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​Vraie condamnation pour le faux gendarme

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​Vraie condamnation pour le faux gendarme
Tahiti, le 20 mai 2021 - Le faux gendarme qui avait procédé à plusieurs contrôles routiers entre Mahina et Papara a été condamné jeudi à une peine de six mois de prison avec sursis. 

Un scooter de grosse cylindrée aux couleurs de la gendarmerie ; une tenue à peu près semblable à celle de la maréchaussée : cet homme de 50 ans a régulièrement occupé son temps libre à procéder à des contrôles routiers, entre 2018 et 2020 de Mahina à Papara. Ce passe-temps l’a finalement conduit à arrêter un vrai gendarme. C’était en avril 2020, un adjoint volontaire en civil. Et ce fut le début des problèmes. Il était jugé jeudi en comparution immédiate.

Lors de ce contrôle à Paea, le militaire et un ami circulaient à moto lorsqu’ils avaient été sommés de gagner le bas-côté de la route par l’imposteur. Un contrôle qu’ils se souviennent avoir été “agressif et menaçant”. Ils s’en étaient plaints à leurs collègues. L’un des agents en civil contrôlé avait pris des photos de la scène. Les enquêteurs n’ont pas eu de mal à identifier le faux gendarme. Très vite auditionné, ce “Zorro de la route” a déclaré avoir agi par fascination pour le métier de gendarme, avec la volonté “d’améliorer la sécurité routière et de prévenir les infractions”. 

Ses motivations ? Un grave accident de la route en 2007 qui lui avait valu deux semaines en réanimation. Il avait décidé de passer à l’action. “Vous vous êtes dit ‘Maintenant je vais me déguiser en gendarme et aller rétablir l’ordre su la route’”, résume le président Léger. L’homme acquiesce. Il explique comment il a maquillé son engin : “Ça m’a pris trois semaines”. “Le problème Monsieur, observe cependant le président à l’audience, c’est qu’à votre casier judiciaire il y a un certain nombre de condamnations pour infractions routières”. 
L’enquête a révélé un autre problème, plus inquiétant pour le cas de ce faux gendarme : l’homme détenait un “vrai faux” permis pour circuler en grosse cylindrée. Un document obtenu gratuitement d’un agent véreux, aujourd’hui décédé, de la direction des transports terrestres.

Plus on gratte et plus le masque de Zorro s’effrite”, a estimé la procureure lors de ses réquisitions, avant de demander que soit prononcé une peine de six mois de prison avec sursis, la confiscation de son “vrai faux” permis moto et l’annulation de son permis auto. Une peine d’amende de 100 000 Fcfp a également été requise. Après en avoir délibéré, le tribunal a en partie suivi ces réquisitions. Le faux gendarme échappe seulement à l’amende.

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Nouvelle relaxe générale pour l’adoption hors procédure

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Nouvelle relaxe générale pour l’adoption hors procédure
Tahiti, le 20 mai 2021 - La cour d’appel a confirmé jeudi le jugement de relaxe prononcé en correctionnelle en faveur de deux couples dans le cadre d'une adoption réalisée hors procédure.
 
La cour d’appel a prononcé un arrêt de relaxe générale, jeudi, en faveur des parents biologiques d'une petite fille née le 29 septembre 2020 et du couple d’hommes qui avait tenté de l'adopter en s'affranchissant de la procédure. Une décision qui vient confirmer le jugement de relaxe déjà prononcé par le tribunal correctionnel le 25 février dernier et suite auquel le parquet avait fait appel.

Comme en première instance, l’arrêt prononcé jeudi par la cour d’appel ne retient pas les qualifications pénales qui visaient les quatre prévenus. Rappelons qu’il s’agissait des délits de provocation à l'abandon d'un enfant, de faux et usage de faux par la falsification de l'acte de reconnaissance anticipée et de l'acte de naissance et de détournement de mineur reproché au couple adoptant. Le sort du nourrisson au cœur de cette affaire d’adoption doit encore être fixé par le juge des enfants. Mais dans son arrêt, la cour estime que le père adoptant, auteur d’une reconnaissance de paternité est “juridiquement le père de l’enfant, puisqu’il l’a reconnu” a commenté la présidente Valko au prononcé du délibéré.

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​Confirmation des peines requise contre le thonier chinois pollueur

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​Confirmation des peines requise contre le thonier chinois pollueur
Tahiti, le 20 mai 2021 - Une confirmation de la peine d’amende de 35,8 millions de Fcfp prononcées en janvier dernier à l’encontre de l’armateur et du capitaine du thonier Xin Shi Ji 203 a été demandée jeudi en appel. La cour rendra sa décision le 3 juin prochain.
 
L’affaire de pollution maritime qui vise la société Zhoushan Pacific Tuna Pelagic Fishery, propriétaire du navire Xin Shi Ji 203 était de retour en appel jeudi. L’armateur de ce thonier a été condamné à verser une amende de 35,8 millions de Fcfp par le tribunal correctionnel en janvier dernier, pour “rejet en mer de substance polluante par un navire de moins de 400 tonneaux” et “pollution marine”. En cause, un important dégazage auquel avait procédé le navire, le 12 mai 2019, à deux nautiques au large de Pirae. Les faits avaient été constatés par les pilotes de deux avions d’Air Tahiti en phase d’approche de l’aéroport de Faa’a qui avaient photographié une trainée “irisée” à l’arrière d’un navire qui venait juste d’appareiller de Papeete.

Entendu sur les faits, le chef mécanicien du navire avait expliqué qu’un tuyau du circuit de refroidissement du groupe électrogène avait explosé, provoquant ensuite une arrivée d’eau dans la salle des machines où stagnait de l’huile, du gasoil et de la graisse. Pour éviter de mettre le navire en péril, il avait décidé de rejeter en mer les eaux polluées au moyen d’une pompe auxiliaire dépourvue de système de filtration de la pollution.

Absents du prétoire, l’armateur et les membres d’équipage du navire étaient représentés, jeudi, par l’avocat de la Zhoushan Pacific Tuna Pelagic Fishery. Comme en première instance, Me Michel a contesté la pollution et plaidé un acte nécessaire. Elle a défendu devant la cour que ce dégazage en mer avait permis de garantir la sécurité du navire qui risquait de provoquer une pollution plus importante en cas de panne machine et d’échouage. En tout état de cause, elle a rappelé que la pollution causée par cette trainée d’hydrocarbures a été mesurée à 15,02 PPM (Parts par million), alors que la convention internationale MarPol pour la prévention de la pollution par les navires estime qu’en deçà des 15 PPM de rejet, les navires de moins de 400 tonneaux ne peuvent pas être inquiétés pour des faits de pollution.

Des arguments déjà présentés en première instance et qui n’ont pas convaincu la représentante du ministère public. L’avocat général a requis la confirmation des peines prononcées par le tribunal correctionnel. Dans la mesure où à la suite du constat des faits, en mai 2019, le navire chinois avait été placé sous séquestre et n’avait pu être libéré que moyennant le versement d’une caution de 35,8 millions de Fcfp par son armateur, la magistrate propose à la cour d’ordonner que cette amende soit prélevée sur cette réserve. Elle demande aussi de servir en priorité la Fédération des associations de protection de l’environnement (FAPE) dans ses demandes de préjudice. L’association fait valoir un préjudice moral de 500 000 Fcfp et demande la reconnaissance d’un préjudice écologique de 3,4 millions de Fcfp. La cour d’appel a mis sa décision en délibéré jusqu’au 3 juin.

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Trois boulangers pétris d'avenir

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Trois boulangers pétris d'avenir
Tahiti, le 20 mai 2021 – Après art de la table, dessert de restaurant, ou cuisine froide, le lycée hôtelier de Punaauia organise pour la première fois la sélection régionale au Meilleur Apprenti de France (MAF) boulangerie et pâtisserie. Trois jeunes polynésiens ont relevé le défi, première étape d’un parcours d’excellence.
 
“18 petits pains pesés à 60 grammes façonnés sous trois formes”, “12 baguettes non farinées pesées à 350 grammes d’une longueur de 55 à 60 centimètres”, “10 brioches à tête de 50 grammes en pâte… ” La liste est longue et la commande millimétrée pour la sélection régionale du Meilleur Apprenti de France (MAF) boulangerie et pâtisserie. Organisé pour la première fois en Polynésie par le Lycée hôtelier, le concours s’adresse aux élèves qui ont fait le choix de l'exigence.

“Pain de tradition française”, “pâte levée feuilletée”, “pâte à brioche”, “autre pain” ou “pièce de décor” : les trois candidats retenus - sur 24 élèves en Bac pro boulangerie-pâtisserie - ont huit heures pour honorer le contrat, soit une bonne douzaine de pains, baguettes, couronnes et autres viennoiseries. Agés de 16 à 17 ans, Maxence Vercauteren, Ronan Bres, et Tehivaokalani Terrier ont mis la main à la pâte dès six heures du matin, sous l’œil avisé des membres du jury. Un marathon de huit heures pour pétrir, peser, façonner, découper, faire gonfler en chambre de fermentation avant de passer au four rotatif, ou au four à soles. Pas de temps mort.

En laboratoire, tous les sens sont en éveil, tous les détails comptent. “La couleur, l’odeur… Il faut faire attention à tout” reconnaît le chef de Liu Fong, Hubert Liu. Bras croisés, le membre du jury suit des yeux chaque mouvement, attentif au “cheminement” de chaque candidat, mais aussi à l’organisation et à l’hygiène de l’espace de travail. “On attend d’eux qu’ils soient efficaces” commente le chef, prenant l’exemple de la pesée. “Pour gagner du temps, il faut savoir deviner le poids de tes pièces au premier coup d’œil”.

Deux métiers, deux approches
Trois boulangers pétris d'avenir
En parallèle, les candidats doivent tenir compte d’une nuée de paramètres, surtout côté boulangerie. Température de l’eau, de la farine, hydrométrie, acidité et oxygénation du milieu. “Ils voient ensuite comment la pâte réagit et à partir de là, ils ajustent. L’idée c’est justement de savoir s’ils sont capables de s’adapter pour suivre la production, comme dans une entreprise” commente Jérôme Coulon, professeur de pâtisserie et boulanger.

“C’est pour ça qu’on leur apprend différentes techniques : pour appréhender le façonnage, la sortie au four et le produit final qui devra tenir la commande” développe Dominique Labonne, professeur en boulangerie. Molle, nerveuse ou tenace : la pâte exige une main rude et robuste d’un côté, fine et légère de l’autre. “Quand on sort la pâte du pétrin, on la touche et on la regarde. L’expression “avoir la main”, c’est ça” explicite le spécialiste, un temps professeur à Saint-Raphaël, puis à Escoffier à Toulon. “Le pain, c’est quatre ingrédients avec des sensations multiples, c’est ça qui est compliqué à maîtriser au départ, il y plein de facteurs qui vont entrer en ligne de compte.” Une question d’alchimie avec la pâte, qui fait toute la différence avec la pâtisserie, plus “mathématique”“régulière” et “millimétrée”.

