d'illégalité, le tribunal administratif l'a annulé. Il a également condamné la commune à verser 150 000 Fcfp à Sos animaux atoll Rangiroa, une association qui a notamment pour objet la stérilisation gratuite des chiens errants ainsi que la dispense de "soins gratuits nécessaires à leur survie".
 

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Second tour, mode d’emploi

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Second tour, mode d’emploi
Tahiti, le 16 juin 2022 – Ce samedi, les électeurs polynésiens sont appelés à élire les trois députés qui les représenteront à l'Assemblée nationale. Panorama de ce second tour de scrutin des législatives en Polynésie française.

La Polynésie doit désigner trois députés qui siègeront pour les cinq prochaines années dans l'hémicycle du Palais Bourbon à Paris. C'est donc en réalité une triple élection qui a lieu ce samedi 18 juin. Aucun candidat n'a reçu suffisamment de suffrages pour être élu dès le premier tour. Aucun candidat arrivé en troisième position n'a rempli les critères permettant de se maintenir au second tour. Les trois circonscriptions de Polynésie française présenteront donc trois duels au deuxième tour. À chaque fois un représentant du Tapura sera opposé à un candidat du Tavini.

Dans la première circonscription qui regroupe les communes d'Arue, Pirae, Papeete, Moorea-Maiao, ainsi que toutes les communes des Tuamotu-Gambier et des Marquises, les électeurs devront départager Nicole Bouteau, du Tapura et Tematai Le Gayic, pour le Tavini.

Dans la deuxième circonscription, qui regroupe Mahina, Hitia'a o te Ra, Taiarapu-Est et Taiarapu-Ouest, Teva i Uta, Papara et Paea, ainsi que les Australes, c'est Tepuaraurii Teriitahi du Tapura qui sera opposée au deuxième tour à Steve Chailloux, du Tavini.

Dans la troisième circonscription qui regroupe les communes des îles Sous-le-Vent, ainsi que Punaauia et Faa'a à Tahiti, s'opposeront Moetai Brotherson, du Tavini, le seul député polynésien sortant encore en position d'être réélu, et Tuterai Tumahai, pour le Tapura.

Prime au plus vieux

Pas de savants calculs pour déterminer le vainqueur à l'issu de ce second tour de scrutin. Celui des deux candidats qui obtient le plus grand nombre de voix remportera l'élection dans chaque circonscription et aura le droit de siéger jusqu’en 2027 à l'Assemblée nationale. En cas d'égalité la loi électorale prévoit que le plus âgé l’emporte.

Des élus vite en fonction

La fin du mandat de l'Assemblée élue en 2017 est fixée au 21 juin 2022. Les députés nouvellement élus ou réélus pourront siéger dans l’hémicycle dès le 28 juin, notamment pour élire le président de l’Assemblée nationale. Les trois élus décolleront dès ce dimanche 19 juin vers la capitale française pour prendre au plus vite leurs marques au Palais Bourbon.

Une élection sur la réserve

Une période de réserve électorale est imposée la veille de l'élection. Les candidats, les partis politiques, les institutions et les médias doivent s'abstenir de diffuser les sondages et plus globalement toute information pouvant influencer le vote. Cette réserve s'ouvre donc vendredi 17 juin à zéro heure, et se poursuit jusqu'à la fermeture des derniers bureaux de vote, soit samedi 18 juin à 20 heures, en Polynésie française. Les défilés de drapeaux ou la distribution de tracs sont également interdits le jour du vote.

C'est en raison de cette réserve que les médias ne peuvent pas diffuser les premiers résultats avant 20 heures. C'est pour cette même raison que nous ne pouvons pas publier dans le journal de ce vendredi les consignes de vote que certains candidats malheureux du premier tour, en panne de réveil, nous ont fait parvenir dans la journée de jeudi.

Quand peut-on voter ?

