Quantcast
Channel: TAHITI INFOS, les informations de Tahiti
Viewing all 46377 articles
Browse latest View live

Des enseignants marquisiens reconnectés à leur culture

$
0
0
Des enseignants marquisiens reconnectés à leur culture
Nuku Hiva, le 4 octobre 2022 - Depuis trois ans, sous l’impulsion de l’inspectrice de l’Éducation nationale en charge des Marquises, Aline Heitaa-Archier, plusieurs écoles primaires publiques de l’archipel sont bilingues français-marquisien. L'heure est à présent à la formation des enseignants, notamment à travers le lien entre langue et culture en se réappropriant le patrimoine.

Sous l'impulsion de l’inspectrice de l’éducation nationale en charge des Marquises, Aline Heitaa-Archier, plusieurs écoles primaires sont bilingues français-marquisien. Pour que l’enseignement soit efficace dans les deux langues, au cours des deux dernières années, des outils ont été créés par les équipes éducatives marquisiennes dans plusieurs domaines d’enseignement tels que l'Éducation physique et sportive (EPS), l'enseignement moral et civique, et la résolution de problèmes de mathématiques. Et ce, en marquisien comme en français. Maintenant que ces outils indispensables existent, l’heure est à la formation des enseignants à leur utilisation.

Dans la droite ligne de ce projet d’apprentissage et d’appropriation de la langue marquisienne, Aline Heitaa-Archier, a décidé d’inclure dans la formation des enseignants des écoles publiques primaires de l’archipel des moments privilégiés hors les murs et sur des sites incontournables du patrimoine culturel marquisien. “Il nous faut aller plus loin, explique-t-elle, parce que les enseignants ont eux-mêmes besoin d’être sensibilisés au patrimoine culturel de proximité. Or, j’observe depuis trois ans que le lien entre l’apprentissage de la langue marquisienne et l’exploitation et la connaissance du patrimoine de proximité n’est pas du tout évident.”

Sortir les enseignants de leur zone de confort

Des enseignants marquisiens reconnectés à leur culture
Cette semaine à Nuku Hiva, c’est le site de Temehea à Taiohae qui a été choisi pour réconcilier les enseignants avec leur patrimoine. “Nous avons commencé par une activité de lecture à voix haute, la lecture prosodique, en français, en marquisien et en anglais, pour amener les enseignants d’abord à s’approprier l’espace, le patrimoine et ensuite à pouvoir sortir de leur zone de confort. Car en effet, on demande aux enfants de déclamer en français et en marquisien, mais est-ce que nous avons, nous en tant qu’adultes, été placés dans ces situations ? Pour moi, vivre ces situations dans des lieux autres que la salle de classe et devant ses pairs ce n'est pas facile. Il y a donc, là, pour les enseignants, une possibilité de se dépasser et, du même coup, de provoquer de l’engouement dans la préparation et la lecture du texte à déclamer en cherchant dans le regard des pairs un sourire ou une émotion partagée.”
À travers ces pratiques, l’inspectrice marquisienne souhaite que les enseignants de l’archipel s’approprient leur patrimoine culturel de proximité et fassent le lien entre la culture et la langue qu’ils enseignent à leurs élèves.
“Les enfants marquisiens parlent un français très approximatif, explique Aline Heitaa-Archier. De ce fait, leurs résultats scolaires n’évoluent pas. Le souci est qu’ils ne parlent pas bien le français et pas bien non plus le marquisien. Or, nous savons que si on veut maîtriser une nouvelle langue il faut s’appuyer sur sa langue maternelle et sur sa culture. Pour moi le Marquisien de demain, est une personne qui maîtrise parfaitement le marquisien, le français et même l’anglais. C’est là toute mon ambition.”

Des enseignants marquisiens reconnectés à leur culture

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Le FRPH renfloué de 3 milliards pour éviter une nouvelle hausse à la pompe

$
0
0
Le FRPH renfloué de 3 milliards pour éviter une nouvelle hausse à la pompe
Tahiti, le 4 octobre 2022 – Le gouvernement a préparé un nouveau collectif budgétaire pour abonder le Fonds de régulation des prix des hydrocarbures (FRPH) de trois milliards de Fcfp supplémentaires et s'éviter une nouvelle augmentation, notamment des prix à la pompe. Au total, le FRPH aura englouti 11,5 milliards de Fcfp cette année, contre moins de 1 milliard par an lors des trois exercices précédents.
 
C'est le quatrième collectif budgétaire pour le budget général de la Polynésie française, mais le cinquième pour ses comptes spéciaux. Mardi matin, le ministre de l'Économie Yvonnick Raffin a défendu, en commission à l'assemblée, son dernier projet de modification du budget 2022, qui prévoit d'augmenter une nouvelle fois de 3 milliards de Fcfp le Fonds de régulation des prix des hydrocarbures (FRPH). C'est la troisième fois cette année que le FRPH est ré-abondé par le budget général du Pays, pour compenser la répercussion de la flambée des cours du pétrole sur les prix de vente réglementés des carburants. Au total, si l'on ajoute les réserves initiales du FRPH, celui-ci aura englouti 11,5 milliards de Fcfp durant cette année 2022, contre moins de 1 milliard de Fcfp par an lors des trois derniers exercices budgétaires.
 
Le choix est assez symptomatique, le gouvernement est notamment allé piocher 1 milliard dans le Fonds de l'investissement et de garantie de la dette pour trouver ces 3 milliards de Fcfp. "Mais ça ne met absolument pas en péril le remboursement de la dette", explique Yvonnick Raffin, "parce que le remboursement est déjà garanti". S'il concède que le gouvernement ne pourra pas "tout compenser", le ministre dit assumer un choix politique fort : "Nous avons bouclé le financement du FRPH parce que nous avons décidé de ne plus répercuter, à la pompe et sur les autres professions, la hausse du coût des hydrocarbures. Logiquement, une autre augmentation de 20 Fcfp à la pompe devait avoir lieu en octobre. Mais au vu des résultats des meilleures recettes, nous privilégions de les redistribuer à la population en amortissant la hausse des carburants et surtout le taux du dollar via le FRPH."
 
Redistribution
 
Autres mouvements de fonds, si l'on peut dire, le collectif budgétaire abonde le Régime de solidarité à hauteur de 1,56 milliard de Fcfp. Notamment à hauteur de 381 millions de Fcfp pour les aides complémentaires de rentrée scolaire et frais de cantines scolaires aux familles "les plus démunies" et en redirigeant 1 milliard de Fcfp issus des recettes de la TVA sociale vers la branche maladie du régime de solidarité. Petite explication du ministre, la TVA sociale a permis de générer 6 milliards de Fcfp de recettes prévues initialement pour être réparties à 4 milliards de Fcfp au régime des salariés et 2 milliards au régime de solidarité. Mais avec le niveau d'emploi atteint en juillet dernier – "69 734 emplois salariés, un niveau jamais atteint historiquement en Polynésie", souligne le ministre – les cotisations salariales ont été plus élevées que prévu. Résultat, le déficit du régime de solidarité a été compensé par la bonne forme du régime des salariés et la nouvelle répartition des recettes de la TVA sociale se résume en 3 milliards pour le régime des salariés et 3 milliards pour le régime de solidarité. La TVA sociale, c'est bien du social.
 

​Yvonnick Raffin, ministre de l'Économie : "Une autre augmentation de 20 Fcfp à la pompe devait avoir lieu en octobre"
Le FRPH renfloué de 3 milliards pour éviter une nouvelle hausse à la pompe
Ce collectif budgétaire vient une nouvelle fois renflouer le Fonds de régulation des prix des hydrocarbures à hauteur de trois milliards de Fcfp. Comment ?
 
"Le gouvernement a proposé d'abonder le fonds via le budget général de l'ordre de 3 milliards. Comment ? Nous sommes venus prélever 1 milliard sur le fonds de garantie de la dette, qui est excédentaire, 1 milliard sur les lignes de crédit des admissions en non-valeur, parce que nous avions pris des précautions au mois de juin en cas de difficultés des grosses entreprises à payer leurs factures – chose qui ne s'est pas vérifiée heureusement pour nous –, et nous prélevons sur des recettes déjà certaines sur la TVA et l'impôt sur les sociétés à raison de 600 millions chacun. Nous avons bouclé le financement du FRPH parce que nous avons décidé de ne plus répercuter, à la pompe et sur les autres professions, la hausse du coût des hydrocarbures. Logiquement, une autre augmentation de 20 Fcfp à la pompe devait avoir lieu en octobre. Mais au vu des résultats des meilleures recettes, nous privilégions de les redistribuer à la population en amortissant la hausse des carburants et surtout le taux du dollar via le FRPH. Parce qu'aujourd'hui, on assiste à deux phénomènes : un niveau du prix du pétrole qui se situe pratiquement au même niveau qu'avant crise en février, mais contrebalancé malheureusement par une hausse du taux du dollar. Et la combinaison des deux fait malheureusement que la valeur CAF est quasiment identique à ce qu'on a connu de février à aujourd'hui. Il faut le souligner, tout ça est permis par un accompagnement des transporteurs d'hydrocarbures qui ont accepté, après discussions avec nous, de bloquer le prix du fret à 66,33 dollars métriques jusqu'à la fin de cette année."
 
Le coût des hydrocarbures ne devrait donc plus peser sur les ménages, au moins jusqu'à la fin de l'année ?
 
"Là, c'est de l'adaptation en temps réel, même si on essaie de faire des projections. Nous allons essayer de nous adapter de manière à ne pas répercuter, ou à répercuter le moins possible, sur la consommation."
 
Le FRPH vient également atténuer la hausse des tarifs de l'électricité annoncée la semaine dernière ?
 
"Si on devait lui appliquer le vrai prix sans FRPH, le coût de l'énergie, spécifiquement électrique, devrait conduire à une augmentation de +40%. Donc il y a une partie amortie par le FRPH et une partie amortie par un fonds, que l'on appelle le fonds du droit du concédant, pour lequel le Pays met 600 millions de Fcfp sur la table pour accompagner. À ceci s'ajoute qu'EDT a accepté de lisser cette hausse sur trois ans."
 

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

HTJ sert ses “hors-d’œuvre” chez Winkler

$
0
0
HTJ sert ses “hors-d’œuvre” chez Winkler
TAHITI, le 4 octobre 2022 - L’artiste HTJ va exposer ses nouvelles créations à la galerie Winkler à partir de jeudi. Il propose une série de toiles tout droit sorties des cuisines de son atelier. D’où le titre de l’événement : hors-d’œuvre.

HTJ est bien connu pour son travail sur des planches de surf. Il y a en aura dans l’exposition Hors-d’œuvre qui s’ouvre jeudi à la galerie Winkler. Mais très peu. Deux ou trois, peut-être. Elles seront en tous les cas minoritaires. “J’avais envie de peindre. Pour réaliser les planches, je suis toujours un peu dans le même process, je suis les mêmes étapes, je voulais autre chose.”

Cette année, l’artiste a préféré mitonner des toiles en variant les techniques, et donc les plaisirs. Son travail est le fruit de recherches basées sur l’expérimentation et la découverte. “J’ai créé à partir de diverses inspirations et différentes techniques”, explique rapporte l’artiste.

HTJ sert ses “hors-d’œuvre” chez Winkler
Ses inspirations sont la culture polynésienne, le surf art, le graffiti, l’art abstrait (lire aussi l’encadré). Ses techniques sont le pouring, le pochoir, les coulures… HTJ a utilisé des bombes, des pinceaux, des contenants de volumes variés pour déposer de la couleur sur ses toiles. Il a empilé les couches. Il a déposé, vaporisé, aspergé, versé. Il a laissé sécher, puis recommencé. Il a répété l’opération, encore et encore. Parfois, il est allé trop loin. “Pour cette exposition, j’ai fait énormément de toiles, mais peu sont restées au final.” Peu ont survécu. La plupart a été détruite ou recomposée.

“Je me suis vraiment bien amusé”

Il a utilisé des ingrédients inattendus comme la farine, la fécule de maïs ou bien encore le liquide vaisselle. “J’ai adoré mettre les mains dans la matière, manipuler cette matière”, indique HTJ. “Je me suis vraiment bien amusé.

