SUVA, mercredi 17 septembre 2014 (Flash d’Océanie) – L’homme fort de Fidji et auteur du putsch de décembre 2006, Franck Bainimarama, semble être en passe de réussir sa transition démocratique en obtenant, selon les premières tendances partielles, un score approchant les soixante pour cent des suffrages à l’issue des premières législatives tenues dans cet archipel depuis huit ans.
Selon les derniers résultats provisoires publiés par le ministère fidjien de l’information aux alentours de 4h00 du matin (locales, GMT+12) et portant sur la moitié des 2025 bureaux de vote, le parti Fiji First de celui qui a dirigé cet État insulaire depuis son coup d’État de décembre 2006 obtient d’ores et déjà 59,6 pour cent des voix.
Ces chiffres concernent un total de 306.096 bulletins de vote dépouillés, sur un total de quelque 520.00 électeurs inscrits.
Vient ensuite le parti SODELPA (27.6 pour cent), puis, loin derrière, une demi-douzaine de formations politiques qui semblent se partager les miettes.
Au cours de la campagne électorale, M. Bainimarama a notamment expliqué qu’il n’envisageait pas d’autre scénario que celui de sa victoire, ni même la nécessité éventuelle d’une alliance avec un autre parti pour constituer une majorité parlementaire forte.
M. Bainimarama, 60 ans, a axé sa campagne autour de thèmes fédérateurs et sur son bilan de gouvernance de ces huit dernières années, au cours desquelles il a abrogé la précédente constitution de 1997 et mis en place un nouveau texte mettant l’accent sur l’abolition des anciennes dispositions discriminatoires entre Fidjiens de souche et l’autre principal groupe ethnique d e l’archipel : les descendants des travailleurs indiens, amenés à Fidji à la fin du 19ème siècle pour travailler dans les plantations de canne à sucre.
Les Indo-fidjiens représentent environ 35 pour cent de la population de l’archipel.
Le principe martelé au cours de ces dernières années par celui qui a justifié son putsch par la nécessité de « nettoyer » l’archipel : « un homme, une voix », par opposition aux anciennes circonscriptions réservées aux Fidjiens indigènes ou aux Indiens, avec, entre les deux, des sièges parlementaires dits « ouverts ».
Le SODELPA de Mme Kepa s’appuie surtout sur une base communautaire, l’électorat fidjien indigène, avec des thèmes de campagne axés autour de la souveraineté et l’identité des Fidjiens de souche.
Au cours de la campagne, la dirigeante a fait allusion de manière persistante à un danger d’érosion des pouvoirs et prérogatives des indigènes.
Ce parti conteste aussi, entre autres, la décision d’ouvrir l’appellation de Fidjien (qu’il considère comme seule applicable pour les Fidjiens indigènes) à tous les citoyens de cet archipel, y compris ceux issus d’autres ethnies.
Les autres formations politiques en lice dans l’archipel arrivent loin derrière, selon ces résultats à mi-dépouillement.
Les autres partis en lice sont le National Federation Party (NFP), le People’s Democratic Party (PDP), les travaillistes (Fiji Labour Party, FLP) ou encore OneFiji.
Ils sont tous à la traîne avec des scores oscillant entre 5,5 pour cent (NFP) et 0,1 pour cent (Fiji United Freedom Party).
Entre ces deux scores mineurs, viennent se placer le PDP (3,5 pour cent), le FLP (2,3 pour cent), One Fiji (1,1 pour cent) et deux candidats non affiliés, Roshika Deo (0,2 pour cent)
Ces élections se sont déroulées sous la surveillance d’un groupe d’observateurs internationaux, coprésidé par l’Australie, l’Indonésie et l’Inde.
Ce groupe est constitué d’un total de plus de 90 observateurs représentants onze pays, dont la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, les États-Unis, ainsi que des experts de l’Union Européenne.
Les résultats officiels ne seront proclamés que dans plusieurs jours et le groupe international d’observateurs a annoncé pour jeudi un premier rapport préliminaire concernant son opinion quant à la bonne tenue de ce scrutin, au cours duquel, mercredi, aucun incident majeur n’a été signalé.
Les réactions à Canberra
Parmi les premiers commentaires émanant de la communauté internationale, un est venu de Canberra, où la ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop, a d’ores et déjà salué les premières impressions « très positives » et affirmé que son gouvernement était disposé à travailler avec le gouvernement qui ressortira de ces urnes, quel qu’il soit.
Évoquant le sujet du retour de Fidji dans le concert des nations démocratiques, elle a toutefois tempéré en estimant que le chemin à parcourir restait encore long pour rétablir une pleine confiance.