Les 250 bureaux de vote des trois circonscriptions de Polynésie française ouvrent à 8 heures pour le deuxième tour de l'élection législative. Mais les horaires de fermeture varient.  Vingt-et-une communes fermeront leur bureau à 18 heures. 25 à 19 heures : Arue, Hitia'a o te Ra, Mahina, Moorea-Maiao, Paea, Papara, Papeete, Pirae, Taiarapu-Est et Taiarapu-Ouest, Teva i Uta, Bora Bora, Huahine, Maupiti, Taha'a, Taputapuatea, Tumara'a, Uturoa, Rimatara, Rurutu, Tubuai, Nuku Hiva, Ua Pou, Hiva Oa et Rikitea. Et deux communes fermeront leurs bureaux à 20 heures : Faa'a et Punaauia dans la troisième circonscription.

Les premiers résultats à 20 heures

Comme expliqué plus haut, les résultats ne pouvant être diffusés avant la fermeture du dernier bureau, samedi, les premiers tomberont dès la fin de cette période de réserve, à commencer par ceux des bureaux ayant fermé à 18 heures. Les derniers résultats à être rendu publics, ceux de Faa'a et Punaauia, seront probablement connus vers 22 heures ou 23 heures. Quant aux résultats définitifs, ils seront proclamés dimanche 19 juin par le haut-commissaire.

Une participation à la hausse au deuxième tour ?

Traditionnellement, la participation au deuxième tour des législatives en Polynésie française est légèrement supérieure à celle du premier tour. En 2017, elle avait gagné environ cinq points entre les deux tours, passant de 42,07 % à 47,21%. En 2012, l'écart était de six points Cependant, un éventuel rebond ne masquera pas le faible intérêt de la population pour cette élection. En baisse depuis 2007, la participation semble se stabiliser à un niveau bas . Elle atteignait 42.16% au premier tour, le 4 juin dernier.
 

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Troisième retouche sur le budget du Pays

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Troisième retouche sur le budget du Pays
Tahiti, le 16 juin 2022 - Pour la troisième fois depuis son adoption fin décembre 2021, le budget du Pays va être modifié, signe d’une nécessité d’ajuster continuellement l’action publique aux conséquences de la crise actuelle.
 
En décembre 2020, le ministre de l’Économie et des finances avait présenté le budget 2021 de la collectivité en évoquant, face aux incertitudes économiques et sanitaires "une stratégie de la ligne de crête" avec l’obligation pour l’action publique de "s’adapter en cours d’année" par l’adoption de collectifs budgétaires "autant que nécessaire". Un an plus tard, le 2 décembre dernier, il était absent lors de l’adoption du budget 2022 du Pays. Il n’avait donc pu évoquer un éventuel changement de stratégie. Cependant, avec la transmission à l’Assemblée de Polynésie française d’un troisième collectif budgétaire depuis décembre 2021, le Pays semble être toujours sur cette même ligne de crête.
 
La chère lutte contre la vie chère
 
11,4 milliards de Fcfp de dépense de fonctionnement sont ainsi ajoutés dont plus de la moitié –6,3 milliards FCFP– sont consacrés au plan de sauvegarde du pouvoir d’achat. Le collectif budgétaire vise notamment à rééquilibrer le fonds de régulation du prix des hydrocarbures (FRPH) largement sollicité dans le cadre de la politique du maintien à la pompe du prix des carburants. Le projet de délibération qui sera soumis aux représentants jeudi prochain prévoit à cet égard d’abonder le FRPH pour l’équilibrer et ainsi compenser l’impact de l’augmentation et du maintien du prix du pétrole qui flirte de nouveau avec les 120 dollars le baril. Même cause et même conséquence pour le prix de la baguette. Une enveloppe de 500 millions de Fcfp est inscrite au titre du soutien du prix de la farine d’appel d’offre. Les exportations de blé de Russie et d’Ukraine sont en effet bloquées et l’Inde, deuxième pays exportateur, connait des épisodes de sécheresse. Les cours du blé ont ainsi explosés. Le dispositif de soutien du prix, déjà en place, nécessite ainsi un demi-milliard de crédits supplémentaires pour rendre le prix de la farine abordable pour les boulangers. Parallèlement, le rapport de présentation précise qu'"il est proposé d’élargir la liste des produits de première nécessité (PPN) et d’étendre une liste de PPN uniquement pour les îles autres que Tahiti et Moorea pour un coût de 600 millions de Fcfp".
 