Trois futurs leaders
Trois boulangers pétris d'avenir
Arrivé l’année dernière, la présence du meilleur ouvrier de France (MOF) maître d’hôtel, Didier Lasserre, à la tête du jury aux côtés de pointures de la discipline, comme Dominique Labonne ou Jérôme Coulon, témoignent d’une volonté du proviseur, Pépin Mou Kam Tsé, de créer un “pôle d’excellence”“Nous avons d’ailleurs prévu de recruter également un MOF en cuisine pour la rentrée” glisse l’intéressé, alors que l’arrivée de trois experts rompus aux concours a déjà permis d’ouvrir quatre spécialités, dont “arts de la table”, “cuisine froide”, “dessert de restaurants” et aujourd’hui “boulangerie”.

Si aucun des trois candidats n’atteindra la note de 17 sur 20 pour décrocher la médaille d’or régionale et assister à la finale nationale à Paris, ils auront l'occasion de se représenter à nouveau l'année prochaine. “Faire des concours c’est un investissement, avec un rythme soutenu depuis deux mois. Mais ça motive les classes d’après. Ces trois élèves seront des leaders, ils ne s’en rendent pas encore compte. Les compétences qu’ils viennent d’acquérir par la volonté et le travail ça va payer” encourage leur professeur, Didier Lasserre. L’année prochaine promet d’être plus rôdée. Avec en perspective la création d’un concours polynésien. “Un concours qui nous appartienne”, sourit le professeur.

Didier Lasserre, meilleur ouvrier de France (MOF) maître d’hôtel : “Cette sélection, c’est un tremplin”
Trois boulangers pétris d'avenir
Le lycée hôtelier a la chance de compter dans ses rangs des pointures de la discipline comme vous, Dominique Labonne ou Jérôme Coulon, c’était l’occasion d’organiser ce concours ?

“Le proviseur qui veut tirer cet établissement vers l’excellence a proposé en début d’année qu’on puisse préparer les élèves au MAF. Il y a deux ans, nous avions organisé le meilleur apprenti de France en cuisine froide, cette année c’était l’occasion d’élargir à d’autre métier : art de la table, dessert de restaurant, cuisine froide et boulanger. On a donc quatre spécialités à présenter. Mais il faut savoir que nous avons déjà eu trois médailles d’or régionales, qui iront en finale à Paris pour le titre de meilleur apprenti de France dans leur spécialité”.  
 
Quel est l’objectif de ce concours organisé pour la première fois en Polynésie ?

“Il y a quatre spécialités représentées, c’est la première fois qu’il y a des arts de la table, dessert de restaurants de la boulangerie. Nous sommes trois professionnels arrivés cette année, qui avons déjà travaillé sur des concours. Moi-même en tant que MAP, dont j’ai été président pendant des années.
Le proviseur ayant décidé de mettre les moyens pour préparer nos jeunes dans les différentes spécialités et il a fait appel à nous. L’idée cette année c’était quand même de valoriser ces métiers, la boulangerie en particulier parce qu’il y a une bonne formation, de bons équipements et de très bons profs”.
 
Quelles sont les perspectives professionnelles en dehors du concours ?

“Quand on est médaillé d’or et qu’on décolle pour Paris, on est sous le feu des projecteurs. Les jeunes sont tout de suite repérés, avec des échanges d’adresses et une possibilité de faire des stages chez les meilleurs boulangers. C’est un tremplin. Ils tous ont précisé dans leur book vouloir suivre un parcours d’excellence. Après avec cette sélection, il y a quand même un coup de projecteur. Puisqu’il y a des professionnels du pays qui sont là pour les évaluer. Et sur le fenua il y a quelque chose à faire. L’avenir c’est eux. Moi j’arrive et je vois la qualité du travail et l’engouement des jeunes pour cette filière. Travailler le pain au fenua ce n’est pas toujours évident parce qu’on a un climat qui ne s’y prête pas forcément. Mais on trouve des farines de bonne qualité et il y a du potentiel, si les jeunes veulent trouver du boulot il y en aura.”
 

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Ce miel de Paea qui vaut de l’or

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Ce miel de Paea qui vaut de l’or
Tahiti, le 20 mai 2021 – Intense et riche en arômes, c’est le miel de Louise Frogier qui décroche pour la deuxième édition consécutive, le prix du meilleur miel de Polynésie, devant Jean-Patrick Villain et Linea Rocher. Le jury du concours, organisé par Apis porinetia avec le lycée hôtelier, a salué des récoltes de qualité.
 
“Très floral, un peu salin, bien équilibré” avec des notes “de fleurs, de fruits, et des arômes de caramel ou de cassonade”, décrit la jeune pâtissière et membre du jury, Heimataiti Contios. “Il s’est vraiment démarqué des autres”. Aux couleurs de la Polynésie, le miel de Louise Frogier a de nouveau séduit le nez du jury à la 4e édition du meilleur miel de Polynésie, organisé par Apis porinetia, l’association des apiculteurs de Polynésie, en partenariat avec le lycée hôtelier. Et ce sont encore ses ruches de Paea qui l’emportent sur les sept autres productions en lice.

Pour la lauréate, c’est l’aboutissement d’un dur labeur. “C’est difficile de faire du miel à Tahiti, parce qu’on est obligé de multiplier les ruches dans différentes zones au risque de tout perdre à cause de la météo”. Ce qui génère des coûts en termes de logistique. “J’assure mes ruches et quand je ne produis pas j’ai quand même des frais fixes”. Y compris en carburant. “C’est un challenge”, reconnaît Louise Frogier. “On est obligé de bachoter parce que l’environnement évolue. Il faut tout le temps se mettre à jour et il n’y a pas beaucoup de littérature ici sur le miel”. D’où l’intérêt de faire partie d’une association. “C’est quelque chose de nouveau l’apiculture ici, on est un peu les pionniers”.
 

“Traçabilité impeccable”
Ce miel de Paea qui vaut de l’or
Si son miel a encore gagné, c’est parce que l’apicultrice est très exigeante sur la sélection de l’environnement et de la flore que ses ouvrières vont pouvoir butiner. “Souvent j’ai du miel de brousse, ou dans des quartiers avec de beaux espaces et une très grande variété de fleurs”. Des avocats, du moringa, des papayes, du kava, ou même du falcata. “C’est une espèce invasive, mais elle fait quand même des fleurs et donc du miel”.

Mais l’apicultrice s’en doute bien, “le soleil brille pour tout le monde, si moi je produis, mon voisin aussi, mais j’ai cette particularité, c’est que je ne fais pas de one shot, j’ai dix ruchers, je vais avoir dix récoltes différentes avec une traçabilité impeccable”. Résultat ? “Une intensité des arômes autant au nez qu’en bouche, une belle couleur et une belle texture”, commente l’ingénieur en apiculture à la direction de l’Agriculture, Kathleen Grignet. Une qualité “liée à la fraîcheur du miel qui a été bien manipulé, récolté au bon moment à maturité mais pas trop tard, et bien conservé ce qui permet de préserver tous ces parfums et de dégager plus de palettes que les autres”. Membre du jury, elle salue la “démarche qualité” engagée par l’association, preuve que “la discipline se professionnalise”.
 

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Oui ou non à l'indépendance de la N-Calédonie: les conséquences en débat à Paris

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Oui ou non à l'indépendance de la N-Calédonie: les conséquences en débat à Paris
Nouméa, France | AFP | vendredi 20/05/2021 - A l'invitation de Jean Castex, indépendantistes et loyalistes de Nouvelle-Calédonie se réunissent du 25 mai au 3 juin à Paris pour tenter de préciser les conséquences du maintien ou non de l'archipel dans le giron français.

"Il s'agit de forcer tout le monde à discuter de ce que sera le jour d'après", indique-t-on dans l'entourage de Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer.

Ces échanges sont indispensables alors qu'un troisième et dernier référendum sur l'indépendance doit se tenir avant octobre 2022 en Nouvelle-Calédonie, mettant un terme à l'accord de Nouméa (1998), qui a organisé l'émancipation progressive de ce territoire de 270.000 habitants. 

Les deux premiers scrutins référendaires, en 2018 et 2020, ont vu la victoire des partisans du maintien dans la France, avec des scores qui se sont érodés de 56,7% à 53,3%. 

Quel que soit le résultat du troisième vote, il faudra imaginer un nouveau statut pour le "caillou" où les clivages politiques sont aussi communautaires, entre loyalistes très majoritairement d'origine européenne et indépendantistes kanak (peuple autochtone).

La semaine dernière, le gouvernement a transmis à dix dirigeants locaux (5 loyalistes, 5 indépendantistes) un document de plus de 40 pages, attendu de longue date, détaillant les conséquences du oui et du non à l'indépendance.

Ce texte confidentiel, qui doit nourrir les échanges parisiens, décline les impacts techniques, juridiques et financiers dans le domaine des compétences régaliennes, de la citoyenneté, de l'économie, du corps électoral ou encore de la position vis-à-vis de l'ONU. Depuis 1986, la Nouvelle-Calédonie est inscrite sur la liste des pays et territoires à décoloniser des Nations Unies.

"On a toujours réclamé que la France nous dise quels sont ses intérêts à maintenir sa présence ici", rappelle Gilbert Tyuienon, vice-président de l'Union Calédonienne (UC-FLNKS) dont le parti avertit que "rien" ne serait validé à Paris.

Côté loyaliste, Thierry Santa, président du gouvernement et du parti Rassemblement-LR, salue "le travail de fond de l'Etat, qui va pouvoir être exploité lors des discussions".

Des réunions avec différents ministères référents selon les thématiques sont à l'agenda, dont un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur la place de la Nouvelle-Calédonie dans l'axe Indo-Pacifique, que défend la France en contrepoint à "l'hégémonie chinoise".

Une "séquence" avec Emmanuel Macron pourrait "éventuellement" avoir lieu, a en outre indiqué le ministère des Outre-mer.

Désunion du FLNKS

La question sensible de la date du troisième référendum sera également évoquée. Les non indépendantistes le réclament "au plus vite" soit fin 2021, tandis que les indépendantistes n'en veulent pas avant septembre 2022.

La période intermédiaire a été neutralisée pour éviter que le dossier calédonien ne devienne un enjeu national des élections présidentielle et législatives.

Compte tenu des divergences, la date du scrutin pourrait n'être arrêtée que fin juin. 

Le paysage politique de Nouvelle-Calédonie ne sera pas au complet à Paris.

L'Union nationale pour l'indépendance (UNI), qui forme avec l'Union Calédonienne (UC) les deux tendances du FLNKS, ne feront pas le voyage, en raison notamment d'un objectif "flou" de l'Etat "quant aux résultats escomptés et leur formalisation".

Cette formation, dont le chef de file est l'influent président de la province nord, Paul Néaoutyine, a aussi mis en cause la transmission jugée tardive du document sur les implications du oui et du non et "la rupture observée depuis 2 ans dans le pilotage de l'accord de Nouméa".

Il s'agit d'un nouvel épisode dans la lutte fratricide entre l'UC et l'UNI, qui par ailleurs empêche le nouveau gouvernement collégial élu le 17 février, d'entrer en fonction.

Alors que pour la première fois depuis le début de l'accord de Nouméa, les indépendantistes sont majoritaires dans l'exécutif (six membres sur 11), UNI et UC se disputent sa présidence. Le gouvernement sortant, présidé par Thierry Santa, est cantonné à l'expédition des affaires courantes. 

