PORT-MORESBY, mercredi 4 juin 2014 (Flash d’Océanie) – Les forces armées de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont mené à bien, en début de semaine, une opération spéciale en vue de libérer trois femmes détenues par un groupe de villageois dans la province d’Enga, qui les accusait de pratiquer la sorcellerie.
Ces trois femmes avaient été capturées lors d’une expédition punitive menée par un groupe de villageois, persuadés que le récent coma d’une autre jeune femme était dû à des pratiques de sorcellerie et d’envoûtement, rapporte la chaîne nationale de télévision Em’TV.
Les trois jeunes femmes, après leur capture, avaient été torturées à plusieurs reprises, a précisé l’Inspecteur principal de police Segi, commandant des forces conjointes locales.
Les trois femmes, après leur libération de leurs ravisseurs, ont néanmoins été entendues et maintenues en détention, en attendant les résultats d’une enquête plus approfondie, a-t-il précisé, car elles ont aussi avoué avoir eu l’intention de nuire, y compris en utilisant ce qu’elles croyaient être des pratiques maléfiques de magie noire.
Quant à la famille de la jeune femme tombée dans le coma, elle a reçu pour conseil des autorités de l’emmener dans un hôpital.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les cas impliquant des groupes d’individus, formés en milices punitives de fait et décidant de se faire justice eux-mêmes en exécutant des personnes soupçonnées de sorcellerie (principalement des femmes) se sont multipliés ces dernières années dans ce pays, où les croyances en des pouvoirs occultes sont encore très vivace.
En réponse à ce phénomène, mais aussi à une hausse constante de la criminalité, mi-2013, le Parlement papou a décidé de voter pour la remise en vigueur de la peine de mort.
Résonnances fidjiennes
À Fidji, entre-temps, un tribunal de la capitale Suva a condamné fin mai 2014 un pasteur de l’église méthodiste pour avoir organisé une séance d’exorcisme qui, au final, a entraîné la destruction d’une maison entière, mise à sac jusqu’aux fondations par de prétendus « nettoyeurs ».
L’affaire remonte à 2007, sur la petite île de Gau, où cette influente église avait entrepris d’intervenir pour « exorciser » une maison jugée « maléfique ».
La maison, alors inoccupée par ses propriétaires, a été littéralement mise à sac.
Motif invoqué par le pasteur en audiences : sa conviction selon laquelle Ravuama Vonu, le propriétaire, y aurait pratiqué des séances de magie noire, à l’aide d’un crâne humain.
Ces convictions, selon le pasteur, avaient été acquises en avril 2007 lors d’une séance de prières au cours de laquelle l’un des participants « a soudain été possédé par un esprit », qui a ensuite accusé le propriétaire de cette bâtisse.
Résultat : une opération de « nettoyage » qui, du point de vue de la justice, s’est soldée par une entrée avec effraction, des dégâts considérables y compris jusqu’à la dalle de béton, détruite à coup de barres à mines, et le terrain au-dessous entièrement retournée, supposément pour mener à bien cette opération de chasse au malin.
Pour les besoins de la cause, les religieux et les villageois s’étaient attiré la sympathie des forces locales de police.
En rendant son verdict, fin mai 2014, la Haute Cour de Suva a condamné le pasteur Simione Koroi et à travers lui l’église méthodiste à payer sous trentaine une amende de 28.000 dollars fidjiens (environ onze mille euros) pour « abus d’autorité ».
« Il n’a pas seulement failli à soin devoir guide (religieux), mais il a aussi incité les gens de ce village à détruire les biens de plaignants. C’est donc sans hésitation que je le tiens pour responsable des dégâts causés aux plaignants », a tranché clairement le juge Chandrasiri Kotigalage, qui entendait cette affaire.
En réaction à ces récents cas, le Conseil des Églises du Pacifique (Pacific Council of Churches, PCC, à prédominance protestante), parla voix de son Secrétaire Général, le Tahitien François Pihaatae, a fermement condamné tout ce qui pourrait être apparenté à un recours à la violence au nom de la foi.
Faisant directement référence à l’affaire fidjienne et à son épilogue judiciaire, le responsable religieux a notamment exhorté les églises de cet archipel à rappeler à leur ouailles que de tels actes « ne sont pas Chrétiens ».