Redéploiements sur les investissements
 
Pour financer ces dépenses de fonctionnement, le Pays a décidé de puiser abondamment dans ses réserves ce qui n’est pas le cas concernant les dépenses d’investissement. Pour financer ces projets, le collectif opte plutôt pour un redéploiement des crédits sur une section "déjà dotée de plus de 64 milliards de Fcfp". Un redéploiement dont le futur Institut du Cancer fait les frais, l’autorisation de programme passant de 500 à 30 millions, ou encore la rénovation du collège de Makemo dont les crédits prévus passent de 300 millions à 0. Des subventions supplémentaires de l’État sont également prévues. Avec la rétrocession des aérodromes de Bora Bora, Raiatea et Rangiroa, l’État s’était engagé à contribuer au financement des travaux de resurfaçage et de mise aux normes pour permettre la continuité de l’exploitation des pistes. Un engagement qui se chiffrera dorénavant dans le budget 2022 du Pays par une recette de 745,4 millions.
 
Déjà un milliard de Fcfp programmés pour les JO 2024
 
Les investissements pour recevoir les Jeux olympiques trouvent une première réalité chiffrée. En novembre dernier, le comité d’organisation des jeux olympiques (COJO) de Paris en 2024 était venu sur Tahiti apporter des garanties à la Polynésie sur l’impact de l’épreuve. La représentante du COJO, Anne Murac, avait alors indiqué que "les Jeux vont s'adapter au site, et non l'inverse" afin de laisser "l'empreinte la plus minime qui soit". Quelque six mois plus tard, le collectif budgétaire présenté devant les représentants à l’APF prévoit le financement, au travers de plusieurs autorisations de programme, de nombreux aménagements spécifiques à l’épreuve qui doit se tenir du 27 au 30 juillet 2024 selon le calendrier officiel. L’empreinte budgétaire ne sera pas minime. Pour l’aménagement du Domaine Rose, il est ainsi prévu des subventions à l’IJSPF de 200 millions pour la viabilisation et de 450 millions pour la réalisation des voiries et accès routiers. 275 millions sont désormais inscrits pour la réalisation de la base de vie des sports et du staff. À cela s’ajoutent 60 millions pour les travaux de réalisation de la tour d’arbitrage et une subvention de 28 millions pour Secosud pour la réalisation de l’alimentation électrique du site des JO. Un peu plus d’un milliard de Fcfp donc pour ces aménagements directs. Mais d’autres dépenses pour permettre la réception de l’épreuve pendant ces trois jours doivent également être intégrées comme l’aménagement de la pointe Riri à Vairao (375 millions) pour la mise en place des navettes maritimes destinées à desservir le site olympique. Désormais financés, ces chantiers doivent encore être lancés et achevés dans les délais.
 

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Te Vai-ete 'api : La première pierre (de Sisyphe)

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Te Vai-ete 'api : La première pierre (de Sisyphe)
Tahiti, le 16 juin 2022 – La première pierre du futur centre d'accueil des personnes à la rue Te Vai-ete 'api a été officiellement posée jeudi matin sur le chantier de Mamao, sans responsables politiques mais en présence des contributeurs du projet et des bénévoles de l'ancien Te Vai-ete. Un futur centre qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, le Père Christophe assumant "tenir à mettre sur la place publique" les aléas administratifs rencontrés depuis 2019 sur ce projet pour lequel "tout le monde n'est pas favorable".
 
C'est une cérémonie relativement intimiste qui s'est déroulée jeudi matin derrière le parc expo de Mamao, sur le chantier du futur centre d'accueil des "personnes à la rue" –le Père Christophe n'aime pas le terme de SDF– Te Vai-ete 'api. Un centre qui doit sortir de terre mi-2023 pour remplacer l'ancien Te Vai-ete de Vaininiore, qui a fermé ses portes depuis le premier confinement début 2020. La cérémonie dirigée par le Père Cottenceau et le Père Christophe a consisté pour l'heure à la pose symbolique de la première pierre d'un chantier qui a déjà beaucoup fait parler de lui depuis le lancement du projet en 2019. À l'époque, le Père Christophe, vicaire-coopérateur de la cathédrale de Papeete et gestionnaire du centre, avait mis les autorités face à leurs responsabilités en les alertant sur l'urgence d'une réflexion sur l'avenir de son centre d'accueil de jour des sans-abris. Un centre non-conforme aux normes de sécurité et sanitaires, exigu et aux missions dispersées entre le presbytère et Vaininiore.
 
