RAIATEA, vendredi 9 août 2013. La Polynésie française, devenue sur la totalité de ses 5 millions de km2 d’espace maritime un sanctuaire pour les mammifères marins depuis mai 2002 est confrontée, comme d’autres endroits du monde, à des actes de déprédation du matériel ou des prises de pêche de la part des dauphins, globicéphales et autres fausses orques qui évoluent dans ses eaux.
Les raisons de ces déprédations commises par les mammifères marins seraient multiples. Dans certains cas elles pourraient s’expliquer par une surexploitation des océans et donc la diminution du poisson disponible pour l’alimentation de ces grands prédateurs marins. Dans d’autres cas, il semble que les mammifères marins ont tout simplement adopté un comportement opportuniste sachant reconnaître le bruit des bateaux de pêche et les suivant d’un point à un autre des zones poissonneuses. «Les mammifères marins sont des animaux intelligents, s’ils trouvent une source d’alimentation facile, ils vont se servir» explique Pamela Carzon, chargée de mission du GEMM (Groupe d’étude des mammifères marins) basé sur l’île de Raiatea.
Ces incidents et ces déprédations commises par les mammifères marins à l’encontre des prises des pêcheurs ou de leur matériel sont rapportés en Polynésie française désormais depuis plusieurs années. En 2010, le GEMM avait ainsi été alerté par les pêcheurs eux-mêmes de la présence de fausses orques volant des bonites sur des lignes de pêche. En 2011, un capitaine de palangrier avait expliqué avoir été victime du vol de ses prises au nord-ouest des Tuamotu de la part de globicéphales. En mars 2012, un pêcheur alertait encore le GEMM pour signaler que des dauphins ayant commis des déprédations sur des lignes de pêche ou des DCP (dispositifs de concentration du poisson) avaient ensuite été chassés et attaqués par des pêcheurs mécontents. Si le GEMM n’a jamais été le témoin direct de ces actes isolés de «chasse aux dauphins», des exemples de blessures observées sur des mammifères marins en Polynésie française témoignent de la violence de certaines rencontres entre l’homme et les animaux.
La récurrence de ces incidents a conduit le GEMM à élaborer un rapport complet sur la situation, remis en mars 2012 aux autorités compétentes. Le rapport précisait : «Au niveau côtier, nous remarquons depuis plus de 7 ans la présence récurrente de différentes espèces de dauphins autour des Dispositifs de Concentration de Poissons de Moorea et Tahiti. Début 2011, un pêcheur nous expose son inquiétude quant à l'augmentation des problèmes de déprédation autour des D.C.P. de Punaauia, Paea, Papara, Atimaono et Teahupoo et à la réaction de certains pêcheurs vis-à-vis des cétacés voleurs d'appât et de prises». Le but étant d’éviter que les déprédations commises par les mammifères marins ne conduisent à la multiplication des actes de violence à leur égard. Depuis lors, le service des ressources marines de Polynésie française encourage les pêcheurs à signaler les déprédations commises sur leur fiche de pêche, mais aucune étude sérieuse n’a été effectuée à partir de ces différents rapports pour mesurer l’impact réel des déprédations commises sur les prises de pêche.
Poursuivant son travail, le GEMM a remis en mars 2013 à la fois au Service des ressources marines et à la DIREN (direction régionale de l’environnement) des propositions d’action pour éviter le renouvellement de ces incidents. Le problème du vol des prises de pêche par les mammifères marins n’étant pas isolé à la Polynésie française, des solutions techniques ont été élaborées pour que la cohabitation entre les divers «exploitants» de la mer puisse redevenir pacifique. Notamment des systèmes acoustiques pour éloigner les mammifères marins à l’arrivée des bateaux de pêche ou bien des répulsifs électriques de faible intensité ou encore des balises de détection satellite. Mais ces équipements ont un coût pour les pêcheurs professionnels. C’est pourquoi le GEMM souhaite la mise en place d’un véritable plan d’action sur l’ensemble de la Polynésie sur le sujet. Mais jusqu’ici les rapports que le groupement a adressé aux autorités compétentes sont restés lettre morte. Il en va pourtant de la protection de la pêche professionnelle et de la véritable préservation de ces mammifères marins au sein du Sanctuaire de Polynésie. Un équilibre toujours fragile à trouver…
Lire le communiqué du GEMM en cliquant ici
Lire le rapport du GEMM sur les déprédations commises par les mammifères marins en cliquant ici
Les raisons de ces déprédations commises par les mammifères marins seraient multiples. Dans certains cas elles pourraient s’expliquer par une surexploitation des océans et donc la diminution du poisson disponible pour l’alimentation de ces grands prédateurs marins. Dans d’autres cas, il semble que les mammifères marins ont tout simplement adopté un comportement opportuniste sachant reconnaître le bruit des bateaux de pêche et les suivant d’un point à un autre des zones poissonneuses. «Les mammifères marins sont des animaux intelligents, s’ils trouvent une source d’alimentation facile, ils vont se servir» explique Pamela Carzon, chargée de mission du GEMM (Groupe d’étude des mammifères marins) basé sur l’île de Raiatea.