"C'est l'une des raisons majeures de notre décision" de ne pas aller à Paris, indique l'UNI, assurant ne pas "vouloir minimiser l'impact sur la crédibilité (des indépendantistes)" de cette situation au gouvernement local.

des accords de Matignon à un troisième référendum
Depuis 1988, la Nouvelle-Calédonie est lancée dans un difficile processus de décolonisation par étapes, qui va donner lieu avant octobre 2022 à un troisième et dernier référendum posant à nouveau la question de son indépendance.

- 1988: Ouvéa et Matignon -
Cet archipel du Pacifique sud, français depuis 1853, connaît une période de troubles avec le boycott en 1984 des élections territoriales par les indépendantistes du FLNKS et surtout la prise d'otage et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988, au cours desquels 19 militants kanaks et six militaires ont été tués.

Moins de deux mois après, le 26 juin 1988, les accords tripartites dits "de Matignon" sont conclus non sans mal entre Jean-Marie Tjibaou pour le FLNKS (indépendantiste), Jacques Lafleur pour le RPCR (anti-indépendantiste) et le Premier ministre socialiste Michel Rocard.

Ces accords, ratifiés par les Français lors d'un référendum le 6 novembre 1988, créent trois provinces (Nord, Sud, Iles Loyauté) et prévoient l'organisation d'un scrutin d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie dans les dix ans.

Le 4 mai 1989, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné Yeiwéné, autre figure du FLNKS, sont tués par balle par le kanak indépendantiste Djubelly Wéa, qui ne lui a pas pardonné d'avoir signé ces accords.

- 1998: l'accord de Nouméa -
Dix ans plus tard, le 5 mai 1998, la signature de l'accord de Nouméa, sous l'égide du Premier ministre Lionel Jospin, lui aussi socialiste, instaure en Nouvelle-Calédonie un processus de décolonisation sur vingt ans. 

Ce texte fondateur, conclu entre l'État, les anti-indépendantistes et les indépendantistes kanaks, puis ratifié à 72% par les Calédoniens lors d'un référendum, organise l'émancipation par étapes de l'archipel. C'est également le garant du maintien de la paix en Nouvelle-Calédonie, après la quasi-guerre civile des années 80.

Un référendum d'autodétermination est prévu entre 2014 et 2018 au plus tard. En cas de rejet de l'indépendance, deux autres scrutins référendaires sont possibles jusqu'en 2022.

- 2018: "Non" à l'indépendance mais poussée du FLNKS -
Le Parlement adopte en 2009 un projet de loi qui permet des transferts progressifs de compétences de l'État à la Nouvelle-Calédonie, assortis de leurs modalités financières, pour les affaires de police, l'organisation scolaire ou le droit civil et commercial.

Ensuite, conformément à l'accord de Nouméa, un référendum est organisé le 4 novembre 2018 au cours duquel 175.000 électeurs, inscrits selon des critères restrictifs sur la Liste électorale spéciale pour la consultation (LESC), sont amenés à répondre à cette question: "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?". Il débouche sur la victoire du "non" à l'indépendance (56,7%), tout en étant marqué par une forte percée des indépendantistes (FLNKS).

- 2020: Nouveau référendum -
Ces derniers demandent l'organisation d'une nouvelle consultation, comme les y autorise l'accord de Nouméa.

Cette nouvelle consultation est précédée de nombreuses polémiques, le FLNKS reprochant notamment à l'Etat français de "prendre fait et cause pour le non".

Le non l'emporte cette fois à seulement 53,26% des voix, confirmant la percée des indépendantistes.

- 2021: dernier référendum -
Le 8 avril 2021, les deux groupes FLNKS au Congrès (25 élus sur 54) demandent l'organisation du troisième et dernier référendum sur l'indépendance à l'Etat, qui dispose de 18 mois pour l'organiser et en fixera la date par décret, après consensus entre les acteurs politiques calédoniens. 

Cette date suscite pour le moment des divergences. Les indépendantistes souhaitent que le référendum ait lieu au plus tard (septembre-octobre 2022) et les non indépendantistes au plus tôt en 2021. La période intermédiaire a été neutralisée d'un commun accord pour que la Nouvelle-Calédonie ne devienne pas un enjeu des campagnes électorales présidentielle et législative.

Une éventuelle indépendance de la Nouvelle-Calédonie serait une première pour la France depuis celle de Djibouti (1977) et du Vanuatu (1980), ex-Condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, voisin de la Nouvelle-Calédonie.

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Face aux hésitations des seniors, l'Australie exhorte les plus de 50 ans à se faire vacciner

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Face aux hésitations des seniors, l'Australie exhorte les plus de 50 ans à se faire vacciner
Sydney, Australie | AFP | vendredi 20/05/2021 - L'Australie a exhorté vendredi les plus de 50 ans à se faire vacciner contre le coronavirus, redoutant que la méfiance et les hésitations vis-à-vis des vaccins n'entrave le relèvement du pays.

L'Australie a globalement été saluée pour ses bons résultats dans le combat contre le Covid-19. Le pays a fermé très tôt ses frontières et est parvenu à casser les chaînes locales de contamination. 

Mais sa campagne de vaccination est relativement lente. Elle avait initialement pâti de retards de livraison, mais tout porte à croire qu'une part importante de la population, essentiellement les plus âgés, se méfie de potentiels effets secondaires du vaccin d'AstraZeneca.

"J'encourage les plus de 50 ans à se faire vacciner", a déclaré vendredi le Premier ministre Scott Morrison. "Et si vous avez plus de 70 ans, je vous y encourage encore plus."

"Ma mère a été vaccinée, ma belle-mère aussi et elles sont en pleine forme", a ajouté le chef du gouvernement, tentant d'apaiser les craintes sur les risques de thromboses (caillots) associés au vaccin d'AstraZeneca.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de continuer à utiliser ce vaccin, jugeant ses bénéfices supérieurs à ses risques.

Selon un récent sondage d'Essential Report, seuls 42% des Australiens disent qu'ils veulent se faire vacciner au plus vite, et près du tiers sont prêts à recevoir le vaccin de Pfizer/BioNTech, mais pas celui d'AstraZeneca.

Ce sondage a montré une hausse du taux d'hésitation chez les plus de 55 ans début avril, quand le gouvernement a annoncé que les moins de 50 ans recevraient le Pfizer plutôt que l'AstraZeneca.

Environ un quart des 4,6 millions de doses de vaccin distribuées en Australie n'ont pas été utilisées.

L'Australie avait initialement fortement misé sur le vaccin d'AstraZeneca quand il est apparu que les laboratoires de l'île n'arriveraient pas à mettre au point un vaccin. Elle a depuis augmenté ses commandes chez Pfizer et Moderna.

Les experts craignent que les bons résultats enregistrés par l'Australie depuis un an fassent le lit, désormais, d'un laisser-aller de la population. Citant l'exemple de Taïwan, en proie à un regain de contaminations, ils font valoir qu'une situation sanitaire peut rapidement se dégrader.

Au final, beaucoup s'inquiètent de ce que la lenteur de la vaccination ne fasse que retarder la réouverture tant attendue des frontières.

"On traîne", déplore le député travailliste Andrew Leigh. "Le ministre de la Santé devrait pousser tout le monde à se faire vacciner au plus vite."

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Climat: des milliers d'Australiens sèchent les cours pour manifester

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Climat: des milliers d'Australiens sèchent les cours pour manifester
Sydney, Australie | AFP | vendredi 21/05/2021 - Des milliers d'élèves ont séché les cours, vendredi, pour aller manifester dans plusieurs villes d'Australie contre un énorme projet de centrale au gaz près de Sydney, et pour enjoindre le gouvernement conservateur d'agir contre le réchauffement climatique. 

De Perth (ouest) à Brisbane (est), ils ont défilé pour dénoncer la faiblesse des mesures prises par leur pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

L'immense île-continent est un important producteur de gaz et de charbon. Mais il subit aussi de plein fouet les événements climatiques extrêmes -inondations, feux de forêt, sécheresses- liés à la hausse des températures induite par les émissions de carbone.

Le Premier ministre Scott Morrison a balayé cette semaine les avertissements de l'Agence internationale de l'énergie selon lesquels son pays n'atteindra pas ses objectifs carbone si davantage de projets impliquant les énergies fossiles sont lancés.

Son gouvernement a annoncé mardi une enveloppe de plusieurs centaines de millions de dollars pour construire près de Sydney une nouvelle centrale électrique fonctionnant au gaz.

L'usine doit être bâtie dans la Hunter Valley, où des élections partielles sont prévues samedi.

"Le gouvernement Morrison pourrait protéger notre climat, nos terres et notre eau, et créer des milliers de nouveaux emplois en développant le secteur des énergies renouvelables", a déclaré dans la manifestation de Sydney Nabilah Chowdhury, 17 ans.

"Mais plutôt que de faire cela, ils remplissent les poches des multinationales du gaz qui contribuent au réchauffement climatique."

"Le charbon appartient à l'histoire", "De l'argent pour notre avenir", pouvait-on lire sur des pancartes à Melbourne (sud-ouest), où 5.000 personnes ont défilé.

Le gouvernement affirme que la centrale de la Hunter Valley est nécessaire pour que les prix de l'électricité ne s'envolent pas en Nouvelle-Galles du Sud. Ses détracteurs dénoncent un gâchis politique.

"Sa construction va faire travailler 600 personnes, et elle va créer 1.200 emplois indirects dans l'Etat" a déclaré M. Morrison.

A part ces manifestations, le gouvernement ne fait pas l'objet d'une opposition très intense sur la question climatique puisque les travaillistes sont également favorables à l'industrie du charbon et aux centrales au charbon.

Mais l'Australie est l'objet de pressions internationales de plus en plus fortes pour adopter au plus vite un objectif de neutralité carbone.

M. Morrison s'y est jusqu'à présent refusé, mais la pression diplomatique monte avant la conférence sur le climat COP26 en novembre à Glasgow.

Les manifestations de vendredi, qui ont eu lieu dans une cinquantaine de localités selon leurs organisateurs, s'inscrivent dans le cadre du mouvement de protestation mondial contre le climat engagé par la Suédoise Gret Thunberg.

"Enormes grèves pour le climat aujourd'hui dans toute l'Australie", a-t-elle applaudi dans un tweet. "Bientôt le reste du monde suivra."

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Joseph Banks, l’homme qui misa sur le uru

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Joseph Banks, l’homme qui misa sur le uru
Tahiti, le 21 mai 2021 - Lorsque l’on évoque les voyages de découvertes du capitaine James Cook, on n’oublie jamais d’associer au premier périple dans le Pacifique, à Tahiti notamment, le botaniste Joseph Banks, mais sans vraiment savoir ce que fut son odyssée et pourquoi il se trouvait à bord de l’Endeavour. Retour sur celui qui est entré dans l’Histoire comme l’homme qui décida de nourrir les esclaves des colonies britanniques avec les fruits du “uru”, cet arbre à pain devenu célèbre grâce à la Bounty.