« Il ne s’agit pas seulement de tenir des élections (…) Même si la première étape, c’est de faire en sorte que ces élections soient conformes aux attentes internationales », a-t-elle expliqué à la presse australienne mercredi.
Le gouvernement australien issu des élections de septembre 2013, dirigé par le Premier ministre Tony Abbott (droite), a entrepris depuis un processus de réchauffement et de normalisation avec Suva, en multipliant les rencontres de haut niveau et en levant progressivement les sanctions auparavant imposées après le putsch de 2006.
À l’ordre du jour des pourparlers actuels entre les deux pays figurent en bonne place les dossiers sensibles des échanges économiques et commerciaux, ainsi que la coopération militaire.
Il s’agira aussi pour Canberra de tomber d’accord ave Suva pour nommer un ambassadeur à Fidji.
Le dernier nom proposé (dès fin 2012) par le gouvernement australien (alors travailliste), Margaret Twomey, n’avait finalement jamais obtenu l’approbation des autorités fidjiennes .
Margaret Twomey, qui avait déjà été en poste à Suva en tant que numéro deux, aurait normalement dû prendre ses fonctions dans la capitale fidjienne début février 2013.
Début 2009, les tensions entre Suva et Canberra avaient culminé avec l’expulsion du chef de la mission australienne, James Batley, accusé par les autorités locales d’ingérence dans les affaires intérieures.
Juste avant, le 23 décembre 2008, pour les mêmes raisons, la Haute-commissaire (ambassadrice) néo-zélandaise à Suva, Caroline McDonald, subissait le même sort et était déclarée persona non grata sur le sol fidjien.
Les enjeux géopolitiques
Ces élections, censées marquer le retour de Fidji dans le giron des démocraties, sont aussi perçues comme hautement stratégiques au plan des équilibres régionaux.
Elles devraient sceller le réchauffement entre Fidji, puissance incontournable dans la géopolitique régionale, et le bloc occidental.
Durant les années post-putsch, marquées par les sanctions imposées par les grands voisins occidentaux (Australie et Nouvelle-Zélande), Fidji a joué à fond la carte de la diversification géostratégique.
L’archipel, sous la férule de Franck Bainimarama, a multiplié les alliances et coopérations diplomatiques, économiques et militaires avec d’autres pays, à commencer par la Chine, très présente en Océanie, ou encore des pays comme l’Indonésie, Cuba ou la Russie.
Scrutin à la proportionnelle
Les quelque 520.000 électeurs inscrits des îles Fidji (pour une population totale d’environ 900.000 habitants) ont voté mercredi pour la première fois depuis 2006, année où un coup d’État avait renversé le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Laisenia Qarase.
Au cours d’un scrutin qui n’a été marqué par aucun incident majeur, les électeurs avaient à faire leur choix entre sept partis politique, dans les rangs desquels, dans un système à la proportionnelle, devraient se trouver les députés du prochain Parlement de 50 sièges.
L’âge légal de vote a été rabaissé de 21 à 18 ans, ouvrant ainsi ce scrutin à pas moins de vingt pour cent de l’électorat.
Ambiance bon enfant
Sur place, tout au long de la journée de mercredi, l’ambiance a été qualifiée de festive et bon enfant, malgré parfois de longue files d’attente sous un soleil brûlant.
Aux fins de ces élections, plus de 1.400 bureaux de vote, le plus souvent hébergés par des écoles ou des administrations et services publics, ont été ouverts.
Selon les derniers résultats provisoires publiés par le ministère fidjien de l’information aux alentours de 4h00 du matin (locales, GMT+12) et portant sur la moitié des 2025 bureaux de vote, le parti Fiji First de celui qui a dirigé cet État insulaire depuis son coup d’État de décembre 2006 obtient d’ores et déjà 59,6 pour cent des voix.
Ces chiffres concernent un total de 306.096 bulletins de vote dépouillés, sur un total de quelque 520.00 électeurs inscrits.
Vient ensuite le parti SODELPA (27.6 pour cent), puis, loin derrière, une demi-douzaine de formations politiques qui semblent se partager les miettes.
Au cours de la campagne électorale, M. Bainimarama a notamment expliqué qu’il n’envisageait pas d’autre scénario que celui de sa victoire, ni même la nécessité éventuelle d’une alliance avec un autre parti pour constituer une majorité parlementaire forte.
M. Bainimarama, 60 ans, a axé sa campagne autour de thèmes fédérateurs et sur son bilan de gouvernance de ces huit dernières années, au cours desquelles il a abrogé la précédente constitution de 1997 et mis en place un nouveau texte mettant l’accent sur l’abolition des anciennes dispositions discriminatoires entre Fidjiens de souche et l’autre principal groupe ethnique d e l’archipel : les descendants des travailleurs indiens, amenés à Fidji à la fin du 19ème siècle pour travailler dans les plantations de canne à sucre.
