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Un ancien responsable ni-Vanuatu condamné en Australie

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Un ancien responsable ni-Vanuatu condamné en Australie
BRISBANE, lundi 2 septembre 2013 (Flash d’Océanie) – Le ni-Vanuatu Clarence Marae, ancien chef de cabinet sous l’ex-Premier ministre Sato Kilman, a été condamné lundi à cinq ans et demi de prison, dont vingt deux mois incompressibles, après avoir été reconnu coupable de complicité de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, rapporte le réseau de télévision privées australiennes Sky News.
M. Marae avait été interpellé en avril 2012 dans des circonstances polémiques, à l’aéroport de Sydney.
Il accompagnait alors le Premier ministre ni-Vanuatu de l’époque, Sato Kilman, qui se déplaçait alors pour un voyage officiel en Israël.
Lors des audiences précédant le verdict devant la Cour Suprême de Brisbane (État australien du Queensland), M. Marae a plaidé coupable de chefs d’accusation de « conspiration en vue de fraude » pour un montant affiché de quelque 4,5 millions de dollars australiens.
Dans le cadre de la même affaire, trois ressortissants australiens ont aussi été reconnus coupables et condamnés en 2011, pour des faits d’évasion fiscale remontant à la fin des années 1990.

À la suite de l’arrestation de M. Marae en avril 2012, en guise de représailles, le gouvernement de Vanuatu avait exigé et obtenu le départ de tous les agents de la police fédérale australienne détachés à Vanuatu dans le cadre de la coopération, au total une vingtaine d’agents.
Depuis, Port-Vila et Canberra ont redonné le feu vert pour la reprise de la coopération policière.

Plusieurs précédents

Plusieurs incidents du même genre sont survenus entre Vanuatu et l’Australie au cours des dix dernières années, impliquant à chaque fois des accusations portant sur les agents de la police fédérale australienne en poste dans la capitale vanuatuane.
En 2003, certains d’entre eux, accusés d’ « espionnage » et d’ « ingérence », avaient effectivement dû, eux aussi, quitter l’archipel.
En mai 2011, un expert australien, détaché auprès du bureau de l’Attorney General (chef des services juridiques du gouvernement), avait été prié par le gouvernement de quitter l’archipel en raison de sa supposée ingérence dans les affaires intérieures du pays.

Opération « Wickenby »


M. Ari Jenshel, juriste, aurait eu le choix entre un départ volontaire et une expulsion assortie d’une déclaration de persona non grata en bonne et due forme.
Il avait choisi la première option, en consultation avec la mission diplomatique australienne sur place, qui a été tenue informée par les autorités locales.
De retour dans son pays, ce juriste quadragénaire qui avait auparavant exercé au sein des services juridiques des forces armées australiennes avait ensuite tenu à livrer sa version des faits et qualifié de « ridicules » les allégations portées contre lui. Il s’était aussi insurgé contre le fait que son bureau, à Port-Vila, ait fait l’objet d’une perquisition policière ayant abouti à la saisie de fichiers informatiques sur son ordinateur portable.
La police de cet archipel mélanésien avait laconiquement rétorqué qu’elle poursuivait son enquête concernant la présence de documents et fichiers « sensibles » retrouvés sur le disque dur de cet ordinateur.
Certains de ces fichiers, confidentiels, ne concernaient pas que des affaires fiscales : nombre d’entre eux avaient aussi trait à la position commune du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, qui regroupe Vanuatu, les îles Salomon, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Fidji et le mouvement indépendantiste FLNKS de Nouvelle-Calédonie) issue du sommet de ce groupement subrégional, fin mars 2011, à Suva.
Ce sommet s’était notamment conclu sur un communiqué solidaire et compréhensif vis-à-vis du régime fidjien dirigé par le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama depuis son putsch de décembre 2006, ainsi que sa « feuille de route » annoncée pour rétablir la démocratie, mais pas avant septembre 2014.
Selon le quotidien The Australian, à l’époque, la police vanuatuane poursuivrait une piste selon laquelle non seulement ces fichiers se seraient retrouvés sur le disque dur de cet appareil, mais ils auraient en outre été transmis à des destinataires appartenant à des services gouvernementaux australiens.
Le quotidien affirmait par ailleurs avoir obtenu confirmation de la part du gouvernement de Vanuatu et de son ministère des finances les soupçons d’espionnage nourris à l’encontre de M. Jenshel, y compris concernant la politique de cet archipel vis-à-vis de son statut de paradis fiscal.
« Ce n’est pas la première fois qu’on m’a traité d’espion. Les allégations d’espionnage contre les experts expatriés dans le Pacifique sont monnaie courante (…) Mais je ne suis pas un espion et ne n’en ai jamais été un (…) Mon rôle consistait à rendre compte de questions opérationnelles au gouvernement de Vanuatu, pas au gouvernement australien », a-t-il clamé au cours d’une interview accordée à l’époque au quotidien australien dans laquelle il estimait que ces pièces saisies ont été « fabriquées ».
Des incidents similaires, intervenus après la fuite de courriels « sensibles » émanant d’experts australiens, avaient tendu les relations diplomatiques avec d’autres archipels mélanésiens comme les îles Salomon ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Au cours de son séjour à Vanuatu, M. Jenshel a été considéré comme l’une des chevilles ouvrières en vue d’un accord de coopération en matière fiscale entre cet archipel et l’Australie, notamment au regard du statut de paradis fiscal de Vanuatu.
Un accord en ce sens, concernant le partage d’information, a été signé en avril 2010.

Depuis ces dernières années, le gouvernement australien, sous le nom de code générique d’Opération « Wickenby », traque ceux de ses ressortissants soupçonnés d’évasion fiscale.

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