Il a profité de l’occasion pour préciser que cet appel était aussi valable pour les églises de Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans un contexte d’exécutions sommaires de personnes accusées de sorcellerie.
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Ces trois femmes avaient été capturées lors d’une expédition punitive menée par un groupe de villageois, persuadés que le récent coma d’une autre jeune femme était dû à des pratiques de sorcellerie et d’envoûtement, rapporte la chaîne nationale de télévision Em’TV.
Les trois jeunes femmes, après leur capture, avaient été torturées à plusieurs reprises, a précisé l’Inspecteur principal de police Segi, commandant des forces conjointes locales.
Les trois femmes, après leur libération de leurs ravisseurs, ont néanmoins été entendues et maintenues en détention, en attendant les résultats d’une enquête plus approfondie, a-t-il précisé, car elles ont aussi avoué avoir eu l’intention de nuire, y compris en utilisant ce qu’elles croyaient être des pratiques maléfiques de magie noire.
Quant à la famille de la jeune femme tombée dans le coma, elle a reçu pour conseil des autorités de l’emmener dans un hôpital.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les cas impliquant des groupes d’individus, formés en milices punitives de fait et décidant de se faire justice eux-mêmes en exécutant des personnes soupçonnées de sorcellerie (principalement des femmes) se sont multipliés ces dernières années dans ce pays, où les croyances en des pouvoirs occultes sont encore très vivace.
En réponse à ce phénomène, mais aussi à une hausse constante de la criminalité, mi-2013, le Parlement papou a décidé de voter pour la remise en vigueur de la peine de mort.
Résonnances fidjiennes
À Fidji, entre-temps, un tribunal de la capitale Suva a condamné fin mai 2014 un pasteur de l’église méthodiste pour avoir organisé une séance d’exorcisme qui, au final, a entraîné la destruction d’une maison entière, mise à sac jusqu’aux fondations par de prétendus « nettoyeurs ».
L’affaire remonte à 2007, sur la petite île de Gau, où cette influente église avait entrepris d’intervenir pour « exorciser » une maison jugée « maléfique ».
La maison, alors inoccupée par ses propriétaires, a été littéralement mise à sac.
Motif invoqué par le pasteur en audiences : sa conviction selon laquelle Ravuama Vonu, le propriétaire, y aurait pratiqué des séances de magie noire, à l’aide d’un crâne humain.
Ces convictions, selon le pasteur, avaient été acquises en avril 2007 lors d’une séance de prières au cours de laquelle l’un des participants « a soudain été possédé par un esprit », qui a ensuite accusé le propriétaire de cette bâtisse.
Résultat : une opération de « nettoyage » qui, du point de vue de la justice, s’est soldée par une entrée avec effraction, des dégâts considérables y compris jusqu’à la dalle de béton, détruite à coup de barres à mines, et le terrain au-dessous entièrement retournée, supposément pour mener à bien cette opération de chasse au malin.
Pour les besoins de la cause, les religieux et les villageois s’étaient attiré la sympathie des forces locales de police.
En rendant son verdict, fin mai 2014, la Haute Cour de Suva a condamné le pasteur Simione Koroi et à travers lui l’église méthodiste à payer sous trentaine une amende de 28.000 dollars fidjiens (environ onze mille euros) pour « abus d’autorité ».
« Il n’a pas seulement failli à soin devoir guide (religieux), mais il a aussi incité les gens de ce village à détruire les biens de plaignants. C’est donc sans hésitation que je le tiens pour responsable des dégâts causés aux plaignants », a tranché clairement le juge Chandrasiri Kotigalage, qui entendait cette affaire.
En réaction à ces récents cas, le Conseil des Églises du Pacifique (Pacific Council of Churches, PCC, à prédominance protestante), parla voix de son Secrétaire Général, le Tahitien François Pihaatae, a fermement condamné tout ce qui pourrait être apparenté à un recours à la violence au nom de la foi.
Faisant directement référence à l’affaire fidjienne et à son épilogue judiciaire, le responsable religieux a notamment exhorté les églises de cet archipel à rappeler à leur ouailles que de tels actes « ne sont pas Chrétiens ».
Il a profité de l’occasion pour préciser que cet appel était aussi valable pour les églises de Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans un contexte d’exécutions sommaires de personnes accusées de sorcellerie.
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