  Un point important avant de parcourir la dense et riche vie de Joseph Banks, l’homme qui voulut nourrir à peu de frais les esclaves de la couronne britannique dans la Caraïbe et bien au-delà. Si, effectivement, des plants d’arbres à pain finirent par être livrés à la Jamaïque en 1793 (mais aussi à St-Hélène et à St Vincent), il faut bien reconnaître que cette opération ambitieuse fut un fiasco : jamais en effet les esclaves noirs des possessions anglaises n’adoptèrent avec enthousiasme le fruit de l’arbre à pain et d’ailleurs de nos jours, il n’y a en réalité qu’à Porto Rico (et sur la petite île de Nevis) que le uru est devenu un ingrédient clé de la cuisine de tous les jours. Pour le reste des ex-colonies britanniques, les fruits du maiore (autre nom du uru) ne sont pas des grands classiques de l’art culinaire local. Rendons-leur toutefois cette justice que s’ils ne furent pas appréciés des esclaves, ils le sont tout de même aujourd’hui de plus en plus dans les cuisines locales.

Ceci étant écrit, il n’en demeure pas moins que l’arbre à pain est aujourd’hui présent dans environ quatre-vingt dix pays tropicaux, même si, encore une fois, il est loin d’avoir supplanté le manioc, le riz, la banane plantain ou même la patate douce dans la ceinture tropicale.

La traque de Vénus
 
Mais avant de revenir sur ce grand projet d’alimenter à moindre frais les esclaves, il convient de rappeler dans quel contexte le jeune Joseph Banks se trouvait à bord du navire du capitaine Cook, la HMS Endeavour, un ancien bateau charbonnier qui n’avait vraiment rien d’un fier lévrier des mers...  A cette époque, début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’Amirauté avait plusieurs projets en tête, notamment celui de découvrir avant les autres nations la “Terra incognita”, le grand continent austral supposé contrebalancer et équilibrer le monde. 

Les savants voulaient aussi connaître la distance de la Terre au soleil et pour cela, ils ne pouvaient le faire que lors du passage de la planète Vénus entre notre planète et le soleil. Or tous les calculs indiquaient que le meilleur point pour observer ce phénomène se situait à Tahiti, île découverte par Samuel Wallis en 1767, suivi en 1768 par le Français Louis-Antoine de Bougainville. Aussi fut-il décidé de conjuguer exploration et observation en envoyant une mission scientifique à l’autre bout du monde.
 
Banks, riche aristocrate
 
James Cook, d’extraction plutôt modeste, ancien de la marine marchande, était redevenu simple marin lorsqu’il avait décidé de rejoindre la Royale où il monta en grade à la force du poignet en travaillant dur pour obtenir son brevet lui permettant de commander un navire. C’est lui que la Royal Society choisit en réunissant un certain nombre de scientifiques dont Joseph Banks. Si Cook avait des humbles origines, Banks au contraire “roulait sur l’or”. Il était né le 13 février 1743 à Londres, son père étant membre de la Chambre des communes. Banks était donc un aristocrate, sorti du Eton College et de l’université d’Oxford. Passionné par la botanique, il fut désespéré en constatant qu’il n’y a pas de chaire de botaniste dans cette université. Qu’à cela ne tienne, il se paya un professeur qu’il fit venir à grand frais de Cambridge. 

A dix-huit ans, il perdit son père qui lui laissa, en lot de consolation, une énorme fortune et quatre domaines agricoles rapportant gros : on parle de six mille livres par an, somme considérable pour l’époque. Sorti de l’université sans diplôme, il géra ses domaines mais se consacra de plus en plus à sa passion, la botanique, multipliant les rencontres avec des sommités anglaises et étrangères : Philip Miller (GB) Daniel Solander (Suède), Carl von Linné (Suède), Bernard de Jussieu (France)...
 
Argent et entregent...
 
Une expédition à Terre-Neuve et au Labrador lui permit de se familiariser avec la collecte et le classement d’échantillons ; il travailla à cette occasion avec un illustrateur que nous retrouverons plus tard, Sydney Parkinson ; une fois de retour à Londres, Daniel Solander l’aida considérablement à mettre à jour ses échantillons. L’expérience fut concluante, Banks avait dès lors très envie de poursuivre dans cette voie, celle de l’exploration de nouvelles terres et d’ailleurs, à vingt-trois ans seulement, il fut admis au sein de la Royal Society. 

Il n’avait certes rien publié du tout, il n’avait pas de diplôme, mais il avait de l’argent, de l’entregent et il savait ce qu’il voulait. D’où cette entrée remarquée au sein de la Royal Society qui le plaça en première ligne pour être informé de tous les projets d’expédition ; c’est ainsi qu’il apprit que James Cook s’était vu confier par la Royal Society et la Royal Navy une exploration du vaste Pacifique. L’occasion était trop belle, Banks s’invita dans le projet avec ses moyens financiers et ses relations ; il fut immédiatement accepté et partit donc avec Cook, dans des conditions bien meilleures que celle du capitaine. 
 
A bord en grand seigneur
 
James Cook avait certes sa cabine, mais Banks n’embarqua pas seul : avec lui, payés par lui, il imposa huit passagers et tout leur équipement. Le naturaliste embaucha deux autres confrères, Daniel Solander et H.P. Spöring, deux peintres et illustrateurs, Sydney Parkinson et Alexander Buchan, deux métayers qui étaient chargés du travail à terre lorsque Banks herborisait (ce sont eux qui se salissaient les mains...) et enfin, cerise sur le gâteau, deux domestiques noirs pour veiller à son bien-être. A côté de ce déploiement de forces, les scientifiques de la mission officielle (le transit de Vénus) faisaient piètre figure : un astronome (William Green) et son aide... 
La petite histoire ne s’étend pas sur ce qu’un tel aréopage inspira à James Cook lui-même, mais le fait est que Banks arriva à bord de l’Endeavour en grand seigneur. Quatre-vingt quatorze personnes étaient entassées dans le navire (trente-cinq mètres de long sur neuf de large) et sur onze scientifiques, neuf étaient du clan Banks, à commencer par lui.
 
Deux morts en Terre de Feu
 
L’Endeavour leva ses ancres à Plymouth au mois d’août 1768 et parvint à Madère le 12 septembre 1768. En moins d’une semaine, Banks et Solander récoltèrent des centaines de spécimens, plantes et poissons notamment. A Rio de Janeiro, le vice-roi portugais n’était pas d’humeur. Il n’aimait pas les Anglais et ne permit pas à Banks d’herboriser, celui-ci quittant l’escale en parlant, à propos des Portugais, de “gentilshommes analphabètes et grossiers”.

Aux îles Falkland, l’ambiance fut plus détendue et la richesse de la flore, mais surtout de la faune, permit de recueillir de superbes échantillons. En Terre de Feu, premier drame sur lequel Banks ne s’étendra pas : venu explorer un coin sauvage de montagne le 16 janvier (plein été austral), Banks, parti par beau temps, fut surpris par une tempête de neige. Une cabane fut montée en toute hâte, Banks et les scientifiques s’y abritèrent, mais les deux serviteurs noirs n’avaient pas les mêmes privilèges et furent retrouvés morts de froid au petit matin. Ce qui n’empêcha pas Banks de continuer à herboriser avec un moral au beau fixe comme en témoignent ses écrits, les Fuégiens accueillants ne lui faisant aucune difficulté. Le cap Horn franchi, commença une longue navigation de quatre mille milles nautiques avant l’arrivée à Tahiti le 13 avril 1769, terre alors baptisée par Wallis “île du roi Georges”.
 
Belles nuits avec des Tahitiennes
 
Les premiers contacts furent amicaux, mais on nota qu’alors, ce furent Cook et Banks, jamais Cook seul, qui établirent des relations avec les Tahitiens, Banks se chargeant des cadeaux et paraissant être le diplomate en chef de l’escale : très habile, c’est lui qui négocia avec les arii dès que surgissait un problème, notamment pour récupérer des objets volés par les indigènes. 
Cook, nettement plus rigide, n’avait pas ce sens de la palabre et de la discussion et les interventions multiples de Banks évitèrent sans doute de nombreux dérapages et tout autant de violence. 

Le jeune Joseph était d’autant plus à l’aise au milieu des Tahitiens qu’il aimait par-dessus tout passer ses nuits à terre, “pour dormir seul dans le bois”. En réalité, c’est avec des Tahitiennes que Banks passa ses nuits, faisant en sorte d’être par ailleurs fort bien en cour avec la reine Oborea et sa jeune servante Otheothea “aux yeux de feu” s’il faut l’en croire. Intégré à la vie polynésienne, Banks en oublia presque ses collections (Solander faisait le travail !), se passionnant beaucoup plus pour l’ethnographie et les contacts humains ; il s’initia même au reo Tahiti. En trois mois, Banks avait percé bien des mystères de cette société insulaire dans laquelle il évoluait avec une grande aisance, Cook et Solander, avec l’astronome Green, veillant de leur côté à la réussite de la mission, à savoir avant tout l’observation du transit de la planète Vénus. 
 
Cannibalisme et têtes momifiées
 
Comme l’écrivit Banks lui-même, “après un séjour de trois mois, nous quittâmes nos insulaires bien aimés avec beaucoup de regrets”. 13 avril 1769-13 juillet 1769 : après trois mois de grandes vacances pour Banks, il fallut bien reprendre la route, cap au sud jusqu’en Nouvelle-Zélande. Si Banks ne fit pas grand chose lors de son trimestre tahitien, on doit lui reconnaître toutefois qu’il mena une réflexion sur le fruit de l’arbre à pain, devant à ses yeux permettre de nourrir en zone tropicale les esclaves des colonies britanniques ; par ailleurs, il permit au Tahitien Tupaia d’embarquer à bord de l’Endeavour pour servir de guide à James Cook. 

Autant Tahiti fut propice à de nombreux échanges avec les insulaires, autant Banks resta sur sa faim quant aux contacts avec les Maoris, systématiquement hostiles ; pas facile d’herboriser à terre pour le naturaliste anglais et son ami Solander, encore moins facile de parvenir à étudier les mœurs de ces populations (et plus encore, impossible d’aller batifoler à terre avec de jolies Maories...). 

Malgré tout, Cook comme Banks surent rester dans leur pré-carré et ne portèrent pas de jugements définitifs sur les pratiques qu’ils découvrirent : cannibalisme, têtes d’ennemis décapitées, tatouées et momifiées, haka guerriers... Tout démontrait que les Maoris avaient érigé la violence en mode de gouvernance, mais les Britanniques ne tombèrent pas dans le piège du rejet systématique de cette population...
 
Le plus curieux des animaux...
 
L’exploration des deux grandes îles kiwies prit du temps : arrivé le 8 octobre 1769, Cook ne quitta la “terre du long nuage blanc” que le 31 mars 1770, après, il est vrai, avoir pu cartographier avec une grande précision pour l’époque ces régions peu connues. Deux semaines après avoir quitté les rives néo-zélandaises, Banks abordait les côtes de la Nouvelle-Hollande (actuelle Australie) ; le site retenu pour aller à terre fut baptisé Botany Bay par Cook qui constata avec satisfaction et même étonnement que Solander et Banks y effectuèrent de très nombreuses récoltes d’échantillons, souvent de plantes parfaitement inconnues en Occident.