Les Indo-fidjiens représentent environ 35 pour cent de la population de l’archipel.
Le principe martelé au cours de ces dernières années par celui qui a justifié son putsch par la nécessité de « nettoyer » l’archipel : « un homme, une voix », par opposition aux anciennes circonscriptions réservées aux Fidjiens indigènes ou aux Indiens, avec, entre les deux, des sièges parlementaires dits « ouverts ».
Le SODELPA de Mme Kepa s’appuie surtout sur une base communautaire, l’électorat fidjien indigène, avec des thèmes de campagne axés autour de la souveraineté et l’identité des Fidjiens de souche.
Au cours de la campagne, la dirigeante a fait allusion de manière persistante à un danger d’érosion des pouvoirs et prérogatives des indigènes.
Ce parti conteste aussi, entre autres, la décision d’ouvrir l’appellation de Fidjien (qu’il considère comme seule applicable pour les Fidjiens indigènes) à tous les citoyens de cet archipel, y compris ceux issus d’autres ethnies.
Les autres formations politiques en lice dans l’archipel arrivent loin derrière, selon ces résultats à mi-dépouillement.
Les autres partis en lice sont le National Federation Party (NFP), le People’s Democratic Party (PDP), les travaillistes (Fiji Labour Party, FLP) ou encore OneFiji.
Ils sont tous à la traîne avec des scores oscillant entre 5,5 pour cent (NFP) et 0,1 pour cent (Fiji United Freedom Party).
Entre ces deux scores mineurs, viennent se placer le PDP (3,5 pour cent), le FLP (2,3 pour cent), One Fiji (1,1 pour cent) et deux candidats non affiliés, Roshika Deo (0,2 pour cent)
Ces élections se sont déroulées sous la surveillance d’un groupe d’observateurs internationaux, coprésidé par l’Australie, l’Indonésie et l’Inde.
Ce groupe est constitué d’un total de plus de 90 observateurs représentants onze pays, dont la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, les États-Unis, ainsi que des experts de l’Union Européenne.
Les résultats officiels ne seront proclamés que dans plusieurs jours et le groupe international d’observateurs a annoncé pour jeudi un premier rapport préliminaire concernant son opinion quant à la bonne tenue de ce scrutin, au cours duquel, mercredi, aucun incident majeur n’a été signalé.
Les réactions à Canberra
Parmi les premiers commentaires émanant de la communauté internationale, un est venu de Canberra, où la ministre australienne des affaires étrangères, Julie Bishop, a d’ores et déjà salué les premières impressions « très positives » et affirmé que son gouvernement était disposé à travailler avec le gouvernement qui ressortira de ces urnes, quel qu’il soit.
Évoquant le sujet du retour de Fidji dans le concert des nations démocratiques, elle a toutefois tempéré en estimant que le chemin à parcourir restait encore long pour rétablir une pleine confiance.
« Il ne s’agit pas seulement de tenir des élections (…) Même si la première étape, c’est de faire en sorte que ces élections soient conformes aux attentes internationales », a-t-elle expliqué à la presse australienne mercredi.
Le gouvernement australien issu des élections de septembre 2013, dirigé par le Premier ministre Tony Abbott (droite), a entrepris depuis un processus de réchauffement et de normalisation avec Suva, en multipliant les rencontres de haut niveau et en levant progressivement les sanctions auparavant imposées après le putsch de 2006.
À l’ordre du jour des pourparlers actuels entre les deux pays figurent en bonne place les dossiers sensibles des échanges économiques et commerciaux, ainsi que la coopération militaire.
Il s’agira aussi pour Canberra de tomber d’accord ave Suva pour nommer un ambassadeur à Fidji.
Le dernier nom proposé (dès fin 2012) par le gouvernement australien (alors travailliste), Margaret Twomey, n’avait finalement jamais obtenu l’approbation des autorités fidjiennes .
Margaret Twomey, qui avait déjà été en poste à Suva en tant que numéro deux, aurait normalement dû prendre ses fonctions dans la capitale fidjienne début février 2013.
Début 2009, les tensions entre Suva et Canberra avaient culminé avec l’expulsion du chef de la mission australienne, James Batley, accusé par les autorités locales d’ingérence dans les affaires intérieures.
Juste avant, le 23 décembre 2008, pour les mêmes raisons, la Haute-commissaire (ambassadrice) néo-zélandaise à Suva, Caroline McDonald, subissait le même sort et était déclarée persona non grata sur le sol fidjien.
Les enjeux géopolitiques
Ces élections, censées marquer le retour de Fidji dans le giron des démocraties, sont aussi perçues comme hautement stratégiques au plan des équilibres régionaux.