HTJ sert ses “hors-d’œuvre” chez Winkler
Il entre dans les détails en explicitant par exemple le pouring. Cette technique consiste à verser de la peinture sur la toile. Elle s’étale de façon aléatoire donnant naissance à de jolis effets. Le liquide vaisselle qu’il a réussi à épaissir avec de la farine d’abord, puis de la fécule de maïs, lui a permis de réaliser des toiles originales à la bombe. “J’ai mis du liquide vaisselle sur les toiles déjà colorées. Cela servait de couche protectrice. J’ai vaporisé de la couleur à la bombe. Une fois que tout était sec, j’ai retiré le liquide vaisselle. C’est une méthode de shaper des années 1980.

HTJ sert ses “hors-d’œuvre” chez Winkler
Il montre par ailleurs ses "tests de Rorschach". Le test de Rorschach est un outil de l’évaluation psychologique élaboré par le psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. C’est une série de planches graphiques présentant des taches symétriques a priori non figurative laissées à la libre interprétation de la personne évaluée. HTJ, lui, a déposé de la peinture sur des toiles qu’il a pliées en deux pour obtenir des formes symétriques, et esthétiques.

Ligns & Radt

La cuisine artistique et expérimentale de HTJ s’est faite majoritairement sur de grands formats. Dans la série intitulée Ligns, la performance est au cœur de la toile. Les coulures qui paraissent aléatoires au début forment petit à petit un entrelacs de signes et de motifs dans une composition bicolore. Avec la série Radt se retrouvent les recherches de l’artiste autour du Tiki dans un style toujours inspiré du monde du street art, le graffiti, en ligne directrice.


Bientôt 25 années d’art

C’est au moment de l’adolescence que la personnalité de HTJ a commencé à se révéler. Il a fait partie des premiers graffeurs tahitiens à la fin des années 90. Ses sources d’inspiration étaient déjà variées : la culture polynésienne en premier lieu, l’imagerie surfwear, la musique rock’nroll, punk, métal et le graffiti. Elles ne l’ont pas quitté.

En 2002, il a pris la décision de partir en France suivre un cursus artistique. Il a intégré une école supérieure de graphisme et communication visuelle. En 2007, diplôme en poche, il est revenu en Polynésie exercer son métier de graphiste. Ses productions personnelles ont été exposées pour la première fois à la Maison de la culture en 2008. L’une de ses planches est d’ailleurs actuellement présentées à l’occasion de Muriāvai 37 années d’art ! (jusqu’au 8 octobre). HTJ a intégré la galerie Winkler en 2009. Il y fait, depuis, des expositions personnelles et collectives.


HTJ sert ses “hors-d’œuvre” chez Winkler
Pratique

Du 6 au 18 octobre à la galerie Winkler. Entrée libre.
En avant-première le mercredi 5 octobre à partir de 13h30. Cocktail-vernissage en musique live avec Teiva Viaris le jeudi 6 octobre de 18 h à 20 h. Live painting en présence de l’artiste le samedi 8 octobre de 9 h à midi.
Horaires : du lundi au vendredi de 9 h à 12h30 et de 13h30 à 17 h. Le samedi de 8h30 à midi.


Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

La Fresque du climat, à Tahiti aussi

$
0
0
La Fresque du climat, à Tahiti aussi
TAHITI, le 4 octobre 2022 - L’association la Fresque du climat, fondée à Paris, propose des ateliers ludiques et collaboratifs pour comprendre les causes et les conséquences des changements climatiques. Ces ateliers sont organisés à Tahiti depuis début septembre. Le prochain a lieu ce mercredi.

Cédric Ringenbach, ingénieur centralien et ancien directeur du think tank The Shift Project, a fondé la Fresque du climat en 2015 pour sensibiliser aux changements climatiques. Il a lancé une association, mis au point un jeu collaboratif et formé des animateurs. Depuis 2018, année de naissance de l’association la Fresque du climat, des ateliers sont proposés dans différents territoires pour comprendre les causes et les conséquences des changements climatiques.

Implantée dans 50 pays, la Fresque du climat s'adresse à toutes et à tous (citoyens, collectivités, entreprises, classes), aux novices comme aux connaisseurs, aux jeunes (dès 10 ans avec le jeu Fresque du climat junior) comme aux moins jeunes.

Un million de personnes bientôt sensibilisées


En trois ans et selon les derniers chiffres arrêtés en septembre 2022, plus de 550 000 participants ont déjà été sensibilisés par plus de 25 000 bénévoles qui animent des ateliers chaque jour. L’association s’est fixé comme objectif de toucher un million de personnes dans le monde d’ici fin 2022.

La Fresque du climat, à Tahiti aussi
À Tahiti, un atelier a été organisé à destination du grand public début septembre et a réuni 14 inscrits entre 25 et 70 ans. Il a été mis en place par Karine Le Flanchec, référente locale de l’association nationale, qui a été formée pour devenir animatrice. La Fresque du climat est désormais proposée tous les premiers mercredis du mois. Le prochain atelier aura lieu ce 5 octobre.

42 cartes pour comprendre

L'atelier, qui dure trois heures, repose sur un jeu collaboratif comprenant 42 cartes. Chaque carte représente un élément, une cause ou une conséquence du dérèglement climatique. Le but du jeu est de les mettre en relation par lien de cause à effet. Le jeu dure environ une heure et demie. Ensuite, vient le temps du debriefing, des échanges sur les émotions et les questionnements, mais aussi de l’ébauche de pistes d’actions individuelles ou collectives, citoyennes ou professionnelles. Chaque participant est libre de s’exprimer comme il l’entend.

Le jeu est basé sur les travaux scientifiques de référence du Groupe d’experts intergouvernemental (GIEC) ainsi que sur des processus d'intelligence collective. Il permet d’en apprendre beaucoup en très peu de temps sur le climat et les liens de causes à effets entre les différentes composantes.

Pour Karine Le Flanchec, ce jeu est utile pour prendre conscience des causes et des conséquences du changement climatique, mais aussi de l’urgence d'agir. Il aide à "faire des liens", à "prendre du recul pour adopter un point de vue global". Ce qui reste indispensable pour "passer à l’action". "On ne reviendra jamais à un climat d’avant, mais chaque dixième de degré compte ! Tout geste a son importance." Elle se rappelle avoir participé à un atelier avec une avocate spécialisée en droit de l’environnement. Elle s’était interrogée sur la présence de cette spécialiste, a priori largement sensibilisée. "Elle nous a dit pourtant avoir été scotchée car, finalement, elle n’avait jamais eu d’approche si globale."

La Fresque du climat ne laisse pas indifférent. Elle suscite de vives émotions qui sont ressenties et exprimées au sein du groupe. "On sait qu’on ne va pas y trouver de bonnes nouvelles, mais on ne peut plus se cacher !" Les participants se soutiennent tout au long de l’atelier. "Il y a un commentaire qui revient souvent, c'est : ‘On se sent moins seul’", rapporte Karine Le Flanchec.

Des ateliers en entreprise

Au sein du monde entrepreneurial, Suez est la première entreprise à avoir annoncé son partenariat avec la Fresque du climat en juin 2020 pour proposer un atelier à ses 90 000 salariés à travers le monde. Cette annonce a été est suivie par celle d’EDF qui s’est s'engagé avec l'association pour proposer le jeu auprès de ses 165 000 employés. En Polynésie, des ateliers sont aussi proposés aux entreprises qui en font la demande, parmi lesquelles la Banque de Tahiti.

Comprendre le GIEC

Le Groupe d’experts intergouvernemental a été créé en 1988 par deux institutions des Nations Unies : l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Il compte 195 membres. Depuis plus de 30 ans, il évalue l’état des connaissances sur l’évolution du climat, ses causes et ses impacts. Il identifie les possibilités de limiter l’ampleur du réchauffement et la gravité de ses impacts et de s’adapter aux changements attendus. Les rapports du GIEC fournissent un état des lieux régulier des connaissances les plus avancées. Cette production scientifique est au cœur des négociations internationales sur le climat.

Source : ministère de la Transition écologique


Pratique

À la Brasserie Hoa. Tarif : 1 200 Fcfp.


Atelier du mercredi 5 octobre 2022, inscription en ligne.

Atelier du mercredi 2 novembre 2022, inscription en ligne.

Atelier du mercredi 7 décembre 2022, inscription en ligne.

Contacts

Tél.: 89 87 79 84 12
Mail : klfcommunication@gmail.com
Site internet

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

L'Ifremer fête 50 ans de projets

$
0
0
L'Ifremer fête 50 ans de projets

Tahiti, le 4 octobre 2022 – L'Institut français de la recherche pour l'exploitation de la mer a célébré mardi à Vairao ses 50 ans de projets au fenua. Quatre ateliers ont été mis en place pour présenter les actions réalisées et les projets futurs de l'organisme.  

 

L'Institut français de la recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) est né d'une fusion entre le Centre national d'exploitation des océans (Cnexo) et de l'Institut scientifique et technique des pêches maritimes (ISTPM), en 1984. En septembre 1972, c'est donc en tant que Cnexo que l'équipe de scientifiques s'installe en Polynésie, avant de devenir l'Ifremer douze ans plus tard. Ce mardi, l'institut a alors célébré ses 50 ans d'existence au fenua, au centre de l'Ifremer du Pacifique situé à Vairao. Pour l'occasion, afin de permettre aux visiteurs de s'initier aux activités qui y sont réalisées, des ateliers basés sur quatre thématiques ont été mis en place : adaptation aux changements globaux, itinéraire zootechnique bivalve, diagnostic en santé aquacole et zooplancton, proies vivantes en pisciculture.
 

L'Ifremer est depuis un demi-siècle un organisme implanté dans l'océan Pacifique grâce à ses deux antennes en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. De plus, l'Ifremer du Pacifique dispose également d'un navire de recherche pluridisciplinaire de la flotte océanographique française, opérant dans l'océan Pacifique-Ouest de la Polynésie française à la Papouasie Nouvelle-Guinée. Cet outil de recherche scientifique est destiné à des missions et des recherches océanographiques approfondies, de physique et de biologie. Pendant 50 ans, le centre de l'Ifremer du Pacifique en Polynésie s'est développé à partir des notions scientifiques et techniques, de recherche, d'expertise et d'innovation. Elles sont représentées au travers des données que l'Ifremer a collectées, en termes de biologie, physiologie, pathologie et écologie.
 

Les actions engagées sont déterminées par trois grands enjeux.
 

• La diversification des productions aquacoles. L'Ifremer cherche en effet à diversifier les branches de l'aquaculture avec la crevetticulture, la pisciculture, la perliculture, l'algoculture, l'holothuriculture et l'ostréiculture.
 

• L'adaptabilité des espèces aux changements climatiques globaux. Compte tenu de la variation des températures de l'eau, il est question d'étudier la capacité d'adaptation des espèces marines afin de sélectionner les plus à même de résister à ces altérations. L'aquaculture de restauration vient également d'être développée, et consiste à observer les conditions d'exploitation sur les récifs coralliens, particulièrement lorsqu'ils ont subi des phénomènes de blanchissement.
 

• La réduction des impacts négatifs de l'aquaculture sur l'environnement. Notamment dans la filière de la perliculture, source de pollution et de contamination par la prolifération de micro-plastiques dans le processus de production. L'institut tentera d'apporter des solutions pour exploiter durablement les huîtres perlières. 

 

En décembre 2021, l'Ifremer et le Pays ont renouvelé leur collaboration pour cinq ans. Plusieurs projets ont été énoncés, telles que leur participation conjointe au One Ocean Summit, ainsi qu'à la stratégie France 2030. Le principe étant de défendre la protection d'aires marines, le développement des énergies marines renouvelables et l'exploration des grands fonds marins de la Zone économique exclusive de la Polynésie.
 


François Houllier, président-directeur général de l'Ifremer
L'Ifremer fête 50 ans de projets

“La diversité ne peut être protégée que si on l'étudie” 


Quels ont été les principaux projets réalisés en Polynésie française ? Que prévoyez-vous pour la suite ?
 

