PAPEETE, le 20 mars 2014. Si à Tahiti, les équipes des différentes listes tentent de conquérir les électeurs quartier après quartier dans leurs communes respectives, les îles ne sont pas en reste. La difficulté du terrain à savoir des pentes abruptes, chemins sinueux et habitations dispersées dans les atolls, rendent la tâche souvent difficile, que l’on se trouve sur une île basse ou montagneuse. Mais en général, l'ambiance est bonne enfant, hormis peut-être sur l'île de Hiva oa.
Aux Tuāmotu
RANGIROA
Située aux Tuāmotu de l’ouest, cette petite commune de 2370 habitants se compose de deux parties bien distinctes, Avatoru (qui est le village principal) et Tīputa, accessible seulement par voie maritime de l’autre côté d’une passe portant le même nom que ce petit bout d’île. La commune a été longtemps, depuis 1990, le bastion de Teina Maraeura, maire sortant. 14 années plus tard, il brigue un troisième mandat avec sa liste « A ti’a i ni’a tamari’i Ra’iroa » (lèvez-vous, enfants de Rangiroa), face à cinq autres listes, dont les plus importantes : Tāhō’ēra’a Huira’atira et Tāvini Huira’atira.
Sur place, chaque maison a reçu la visite de l’ensemble des candidats et dans la plupart des habitations éloignées, le propos est le même : « ça fait six ans qu’on ne les avait pas vu ! ». Pour d’autres « ils ont raison de venir nous rencontrer. Cela nous permet d’avoir une idée sur le programme des uns et des autres. » Les avis divergent donc et c’est un constat général, comme à Tikehau, une île et commune associée de Rangiroa.
Située aux Tuāmotu de l’ouest, cette petite commune de 2370 habitants se compose de deux parties bien distinctes, Avatoru (qui est le village principal) et Tīputa, accessible seulement par voie maritime de l’autre côté d’une passe portant le même nom que ce petit bout d’île. La commune a été longtemps, depuis 1990, le bastion de Teina Maraeura, maire sortant. 14 années plus tard, il brigue un troisième mandat avec sa liste « A ti’a i ni’a tamari’i Ra’iroa » (lèvez-vous, enfants de Rangiroa), face à cinq autres listes, dont les plus importantes : Tāhō’ēra’a Huira’atira et Tāvini Huira’atira.
Sur place, chaque maison a reçu la visite de l’ensemble des candidats et dans la plupart des habitations éloignées, le propos est le même : « ça fait six ans qu’on ne les avait pas vu ! ». Pour d’autres « ils ont raison de venir nous rencontrer. Cela nous permet d’avoir une idée sur le programme des uns et des autres. » Les avis divergent donc et c’est un constat général, comme à Tikehau, une île et commune associée de Rangiroa.
TIKEHAU
L’atoll se situe à 15 kilomètres seulement de Rangiroa. Tikehau est réputée pour son lagon, ses plages de sable rose et l'île aux oiseaux. Le maire actuel, Frédéric Terii a Tetoofa, est candidat à sa propre succession. Sa liste « Tikehau, tō tātou ‘āi’a. » regroupe un ensemble d’élus et d’autres habitants de l’île. Face à lui, huit autres candidats répartis dans trois listes. Sur 529 habitants recensés en 2012, 461 sont inscrits.
« Pour l’instant, nous sommes les seuls (liste du maire sortant) à avoir notre affiche. » nous a affirmé un agent de l’état civil du village principal, Tuherahera. « Ici, ce n’est pas évident car il faut prendre le kau (speed-boat made in local) pour aller voir une famille qui habite le rāhu’i, c’est-à-dire le secteur. Pour certaines familles, ils faut entre 45 minutes et 2 heures pour les voir. » a indiqué un habitant sur place. En attendant, les habitants sont dans l’expectative.