Comme en Nouvelle-Zélande, les naturels, plus tard baptisés Aborigènes, évitèrent les contacts ; sans vêtements, sans ornements, disposant d’un armement réduit, ils n’étaient pas à proprement parler dangereux, mais en tous les cas peu désireux de faire connaissance avec leurs visiteurs. Plantes, mais aussi insectes (papillons notamment), oiseaux, poissons, la moisson des naturalistes fut impressionnante avec pour point d’orgue la découverte du plus curieux des animaux, le kangourou. Le 14 juillet, un spécimen fut tiré au fusil et finit en ragout le soir même, fournissant ainsi une viande qualifiée d’excellente.
 
Les pièges de la Grande Barrière
 
Si la moisson des naturalistes était spectaculaire, les travaux à conduire pour remettre l’Endeavour en état de revenir en Angleterre ne permirent guère à l’équipage de folâtrer alentour. Du 28 avril 1770 au mois d’août 1770, ce ne fut qu’un vaste chantier ; l’Endeavour, après avoir quitté Botany Bay n’en avait pas fini avec l’Australie puisqu’il lui fallait à tout prix sortir du dédale de la Grande Barrière de corail, ce qui ne se fit pas sans mal puisque le 11 juin 1770, le navire toucha un récif ; il fallut tout le sang-froid des officiers pour amener le bateau à la côte (vers l’actuelle ville de Queenstown) où les charpentiers de marine reprirent du service pour remettre la coque en état ; une opération qui leur prit sept longues semaines avant de pouvoir retrouver les eaux libres de l’océan Pacifique. 

Seuls Banks et Solander trouvèrent matière à se réjouir de l’incident, puisque durant tout ce laps de temps, dans une région très différente de Botany Bay, ils purent reprendre leurs travaux et leur collecte d’échantillons tout beaux tout nouveaux (c’est lors de cette escale forcée qu’ils découvrirent les premiers kangourous). Quittant enfin l’Australie au mois d’août 1770, l’Endeavour parvint au prix de grandes difficultés à se sortir des pièges de la Grande Barrière pour parvenir à se glisser au sud de la Nouvelle-Guinée, avant de pouvoir faire escale en terre hollandaise, à Batavia (aujourd’hui Djakarta). 

Hécatombe à Batavia
 
La Compagnie hollandaise des Indes orientales disposait à Batavia de son principal comptoir, mais malheureusement, le climat était malsain et les fièvres inévitables : Cook, Solander, Banks et tant d’autres furent affectés gravement par ces fièvres auxquelles s’ajoutaient des dysenteries qui se révélèrent souvent mortelles. Banks avait déjà vu ses deux serviteurs noirs mourir en Terre de Feu. A Batavia, ce fut une hécatombe pour tout l’équipage du charbonnier britannique, pour les marins comme pour les officiers et les scientifiques ; ainsi Banks perdit la moitié de la petite troupe qu’il avait embarquée. Le chirurgien Monkhouse, l’astronome Green, qui avait fait du si bon travail à Tahiti, le naturaliste Spöring, le peintre Buchan, l’illustrateur Sydney Parkinson trouvèrent ici la mort, Cook enregistrant un total de trente-huit décès à la suite de cette escale qui dura du 9 octobre 1770 au 25 décembre 1770.

Le jeune Tahitien Tupaia perdit lui aussi la vie (le 11 décembre 1770), victime de ces fièvres inconnues en Polynésie. Certains malades moribonds purent quitter Batavia encore en vie, mais décédèrent au large, quelques jours après leur sortie de l’enfer. Inutile de préciser qu’à Batavia, Banks comme Solander n’eurent guère de temps pour herboriser ; il leur fallut se soigner et survivre ce qui ne leur permit guère de travailler comme ils avaient pu le faire précédemment.
 
Aucune publication de Banks à son retour !
 
Le 13 juillet 1771, Joseph Banks retrouvait le confort de la ville de Londres, mais malgré un accueil triomphal, il restait à la fois épuisé et abattu par l’ampleur des décès ayant frappé son équipe scientifique. Evidemment, un travail considérable commençait aussi, puisqu’il fallait rassembler ces collections, veiller à leur conservation, à leur classement et à la publication des découvertes ainsi faites et Banks décida de confier le travail à l’infatigable Solander, l’ami sûr. 
Parkinson avait laissé 743 aquarelles ; dix-huit graveurs furent embauchés pour les reproduire sur plaques de cuivre, mais finalement, rien ne fut publié du vivant de Banks qui légua ses trésors au British Museum. L’intégralité de ce qui devait s’appeler le “Florilège de Banks” ne fut finalement imprimé qu’à la fin du XXe siècle.

Après son exceptionnel tour de monde, les observateurs s’étonnèrent de constater qu’en réalité, Joseph Banks fut incapable de publier quoi que ce soit ; le naturaliste ne put embarquer pour le second voyage de Cook ; il avait des exigences jugées exorbitantes par l’Amirauté qui le remercia peu avant le départ de Cook (il fut remplacé par le naturaliste allemand Johann Reinhold Forster).

Président de la Royal Society
 
Joseph Banks, élevé au rang de héros national devint président de la Royal Society en 1778, après avoir mené quelques autres petites expéditions en Grande-Bretagne ; des broutilles par rapport à son tour du monde. La Royal Society devint son nouveau champ de bataille puisqu’il en demeura le président pendant quarante et un ans, jusqu’à sa mort en 1820, à 77 ans. En 1778, il n’avait alors que trente-cinq ans.

Son prédécesseur Newton, avait fait des mathématiques la discipline reine de la Royal Society. Avec Banks, ce fut bien évidemment la botanique et plus généralement les sciences naturelles qui devinrent prépondérantes, Banks prenant sous son aile les jardins botaniques royaux de Kew. Ceux-ci demeurent aujourd’hui encore la référence mondiale en matière de botanique. 
Sans plus se déplacer lui-même, mais en organisateur méticuleux, le naturaliste multiplia les campagnes de récolte de plantes nouvelles, cultivées sous serre lorsqu’elles venaient de régions tropicales et à partir des jardins de Kew, ce sont des centaines de plantes ornementales ou utiles qui furent d’abord récoltées, puis étudiées et enfin, en fonction de leur intérêt, dispatchées dans le monde entier. 

C’est évidemment dans ce cadre de transfert de plantes utiles que Banks, se souvenant de l’utilisation de l’arbre à pain à Tahiti, décida d’introduire celui-ci d’abord dans la Caraïbe pour nourrir à bon compte les esclaves noirs des plantations. George III, le souverain, fut enchanté par l’idée et ce fut la mise sur pied et le départ de la célèbre HMS Bounty commandée par l’inflexible capitaine Bligh. Si la mutinerie de 1789 réduisit la mission à néant, Bligh revint en 1792 et cette fois-ci réussit ; mais on le sait, ce fruit ne rencontra pas la faveur des esclaves...
 


Les Français 20 ans avant les Anglais !
Joseph Banks, l’homme qui misa sur le uru
Dans un article documenté intitulé “L’incroyable odyssée de l’arbre à pain”, Michèle Quentin raconte comment les Français, avant même Joseph Banks, s’intéressèrent au uru comme nourriture pour les esclaves des colonies. Voici ce qu’elle écrit dans le bulletin de l’Association des Parcs et Jardins en région Centre-Val de Loire, bulletin intitulé “Au cœur des jardins” (octobre 2019).
 
“Les Français parviennent avant les Britanniques à acclimater l’arbre à pain dans leurs colonies américaines. Cette plante ne pouvait manquer d’enflammer l’imagination des responsables des bureaux de Versailles, chargés d’assurer les subsistances du royaume, ainsi que celle des membres des sociétés d’agriculture, qui se multiplient en cette fin du XVIIIe siècle. Le but de ces sociétés est de développer les méthodes agraires –utilisation des engrais, défrichements, dessèchement de marais– et les cultures nouvelles, en particulier les plantes considérées comme “nourrissantes”, telles que la pomme de terre et le maïs, conseillé lui aussi par Parmentier, et qui doit permettre d’enrayer les disettes fréquentes. L’arbre à pain, par son nom seul, est porteur d’espérance. Féculent, il permet de mieux caler l’estomac des ouvriers des plantations... De plus, il est considéré de culture facile. Comment pouvait-on s’en procurer pour le multiplier en Europe, ou du moins, dans les possessions françaises du Nouveau Monde ? Les voyages de découverte de Bougainville, de 1766 à 1769, et de Cook, de 1768 à 1779, parmi les îles du Pacifique, font connaître à l’Europe l’existence des merveilleux fruits de l’Océanie, et vantent en particulier, l’étonnant “arbre à pain”.

En 1772, le naturaliste lyonnais Pierre Sonnerat (1748-1814) introduit et fait prospérer à l’Ile Bourbon (La Réunion), puis à l’Ile de France (île Maurice) des pieds d’arbre à pain, rapportés de son voyage en Nouvelle-Guinée et de là, à Saint-Domingue et Cayenne dès 1788. Pierre Poivre (1719-1786) “traqueur d’arbres à épices et autres” et dont les aventures rocambolesques sont dignes d’une épopée, les fait multiplier. Colbert avait ordonné aux commandants de navires d’envoyer “des plantes et des semences” lors de chaque expédition. Le botaniste Jacques-Julien Houttou de La Billardière (1755-1834) recherche le giroflier et le muscadier. En 1791, il fait partie de l’expédition d’Entrecasteaux, envoyée dans les mers australes à la recherche de La Pérouse (disparu depuis 1765). Il embarque à l’île des Amis (ndlr : Tonga) et rapporte au Jardin des Plantes de Paris de jeunes plants à l’état vivant d’arbres à pain. Ils sont élevés dans les serres du Museum et, en 1795, des taxons sont confiés à Joseph Martin pour être transportés en Guyane française (bien que Sonnerat ait introduit l’arbre quelques années auparavant...). René Desfontaines signale ces faits dans une brochure publiée en 1802. ” 
 

Des cultivars par dizaines
Joseph Banks, l’homme qui misa sur le uru
Un cultivar est un type végétal résultant d'une sélection, d'une mutation ou d'une hybridation (naturelle ou provoquée) et cultivé pour ses qualités agricoles. Toutes les espèces de uru viennent de la même plante originaire d'Asie et les Polynésiens sont pour beaucoup dans la multiplication de ses descendants.
 
Patrie de l’arbre à pain, au moins sur le plan culturel (Artocarpus altilis serait originaire de Java), la Polynésie moderne n’a pourtant jamais été capable de rendre aux anciens les honneurs qu’ils méritaient pour avoir amené dans nos îles le uru depuis la lointaine Asie du Sud-Est, en ayant réussi son acclimatation tout au long de ce parcours, et enfin –et surtout– en ayant su multiplier les variétés de cet arbre, de manière à disposer huit à dix mois de l’année d’une ressource essentielle en termes de nourriture. 
 
Un fruit à graines
 
Car le uru, ou plutôt les uru, proviennent d’une seule espèce elle-même née sans doute d’un croisement. Ce uru “originel” est un fruit à graines, que l’on consomme en Asie à la façon des châtaignes en Occident. Sur les marchés, à Java par exemple, on nous a ri au nez lorsque nous avons expliqué qu’ici, à Tahiti, c’est la pulpe du uru qui était consommée. Là-bas, ce sont uniquement les graines, celles des uru huero, généralement grillées ; la pulpe, comme nous a lancé dans un grand éclat de rire une marchande javanaise “c’est juste bon pour les cochons” (sic).