“Nous avons un certain nombre de projets en Polynésie. Historiquement, nous nous sommes d'abord beaucoup focalisés sur la crevetticulture. Puis nous avons choisi de travailler sur la pisciculture, en tentant de développer les méthodes d'élevage sur des espèces autochtones. Qui, d'ailleurs, ont développé certaines pathologies dont le tenacibaculum, que certains scientifiques étudient en ce moment. Pour finir, la perliculture est actuellement au centre de nos activités. En parallèle, nous essayons aussi de traiter des sujets plus environnementaux. Par exemple, déterminer les possibilités d'exploitation écologique lorsqu'il y a eu un phénomène de blanchissement des coraux. C'est une sorte d'ingénierie écologique, mais on l'appelle aquaculture de restauration. Nous allons également examiner la santé du lagon, avec l'aide d'autres instituts évidemment.” 

 

Peut-on imaginer que ces projets permettront à la Polynésie française d'avoir les ressources nécessaires pour être en totale autosuffisance ?
 

“Seulement une petite dizaine de tonnes est produite en Polynésie, avec en plus des problèmes de pathologie. Mais si on produisait cinquante, soixante, voire quatre-vingts tonnes de paraha peue (platax orbicularis de son nom scientifique) par exemple, cela répondrait suffisamment aux besoins de la population. Dans ces cas-là on pourrait imaginer une perspective d'autosubsistance en Polynésie. En revanche, concernant la crevetticulture, on pourrait parler et d'autosuffisance alimentaire, et d'exportation de produits. En fin de compte, cela dépend des sujets mais il est possible d'envisager ce type de perspective. Il s'agit donc de viser non seulement l'autosubsistance du pays mais aussi la capacité de développer des filières qui pourraient générer de la valeur ajoutée pour les entreprises intéressées.” 

 

En quoi consiste la stratégie France 2030 ?
 

“C'est une stratégie nationale dont l'idée est de connaître les grands fonds marins. C'est la première fois que l'océan apparaît dans une stratégie de ce type-là. Le sujet concerne d'ailleurs grandement la Polynésie, en raison de sa Zone économique exclusive de plus de cinq millions de km². Il est donc important de s'intéresser à la biodiversité et à la géodiversité si nous voulons la protéger. A l'échelle de la Polynésie, cette stratégie 2030 est aussi une stratégie d'innovation car il est notamment question de développer les outils et les méthodes pour pouvoir couvrir toute la ZEE. Cette diversité de paysages sous-marins et d'écosystèmes ne peut être protégée que si on l'étudie.” 
 


Dates clés
L'Ifremer fête 50 ans de projets

Mai 1972 : Premiers travaux sur la réalisation des bassins pour l'aquaculture des crevettes pénéides
 

Septembre 1972 : Installation du Cnexo en Polynésie et début de projets de crevetticulture (élevage de crevettes)
 

Juin 1984 : Création de l'Ifremer avec la fusion du Cnexo et de l'ISTPM
 

Années 90 :  

  • Création de laboratoire de bactériologie, d'histologie, de physiologie, d'une unité de nutrition, de trois écloseries expérimentales et de deux écloseries pilotes, au centre de l'Ifremer du Pacifique 

  • Début de projets sur la pisciculture (élevage de poissons), l'holothuriculture (élevage de rori), l'ostréiculture (élevage d'huîtres fertilisées) et l'algoculture (élevage d'algues)
     

Années 2000 : Début de projets sur la perliculture (élevage d'huîtres perlières)
 

2015 : La Polynésie devient autonome pour la gestion de la filière de crevetticulture
 

Décembre 2021 : Renouvellement pour cinq ans de la convention-cadre entre le Pays et l'Ifremer
 


Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Réinscription : Rien de nouveau en l’an Neuf

$
0
0
Réinscription : Rien de nouveau en l’an Neuf
Mardi 4 octobre 2022 – Les interventions sur l’avenir institutionnel de la Polynésie ont eu lieu, de New York à Papeete, entre partisans de l’autonomie et ceux de l’indépendance. De l’ONU à la présidence, Tavini et Tapura ont ressorti leurs arguments pour le maintien du statu quo ou en faveur de la décolonisation. Un dialogue de sourds, inaudible surtout pour la population en attente de solutions face à la crise économique.
 
À "19 contre 1", le président du Pays vantait la bravoure de son ministre de l’Équipement René Temeharo, missi dominici autonomiste mandaté pour intervenir face à la Quatrième Commission de l’ONU, et surtout face à 19 intervenants du Tavini. Le thème est connu et ne varie pas depuis la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays et territoires non autonomes à décoloniser, en 2013.
 
Édouard Fritch a tenu à soutenir celui qui portait sur ses épaules le futur du Pays, mais à distance, par médias interposés. Tandis que l’organe onusien donnait voix aux Polynésiens, le chef de l’exécutif local s’exprimait face caméras, depuis la présidence du Pays, via une édition spéciale de quelques minutes, le temps de produire une démonstration hasardeuse sur "le fait que les Polynésiens désirent majoritairement rester, par choix démocratique, au sein de la République française", une "réalité", "affirmée lors de l’élection présidentielle et réaffirmée lors du premier tour des élections législatives". Quid du second tour des législatives qui a vu la victoire de trois députés indépendantistes ? Des résultats "obtenus grâce au soutien de certains autonomistes".
 
Autre argument présidentiel, "aujourd’hui, 25 ans après la fin des essais, nous entreprenons, avec l’État, une action volontariste et accélérée des réparations économiques, sociales, sanitaires et environnementales". Le président du Pays qui défend donc qu’une action entamée au bout d’un quart de siècle est un point positif. "Nous avons décidé de consacrer notre ZEE à la pêche hauturière locale pour les Polynésiens et rien que pour les Polynésiens. Il en sera de même pour les richesses minérales sous-marines. Pour cette raison, nous présenterons très prochainement, à l’assemblée, un moratoire sur l’exploitation des ressources marines", rajoute encore Édouard Fritch, sur ce sujet de tension récurrent avec le Tavini.
 

Temeharo en écho
Réinscription : Rien de nouveau en l’an Neuf
À New York, René Temeharo est le premier intervenant du dossier polynésien, reprenant et développant les arguments présidentiels. Il précise ainsi que le moratoire prochainement soumis à l’APF interdira "pour 30 ans toute exploitation des fonds marins". En écho aux déclarations d'Édouard Fritch, il rappelle que "notre Pays participe aux travaux du C24 depuis 2017", le Comité spécial des Vingt-Quatre chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. De fait, la situation est claire pour le ministre, "lors de ces travaux, nous avons exposé que la Polynésie française nest plus une colonie", car "depuis 1977, notre Territoire bénéficie dun statut d'autonomie qui a évolué à cinq reprises". Rétablissant au passage Francis Sanford comme père de l’Autonomie polynésienne, grâce au statut obtenu sous sa gouvernance.
 
L’envoyé gouvernemental se lance à son tour dans la démonstration qui interroge plus qu’elle ne répond, en affirmant que "notre peuple est composé à 80% de Polynésiens autochtones", une statistique ethnique dont l’origine ravirait la CNIL. Puis, René Temeharo se satisfait des "populations dorigine mā’ohi (autochtone), asiatique et européenne" qui "se mélangent et vivent harmonieusement" en Polynésie. Si cela ne suffit pas à convaincre, "lAutonomie de notre Pays au sein de la République française est le modèle plébiscité par la majorité de la population qui aujourdhui vit dans la paix, la stabilité et la prospérité".
 

​Chœur à 19 voix
Réinscription : Rien de nouveau en l’an Neuf
Venu le tour des intervenants du Tavini, le nombre a permis de décliner la palette des revendications indépendantistes. Richard Tuheiava a dénoncé, dans un même souffle, la "politique de la chaise vide de la France dès qu’est abordée la question de la Polynésie" à l’ONU et le gouvernement local qui "continuera son travail de sape". Hinamoeura Cross revendique son engagement autant que ce "combat que je n’ai pas choisi", la leucémie, "une des 23 maladies radio-induites" par les essais nucléaires français. "Chez nous c’est la Polynésie, et la Polynésie ce n’est pas la France."
 
Le président de l’Église protestante ma’ohi François Pihaatae déplore, "mon peuple meurt en silence", "plus de 30 000 personnes mortes" des suites des essais nucléaires français. Le religieux s’indigne de "l’injustice de ce génocide silencieux", affirme être "venu porter la voix de mon peuple et celles de toutes les Églises du Pacifique". Pour l’enseignement protestant, son président Philippe Neuffer prend en exemple la polémique des notes d’élèves au bac, abaissées par le vice-rectorat. Des élèves du lycée Samuel-Raapoto, établissement d’enseignement protestant. "Je peux témoigner que quand nos élèves ont de meilleures notes, leurs notes sont baissées."
 
Des jeunes s’expriment aussi, pour l’EPM et pour Moruroa e tatou. Entre réclamation d’un "engagement dans un processus d’autodétermination" et d’une priorisation de "l’impact des essais nucléaires sur la population polynésienne". Autre intervenante sur ce sujet, Christelle Boosie présente à l’auditoire des chiffres aussi accablants que non sourcés, "800 nouveaux cas de cancer" et "300 décès de cancer", "chaque année depuis plusieurs décennies". Valentina Cross et Chantal Galenon sont au diapason pour récuser une "illégitimité du système électoral imposé unilatéralement par le pouvoir administrant" et un "système électoral frauduleux".
 
Maryse Ollivier, pharmacienne, s’exprime au nom du "peuple indigène" de Polynésie, "victime du colonialisme depuis 142 ans". Opahi Buillard traite, lui, du versant foncier, pointant des "lois faites pour protéger les colons", en réitérant le "droit inaliénable à la propriété et au contrôle de nos ressources naturelles". Surprise avec Sandrine Turquem, qui des rivages de Moruroa se déporte à ceux de Makatea, dénonçant l’exploitation du phosphate par l’État français, avant celle du nucléaire. Emportée par son propos, la commandante de bord explique avoir déjà piloté jusqu’en Pologne, sans se douter de la guerre qui exploserait ensuite en Ukraine. Et de lancer un appel à la paix, dans une digression de plusieurs milliers de kilomètres avec la Polynésie.
 

​Les députés pour l'estocade
Stanley Cross, d’un coup de pinceau oratoire, peint Oscar Temaru en Pouvana’a 2.0. Puis dans un parallèle plus contemporain, s’étonne du traitement judiciaire accordé au vice-président Jean-Christophe Bouissou dans son affaire avec Bill Ravel, qui a fait l’objet d’une disjonction permettant la condamnation de Bill Ravel et Cyril Le Gayic, quand le numéro deux du Pays ne retient pas son souffle en attendant une décision de justice. "Assassinat politique" et "acte de justice coloniale" lui servent à qualifier le traitement judiciaire d’Oscar Temaru.
 
Le vice-président du Tavini Antony Géros s’appuie sur les résultats électoraux obtenus aux législatives, comptant "sur la force de cette victoire démocratique", pour ensuite "lancer le processus d’autodétermination" et "immédiatement ouvrir le dialogue sur la décolonisation de Ma’ohi Nui – Polynésie française". Oscar Temaru connaît la tribune "depuis les années 70", il rappelle ses démêlés judiciaires, qu’il lie à sa plainte pour crimes contre l’humanité, déposée en 2018 contre la France, oubliant une nouvelle fois de préciser que lesdites poursuites sont antérieures à ladite plainte. Depuis, le voici "privé de ses mandats électoraux" à l’APF, ses fonds "saisis""Radio Tefana attaquée", et jusqu’à la mairie de Faa’a cible de "nuisances administratives". Sans oublier les "cinq dissolutions consécutives de mon gouvernement" entre 2004 et 2011 et sa "vie menacée à plus d’une occasion par les services secrets français". Vent debout face au "pouvoir administrant pratiquant la politique de la chaise vide", il "oppose un appel à la justice, la paix et la liberté".
 
Avant-dernier à s’exprimer pour le Tavini, le député Steeve Chailloux. Oscar Temaru peut compter sur le jeune, qui n’est plus intermittent, pour s’exprimer d’une voix qui résonnera jusqu’au Palais Bourbon. "Mon pays occupé", se navre le parlementaire, exemple à l’appui, avec le "contrôle et l’exploitation des ressources naturelles de la Polynésie par la France". Suivi par son collègue néo-député Tematai Le Gayic, dont le collier de coquillages "symbolise les peines et les humiliations subies par ceux qui nous ont précédés et dont nous devons honorer la mémoire". Il motive son "combat guidé par un désir profond d’en finir avec l’héritage colonial et ses manifestations modernes", pour que la Polynésie – Ma’ohi Nui soit "nation souveraine".
 

