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L'OPT rêve de sa Banque Postale

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L'OPT rêve de sa Banque Postale
L’Office des postes et télécommunications pourrait dès 2015 élargir considérablement l’offre de ses services bancaires vers des activités de crédits, de placement et d’assurance, à l’instar de ce qui s’est fait en Nouvelle Calédonie à partir de 2010 avec l’arrivée de la Banque Postale.

En Polynésie française, les services financiers de l’OPT se résument aujourd’hui à l'offre bancaire minimale pour la gestion de 40 000 CCP, 17 000 cartes privatives et 1 000 cartes internationales : compensation de chèques, dépôt et retraits pour un total cumulé de 148,8 milliards Fcfp d'opérations en 2012.
Mais cette activité financière perd de l'argent dans sa déclinaison actuelle.

Elle est offerte par un vaste réseau de 87 agences sur le territoire, soit plus que le total des succursales de l’ensemble des établissements bancaires polynésiens.

En tant qu’opérateur membre de l’union postale universelle, la Poste à l’obligation de fournir des services de paiement, de transferts d’argent, d’un bureau à l’autre et dans le monde entier”, explique-t-on au ministère de tutelle avant de confirmer : “Ce service est offert par l'OPT sur le plus large périmètre territorial possible en Polynésie. Partant de là, la possibilité d’une évolution vers une offre de type Banque postale est tout à fait envisageable”.

Il en va de la survie du service financier de l’OPT”, justifie-t-on aussi : “Dans l’état actuel, l’activité a présenté un déficit cumulé de 3,5 milliards Fcfp sur la période 2006 à 2010. Si l’établissement ne réagit pas, ce service ne peut que grever ses comptes. Ce qui est sûr, c’est qu’à l'OPT aujourd’hui on ne se pose plus la question de savoir s’il faut continuer ou pas l’activité de CCP, déficitaire. On est dans une réflexion de diversification de l’offre pour sauver l’activité. C’est le principe de la création d’une banque postale. La question est maintenant de savoir comment cela se fera”.

Et selon les hypothèses, le retour à la rentabilité de l’activité financière de l’OPT pourrait prendre de 2 à 6 ans, après diversification de l’offre.

Pour ce faire, plusieurs options sont à l'étude aujourd'hui à l'OPT : l'association avec un partenaire du type le métropolitain “La Banque Postale” comme en Nouvelle Calédonie ; mais cette évolution peut très bien s'opérer aussi par le biais d'une prise de participation dans un établissement bancaire déjà installé en Polynésie française, comme la Banque Socredo, dans laquelle le Pays possède près de la moitié du capital.

La logique de diversifier les produits financiers de la Poste, d’offrir une plus large gamme, voire même s’acheminer vers des produits financiers qui ne sont pas aujourd’hui proposés par les autres établissements bancaires, c’est l’objectif. Et je pense que les choses peuvent aller relativement vite”, nous dit-on au ministère chargé des Postes et télécommunications. “Evidement ce n’est pas une question de semaines. Mais une fois que le gouvernement s’est positionné, a clairement défini ce vers quoi il veut aller… Aujourd’hui, le gouvernement attend qu’il y ait une présentation claire de tout ce qui peut être mis en œuvre pour prendre une décision. L’analyse ne date pas d’hier. On se dit que l’on pourrait arriver rapidement à des résultats”.

Cette mutation de l’OPT est en cours. L’établissement a lancé en avril 2013 un appel d’offre pour une étude d’assistance technique à la mise en œuvre d’une banque postale polynésienne, à l’attention de “tous les prestataires susceptibles d’accompagner l’OPT dans la création d’une banque postale”.

Les plis ont été ouverts et le choix de l’établissement pourrait être formalisé lors du prochain Conseil d’administration de l’Office, mi août. Il devra ensuite être validé en Conseil des ministres. L'information sera alors officiellement annoncée.

Au plan réglementaire, l'OPT s’appuie sur l’ordonnance 2004-729 du 22 juillet 2004 qui a intégré les Offices calédonien et polynésien des postes et télécommunications dans le Code monétaire et financier. Ce fût le premier pas vers la possibilité pour ces deux établissements de devenir des banques à part entière. Le texte donne la possibilité à l’établissement qui en est bénéficiaire de commercialiser des produits pour le compte d’autres établissements financiers, sans en garantir la rentabilité.

Mais, à la différence de la Polynésie française, la Calédonie s'est arrangée pour disposer aussi d’une convention cadre avec l’Etat pour bénéficier d’une contre partie financière. Genre de sur-rémunération permettant d’assurer la viabilité économique de l’activité.

Le contrôle et la régulation des activités financières ne sont pas de notre compétence. Il y a une discussion qui doit s’engager entre l’opérateur et l’Etat”.

Cette question a sans doute fait partie des sujets abordés au cours de la mission gouvernementale à Paris.

Mais en termes de délais, si on observe comment cela s’est mis en place en Nouvelle Calédonie : là-bas, l’OPT avait signifié à la Chambre territoriale des comptes sa volonté de diversifier ses activités financières avant d'obtenir, début 2009, un accord de principe de l’Etat.

Un an plus tard, le 4 mars 2010, l’établissement signait un accord cadre avec la Banque Postale, pour l’accompagner dans cette démarche.

D’une certaine manière, on suit le même chemin. Des négociations ont été engagées par le gouvernement de la Polynésie française qui a officiellement saisi l’Etat en décembre 2012 pour l’obtention d’un accord de principe sur la création d’un établissement de crédit du type OPT Nouvelle Calédonie. Si on fait un parallélisme, on peut espérer avoir une réponse de l’Etat fin 2013, début 2014”.

A cette aune-là l’Office polynésien des postes et télécommunications pourrait bien faire ses premiers crédits à la consommation dès 2015.

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