En Asie du Sud-Est, ce ne sont pas les espèces de fruits et de légumes qui manquent, alors que sur leurs fragiles va’a à double coque, les migrants polynésiens arrivaient avec peu de réserves alimentaires et peu de plantes en suffisamment bon état pour être replantées dans les îles qui étaient colonisées les unes après les autres. 

Les graines de uru ont donc permis l’acclimatation de cet arbre et les “mains vertes” polynésiennes, il y a des siècles, se sont ingéniées à multiplier les variétés, par hybridation et modifications génétiques, parfois infimes, parfois spectaculaires : la plus intéressante de ces modifications a sans doute été la stérilisation des arbres, de manière à ce que leurs fruits soient plus gros et surtout plus généreux en pulpe (les plus gros uru pèsent jusqu’à quatre kilos). La nourriture de base des premiers Polynésiens était en effet un cocktail mêlant poissons et uru. Or, sans doute au fil de générations d’observations, il s’avéra que le mélange poissons + pulpe était meilleur pour la santé que le mélange poissons + graines. D’où l’intérêt de parvenir à n’obtenir que des fruits sans graines, quelques uru huero étant conservés ici et là.

Des dizaines de noms
 
Les variétés anciennes de uru étaient très nombreuses (des dizaines) mais malheureusement, leur nombre n’a cessé de diminuer ces dernières décennies, compte tenu du fait que l’usage même des fruits de l’arbre à pain est sinon tombé en désuétude, du moins a été largement remplacé par le pain des boulangeries (le uru-punu pua’atoro demeure tout de même une tradition bien ancrée dans les familles polynésiennes, à défaut d’être très sain sur le plan diététique...).

En citant le botaniste hawaiien Arthur Whistler, aux Samoa on comptait vingt cultivars et trente-sept noms (Whistler 2001). Onze cultivars au moins étaient présents aux Tonga (Whistler 1991) ; trente-deux variétés existaient à Tahiti et vingt-six autres noms ont été recensés (Wilder, 1928). Aux Marquises, on connaissait au moins vingt-cinq cultivars et plus de deux cents appellations ont été relevées (Brown, 1935). Aux îles Fidji, treize cultivars ont été dénombrés (Seemann, 1835-1873) alors qu’il en existait sans doute nombre d’autres. Seule exception à cette richesse botanique, les îles Hawaii, où n’existait qu’un seul cultivar correspondant à la variété “ulu ea” des Samoa. Une pauvreté qui s’explique sans doute par l’introduction tardive de l’arbre dans cet archipel.

Le pharmacien Paul Pétard, qui précise que c’est l’Espagnol Quiros qui fut le premier Occidental à découvrir cet arbre, en décrivit vingt-six variétés dans ses travaux, dont le uru huero aux graines fertiles (mais très lentes à se développer, d’où la préférence donnée aux boutures de racines).
 


Hawaii, temple des uru
Joseph Banks, l’homme qui misa sur le uru
C’est un comble : l’archipel polynésien qui ne comptait qu’une seule variété de maiore, Hawaii, est aujourd’hui la nouvelle patrie de l’arbre à pain puisque celui-ci, sur l’île de Maui, y dispose d’un conservatoire unique au monde, le Kahanu Garden abritant le Breadfruit Institute et son extraordinaire collection d’arbres à pain, représentant plus de cent cinquante variétés.
 
A Tahiti, où les pouvoirs publics ont longtemps parlé de créer un conservatoire de ce type, on en est resté aux déclarations d’intention suivies de bien peu d’effets, sinon une plantation modeste à Raiatea. A Hawaii, on parle moins, mais on agit. Et aujourd’hui, Maui est le temple des uru.
 
Cannes à sucre, bovins et enfin jardin
 
Au cœur du jardin botanique Kahanu Garden se trouve le Pi’ilanihale Heiau, le plus grand heiau (lieu de culte, marae) de toute la Polynésie. Zone agricole par excellence, dans le passé, le secteur de Kahanu se développa rapidement. A la fin du XVIe siècle, le célèbre chef Pi’ilani parvint à réunir l’ensemble de l’île de Maui sous une seule règle avec Kapueokahi (baie de Hana) comme l’un des centres du royaume. C’est à lui que l’on doit le nom du marae Pi’ilanihale, littéralement la maison de Pi’ilani. En 1794, Kamehameha I triompha de l’armée de Maui et petit à petit le site religieux perdit de son importance. 

A partir des années 1860, la zone de Hana, intégrant le jardin botanique actuel, devint une prospère plantation de cannes à sucre, puis, à partir de 1946, un ranch d’élevage bovin. En 1974, les descendants du chef Kahanu et les propriétaires du ranch cédèrent soixante et un acres de leurs terres au Jardin botanique tropical du Pacifique en échange de la restauration et de l’entretien du Pi’ilanihale et des tombes familiales du site. 

Vanilles, cocotiers, uru...
 
Nouveaux dons et achats portèrent cette superficie à 293 acres en 2008. Les plantations du jardin botanique commencèrent dès 1972 et grâce notamment à un employé zélé, “Oncle Bleu” (Francis Kikaha Lono de son vrai nom, qui travailla sur place jusqu’en 2001), celles-ci prirent vite une dimension culturelle très importante. Outre des plantes et arbres très variés, le Kahanu Garden s’attacha à créer des jardins à thème : le premier fut consacré à la vanille, orchidée très particulière s’il en est. Suivirent le Mary Wishard Coconut Grove avec vingt-et-une variétés de cocotiers et surtout la collection méticuleuse d’arbres à pain avec cent cinquante cultivars plantés (collection qui ne cesse de s’enrichir). 

D’autres jardins relevant de l’ethnobotanique suivirent : taro, patates douces, cannes à sucre, bananes... Parallèlement, un énorme effort de restauration du Pi’ilanihale a été fait pour rendre toute sa majesté à ce lieu de culte majeur dans l’histoire de Hawaii. Le Kahanu Garden est rattaché aujourd’hui au National Tropical Botanical Garden (NTBG), une organisation à but non lucratif. Quatre jardins botaniques à Hawaii sont sous sa responsabilité et un en Floride : Allerton Garden (Kaua’i), Kahanu Garden & Preserve (Maui), Limahuli Garden & Preserve (Kaua’i), McBryde Garden (Kaua’i) et The Kampong (Floride).
 
Malgré sa richesse en variétés de uru, malgré l’épisode historique de la mutinerie de la Bounty, malgré ses moyens financiers considérables, la Polynésie française n’a, de son côté, jamais pu relever le défi et redonner à ce fruit central dans notre culture toute la place qu’il mérite. Peut-être un jour saura-t-on s’inspirer de ce qui a été fait à Maui...
 

Les noms communs 
du uru
Joseph Banks, l’homme qui misa sur le uru
Dans toute la ceinture tropicale où pousse l’arbre à pain, celui-ci fait l’objet d’appellations très nombreuses. En voici quelques-unes (sachant que généralement, le nom vernaculaire désigne aussi bien l’arbre que le fruit) :

•    árbol de pan, fruta de pan, pan, panapen, (Espagnol)
•    arbre à pain, fruit à pain (Français)
•    beta (Vanuatu)
•    bia, bulo, nimbalu (îles Salomon)
•    blèfoutou, yovotévi (Bénin)
•    breadfruit (Anglais)
•    brotfruchtbaum (Allemand)
•    broodvrucht, broodboom (Hollandais)
•    buen pan (République dominicaine)
•    châtaignier pays (Antilles françaises)
•    cow, panbwa, pain bois, frutapan, and fruta de pan (Caraïbe)
•    fruta pao, pao de massa (Portugais)
•    kapiak (Papouasie Nouvelle-Guinée)
•    kuru (îles Cook)
•    lemai, lemae (Guam, Mariannes)
•    mazapan (Guatemala, Honduras)
•    meduu (Palau)
•    mei, mai (Etats fédérés de Micronésie, Kiribati, îles Marshall,
Marquises, Tonga, Tuvalu)
•    mos (Kosrae)
•    pana, panapen (Porto Rico)
•    rata del (Sri Lanka)
•    rimas (Philippines)
•    shelisheli (Tanzanie)
•    sukun (Indonésie, Malaisie)
•    ‘ulu (Hawai‘i, Samoa, Rotuma, Tuvalu)
•    ‘uru (îles de la Société)
•    uto, buco (Fidji)
 

A lire
Paul Pétard : Plantes utiles de Polynésie (Ed. Haere Po) Réédition 2019.
Daniel Pardon : Guide des fruits de Tahiti (Ed. Au vent des îles).
Arthur Whistler : Plants of the Canoe People (Ed. National Tropical Botanical Garden).
Annie Walter/ Chanel Sam : Fruits d’Océanie (Ed. IRD Editions)
 

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Te Ara u’i reprend des forces

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Te Ara u’i reprend des forces
Tahiti, 21 mai 2021 – À travers un communiqué de presse publié vendredi matin, la direction de l’environnement a donné des nouvelles rassurantes de la tortue centenaire de Papeari, Te Ara u’i. L’état de santé de l’animal était jugé « préoccupant » mardi. Après une journée d’examens mercredi, la tortue se porte mieux et reprend des forces.
 
Te Ara u’i va mieux. La tortue des Galapagos du jardin botanique de Papeari, âgée de 190 ans, était dans un état jugé « préoccupant » mardi. Dans un communiqué de presse publié vendredi matin, la Diren a donné des nouvelles rassurantes de l’animal.  Elle s’est bien remise de son déplacement depuis Papeari et de sa journée d’examens de mercredi.
 
L’équipe médicale qui suit Te Ara u’i depuis plus de 10 ans maintenant avait annoncé mardi que l’animal se nourrissait très peu depuis deux semaines. L’examen général de l’animal n’avait rien révélé mais son bilan sanguin, vérifié deux fois, avait montré un taux de calcium élevé pouvant être due à un sérieux trouble hormonal ou infectieux.
 
La Diren a annoncé vendredi matin, que la tortue a mangé avec entrain une papaye qui lui a été présenté jeudi après-midi. « Elle reprend des forces en attendant les résultats définitifs de ses examens et la suite du protocole médical qui sera proposé par les spécialistes des maladies des reptiles » a indiqué la direction de l’environnement. Ta Ara u’i est toujours surveillée 24h sur 24, l’équipe médicale lui rend visite tous les jours. Elle se repose dans une propriété privée de l'agglomération urbaine. 
 
Comme mardi, la Diren conclut en indiquant qu'elle ne manquera pas de donner des nouvelles de la tortue.

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​En mars, l’emploi reste plombé par la fermeture des frontières

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​En mars, l’emploi reste plombé par la fermeture des frontières
Tahiti, le 21 mai 2021 - L’emploi progresse dans la plupart des secteurs en mars 2021, mais affiche un indice en chute de 5% sur les 12 derniers mois. La situation continue de se dégrader dans le secteur de l’hôtellerie-restauration affecté par la chute d’activité liée à la fermeture des frontières.
 