​Débat politicien
Ce nouveau round entre autonomistes et indépendantistes se conclut sans vainqueur, comme les précédents. Le Tavini a le mérite de la transparence sur ses aspirations institutionnelles pressantes. En cas de retour des indépendantistes au pouvoir en 2023, les électeurs polynésiens ne pourront pas plaider l’ignorance programmatique si le gouvernement bleu clair entame un processus de décolonisation. À l’opposé, Édouard Fritch endosse l’habit de héraut autonomiste, lui qui s’était pourtant découvert sur le tard une passion pour la citoyenneté polynésienne. Des échanges politiciens loin des problématiques des foyers polynésiens, plus concernés par le son de l’inflation galopante que celui des sirènes indépendantistes. À six mois des élections territoriales, le débat idéologique demeure un recours utile, évitant de débattre du fond et de proposer des solutions concrètes à une population qui ne vit pas d’un mandat et de fonds publics depuis 40 ans.
 

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

La Corée du Sud et les Etats-Unis tirent une salve de missiles après le lancement nord-coréen

$
0
0
La Corée du Sud et les Etats-Unis tirent une salve de missiles après le lancement nord-coréen
Séoul, Corée du Sud | AFP | mercredi 04/10/2022 - La Corée du Sud et les Etats-Unis ont lancé mercredi plusieurs missiles vers des cibles en mer, au lendemain du tir par Pyongyang d'un missile balistique qui est passé au-dessus du Japon.

Un missile balistique à portée intermédiaire (IRBM) nord-coréen avait survolé mardi le Japon, une première en cinq ans qui avait conduit Tokyo à activer son système d'alerte.

Selon l'état-major sud-coréen, les armées sud-coréenne et américaine ont tiré mercredi chacune deux missiles balistiques à courte portée ATACMS "pour frapper avec précision une cible virtuelle" en mer du Japon.

Ces exercices "ont montré que nous sommes capables et prêts à neutraliser l'origine de la provocation tout en maintenant une position de surveillance constante", a-t-il ajouté dans un communiqué.

L'armée sud-coréenne a cependant confirmé l'échec du lancement d'un cinquième missile balistique de courte portée Hyunmoo-2, qui s'est écrasé au sol peu après son lancement.

L'ogive du missile n'a pas explosé et personne n'a été blessé, selon l'état-major. Mais un important incendie s'est déclaré et a provoqué la panique dans la ville de Gangneung, sur la côte est de Corée du Sud, dont de nombreux habitants inquiets ont appelé la mairie, ont rapporté les autorités.

Mardi, des avions de combat sud-coréens et américains avaient déjà mené des exercices de frappe de précision, selon Séoul, avec le largage de bombes sur une cible virtuelle en mer Jaune par deux avions de combat sud-coréens F-15K.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité américain John Kirby, interrogé par la chaîne CNN, a indiqué qu'il s'agissait de "répondre aux provocations du Nord, pour nous assurer que nous pouvons démontrer nos propres capacités".

Négociations sans conditions 

"Il ne faut pas en arriver là. Nous avons clairement fait savoir à Kim Jong Un que nous sommes prêts à nous asseoir à la table sans conditions préalables", a-t-il ajouté.

L'armée sud-coréenne a également annoncé mercredi le retour dans la région du porte-avions à propulsion nucléaire américain USS Ronald Reagan qui a effectué en septembre des exercices avec la marine sud-coréenne.

La Corée du Nord, qui a adopté en septembre une nouvelle doctrine rendant "irréversible" son statut de puissance nucléaire, a intensifié cette année ses tirs et a lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) pour la première fois depuis 2017.

Le tir de mardi était le cinquième en dix jours. Pyongyang n'a pas fait de commentaires à ce sujet dans les médias officiels.

Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir mercredi sur cette question.

Selon Séoul et Tokyo, le missile a parcouru environ 4.600 km, soit probablement la distance la plus longue jamais atteinte par Pyongyang dans le cadre de ses essais. Les missiles sont généralement tirés selon une trajectoire "loftée" pour éviter de survoler les pays voisins.

Selon des experts et hauts responsables, le missile serait un Hwasong-12 IRBM à capacité nucléaire. Il a été testé pour la première fois en 2017 et il est capable d'atteindre les bases américaines de l'île de Guam. 

"Escalade"

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé une "escalade" et appelé Pyongyang "à reprendre le dialogue" afin de parvenir à "une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne".

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a pour sa part déploré une "provocation" violant "clairement les principes universels et les normes des Nations unies", et ordonné "une réponse ferme".

Séoul, Tokyo et Washington ont récemment multiplié les manoeuvres conjointes, organisant le 30 septembre les premiers exercices trilatéraux anti sous-marins en cinq ans, quelques jours après des manoeuvres à grande échelle des forces navales américaines et sud-coréennes.

Environ 28.500 soldats américains sont stationnés en Corée du Sud pour aider à la protéger de son voisin.

Les responsables sud-coréens et américains préviennent depuis des mois que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un se préparerait à effectuer un nouvel essai nucléaire.

Celui-ci pourrait avoir lieu après le congrès du Parti communiste chinois qui débute le 16 octobre, ont indiqué ce week-end plusieurs hauts responsables du commandement américain pour l'Asie-Pacifique.

"En dépit du lancement de missiles effectué aujourd'hui (...), l'intention de la Corée du Nord de procéder à un essai nucléaire restera inchangée", a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes. 

"Il est probable que Pyongyang tourne au ridicule le tir de missile d'aujourd'hui - d'autant plus qu'un des tirs a échoué", a-t-il ajouté en parlant des lancements sud-coréens et américains de mercredi.

Pyongyang a testé des bombes atomiques à six reprises depuis 2006. Le dernier essai en date, et le plus puissant, est survenu en 2017, d'une puissance estimée à 250 kilotonnes. 

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Les paquebots de croisière à nouveau autorisés en Nouvelle-Calédonie

$
0
0
Les paquebots de croisière à nouveau autorisés en Nouvelle-Calédonie
Nouméa, France | AFP | mardi 03/10/2022 - Pour la première fois depuis deux ans et demi, un navire de croisière a fait escale mardi en Nouvelle-Calédonie, mais plusieurs localités ont toutefois refusé d'accueillir à nouveau ce type de tourisme, très développé dans l'archipel jusqu'à la crise sanitaire du Covid.

Le Pacific Explorer, navire de croisière australien, a fait escale mardi à Nouméa avec à son bord 1.900 passagers, à la faveur de l'ouverture des frontières maritimes au tourisme annoncée par le gouvernement calédonien le 28 septembre. 

C'est une première depuis le 16 mars 2020 et l'interdiction de l'entrée des paquebots de croisière dans les eaux calédoniennes en raison des craintes de propagation du Covid-19.

Cette reprise a été marquée par une cérémonie coutumière et la présence de la présidente de Carnival Australia, Marguerite Fitzgerald, qui a indiqué que 20 navires de la compagnie feraient escale en Nouvelle-Calédonie d'ici à la fin de l'année, et 150 escales sont prévues en 2023. 

L'autre géant du secteur, Royal Caribean Cruise Line (RCCL), devrait prochainement proposer à nouveau des croisières à destination de la Nouvelle-Calédonie.

La crise sanitaire a suscité de nombreuses interrogations sur le tourisme de croisière, jugé peu durable. Un débat auquel n'échappe pas la Nouvelle-Calédonie. 

Un temps envisagé, la réouverture de l'escale de Lifou, la plus importante des îles Loyauté, ne se fera pas avant, au mieux, le mois de novembre, à la demande des autorités coutumières.

Autre escale très prisée, l'île des Pins, en province Sud, n'accueillera pas de paquebot avant 2023 et dans des proportions beaucoup moins importantes qu'avant la crise sanitaire, où 150.000 à 200.000 croisiéristes débarquaient chaque année sur cette île de 1.500 habitants.

Les croisiéristes sont toutefois une opportunité pour ces îles éloignées des centres économiques. "Il faudra résoudre la difficile équation entre protection de l'environnement et développement au profit de nos populations", a souligné un responsable coutumier lors de la cérémonie d'accueil du Pacific Explorer.

Le tourisme de croisière a connu un développement majeur en Nouvelle-Calédonie ces dix dernières années, accueillant jusqu'à 200 navires et 500.000 touristes par an.

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

​Aux Marquises, ce sera Zimex

$
0
0
​Aux Marquises, ce sera Zimex
Tahiti, le 4 octobre 2022 – Sous-traitant d'Air Tahiti, la société Zimex Aviation va exploiter les deux lignes marquisiennes de Ua Pou et Ua Huka jusqu'en juillet 2026. Les rotations en Twin Otter doivent débuter mi-novembre à raison de cinq vols par semaine, calés cette fois-ci sur les vols arrivant de Tahiti.
 
C'est un choix qui doit être acté ce mercredi en conseil des ministres. Un peu moins de deux ans après avoir perdu la desserte de Ua Huka et Ua Pou aux Marquises, Air Tahiti a remporté le second appel d'offres relancé en juin dernier par le Pays pour ce “lot” des deux îles marquisiennes sous délégation de service public. Pour autant, c'est la société Zimex Aviation et ses Twin Otter qui opérera à partir du mois prochain sous la forme d'un leasing “ACMI”, pour “Aircraft, Crew, Maintenance and Insurance”. La société suisse affrètera en effet Twin Otter, pilotes, maintenance et assurances pour le compte d'Air Tahiti, qui effectuera les opérations d'escale et de réservation. Une recette que connaissent déjà les passagers de Ua Pou et Ua Huka, puisqu'elle était effective sur toute la première moitié de l'année 2021.
 
On re-re-refait le match
 
Rappelons brièvement que ce petit et complexe marché du transport aérien interinsulaire dans les deux îles marquisienne est apparu en 2020, lors de la réforme du ciel polynésien opérée par le gouvernement. Pour mettre en place une péréquation des tarifs des transports aériens dans les îles éloignées et favoriser l'émergence de compagnies concurrentes à Air Tahiti, le gouvernement a dissocié la desserte polynésienne en trois zones : la première de “libre concurrence” sur les lignes les plus rentables ; la deuxième en délégation de service public sur la totalité des autres îles éloignées des Tuamotu, Gambier, Australes et Marquises ; à l'exception de la troisième zone constituée uniquement de Ua Pou et Ua Huka.
 
Ces deux îles auparavant desservies par les Twin Otter d'Air Archipels, filiale d'Air Tahiti, ont fait l'objet d'un lot distinct remporté fin 2020 par Tahiti Air Charter. Mais cette dernière compagnie s'étant retrouvée dans l'incapacité d'obtenir l'agrément du Service d'État de l'aviation civile (SEAC) pour assurer cette desserte, le gouvernement a fini par relancer un appel d'offres le 15 juin dernier. Deux opérateurs avaient répondu à l'appel : Tahiti Nui Helicopters qui assurait provisoirement la desserte depuis mi-2021 et Air Tahiti avec son sous-traitant Zimex Aviation qui l'avait assurée tout aussi provisoirement début 2021.
 
Choisi jusqu'en mi-2026
 
Ces derniers jours, le choix du Pays s'est porté sur l'offre d'Air Tahiti. Il faut dire que malgré la souplesse d'utilisation des hélicoptères, capables de se poser aux aéroports ou aux villages des îles concernées, les normes de sécurité imposées par le cahier des charges étaient davantage taillées pour les avions. Le document technique imposait en effet le recours à des appareils bimoteurs, avec double pilote et régime de vol en IFR (Instrument flight rules) pour des approches aux instruments en cas de vols de nuit ou dans des conditions météorologiques complexes.
 
Les négociations entre Tahiti Nui Helicopters et Air Tahiti avec le Pays ont duré un mois et une semaine, depuis l'acceptation des deux offres. La commission d'attribution des marchés publics s'est réunie pour valider celle d'Air Tahiti jusqu'en juillet 2026. Initialement prévu pour débuter au 1er novembre prochain, l'exploitation débutera en réalité le 14 novembre. Le temps pour Air Tahiti de récupérer les appareils de Zimex Aviation actuellement en opération en Afrique.
 
Depuis Ua Pou
 
Le choix du “leaser” d'avion, Zimex Aviation, s'est fait fin 2020 pour Air Tahiti au moment où la compagnie a repris en urgence la desserte de Ua Pou et Ua Huka après avoir dissout sa société Air Archipel, vendu ses avions et mis fin à l'activité de ses pilotes. Selon nos informations, si le Twin Otter sera convoyé après un passage par le siège de la société en Suisse, ce sont des pilotes polynésiens qui opéreront sur les deux lignes. Zimex Aviation devrait reprendre la fréquence de quatre à cinq vols par semaine qui était celle d'Air Archipels, à ceci près que le Pays a négocié de caler les rotations sur l'arrivée des ATR faisant la ligne entre Tahiti et les Marquises pour favoriser les transferts de vols.
 
Autre nouveauté, le Twin Otter de Zimex Aviation ne sera plus basé à Atuona sur l'île de Hiva Oa. Mais les opérations de la compagnie seront orchestrées directement de Ua Pou. Un choix audacieux, mais économiquement plus intéressant pour la compagnie. L'idée étant de faire en sorte que le Twin Otter parte de Ua Pou pour venir à la rencontre de l'ATR qui arrive de Tahiti. Et non plus de faire opérer une boucle Hiva Oa, Ua Pou, Ua Huka, Nuku Hiva et Hiva Oa comme Air Archipels auparavant. Les passagers arrivant de Tahiti pourront ainsi embarquer directement sur le Twin Otter pour aller à Ua Pou ou Ua Huka. Et à l'inverse, les passagers au départ de Ua Pou et Ua Huka iront vers l'ATR qui repartira tout de suite.
 

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Aircalin renforce sa ligne Nouméa-Singapour

$
0
0
Aircalin renforce sa ligne Nouméa-Singapour
Tahiti, le 5 octobre 2022 - Aircalin a décidé de renforcer ses vols vers Singapour. Dès le 31 octobre, le programme de vols de la compagnie calédonienne entre Nouméa et Singapour passera à quatre vols hebdomadaires. Depuis la Polynésie, il est toujours possible de bénéficier d'une connexion directe Papeete-Nouméa-Singapour une fois par semaine.
 
Aircalin a décidé de renforcer son programme de vols entre Nouméa et Singapour, comme elle l'a annoncé dans un communiqué. À partir du 31 octobre, la compagnie calédonienne proposera quatre vols hebdomadaires, au lieu de trois auparavant, entre les deux villes. Une volonté affichée par la compagnie de "proposer de nouvelles voies d’acheminement vers l’Asie du sud-Est et l’Europe." Comme auparavant, il sera possible pour les voyageurs polynésiens de bénéficier d'une connexion directe Papeete-Nouméa-Singapour une fois par semaine. Ceux qui le souhaitent pourront également faire une courte escale à Nouméa de une, deux ou quatre nuits dans le sens Papeete-Singapour et de trois ou quatre nuits au retour. Les ventes sont ouvertes dès aujourd'hui, mercredi.

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Un nouveau Dauphin sur le Prairial

$
0
0
Un nouveau Dauphin sur le Prairial

Tahiti, le 5 octobre 2022 – Un nouvel hélicoptère de la flottille 34F, le Dauphin N3, a rejoint mardi le groupement aéronautique militaire de Faa'a. Destiné à la frégate de surveillance le Prairial en Polynésie française, il remplace l'Alouette III. Il doit débuter ses missions dès novembre, une fois que les vols d'essai seront effectués.
 

Le nouvel hélicoptère de la flottille de l'aviation navale 34F, le Dauphin de type N3, vient tout juste d'être livré à la base aérienne du groupement aéronautique militaire de Faa'a mardi. L'engin remplace l'Alouette III, qui a quitté le service actif en août dernier mais qui servira de support pour la formation de mécaniciens aéronautiques du fenua, selon nos confrères de Polynésie la 1ère. Le Dauphin N3 est le résultat d'un perfectionnement de dispositifs notamment grâce à ses radars, son rayon d'action étendu et sa capacité d'emport augmentée. Appartenant à la série de douze hélicoptères de nouvelle génération voués à embarquer sur les bâtiments de la Marine nationale, en métropole comme en outre-mer, il doit opérer sur la frégate de surveillance Prairial.
 

Avant de confier l'engin au détachement de la flottille 34F, la société Héli-union doit d'abord se charger de monter l'hélicoptère et d'effectuer plusieurs vols d'essai. Une fois opérationnel, le Dauphin N3 est prévu pour une entrée en activité dès novembre. Il participera donc aux missions de police des pêches et de surveillance maritime, aux missions militaires et de coopération dans le Pacifique, de l'Amérique latine jusqu'en Asie ainsi qu'aux exercices majeurs comme Unitas en Amérique latine, Rimpac à Hawaii et Marara en Polynésie.
 



Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Les parlements du Pacifique de retour à Tarahoi

$
0
0
Les parlements du Pacifique de retour à Tarahoi
Tahiti, le 5 octobre 2022 – Les représentants du Groupe des Parlements des îles du Pacifique (GPIP) sont réunis mercredi et jeudi à l'assemblée de la Polynésie française à Papeete pour une “réunion technique” préalable à la conférence du groupe en 2023. Objet des travaux : l'avancement des engagements pris en 2019 lors du “Pacte pour l'économie bleue durable – Déclaration de Tarahoi”.
 
Retour à Tarahoi pour le Groupe des parlements des îles du Pacifique (GPIP). Mercredi et jeudi, les représentants des assemblées législatives des 15 pays membres de l'organisation régionale se retrouvent à Papeete pour une “réunion technique”, près de trois ans après la “Déclaration de Tarahoi” et ses engagements pour une vision partagée de la protection des océans et le développement durable de l'économie bleue.
 
Les législateurs du Pacifique
 
Le GPIP a été créé sous cette forme élargie en 2019, à l'impulsion notamment de la Polynésie française, mais il est avant tout l'héritage du Groupe des Parlementaire Polynésiens (GPP) créé en 2013. À l'origine, ce GPP regroupait les Samoa américaines, les îles Cook, Niue, Tonga, Tuvalu et la Polynésie française autour d'une vision commune de l'identité, de la langue et de la culture polynésienne, pour échanger sur le fonctionnement des organes législatifs de ces différents pays et promouvoir par exemple la place des femmes au sein de ces assemblées. En 2019, le groupe a évolué avec l'ambition de se faire le pendant législatif du Forum des îles du Pacifique qui rassemble les chefs de l'exécutif des Pays du Pacifique.
 
Mais surtout, l'objectif de ce nouveau GPIP a évolué en 2019 vers la protection, la promotion, la valorisation de l'utilisation durable de l'océan et de l'économie bleue dans ces différents pays du Pacifique, s'appuyant notamment sur les Objectifs de développement durable de l'ONU, avec l'assistance du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ou encore la stratégie 2050 du Pacifique Bleu du Forum des îles du Pacifique. L'ambition commune des 15 membres du GPIP étant résumée dans les 16 engagements du fameux “Pacte pour l'économie bleue durable – Déclaration de Tarahoi”.
 
Le fonctionnement du GPIP repose sur des conférences organisées tous les deux ans, entre lesquelles une réunion technique est planifiée pour faire le point sur les avancées des différents parlements des pays membres au regard des engagements de la Déclaration de Tarahoi. Un représentant de la majorité, un de l'opposition et le secrétaire général du parlement de chaque pays est invité pour partager les travaux de son institution. La première réunion technique devait se tenir en 2021 à l'assemblée de la Polynésie française, mais le Covid l'a empêchée. Cette réunion technique est donc la première depuis 2019 et avant la conférence prévue en 2023, dont le lieu et la date seront précisées au cours des travaux de cette semaine. La question de l'intégration des îles Salomon au sein du GPIP doit également être abordée.
 
En “famille”
 
La réunion de mercredi matin a été ouverte par les discours du président de l'assemblée, Gaston Tong Sang, du président du Pays, Édouard Fritch, et du secrétaire général du haut-commissariat, Éric Requet. “Vos visages sont ceux d'une grande famille”, a salué Gaston Tong Sang, évoquant “une communauté unie par le sang et les grandes migrations”. En écho, Édouard Fritch a évoqué la “famille du Pacifique” et insisté sur l'importance de ce régionalisme pour peser au plan international : “Nous devons arrêter de nous considérer comme de petits territoires insulaires, mais comme le continent bleu du Pacifique.” Revenu tout juste de Washington, Édouard Fritch a déclamé tout son discours en anglais. Il a évoqué ce sommet américain de la semaine dernière et ses enjeux pour les pays du Pacifique. “Les menaces sont économiques, environnementales, climatiques et parfois diplomatiques”, avait initié un peu plus tôt Gaston Tong Sang.
 
Pêche durable, aires marines gérées ou protégées, protection des ZEE sont au programme des travaux avec une part importante accordée à la mise sur agenda de ces politiques publiques. “En 2050, 10 milliards d’êtres humains peupleront notre Terre et les eaux qui montent inexorablement seront aux portes de nos maisons, aux chevilles de nos enfants, grignotant nos rivages et notre littoral. Qu’adviendra-t-il alors de nos ressources, de nos modes de vie insulaires, de notre Océan ?”, a interrogé le président de l'assemblée. Donnant le ton des échanges de ces deux jours à Tarahoi.
 

​Gaston Tong Sang, président de l'APF : “Nous faisons le point sur la Déclaration de Tarahoi”
Les parlements du Pacifique de retour à Tarahoi
Que va être le programme de cette réunion technique ?
 
“Comme le prévoit le statut du Groupement des îles du Pacifique, nous tenons tous les deux ans une conférence de l'ensemble des Parlements du Pacifique. Mais avant cette conférence, il y a une réunion technique. C'est le cas actuellement à Tahiti. Chaque Pays envoie des élus – un de la majorité et un de l'opposition en plus du secrétaire général de l'assemblée concernée –, et nous faisons le point de ce qui a été fait dans l'année qui a précédé, pour voir si les résolutions prises lors de la fameuse Déclaration de Tarahoi sont mises en application, si des réalisations ont été faites. Et nous préparons la conférence suivante, qui aura lieu l'année prochaine. La date et le lieu n'ont pas encore été fixés, mais je pense que ce sera l'objet de cette réunion technique.”
 
Sur le fond, rappelez-nous les principes de la Déclaration de Tarahoi signée ici-même en 2019 ?
 
“Ils rejoignent les objectifs définis par l'ONU, les fameux Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment dans le domaine de l'océan, du développement des ressources naturelles, maritimes et surtout pour faire face aux effets du réchauffement climatique. Tout le monde sait que certains pays du Pacifique subissent déjà les effets de la montée des eaux. L'objectif c'est d'être un peu dans l'axe fixé par le Forum des îles du Pacifique. Le Forum, qui est un peu la conférence des chefs de l'exécutif de ces Pays, c'est donc bien que le législatif accompagne ou appuie les politiques publiques pour que nous travaillions en phase avec les gouvernements.”
 
Vous avez évoqué ce matin l'adhésion imminente des îles Salomon au sein du GPIP ?
 
“Oui, c'est une bonne nouvelle parce que certains pays n'étaient pas là en septembre 2019, au moment où nous avons créé l'assemblée fondatrice du groupement. Nous avons invité ces pays absents et qui ont regretté de ne pouvoir être présents à l'époque, et leur avons demandé s'ils pouvaient finaliser et concrétiser leur adhésion au GPIP. C'est le cas des îles Salomon.”
 
Dans le contexte de la réunion de la Quatrième commission de l'ONU, mardi à New York, vous avez voulu insister en tant qu'autonomiste sur le fait que ce type de rencontre démontre que la Polynésie est pleinement “autonome” au sens du droit international ?
 
“Oui. Et dès 2016, l'acceptation de la Polynésie comme membre à part entière du Forum des îles du Pacifique était déjà un signe précurseur de ce fait que, finalement, tous ces pays indépendants du Pacifique n'ont plus mis comme condition l'accession à la pleine indépendance pour accéder à des organismes de ce niveau.”
 

Ce que dit la Déclaration de Tarahoi
Les parlements du Pacifique de retour à Tarahoi
Le “Pacte pour l'économie bleue durable – Déclaration de Tarahoi” a été signé à la suite de la conférence des parlements des îles du Pacifique à Papeete, les 10 et 11 septembre 2019, et porte sur les thèmes de “la résilience de l'océan Pacifique” et “la pêche, secteur clé de l'économie bleue durable”. Il évoque la “stratégie 2050 du Pacifique Bleu du Forum des îles du Pacifique fondé sur la “reconnaissance que l’océan est la force vive des économies et des sociétés des îles du Pacifique et insiste sur le rôle de l'économie bleue et notamment de la pêche pour ces territoires. Le pacte réaffirme la prise en compte de la “plus grave menace qui touche les îles du Pacifique” : le changement climatique. Surtout, il prend l'engagement de coordonner les agendas politiques des parlements des îles du Pacifique, s'inspirant des Objectifs de développement durable de l'ONU, vers 16 engagements écrits.
 
Dans ces 16 engagements figurent des grands principes d'orientations des politiques publiques pour favoriser la préservation des océans avec les aires marines gérées et protégées : protéger les territoires contre la montée des eaux ; encourager la valorisation durable des ressources halieutiques ; contribuer à diminuer la pollution marine provenant des navires ; promouvoir la pêche responsable et propre ; ou encore l'innovation en faveur d'une économie bleue durable.

 

​Les Pays membres du groupe des Parlements des îles du Pacifique :
Les parlements du Pacifique de retour à Tarahoi
  • Fidji
  • Hawaii
  • Rapa Nui
  • îles Cook
  • Niue
  • Nouvelle-Calédonie
  • Nouvelle-Zélande
  • Palau
  • Polynésie française
  • Samoa
  • Samoa Américaines
  • Tokelau
  • Tonga
  • Vanuatu
  • Wallis-et-Futuna


Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Tuarii Le Caill à la tête de l'hôtel Le Taha'a

$
0
0
Tuarii Le Caill à la tête de l'hôtel Le Taha'a
Taha’a, le 5 octobre 2022 – Le nouveau directeur général de l’hôtel Le Taha'a by Pearl resorts, Tuarii Le Caill, a pris ses fonctions le mois dernier. L’enfant du fenua compte bien mettre à profit tout ce qu’il a appris durant ses années de carrière à l’international, et aimerait y intégrer plus d’éléments de la culture.
 
Le mois dernier, l’hôtel 5 étoiles Relais & Châteaux Le Taha'a by Pearl Resorts accueillait son nouveau directeur général. L’hôtel de 60 chambres est désormais dirigé par Tuarii Le Caill. Tahiti Infos est allé à sa rencontre pour en apprendre plus sur son parcours à l’international, et son retour au fenua pour devenir le premier directeur général polynésien du groupe Pearl Resorts.
 
En préambule, Tuarii a tenu à revenir sur l’hôtel qu’il dirige désormais : “À mon avis c’est une destination spéciale car les visiteurs qui viennent à Taha’a font des recherches pour y venir. C’est en dehors du circuit classique Tahiti-Bora Bora et Tuamotu pour la plongée. Cela fait donc preuve d’un intérêt personnel du voyageur. Mais du coup, l’attente est plus haute.” Et il compte bien mettre sa touche personnelle pour apporter sa pierre à l’édifice. Une des premières idées qu’il a décidé de mettre en place est le ahimā'a une fois par semaine : “Nous travaillons dessus, car quelqu’un qui vient jusqu’ici et qui peut assister à l’ouverture du ahimā'a, c’est exceptionnel, c’est de l’émotion. Et puis c’est un des piliers de notre culture. C’est important de partager ça. L’idée serait d’intégrer une journée culturelle complète autour, avec par exemple une initiation au va’a. Même vis-à-vis des équipes, c’est une fierté de faire soi-même son ahimā'a et de partager sa culture.” La centaine d’employés de l’hôtel est majoritairement locale, comme le rappelle le directeur : “Le chef de la réception, Jimmy, vient de Papeete ; le chef de la plage, Lionel, est de Taha’a ; et beaucoup viennent de Taha’a et ont leur mère ou père qui travaille aussi ici. C’est plutôt familial.”

Tuarii a aussi à cœur de mettre en avant ses équipes. L’hôtel a par exemple fêté la semaine internationale du housekeeping, pour mettre en valeur ce département, avec des concours de décoration du plus beau chariot et de décoration de lits pour les lunes de miel. Il explique avoir une politique de la porte ouverte : “Dans beaucoup d’hôtels où j’ai travaillé, on avait plutôt tendance à cacher les problèmes. J’essaie d’intégrer le fait que si les clients ont des soucis, c’est normal. Le principal est ensuite d’analyser ceux de la veille au meeting du matin, pour essayer d’améliorer et rectifier. Ça fait partie du métier.”
 
Parcours international
 
Après une scolarité à Pirae, et un baccalauréat ES en poche, Tuarii a embarqué pour la Suisse en 1997. Il y a intégré L’École hôtelière de Glion à Montreux. À sa sortie, il a été recruté par le Sheraton de San Diego en 2001. Suite aux attentats du 11-Septembre, des changements ont été opéré dans l’hôtel. Il a en conséquence alternativement occupé les postes de superviseur des petits-déjeuners à runner, puis de manager du restaurant. Après 5 ans d’activité, il a ouvert un établissement à San Diego avec des investisseurs américains. En 2008, il est parti travailler au W de San Fransisco en tant que directeur des restaurants et des bars : “Je travaillais. Ma vie était bien. Je n’avais pas forcément pour objectif de revenir. C’était le voyage, la découverte du métier, les rencontres avec les professionnels du métier. Et puis étant à coté de Napa, et passionné de sommellerie, j’ai passé des concours. Et j’y ai intégré la Cour des maîtres sommeliers.” Il a ensuite quitté l'Amérique pour un retour en Suisse afin de travailler à l’Hôtel du Rhône en tant directeur des banquets. C’étaient des banquets d’affaires, de conférences bancaires, d’horlogerie et diplomatiques avec les Nations-Unies. C’était très protocolaire et confidentiel.” Il a ensuite décidé de retourner aux États-Unis, à Boston, au sein de la chaîne Mandarin Oriental, pour la réouverture d’un restaurant d’hôtel avec le chef français Daniel Boulud. En 2013, Tuarii a été témoin de l’attentat du marathon de Boston. C’était spécial à vivre, en matière de gestion du stress, des gens, du personnel. L’hôtel était sur l’arrivée du marathon ce jour-là. Ce fut un des jours les plus busy de ma carrière : des gens du monde entier étaient là. C’était un jour férié, le Patriot’s Day, qui se fête en famille.”
 
Respect et écoute de l'autre
 
En 2015, direction Kuala Lumpur en Malaisie pour superviser l’ouverture de restaurants, après avoir travaillé à l’élaboration des concepts, géré l’embauche et la construction. C’est une destination où l’islam est la première religion, et il y a un mix de cultures entre les Malais, les Chinois, les Hindous. Il y a par exemple l’Afternoon tea de 14 heures à 17 heurs, très présent en Asie, qui est hérité de la colonisation anglaise ; le ramadan ; le jour de l’an chinois ; la fête des lumières en septembre... C’est très différent, mais c’était une belle expérience.” Il a ensuite travaillé dans le resort One & Only à l’Île Maurice, dans l’Océan Indien, mais la crise sanitaire et la fermeture de l'hôtel l'ont fait rentrer au fenua, où il a d’abord rejoint Le Conrad à Bora Bora, en tant que directeur de la restauration, avant de prendre la tête du Taha'a.
 
Interrogé sur sa riche expérience internationale, le directeur confie qu’avoir été au contact des cultures aide beaucoup à développer le respect et l’écoute de l’autre. Et quand tu travailles en Asie, aux États-Unis, en Suisse, tu acquiers l’expérience et les techniques du métier, évidement.”
 
S’il s’est orienté à l’origine vers la restauration, c’est avant tout grâce à sa famille qui était passionnée de cuisine. Je trouvais intéressant tout le programme à réaliser pour réunir les gens autour d’une table. Pour faire notre ahimā'a par exemple, ça commençait le mercredi chez nous ! On allait chercher les chevrettes des rivières pour taper le taioro, faire le mitihue, le fafaru, aller chercher le bois pour la cuisson… Tout ça pour un repas de midi à 15 heures le dimanche ! "

Tuarii Le Caill, directeur général de l'hôtel Le Taha'a by Pearl resorts : “La chose la plus importante est d’être dédié”
"Pour les jeunes qui veulent faire de métier, la chose la plus importante est d’être dédié. C’est un métier où il ne faut pas compter ses heures. J’ai fait des stages à Paris où je commençais le matin à 8 heures et je finissais à 22 heures. Maintenant je peux parfois rentrer à minuit, 2 heures du matin. Ça ne m’affecte plus. Parce que c’est le métier. Il faut constamment avoir du recul aussi, par rapport aux problèmes des clients, des équipes. Il ne faut pas rentrer chez soi avec, vivre avec ce stress. Ça peut vite peser. Et au fur et à mesure des années, je me suis aussi rendu compte que la troisième chose la plus importante, ce sont les équipes. À 60% de ma journée, je fais l’effort de les accompagner, de les motiver et d’être à leur écoute. C’est eux le pilier fort de l’hôtellerie."

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Marquises : Le détail des nouvelles dessertes

$
0
0
Marquises : Le détail des nouvelles dessertes
Tahiti, le 5 octobre 2022 - Comme annoncé en Une de Tahiti Infos mercredi, la société Zimex Aviation, sous-traitant d'Air Tahiti, va exploiter les deux lignes marquisiennes de Ua Pou et Ua Huka jusqu'en juillet 2026. Le conseil des ministres a approuvé ce choix mercredi et donné le détail des vols et des tarifs.

Le conseil des ministres a approuvé par arrêté, le choix du délégataire et le contrat de délégation de service public (DSP) du transport aérien inter-insulaire des îles Marquises en Polynésie française.
 
Faisant suite à l’avis d’appel public à candidature du 21 juin 2022 de la DSP du transport aérien inter-insulaire de la Polynésie française, la société Air Tahiti a remporté le lot unique de cette DSP portant sur la desserte des aérodromes de désenclavement de Ua Pou et de Ua Huka.
 
La date de début d’exploitation de la délégation est établie au 14 novembre 2022. La durée de la DSP est fixée à 44 mois. Le programme de vol de la compagnie propose le nombre de fréquences suivantes :
·      6 fréquences hebdomadaires entre Nuku Hiva et Ua Pou ;
·      4 fréquences hebdomadaires entre Nuku Hiva et Ua Huka ;
·      4 fréquences hebdomadaires entre Ua Huka et Ua Pou.
 
Huit personnes affectées à la desserte
 
Le programme de vol est construit avec un aéronef basé à Ua Pou afin de minimiser les charges d’exploitation. Air Tahiti affrètera la société Suisse Zimex Aviation qui basera un Twin-Otter d’une capacité maximale de 19 sièges. Air Tahiti proposera entre 15 et 17 sièges offerts en fonction des tronçons. Air Tahiti Zimex mettra en place un site d’entretien en ligne et un stock de pièces de rechange adéquat sur l’aéroport de Ua Pou, avec la possibilité d’utiliser le hangar situé sur l’aéroport de Hiva Oa de façon régulière et en cas de besoin.
Au total, huit personnes seront affectées à la desserte de ces deux aérodromes de désenclavement : six dans les escales et deux dans les services support (commercial et marketing, administration et finances etc.).
 
L’activité de transport aérien inter-insulaire en Polynésie française constitue une activité de service public. Ce secteur est un outil fondamental de développement économique indispensable au soutien des politiques de désenclavement et de revitalisation des archipels ainsi qu’à la politique de développement touristique.