30 ans après…
 
Créé en 1994 sous l'impulsion du Secours catholique, le centre d'accueil Te Vai-ete est passé en 30 ans d'une cuisine-salle à manger pour servir des repas aux sans-abris à une structure toujours plus élaborée –et surtout plus fréquentée– proposant douches, lessives et même accompagnement à l'emploi, assistance administrative et judiciaire, redistribution des dons ou encore aide médicale… Et dans la première pierre posée jeudi matin à Mamao, le Père Christophe a inséré symboliquement un tube en PVC renfermant "tout l'historique du projet depuis le commencement il y a presque 30 ans jusqu'à aujourd'hui", ainsi que d'autres informations. "On a mis également la liste de tous les contributeurs qui, depuis le 21 avril 2019, ont donné de 500 à 1 000 Fcfp, même des tōta, et jusqu'à 20 millions de Fcfp et plus pour certains", détaille le Père Christophe. "Et puis on a aussi mis une petite clé USB, je ne sais pas si elle tiendra dans le temps, dans laquelle on a voulu mettre le clip qui a été monté pour ce projet par un collectif d'artistes du Pays."
 
En trois ans, la structure a récolté 105 millions de Fcfp de dons, sur un financement estimé à 255 millions. "On a encore besoin de 150 millions. Mais ça vient, il ne faut pas s'en faire", a de nouveau tenu à rassurer l'homme de foi. Et si aucun élu ou responsable de l'administration n'était présent jeudi matin, c'est à la fois en raison du devoir de réserve électorale qui s'imposera dès ce vendredi aux partis politiques en raison des élections législatives et par choix délibéré du Père Christophe. "C'est vrai qu'on l'a fait un peu exprès. On voulait que ce soient vraiment les acteurs de ce projet. Depuis le commencement, on a voulu que ce projet soit vraiment purement porté par des personnes qui veulent vraiment s'engager", explique-t-il. "La raison fondamentale, c'est que tout le monde n'est pas favorable au projet. En faisant appel aux dons, que ce soit dans l'église et dans la société civile, ne participent à ce projet que ceux qui veulent y participer. Parce que si on demande au Pays, ce sont des impôts. Ça veut dire que ceux qui veulent ou ne veulent pas sont contraints d'y participer."
 
"Manque de bonne volonté"
 
Mais qui veut donc du mal au Centre d'accueil des sans-abris ? Le constat d'un "manque de bonne volonté" de l'administration et des autorités du Pays était partagé jeudi matin par une bonne partie des bénévoles et contributeurs présents, mais la réponse exacte à cette question est pourtant restée en suspens chez la plupart des personnes interrogées. Il faut dire que les lenteurs administratives, l'indécision politique et les aléas techniques rencontrés au cours de ce projet –et abondamment relayés sur les réseaux sociaux par le Père Christophe– ont laissé un goût amer aux bénévoles. La pugnacité du Père Christophe sur le sujet est d'ailleurs parfaitement assumée par le vicaire. "Je tiens à mettre (ces problèmes) sur la place publique, parce que moi je n'ai jamais construit, mais avec l'architecte et les entreprises, je me rends compte que nous ne sommes pas un cas exceptionnel. Pratiquement tous les grands chantiers rencontrent ces problèmes."
 
