PIRAE, mardi 3 décembre 2013. Le syndicat des praticiens hospitaliers de Polynésie française (SPHPF) tenait une conférence de presse ce mardi après-midi pour alerter les pouvoirs publics et l’opinion publique sur la situation extrêmement tendue du Centre hospitalier de Polynésie (CHPF) dans certaines spécialités médicales de l’établissement. Il est question une fois de plus du service d’oncologie, où depuis la démission en août dernier de la seule oncologue spécialiste du territoire, la continuité des soins pour les patients atteints de cancer est plus que chaotique. Mis à part des remplacements assurés par des médecins de métropole, d’une durée de quelques semaines à quelques mois, il n’y a plus d’oncologue en exercice au Taaone.
Faute de médecin titulaire en oncologie, et parfois faute de remplaçants sur le poste, ce sont les praticiens hospitaliers des diverses spécialités de médecine qui viennent effectuer les soins en chimiothérapie ou en radiothérapie des malades cancéreux, au détriment de leur propre service. Ainsi un pneumologue témoignait assurer le suivi d’une file active de 55 personnes en oncologie ces dernières semaines, laissant son unique autre collègue seule dans le service de pneumologie «pour tout le reste» et en étant contraint de fermer purement et simplement les consultations en asthmologie. Le tout alors que le service de pneumologie du CHPF devrait fonctionner normalement avec quatre spécialistes !
Une situation intenable pour les praticiens hospitaliers qui dénoncent une administration des ressources humaines hospitalière tatillonne de la part des services du Pays qui décourage les éventuels médecins formés de venir pratiquer leur spécialité en Polynésie française, où les conditions d’exercice ne sont pas assez attractives. Ainsi, l’indexation des salaires est peu importante : 1,2 comme en Martinique ou en Guadeloupe (ce qui est en dessous du 1,4 de la Guyane ou de Mayotte ou du 1,8 en moyenne en Nouvelle Calédonie), les congés payés sont de 5 semaines en Polynésie contre 9 en métropole ou 11 dans les DOM. Enfin et surtout, les conditions de travail sont nettement plus éprouvantes qu’en métropole du fait de la faiblesse du nombre de praticiens hospitaliers par spécialité, ce qui contraint ces médecins spécialistes à effectuer de très nombreuses gardes et astreintes (les faisant travailler, de fait, entre 50 et 80 heures par semaine).
Pour redevenir un territoire plus attractif pour ces spécialistes en médecine, les praticiens hospitaliers souhaitent que le protocole d’accord de mars 2013 (suite à «l’affaire de l’oncologue» soit appliqué. Un protocole qui garantit la reprise d’ancienneté des praticiens hospitaliers, car à l’heure actuelle en raison de la non reconnaissance de certains diplômes ou activités, ces médecins spécialistes au moment de leur intégration dans la fonction publique hospitalière polynésienne perdent en ancienneté et donc en rémunération. Les praticiens hospitaliers insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas pour eux d’obtenir de meilleures conditions de rémunération, mais en priorité de garantir la continuité des soins aux malades de Polynésie dans des spécialités très pointues et très recherchées.
Car la situation du service de l’oncologie ne serait qu’un point de départ. Le même risque de voir partir une pneumologue du CHPF à compter de juillet prochain se pose, pour les mêmes conditions que l’oncologue précédemment. Actuellement cette spécialiste est en CDD, mais des difficultés lui sont faites pour son intégration dans la fonction publique polynésienne. Notamment la non prise en compte de certains épisodes de sa carrière passée pour le calcul de sa rémunération future. Le risque existe donc qu’elle ne choisisse de partir de Polynésie française plutôt que d’être déclassée de plusieurs échelons ce qu’elle ne subit pas –et c’est le comble- lorsqu’elle est en CDD.
Cette situation tendue du CHPF s’est accentuée avec l’ouverture de spécialités très pointues en Polynésie française pour suivre l’évolution normale de l’offre de soins du territoire. «D’année en année les choses sont devenues plus criantes, le marché sur certaines spécialités médicales a évolué et ces spécialistes qui n’ont pas d’attache en Polynésie trouvent des situations plus intéressantes près de chez eux. Il n’y a pas d’attractivité à venir » remarque le docteur Bruno Ulmer un cardiologue, « on revendique un statut amélioré pour être plus attractif». Le président du SPHPF, Marc Levy insiste « la solution c’est d’aller vers l’excellence et l’optimisation des moyens en adaptant le statut des praticiens hospitaliers sur celui de la métropole et en l’indexant», d’autant que le statut actuel en Polynésie date de 1996 et qu’il «a pris 20 ans de retard sur celui de la métropole, une situation que nous dénonçons depuis une dizaine d’années». Le SPHPF assure que la ministre de la santé, Béatrice Chansin a eu, dès sa nomination, une écoute favorable aux revendications des praticiens hospitaliers. Toutefois ils n’ont jamais pu être reçus depuis juillet dernier. Désormais avec le dernier remaniement ministériel Béatrice Chansin a revêtu la double casquette de ministre de la fonction publique. Ce sera par elle forcément que les praticiens hospitaliers obtiendront (ou pas) des réponses à leurs revendications.
Faute de médecin titulaire en oncologie, et parfois faute de remplaçants sur le poste, ce sont les praticiens hospitaliers des diverses spécialités de médecine qui viennent effectuer les soins en chimiothérapie ou en radiothérapie des malades cancéreux, au détriment de leur propre service. Ainsi un pneumologue témoignait assurer le suivi d’une file active de 55 personnes en oncologie ces dernières semaines, laissant son unique autre collègue seule dans le service de pneumologie «pour tout le reste» et en étant contraint de fermer purement et simplement les consultations en asthmologie. Le tout alors que le service de pneumologie du CHPF devrait fonctionner normalement avec quatre spécialistes !
Une situation intenable pour les praticiens hospitaliers qui dénoncent une administration des ressources humaines hospitalière tatillonne de la part des services du Pays qui décourage les éventuels médecins formés de venir pratiquer leur spécialité en Polynésie française, où les conditions d’exercice ne sont pas assez attractives. Ainsi, l’indexation des salaires est peu importante : 1,2 comme en Martinique ou en Guadeloupe (ce qui est en dessous du 1,4 de la Guyane ou de Mayotte ou du 1,8 en moyenne en Nouvelle Calédonie), les congés payés sont de 5 semaines en Polynésie contre 9 en métropole ou 11 dans les DOM. Enfin et surtout, les conditions de travail sont nettement plus éprouvantes qu’en métropole du fait de la faiblesse du nombre de praticiens hospitaliers par spécialité, ce qui contraint ces médecins spécialistes à effectuer de très nombreuses gardes et astreintes (les faisant travailler, de fait, entre 50 et 80 heures par semaine).
Pour redevenir un territoire plus attractif pour ces spécialistes en médecine, les praticiens hospitaliers souhaitent que le protocole d’accord de mars 2013 (suite à «l’affaire de l’oncologue» soit appliqué. Un protocole qui garantit la reprise d’ancienneté des praticiens hospitaliers, car à l’heure actuelle en raison de la non reconnaissance de certains diplômes ou activités, ces médecins spécialistes au moment de leur intégration dans la fonction publique hospitalière polynésienne perdent en ancienneté et donc en rémunération. Les praticiens hospitaliers insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas pour eux d’obtenir de meilleures conditions de rémunération, mais en priorité de garantir la continuité des soins aux malades de Polynésie dans des spécialités très pointues et très recherchées.
Car la situation du service de l’oncologie ne serait qu’un point de départ. Le même risque de voir partir une pneumologue du CHPF à compter de juillet prochain se pose, pour les mêmes conditions que l’oncologue précédemment. Actuellement cette spécialiste est en CDD, mais des difficultés lui sont faites pour son intégration dans la fonction publique polynésienne. Notamment la non prise en compte de certains épisodes de sa carrière passée pour le calcul de sa rémunération future. Le risque existe donc qu’elle ne choisisse de partir de Polynésie française plutôt que d’être déclassée de plusieurs échelons ce qu’elle ne subit pas –et c’est le comble- lorsqu’elle est en CDD.
Cette situation tendue du CHPF s’est accentuée avec l’ouverture de spécialités très pointues en Polynésie française pour suivre l’évolution normale de l’offre de soins du territoire. «D’année en année les choses sont devenues plus criantes, le marché sur certaines spécialités médicales a évolué et ces spécialistes qui n’ont pas d’attache en Polynésie trouvent des situations plus intéressantes près de chez eux. Il n’y a pas d’attractivité à venir » remarque le docteur Bruno Ulmer un cardiologue, « on revendique un statut amélioré pour être plus attractif». Le président du SPHPF, Marc Levy insiste « la solution c’est d’aller vers l’excellence et l’optimisation des moyens en adaptant le statut des praticiens hospitaliers sur celui de la métropole et en l’indexant», d’autant que le statut actuel en Polynésie date de 1996 et qu’il «a pris 20 ans de retard sur celui de la métropole, une situation que nous dénonçons depuis une dizaine d’années». Le SPHPF assure que la ministre de la santé, Béatrice Chansin a eu, dès sa nomination, une écoute favorable aux revendications des praticiens hospitaliers. Toutefois ils n’ont jamais pu être reçus depuis juillet dernier. Désormais avec le dernier remaniement ministériel Béatrice Chansin a revêtu la double casquette de ministre de la fonction publique. Ce sera par elle forcément que les praticiens hospitaliers obtiendront (ou pas) des réponses à leurs revendications.
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