PAPEETE, le 23 juin 2014 – La pirogue Hōkūleʻa accompagnée de sa sœur jumelle Hikinalia est arrivée à Papeete ce dimanche 22 juin à 16h, après un mois de voyage et 5400 km parcourus depuis Honolulu et des arrêts dans les îles hawaïennes et à Ranguiroa.
La presse internationale était là, en particulier National Geographic et des chaînes américaines. Un millier de personnes, dont de nombreuses personnalités politiques et une délégation hawaïenne, étaient également présentes pour accueillir les équipages. En absence de vent, les pirogues ont été immobilisées au large et ont dû être tractées jusqu’à la plage, et sont arrivées avec plus d’une heure de retard. Malgré tout, la population a attendue dans la bonne humeur d’entendre résonner les « pu » (conques) et les « pahu », et les cérémonies ont pu avoir lieu.
‘Orero et ‘Olelo ont été déclamés par l’équipage, la délégation hawaïenne et les hôtes polynésiens. De la danse a également égayé la cérémonie, encore une fois présentée par les hawaïens et par des groupes tahitiens (O Tahiti E) et marquisiens.
Un nouveau marae dans les jardins de Paofai
Le capitaine du Hōkūleʻa a ensuite déposé une pierre hawaïenne sur le marae construit la semaine dernière et consacré ce samedi. Cette cérémonie du « Pohaku » a été attentivement suivie par le public, car ce marae dédié à la première arrivée de Hōkūleʻa à Tahiti marque un événement fort dans le renouveau culturel de la Polynésie. Car dans la culture traditionnelle, comme l’explique Alban Ellacott président de l’association Friends of Hōkūleʻa, « ma pirogue est mon île, mon île est ma pirogue. Le marae n’est qu’une pirogue ancrée en terre, et ce sont les mêmes termes qui sont utilisés en tahitien pour les décrire. »
L’arrivée de Hōkūleʻa en 1976, qui avait pour la première fois effectué le voyage depuis Hawaï sans instruments, prouvait au monde entier l’ingéniosité des peuples polynésiens qui avaient effectivement colonisé sciemment toutes les îles du triangle Polynésien et perpétuaient continuellement les échanges entre ces peuplements.
Alban Ellacott précise : « Avant on se demandait comment un peuple pouvait savoir autant de choses sur la navigation sans instruments alors qu'il n'avait pas l'écriture. C'est tout simplement par la transmission du savoir par la tradition orale, en particulier les chants, les meremere, et c’est le premier voyage de Hōkūleʻa qui l’a prouvé en 1976. » Ce premier voyage était sous le signe du Hono, se retrouver, et a permis la rencontre de tous les peuples du Pacifique à Taputapuatea.
Un message fort adressé au monde entier
Mais le message de ce nouveau voyage est différent et touche cette fois à la survie même de nombreux atolls : le changement climatique. Ce message Malama Honua, « préserver notre Terre » en hawaïen, va être élaboré puis complété à chaque étape du voyage de la pirogue à travers le monde jusqu’à être présenté à l’ONU avec les délégations de tous les pays du Pacifique.
La contribution polynésienne a été élaborée par 15 associations écologiques polynésiennes rassemblées derrière la bannière « Tainui – Firends of Hōkūleʻa ». Alban Ellacott en a remis le parchemin au président Gaston Flosse à la fin des cérémonies. Ce message contient quatre résolutions :
- Ensemble, préservons notre culture ancestrale liée à l’océan
- Ensemble, préservons nos ressources marines exceptionnelles
- Ensemble, créons un réseau de grandes Aires Marines Protégées
- Ensemble, agissons contre le changement climatique
Profitant de son passage à Tahiti, l’équipage marquera un arrêt de plusieurs jours durant lesquels sera organisé un « Village Global » dans les jardins de Paofai. Les associations écologiques polynésiennes tiendront des stands et les équipages des pirogues discuteront avec le public de la navigation traditionnelle aux étoiles, l’importance de la mer ou la culture traditionnelle des peuples du Pacifique. Il sera également possible de visiter la pirogue traditionnelle.