Ces incidents et ces déprédations commises par les mammifères marins à l’encontre des prises des pêcheurs ou de leur matériel sont rapportés en Polynésie française désormais depuis plusieurs années. En 2010, le GEMM avait ainsi été alerté par les pêcheurs eux-mêmes de la présence de fausses orques volant des bonites sur des lignes de pêche. En 2011, un capitaine de palangrier avait expliqué avoir été victime du vol de ses prises au nord-ouest des Tuamotu de la part de globicéphales. En mars 2012, un pêcheur alertait encore le GEMM pour signaler que des dauphins ayant commis des déprédations sur des lignes de pêche ou des DCP (dispositifs de concentration du poisson) avaient ensuite été chassés et attaqués par des pêcheurs mécontents. Si le GEMM n’a jamais été le témoin direct de ces actes isolés de «chasse aux dauphins», des exemples de blessures observées sur des mammifères marins en Polynésie française témoignent de la violence de certaines rencontres entre l’homme et les animaux.
La récurrence de ces incidents a conduit le GEMM à élaborer un rapport complet sur la situation, remis en mars 2012 aux autorités compétentes. Le rapport précisait : «Au niveau côtier, nous remarquons depuis plus de 7 ans la présence récurrente de différentes espèces de dauphins autour des Dispositifs de Concentration de Poissons de Moorea et Tahiti. Début 2011, un pêcheur nous expose son inquiétude quant à l'augmentation des problèmes de déprédation autour des D.C.P. de Punaauia, Paea, Papara, Atimaono et Teahupoo et à la réaction de certains pêcheurs vis-à-vis des cétacés voleurs d'appât et de prises». Le but étant d’éviter que les déprédations commises par les mammifères marins ne conduisent à la multiplication des actes de violence à leur égard. Depuis lors, le service des ressources marines de Polynésie française encourage les pêcheurs à signaler les déprédations commises sur leur fiche de pêche, mais aucune étude sérieuse n’a été effectuée à partir de ces différents rapports pour mesurer l’impact réel des déprédations commises sur les prises de pêche.
Poursuivant son travail, le GEMM a remis en mars 2013 à la fois au Service des ressources marines et à la DIREN (direction régionale de l’environnement) des propositions d’action pour éviter le renouvellement de ces incidents. Le problème du vol des prises de pêche par les mammifères marins n’étant pas isolé à la Polynésie française, des solutions techniques ont été élaborées pour que la cohabitation entre les divers «exploitants» de la mer puisse redevenir pacifique. Notamment des systèmes acoustiques pour éloigner les mammifères marins à l’arrivée des bateaux de pêche ou bien des répulsifs électriques de faible intensité ou encore des balises de détection satellite. Mais ces équipements ont un coût pour les pêcheurs professionnels. C’est pourquoi le GEMM souhaite la mise en place d’un véritable plan d’action sur l’ensemble de la Polynésie sur le sujet. Mais jusqu’ici les rapports que le groupement a adressé aux autorités compétentes sont restés lettre morte. Il en va pourtant de la protection de la pêche professionnelle et de la véritable préservation de ces mammifères marins au sein du Sanctuaire de Polynésie. Un équilibre toujours fragile à trouver…
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