Ces dernières années, le seul choix du site pour accueillir le futur centre n'a pas été une sinécure. La perspective d'installer une structure d'accueil de jour pour sans-abris en zone urbaine faisant souvent office de repoussoir, tant pour les autorités publiques que certains riverains privés eux-mêmes. Ajoutées à cela, les susceptibilités d'élus et responsables politiques à l'égard d'un projet sur lequel la puissance publique n'avait absolument pas la main ont participé à ce fameux "manque de bonne volonté". La litote n'étant évidemment pas anodine. Plus récemment, le Père Christophe était monté au créneau pour dénoncer la lenteur de l'octroi du permis de construire par l'administration. Et dernièrement, l'impossibilité d'accéder au chantier par le parc expo ou par l'école d'infirmière a muré le projet dans un nouvel imbroglio administratif… Une question pourtant en voie de règlement, confirmait jeudi matin l'un des architectes, également bénévoles du Centre Te Vai-ete, Éric Raffis.
 
"L'urgence" de disposer d'une telle structure est pourtant une réalité. "C'est une nécessité d'avoir un outil social comme celui-là", indiquait jeudi Éric Raffis, emboitant le pas du Père Christophe. "Ce n'est pas un projet qui va résoudre le problème des SDF, c'est juste un projet qui redonnera de la dignité et peut-être de la confiance à ces gens qui sont dans la détresse et qui ont besoin d'être aidés."
 

​Un centre et des bénévoles
Un rez-de-chaussée avec salle à manger, cuisine, dispensaire avec médecins et psychiatres, douches, machines à laver, petit bureau d'accueil et une salle polyvalente. Un étage complet destiné à quatre salles de formation pouvant chacune accueillir 20 personnes. Un espace de stockage des dons et aliments… Le futur Centre Te Vai-ete 'api concentrera l'ensemble des missions réparties entre l'ancien centre et le presbytère de la cathédrale de Papeete. Centre d'accueil de jour, il n'hébergera pas de sans-abris pour la nuit. Les tables peuvent accueillir jusqu'à 120 personnes, mais le presbytère en reçoit aujourd'hui 70 à 80. Comme pour Te Vai-ete, la structure fonctionnera uniquement avec des bénévoles. Une quarantaine jusqu'ici, parmi lesquels trois médecins et un psychiatre. Seul un partenariat avec le Sefi se poursuivra pour des groupes de personnes à la rue.
 

Père Christophe, vicaire-coopérateur de la cathédrale de Papeete : "Tous les gros chantiers rencontrent des obstacles de ce genre"
Te Vai-ete 'api : La première pierre (de Sisyphe)
Vous avez toujours des difficultés d'accès au chantier ?
 
"On a eu une réunion lundi. Déjà, on a réglé le problème immédiat qui était de transporter la grue qui est derrière moi. Ensuite, pour le passage, il semblerait qu'on ait trouvé une solution qui soit en dehors du terrain. Mais on attend la confirmation, parce que la mairie n'était pas à la réunion qui n'était pas prévue. Donc, on a sollicité la mairie dont on attend l'autorisation."
 
Vous semblez un peu usé par ces aléas administratifs qui retardent ce chantier ?
 
"Oui et non, ça dépend. Je tiens à les mettre sur la place publique, parce que moi je n'ai jamais construit, mais avec l'architecte et les entreprises, je me rends compte que nous ne sommes pas un cas exceptionnel. Pratiquement tous les grands chantiers rencontrent ces problèmes. Un permis de construire, ça peut aller jusqu'à un an et demi pour l'obtenir. Le gros œuvre, on m'a dit : je suis jaloux parce que toi tu l'as eu en quatre mois. Je trouvais que c'était déjà long. Eh bien, il paraît que non. Donc, c'est vrai que c'est beaucoup d'aléas. Je les découvre parce que je n'ai jamais construit. Mais je découvre aussi que je ne suis pas seul. Que pratiquement tous les gros chantiers rencontrent des obstacles de ce genre."
 
De quand date ce projet exactement ?
 
