PAPEETE, vendredi 29 novembre 2013. Alors que la manifestation organisée par les indépendantistes ce vendredi après-midi, place Tarahoi résonnait encore dans le centre ville de Papeete, le ministre des outre-mer est sorti avec les tavana sur le perron de la résidence du haut commissaire pour une photo de famille. Entendant la musique, il s’exprime «Ah oui : la manifestation. Ils étaient nombreux ?» interroge-t-il. Pendant que 250 à 300 militants de l’UPLD manifestaient devant la stèle de Pouvana’a a Oopa, le ministre des outre-mer avait rendez-vous avec les maires : moins de la moitié des 48 premiers magistrats des communes polynésiennes étaient présents, mais la discussion durant 1h30 a été dense et a permis d’aborder différentes questions.
Victorin Lurel, comme tout au long de cette visite de trois jours en Polynésie s’est mis à l’écoute, prêt à tout aborder. Selon le ministre les maires auraient ouvert avec lui huit grands dossiers qui n’ont pas tous été listés à l'issue de la rencontre. «Nous restons ouverts à la demande des interlocuteurs sur une demande de remise à plat du statut d’autonomie après 30 ans de pratique». Il ne serait ainsi pas opposé à «un toilettage ou une révision pour que les choses soient plus équilibrées, plus efficaces». Bien entendu aucune date n’a été avancée.
En tout cas ce chantier de révision est une volonté clairement affirmée des maires. «Il y a une grande envie de revoir le statut de la Polynésie française» indique Teriitepaiatua Maihi, le président du SPCPF (syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française). Dès la sortie de cette réunion, il affichait un large sourire après un rendez-vous raté avec Victorin Lurel lors du Congrès des maires à Paris il y a une dizaine de jours. «Enfin ! On a quand même rencontré le ministre. Nous sommes très satisfaits des réponses aussi bien vis-à-vis des communes que du Pays».
Pour les tavana c’est l’occasion, avec des années de retard d’indiquer qu’ils n’ont pas été consultés sur un certain nombre de points cruciaux, au cours de la dernière loi statutaire de 2004 sur la Polynésie. Ce qui les placent aujourd’hui dans l’embarras. De nombreuses communes, ne tiendront pas les délais de mise en place des réseaux d’eau potable, d’assainissement et de gestion des déchets ménagers. La date butoir de 2020 inscrite dans le Code général des collectivités locales (CGCT) est beaucoup trop proche au regard des enjeux des communes dans les archipels éloignés, dont le territoire est parfois divisé sur plusieurs atolls. «Le ministre ne peut pas garantir un nouveau délai mais il faut qu’on ait une discussion avec tous les tavana et que les communes puissent être accompagnées pour ces nouvelles compétences».
Questionnement sur les compétences et leur mise en œuvre, interrogations également sur les moyens financiers, car les ressources financières des communes polynésiennes sont indexées sur les recettes fiscales du Pays via le FIP (fonds intercommunal de péréquation). Et depuis quelques années, le compte n’est pas bon. Une réunion de travail est programmée dans le courant de la semaine prochaine avec le Haut commissariat et le Pays autour du FIP, de ces modalités d’attribution et des retards de paiement du Pays aux communes. «On entend que le Pays s’apprêterait à rembourser ce qu’il doit aux communes du FIP en huit ans. On aimerait bien que le ministre des finances du Pays nous le dise en face» poursuivait Teriitepaiatua Maihi.
