PAPEETE, le 18 septembre 2014 - Une exposition et un livre sur tous les cyclones documentés ayant touché la Polynésie nous rappellent la puissance dévastatrice de ces tempêtes. La Polynésie est touchée par un cyclone tous les 4 ans en moyenne. La dernière catastrophe qui a touché Tahiti remonte à 1983…
Le service des archives héberge pendant encore quelques jours des journées portes ouvertes consacrées à l’histoire des cyclones qui ont traversé la Polynésie française de 1831 à 2010. L’exposition a débuté lundi 15 septembre et se terminera mercredi prochain, le 24 septembre. Elle est ouverte tous les jours de semaine, de 8h30 à 14h30 en journée continue.
Au programme : photographies d’époques, coupures de presse tirées des archives et ateliers animés par un vrai technicien météorologue de Météo France, Marc Tardy. Ces documents permettront aux visiteurs de découvrir tous ces épisodes avec un œil neuf. Les ateliers incluent une présentation du travail de prévision et d’alerte cyclonique de Météo France, et un autre sur les outils et machines utilisés pour l’observation météo.
Un ouvrage est également édité et présenté pour l’occasion. Résultat de 2 ans et demi de travail, « Cyclones mémorables de 1831 à 2010 » sera présenté par son auteure Victoire Laurent, chef du bureau d’études de Météo France, ce vendredi matin. Il regroupe à la fois des données météorologiques inédites, mais aussi des témoignages et des anecdotes datant de ces différents épisodes cycloniques sur près de 200 ans, offrant des perspectives poignantes sur ces catastrophes naturelles qui reviennent en moyenne tous les 20 ans sur chaque île, soit juste assez de temps pour que chaque génération en oublie la puissance.
C’est d’ailleurs l’un des objectifs de ce livre : partager la connaissance avec les universitaires et les chercheurs, mais aussi remettre ce danger à l’esprit la population et les pouvoirs publics. Les analyses de données effectuées pour cet ouvrage ont aussi déjà eu des applications pratiques, conduisant à réanalyser les modèles de trajectoires des cyclones en Polynésie et leur lien avec le phénomène El Niño.
Les cyclones de tous les records
Dans ce livre et à l’exposition, le public pourra découvrir plusieurs épisodes cycloniques qui ont marqué la conscience collective du Territoire, dont les plus emblématiques :
- La saison cyclonique 1982 – 1983 : cette année El Niño avait établi le record du nombre de cyclones en une saison, avec pas moins de 8 tempêtes pendant la saison chaude qui a inclus Veena.
- Le cyclone Veena en avril 1983 : a établit le record du cyclone qui a provoqué le plus de dégâts. C’était le quatrième cyclone de la saison. Il est passé à 50 km à l’est de Tahiti, faisant 1 mort, 202 blessés et 25 000 sans-abris. Il avait provoqué pour 6 milliards Fcfp de dommages matériels, dont 1 milliard ont été nécessaires pour reconstruire la route de la Côte Est.
- Le cyclone de 1903 sur les Tuamotu : c’est le plus meurtrier enregistré avec 519 morts. Il est resté très peu de survivants dans les îles frappées, en particulier l’atoll de Hikueru où 377 habitants ont péri. Les vents de 172 km/h ont été conjugués à un effet de « marée de tempête » qui a submergé ces îles basses. Ce phénomène est provoqué par la pression atmosphérique très basse durant un cyclone, qui « aspire » littéralement l’océan jusqu’à recouvrir les atolls. La houle achève alors l’entreprise de destruction.
Le service des archives héberge pendant encore quelques jours des journées portes ouvertes consacrées à l’histoire des cyclones qui ont traversé la Polynésie française de 1831 à 2010. L’exposition a débuté lundi 15 septembre et se terminera mercredi prochain, le 24 septembre. Elle est ouverte tous les jours de semaine, de 8h30 à 14h30 en journée continue.