"Le premier don a commencé le 21 avril 2019. On a donc lancé ce projet début 2019 avec son idée, puis la recherche d'un terrain, la réflexion sur ce à quoi allait ressembler le projet. Ça a commencé sur un coin de table à Te Vai-ete. Je disais tout à l'heure qu'Éric, l'architecte, venait comme bénévole. Et puis je lui ai dit un jour qu'on devait penser à déménager et je lui ai demandé s'il pouvait faire un croquis. On a fait ce croquis sur un coin de table avec quelqu'un qui avait un logiciel. C'est comme ça que ça s'est monté. Les gens font le contraire, mais nous on a fait le bâtiment et ensuite on a cherché le terrain où on pouvait caser le bâtiment. C'était un peu la galère parce que l'église n'a plus de terre au cœur de la ville, donc il fallait absolument qu'on aille auprès du Pays parce que c'est le seul qui a des terres. Donc ici on est sur un terrain du Pays, qui nous est loué d'une façon symbolique pour 80 000 Fcfp par an."
 
Quand le centre sortira-t-il de terre ?
 
"En principe, c'est pour le mois de mai-juin l'année prochaine."
 
Il y a urgence à mettre en place cette structure ?
 
"Oui, c'est urgent parce qu'il faut donner des conditions qui soient dignes. Actuellement, chez moi, ils ne peuvent prendre une douche que dans la cour. C'est une douche de plage. Le repas on le fait dans la cour. Il y a une question de dignité. L'idée du projet c'est vraiment de redonner une dignité aux personnes. C'est pour ça que j'essaie –et je me plante moi aussi parfois– de ne pas parler de SDF mais de 'personnes à la rue'. Ce sont d'abord des personnes. Donc, une dignité c'est d'abord de pouvoir manger. Mais c'est ensuite de pouvoir se laver, d'être dans un lieu. Ce ne sera pas un lieu de luxe, ce ne sera pas le Hilton ou Tetiaroa. Mais ce sera propre. Ce sera digne. Ils pourront manger à table. À l'accueil Te Vai-ete qu'on avait avant, c'était spartiate mais il y avait des tables et ils y mangeaient. Aujourd'hui, on ne peut plus les faire manger à table parce qu'on est au presbytère. Eh bien on voit bien que les rapports entre eux ne sont pas les mêmes. Et il ne faut pas que ça dure, parce qu'il y a un travail de vie en société, participer à faire la vaisselle ou passer la serpillière…"
 

​Éric Raffis, architecte : "Beaucoup de temps de perdu"
Te Vai-ete 'api : La première pierre (de Sisyphe)
À en croire les déclarations du Père Christophe ces derniers mois, ça n'a visiblement pas été un projet et un chantier faciles ?
 
"Ça n'a pas été un projet compliqué, sauf qu'on est face à des difficultés que l'on connaît quand on veut mettre en place quelque chose… L'accès au chantier, ça a avancé. Mais c'est beaucoup de temps de perdu. On a perdu deux semaines parce qu'on n'a pas l'accès qui devrait être obligatoire, parce que c'est une parcelle territoriale. C'est en cours de règlement. On a trouvé un compromis. Je n'ai pas encore la réponse définitive, mais ça devrait le faire."
 
Ce sont des difficultés inhérentes à tous les chantiers ou particulières sur celui-ci ?
 
"Il a une particularité ce chantier, parce que c'est un terrain qui a été donné, enfin loué, par le territoire. C'était une parcelle destinée théoriquement au développement des projets du ministère de la Santé. Le problème, c'est qu'on a pris un bout de ce terrain. Ce n'était pas forcément un projet souhaité par tout le monde. Mais aujourd'hui, il faut avancer et faire les choses. C'est une nécessité d'avoir un outil social comme celui-là. Ce n'est pas un projet qui va résoudre le problème des SDF, c'est juste un projet qui redonnera de la dignité et peut-être de la confiance à ces gens qui sont dans la détresse et qui ont besoin d'être aidés."
 
Les retards de permis de construire, les problèmes d'électricité et d'accès au chantier… Ce sont des problématiques plus récurrentes aujourd'hui ?
 
"Oui, ça devient de plus en plus compliqué parce que les règles sont de plus en plus compliquées. Aujourd'hui, les gens vont plus facilement aller se plaindre en justice. Donc tout le monde se couvre et ça devient plus compliqué. C'est vrai."
 