Marquises : Le détail des nouvelles dessertes

Marquises : Le détail des nouvelles dessertes

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Léonard Deane, l'homme qui voulait pêcher seul

$
0
0
Léonard Deane, l'homme qui voulait pêcher seul
TAHITI, le 5 octobre 2022 - Léonard Deane a appris la pêche et la manœuvre des bateaux avec son père et son oncle qu’il a suivis en mer dès son plus jeune âge. Plus tard, c’est son expérience, sa fierté et son ingéniosité qui l’ont amené à mettre au point le poti marara. Cette embarcation, symbole de la pêche tahitienne, est désormais connue au-delà des frontières du Pays. Léonard Deane raconte sa vie dans un ouvrage bilingue qui vient de sortir.

Le poti marara est l'emblème de la pêche polynésienne. Son nom est tout simplement composé des termes “poti” (bateau) et “marara” (poisson-volant). Il est l’œuvre de Léonard Dean dit Pēpe ‘Aro, aujourd’hui âgée de 92 ans, qui s'est décidé à raconter l'histoire de sa fabuleuse invention. “J’allais avec mon père et mon oncle sur l’eau, on partait à la nuit tombée pour trois ou quatre heures. On s’installait sur une pirogue avec, à l’avant, le pêcheur et son épuisette, à l’arrière, le pilote.” Pour éclairer l’équipage et l’activité, le pêcheur portait un flambeau de palmes de cocotier. À l’arrière, le pilote devait suivre les indications et réagir le plus rapidement possible. Sans quoi les marara plongeaient et l’épuisette remontait à vide. Léonard Deane a profondément modifié le navire et la pratique de cette pêche.

Enfant, Léonard Deane allait souvent, le soir, sur la plage voir les pêcheurs de marara et d’aiguillettes s’apprêter pour partir dans la nuit. Ils partaient à la rame, éclairés par une lampe. Les pirogues comptaient deux personnes à bord. Dès l’âge de 10 ans, Léonard Deane demanda à son père, qui pêchait avec son frère, de les accompagner. Le père refusa en raison des dangers à bord. Nombreux étaient les pêcheurs qui rentraient blessés par le rostre pointu des aiguillettes capables de faire des bonds de plusieurs mètres hors de l'eau. Un an plus tard, Léonard Deane revint à la charge. Cette fois, son père accepta.

Léonard Deane, l'homme qui voulait pêcher seul
Un caractère rigide

Rapidement, le jeune Léonard Deane montra une certaine agilité à la pêche. Lorsqu’il eu les moyens, il loua une pirogue. Puis, il fit construire un bateau. Lui était le pêcheur. Il formait les pilotes qui l’accompagnaient. “Il était fier”, rapporte son fils Coco. “Il ne supportait pas de rentrer avec moins de poissons que les autres. Donc il ne partait en mer qu’avec des pilotes aguerris et réactifs.” Lesquels devaient, en plus, être conciliants. “Mon père était très exigent et n’avait pas toujours le tact qu’il fallait.” Florinda Deane, sa fille, précise même qu'“il rejetait la faute sur les pilotes, en haussant la voix.” Il finit par se retrouver seul, sans pilote, plus personne ne voulait partir avec lui.

Avant même la désertion des pilotes las des remontrances, Léonard Deane rêvait d’un bateau qu’il pourrait manœuvrer seul. Son caractère ayant fait fuir les derniers pilotes, il se décida à transformer son rêve en réalité. Il avait moins de 30 ans. “Il avait plusieurs fois vu son grand-père dessiner des plans pour construire des maisons, il s’est mis à faire des plans pour la construction d’un bateau”, se souvient Florinda Deane. Il dessina se premiers plans en 1957. La construction vint plus tard.

Léonard Deane, l'homme qui voulait pêcher seul
En effet, en mai 1959, les travaux de la construction de l’aéroport ont démarré à Faa’a. Quatre cents travailleurs ont été embauché, dont Léonard Deane. Le premier avion de la TAI est arrivé en octobre 1960, les travaux étaient à peine terminés. La piste a été inaugurée en mai 1961. Léonard Deane quitta son travail une fois le premier avion posé. Il participa ensuite à la construction de la route du Lotus à Punaauia, au Drive-in de Arue…

C’est en 1962 que Léonard Deane commença la construction du premier poti marara. Il avait ses plans et avait fait des essais sur son bateau installé sur une remorque. Il installa une caisse à l’avant d’un petit bateau à moteur de façon à pouvoir rester debout. Il ajouta une rallonge en bambou pour garder la main sur l’accélérateur. Enfin, il installa un manche à balai à l’avant, relié à des câbles et à des poulies rejoignant le moteur et permettant de virer de tribord à bâbord en un geste. Le prototype mesurait 15 pieds (un peu plus de 4,5 m), et l'idée s'avéra brillante : Le tout premier poti marara fit sensation dès sa sortie inaugurale en mer. Un concessionnaire de moteurs installé à Tahiti le contacta pour des commandes de bateaux. Des pêcheurs, découvrant la géniale invention, réclamèrent eux aussi leur poti marara.

Léonard Deane, l'homme qui voulait pêcher seul
Le mahi mahi après le mārara

C'est à cette époque et grâce à ce bateau que les pêcheurs se sont mis à utiliser un fusil harpon pour tirer sur les mahi mahi. Ils avaient remarqué que la daurade coryphène restait toujours en surface, en particulier lorsque le vent était fort. Cela changeait des habitudes. Jusqu'à cette période, ce poisson se pêchait normalement à la traîne sur un bonitier. Léonard Deane fût témoin de cette pratique. Il inventa également un harpon pour pouvoir attraper des mahi mahi avec son poti marara. Puis, il construisit un bateau plus grand.

Les commandes de poti marara redoublèrent. Léonard croula sous les demandes. D’autres constructeurs ouvrirent leur entreprise pour répondre à la demande. Le poti marara devint le bateau de pêche des Polynésiens. Au fil du temps, ses fonctions se diversifièrent : transport d’hommes et de marchandises, déplacement entre les îles…

Les deux fils Georges et Coco sont eux aussi pêcheurs et constructeurs de poti marara. Le premier a opté pour le bois, le second pour le polyester. Léonard Deane, lui, a pris sa retraite il y plusieurs dizaines d’années maintenant. Il s’est installé aux Australes, à Tubuai.

Léonard Deane, l'homme qui voulait pêcher seul
Une biographie bilingue

Il y a une dizaine d’années, l'inventeur s’est mis à écrire ses mémoires. Il a rédigé son histoire et décrit ses anecdotes de vie, en langue tahitienne. Sa fille Florinda Deane a repris son manuscrit. Elle a traduit l’ensemble du texte, vérifié les dates, elle a ajouté des titres, des illustrations et légendes. Elle a réalisé un important travail des mois durant, seule. Elle a été découragée à plusieurs reprises mais n’a jamais abandonné, consciente de l'importance de ce travail. “Ce récit raconte aussi une partie de l’histoire de la Polynésie, la mer, les bateaux et la pêche font partie de nous”, explique-t-elle. Elle rappelle que l’invention de Léonard Deane est connue à l’international. “Des journalistes du monde entier sont venus à la rencontre de mon père”, affirme-t-elle. Aujourd’hui, l’ouvrage intitulé Poti Mārara une invention polynésienne est publié par l’association Tā’atira’a Parau, en tahitien et en français.


Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

L'hôtel Kon Tiki remis à flot

$
0
0
L'hôtel Kon Tiki remis à flot

Tahiti, le 5 octobre 2022 – L'hôtel Kon Tiki, situé boulevard de la reine Pomare IV, en face de la gare maritime, a rouvert ses portes le 1er octobre. Un boutique-hôtel "eco-friendly" de 64 unités d'hébergement, sur le thème du voyage en hommage au célèbre radeau du norvégien Thor Heyerdahl. 

 

L'hôtel Kon Tiki, construit dans les années 70 et situé boulevard de la reine Pomare IV à Papeete, avait commencé ses travaux de rénovation en début d'année pour une inauguration initialement prévue pour avril dernier. Il a finalement rouvert ses portes le 1er octobre. Le Kon Tiki doit son nom au célèbre radeau du norvégien Thor Heyerdahl, avec lequel il avait tenté de rejoindre la Polynésie depuis les côtes du Pérou. Ce boutique-hôtel met en avant les thèmes du voyage et de la nature, avec une décoration imaginée par Island Studio Architecture. Le Kon Tiki se veut également respectueux de l'environnement en adoptant le tri des déchets, une politique zéro plastique, l'utilisation de produits d'hygiène et d'entretien naturels et locaux ou écolabellisés, et la réduction de la consommation d'eau. 

 

Cet établissement trois étoiles, haut de ses huit étages, dispose de 64 unités d'hébergement, dont 25 studios, 15 chambres et 24 cabines, plus connues sous le terme de "pod". Les deux derniers étages sont consacrés à des activités de restauration et de réception. Le restaurant The Surfhouse, dans l'espace en rotonde au septième étage, et le bar à toit ouvert The Reefbar au dernier niveau, avec vue sur le port de Papeete et sur l'île Sœur, devraient ouvrir au grand public dans quelques semaines. Le Kon Tiki affiche déjà complet tout le mois d'octobre.
 



Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Tensions sociales mais grèves évitées à la SPL

$
0
0
Tensions sociales mais grèves évitées à la SPL
Tahiti, le 5 octobre 2022 – Trois protocoles d'accord ont été signés mercredi soir au terme d'une semaine et demie de négociations portant sur les conditions de transferts des anciens salariés d'EDT de Rurutu vers la SPL et des salariés de l'ancienne SPL des Raromatai vers la nouvelle SPL baptisée Te ito rau no te mau motu.
 
Deux préavis de grève ont été déposés le 26 septembre dernier par la CSIP auprès de la Société publique locale (SPL) désormais baptisée “Te ito rau no te mau motu” et qui remplace la SPL “Te uira api no Raromatai”. Et c'est justement le changement d'identité sociale de l'entreprise assurant la production, le transport et la distribution de l'électricité dans les communes de Huahine, Taha'a, Taputapuatea et Tumara'a qui est à l'origine, si l'on peut dire, de ces tensions sociales.
 
Rurutu allume la mèche
 
Le premier préavis a été déposé à Rurutu où la commune a fait le choix de ne pas reconduire son contrat de concession avec EDT et de rejoindre la SPL au 30 septembre 2022, raison pour laquelle la SPL a “évolué” vers une entité non plus réservée aux seuls Raromatai mais à toutes les îles de la Polynésie. La question concrète qui s'est posée, comme en mars dernier pour la constitution de la SPL, est celle du transfert des ex-salariés d'une grande entreprise comme EDT vers une structure plus modeste comme la SPL. La confédération CSIP a donc veillé à ce que les salariés ne soient pas lésés au moment de leur transfert de contrat. Le second préavis de grève est globalement lié à cette situation, puisqu'il concerne le transfert des salariés de l'ancienne SPL Te uira api no Raromatai vers la nouvelle SPL Te ito rau no te mau motu.
 
Selon nos informations, trois protocoles d'accord ont finalement été signés mercredi soir. L'échéance des deux préavis avait été repoussée pour permettre de conclure les négociations. Pourquoi deux préavis et trois protocoles ? Parce que les deux premiers protocoles d'accord concernaient le transfert des salariés de Rurutu et des Raromatai dans la nouvelle structure SPL des îles. Et le troisième venait régler spécifiquement certaines conditions du transfert des salariés de Rurutu pour permettre notamment le maintien de la complémentaire retraite, de la prime d'intéressement et de l'allocation d'énergie électrique. Des avantages maintenus, sous une autre forme, dans les contrats des salariés de la SPL.
 
Vaite Urarii Pambrun et Antoine Samoyeau

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Australie: nouveau record de précipitations

$
0
0
Australie: nouveau record de précipitations
Sydney, Australie | AFP | jeudi 05/10/2022 - Sydney, la ville la plus peuplée d'Australie, a connu ses pires précipitations annuelles en au moins 70 ans, selon les données d'une station de météo locale, après une année marquée par des inondations dévastatrices sur la côte est du pays.

Depuis le début de l'année, 2.216 millimètres de pluie ont été enregistrées à Sydney, dépassant déjà la plus grande quatité d'eau annuelle jamais tombée sur la ville depuis qu'elle a commencé à recenser les précipitations en 1858.