L’atoll se situe à 15 kilomètres seulement de Rangiroa. Tikehau est réputée pour son lagon, ses plages de sable rose et l'île aux oiseaux. Le maire actuel, Frédéric Terii a Tetoofa, est candidat à sa propre succession. Sa liste « Tikehau, tō tātou ‘āi’a. » regroupe un ensemble d’élus et d’autres habitants de l’île. Face à lui, huit autres candidats répartis dans trois listes. Sur 529 habitants recensés en 2012, 461 sont inscrits.
« Pour l’instant, nous sommes les seuls (liste du maire sortant) à avoir notre affiche. » nous a affirmé un agent de l’état civil du village principal, Tuherahera. « Ici, ce n’est pas évident car il faut prendre le kau (speed-boat made in local) pour aller voir une famille qui habite le rāhu’i, c’est-à-dire le secteur. Pour certaines familles, ils faut entre 45 minutes et 2 heures pour les voir. » a indiqué un habitant sur place. En attendant, les habitants sont dans l’expectative.
Du côté des îles-sous-le-vent.
HUAHINE
Après l’archipel des Tuāmotu, place aux Îles-sous-le-vent, à Huahine plus précisément. L’île au relief qui n’est pas sans rappeler les formes de la femme, est de tendance autonomiste (65 % contre 35 % pour les autres partis). D’ailleurs l’une des grandes figures de l’île, Félix Faatau est le candidat désigné du parti orange. Pour mémoire, suite au second tour de l'élection territoriale le 05 mai 2013 dernier, il avait été élu en tant que représentant à l'Assemblée de Polynésie française, sous les couleurs du Tāhō’ēra’a Huira’atira, dans la section des îles Sous-le-Vent. Il brigue un septième mandat.
Pour les élections, il y aura huit bureaux de votes. Quelques 120 agents seront mobilisés. Sept autres candidats vont tenter leur chance face à Félix Faatau. « Malgré quelques tensions, la campagne avance tout doucement. » nous a expliqué un agent communal. Les isoloirs seront posés ce vendredi et « normalement, tout devrait se passer comme il faut. » a ajouté l’agent en faisant référence à la grève des personnels communaux. Reste à voir si l’optimisme affichée sera encore de mise d’ici dimanche.
Après l’archipel des Tuāmotu, place aux Îles-sous-le-vent, à Huahine plus précisément. L’île au relief qui n’est pas sans rappeler les formes de la femme, est de tendance autonomiste (65 % contre 35 % pour les autres partis). D’ailleurs l’une des grandes figures de l’île, Félix Faatau est le candidat désigné du parti orange. Pour mémoire, suite au second tour de l'élection territoriale le 05 mai 2013 dernier, il avait été élu en tant que représentant à l'Assemblée de Polynésie française, sous les couleurs du Tāhō’ēra’a Huira’atira, dans la section des îles Sous-le-Vent. Il brigue un septième mandat.
Pour les élections, il y aura huit bureaux de votes. Quelques 120 agents seront mobilisés. Sept autres candidats vont tenter leur chance face à Félix Faatau. « Malgré quelques tensions, la campagne avance tout doucement. » nous a expliqué un agent communal. Les isoloirs seront posés ce vendredi et « normalement, tout devrait se passer comme il faut. » a ajouté l’agent en faisant référence à la grève des personnels communaux. Reste à voir si l’optimisme affichée sera encore de mise d’ici dimanche.
Aux îles Gambier…
RIKITEA
L’archipel des îles Gambier compte 1445 habitants, dont 807 votants. Le village principal est Rikitea, un lieu connu réputé pour posséder en son sein quelques-unes des plus grandes merveilles historiques de la Polynésie, comme la cathédrale Saint Michel, récemment rénovée. Là aussi, le maire Sortant Monique Richeton a, malgré l’éloignement et les terrains escarpés des motu, rendu visite à chaque famille. Ayant reçu l’investiture du Tāhō’ēra’a Huira’atira pour la troisième fois, le tāvana-vahiné (femme-maire) n’a pas attendu pour tenter de convaincre une nouvelle fois les électeurs mangaréviens. « Cela fait au moins 6 mois déjà qu’elle est parti voir chacun, être maire ce n’est pas en un mois avant les élections qu’il faut aller voir la population, ça commence déjà bien avant. » a indiqué un élu municipal.