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Dadju le 1er octobre à To’atā

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Dadju le 1er octobre à To’atā
TAHITI, le 16 juin 2022 - Auteur, compositeur et interprète, Dadju chante l’amour aux rythmes de la rumba congolaise, Urban Pop/R&B. Sa musique, engagée, résonnera place To’atā le 1er octobre. L'artiste présentera son nouvel album Cullinan sorti en mai 2022.

Il est né Dadju Djuna Nsungula, mais a pris pour nom de scène Dadju. Auteur, compositeur et interprète, il a démarré sa carrière en duo en 2012 avec l’album Indéfini. Parmi les titres, la chanson Aime-moi demain est devenue single d’or. En 2016, il démarre avec succès une carrière en solo. Son single, Reine, est alors certifié single de diamant. Il sort l’année suivante l’album Gentleman 2.0.

Dadju est un phénomène de la scène française, élu "révélation française de l’année" en 2018 lors des NRJ Music Awards. Ses deux premiers albums sont certifiés de diamant avec plus d’un million cinq cent mille albums vendus et plus de 66 singles certifiés (10 de diamant, 16 de Platine et 40 Or). En 2022, il a sorti son troisième album Cullinan.

Il propose une musique aux rythmes de la rumba congolaise, aux textes engagés. L’artiste vient en aide aux femmes victimes de violences, prend position contre le racisme. Dans Dis-moi par exemple, il est question de racisme et de justice. Les mots font écho aux nombreuses affaires de violences policières et de racisme en 2020.

Chanteur et acteur


Le franco-congolais Dadju baigne dans la musique depuis son plus jeune âge. Son grand-père était musicien, son père chanteur dans la troupe Viva la Musica de papa Wemba, sa mère lui a fait découvrir les chants traditionnels subsahariens. Il a suivi les traces de son frère Gims, accompagnant ce dernier en studio.

Depuis peu, Dadju est aussi acteur. Il apparait ainsi dans le long métrage de Nils Tavernier, "Ima", avec Karidja Touré, dans lequel il interprète le rôle d'un chanteur à succès.

Pratique

Le 1er octobre à To’atā, à 19h30.
Tarif : à partir de 5 000 Fcfp.
Billets en vente dans les magasins carrefour, radio 1 et en ligne
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"Le Passage du cyclone", un livre hommage à Tahiti

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TAHITI, le 16 juin 2022 - Jennifer Lesieur signe un roman intitulé Passage du cyclone paru aux éditions Stock. Inspiré des quatre années passées en Polynésie alors qu'elle était encore adolescente, cet ouvrage met à mal les clichés et rend hommage aux Tahitiens et surtout aux Tahitiennes.

Pourquoi avoir voulu rédiger ce roman ? Vous avez, avant cela, signé plusieurs ouvrages, qu'est-ce qui vous a poussé à écrire Passage du cyclone ?
"Je savais depuis longtemps que j’allais écrire un jour sur la Polynésie, sans savoir sous quelle forme. De plus, c’est un thème très rarement abordé en littérature contemporaine. Mon éditrice, chez Stock, me poussait à franchir le cap du roman ; au début, je ne m’en sentais pas capable car je n’ai pas d’imagination. C’est pour ça que j’écris des biographies, ou des récits basés sur mes enquêtes de terrain. Je lui avais alors raconté les grandes lignes de ce que j’avais vu et vécu à l’époque, et mon éditrice m’a encouragée à écrire tout cela, mais du point de vue de la gamine que j’étais alors. Ça m’a permis d’avoir le recul et la liberté que permettent la fiction, tout en racontant des faits réels, que je n’ai (presque) pas eu à inventer."

Quand avez-vous vécu à Tahiti et combien de temps ?
"J’ai vécu à Tahiti de 1988 à 1992. C’est relativement court, mais 4 ans comptent double à l’âge que j’avais alors, avec ce moment ténu, crucial, de la pré-adolescence. La gamine de 10 ans qui a découvert l’île était assez différente de l’ado de 14 ans qui l’a quittée ! Retourner en métropole a été un arrachement, et j’en aurais encore plus souffert si on m’avait dit à l’époque que je n’y retournerais pas avant… 16 longues années. Depuis, j’ai effectué quatre séjours, d’abord en famille, pour un émouvant pèlerinage, puis accompagnée d’êtres chers à qui je tenais à faire partager mon amour du Fenua."