L’institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF) a publié vendredi les chiffres de l’emploi dans le secteur marchand pour le mois de mars 2021. Premier constat : la dégradation de la situation se poursuit dans le secteur de l’hôtellerie-restauration avec une chute de 1,1 point d’indice en un mois. Sur les douze derniers mois, le niveau d’emploi décroit de -22,3% dans ce secteur qui affiche un indice à 100,8 en mars 2021, soit un effectif salarié à peine supérieur à ce qu’il était en janvier 2000 (base 100). Frappée par la crise Covid en 2020, le rebond s’y fait attendre suite à la chute d’activité consécutive à la fermeture des frontières au tourisme début février.
L’emploi dans le secteur de la construction accuse une légère baisse (-0,4%) sur un mois en mars, bien qu’en hausse de 1,7% sur un an. Les chiffres de l’emploi salarié progressent en mars dans l’industrie (+0,7%), le commerce (+0,8%) et les autres services (+0,2%) par rapport à février 2021. Dans ces trois secteurs, l’effectif salarié demeure en baisse sur un an avec une situation dégradée de -0,1% dans l’industrie, -0,5% dans le commerce et de -3,6% dans le secteur des services. Sur les douze derniers mois, l’indice de l’emploi décroît ainsi de 5,0%, alors qu’une variation moyenne annuelle de +2,6% était constatée de 2015 à 2019.

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Plus de 55 000 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin

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Plus de 55 000 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin
Tahiti, le 21 mai 2021 – Le point épidémiologique, transmis vendredi matin par la direction de la santé, indique que 55 606 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, c’est-à-dire la première des deux injections du vaccin Pfizer ou l’unique dose nécessaire du vaccin Janssen. Aussi, 39 950 ont reçu un traitement immunitaire complet avec une ou deux injections selon le vaccin. Concernant la pandémie, aucun nouveau décès lié au Covid-19 n’a été recensé. Le bilan reste à 141 morts. Seuls trois nouveaux cas positifs ont été détectés au cours des dernières 24 heures alors que 26 cas sont toujours considérés comme "actif » au fenua. À l'hôpital, deux personnes étaient toujours hospitalisées en filière Covid vendredi, dont une nécessitant un placement en service de réanimation.


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Exposition hommage aux soldats du Covid

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Exposition hommage aux soldats du Covid
Tahiti, le 21 mai 2021 - Les ministères de la Santé et de la Culture s’associent pour une exposition publique en l’honneur des professionnels de santé qui se sont engagés localement dans la lutte contre la pandémie de covid-19.

Les ministères de la Santé et de la Culture s’associent pour une exposition de photographies en grand format afin de rendre hommage aux professionnels de santé investis localement dans la lutte contre la pandémie de covid-19.

L’ensemble des visuels est le fruit d'un travail réalisé par le docteur Sylvain Girardot, cardiologue au centre hospitalier du Taaone. Sur la base de clichés pris sur le vif par ce praticien au cours des derniers mois, 76 portraits grands format sont ainsi exposés. Tous masqués et anonymes. Un anonymat voulu par l'artiste pour que ce soit "l'ensemble des personnes engagées contre l'épidémie, réunies par un masque, qui soient honorées", explique-t-il.

Cette exposition hommage prévoit de se décliner en deux événements. D’une part, sur l’avenue Pouvana’a a O’opa avec le pavoisement des lampadaires et l’affichage de 44 portraits en grand format (180 cm x 90 cm) de personnes ayant œuvré localement dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Quatre portraits 180 cm x 120 cm sont également installés à l’entrée de la présidence. L'exposition souhaite évoquer les visages masqués d’un fragment du monde de la santé.

D’autre part, cette manifestation hommage prévoit de se décliner dans une action itinérante. Elle sera dans un premier temps hébergée dans la nef du centre hospitalier du Taaone. Dévoilée lors de la visite officielle du ministre des Outre-mer, cette exposition se compose de 50 visuels, dont 48 d’un format 120 cm x 80 cm et deux au format 180 cm x 120 cm. Il s’agit d’un ensemble de photographies prises sur le vif en plein cœur de la crise Covid.

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​Rangi en mode survie

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​Rangi en mode survie
Rangiroa le 21 mai 2021 – 200 km en 10 jours maximum pour effectuer le tour de Rangiroa à pied et à la nage, en autosuffisance. C'est le défi sportif que se sont lancé Loïc Delahaye et Juan Piron. Au programme, natation, trail et survie. Leur périple a démarré jeudi à la passe de Tiputa.

Loïc Delahaye et Juan Piron sont tous deux pilotes chez Air Tahiti mais aussi passionnés de sport. Ils se sont lancé le défi de réaliser le tour de Rangiroa à la nage et à pied en 10 jours maximum. Ils devront parcourir à pied le récif corallien puis traverser les ho'a (petits chenaux) à la nage. Il sera également question de survie, puisqu'ils sont équipés du strict minimum de matériel, et devront donc utiliser la nature comme source d’approvisionnement. Et ce n'est pas une mince affaire car d’un point de vue géologique, Rangiroa est constituée de 240 motu séparés par plus d’une centaine de ho'a d’un peu moins de 300 mètres de large mais qui s'étendent sur plus de 200 kilomètres.

Leur périple a débuté jeudi, avec tout d'abord la traversée à la nage de la passe de Tiputa, franchie avec succès au moment de l'étale. Pour des raisons de sécurité, la présence d'un bateau suiveur était nécessaire. Une fois de l'autre côté, ils ont poursuivi leur course sur 25 kilomètres afin de boucler leur première étape.

Cette aventure n'est pas sans nous rappeler celle de Jean-Pierre Marquant qui, dans les années 80 avait effectué le tour de l'atoll à pied. Un reportage intitulé Opération survie à Rangiroa lui avait été consacré.

​Rangi en mode survie

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ATN va reprendre ses vols vers la Nouvelle-Zélande pour le fret

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ATN va reprendre ses vols vers la Nouvelle-Zélande pour le fret
Tahiti, le 21 mai 2021 – Air Tahiti Nui a remporté un l'appel d'offres lancé en mars 2021 par le ministère des transports néo-zélandais. La compagnie au tiare assurera des vols de continuité pour les échanges commerciaux principalement entre Tahiti et Auckland. Les vols débuteront le 9 juin à raison d’une rotation par semaine, uniquement pour le fret, mais aussi bien à l’exportation qu’à l’importation.   

Cela faisait près de 14 mois que les liaisons aériennes entre Tahiti et Auckland s’étaient arrêtées. Elles vont reprendre le 9 juin 2021, après qu’ATN a remporté un appel d’offres lancé en mars dernier par le ministère des transports néo-zélandais. Cet appel d’offres fait partie d’un vaste dispositif de soutien aux opérations aériennes de la Nouvelle-Zélande, le Miac (Maitaining International Air Connectivity), initié par le gouvernement néo-zélandais pour maintenir les échanges économiques du pays avec ses principaux partenaires. Pour la Nouvelle-Zélande, ce programme, évalué à près de 12 milliards de Fcfp, permet de garder un lien aérien avec la région Pacifique. Il vise aussi à favoriser sa reprise d’activité après une année de restrictions de circulation.  

Dans ce cadre, ATN annonce une reprise des vols vers Auckland à compter du 9 juin, à raison d'une fréquence par semaine pour le fret aérien. Selon la compagnie au tiare, ce sont près de 23 tonnes de fret à l’export que cette opération est susceptible de concerner chaque semaine. 60% de ce volume concerne les besoins en export de la Nouvelle-Zélande vers les Etats-Unis et l’Europe. Viendront s’ajouter 11 tonnes de fret importés sur les vols retours.

Pour  Édouard Fritch, "ce marché remporté par Air Tahiti Nui est une nouvelle reconnaissance du sérieux et du professionnalisme de notre compagnie dans un contexte de crise majeure du secteur de l'aérien. C'est aussi la traduction concrète des accords signés entre nos deux pays en 2018, qui reflète la bonne santé de nos relations diplomatiques".

"Cette reprise des échanges avec nos cousins du Pacifique est une bonne nouvelle et permet d'espérer une poursuite progressive avec le transport des passagers", s’est réjouie de son côté la ministre du Tourisme, Nicole Bouteau.

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Des jeunes se lancent à Rangiroa

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Des jeunes se lancent à Rangiroa
Rangiroa le 20 Mai 2021 – Temarama et Heremoana, deux jeunes entrepreneurs de Rangiroa, ont fait le pari d’ouvrir une boulangerie pâtisserie, un projet familial de longue date.

C’est le pari de Temarama Tetua, 26 ans et de son frère Heremoana 22 ans : ils ont réalisé un rêve familial, celui d’ouvrir une boulangerie. Située à quelques centaines de mètres du port de Ohotu, elle occupe un espace de 120 m2 dont 32 consacrés à la pâtisserie. Dotés de matériel performant, les deux jeunes entrepreneurs ont tout mis en œuvre pour la réussite de leur projet. “Tout d’abord, le projet venait de mon père, c’était son rêve, puis nous avons eu l’occasion de rencontrer des personnes qui nous ont guidés dans tout ce qui est investissement surtout. Grâce à ces nombreux conseils nous avons pris l’initiative de nous lancer", confie Temarama, la gérante.
Son jeune frère Heremoana, s’occupe de la maintenance et des commandes : “Pour ma part, je suis responsable des machines et je m’occupe également des commandes auprès des fournisseurs des produits tels que les matières premières.”
Pour s'assurer de fournir la meilleure qualité de pain et de viennoiseries, Temarama, Heremoana et un jeune employé Tehiarii Taimana ont fait le déplacement jusqu'à Tahiti pour suivre une formation de boulangerie pâtisserie. Tehiarii, frigoriste de formation, était ravi de l'expérience : “Je n’avais aucune connaissance dans le domaine de la boulangerie jusqu’à ce qu'on me propose ce poste. On s'est donc déplacés à Tahiti pour suivre une formation d'une semaine, c’est court, mais j’ai beaucoup appris.”
La boulangerie pâtisserie de nos jeunes entrepreneurs réalise pour le moment une centaine de viennoiseries, et entre 300 et 400 pains par jour. Ils ont pour objectif d’atteindre 700 pains quotidiennement. Avec cette nouvelle enseigne, l’île de Rangiroa compte à ce jour trois boulangeries, les autres sont situées à Tiputa et Avatoru.

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Vigilance Covid pour Moorea avant la Pentecôte

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Vigilance Covid pour Moorea avant la Pentecôte
Tahiti, le 21 mai 2021 – Dans un communiqué publié vendredi, le ministère de la Santé a tenu a rappelé le respect des règles sanitaires, en particulier à Moorea avant le long week-end de la Pentecôte. Un foyer de contamination a été observé il y a trois semaines au sein de l’un des collèges de l’île. 53 personnes ont été identifiées positives et 26 d’entre elles sont toujours considérées comme cas actifs et placées en isolement. Un rappel que la lutte contre le virus n’est pas terminée.     

Une circulation du Covid est observée à Moorea depuis trois semaines. 53 personnes ont été identifiées positives au sein d’un foyer de contamination de l’un des collèges de l’île sœur. 26 d’entre elles sont toujours considérées comme cas actifs et placées en isolement. Le ministère de la Santé a tenu a rappelé que, même si aucun de variant n’a été détecté et qu’aucune hospitalisation n’a été nécessaire, l’épidémie n’est pas terminée, le virus circule toujours.  