Hōkūleʻa partira ensuite pour Raiatea, à Taputapuatea, où le point de départ sera donné pour un voyage de 3 ans autour du monde, dans trois océans.
La presse internationale était là, en particulier National Geographic et des chaînes américaines. Un millier de personnes, dont de nombreuses personnalités politiques et une délégation hawaïenne, étaient également présentes pour accueillir les équipages. En absence de vent, les pirogues ont été immobilisées au large et ont dû être tractées jusqu’à la plage, et sont arrivées avec plus d’une heure de retard. Malgré tout, la population a attendue dans la bonne humeur d’entendre résonner les « pu » (conques) et les « pahu », et les cérémonies ont pu avoir lieu.
‘Orero et ‘Olelo ont été déclamés par l’équipage, la délégation hawaïenne et les hôtes polynésiens. De la danse a également égayé la cérémonie, encore une fois présentée par les hawaïens et par des groupes tahitiens (O Tahiti E) et marquisiens.
Un nouveau marae dans les jardins de Paofai
Le capitaine du Hōkūleʻa a ensuite déposé une pierre hawaïenne sur le marae construit la semaine dernière et consacré ce samedi. Cette cérémonie du « Pohaku » a été attentivement suivie par le public, car ce marae dédié à la première arrivée de Hōkūleʻa à Tahiti marque un événement fort dans le renouveau culturel de la Polynésie. Car dans la culture traditionnelle, comme l’explique Alban Ellacott président de l’association Friends of Hōkūleʻa, « ma pirogue est mon île, mon île est ma pirogue. Le marae n’est qu’une pirogue ancrée en terre, et ce sont les mêmes termes qui sont utilisés en tahitien pour les décrire. »
L’arrivée de Hōkūleʻa en 1976, qui avait pour la première fois effectué le voyage depuis Hawaï sans instruments, prouvait au monde entier l’ingéniosité des peuples polynésiens qui avaient effectivement colonisé sciemment toutes les îles du triangle Polynésien et perpétuaient continuellement les échanges entre ces peuplements.
Alban Ellacott précise : « Avant on se demandait comment un peuple pouvait savoir autant de choses sur la navigation sans instruments alors qu'il n'avait pas l'écriture. C'est tout simplement par la transmission du savoir par la tradition orale, en particulier les chants, les meremere, et c’est le premier voyage de Hōkūleʻa qui l’a prouvé en 1976. » Ce premier voyage était sous le signe du Hono, se retrouver, et a permis la rencontre de tous les peuples du Pacifique à Taputapuatea.
Un message fort adressé au monde entier
Mais le message de ce nouveau voyage est différent et touche cette fois à la survie même de nombreux atolls : le changement climatique. Ce message Malama Honua, « préserver notre Terre » en hawaïen, va être élaboré puis complété à chaque étape du voyage de la pirogue à travers le monde jusqu’à être présenté à l’ONU avec les délégations de tous les pays du Pacifique.
La contribution polynésienne a été élaborée par 15 associations écologiques polynésiennes rassemblées derrière la bannière « Tainui – Firends of Hōkūleʻa ». Alban Ellacott en a remis le parchemin au président Gaston Flosse à la fin des cérémonies. Ce message contient quatre résolutions :
- Ensemble, préservons notre culture ancestrale liée à l’océan
- Ensemble, préservons nos ressources marines exceptionnelles
- Ensemble, créons un réseau de grandes Aires Marines Protégées
- Ensemble, agissons contre le changement climatique
Profitant de son passage à Tahiti, l’équipage marquera un arrêt de plusieurs jours durant lesquels sera organisé un « Village Global » dans les jardins de Paofai. Les associations écologiques polynésiennes tiendront des stands et les équipages des pirogues discuteront avec le public de la navigation traditionnelle aux étoiles, l’importance de la mer ou la culture traditionnelle des peuples du Pacifique. Il sera également possible de visiter la pirogue traditionnelle.
Hōkūleʻa partira ensuite pour Raiatea, à Taputapuatea, où le point de départ sera donné pour un voyage de 3 ans autour du monde, dans trois océans.