Que gardez-vous de la Polynésie à titre personnel ? Comment votre séjour ici vous a-t-il marquée ?
"Ces années tahitiennes ont été fondamentales dans ma vie. Elles m’ont façonnée, rendue hypersensible aux odeurs, aux couleurs, aux sons. Grandir à Tahiti a fait que je me suis toujours sentie, depuis, en léger décalage par rapport à la vie en métropole. J’ai un peu gardé le côté 'aita pe'a pe'a', et je sais très bien distinguer le fiu de la banale flemme ! Plus sérieusement, ce qui m’a le plus marquée en Polynésie, c’est sans aucun doute ses habitants. J’aime sans réserve ce peuple si souriant, si courageux, si généreux : Je n’ai jamais trouvé ailleurs une telle gentillesse désintéressée. Alors que derrière les sourires se cachent parfois –souvent– des souffrances, des malheurs. Aujourd’hui encore, entendre quelqu’un parler avec l’accent tahitien me serre le cœur. C’est comme si je respirais une fleur de tiare : Je suis immédiatement transportée aux antipodes, et je redeviens la gamine de 13 ans de mon roman."

Le regard posé sur la société polynésienne est celui d'une adolescente, toutefois ce regard prend de la hauteur au fil des pages, comment l'avez-vous nourri pour y parvenir ?
"En puisant dans différentes sources : certaines, intangibles, comme ma mémoire, qui reste très vive concernant cette période. D’autres, plus concrètes, consistent en de nombreuses coupures de presse que ma famille et moi avions collectées à l’époque. Les albums photo et mes journaux intimes d’alors m’ont également aidée à retrouver mon regard d’ado et des détails qui m’échappaient. J’ai approfondi les thèmes plus « adultes » par la lecture d’essais sur la société polynésienne, dont La domination des femmes à Tahiti de Patrick Cerf, et Tahiti Côté montagne de Marc Cizeron et Marianne Hienly. Sans oublier mes longues conversations avec mes contacts sur place : amis, mais aussi médecins, enseignants, psychologues."

Quel(s) message(s) avez-vous souhaité passer ?
"Dans ce roman, j’ai tenu à rectifier beaucoup de clichés qui collent à Tahiti et à la Polynésie. Oui, sa nature est paradisiaque, mais non, la vie n’y est pas toujours douce sous les cocotiers... J’ai voulu montrer que cette société extrêmement insulaire concentrait beaucoup de problèmes propres à cet isolement et à cette incompréhension venue de l’extérieur. Et puis, j’ai voulu rendre hommage aux Tahitiens, et surtout aux Tahitiennes, victimes de tant de mauvaises interprétations, alors qu’elles sont, comme je le disais, si attachantes et courageuses."

Enfin, ce roman est un peu ma lettre d’amour au Fenua, mon remerciement pour tout ce qu’il m’a offert et continue de m’offrir les rares fois où je peux y retourner. L’écrire m’a permis de partager mon lien profond à cette île à des lecteurs qui n’y sont jamais allés.
"


Quelque chose chuchote…

Tahiti est un paradis soumis à des cyclones soufflant parfois à plus de 200 km/h. Et tout le monde en a peur : peur des bourrasques qui arrachent les toits, les arbres, les voitures, le foyer soudain envolé. Cette peur n’échappe pas à la préadolescente de ce roman. Dans ce qu’elle voit et ce qu’elle entend, elle ressent cette stupeur du paradis ravagé, cette violence touchant ce peuple si attachant.

Pourtant, lorsque passe le cyclone, elle se sait protégée par son statut privilégié de métropolitaine expatriée, abritée dans une maison solide. Tout est en ordre, ses affaires de classe reposent dans sa chambre et les provisions d’eau attendent dans la cuisine. Mais quelque chose chuchote au dehors et à l’intérieur d’elle-même.



Pratique

Pour lire un extrait ou commander l’ouvrage, rendez-vous sur le site de la maison d'édition.
Disponible chez Odyssey.

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