Aussi, lorsqu'elle ne débat pas à l'assemblée, Monique Richeton plaide pour la cause des Mangaréviens. Avec une pensée particulière pour tous ces jeunes qui, une fois sortis du système scolaire, chercheront un travail dans l'un des deux grands secteurs d'activité (l'agriculture et pêche d'une part, la perliculture d'autre part) pour lesquels " il y a plein de choses à mettre en place ".
L’île ne comptera qu’un seul bureau de vote, et trois autres listes (en plus de celle du maire sortant). Certains ont commencé tardivement à rencontrer la population. « D’autres ont même seulement commencé il y a quelques semaines. Comment veulent-ils devenir maire dans ces conditions-là ? ». s’est demandée une jeune femme originaire de l’île. Malgré tout, l’ambiance est calme.
L’archipel des îles Gambier compte 1445 habitants, dont 807 votants. Le village principal est Rikitea, un lieu connu réputé pour posséder en son sein quelques-unes des plus grandes merveilles historiques de la Polynésie, comme la cathédrale Saint Michel, récemment rénovée. Là aussi, le maire Sortant Monique Richeton a, malgré l’éloignement et les terrains escarpés des motu, rendu visite à chaque famille. Ayant reçu l’investiture du Tāhō’ēra’a Huira’atira pour la troisième fois, le tāvana-vahiné (femme-maire) n’a pas attendu pour tenter de convaincre une nouvelle fois les électeurs mangaréviens. « Cela fait au moins 6 mois déjà qu’elle est parti voir chacun, être maire ce n’est pas en un mois avant les élections qu’il faut aller voir la population, ça commence déjà bien avant. » a indiqué un élu municipal.
Aussi, lorsqu'elle ne débat pas à l'assemblée, Monique Richeton plaide pour la cause des Mangaréviens. Avec une pensée particulière pour tous ces jeunes qui, une fois sortis du système scolaire, chercheront un travail dans l'un des deux grands secteurs d'activité (l'agriculture et pêche d'une part, la perliculture d'autre part) pour lesquels " il y a plein de choses à mettre en place ".
L’île ne comptera qu’un seul bureau de vote, et trois autres listes (en plus de celle du maire sortant). Certains ont commencé tardivement à rencontrer la population. « D’autres ont même seulement commencé il y a quelques semaines. Comment veulent-ils devenir maire dans ces conditions-là ? ». s’est demandée une jeune femme originaire de l’île. Malgré tout, l’ambiance est calme.
Pour finir aux Marquises-Sud : attention…tensions !
HIVA OA
La plus grande île du Sud de l’archipel marquisien, Hiva Oa compte 2475 habitants dont 1579 inscrits. Exceptionnellement, Atuona compte deux listes dans lesquelles se sont regroupées toutes les tendances politiques. Il y a, d’un côté, celle du maire sortant Etienne Tehaamoana nommée « Te àvatina kātahi » (partageons ensemble !), le candidat « à abattre ! » selon les sympathisants de l’ancien hakaìki (maire) Guy Rauzy, qui avait tenu les rênes de la commune pendant près de 25 ans.
Aujourd’hui, il a décidé de se présenter « afin de mieux répondre aux attentes que l’équipe actuelle n’a jamais su répondre. » Le « vieux » comme l’ont surnommé les habitants de l’île, n’a visiblement jamais accepté sa défaite face à un jeune entrant en politique et compte bien reprendre sa place avec sa liste « Union marquisienne ». Etienne Tehaamoana a dénoncé « des méthodes de campagne que nous n’acceptons pas, telles que le paiements de crédits de famille dans les magasins ou encore des repas et des promesses à n’en plus finir.(…) Nous ne cautionnons pas cette façon de faire. Nous n’avons pas la même vision du rôle de maire. Je pensais qu’il avait changé ! ».
