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70e anniversaire de la défaite: le Japon piqué au vif par une initiative sino-sud-coréenne

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70e anniversaire de la défaite: le Japon piqué au vif par une initiative sino-sud-coréenne
TOKYO, 4 juillet 2014 (AFP) - Le Japon a sèchement répliqué vendredi à la Chine et la Corée du Sud dont les dirigeants ont dit envisager de célébrer ensemble l'an prochain la défaite japonaise de 1945.

Durant une visite d'Etat en Corée du Sud, le président chinois Xi Jinping et son homologue sud-coréenne Park Geun-Hye ont évoqué jeudi l'idée de cérémonies communes en 2015 pour le 70e anniversaire de la capitulation de l'empire nippon le 15 août 1945.

Vendredi, M. Xi a encore évoqué "les guerres barbares" menées par les "militaristes japonais" dans la péninsule et en Chine.

A Tokyo, le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, a qualifié vendredi l'idée de cérémonies binationales de "complètement contre-productive pour la paix et la coopération dans la région".

"Le Japon pense que ces questions ne devraient pas être traitées comme des sujets diplomatiques", a de son côté déclaré le ministre japonais des affaires étrangères, Fumio Kishida, en réaction à une possible coopération sino-sud-coréenne concernant le dossier de l'esclavage sexuel auquel de nombreuses Asiatiques ont été réduites par les troupes impériales nippones.

La plupart des historiens évaluent à 200.000 le nombre de "femmes de réconfort", des Coréennes mais aussi des Chinoises, Indonésiennes, Philippines et Taïwanaises.

Les relations du Japon avec la Corée du sud sont très mauvaises à cause notamment de ce dossier qui ressurgit régulièrement en raison de certaines déclarations ambiguës côté japonais.

Fin Juin, Tokyo a finalement réaffirmé qu'il n'entendait pas revenir sur les excuses officielles formulées en 1993.

Pékin, qui entretient avec Tokyo un contention territorial vif en mer de Chine orientale, ne rate pas une occasion depuis deux ans de jeter à la face du Japon son passé militaro-fasciste, encore plus depuis que le nationaliste de droite Shinzo Abe est à la tête du pays.

La Chine, tout comme la Corée du Sud, avait été scandalisée en décembre 2012 lorsque M. Abe s'était rendu au sanctuaire Yasukuni de Tokyo: on y vénère les âmes de 2,5 millions de soldats morts pour le Japon, mais aussi celles de 14 criminels de guerre condamnés par les alliés après la défaite nippone.

Pour les Chinois et Sud-Coréens, ce lieu est le symbole du militarisme nippon d'autrefois.

Lorsqu'il s'agit du passé, Pékin et Séoul sont tellement sur la même longueur d'ondes antijaponaise qu'ils ont inauguré en janvier dernier en Chine un mémorial consacré à l'assassin d'un Premier ministre japonais en 1909.

Célébré dans son pays comme un héros de la lutte contre l'occupation japonaise, le Coréen Ahn Jung-Geun abattit de plusieurs balles Hirobumi Ito en gare de Harbin, dans le nord-est de la Chine, le 26 octobre 1909.

Il fut pendu par les Japonais en 1910 et la même année le Japon annexa la Corée. L'occupation brutale de la péninsule ne prit fin qu'en 1945 avec la défaite nippone.

Quant au présent, Pékin et Séoul se sont inquiétés ouvertement de la décision ces derniers jours du Japon de "relire" la constitution pacifiste du pays afin de permettre à des troupes japonaises de participer à des opérations extérieures pour secourir un allié, même le Japon n'est pas directement attaqué.

Les numéros uns actuels des trois pays sont arrivés à peu près au moment au pouvoir, mais à ce jour le Premier ministre japonais n'a pas eu de sommet bilatéral direct que ce soit avec le président chinois ou avec la première dirigeante de Corée du Sud.

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