Elles devraient sceller le réchauffement entre Fidji, puissance incontournable dans la géopolitique régionale, et le bloc occidental.
Durant les années post-putsch, marquées par les sanctions imposées par les grands voisins occidentaux (Australie et Nouvelle-Zélande), Fidji a joué à fond la carte de la diversification géostratégique.
L’archipel, sous la férule de Franck Bainimarama, a multiplié les alliances et coopérations diplomatiques, économiques et militaires avec d’autres pays, à commencer par la Chine, très présente en Océanie, ou encore des pays comme l’Indonésie, Cuba ou la Russie.
Scrutin à la proportionnelle
Les quelque 520.000 électeurs inscrits des îles Fidji (pour une population totale d’environ 900.000 habitants) ont voté mercredi pour la première fois depuis 2006, année où un coup d’État avait renversé le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Laisenia Qarase.
Au cours d’un scrutin qui n’a été marqué par aucun incident majeur, les électeurs avaient à faire leur choix entre sept partis politique, dans les rangs desquels, dans un système à la proportionnelle, devraient se trouver les députés du prochain Parlement de 50 sièges.
L’âge légal de vote a été rabaissé de 21 à 18 ans, ouvrant ainsi ce scrutin à pas moins de vingt pour cent de l’électorat.
Ambiance bon enfant
Sur place, tout au long de la journée de mercredi, l’ambiance a été qualifiée de festive et bon enfant, malgré parfois de longue files d’attente sous un soleil brûlant.
Aux fins de ces élections, plus de 1.400 bureaux de vote, le plus souvent hébergés par des écoles ou des administrations et services publics, ont été ouverts.
Des élections sous haute surveillance
Au plan du maintien de l’ordre, la police a mobilisé quelque 3.200 agents à travers le pays pour veiller au bon déroulement du scrutin.
À 18h00 locales (GMT+12), les bureaux de vote ont fermé, laissant la place aux premières opérations de dépouillement et à l’annonce des premières tendances dans la soirée.
Au cours d’une première conférence de presse postélectorale, au centre d’analyse des résultats, dans une grande salle omnisports de la capitale, Mohammed Saneem, superviseur des élections, a tenu en début de soirée à remercier les électeurs de leur participation, qu’il estime aux alentours de soixante dix pour cent à travers l’archipel.
Aux termes de la nouvelle Constitution, promulguée en septembre 2013 par le Président de la république Ratu Epeli Nailatikau, un gouvernement doit être formé dans les 17 jours suivant les législatives.
L’ancien Parlement national, longtemps désaffecté et qui fut aussi le théâtre du premier putsch de l’histoire de Fidji, en mai 1987, sous la houlette du Colonel Sitiveni Rabuka, va aussi reprendre du service.
Plus petit, il a été préféré au complexe parlementaire utilisé jusqu’en 2006 et qui devrait être reconverti en centre de conférences.
Après le putsch de 2006, Fidji a été suspendu du Commonwealth (en septembre 2009) et du Forum des Îles du Pacifique (en mai 2009).
De nombreux programmes d’aide au développement, dont ceux de l’Union Européenne, ont aussi été gelés, à l’exception de volets strictement humanitaires.
pad
Au plan du maintien de l’ordre, la police a mobilisé quelque 3.200 agents à travers le pays pour veiller au bon déroulement du scrutin.
À 18h00 locales (GMT+12), les bureaux de vote ont fermé, laissant la place aux premières opérations de dépouillement et à l’annonce des premières tendances dans la soirée.
Au cours d’une première conférence de presse postélectorale, au centre d’analyse des résultats, dans une grande salle omnisports de la capitale, Mohammed Saneem, superviseur des élections, a tenu en début de soirée à remercier les électeurs de leur participation, qu’il estime aux alentours de soixante dix pour cent à travers l’archipel.
Aux termes de la nouvelle Constitution, promulguée en septembre 2013 par le Président de la république Ratu Epeli Nailatikau, un gouvernement doit être formé dans les 17 jours suivant les législatives.
L’ancien Parlement national, longtemps désaffecté et qui fut aussi le théâtre du premier putsch de l’histoire de Fidji, en mai 1987, sous la houlette du Colonel Sitiveni Rabuka, va aussi reprendre du service.
Plus petit, il a été préféré au complexe parlementaire utilisé jusqu’en 2006 et qui devrait être reconverti en centre de conférences.
Après le putsch de 2006, Fidji a été suspendu du Commonwealth (en septembre 2009) et du Forum des Îles du Pacifique (en mai 2009).
De nombreux programmes d’aide au développement, dont ceux de l’Union Européenne, ont aussi été gelés, à l’exception de volets strictement humanitaires.
pad
Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti