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Les patrons saluent le Plan de relance

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Les patrons saluent le Plan de relance
Tahiti, le 9 décembre 2020 - Une présentation du Plan de relance "Protection et résilience" est prévue jeudi matin à Tarahoi. Une stratégie de sauvetage de l’économie polynésienne que saluent les deux principales organisations patronales. La CPME déplore cependant l’absence de mesures provisoires pour la sauvegarde des TPE sinistrées par la crise. 

Après le vote d’un budget primitif 2021 "entièrement consacré à la relance", comme le soulignait en préambule jeudi dernier le président Fritch, l’heure est maintenant au Plan de relance 2021-2023 "Protection et résilience". Un plan dont l’enjeu est de soutenir une économie durement touchée par la crise Covid en 2020, tout en mettant en œuvre le chantier de sa modernisation.
 
Une présentation doit être faite en ouverture de la 7e séance plénière de la session budgétaire, jeudi matin. Elle sera menée par Yvonnick Raffin, ministre de l’Economie dont les services ont conduit le dialogue interministériel préalable à ce nouvel opus du plan de relance, après celui, "Cap 2025" présenté par Teva Rohfritsch avant de quitter le gouvernement. 
 
Le détail est déjà transmis aux élus de Tarahoi depuis une dizaine de jours. Un document de 120 pages qui décline 50 "opérations" et la mobilisation de 50,2 milliards de financements jusqu’en 2023, dont près de la moitié dès l’année prochaine.
 
Pas de vote, jeudi, mais une présentation, suivie de 60 minutes réservées aux interventions des différents groupes politiques. L’idée est de réunir "l’adhésion de toute la communauté politique de ce pays", comme l’a rappelé Edouard Fritch dimanche sur TNTV. 
 
Satisfaction partagée dans le patronat
 
En attendant, ce plan de relance est accueilli avec satisfaction par les responsables des principales organisations patronales locales. Le Medef-Polynésie y voit "un plan audacieux" qui "se fonde sur un niveau jamais atteint d’utilisation de l’investissement public", comme l’explique son président, Frédéric Dock. 
 
Pour la CPME, si ce plan est globalement favorable à une relance de l’économie, les très petites entreprises en sont les grandes oubliées. Notamment celles déjà endettées en 2020 après une chute de plus de 50% de leur chiffre d’affaires, suite aux mesures de sécurité sanitaire. Pour Christophe Plée, des mesures urgentes d’exonérations fiscales doivent être prises pour les aider à passer le premier semestre 2021.
 
Viabilité des entreprises, stimulation de la consommation, haut niveau de commande publique : en 2021, la Polynésie française prévoit de consacrer 22,3 milliards de Fcfp à son plan de relance "Protection et résilience".
Un coup de pouce à l’économie locale financé par la mobilisation des moyens publics locaux dont 13,5 milliards déjà inscrits au budget général de la collectivité et des comptes spéciaux. Le complément de 8,8 milliards sera obtenu de " la solidarité nationale ou par des emprunts". 
 
Des moyens financiers auxquels s’ajoutent les 30 milliards de Fcfp de crédits de paiement nouveaux inscrits au budget général de la Polynésie française en 2021 pour la commande publique en plus de 25 milliards de crédits reportés de 2020, pour un potentiel d'environ 55 milliards de Fcfp de dépenses d'investissement pour l’année prochaine.

"Le vrai sujet, c’est la vitesse avec laquelle il sera exécuté"
Les patrons saluent le Plan de relance
Frédéric Dock, président du Medef-Polynésie

Selon vous, est-ce un plan de relance à la hauteur des défis qui se présentent à l’économie polynésienne ?
"Ce plan est complètement à la hauteur. À ce stade, au Medef, nous sommes pleinement satisfaits. Mais le vrai sujet, c’est la manière et la vitesse avec laquelle il sera exécuté. 
C’est un plan audacieux qui privilégie l’idée d’un développement économique plutôt que celle d’une récession, en prenant des hypothèses de recettes fiscales relativement optimistes. Il se fonde sur un niveau jamais atteint d’utilisation de l’investissement public comme levier de soutien des entreprises, et derrière, des salariés et de la consommation. Pour 2021, avec les moyens déjà prévus au budget, on est à 70 milliards d’investissements publics. Enfin, même s’il n’apparaît pas, le chantier de l’adaptation et de la modernisation du Code du travail devra être abordé rapidement comme annoncé par le président Fritch."
 
Ce plan comporte cependant des zones d’ombre, avec des textes qui restent encore à voter, des financements à trouver. 
"Il ne peut pas être lu séparément du budget. Le budget va s’exécuter sans attendre. Il comprend déjà pas mal de choses qui peuvent être mises en œuvre dans l’immédiat. Ensuite, pour ce qui concerne les textes nouveaux, nous serons à la manœuvre avec le gouvernement. Dans la permanence des échanges que l’on a depuis plusieurs mois maintenant, on va s’assurer que la mise en œuvre soit faite sans attendre. 
Concernant le bouclage de son financement, pour avoir moi-même rencontré le ministère des Outre-mer, je suis très optimiste. L’Etat sera au rendez-vous de nos besoins. Très vite, la question ne sera plus le financement, mais la capacité du gouvernement et des entreprises à mettre en œuvre suffisamment vite les mesures prévues au plan de relance."  

"Je ne vois pas les mesures d’urgence pour les TPE"
Les patrons saluent le Plan de relance
Christophe Plée, président de la CPME

Comment votre organisation accueille-t-elle le nouveau plan de relance présenté par le gouvernement ? 
"Ce plan comprend des choses très intéressantes. Il y a de nouvelles propositions qui sont innovantes. Maintenant, il faut les mettre en œuvre. Moi, ce qui me préoccupe, c’est de trouver des solutions pour éviter la fermeture des nombreuses TPE, entre 1 et 5 salariés, déjà sinistrées cette année. Je ne vois pas les mesures d’urgence pour les soutenir durant le premier semestre de 2021, puisqu’on peut attendre un redémarrage autour des mois de juin-juillet prochains. Ces entreprises se sont endettées en 2020. Beaucoup ont aujourd’hui très peu de chiffre d’affaires et pas de réel espoir d’amélioration avant mi-2021. On sait que si on ne fait rien il va y avoir de la casse."
 
Quelles mesures auriez-vous souhaité ?
"Des mesures d’exonérations fiscales partielles ou totales pour les entreprises fermées ou victimes d’une importante chute de leur chiffre d’affaires. Et je ne vois rien à ce titre dans le plan de relance. La fiscalité de 2020 est reconduite en 2021. Comment peut-on demander à une entreprise de donner autant quand elle ne fonctionne pas que lorsqu’elle fonctionne ? Pour l’instant c’est ce qui manque. Mais je suis persuadé que ça peut se régler par la discussion."

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Australie: la communauté aborigène demande une "remise à plat" de l'exploitation minière

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Australie: la communauté aborigène demande une
Perth, Australie | AFP | jeudi 09/12/2020 - La communauté aborigène a appelé à une "remise à plat" de l'exploitation minière en Australie à la suite des conclusions d'une enquête parlementaire qui a cloué au pilori le géant minier Rio Tinto à l'origine de la destruction d'un site historique.

En mai, le dynamitage dans l'Etat d'Australie Occidentale de la grotte de Juukan Gorge, un site vieux de 46.000 ans considéré comme sacré par les peuples Puutu Kunti Kurrama et Pinikura (PKKP), avait suscité l'émoi dans le pays. 

Une enquête parlementaire a recommandé mercredi que le groupe anglo-australien dédommage les PKKP, reconstruise le site détruit et s'engage à respecter un moratoire permanent en matière d'exploitation minière dans la région. 

Un rapport préliminaire avait également conseillé à toutes les compagnies exploitant des mines en Australie Occidentale de revoir les accords passés avec les propriétaires terriens autochtones et de mettre fin à toute destruction planifiée des sites patrimoniaux jusqu'à la mise en place de protections juridiques renforcées.

Le porte-parole de la société aborigène des PKKP Burchell Hayes s'est félicité des conclusions de l'enquête.

"Le destruction de Juukan Gorge a été une catastrophe planétaire qui a touché le coeur des PKKP et de la communauté au sens large", a-t-il affirmé.

"Nous espérons que les conclusions préliminaires de l'enquête entraîneront une remise à plat fondamentale du secteur, notamment en ce qui concerne les relations entre les propriétaires autochtones et les sociétés minières".

M. Hayes espère qu'elles "ouvrent la voie à des partenariats plus équitables grâce à un plus grand respect et à un bénéfice mutuel".

Rio Tinto s'est engagé à "ne plus jamais" détruire des sites ayant une importance culturelle et à revoir les accords existants avec la communauté indigène. 

Le groupe a promis de remettre en état le site de Juukan Gorge et à construire une installation où seront stockés les vestiges du site.

Il a ajouté qu'il étudiera les recommandations de l'enquête "dans les prochains jours". 

"Nous reconnaissons que la destruction de la grotte de Juukan a causé d'importantes souffrances à la population des PKKP et nous nous employons ardemment à trouver avec eux une solution", a déclaré le président de Rio Tinto, Simon Thompson.

Les autorités de l'Etat avait autorisé des dynamitages sur le site mais les PKKP ont affirmé qu'ils avaient mis en garde Rio Tinto sur les risques de destruction de deux grottes qu'ils représentaient.

L'émoi suscité par cette destruction avait conduit à la démission en septembre du patron de Rio Tinto, le Français Jean-Sébastien Jacques, et de deux hauts dirigeants.

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Calédonie : l'usine de Vale évacuée, le site sous protection de la gendarmerie

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Calédonie : l'usine de Vale évacuée, le site sous protection de la gendarmerie
Nouméa, France | AFP | jeudi 10/12/2020 - La tension et l'inquiétude montent encore d'un cran en Nouvelle-Calédonie où les gendarmes ont dû faire feu jeudi lors de l'évacuation de l'usine de nickel de Vale, dont la vente suscite la colère des indépendantistes et des chefferies kanak.

Les violences vont crescendo dans l'archipel français du Pacifique depuis l'annonce mercredi par le groupe brésilien Vale de la vente de son usine de nickel à un consortium calédonien et international, incluant le négociant en matières premières, Trafigura. 

Le collectif "usine du sud: usine pays" et l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN) soutenus par les indépendantistes du FLNKS sont "totalement opposés" à ce projet, qui consacre selon eux "la mainmise des multinationales sur les richesses du pays".

Cette crise survient alors que le processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998) arrive à son terme. Le 4 octobre, un deuxième référendum sur l'indépendance a été remporté d'une courte avance par les non-indépendantistes (53,3%). Un troisième doit avoir lieu d'ici 2022.

Jeudi, l'escalade s'est poursuivie et le site industriel de Vale, classé Seveso, a dû être mis sous protection de la gendarmerie et ses employés évacués en raison de "plusieurs tentatives d'intrusion" violentes.

"Les forces de l'ordre ont dû faire usage des armes pour repousser deux pickups qui fonçaient sur les gendarmes. Des dégradations ont été une nouvelle fois commises et un bâtiment administratif incendié", a indiqué le haut-commissariat dans la République.

Aucun blessé n'est à déplorer et le site de cette usine métallurgique de cobalt et de nickel, qui utilise un procédé de traitement à l'acide sulfurique, "est tenu par les forces de l'ordre" depuis le milieu d'après-midi.

Selon la chaîne Nouvelle-Calédonie la 1ère, environ 300 salariés de l'usine ont été évacués "par précaution", tandis que l'usine hydrométallurgique et l'usine d'acide sont à l'arrêt.

A Paris, le gouvernement suit la situation d'un oeil inquiet. Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, qui devait réunir dans la matinée les acteurs locaux lors d'une visioconférence, a appelé chacun "au calme" sur Twitter et "condamné "fermement les tentatives violentes d'intrusion" dans l'usine.

Armes à feu interdites

Laurent Prévost, haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, a aussi "condamné fermement ces actes irresponsables", à l'instar de Sonia Backés (loyaliste), présidente de la province sud, qui a dénoncé des "manoeuvres inconscientes".

"Chacun doit privilégier la voie du dialogue et de la recherche d'un consensus plutôt que de laisser les fantômes des +événements + (violences des annes 80, ndlr) nous rattraper", a demandé dans un communiqué le député de Nouvelle-Calédonie Philippe Dunoyer (UDI).

Les indépendantistes du FLNKS sont, eux, "de plus en plus déterminés et notre mobilisation s'inscrit dans le temps", selon Victor Tutugoro, porte-parole du bureau politique du FLNKS, mettant en cause "l'implication douteuse de l'Etat", qui intervient dans le projet par le biais d'aides financières.

Jeudi, les blocages et les barrages, en cours depuis lundi, se sont poursuivis au-delà du seul site industriel, ravivant les clivages entre loyalistes et indépendantistes. Au Mont-Dore, en périphérie de Nouméa, des affrontements ont opposé forces de l'ordre et manifestants, et au niveau des villages de Bourail et de La Foa, la route principale de l'île est bloquée en alternance.

Mardi soir, entre 500 et 1.000 personnes s'étaient réunies à l'appel de l'ancien maire de Païta, Harold Martin (droite), pour dénoncer l'inaction de l'Etat, mettre en place des contre-barrages et inviter "les citoyens à se défendre".

Dans ce contexte d'escalade, le haut-commissaire Laurent Prévost a pris un arrêté pour interdire le port et le transport des armes à feu et armes blanches.

Le parquet de Nouméa a indiqué que 5 des 49 personnes interpellées lors des violences de lundi à Nouméa avaient été incarcérées dans l'attente de leur procès en comparution immédiate vendredi.

Compte tenu "de la forte mobilisation des forces de l'ordre", le gouvernement calédonien a annoncé la suspension de tous les vols internationaux de passagers, peu nombreux compte tenu de l'épidémie de coronavirus.

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Comptes de campagne validés pour Buillard, Nena, Iriti et Schyle, rejetés pour Snow

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Comptes de campagne validés pour Buillard, Nena, Iriti et Schyle, rejetés pour Snow
Tahiti, le 9 décembre 2020 – La commission nationale des comptes de campagne a approuvé les comptes de Michel Buillard, Tauhiti Nena, Teura Iriti et Philip Schyle pour les communes de Papeete et Arue. Communes qui font toujours l'objet de recours électoraux devant le tribunal administratif de Papeete. Le compte de Tepuanui Snow a été rejeté car déposé "hors délai" et le candidat risque une sanction d'inéligibilité.
 
La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a rendu ses premières décisions sur les comptes des candidats aux dernières élections municipales à Papeete et Arue. Saisie en priorité sur ces deux communes, la commission devait se prononcer dans un délai relativement court en raison des protestations électorales déposées devant le tribunal administratif par deux candidats malheureux aux dernières municipales : l'ancien maire de Arue, Philip Schyle, et par le principal adversaire du maire de Papeete, Tauhiti Nena.
 
Première information à relever, la CNCCFP a validé les comptes de campagne des quatre candidats précités, ainsi que ceux de Minarii Galenon et Marcel Tuihani à Papeete et de Jacky Bryant à Arue. A Papeete, il ressort de la décision de la commission que Michel Buillard avait fait l'objet de diverses accusations de ses adversaires politiques –CAE, distribution de bons alimentaires, location de salle sous-facturée et même "distribution de vélos"– qui ont toutes été balayées par la commission car infondées. Michel Buillard, Tauhiti Nena, Teura Iriti et Philip Schyle aborderont donc tous leur audience au tribunal administratif avec l'assurance d'être éligibles en cas de retour aux urnes. Exceptions faites évidemment des autres recours déposés, en parallèle, devant la justice pénale par Philip Schyle, Tauhiti Nena et Michel Buillard contre les fameuses procurations irrégulières. Recours qui sont toujours entre les mains des enquêteurs et qui ne devraient pas aboutir avant les décisions de la juridiction administrative sur les protestations électorales.
 
Le compte de Tepuanui Snow rejeté
 
Sur ces deux communes de Papeete et Arue, deux candidats ont en revanche vu leurs comptes de campagne être rejetés par la commission. Nathalie Naumi Parau-Cunéo qui n'avait réalisé qu'un score de 1,24% au premier tour à Papeete, pour des comptes déposés hors délai. Et Tepuanui Snow qui avait glané 7,36% des voix au second tour de l'élection à Arue, également pour des comptes de campagne déposés tardivement. "Notre compte de campagne a été rejeté parce qu'il a été déposé hors délai", s'est expliqué mercredi Tepuanui Snow, joint par Tahiti Infos. "Donc la commission a renvoyé notre compte vers le tribunal administratif et nous attendons l'audience pour pouvoir présenter les éléments justifiants ce dépôt hors délai de notre compte. Les raisons en sont claires et nous nous en expliquerons".
 
Comme la candidate de Papeete, Tepuanui Snow encourt une sanction d'inéligibilité –qui ne correspond pas une condamnation, mais à une "déclaration" d'inéligibilité– par le tribunal administratif en application du code électoral. La nature et la hauteur de la sanction dépendront des arguments du candidat pour justifier son retard dans le dépôt des comptes. Tout l'enjeu pour Tepuanui Snow sera d'échapper à la sanction dans l'optique éventuelle d'un retour aux urnes à Arue…
 
Au tribunal de trancher
 
Les regards se tournent désormais vers le tribunal administratif de Papeete qui aura bientôt à connaître des recours électoraux à Papeete et Arue. L'audience portera notamment sur la validité des procurations établies lors du second tour de ces deux élections. Mi-novembre, le juge des référés du tribunal administratif s'était déjà prononcé en matière disciplinaire, et non électorale, pour estimer que l'établissement de ces procurations "constituait une irrégularité au regard des dispositions du code électoral" mais en indiquant toutefois : "il ne ressort d’aucun élément du dossier et il n’est pas même allégué que ces irrégularités, certes manifestes, dans la procédure d’établissement des procurations, auraient eu pour objet le détournement de la volonté des mandants, ce qui est vérifiable".
 
Selon nos informations, la date de clôture de l'instruction devant la juridiction a été fixée au 11 janvier prochain pour ce qui concerne la commune de Arue. Il faudra donc attendre début 2021 pour une audience.
 

​Second tour des municipales de juin 2020
Papeete :
 
  • Michel Buillard, Tapura ia ora Papeete : 4 216 voix – 42,5%
  • Tauhiti Nena, Papeete To'u Oire : 4 068 voix – 41%
  • Minarii Galenon, A Here ia Papeete : 1 170 voix – 11,79%
  • Marcel Tuihani, Te ora api o Papeete : 467 voix – 4,71%
 
Arue :
 
  • Teura Iriti, Arue Ia Papa'oa : 1 846 voix – 47,33%
  • Philip Schyle, Tapura : 1 767 voix – 45,31%
  • Tepuanui Snow, Ia ora Arue : 287 voix – 7,36%

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Alexia Durand, embarquée dans l'aventure des Bricoleurs de Tahiti

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Alexia Durand, embarquée dans l'aventure des Bricoleurs de Tahiti
TAHITI, le 10 décembre 2020 - Sollicitée par Bertrand Leblanc, Alexia Durand participe à l’organisation des ateliers des Bricoleurs de Tahiti. Ces ateliers accueillent depuis le 1er juillet celles et ceux qui souhaitent apprendre à bricoler. Un concept qui rencontre un franc succès.

Le premier atelier a eu lieu le 1er juillet. Il a permis aux participants d’apprendre à fabriquer une jardinière en bois. Depuis, des ateliers sont proposés de plus en plus régulièrement. La demande est forte.

"Bertrand Leblanc, qui a eu l’idée de ce service, m’a contactée il y a un an et demi", se rappelle Alexia Durand.

Lui, avait fait état de la demande, il connaît le secteur, les professionnels, il est en mesure d’assurer l’animation pour partager ses connaissances. Alexia Durand, elle, était en mesure de gérer l’organisation, la communication, les inscriptions…

Elle a un master en gestion du management dans l’hôtellerie. Un secteur dans lequel elle a longtemps travaillé.

Devenue maman, elle a souhaité changer de domaine. Elle a ouvert en 2014 Le P’tit café à Punaauia. Une sorte de café-poussette qui permettait aux parents de se retrouver tout en gardant un œil sur leurs enfants. Le P’tit café, qui n’a pu rester dans le lieu où il était né, est devenu nomade.

Puis sont arrivés Les P’tits ateliers, en 2015. Avec son équipe de patentés, elle accueillait les enfants sur des événements, proposait des activités aux tout-petits.

Multitâche, Alexia Durand a également donné des cours d’art plastique dans des écoles privées hors contrat.

Elle songe, entre autres idées, à rouvrir Le P’tit café. "Ce qui me plaît, c’est quand il y a tout à faire, c’est de créer et monter des choses qui n’existent pas." Elle a donc bien apprécié la sollicitation de Bertrand Leblanc.

Apprendre les bases du bricolage

Les Bricoleurs de Tahiti acceptent les participants de tout âge, à partir de 15/16 ans. "On voit des adolescents comme des grands-parents qui viennent pour différentes raisons et avec différentes idées."

Les participants ont toutefois ceci en commun qu’ils sont à la recherche d’un endroit sûr, encadré et équipé pour apprendre. Certains, habiles, attendent des conseils particuliers, pointus, techniques.

D’autres, parfois maladroits, sont à la recherche d’une plus grande confiance en soi. Il n’est pas donné à tout le monde de prendre en main une perceuse par exemple, de s’approprier scie circulaire, ponceuse et marteau.

"On peut trouver plein de tutos sur internet, mais on a tous besoin de manipulation un jour ou l’autre." Les formateurs des Bricoleurs de Tahiti sont là pour rassurer, montrer le chemin, encourager.

Déboucher un évier, changer un fusible, construire une jardinière, une tête de lit, un sapin… Apprendre les bases de l’électricité, de la plomberie, de la soudure… Tout est possible. "On étoffe l’offre en fonction des demandes."

Des demandes de cours particuliers ont été émises, les comités d’entreprise s’intéressent à l’offre des Bricoleurs de Tahiti.

La mécanique et la soudure pourraient venir étoffer la palette des thèmes ateliers. Les ateliers prévus à un rythme mensuel, reviennent désormais toutes les deux semaines et pourraient devenir hebdomadaires.

"L’idéal, à terme, serait d’avoir notre propre espace où nous pourrions laisser nos outils en permanence et surtout où nous pourrions proposer des formations en semaine sur plusieurs jours."

L’aventure continue, elle est amenée à évoluer pour répondre au plus près à la demande.

Bertrand Leblanc : "Je suis dans une optique bienveillante, je cherche à aider les gens"

"Je suis entrepreneur et j’ai constaté une très forte demande de clients voulant apprendre à bricoler. Tout est parti de là !"

À partir de là, Bertrand Leblanc s’est demandé comment faire pour répondre à la demande, quelle structure monter, où se retrouver, où trouver la matière première.

Il a contacté Alexia Durand, habituée à proposer divers ateliers pour assurer la partie organisation, communication. Ainsi sont nés les Bricoleurs de Tahiti.

Le temps de préparation des ateliers est long, il faut réunir le matériel, dépalettiser, faire les plans… L’objectif n’est pas de gagner de l’argent, "je suis dans une optique bienveillante, je cherche plutôt à aider les gens".

Pour preuve, les groupes sont restreints. La Covid-19 a contraint les Bricoleurs à se retrouver à six au maximum, mais cela devrait s’inscrire dans le temps. "Car si nous sommes un trop grand groupe, cela ne profite pas aux gens."

Bertrand Leblanc a un parcours "atypique" comme il le décrit lui-même. Il est resté engagé dans l’armée 18,5 ans. Une période pendant laquelle il a "pas mal bourlingué". En 2014, il est revenu s’installer en Polynésie, a retapé sa maison avant de trouver une place dans un magasin de bricolage. "J’ai appris à faire tous les corps de métier."

Il a tenu un an, est devenu technico-commercial avant de lancer Multi Services Concept. "Je suis quelqu’un qui n’arrive pas à mentir, je ne pouvais pas rester commercial plus longtemps." Bertrand Leblanc ne pouvait plus accepter certaines marges.

Avec Multi Services Concept il a fédéré autour de lui une équipe de patentés pour pouvoir répondre à tous les domaines d’activités du bâtiment.

En parallèle, il concrétise petit à petit les nombreux projets qui lui viennent, dont Les Bricoleurs de Tahiti. "C’est quelque chose qui marche très bien partout en Europe et, vu la demande en Polynésie, cela fonctionne ici aussi."


FB : Multi Services Concept Tahiti

Contacts

FB : les bricoleurs tahiti
L’équipe des Bricoleurs de Tahiti est à la recherche de formateurs, notamment en mécanique et soudure.

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Une bibliothèque océanienne pour leurs 20 ans

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Une bibliothèque océanienne pour leurs 20 ans
TAHITI, le 10 décembre 2020 - Pour fêter cette fin d’année mais aussi ses 20 ans, l’Association des éditeurs de Tahiti et des îles (AETI) met en jeu 800 livres. Ils seront offerts par lots de 20 à des jeunes nés en 2000 et en 2020 !

L’AETI considère qu’une vie se construit au fil des pages qui s’écrivent, se lisent et se tournent.

"Notre bibliothèque, celle qu’on se construit dès nos 20 ans, nous ressemble et incarne notre histoire, nos origines, nos interrogations et curiosités, nos aspirations et nos évasions…" Certains livres ouverts accompagnent le lecteur, voire le guident, parfois tout au long de sa vie.

Aussi, l’association a décidé d’offrir à 20 jeunes de 20 ans une sélection de 20 ouvrages océaniens, comme base de leur future bibliothèque d’adulte.

Une sélection d’ouvrages qui leur permettra de découvrir la richesse des littératures et des cultures océaniennes. Elle souhaite offrir à 20 bébés, nés en 2020, 20 livres jeunesse polynésiens.

Comme un cadeau de bienvenue, ces bibliothèques permettront dès la plus tendre enfance, à la jeunesse polynésienne, d’être bercée par les histoires, contes et légendes de sa terre natale.

Si vous avez 20 ans en 2020, si vous avez eu un bébé en 2020, si vous connaissez quelqu’un qui a 20 ans cette année où qui est né cette année vous pouvez participer jusqu’au 31 décembre. L’inscription est ouverte aux résidents polynésiens mais également à tous ceux qui résident hors Polynésie.

Inscription en ligne.


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​Les collégiens sensibilisés au Covid-19

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​Les collégiens sensibilisés au Covid-19
Moorea, le 10 décembre 2020 - Dans le cadre du plan de mobilisation communautaire, les guides sanitaires de l’île sœur mettent en place depuis deux semaines des ateliers ludiques de sensibilisation sur le Covid-19 dans les collèges de Paopao et d’Afareaitu.

Cette initiative n'est qu'un début puisqu'à l’avenir, ce sont les étudiants du lycée agricole d’Opunohu ainsi que toutes les écoles primaires de l’île qui en bénéficieront. Mais pour l'heure, les guides sanitaires de l’île sœur mettent déjà en place, depuis deux semaines, des ateliers ludiques de sensibilisation sur le coronavirus dans les collèges de Paopao et d’Afareaitu. L’idée est d'enseigner aux collégiens les bons gestes ainsi que les bonnes attitudes à adopter afin qu’ils les transmettent ensuite à leur famille.
Mercredi, les guides sanitaires de Haapiti et d’Afareaitu étaient au collège d’Afareaitu pour des activités ludiques sur le thème de "Un  Noël loin des yeux, près du cœur". Les collégiens ont ainsi pu bénéficier de cinq ateliers portant sur le port du masque, la protection de la famille durant les fêtes de Noel, la perte du goût en tant que symptôme du Covid-19, Noël dans le respect des gestes barrières et enfin la préparation des produits écologiques de lavage.

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​Les premiers vaccins anti-Covid dès janvier au fenua

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​Les premiers vaccins anti-Covid dès janvier au fenua
Tahiti, le 10 décembre 2020 - Le ministre de la Santé a confirmé jeudi matin l’arrivée attendue en Polynésie française de 15 000 doses de vaccins anti-Covid-19 "dans le courant du mois de janvier, ou début février". La priorité sera donnée aux professionnels de santé et aux personnes vulnérables.
 
Le ministre de la Santé Jacques Raynal a confirmé jeudi à l’assemblée la réception attendue "dans le courant du mois de janvier, ou début février" de 15 000 doses de vaccins anti-Covid-19. "L’Etat a proposé de pouvoir faire bénéficier la Polynésie française d’une partie des doses achetées par la France dans le cadre de la communauté européenne afin de mettre en œuvre sa stratégie vaccinale", a-t-il souligné en réponse à une question du représentant Tapura Huiraatira Charles Fong Loi, en demande de précisions sur la politique vaccinale planifiée par les autorités sanitaires du Pays et sur le coût d’une telle campagne de prévention.

Cependant, ce premier arrivage ne permettra que la vaccination de 7 500 patients, a expliqué le ministre, "chaque personne [devant] recevoir deux injections à quatre semaines d’intervalles pour avoir une vaccination complète". Un premier arrivage en quantité très limité donc, qui bénéficiera en priorité "aux personnels de santé nécessaires à la prise en charge des patients, aux populations vulnérables puis aux personnels des services et activités essentiels au fonctionnement du Pays", a-t-il aussi détaillé.

Il faudra ensuite des "commandes complémentaires" afin de "pouvoir assurer la vaccination du plus grand nombre", a poursuivi le ministre de la Santé, sans autre précision sur la date de lancement d’une telle campagne vaccinale. Mais une fois la stratégie vaccinale à l’œuvre, le traitement préventif sera proposé à titre gratuite "dans les centres de santé et dispensaires, ainsi que dans les centres de dépistages que la direction de la santé a récemment mis en place dans les îles de Tahiti et Moorea". Le coût d’une telle campagne vaccinale en Polynésie française est pour l'instant estimé à 600 millions de Fcfp, hors frais liés à son organisation.

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Nicolas Vermorel bien lancé aux championnats de France de natation

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Nicolas Vermorel bien lancé aux championnats de France de natation
Tahiti, le 10 décembre 2020 – Nicolas Vermorel (21 ans) a décroché jeudi, aux championnats de France de natation, la 5ème place de la finale du 100 m papillon, avec un temps de 53"58, son nouveau record personnel sur la distance. Angéline Tregoat (18 ans), autre nageuse tahitienne engagée pour ces championnats, s'est pour sa part classée 7ème de la finale B du 200 m 4 nages.

Les championnats de France de natation en grand bassin ont débuté ce jeudi à Saint-Raphaël. Deux athlètes tahitiens participent à cette compétition nationale : Angéline Tregoat (18 ans) du club du Cercle Paul Bert Natation de Rennes et Nicolas Vermorel (21 ans) du Cercle des Nageurs de Marseille.

Une première journée de compétition qui a plutôt souri au dernier champion du Pacifique du 50 m papillon. Vermorel a en effet réussi à se qualifier pour la finale A du 100 m papillon en signant le 6ème temps des séries en 53"71, sa meilleure marque personnelle. En finale, le Tahitien a eu droit à un beau plateau. On retrouvait entre autres le Suisse Jérémy Desplanches, champion d'Europe en titre et vice-champion du monde du 200 m 4 nages. Medhy Metella, partenaire d'entraînement de Vermorel à Marseille et vice-champion d'Europe du 100 m papillon, avait également validé son billet pour la finale, de même que le très prometteur Léon Marchand.

Nicolas Vermorel ne n'est pourtant pas démonté et s'est même permis de virer en tête après les 50 premiers mètres. Il n'a ensuite rien pu faire dans la deuxième partie de course et a terminé finalement 5ème de la finale en établissant encore un nouveau record personnel en 53"58. La victoire est revenue à Desplanches qui s'est imposé en 52"44. Le titre de champion de France de la spécialité est décroché par Medhy Metella, deuxième, en 52"86. On retrouvera Nicolas Vermorel sur le 50 m papillon et le 100 m nage libre.

Record personnel aussi pour Tregoat

Angéline Tregoat de son côté a eu moins de réussite que son compatriote. Engagée sur le 200 m 4 nages, elle a également battu son record personnel sur la distance lors des séries en 2'23"13. Un chrono cependant insuffisant pour se qualifier pour la finale A. Tregoat s'est ensuite contentée de la 7ème place de la finale B. La nageuse du Cercle Paul Bert Natation de Rennes aura encore l'occasion de s'exprimer lors de ces championnats sur le 100 m dos.

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Fenua Compétences, future plateforme numérique de formation

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Fenua Compétences, future plateforme numérique de formation
Tahiti, le 10 décembre 2020 - Porté par le Fonds paritaire de gestion en partenariat avec France Compétences, le projet "Te Opere te Ite - Fenua Compétences" proposera des formations professionnelles à distance aux salariés des archipels. Cette plateforme numérique sera opérationnelle en début d'année prochaine. 

Pour développer l’égalité d’accès à la formation sur tout le territoire de la Polynésie française, le Fonds paritaire de gestion (FPG), en partenariat avec France Compétences, va mettre en place en début d'année prochaine la première plateforme numérique de formation à distance dans divers domaines. Cette dernière est baptisée du nom de "Te Opere te Ite - Fenua Compétences". 

Il s'agit d'innover en matière de formation analogique en offrant des possibilités de formation à distance, de manière à éviter la venue des salariés sur Tahiti et réduire les coûts. En effet, les frais générés par ces déplacements sont souvent un frein et entraînent un accès inégal à la formation. L’arrivée du câble dans les îles est une opportunité au développement du numérique comme instrument de décentralisation et de mise en réseau de la formation professionnelle.

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​Gaston Flosse condamné à cinq ans d'inéligibilité

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​Gaston Flosse condamné à cinq ans d'inéligibilité
Tahiti, le 10 décembre 2020 – L'ancien président et maire de Pirae, Gaston Flosse, a été condamné jeudi en appel à deux ans de prison avec sursis, cinq ans d'inéligibilité et dix millions de Fcfp d'amende dans l'affaire de la citerne d'Erima. L'actuel président et maire de Pirae, Edouard Fritch, a écopé d'un million de Fcfp d'amende. Les deux hommes devront rembourser plus de 80 millions de Fcfp à la commune.
 
Pas de rebondissement en appel dans l'affaire de la citerne d'Erima. Les condamnations pour "détournement de fonds publics" des deux anciens et actuels présidents du Pays et maires de Pirae, Gaston Flosse et Edouard Fritch, ont été confirmées jeudi par les magistrats de la cour. Seule différence par rapport à la décision de première instance, la peine d'inéligibilité de Gaston Flosse a été portée à cinq ans et la peine d'amende d'Edouard Fritch a été réduite à un million de Fcfp. Mais les deux hommes devront toujours s'acquitter du remboursement de 81,6 millions de Fcfp de factures d'eau illégalement mises à la charge de la commune de Pirae, au titre des dommages et intérêts.
 
Cette affaire impliquant les deux principaux leaders autonomistes du Pays remonte à 1987, au moment de la construction de la maison de Gaston Flosse -alors maire de Pirae- sur les hauteurs du lotissement Erima à Arue. A l'époque, l'ancien président avait organisé l'alimentation en eau de sa nouvelle résidence par une conduite branchée sur la station de pompage de Hamuta à Pirae. Tous les frais d'électricité, d'entretien et de distribution en eau avaient été pris en charge par la commune de Pirae. Au début des années 2000, plus de 20 maisons voisines de la propriété de Gaston Flosse bénéficiaient également de cette alimentation gratuite, avec la bienveillance de la mairie dirigée par l'ancien homme fort du Pays. En 2001, Edouard Fritch avait succédé à son président de parti à la mairie de Pirae et maintenu le système en place. Et ce n'est qu'à la faveur d'un rapport de la chambre territoriale des comptes et d'une alternance politique à la mairie que la justice avait été saisie de l'affaire.
 
Inéligibilité pour Flosse, amende pour Fritch
 
Jeudi matin, la cour d'appel de Papeete a condamné Gaston Flosse à deux ans de prison avec sursis avec "exécution provisoire" de sa mise à l'épreuve l'obligeant à réparer les dommages causés par l'infraction. L'ancien président a également été condamné à cinq ans d'inéligibilité (contre trois en première instance), une interdiction définitive d'exercer toute fonction publique et dix millions de Fcfp d'amende. Au titre des dommages et intérêts, il devra rembourser 35,3 millions de Fcfp à la mairie de Pirae et lui verser 5 millions de Fcfp pour son préjudice moral.
 
Edouard Fritch, de son côté, a écopé d'une simple peine d'amende d'un million de Fcfp (contre cinq millions en première instance). Il devra rembourser 46,3 millions de Fcfp à la commune dont il vient d'être réélu maire et également 5 millions de Fcfp pour le même préjudice moral subi par sa municipalité.
 
Gaston fait du Flosse
 
"C'est une affaire montée de toutes pièces contre moi", s'est défendu l'ancien président aujourd'hui âgé de 89 ans. "Cinq ans d'inéligibilité, c'est fou. Enfin, c'est mieux que le réquisitoire du procureur qui demandait l'inéligibilité à vie", a également commenté à tort Gaston Flosse, faisant référence à une incompréhension née lors des réquisitions en appel entre les peines d'inéligibilité et d'interdiction d'exercer une fonction publique. Le leader du Tahoera'a avait également prévu, à l'attention de tous les journalistes présents, une copie d'un courrier daté de 2011 et signé de l'ancien président et maire de Arue, Jacky Teuira, censé le disculper.
 
Son avocat, Me François Quinquis, s'est quant à lui longuement exprimé sur la question de la prescription du dossier (voir ci-après), annonçant dès à présent un pourvoi en cassation. Pourvoi qui devrait être examiné dans le courant de l'année 2021. Et en cas de confirmation de la peine prononcée ce jeudi, Gaston Flosse serait privé de participation à la moindre échéance électorale avant 2026.
 
Garance Colbert et Antoine Samoyeau
 
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​Me Yves Piriou, avocat d'Edouard Fritch : "Je suis déçu et étonné"
Vous êtes satisfait de l'allègement de la peine pour votre client ?
 
"Non, ce n'est pas une satisfaction. Je suis déçu et étonné. J'avais plaidé la relaxe et il n'y a pas de relaxe, donc je ne peux pas être satisfait. Le fait de plaider la relaxe n'était pas une posture, cela correspondait à une analyse objective et intellectuellement honnête du dossier. La cour ne nous a pas entendu, c'est la loi du genre. Mais je suis déçu du résultat."
 
Vous allez former un pourvoi en cassation ?
 
"On a cinq jours pour se pourvoir en cassation. Je n'en ai aucune idée et je dois en discuter avec M. Fritch. On a un délai de réflexion et je compte bien l'utiliser pour voir avec lui ce que l'on fait ou pas."
 

​Me François Quinquis, avocat de Gaston Flosse : "La prescription s'imposait à l'évidence"
La condamnation de votre client a été confirmée, vous vous y attendiez ?
 
"Ce sont des faits qui remontent, tenez vous bien, à 1980. C'est quand même extraordinaire, 40 ans après, d'être condamné comme M. Flosse l'a été. D'autant qu'il y a des moyens qui sont absolument incontournables. Aussitôt que nous en aurons terminé de cette interview, je vais me précipiter au greffe pour voir quel degré d'imagination la cour d'appel a dû déployer pour motiver un certain nombre de points, dont notamment celui de la prescription. Comment voulez-vous venir dire que ce n'est pas prescrit, alors que le commissaire divisionnaire et un des substituts généraux de cette maison (la cour d'appel, NDLR) étaient bénéficiaires de ce qui est reprochés à M. Flosse et qu'ils disent eux-mêmes qu'ils le savent depuis 1994 au moins. Alors contourner cette évidence ça m'apparaît effectivement très très très aléatoire."
 
La prescription s'imposait selon vous ?
 
"La prescription s'imposait à l'évidence. D'ailleurs, cela s'imposait tellement que le premier juge, sur le moyen principal sur la prescription, n'y avait pas répondu. Vous savez, quand un juge ne répond pas à un moyen c'est que celui-ci est sérieux."
 
Vous soulèverez ce point en cassation ?
 
"Je le pense. D'autant plus que, je vous le rappelle, j'avais déposé une QPC dont le moins que l'on puisse dire est que la réponse apportée par la cour d'appel ne me convainc guère.
 

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Encore un décès du Covid-19 au fenua

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Encore un décès du Covid-19 au fenua
Tahiti, le 10 décembre 2020 - Un nouveau décès du Covid-19 est recensé jeudi matin au bilan épidémiologique quotidien diffusé par les autorités sanitaires de Polynésie française. Depuis le 10 septembre, la collectivité compte 91 morts suite à une infection par ce coronavirus.

Avec le décès, jeudi matin, d'un nouveau malade infecté par le Covid-19, on recense 91 victimes décédées à la suite d'une infection par ce coronavirus en Polynésie française depuis le 10 septembre dernier. 
La pression sur les services hospitaliers poursuit cependant son atténuation avec 54 malades (-5 en 24 heures) placés en observation en filière Covid, dont 25 en service de réanimation (+1 en 24 heures).
Jeudi matin, 124 nouveaux cas Covid sont identifiés après un test positif au cours des dernières 24 heures portant à 15 535 les cas connus d'infection par ce coronavirus depuis le 13 mars 2020 au fenua.
 

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​La péréquation sur l’électricité est votée

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​La péréquation sur l’électricité est votée
Tahiti, le 10 décembre 2020 - L’assemblée a adopté hier une batterie de textes permettant la mise en place d’un dispositif de péréquation visant à uniformiser les prix de l’électricité sur l’ensemble de la Polynésie française. Ce dispositif est annoncé depuis 2015. Il devrait entrer en vigueur dès 2021.
 
L’assemblée a voté hier une série de textes permettant l’instauration en Polynésie française d’un "dispositif de solidarité dans le domaine de l’électricité". L’enjeu est d’uniformiser, avec un volant de +/- 20%, les tarifs facturés aux usagers des 57 réseaux électriques répartis dans les 5 archipels polynésiens. Cette loi du Pays a été adoptée par 47 voix pour. Les élus Tavini se sont abstenus.
Parallèlement, une contribution de solidarité sur l’électricité est créée par le biais d’une seconde loi du Pays. Cette redevance est annoncée entre 6,57 Fcfp et 6,75 Fcfp par kilowattheure (kWh) dès mise œuvre du système de péréquation. Elle est plafonnée par le texte adopté jeudi à 10 Fcfp par kWh. Sur la concession Tahiti-Nord, qui gère 70% de la consommation énergétique polynésienne, cette contribution devrait conduire à un surcoût tarifaire compris entre 1,57 Fcfp et 1,75 Fcfp par kWh, et plafonné à 5 Fcfp. EDT-Engie y facture déjà en effet une contribution de 5 Fcfp pour financer sa péréquation maison. Cette charge demeure mais sera dorénavant fléchée vers un fonds spécial créé par le Pays la semaine dernière pour les besoins de ce système de péréquation. En revanche, dans les 56 réseaux autres que Tahiti-Nord, malgré cette contribution plafonnée à 10 Fcfp par kWh, on devrait observer une diminution notable du prix de l’électricité.
En 2021, une recette fiscale de 4 milliards de Fcfp est attendue pour le financement de la péréquation sur les tarifs de l’électricité en Polynésie française.

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Une immersion en entreprise en vidéo

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Une immersion en entreprise en vidéo
Nuku Hiva, le 10 décembre 2020 - En raison de la crise sanitaire, les traditionnels stages en entreprise ont dû être annulés. D es élèves du collège de Taiohae sont passés par un projet alternatif qui les a amenés à filmer les intervenants qui ont répondu à leurs sollicitations.

La classe de 3 ème " Tekao " du collège de Taiohae est une classe de découverte professionnelle dans laquelle les élèves se préparent à une orientation professionnelle post 3 ème . Dans leur emploi du temps , des temps spécifiques sont prévus pendant lesquels les élèves travaillent sur les parcours professionnels possibles et adaptés au profil de chacun. Cette année, en raison de la crise sanitaire, les traditionnels stages d’ observation en entreprise des élèves ont été supprimés. Ainsi, les équipes éducatives menées par le chef d’établissement, Dominique Legros, ont été obligées de repenser complètement cette immersion en entreprise et un projet alternatif a vu le jour. Coordonné par M. Gendron, professeur d’histoire géographie, M. Guillemenet, professeur de mathématiques et Franck Loubet , enseignant documentaliste, ce projet pluridisciplinaire inédit a pour objectif d’amener les élèves à rencontrer les professionnels dans leur entreprise et de les interviewer sur leur cursus, l’intérêt de leur métier, ses principales contraintes ou encore sur sa rémunération. " Pour la mise en place de ce projet, explique Franck Loubet, nous avons sollicité 20 professionnels. Seulement sept ont répondu présent , probablement e n raison de la crise sanitaire : un vétérinaire, des personnels du secteur du bâtiment, de l’électricité, de l’électronique, de la mécanique, de l’hôtellerie et de la restauration. Toutes les rencontres avec ces professionnels et ces interviews sont filmées par les élèves à l ’aide de tablettes numériques". Les élèves devaient dans un premier temps mener un travail d’enquête sur les possibilités offertes par le milieu économique local, puis dans un second temps il s’agira de partager ce travail initial avec le plus grand nombre. " En effet, précise le professeur documentaliste, la seconde phase de ce projet se déroulera en classe d’ Éducation aux médias et à l’information (EMI), puisque toutes ces séquences filmées seront re travaillées ; les élèves devront, entre autre, faire du montage et du sous - titrage, pour donner naissance à des petites capsules vidéos qui viendront alimenter une rubrique " orientation " sur le site internet du collège de Taiohae. Un projet qui pourra être remis au goût du jour chaque année , précise Franck Loubet , " puisque le tissu économique de Nuku Hiva est grandissant, et c’est un terreau fertile pour que nos élèves puissent construire leur chemin d’orientation professionnelle. "

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Le gouvernement à la relance

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Le gouvernement à la relance
Tahiti, le 10 décembre 2020 - Trois mois après un premier plan de relance présenté début septembre en pleine campagne des sénatoriales, le gouvernement a présenté officiellement à l’assemblée une deuxième mouture. Revu quasiment de A à Z, ce nouveau plan, plus compact et limité dans le temps, doit encore être affiné avec les partenaires sociaux en vue d’une version finalisée et détaillée en janvier prochain. Son examen à l’APF a été bref.
 
Les crispations ressenties sur les temps de parole à l’assemblée se sont estompées. Lors d’un débat d’intérêt sur le plan de relance concocté par le gouvernement pour sauvegarder et réactiver la machine économique polynésienne, les échanges, cordiaux, ont tourné court. À peine trente minutes sur l’heure prévue ont ainsi été utilisées par les représentants de tout bord.
 
Moins de mesures mais plus ciblées
 
Début septembre, quelques jours avant de quitter le gouvernement, Teva Rohfristch avait présenté un plan regroupant près de 220 mesures à mettre en œuvre jusqu’en 2025. Arrivé aux affaires, son successeur a décidé de faire du passé table rase. Le nouveau ministre de l’Economie et des Finances, Yvonnick Raffin, a ainsi ciblé une cinquantaine de mesures à actionner d’ici 2023. Un plan qui peut apparaitre réduit dans sa portée et sa durée mais qui se veut "évolutif", en adaptation permanente. Raffin a ainsi évoqué de "nouvelles turbulences" à prévoir avec notamment les risques sur le surendettement mais également les restructurations possibles des entreprises générant des licenciements ou des fermetures. Et il faudra en tenir compte.
 
Les mesures, présentées en fiches et budgétées, comportent encore l’estampille "Provisoire". Ce plan "doit encore évoluer dans les semaines à venir" et faire l’objet de concertations avec les partenaires sociaux, très impatients sur le sujet, pour être finalisé "avant la fin du mois de janvier". Les grands axes sont cependant déjà matérialisés avec la volonté du gouvernement, déjà traduite dans le budget adoptée la semaine dernière, de sécuriser l’autonomie alimentaire de la Polynésie. Cette dernière doit notamment passer par d’importantes restructurations des filières agricoles, de la production à la commercialisation en passant par la transformation. Dans le secteur primaire encore, la perliculture, plus que moribonde, doit également voir la création d’une appellation d’origine contrôlée (AOC) ainsi que plusieurs actions environnementales en matière de gestion des déchets et de nettoyage des lagons. Le soutien au secteur de la pêche passe, quant à lui, notamment par un renforcement des aides et la réalisation souvent annoncée de la zone biomarine à Faratea. De nombreuses mesures sont ainsi des améliorations ou des extensions de dispositifs existants.
 
Un plan moins fantaisiste et "plus sincère"
 
Toujours en construction, ce document fait partie d’une stratégie de plus grande envergure, le ministre a ainsi indiqué qu’il devait être complété par un plan quinquennal de partenariat avec l’Etat, succédant au Contrat de projet 2014-2020 mais également un "plan de transformation économique à l’échelle de la décennie" sur lequel Raffin ne donnera aucun indice. Un plan 2021-2023 "ambitieux et nécessaire" selon Yvonnick Raffin qui a reçu un écho plutôt favorable de l’opposition. Nicole Sanquer a ainsi salué un plan "très réaliste et très pragmatique" et "plus sincère". Une façon de souligner indirectement le caractère fantaisiste du précédent. "Se projeter en 2025 serait malhonnête" selon la représentante de A here ia porinetia. Cette dernière a souhaité pouvoir être informée de l’état d’avancement de la mise en œuvre des mesures prévues.
 
Antony Geros, ministre de l’Economie et des Finances au moment de la crise économique de 2008-2009, a apprécié en quelque sorte en connaisseur. Surfant sur la problématique onusienne de la décolonisation et les propos de Raffin sur le tourisme, toujours moteur à redémarrer de l’économie polynésienne, le représentant Tavini a évoqué la possibilité de développer le tourisme mémoriel autour des essais nucléaires. Plus conciliant, il a aussi soutenu un plan de relance "qui a le mérite d’exister" et l’action annoncée du gouvernement dans la promotion du secteur primaire. Il s’est montré plus critique sur le soutien apporté aux entreprises. Pour Geros, "les moyens publics seront mobilisés en vain pour soutenir des entreprises dites zombies ou moribondes (…) et qui auraient de toute façon mis la clé sous la porte à notre grand désarroi". Pour illustrer son propos, l’élu polynésien basculera dans la mythologique grecque, citant un tonneau de Danaïdes "qui continuera à fuir autant qu’on le remplira".
 
PSG, qualifiée pour le prochain tour des réformes
 
Cette volonté de bien gérer les fonds publics devrait être utile dans les travaux à venir sur l’avenir de la PSG. Le plan de relance comprend en effet un axe visant à "garantir les équilibres des comptes sociaux". Une préoccupation majeure pour gouvernants et gouvernés, la crise économique et sanitaire mettant à mal les régimes de cotisation. Pour le ministre Yvonnick Raffin, "notre gestion actuelle de la Protection sociale généralisée, par régime et par branche, touche ses limites". La réforme de la PSG "s’impose naturellement et d’elle-même". Un constat partagé par Nicole Sanquer pour qui la crise actuelle contraint à cette réforme "absolument prioritaire". Un consensus qui va être utile au moment de matérialiser rapidement la remise à plat des régimes sociaux sur un sujet que le néo-ministre et ancien directeur de la CPS connait forcément sur le bout des ongles. Il est ainsi prévu une réforme "d'envergure" pour passer à une gestion par branche "en intégrant dans le financement une part de fiscalité pour assurer la pérennité des équilibres budgétaires et la reconstitution d'une réserve de l'assurance vieillesse, tout en allégeant le coût du travail". Un vaste chantier dont l’ouverture est prévue pour janvier 2021 avec les partenaires sociaux. La saison chaude au niveau climatique aura peut-être son pendant au niveau social.
 

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Un cross en toute intimité

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Un cross en toute intimité
Nuku Hiva , le 10 décembre 2020 - Cette semaine, les enseignantes de CM1 et CM2 de la plus grande école primaire de Nuku H iva ont organisé un cross à huis clos pour leurs élèves.

Un e manifestation sportive toute particulière à Nuku Hiva : un cross réservé aux classes de CM1 et CM2 de l'école Patoa. En raison de la pandémie de Covid - 19, les autres classes de l’établissement n’y participaient pas . De même, l es parents et autres spectateurs n’ étaient pas conviés . " En organisant ce mini cross à hui s c los, explique Elvira Bonnet, ma collègue et moi - même avons souhaité clore u ne séquence d’apprentissage d’ athlétisme du cycle 3 de l’école Patoa , nous souhaitions également vérifier si les activités sportives et physiques faites depuis plusieurs semaines avaient porté leurs fruits. Et ce fut le cas." Effectivement , les élèves de 9 à 10 ans n’ont pas ménagé leurs efforts pour parcourir le plus rapidement possible les 1500 mètres pour les filles et les 1800 mètres de la course des garçons.

Les podiums
Filles
1. Amber Tekohuotetua (CM1)
2. Lihameï Pellegrin (CM2)
3. Teaoaniotemahina Saint Maurice (CM1)

Garçons
1. Enrico Bonno (CM2)
2. Keakinui Gendron (CM2)
3 ex - aequo. Okehinaooumu Mai ; Antoine Rande (CM2)

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Thierry Barbion dénonce ses conditions de détention

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Thierry Barbion dénonce ses conditions de détention
Tahiti, le 10 décembre 2020 - La cour d'appel de Papeete a examiné jeudi les nouvelles demandes de remise en liberté du promoteur Thierry Barbion et de Marc Ramel, tous deux condamnés en première instance puis en appel à quatre ans de prison ferme assortis d'un mandat de dépôt. La cour a rejeté les deux demandes dans la soirée.
 
Le promoteur immobilier, Thierry Barbion, ainsi que l'ancien propriétaire du Ute Ute, Marc Ramel, ont été extraits de la prison de Nuutania jeudi pour comparaître devant la cour d'appel de Papeete dans le cadre de leur nouvelle demande de remise en liberté. Une première demande avait en effet déjà été rejetée le 25 juin dernier. Rejet qui avait d'ailleurs été confirmé par la Cour de cassation début octobre.
 
Premier à plaider pour la remise en liberté de Marc Ramel, Me Jourdainne a dénoncé les conditions de détention à Nuutania, où son client subit "22 heures d'enfermement par jour" sans "eau chaude" ni "cantinage". Il a réfuté tout risque de fuite de son client en affirmant que ce dernier avait "tous ses intérêts économiques et moraux" en Polynésie.
 
Conditions "dégradées"
 
Succédant à son confrère pour la défense du promoteur Thierry Barbion, l'un de ses trois avocats, Me Usang, a soutenu que si son client ne s'était pas pourvu devant la Cour de cassation, il aurait déjà bénéficié d'un aménagement de peine alors qu'il est désormais l'un des "plus anciens détenus de Nuutania". À la barre, Thierry Barbion a affirmé que tous ses "actifs professionnels" étaient en Polynésie. L'homme d'affaires a également dénoncé les conditions de détention à Nuutania qui se sont "extrêmement dégradées" depuis la crise sanitaire liée au Covid. Après un court délibéré, la cour d'appel a rejeté les deux demandes dans la soirée.
 
Rappelons que Thierry Barbion et Marc Ramel avaient été condamnés le 30 août 2019 par le tribunal de première instance de Papeete à quatre ans de prison ferme dans le cadre de l'affaire dite Boiron-Barbion. Le premier avait été condamné pour "recours à la prostitution de mineure" et "corruption de mineures", le second pour "atteintes sexuelles sur mineure" et "offre ou cession de stupéfiants". Ces peines avaient été confirmées par la cour d'appel le 12 mars 2020. Le promoteur immobilier, Thierry Barbion, est d'ailleurs toujours dans l'attente de la décision de la Cour de cassation devant laquelle il s'était pourvu sur le fond de l'affaire.
 

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​Une amende de 100 000 Fcfp pour avoir menacé Raynal de mort

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​Une amende de 100 000 Fcfp pour avoir menacé Raynal de mort
Tahiti, le 10 décembre 2020 – Le pompier de Pirae qui avait menacé de mort en avril dernier sur les réseaux sociaux Jacques Raynal, ministre de la Santé, a été condamné hier à une amende de 100 000 Fcfp. Le pompier devra par ailleurs rembourser la somme de 150 000 Fcfp au Pays qui avait accordé la protection fonctionnelle au ministre.
 
"Je peux le buter s’il vous plaît ? J’en ai marre de voir sa tronche à la télé." Accolé à cette publication, datant d'avril dernier, une photo de Jacques Raynal, ministre de la Santé.  L'auteur de ce post quelque peu maladroit, un pompier de Pirae, a été condamné hier à un franc symbolique au titre du préjudice moral et à une amende de 100 000 Fcfp, selon les informations de nos confrères de Radio 1 présents à l'audience.
 
"Rien de nouveau sous l’œil des réseaux sociaux, c’est un exutoire pour faire mal à des personnes privées ou publiques. Ceux qui s’adonnent à ces pratiques ne réfléchissent pas, on le sait. L’accusé qui occupe une fonction d’autorité n’a eu aucune conscience de ses devoirs", a déclaré le procureur. Le soldat du feu devra par ailleurs rembourser la somme de 150 000 Fcfp au Pays qui avait accordé la protection fonctionnelle au ministre, à la suite de cette menace de mort.
 
"On ne peut mettre à mal les autorités sur les réseaux sociaux sans en subir les conséquences", a indiqué pour sa part Jacques Raynal à la sortie de l'audience.

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De l'art du quotidien

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De l'art du quotidien
Tahiti, le 10 décembre 2020 - Tahiti Posters propose de revisiter des “classiques” de la vie tahitienne à travers les affiches du graphiste JM Poster.
 
Comment expliquer les choix assez singuliers du graphiste JM Poster ? Commençons par ses goûts. Certains collectionnent les timbres, les porte-clés, les conquêtes… JM préfère les affiches. Mais pas n'importe lesquelles. Il affectionne particulièrement les affiches de films de série B des années 50 et 60. Mais plus encore, il conserve jalousement et très spécifiquement les affiches des concerts underground que, dans sa jeunesse, il fréquentait aussi assidument qu'un hiboux fréquente la nuit. JM est graphiste depuis deux décennies (au moins). En réalité depuis l'époque où il errait dans les bars et les squats des pentes de la Croix-Rousse où il a grandi. “Trois ans d’études dans une école d’art en France ont aiguisé mon sens esthétique et développé une certaine culture de l'image. Notamment un goût prononcé pour le design graphique d’affiche, un exercice de style à part entière” précise JM pour expliquer sa passion peu commune pour le genre. Il voit dans l'affiche de concerts underground le Graal de la discipline : “Ce sont de véritables œuvres, dans le sens où l’auteur a carte blanche dans son processus de création et n’est pas contraint à un quelconque impératif mercantile. Le contraire de la création graphique publicitaire, en quelque sorte.”

Et il sait de quoi il parle… Le graphisme underground n'étant pas, par définition, la plus lucrative des activités, JM travaille depuis plus de 20 ans au sein d’agences de communication et de publicité. Profession certes plus rémunératrice mais dans laquelle ses goûts et son talent sont quelque peu bridés par les impératifs marchands inhérents à la vente du dernier SUV ou du prochain smartphone.
Alors, pour le plaisir, pendant son temps libre, JM replonge dans ce qu'il aime, et donc dans ses affiches. Dans cette collection, l’accent est mis sur des choix typographiques inspirés d’une culture graphique américaine vintage, totalement assumée. “Les Américains ont une véritable culture typographique, qui me parle. Quelque part, les enseignes des boutiques du Far-West au XIXe siècle, c’était déjà du design graphique avec des choix typographiques travaillés et esthétiques.”

Et qu'y a-t-il de plus loin et à l'ouest que le fenua (OK, ça dépend où on se place…) Sur le territoire depuis une quinzaine d’années, JM a décidé de revisiter certains aspects de la culture populaire tahitienne “sans pour autant tomber dans la sempiternelle “frise mā'ohi” ou le motif tātau”. “Certains le font beaucoup mieux que moi, et n’étant pas d’origine polynésienne, je me voyais mal revendiquer une culture qui n’est pas la mienne”, admet celui qui est né au cœur de Lyon.

Ce sont plutôt les petites “spécificités” qui inspirent JM, comme l'odorant fafaru dominical, le pua'a roti au petit-déj, ou les coqs qui se mettent à “beugler” à une fréquence qu'eux seuls semblent trouver logique. JM propose ses affiches “locales” aux formes épurées pour une décoration d’intérieure esthétique teintée d'humour. Ça tombe bien, c'est Noël.
 

​Pratique
De l'art du quotidien
• En vente chez ATOMI RECORDS, “votre spécialiste Vinyle et Hifi à Tahiti”, quartier du commerce, Papeete à partir du lundi 14 décembre
• FB : Tahiti Posters
• Email : tahiti.posters@gmail.com
 

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Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

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Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

Australie, le 11 décembre 2020 - Nous n’aurons pas la cruauté d’affirmer qu’on a les reines qu’on peut, mais force est de reconnaître que le patrimoine historique australien comprend quelques personnages peu recommandables, voire peu fréquentables. Dans ce Far West du Pacifique Sud, il est vrai que les conditions de vie – et de survie – n’étaient pas simples et que des caractères hors normes furent forgés par les contraintes ; ce fut le cas d’Isabel Gray, qui occupa bien des emplois, exerça le plus vieux métier du monde mais fut tout de même appelée “la reine des opales”.

L’opale est un peu à l’Australie ce que le diamant est à l’Afrique du Sud ou l’or au royaume des Incas. La gemme symbolise le mieux les richesses incroyables du sous-sol de l’île-continent ; certes, les Aborigènes, bien avant les Européens, connaissaient cette drôle de pierre multicolore, mais ils ne lui avaient jamais accordé de valeur particulière alors que les Occidentaux débarqués dans le bush comprirent très vite qu’ils tenaient avec ces pierres la chance de faire fortune.


1872 : première mine
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

La première découverte d’opale australienne et attribuée à un géologue allemand, Johannes Menge, en 1849 près de la localité d’Angaston (75 km au nord-est d’Adélaïde). Mais le décollage de l’activité minière ne se fit pas avant la fin du XIXe siècle, dans le Queensland où les premières découvertes remontent à 1872. En fait, l’histoire de l’opale en Australie est complexe et embrouillée puisque si les découvertes furent nombreuses dans le dernier quart du XIXe siècle, et même deux ou trois ans auparavant, ce n’est pas avant 1889 qu’un dénommé Tully Wollaston parvint à imposer sur le marché ces pierres venues de l’autre côté de la planète, les grossistes étant alors fidèles aux opales de l’Europe de l’est (Hongrie essentiellement). 
 

Un grand nombre de noms est avancé pour incarner le premier mineur d‘opales d’Australie, mais force est de reconnaître que le véritable premier découvreur et exploitant demeure inconnu, même si la plus vieille mine, celle de Lambert et Berkelman, à Barcoo (sud-ouest du Queensland), daterait de 1872, mine dont les pierres furent présentées à la London International Gem Exhibition début 1873. 
 

Un autre pionnier est M. O’Brien qui découvrit des opales d’origine volcanique et de qualité gemme en 1872 à Springsure, dans la chaîne de Carnarvon. On n’est pas très sûr de ce qu’il fit de sa découverte, mais il est probable qu’il chercha à passer la main, puisqu’un accord le lia à un certain F. Batho qui, lui, exploita réellement le gisement. A tel point que ce même M. Batho se rendit deux fois à Londres, entre 1879 et 1884 pour y vendre la bagatelle de 150 livres de belles et bonnes opales brutes. Un tel poids laisse à penser qu’elles étaient encore dans leur gangue...


Eulo, le pays des lézards
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

C’est à White Cliffs, en Nouvelle-Galles du Sud qu’une exploitation professionnelle de l’opale précieuse démarra en 1890, puis à Opalton dans le Queensland en 1896, à Eulo en 1897 et enfin, plus tard, à Lightning Ridges (Nouvelle Galles du Sud) en 1905. Et c’est la petite ville d’Eulo qui retiendra toute notre attention, car c’est là que sévit celle qui, plus tard, répondit au surnom de “reine des opales”.

Eulo, autant le dire de suite, est ce qu’il convient d’appeler un “bled perdu” dans le bush, loin de tout, sans aucun intérêt ou presque, où il règne une chaleur infernale, où l’eau est rare, mais qui se situe au cœur d’une zone effectivement riche en opales. 
 

Elle est située dans le comté de Paroo, à plus de 885 km à l’ouest de la ville de Brisbane, dans ce que l’on appelle l’outback. La population, au recensement de 2016, se montait en tout et pour tout à quatre-vingt quinze personnes éparpillées sur une surface (de la commune) de plus de six mille kilomètres carrés. Autant dire que l’on ne s’y bouscule pas... “Welcome to Eulo, Lizard Country” peut-on lire sur un grand panneau à l’entrée de la minuscule bourgade. Le panneau précise qu’il n’y a que cinquante habitants localement, mais qu’on y a recensé mille cinq cents lézards !
 

Le site fut occupé à partir de 1872 car il abrite un point d’eau, rareté absolue dans cet environnement de terre rouge et de quasi désert. Un élevage fut créé sur la Paroo River, un bureau de poste ouvrit le 6 septembre 1872 avant que le statut de “ville” ne soit proclamé en 1874, secteur défini comme “proche du trou d’eau d’Eulo”. Le développement minier du village fit qu’un petit poste de police ouvrit le 1er janvier 1880, un bureau du télégraphe l’année suivante, un tribunal de simple police ayant fonctionné d’août 1880 à décembre 1964. Enfin une école, primaire bien entendu, permit d’éduquer a minima les enfants des éleveur et mineurs de la région à partir du 7 mai 1888, date de la première rentrée...


Des mines et des tailleurs de gemmes
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

Pour ceux qui seraient tentés par l’aventure, il y a aujourd’hui un hôtel, avec bungalows ou chambres (il fait évidemment bar et restaurant, mais aussi camping), un pub, une épicerie et un dépôt d’essence. Comme on ne manque pas d’humour dans ce genre de trou perdu, on y organisait chaque année le World Lizard Racing Championships sur le Paroo Track, occasion de faire courir des lézards et autres petites varans ou iguanes, en buvant, faut-il le préciser, force bières ! Mais malheureusement pour l’animation “culturelle” d’Eulo, les écologistes “de la ville” sont venus mettre leur nez dans ce spectacle et le rendez-vous annuel a dû être annulé et finalement définitivement supprimé... O tempora, o mores dirait Cicéron (qui n’y connaissait sans doute rien en matière de lézards australiens) !
 

Mais revenons à nos opales avant de passer la main à la reine du jour : avant 1900, les opales, d’où qu’elles venaient, étaient expédiées brutes en Allemagne, essentiellement dans la ville d’Idar Oberstein, capitale mondiale des lapidaires et autres tailleurs et polisseurs de pierres dures et de gemmes. 

Petit à petit pourtant, certains immigrants d’Allemagne justement, des professionnels de la taille, vinrent s’installer en Australie amenant avec eux leur savoir-faire et des machines. Ainsi en 1907, Charles Deane fut-il enregistré comme le premier tailleur d’opales installé sur le champ de Lightning Ridges. D’autres suivirent, à Nettleton et bientôt un peu partout ; seul bémol à l’introduction de ces machines, beaucoup de mineurs, désireux de gagner plus, s’improvisèrent eux-mêmes tailleurs et polisseurs et très souvent ils firent plus de mal que de bien à leurs pierres brutes.


Née en Angleterre ou à l’île Maurice ?
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

Eulo, insignifiante bourgade de l’outback se trouvait au moment de ce qui fut un peu une ruée sur l’opale dans une zone centrale entourée de secteurs riches en promesses sinon en gemmes. Un chapeau, une pelle et une pioche ne suffisent pas pour vivre, il fallait pouvoir se nourrir. Le gîte et le couvert, c’est ce qu’offrit cette drôle de bonne femme qu’était Isabel, qui eut la bonne idée de se placer dans un endroit stratégique et de donner un peu de temps au temps pour se faire connaître. 
 

Mais au fait d’où sortait cette Isabel aux origines pour le moins floues ?

Officiellement, Isabel Gray vit le jour probablement en 1851, rien n’est certain. Sur son premier certificat de mariage il est fait état de sa naissance en Angleterre. Sur son second certificat de mariage, elle se battit bec et ongles pour que l’île Maurice figure comme le lieu où elle aurait vu le jour. Personne finalement n’a pu obtenir un document précis attestant de sa naissance, ce qui fait qu’entre une date non prouvée et un lieu inconnu, difficile d’affirmer quoi que ce soit sur la demoiselle.  D’autant que pour compliquer les choses, ses parents supposés, le capitaine de l’armée britannique James Richardson et sa mère, une dénommée Priscilla Wright, non mariés, auraient fait éduquer leur fille illégitime quelque part dans un pensionnat en Suisse, établissement évidemment coûteux, où elle aurait reçu la meilleure des éducations... Du moins l’affirma-t-elle. On ne sait même pas quand et comment elle arriva en Australie, probablement en 1868, sans doute parce que cette enfant illégitime devenait trop encombrante pour ses parents adultérins.


L’appel du bush...

A Sydney, on ne sait ce que fit Isabel Richardson, puisqu’elle portait le nom de famille de son père, mais elle dut sentir l’appel du bush puisqu’on retrouve sa trace seulement une année plus tard, en 1869. Elle vit alors dans un trou perdu, Warialda, à cinq cents kilomètres au nord de Sydney, en Nouvelle Galles du Sud. Le petit bourg a une vocation agricole : culture, élevage, rien de bien passionnant pour une jeune fille ambitieuse, mais il faut croire qu’elle s’y plut puisqu’elle s’y maria le 29 avril 1869 avec le superintendant d’une exploitation fermière, James McIntosh, 32 ans, d’origine écossaise comme l’indique son patronyme. 

Le couple vécut sans histoire, mais le mari d’Isabel ne fit pas de vieux os puisqu’il décéda peu de temps après cette union. 
 

Sans ressource, Isabel, qui avait alors 18 ans, 19 tout au plus, ne revint pas à Sydney où elle aurait pu trouver un travail voire un mari, mais remonta au nord, pour s’établir à Roma dans le Queensland, site agricole de plus grande importance que Warialda. Le 2 mars 1871, la jeune et jolie veuve McIntosh se remaria avec Richard William Robinson responsable d’une ferme d’élevage à Spring Grove, non loin de la (très) petite ville de Surat (qui elle-même se trouve à 80 km de Roma). 

Dans ce coin perdu du sud du Queensland, à 450 km environ de Brisbane, il n’y avait pas beaucoup de distractions et la carrière du mari d'Isabel semblait toute tracée. Le couple préféra bouger, chercher des opportunités, et finalement, un peu par hasard, mais dans un contexte riche de promesses de belles opales, les Richardson ouvrirent un petit hôtel à Eulo, toujours dans le Queensland. 

A l’époque, Eulo servait de point de relais entre Thargomindah et Cunnamulla et se positionnait comme un carrefour sur la route de Hungerford. Voyageurs, aventuriers, prospecteurs, ouvriers agricoles en quête de travail, tout un petit monde se côtoyait à Eulo, s’y croisait, s’y rassemblait, faisait des affaires, dénichait des embauches ou montait des projets... et buvait !


Hôtels, magasin, boucherie...
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

Autant dire que le petit bouiboui des Robinson ne tarda pas à se développer, au point que le 1er septembre 1889, Isabel et son mari décrochèrent les titres de pleine propriété de leur hôtel, mais aussi les licences leur permettant de vendre de l’alcool ; l’établissement ressemblait plus à un saloon de l’ouest américain qu’à une aimable pension de famille puisqu’il était doté également d’une salle de billard, moyen idéal de fixer une certaine clientèle assoiffée. Dans la foulée, un peu plus tard, les Robinson dirigèrent même un magasin de fournitures générales, une boucherie et deux autres hôtels ! Autant dire que les affaires étaient florissantes...
 

A Eulo, Isabel oublia très vite les principes de la stricte éducation qu’elle affirmait avoir reçue en Suisse, si tant est qu’elle ait jamais mis les pieds au pays des édelweiss. 

Pour que les affaires marchent, il fallait donner de sa personne. Quelle est la nature exacte des liens qui unissaient cette femme décrite comme belle, séduisante, très attirante et son mari ? Cela reste, avec le temps une énigme, car aujourd’hui le mari en question tomberait tout simplement pour proxénétisme. En effet, Isabel passa vite de la salle du rez-de-chaussée à l’étage. Dans sa chambre régna une activité intense : Isabel y stockait de l’alcool et les messieurs qui y avaient accès trouvaient de quoi se divertir amplement avec les bonnes bouteilles et les charmes de la “patronne” (qui, plus tard, étoffa son offre en jeunes femmes pas farouches). A propos d’alcool, Isabel qui surfait sur les règlements, se vit confisquer en 1890 pour cent livres de liqueurs qu’elle détenait illégalement.


Une passion pour les opales
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

Jeux de hasard (et d’argent bien entendu), ivrognerie, “parties fines” on pouvait tout demander à Isabel, il suffisait d’en avoir les moyens. Et pour une belle fille au milieu du bush, personne ne regardait à la dépense. En 1890, alors qu’Isabel connaissait une certaine prospérité, elle avait certes déjà 40 ans, mais elle faisait jeune, était bien conservée et ne reculait devant rien pour satisfaire sa clientèle. On se doute que le bouche à oreille fit le reste et que très vite, non pas “radio cocotier” mais “radio baobab” permit au Royal Mail Hôtel d’acquérir une très solide réputation.
 

Ce qui intrigue dans la relation (souvent orageuse) entre le mari complaisant et la femme, c’est qu’Isabel gardait une grande partie des bénéfices de son engagement personnel. La région était en effet riche en opales et la dame se prit de passion pour ces gemmes si exotiques, aux couleurs chatoyantes. Ces pierres la fascinaient et plutôt que du bel et bon argent, elle aimait par dessus tout être rémunérée en opales qu’elle échangeait à des mineurs ou à des négociants moyennant un moment de plaisir. Le matin, elle contemplait à la lumière du jour, dans ses mains, le fruit de sa récolte nocturne, sur laquelle apparemment Richard Robinson ne prenait pas sa dîme. Il est vrai qu’il gagnait très largement sa vie grâce à son bar, hôtel, restaurant et que sur la partie “bordel”, Isabel régnait seule.


Une immense collection d’opales
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

Pour illustrer la passion d’Isabel pour les opales, les chroniqueurs de l’époque, visiteurs de passage qu’impressionnait cette étrange courtisane, ont signalé qu’elle portait une extraordinaire ceinture faites avec de grosses opales brutes et des coquilles de fossiles opalisés (comme on en trouve beaucoup en Australie dans les mines).
 

Comment est-elle devenue la reine des opales, la reine d’Eulo ? Les avis sont partagés. Certains affirment que c’est elle-même qui se donna ce titre tandis que d’autres assurent que c’est sa clientèle qui ainsi la surnomma. Le fait est qu’elle possédait alors une immense collection d’opales, la plus grande et la plus riche du monde dirent certains voyageurs qui eurent la chance de contempler ses richesses. Des richesses qu’Isabel ne tenta pas de transformer en billets de banque, car elle aimait trop les pierres pour songer à s’en séparer.

Malheureusement, en 1893, l’Australie connut une crise financière, les opales se vendirent mal et la faillite de la Queensland National Bank un peu plus tard (en 1896) coûta de fortes sommes aux Robinson qui furent contraints de réduire la voilure en termes de train de vie. 

Pour autant, la vie continua pour le couple qui demeura soudé malgré la vie de débauche d’Isabel et les fréquentes querelles (Isabel réussit à faire emprisonner son mari 48h pour le vol d’un poulet !). William pourtant, à ce petit jeu des nuits interminables, s’épuisa vite et le 18 octobre 1902, il décéda à Cunnamulla au sud du Queensland.

Un an plus tard, le 31 octobre, Isabel se remaria à Eulo, avec un jeune Tasmanien de vingt-neuf ans, Herbert Victor Gray ; un garçon sans doute très naïf puisque sa “jeune épouse” affichait cinquante-trois ans au compteur alors qu’elle lui avait affirmé n’en avoir que trente-cinq !

Les affaires reprirent, les hôtels et autres boutiques demeurant au nom d’Isabel qui parvint à reconstituer sa fortune, en enrichissant sa collection d’opales. 


Bagarre dans le couple
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

En 1913, à 63 ans, épuisée par la vie de patachon qu’elle avait menée sans s’économiser, Isabel vendit semble-t-il une bonne partie de ses gemmes et partit mener la grande vie en Europe, dilapidant son argent sans compter. Le retour en Australie, à Eulo, en plein bush, fut nettement moins glorieux. Il y avait de l’eau dans le gaz entre les deux époux et Herbert Gray finit par perdre son sang froid, battit sa femme qui porta plainte. Le mari violent fut condamné à payer une amende vingt-cinq livres, grosse somme à l’époque (que sa femme paya), mais Isabel n’en resta pas là ; elle refusa évidemment que son époux regagne la chambre conjugale et lui ferma même les portes de son hôtel. Ils vécurent dès lors séparés.
 

La Première Guerre mondiale avait éclaté, les Australiens mobilisaient des troupes, Herbert Gary s’engagea dans ce qui s’appelait alors l’Australian Imperial Force ; manque de chance, il tomba malade et décéda avant même d’embarquer pour la France, destination du contingent australien.

Evidemment, la Grande Guerre dépeupla quelque peu l’Australie de beaucoup de jeunes hommes, les affaires ralentirent et surtout le modernisme fut in fine fatal à Eulo : nouvelles routes et chemins de fer facilitèrent les transports, l’escale sulfureuse perdit de son intérêt et les activités minières autour de l’opale s’effondrèrent en même temps que le marché international. L’heure n’était plus, après le conflit, à acheter des bijoux, mais à reconstruire.


Isabel totalement ruinée
Australie, 1889 : Isabel Gray, prostituée et reine des opales...

Les activités de la reine de l’opale cessèrent les unes après les autres, et Eulo devint ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il était avant le boom de l’opale, un trou perdu sans aucun intérêt.
 

La situation financière d’Isabel devint si critique qu’en 1926, elle était totalement ruinée et ne survivait que grâce à la maigre pension qu’en tant que veuve d’un militaire engagé elle touchait. Une telle déchéance ne contribua pas à soutenir son moral alors qu’elle approchait 80 ans. Malade, ayant perdu la raison, elle fut finalement internée dans un asile psychiatrique, celui de Willowburn, à Toowoomba où elle s’éteignit le 7 août 1929. Elle repose aujourd’hui dans le petit cimetière de Toowoomba. De sa collection d’opales qui passa pour la plus riche de la planète, il ne restait rien. Son testament révéla qu’elle n’avait plus que 30 livres...


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