« Nous devons tous rester vigilants. Une nouvelle vague épidémique ne peut être exclue à Moorea, et en Polynésie, car la population n’est pas encore complétement protégée par l’immunité de groupe ou par la vaccination. De nombreuses personnes vulnérables peuvent encore être contaminées et développer une forme grave du Covid en cas d’infection » a rappelé le ministère de la Santé.

« Ce rebond épidémique à Moorea doit inciter chacun à se faire vacciner et à inciter ses proches à se faire vacciner afin d’obtenir rapidement une protection de tous et de pouvoir espérer rapidement reprendre une vie normale. La vaccination n’est pas qu’une mesure de protection individuelle, mais aussi de protection des autres et de la population dans son ensemble » a conclut le communiqué de la Santé.

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Les festivités reprennent vie à Hao

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Les festivités reprennent vie à Hao
Hao, le 21 mai 2021 - Les manifestations publiques reprennent doucement à Hao, à l'image du concours de Korero qui vient d'être organisé lors de la fête de l'école Te Tahua O Fariki, alors qu'il n'avait pas pu se tenir en 2020 pour cause de Covid-19.

L'école Te Tahua O Fariki de Hao organisait mercredi son concours de Korero. Dans le cadre du développement de l'enseignement des langues et cultures polynésiennes, la mission plurilingue de la Direction générale de l'éducation et des enseignements (DGEE), sous l'égide du ministère de l'Éducation, de la modernisation de l'administration en charge du numérique a organisé la 10e édition de la rencontre territoriale Korero. En raison des conditions sanitaires, des capsules vidéo de chaque lauréat de circonscription seront réalisées puis diffusées sur les chaînes locales. Sept représentants seront retenus pour la circonscription des Tuamotu dont un de Hao, il s'agit donc lors de ce concours d'élire ce représentant.

Mais ce concours est aussi l'occasion pour l'école d'organiser une fête en présentant des chants et danses au public, longtemps privé d'animations, venu nombreux. “Les mesures sanitaires sont certes allégées mais le port de masque reste obligatoire " a précisé la directrice de l'école Martine Mopi-Deane. Les festivités ont débuté dès 8 h le matin, par un chant offert par tous les enfants de l'école. Ils ont ensuite fait place aux cinq candidates au concours de Korero qui ont mis à l'honneur les légendes locales. Entre chaque passage, les classes proposaient chacune un petit spectacle de chant ou de danse. La prestation du groupe Kauaki a clôturé la fête. La gagnante du concours est Shaina Iba, elle enregistrera la capsule vidéo qui fera partie des représentants des Tuamotu. Le prix du plus beau costume a été attribué à Titikua Kaiha.

"Certaines m'ont fait pleurer"
Les festivités reprennent vie à Hao
Véronique Maere, membre du jury.
" J'ai assisté à des prestations formidables pour leurs si jeunes âge, j'ai été surprise par la qualité des déclamations et j'ai eu quelques coups de cœur pour certaines candidates, certaines prestations m'ont même fait pleurer ".

Le classement
Shaina Iba, La légende de Tukipaia :1er prix
Tuheata Benattou, Légende de Tematapaturuturuariki de Topitere : 2e prix
Titikua Kaiha, l'histoire de Kairarua de Kereteki :3e prix
Tevahinemoeata, La sublime Tematakaurika de Vainono : 4e prix
Anaïs Utia, Poerava à la passe Kaki : 5e prix

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Arthur Serrières survole le Xterra à Moorea

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Arthur Serrières survole le Xterra à Moorea
Moorea, le 22 mai 2021 –  Annoncé comme le grandissime favori, Arthur Serrières a remporté, samedi à Opunohu, le triathlon du Xterra Tahiti. Le champion d'Europe et vice-champion du monde de la discipline a bouclé l'enchainement natation, VTT et course à pied en 2h43'19. A près de vingt minutes du vainqueur, Thomas Lubin, auteur d'une belle remontée sur Teva Poulain, s'est adjugé la deuxième place. Chez les dames, Émeline Azam, également professionnelle du Xterra, l'a emporté sans surprise. 

Après une page blanche en 2020, le Xterra Tahiti a écrit une nouvelle page de sa petite histoire, samedi dans la baie de Opunohu, à Moorea. Et première bonne surprise de cette 6e édition de la course nature, le nombre record d'inscription, avec plus de 1 300 athlètes qui prendront le départ des différentes courses au programme de samedi et de dimanche. "Une bonne surprise" pour le VSOP MozTeam organisateur de l'événement. 

Et la course reine, le triathlon, a rassemblé, samedi, 138 amateurs du triple efforts. On retrouvait notamment l'une des références mondiale du Xterra, Arthur Serrières (27 ans), invité cette année par l'un des sponsors de l'événement. Inscrit notamment sur CV du jeune homme : un titre de champion d'Europe acquis en 2019, et une deuxième place aux championnats du monde de la discipline également décrochée en 2019. Ajouter à cela une troisième place au Xterra Tahiti aussi en 2019. 

Serrières avait donc l'étiquette de grandissime favori accolé à son dossard. Derrière lui, les coureurs tahitiens comme Teva Poulain, Cedric Wane, Thomas Lubin ou encore Toanui Gobrait avaient également de sérieux arguments à faire valoir. Mathieu Blanchard, vainqueur lui du Trail Tupuna en 2019 et qui s'est aligné pour la première fois sur le triathlon était également à surveiller de près.

La fusée Serrières lâchée à Opunohu
Arthur Serrières survole le Xterra à Moorea
Au programme pour les triathlètes un parcours de 1,5 km en natation à effectuer dans la baie de Opunohu. A enchainer ensuite avec 34 km en VTT au milieu des champs d’ananas avant de conclure sur une course à pied de 10 km. Un menu bien costaud dont Arthur Serrières n'a fait qu'une seule bouchée. Déjà installé en deuxième position après le parcours de natation, derrière Antoine Estival qui aura été le seul à avoir été devant le champion d'Europe, Serrières a ensuite déroulé sur les parcours de VTT et de course à pied. 

Sur son engin d'abord, l'intéressé n'a fait que creuser irrémédiablement l'écart sur ses proches poursuivants comme Teva Poulain, Cedric Wane, victime en plus d'une chute dans la deuxième boucle et Thomas Lubin. Toanui Gobrait ou encore Hervé Arcade restaient eux dans le coup pour une possible place sur le podium de la course. Parce qu'à l'avant de la course, Arthur Serrières étaient en effet intouchable. Au moment d'aborder les 10 km de course à pied, l'Auvergnat a plus de huit minutes d'avance sur Teva Poulain, deuxième, et un peu plus de dix minutes sur Thomas Lubin. 

Un trou que les athlètes tahitiens ne combleront évidemment pas. Et après 2h43'19 Arthur Serrières a franchi la ligne d'arrivée située en face du Fare natura du Criobe pour s'adjuger donc sa première victoire au Xterra de Tahiti. "J'ai parfaitement géré ma course, notamment en VTT où j'ai fait attention de ne pas endommager mon matériel. La course ici va me donner des repères, même si c'est encore loin, pour les championnats du monde de Xterra qui se tiendront à Hawaii en décembre. Et évidemment cela fait toujours plaisir de venir courir ici en Polynésie", a indiqué le vainqueur sur la ligne d'arrivée. 

La folle remontée de Thomas Lubin
Arthur Serrières survole le Xterra à Moorea
Derrière la fusée Serrières on s'est donc battu pour les places d'honneur. Si Teva Poulain a été une bonne partie en deuxième position de la course, ce dernier a été victime de la remontée fantastique de Thomas Lubin en course à pied qui accusait près de quatre minutes de retard sur Poulain. Mais en allant au bout du lui même et plus frais sur les derniers kilomètres de la course, Lubin, spécialiste des ultra-trails, a déposé son rival pour s'adjuger la deuxième place à près de vingt minutes du vainqueur. "J'ai eu du mal à lancer ma course", a affirmé Lubin. "Mais dans les deux dernières boucles en VTT je me sentais de mieux en mieux. Et je savais que j'allais faire un super parcours en course à pied. Ce que j'ai fait pour dépasser Teva sur les derniers kilomètres de la course. Le travail paye toujours."

Cédric Wane lui en dépit de sa chute en VTT a réussi à décrocher la quatrième place de cette 6e édition du Xterra Tahiti. Et à la cinquième place, on retrouve Mathieu Blanchard, qui comme Thomas Lubin a effectué une folle remontée en course à pied. 

Par ailleurs chez les dames, on note la victoire d'Emeline Azam, triathlète professionnelle également et qui n'a pas eu d'égal sur la course samedi. Elle s'est classée notamment neuvième au classement scratch. 

Arthur Serrières survole le Xterra à Moorea

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Nouvelle-Calédonie: le sénateur LR Pierre Frogier ne participera pas aux discussions

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Nouvelle-Calédonie: le sénateur LR Pierre Frogier ne participera pas aux discussions
Paris, France | AFP | mercredi 26/05/2021 - Le sénateur LR de Nouvelle-Calédonie Pierre Frogier, a déclaré mercredi qu'il ne participerait pas aux discussions entre indépendantistes et loyalistes calédoniens, si le gouvernement ne définit pas une date pour le troisième référendum d'autodétermination, à l'issue d'une rencontre avec le premier ministre.

Jean Castex a entamé mercredi une semaine de discussions avec des responsables politiques de Nouvelle-Calédonie afin de "renouer le dialogue" entre indépendantistes et loyalistes, à l'approche d'un troisième référendum sur l'indépendance qui doit être organisé d'ici octobre 2022.

"Nous sommes mandatés pour obtenir du gouvernement, donc de l'Etat, que ce référendum ait lieu le plus tôt possible", tandis que les indépendantistes exigent que ce référendum ait lieu le plus tard possible, a estimé le sénateur. 

"Ce que j'ai indiqué au Premier ministre, c'est que dans la mesure où ce référendum n'a pas lieu le plus tôt possible, c'est-à-dire avant l'échéance présidentielle, cela voudra dire que ce gouvernement aura basculé dans le camp des indépendantistes. Il aura fait le choix de l'exigence du camp indépendantiste".

"Dans ces conditions puisque aucune réponse ne nous est donnée pour l'instant, je ne participerai pas, pour ma part, aux différents échanges qui vont se dérouler sur le oui ou le non, parce que je considère que ça n'a pas de sens", a-t-il ajouté.  

Pour M. Frogier, "poser la question du oui et du non, c'est à la veille du premier référendum qu'il fallait le faire, de manière de poser clairement ça sur la table et que les Calédoniens soient conscient de ces enjeux. Ce n'est pas la faute des autres, c'est la responsabilité de cette majorité et de ce président de la République".

Il a souligné avoir essayé depuis 10 ans "de convaincre les uns et les autres que cette procédure de référendum était mortifère". 

Selon lui, "faute d'avoir pris des initiatives susceptibles de rapprocher les deux camps on arrive au bout du bout". "Il ne faut pas que la Calédonie soit rattrapée par l'hystérie des campagnes présidentielles, comme ça s'est passé il y a 30 ans", clame-t-il.

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