Des propos que dément l’intéressé avec plus de finesse cependant « Les critiques émanent toujours de personnes faibles ! » Après avoir été écarté des affaires communales pendant six ans, Guy Rauzy se veut rassembleur autour de projets communs. « J’ai tourné dans les vallées de Hiva oa pendant plus de six mois. (…) et j’ai recueilli les doléances des administrés. Si je suis élu le 23 mars, ma priorité sera de rectifier le budget communal en urgence afin de dégager 50 millions de francs pacifiques destinés à un programme d’embauche immédiat pour 22 jeunes. » a-t-il assuré.
Autre projet phare de son programme, la création d’une cuisine centrale « lequel permettra aux agriculteurs et pêcheurs de Hiva oa d’avoir des débouchés. De plus, ils contribueront à une meilleure santé alimentaire de nos enfants et de tous ceux qui mangeront des repas de cette cuisine centrale. » Un projet qui devrait dépasser les 150 millions « mais qui est faisable ! ».
Le maire sortant ne veut pas entrer dans une polémique qu’il qualifie « d’inintéressante ! » et a toutefois rappelé que les projets de son adversaire ne sont pas nouveaux. Tensions donc entre les deux listes. Il se pourrait que l’avenir de l’un et de l’autre ne se joue qu’au premier tour. Là-dessus au moins, les deux hommes sont d’accords. Rendez-vous donc le 23 mars.
TP
La plus grande île du Sud de l’archipel marquisien, Hiva Oa compte 2475 habitants dont 1579 inscrits. Exceptionnellement, Atuona compte deux listes dans lesquelles se sont regroupées toutes les tendances politiques. Il y a, d’un côté, celle du maire sortant Etienne Tehaamoana nommée « Te àvatina kātahi » (partageons ensemble !), le candidat « à abattre ! » selon les sympathisants de l’ancien hakaìki (maire) Guy Rauzy, qui avait tenu les rênes de la commune pendant près de 25 ans.
Aujourd’hui, il a décidé de se présenter « afin de mieux répondre aux attentes que l’équipe actuelle n’a jamais su répondre. » Le « vieux » comme l’ont surnommé les habitants de l’île, n’a visiblement jamais accepté sa défaite face à un jeune entrant en politique et compte bien reprendre sa place avec sa liste « Union marquisienne ». Etienne Tehaamoana a dénoncé « des méthodes de campagne que nous n’acceptons pas, telles que le paiements de crédits de famille dans les magasins ou encore des repas et des promesses à n’en plus finir.(…) Nous ne cautionnons pas cette façon de faire. Nous n’avons pas la même vision du rôle de maire. Je pensais qu’il avait changé ! ».
Des propos que dément l’intéressé avec plus de finesse cependant « Les critiques émanent toujours de personnes faibles ! » Après avoir été écarté des affaires communales pendant six ans, Guy Rauzy se veut rassembleur autour de projets communs. « J’ai tourné dans les vallées de Hiva oa pendant plus de six mois. (…) et j’ai recueilli les doléances des administrés. Si je suis élu le 23 mars, ma priorité sera de rectifier le budget communal en urgence afin de dégager 50 millions de francs pacifiques destinés à un programme d’embauche immédiat pour 22 jeunes. » a-t-il assuré.
Autre projet phare de son programme, la création d’une cuisine centrale « lequel permettra aux agriculteurs et pêcheurs de Hiva oa d’avoir des débouchés. De plus, ils contribueront à une meilleure santé alimentaire de nos enfants et de tous ceux qui mangeront des repas de cette cuisine centrale. » Un projet qui devrait dépasser les 150 millions « mais qui est faisable ! ».
Le maire sortant ne veut pas entrer dans une polémique qu’il qualifie « d’inintéressante ! » et a toutefois rappelé que les projets de son adversaire ne sont pas nouveaux. Tensions donc entre les deux listes. Il se pourrait que l’avenir de l’un et de l’autre ne se joue qu’au premier tour. Là-dessus au moins, les deux hommes sont d’accords. Rendez-vous donc le 23 mars.
TP
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