Enfin, la rétrocession des terrains militaires aux communes concernées par le CRSD (Contrat de redynamisation des sites de défense) reste un sujet de tiraillement avec l’Etat. Visiblement, il faudra en passer par la création d’un syndicat mixte regroupant les communes polynésiennes concernées et le Pays. «D’après les juristes de Paris il n’y aurait pas d’autres solutions. Moi je reste sceptique dans sa mise en œuvre, un point de vue partagé par le vice-président du Pays. Ce sera une usine à gaz» prophétise Philip Schyle, le maire d’Arue. «Au sujet de ce syndicat mixte, on n’a pas tout à fait le choix. On est obligé de s’entendre avec le Pays pour mettre quelque chose en place ; nous sommes condamnés à vivre ensemble» commente Teriitepaiatua Maihi. Les maires ne s’opposeraient pas au dépôt d’un amendement demandant la création de ce syndicat mixte pour enfin que la rétrocession des terrains militaires puisse se concrétiser en Polynésie française. Cela promet des belles batailles politiques à venir…
Victorin Lurel, comme tout au long de cette visite de trois jours en Polynésie s’est mis à l’écoute, prêt à tout aborder. Selon le ministre les maires auraient ouvert avec lui huit grands dossiers qui n’ont pas tous été listés à l'issue de la rencontre. «Nous restons ouverts à la demande des interlocuteurs sur une demande de remise à plat du statut d’autonomie après 30 ans de pratique». Il ne serait ainsi pas opposé à «un toilettage ou une révision pour que les choses soient plus équilibrées, plus efficaces». Bien entendu aucune date n’a été avancée.
En tout cas ce chantier de révision est une volonté clairement affirmée des maires. «Il y a une grande envie de revoir le statut de la Polynésie française» indique Teriitepaiatua Maihi, le président du SPCPF (syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française). Dès la sortie de cette réunion, il affichait un large sourire après un rendez-vous raté avec Victorin Lurel lors du Congrès des maires à Paris il y a une dizaine de jours. «Enfin ! On a quand même rencontré le ministre. Nous sommes très satisfaits des réponses aussi bien vis-à-vis des communes que du Pays».
Pour les tavana c’est l’occasion, avec des années de retard d’indiquer qu’ils n’ont pas été consultés sur un certain nombre de points cruciaux, au cours de la dernière loi statutaire de 2004 sur la Polynésie. Ce qui les placent aujourd’hui dans l’embarras. De nombreuses communes, ne tiendront pas les délais de mise en place des réseaux d’eau potable, d’assainissement et de gestion des déchets ménagers. La date butoir de 2020 inscrite dans le Code général des collectivités locales (CGCT) est beaucoup trop proche au regard des enjeux des communes dans les archipels éloignés, dont le territoire est parfois divisé sur plusieurs atolls. «Le ministre ne peut pas garantir un nouveau délai mais il faut qu’on ait une discussion avec tous les tavana et que les communes puissent être accompagnées pour ces nouvelles compétences».
Questionnement sur les compétences et leur mise en œuvre, interrogations également sur les moyens financiers, car les ressources financières des communes polynésiennes sont indexées sur les recettes fiscales du Pays via le FIP (fonds intercommunal de péréquation). Et depuis quelques années, le compte n’est pas bon. Une réunion de travail est programmée dans le courant de la semaine prochaine avec le Haut commissariat et le Pays autour du FIP, de ces modalités d’attribution et des retards de paiement du Pays aux communes. «On entend que le Pays s’apprêterait à rembourser ce qu’il doit aux communes du FIP en huit ans. On aimerait bien que le ministre des finances du Pays nous le dise en face» poursuivait Teriitepaiatua Maihi.
Enfin, la rétrocession des terrains militaires aux communes concernées par le CRSD (Contrat de redynamisation des sites de défense) reste un sujet de tiraillement avec l’Etat. Visiblement, il faudra en passer par la création d’un syndicat mixte regroupant les communes polynésiennes concernées et le Pays. «D’après les juristes de Paris il n’y aurait pas d’autres solutions. Moi je reste sceptique dans sa mise en œuvre, un point de vue partagé par le vice-président du Pays. Ce sera une usine à gaz» prophétise Philip Schyle, le maire d’Arue. «Au sujet de ce syndicat mixte, on n’a pas tout à fait le choix. On est obligé de s’entendre avec le Pays pour mettre quelque chose en place ; nous sommes condamnés à vivre ensemble» commente Teriitepaiatua Maihi. Les maires ne s’opposeraient pas au dépôt d’un amendement demandant la création de ce syndicat mixte pour enfin que la rétrocession des terrains militaires puisse se concrétiser en Polynésie française. Cela promet des belles batailles politiques à venir…
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