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Dengue/Zika : des cas de syndrome de Guillain-Barré qui interrogent

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Dengue/Zika : des cas de syndrome de Guillain-Barré qui interrogent
PIRAE, lundi 2 décembre 2013. Depuis quelques semaines, le Centre hospitalier enregistre une fréquence plus élevée que la normale d’affections neurologiques, provoquant notamment une paralysie plus ou moins marquée des membres. Une dizaine de patients aurait ainsi développé un syndrome de Guillain-Barré après une dengue ou un zika.

La liaison médicale entre une infection par le virus de la dengue et le syndrome de Guillain-Barré est établie depuis quelques années par des médecins en neurologie. Les premiers cas de corrélation ont fait l’objet de publications médicales en Inde, au Bangladesh ou au Brésil dès le début des années 2000. En Polynésie française déjà, l’épidémie de dengue en 2009 avait provoqué quelques cas de ce syndrome de Guillain-Barré et un article, rédigé par des médecins du service de neurologie du CHPF a été publié à ce sujet en 2011 dans une revue de l’Institut de médecine tropicale du service de santé des armées.

Il y a quelques semaines, ce sont cinq ou six cas groupés de ce type de complication après des épisodes viraux qui ont alerté les services de santé du Pays. Vendredi dernier, une réunion s’est tenue avec les autorités sanitaires du Pays autour de la survenue, rare, mais suffisamment anormale en nombre ces derniers temps, de cas de syndrome de Guillain-Barré. On le sait la survenue de ce syndrome après une maladie virale est possible : après une grippe, après une dengue également des patients sans aucun facteur de risque, mais dont «le système immunitaire fonctionne trop bien vont avoir une hyper-réaction. La survenue de ce syndrome est une manifestation auto-immune post virale. En général cela survient dans les 5 à 10 jours après» notamment par un début de paralysie des membres inférieurs explique le docteur Henri-Pierre Mallet, du Bureau de veille sanitaire. Selon les patients (tous des adultes) ces signes neurologiques parfois fortement handicapants disparaissent plus ou moins vite.

Le Bureau de veille sanitaire se veut toutefois rassurant au regard du nombre de ce genre de complications neurologiques survenues en Polynésie française au cours des dernières semaines : à peine une dizaine de patients atteints, à rapporter aux plusieurs milliers de cas estimés de dengue (depuis février dernier) et aux 30 000 cas estimés de zika(depuis début octobre). «Ce sont bien entendu des cas que l’on suit de près. Il va falloir rétrospectivement tenter de savoir par quel virus ces patients ont été atteints à l’origine pour avancer : dengue ou zika ? Pour l’instant nous avons de très fortes présomptions mais peu de certitudes» poursuit le docteur Henri-Pierre Mallet qui estime que la co-circulation des deux virus peut également déclencher ce genre de complications neurologiques post-virales rares, certes, mais déjà vues. En attendant le service de neurologie du CHPH est actuellement fortement sollicité et l’hôpital envisage d’élargir ses capacités d’accueil.


Chirurgie reportée

Cela n’a rien à voir avec ces cas de complications neurologiques de cas de dengue ou de zika, pas non plus avec des problèmes financiers, mais le CHPF a décidé en fin de semaine dernière de reporter les actes de chirurgie programmée à plus tard. Seuls les actes chirurgicaux issus des urgences seront traités. En cause, le manque de personnel en raison d’absences pour maladie (avec les épidémies de dengue et de zika qui affectent le territoire) et un taux d’occupation de l’hôpital très élevé ces dernières semaines.

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