Une nouvelle plage pour la population
La plage remblayée dans les jardins de Paofai pour l’accueil des pirogues va être conservée et ensablée, alors que les va’a qui étaient parquées là vont être déplacées d’une centaine de mètres pour permettre à la population de profiter de ce nouvel aménagement.
Randy Fong, représentant la délégation hawaïenne et un des plus grands chefs de groupe de danse hawaïenne
Quelle est la signification de ce nouveau voyage ?
« Hōkūleʻa est un héritage qui a commencé il y a presque 40 ans pour montrer au monde que les savoirs ancestraux ont toujours une place et beaucoup à offrir. Mais cette fois nous sommes de retour pour un voyage bien plus grand autour du monde, pour répandre le message du développement durable. »
Ces cérémonies vont-elles renforcer les relations entre Tahiti et Hawaï ?
« Oui bien sûr. Nous considérons les tahitiens comme nos « kua'ana », nos grands frères, car nous croyons qu’ici est l’un des endroits d’où nous venons, donc en venant ici nous avons l’impression de rentrer à la maison. Entre ici et Hawaï les choses sont très similaires, mais j’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus de tahitiens que de Hawaïens. Ici la langue est parlée et la culture est très forte, nous nous efforçons d’être comme vous. Nous aussi nous avons une langue et des traditions, et aujourd’hui nous voulons renforcer notre identité car nous sommes inspirés par nos grands frères. C’est intéressant comment nous nous aidons mutuellement. Les tahitiens nous remercient pour Hōkūleʻa, mais nous, nous remercions Tahiti de nous inspirer. Ces échanges nous rendent plus fort. »
Prochaines étapes
Avant de quitter la polynésie, Hōkūleʻa va se rendre à Papenoo, puis à Tautira le 2 juillet, à Moorea le 8 juillet, à Huahine le 11 juillet, à Raiatea/Taputapuatea le 14 juillet, à Tahaa le 16 juillet, à Bora Bora le 18 juillet et à Maupiti le 21 juillet.
La plage remblayée dans les jardins de Paofai pour l’accueil des pirogues va être conservée et ensablée, alors que les va’a qui étaient parquées là vont être déplacées d’une centaine de mètres pour permettre à la population de profiter de ce nouvel aménagement.
Randy Fong, représentant la délégation hawaïenne et un des plus grands chefs de groupe de danse hawaïenne
Quelle est la signification de ce nouveau voyage ?
« Hōkūleʻa est un héritage qui a commencé il y a presque 40 ans pour montrer au monde que les savoirs ancestraux ont toujours une place et beaucoup à offrir. Mais cette fois nous sommes de retour pour un voyage bien plus grand autour du monde, pour répandre le message du développement durable. »
Ces cérémonies vont-elles renforcer les relations entre Tahiti et Hawaï ?
« Oui bien sûr. Nous considérons les tahitiens comme nos « kua'ana », nos grands frères, car nous croyons qu’ici est l’un des endroits d’où nous venons, donc en venant ici nous avons l’impression de rentrer à la maison. Entre ici et Hawaï les choses sont très similaires, mais j’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus de tahitiens que de Hawaïens. Ici la langue est parlée et la culture est très forte, nous nous efforçons d’être comme vous. Nous aussi nous avons une langue et des traditions, et aujourd’hui nous voulons renforcer notre identité car nous sommes inspirés par nos grands frères. C’est intéressant comment nous nous aidons mutuellement. Les tahitiens nous remercient pour Hōkūleʻa, mais nous, nous remercions Tahiti de nous inspirer. Ces échanges nous rendent plus fort. »
Prochaines étapes
Avant de quitter la polynésie, Hōkūleʻa va se rendre à Papenoo, puis à Tautira le 2 juillet, à Moorea le 8 juillet, à Huahine le 11 juillet, à Raiatea/Taputapuatea le 14 juillet, à Tahaa le 16 juillet, à Bora Bora le 18 juillet et à Maupiti le 21 juillet.
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