Au programme : photographies d’époques, coupures de presse tirées des archives et ateliers animés par un vrai technicien météorologue de Météo France, Marc Tardy. Ces documents permettront aux visiteurs de découvrir tous ces épisodes avec un œil neuf. Les ateliers incluent une présentation du travail de prévision et d’alerte cyclonique de Météo France, et un autre sur les outils et machines utilisés pour l’observation météo.
Un ouvrage est également édité et présenté pour l’occasion. Résultat de 2 ans et demi de travail, « Cyclones mémorables de 1831 à 2010 » sera présenté par son auteure Victoire Laurent, chef du bureau d’études de Météo France, ce vendredi matin. Il regroupe à la fois des données météorologiques inédites, mais aussi des témoignages et des anecdotes datant de ces différents épisodes cycloniques sur près de 200 ans, offrant des perspectives poignantes sur ces catastrophes naturelles qui reviennent en moyenne tous les 20 ans sur chaque île, soit juste assez de temps pour que chaque génération en oublie la puissance.
C’est d’ailleurs l’un des objectifs de ce livre : partager la connaissance avec les universitaires et les chercheurs, mais aussi remettre ce danger à l’esprit la population et les pouvoirs publics. Les analyses de données effectuées pour cet ouvrage ont aussi déjà eu des applications pratiques, conduisant à réanalyser les modèles de trajectoires des cyclones en Polynésie et leur lien avec le phénomène El Niño.
Les cyclones de tous les records
Dans ce livre et à l’exposition, le public pourra découvrir plusieurs épisodes cycloniques qui ont marqué la conscience collective du Territoire, dont les plus emblématiques :
- La saison cyclonique 1982 – 1983 : cette année El Niño avait établi le record du nombre de cyclones en une saison, avec pas moins de 8 tempêtes pendant la saison chaude qui a inclus Veena.
- Le cyclone Veena en avril 1983 : a établit le record du cyclone qui a provoqué le plus de dégâts. C’était le quatrième cyclone de la saison. Il est passé à 50 km à l’est de Tahiti, faisant 1 mort, 202 blessés et 25 000 sans-abris. Il avait provoqué pour 6 milliards Fcfp de dommages matériels, dont 1 milliard ont été nécessaires pour reconstruire la route de la Côte Est.
- Le cyclone de 1903 sur les Tuamotu : c’est le plus meurtrier enregistré avec 519 morts. Il est resté très peu de survivants dans les îles frappées, en particulier l’atoll de Hikueru où 377 habitants ont péri. Les vents de 172 km/h ont été conjugués à un effet de « marée de tempête » qui a submergé ces îles basses. Ce phénomène est provoqué par la pression atmosphérique très basse durant un cyclone, qui « aspire » littéralement l’océan jusqu’à recouvrir les atolls. La houle achève alors l’entreprise de destruction.
Heinarii, qui visite l’exposition, se souvient d’avoir vécu Oséa
« Le cyclone Oséa je m’en souviens parce que je viens de Maupiti, qui a été touchée. J’avais 6 ans, mais je me rappelle que j’ai vu l’œil du cyclone par la baie vitrée de la maison. C’était tout calme, il y a même des gens qui commençaient à sortir en croyant que c’était terminé. Mais on leur a dit de rentrer vite. Et après c’est revenu encore plus fort. »
Marc Tardy, technicien météo qui assure l’animation des journées portes ouvertes, confirme qu’à l’intérieur de l’oeil du cyclone il n’y a plus de vent. Mais quand il est passé, c’est un vrai « mur » qui frappe, avec des vents dépassant les 220 km/h.
