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La croissance papoue prévue à +21 pour cent après l’entrée en production de gaz naturel liquéfié

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La croissance papoue prévue à +21 pour cent après l’entrée en production de gaz naturel liquéfié
PORT-MORESBY, mercredi 4 juin 2014 (Flash d’Océanie) – Patrick Pruaitch, ministre du Trésor de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a estimé à pas moins de + 21 pour cent le taux de croissance du produit intérieur brut de son pays, en conséquence immédiate de la toute récente entrée en production de la première usine de gaz naturel liquéfié.
En valeur absolue, les revenus attendus de ce projet, piloté par le géant américain ExxonMobil, devraient atteindre le chiffre pharamineux de « 3,4 à 4,1 millions de dollars US » au terme de la première année d’exploitation et d’exportations, a affirmé le ministre en début de semaine devant le Parlement.
Selon lui, les effets de cette injection massive de revenus auraient aussi pour conséquence de rétablir la devise nationale, le Kina, qui n’a cessé de perdre de la valeur ces dernières semaines, suscitant de vives inquiétudes auprès des autorités macroéconomiques, rapporte le quotidien The National.
Les autres effets bénéfiques, selon M. Pruaitch, auraient déjà commencé à se faire sentir du faits des investissements et des emplois liés à la construction de cet énorme projet, au cours des cinq dernières années.
« Cela a été dit suffisamment souvent, par notre Premier ministre et d’autres : l’économie de Papouasie-Nouvelle-Guinée devrait grandir à un taux record de 21 pour cent, ce qui en fera l’une des économie aux taux de croissance le plus rapide du monde », a maintenu le ministre, qui répondait aux questions d’un député de l’opposition.

Au plan national, ces derniers mois, le gouvernement papou, confronté à de pressantes contraintes au plan des services essentiels, comme le maintien de l’ordre, la santé ou l’éducation, annonce un quasi-doublement de son produit intérieur brut, attribuable à cette seule entrée en production.

Énormes retombées économiques attendues…

« Ce projet a déjà apporté des retombées bénéfiques à notre pays et il va durer pour les générations à venir, pas seulement pour les gens de maintenant, mais pour leurs enfants et leurs petits-enfants », s’est enthousiasmé fin mai 2014 le Premier ministre papou, Peter O’Neill, lors du départ du premier chargement.
Le gouvernement papou a annoncé ces derniers mois son intention de mettre en place un fonds souverain en fiducie, afin de s’assurer d’une répartition équitable des énormes revenus anticipés, en particulier chez les propriétaires coutumiers locaux, détenteurs de royalties.
Ce fonds aurait aussi pour fonctions d’opérer des investissements judicieux et diversifiés, y compris à l’étranger, mais aussi de financer des infrastructures nationales de développement (transports, routes, santé, éducation) ou encore de stabiliser la monnaie nationale, le Kina.

… Mais énormes défis de développement aussi

Dans les derniers classements mondiaux en matière de développement national, établis par l’ONU, la Papouasie-Nouvelle-Guinée se trouve actuellement en bas de tableau, à la 156ème place.
Avant même le lancement du projet Exxon, le gouvernement papou vient de contracter un emprunt de l’ordre d’1,2 milliard de dollars US auprès d’une banque suisse, dans le but d’assurer le financement de sa participation (dix pour cent) dans un autre projet de gaz naturel en cours, qui impliquera cette fois-ci la participation, entre autres, du géant français Total et de la société Oil Search.
L’opposition papoue a porté cette affaire en justice, contestant la légalité de ce prêt.
Selon l’ancien Trésorier papou, Don Polye, débarqué du gouvernement après avoir refusé d’entériner cette transaction, le prêt aurait dû, avant que d’être approuvé, passer par les fourches caudines du Parlement.
M. Polye avait notamment basé son refus d’avaliser ce prêt par le fait que selon lui, il faisait grimper le taux d’endettement du pays (en ratio Produit National Brut/dette) au-delà du plafond critique des trente cinq pour cent.

Les clients : Japon, Chine et Taïwan

L’énorme projet papou de production de gaz naturel liquéfié du géant américain Exxon Mobil est officiellement entré en production le 25 mai 2014, avec un premier chargement en route pour le Japon.
Le premier client est la Tokyo Electric Power Co. Inc. (TEPCO), a précisé la société Exxon, qui pilote ce consortium et a investi, ces dernières années, près d’une vingtaine de milliards de dollars US.
Viendront ensuite d’autres clients régionaux, au Japon (Osaka Gas Co. Ltd.), en Chine (China Petroleum and Chemical Corp. -Sinopec) et à Taïwan (CPC Corp.).
Les autres partenaires de ce projet piloté par la filiale papoue d’Exxon (ExxonMobil PNG Limited, 33,2 pour cent du capital) sont Oil Search Limited (29 pour cent du capital), National Petroleum Company of PNG (État papou, 16,8 pour cent), Santos Ltd. (13,5 pour cent), JX Nippon Oil & Gas Exploration Corp. (4,7 pour cent), Mineral Resources Development Company (censée représenter les intérêts des propriétaires fonciers, 2,8 pour cent) et Petromin PNG Holdings Limited.
La capacité estimée de production annuelle est de l’ordre de près de sept millions de tonnes métriques, à raison d’un chargement par bateau tous les trois à quatre jours.
La durée de vie de l’exploitation est prévue à une trentaine d’année, avec une production cumulée de « neuf trilliards de mètres cube ».
Ce projet, entré en construction en 2010 (et qui employait jusqu’à récemment plus d’une vingtaine de milliers de travailleurs engagés sur cette phase), est considéré comme le plus important à l’échelle mondiale dans cette catégorie d’énergie et place la Papouasie-Nouvelle-Guinée au tout premier plan dans le classement des exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié.
Les principaux champs gaziers (baptisés Hides, Angore et Juha) se trouvent dans la province d’Hela, les autres (Kutubu, Agogo, Moran et Gobe) dans la province des Hauts-Plateaux du Sud.
Ce projet comprend une ligne de production et un pipeline de quelque sept cents kilomètres de long qui traverse les provinces papoues des Hauts-Plateaux du Sud (lieu du principal gisement) ainsi que celles occidentales et centrales de l’île principale, et de Hela.
Il intègre des unités de traitement et de liquéfaction en bout de chaîne, à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de la capitale papoue Port-Moresby.
Durant la phase de construction désormais achevée, la société déclare avoir été confrontée à des défis quasi-permanents, comme « les inondations, l’absence d’infrastructures, des pentes abruptes ».
« Dans certaines zones, il a fallu amener les tuyaux par avion parce que le terrain ne supportait pas le poids d’engins lourds. Parfois, il a fallu construire des routes supplémentaires, des lignes de communications et même un nouvel aéroport », ajoute le géant américain.

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