Le dernier record date de 1950, lorsque Sydney avait enregistré 2.194 millimètres de pluie, selon la station de météo Observatory Hill.

L'année n'étant pas encore finie, et avec le phénomène La Nina qui laisse augurer un été humide, le taux final de pluie tombée en 2022 sera très probablement beaucoup plus élevé. 

Sydney, et plus largement l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, s'attendent à un déluge important ce week-end.

La moindre quantité de précipitations pourrait avoir de graves conséquences, a averti Steph Cooke, ministre des services d'urgence de l'Etat.

"Nous savons que nos bassins de rétention sont saturés, les barrages de retenue sont remplis, et nos rivières en crue. Donc toute eau pluviale supplémentaire, aussi mineure soit-elle", est susceptible d'augmenter les risques d'inondation, a-t-elle souligné.

L'Australie est en première ligne face aux conséquences du dérèglement climatique, avec des inondations, des feux de brousse, des cyclones et des sécheresses qui deviennent plus fréquents et plus intenses à mesure que la planète se réchauffe, préviennent les scientifiques.

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

La Corée du Nord tire deux missiles et fait voler 12 avions de combat en formation

$
0
0
La Corée du Nord tire deux missiles et fait voler 12 avions de combat en formation
Séoul, Corée du Sud | AFP | jeudi 06/10/2022 - La Corée du Nord a lancé jeudi deux nouveaux missiles balistiques et fait voler en formation 12 avions de combat, affirmant que les essais d'armes sont de "justes mesures de rétorsion" contre Washington et Séoul et leurs exercices militaires dans la région.

Les nouveaux tirs sont intervenus au moment où, à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunissait pour évoquer le lancement d'un autre missile nord-coréen qui avait survolé le Japon deux jours plus tôt.

Selon l'armée sud-coréenne, deux missiles à courte portée ont été lancés jeudi matin depuis les environs de Pyongyang en direction de la mer du Japon. Les garde-côtes japonais ont confirmé avoir détecté ces projectiles.

Le premier missile a parcouru 350 kilomètres à une altitude maximale d'environ 80 kilomètres, selon l'analyse de l'armée sud-coréenne. Le deuxième a volé sur une distance de 800 kilomètres à une altitude de 60 kilomètres.

Le même jour, 12 avions de combat nord-coréens --huit avions de chasse et quatre bombardiers-- "ont effectué un vol en formation au nord de la frontière aérienne intercoréenne (et) sont estimés avoir effectué des exercices de tir air-sol", a annoncé jeudi soir l'état-major interarmées de Séoul.

Le sixième lancement de missiles en moins de deux semaines est "absolument inacceptable", a réagi le Premier ministre japonais Fumio Kishida.

Mardi, un missile de type Hwasong-12 avait survolé le Japon et parcouru environ 4.600 km, soit probablement la distance la plus longue jamais atteinte par Pyongyang dans le cadre de ses essais, selon Séoul et Washington. 

C'était la première fois en cinq ans qu'un projectile nord-coréen passait au-dessus du territoire japonais.

La Corée du Nord, qui a adopté en septembre une nouvelle doctrine rendant "irréversible" son statut de puissance nucléaire, a intensifié cette année ses tirs et lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) pour la première fois depuis 2017.

"Justes mesures de rétorsion"

Ces tirs constituent "les justes mesures de rétorsion de l'Armée populaire coréenne contre les manoeuvres militaires conjointes entre la Corée du Sud et les Etats-Unis qui provoquent une escalade des tensions militaires dans la Péninsule coréenne", a déclaré jeudi le ministère nord-coréen dans un communiqué.

A la suite du lancement de mardi, Washington avait appelé à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Mais la Chine, alliée et partenaire économique de la Corée du Nord, y a blâmé elle aussi les Etats-Unis.

Les essais de missiles par Pyongyang sont "étroitement liés" aux exercices militaires américano-sud-coréens, a déclaré devant le Conseil l'ambassadeur chinois adjoint auprès des Nations unies, Geng Shuang.

Il a accusé Washington d'"empoisonner l'environnement de sécurité régional".

Séoul, Tokyo et Washington ont multiplié les manoeuvres militaires conjointes ces dernières semaines, notamment des exercices de lutte anti-sous-marine et des manoeuvres navales à grande échelle.

Les alliés ont effectué jeudi un exercice conjoint de "défense antimissile" dans les eaux situées au large de la péninsule, auquel a participé un destroyer de la marine américaine appartenant au groupe d'attaque du porte-avions USS Ronald Reagan, selon l'armée sud-coréenne.

Séoul a affirmé que cet exercice vise à "renforcer les capacités opérationnelles et à en position pour répondre aux provocations de la Corée du Nord (via l'envoi) de missiles".

Washington a redéployé le porte-avions à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan dans les eaux situées à l'est de la Corée après le tir nord-coréen de mardi. Il avait effectué en septembre des exercices avec la marine sud-coréenne.

"Cycle de provocation armée" 
 
Le ministère nord-coréen des Affaires étrangères a déclaré que cela constitue "une menace sérieuse pour la stabilité de la situation dans la péninsule coréenne".

Mercredi, la Corée du Sud et les Etats-Unis avaient tiré cinq missiles balistiques -dont un s'est écrasé après son lancement- vers des cibles fictives en mer du Japon. Et la veille, les aviations des deux pays avaient mené des exercices de tir en mer Jaune.

La réunion du Conseil de sécurité a été soutenue par la France, le Royaume-Uni, l'Albanie, la Norvège et l'Irlande.

L'ambassadrice américaine auprès de l'ONU Linda Thomas-Greenfield y a dénoncé "un effort clair de la Chine et la Russie pour récompenser (la Corée du Nord) pour ses mauvaises actions", et  appelé à un renforcement des sanctions contre Pyongyang.

En mai, Pékin et Moscou avaient opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord, alors que l'instance avait adopté à l'unanimité de lourdes sanctions en 2017.

Selon les analystes, le régime du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un saisit l'occasion de l'impasse à l'ONU pour pousser toujours plus loin ses essais d'armes.

Séoul et Washington s'attendent à ce que la Corée du Nord reprenne ses essais nucléaires, interrompus depuis 2017, probablement après le congrès du Parti communiste chinois qui débute le 16 octobre.

"A ce stade, pour Kim, faire marche arrière et arrêter les provocations paraîtrait contre-productif pour ses intérêts. Sans parler de la quantité de ressources gaspillées pour mener ces essais d'armes", a expliqué à l'AFP Soo Kim, analyste à la RAND Corporation.

"Nous sommes assurément dans un cycle de provocation armée", a-t-elle estimé. 

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti

Inflation : Les 15 "doléances" des syndicats

$
0
0
Inflation : Les 15
Tahiti, le 5 octobre 2022 – Les quatre confédérations syndicales CSTP-FO, CSIP, Otahi et O oe to oe Rima ont adressé mardi un courrier commun au président du Pays, Édouard Fritch, pour poser sur la table 15 "doléances" de leurs adhérents en réponse notamment à l'inflation galopante. Ancienneté, retraites, licenciements, comité d'entreprise, CST ou encore Cesec au programme…
 
Pour l'instant, c'est une lettre de "doléances" tout ce qu'il y a de plus courtoise… Les quatre confédérations syndicales CSTP-FO, CSIP, Otahi et O oe to oe Rima, ainsi que le Syndicat des pêcheurs, ont signé mardi une lettre commune adressée à Édouard Fritch pour "solliciter (la) haute bienveillance" du président du Pays "pour une rencontre afin de trouver des solutions aux problématiques que rencontrent chaque jour nos adhérents". Tahiti Infos s'est procuré le courrier de deux pages qui liste 15 demandes très précises allant de la revalorisation des grilles salariales au déplafonnement de l'ancienneté, en passant par les conditions de départ en retraites.
 
Un timing…
 
Le courrier, laconique sur la forme, est assez peu ordinaire. Il ne s'agit pas d'un préavis de grève, mais d'une sorte de liste de revendications pour lesquelles les syndicats semblent vouloir ouvrir la discussion. On note cependant que le courrier fait référence dès l'entame -et à plusieurs reprises ensuite- au protocole d'accord du 29 novembre 2021 qui avait fait suite à la dernière grève générale de quelques jours qu'avait connu la Polynésie en fin d'année dernière. En pleine période de négociations par branches après les récentes hausses du Smig et en période de pré-campagne des territoriales de 2023, les syndicats ont choisi leur moment à dessein. Si aucune forme de pression de ressort pour l'heure du courrier, le timing joue en leur faveur.
 
Dans le détail de ce courrier, dont les doléances sont listées in extenso ci-après, on retrouve un premier point consacré à "l'inflation" chiffrée à 6,9% depuis un an, son effet sur le Smig et la demande des syndicats de "reconsidérer les grilles salariales" en "suivant l'inflation". Si aucune confédération n'a souhaité s'exprimer officiellement mercredi, arguant que le gouvernement venait tout juste de recevoir ce courrier, certains syndicalistes confirment que l'inflation est "le sujet" à l'origine de cette réaction syndicale. "La hausse du Smig a écrasé les grilles dans les secteurs d'activité", explique un syndicaliste, "on est d'ailleurs en pleine négociation là-dessus".
 
… et un inventaire
 
D'autres sujets valent la peine de s'attarder : déplafonner l'ancienneté de 25 à 38 ans, changer les conditions de départ en retraite à 62 ans "ou" 38 annuités, exonérer de CST les indemnités issues d'un plan de départ, respecter le protocole d'accord de fin 2021 sur la mise en place d'un "fonds d'aide aux salariés ayant perdu leur emploi" ou encore "renforcer les contrôles des faux patentés". Les confédérations demandent également à proroger ou renouveler les mandats des membres du Cesec, arrivés à échéance mais non renouvelés dans l'attente d'une réforme de l'institution. Il réclament également davantage de pouvoir et de moyens au comité d'entreprise, ainsi que la mise en place d'une Maison des syndicats prévue par le code du travail.
 
Selon nos informations, les confédérations syndicales n'avaient pas encore eu de réponse du gouvernement à ce courrier mercredi soir. Mais nul doute que les "doléances" listées dans cet inventaire risquent de refaire parler d'elles dans les semaines à venir.
 

Une liste en 15 points
1 – L'inflation observée depuis un an est de l'ordre de 6,9%. Le Smig a augmenté de 6,44% depuis décembre 2021. Suivant l'inflation, reconsidérer les grilles salariales.
2 – Déplafonnement du taux d'ancienneté fixé actuellement à 25 ans vers 38 ans.
3 – Modification du texte relatif à la retraite : Âge de départ à 62 ans "ou" nombre d'année de cotisation à 38 ans.
4 – Modification des dispositions de l'article LP 1222-5 alinéa 3 du code du travail, relatif à l'entretien préalable à licenciement, et de l'article LP 1322-1 du même code relatif à l'entretien préalable avant sanction disciplinaire.
5 – Renforcement des contrôles des faux patentés, et sanction des entreprises utilisatrices.
6 – Formation professionnelle : Renforcer les pouvoirs du Comité d'entreprise, compétent en matière de formation professionnelle, par lesquels les membres du CE peuvent donner leur avis sur le choix des salariés à former.
7 - Budget du comité d'entreprise : possibilité de transférer une portion à définir du budget de fonctionnement au budget des œuvres sociales.
8 - Mise à disposition des centrales syndicales d'un local syndical à l'instar de la Maison des Syndicats prévue par le Code du travail de 1952, ou à défaut une participation financière du Pays au loyer des syndicats à hauteur de 150 000 Fcfp par mois.
9 – Augmentation de la subvention territoriale en faveur des centrales syndicales représentatives sur le plan du Pays sur les mêmes bases applicables en Nouvelle-Calédonie.
10 – Réforme sur la médecine du travail
11 – Promotion et protection de l'emploi local
12 – Prorogation des mandats des membres du Cesec ou renouvellement
13 – Exonération de la CST sur toutes indemnités issues d'un plan de départ volontaire pour tout motif (retraite…).
14 – Application des dispositions de l'article 4 du protocole d'accord de fin de conflit du 29 novembre 2021.
15 – Sécurité au travail (cf, article 3 du protocole du 29 novembre 2021).
 

Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti
Viewing all 46377 articles
Browse latest View live


<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>