« Le cyclone Oséa je m’en souviens parce que je viens de Maupiti, qui a été touchée. J’avais 6 ans, mais je me rappelle que j’ai vu l’œil du cyclone par la baie vitrée de la maison. C’était tout calme, il y a même des gens qui commençaient à sortir en croyant que c’était terminé. Mais on leur a dit de rentrer vite. Et après c’est revenu encore plus fort. »
Marc Tardy, technicien météo qui assure l’animation des journées portes ouvertes, confirme qu’à l’intérieur de l’oeil du cyclone il n’y a plus de vent. Mais quand il est passé, c’est un vrai « mur » qui frappe, avec des vents dépassant les 220 km/h.
L’Alerte cyclonique
Marc Tardy anime l’atelier expliquant le travail de prévision et d’alerte cyclonique de Météo France :
« Météo France est en partenariat avec la protection civile et le Haut-commissariat dans le cadre du plan de crise cyclonique.
Quand il n’y a pas de cyclone, un prévisionniste est de permanence 24h sur 24 pour faire la prévision marine et aéronautique, et il suit également l’évolution de toutes les tempêtes.
Pendant la période cyclonique, d’octobre à avril, il suit les cyclones à l’ouest du 180° méridien Ouest, donc bien avant qu’il ne touche la Polynésie.
Un autre prévisionniste dit « sécurité » est là 24h sur 24 et 365 jours par an pour élaborer deux fois par jour la carte de vigilance météo. Pendant la saison chaude, il suit les dépressions à l’est du 180° Ouest. Ses prévisions vont jusqu’à 72 heures en avance, et elles sont vraiment fiable sur les premières 24 heures. »
S’il repère un cyclone, un prévisionniste dédié au problème est mis en place et gère l’alerte cyclonique avec le haussaire :
- L’alerte jaune est la « Mise en garde », c’est-à-dire qu’un cyclone peut toucher le territoire dans les 2 à 3 jours, mais sa trajectoire reste incertaine,
- La « Pré-alerte » orange indique que le cyclone est attendu dans les 18 à 48 heures, son itinéraire se précise,
- L’alerte « rouge-cyclone » est la plus élevée. Un cyclone va passer près de la zone en alerte dans les 18 heures.
La « Période de sauvegarde » est indiquée en violet sur les cartes d’alerte cyclonique. La tempête est passée, mais les inondations et les risques d’électrocution restent un danger. Il faut aussi vider les rues pour laisser les secours opérer.
Marc Tardy anime l’atelier expliquant le travail de prévision et d’alerte cyclonique de Météo France :
« Météo France est en partenariat avec la protection civile et le Haut-commissariat dans le cadre du plan de crise cyclonique.
Quand il n’y a pas de cyclone, un prévisionniste est de permanence 24h sur 24 pour faire la prévision marine et aéronautique, et il suit également l’évolution de toutes les tempêtes.
Pendant la période cyclonique, d’octobre à avril, il suit les cyclones à l’ouest du 180° méridien Ouest, donc bien avant qu’il ne touche la Polynésie.
Un autre prévisionniste dit « sécurité » est là 24h sur 24 et 365 jours par an pour élaborer deux fois par jour la carte de vigilance météo. Pendant la saison chaude, il suit les dépressions à l’est du 180° Ouest. Ses prévisions vont jusqu’à 72 heures en avance, et elles sont vraiment fiable sur les premières 24 heures. »
S’il repère un cyclone, un prévisionniste dédié au problème est mis en place et gère l’alerte cyclonique avec le haussaire :
- L’alerte jaune est la « Mise en garde », c’est-à-dire qu’un cyclone peut toucher le territoire dans les 2 à 3 jours, mais sa trajectoire reste incertaine,
- La « Pré-alerte » orange indique que le cyclone est attendu dans les 18 à 48 heures, son itinéraire se précise,
- L’alerte « rouge-cyclone » est la plus élevée. Un cyclone va passer près de la zone en alerte dans les 18 heures.
La « Période de sauvegarde » est indiquée en violet sur les cartes d’alerte cyclonique. La tempête est passée, mais les inondations et les risques d’électrocution restent un danger. Il faut aussi vider les rues pour laisser les secours opérer.
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