PAPEETE, mercredi 27 novembre 2013. Les faits de ce 25 novembre 2010 à Rikitea (Gambier) sont terribles et ont conduit au décès d’un bébé de six mois, le 4 décembre suivant, après plusieurs jours d’agonie et en dépit d’une évacuation sanitaire au centre des grands brûlés d’Auckland en Nouvelle Zélande. Brûlé au second degré et sur 65% du corps, le bébé n’avait que peu chance de s’en sortir. Dès son arrivée au Centre hospitalier du Taaone, les médecins avaient réservé leur pronostic. Sa mère, elle-même gravement brûlée au second degré sur près d’un tiers du corps a pu se remettre lentement de ses blessures physiques, mais en garde les stigmates dans sa chair et un handicap partiel à vie. Quant à la blessure morale, elle ne se mesure pas et apparaît peu dans ses propos à l’audience. Visiblement parler de ce soir-là reste difficile. Comment faire face effectivement à ses actes qui ont conduit au décès de son propre enfant dans des conditions aussi terribles ?
Mère infanticide, Rose l’est absolument. C’est elle qui, au cours d’une dispute avec son compagnon, le père du bébé, s’est aspergée d’essence, a aspergé également son jeune fils de six mois, a pris un briquet qu’elle croyait vide et en a tourné la mollette. Le briquet vidé de son gaz ne produit pas de flamme, mais une étincelle a suffi pour embraser les vapeurs d’essence qui s’étaient répandu sur le petit corps du bébé dans les bras de sa mère. Mère infanticide donc, mais cet acte criminel est-il volontaire ? Rose, âgée de 36 ans, comparaissait libre devant la cour d’assises de Papeete pour avoir «le 25 novembre 2010 à Rikitea volontairement donné la mort à son fils». Des faits pour lesquels elle encourrait la réclusion criminelle à perpétuité.
Tout au long de l’audience de ce mercredi 27 novembre, trois ans presque jour pour jour après les faits, tout le travail des jurés à l’écoute des témoins directs et indirects, du directeur d’enquête, des experts médico-légaux et psychiatriques et de Rose elle-même, a été de se forger une opinion sur la culpabilité de la préméditation de ce terrible infanticide. Timidement Rose l’a dit en préambule «j’ai jamais voulu ça pour lui», mais ce jour-là prise dans un accès de rage et de désespoir lors d’une nième dispute avec le compagnon qui partage sa vie depuis trois ans, l’irréparable est commis et le petit Maheanu, un bébé de six mois en parfaite santé, a perdu la vie.
La vie conjugale de Rose avec Rodrigue le père du bébé n’a rien d’un chemin pavé de fleurs. Depuis que le couple est formé, les disputes sont nombreuses et ont conduit par trois fois Rodrigue à être condamné pour violences conjugales même si dans ces disputes Rose n’était pas en reste pour frapper et insulter elle aussi. A l’audience devant les assises de Papeete ce mercredi, si Rose l’accusée comparaît libre, Rodrigue comme témoin principal arrive menotté et entre deux gendarmes. Depuis le décès du petit Maheanu, le couple infernal Rose/Rodrigue s’est reformé sur la Presqu’île et en avril 2013, Rodrigue a de nouveau été condamné pour violences conjugales envers Rose. En raison des récidives en cours, il a pris neuf mois de prison ferme. Pourtant, ce n’est pas pour cela qu’il se retrouve derrière les barreaux de Nuutania depuis le 7 octobre dernier, mais pour une tentative d’assassinat. «On m’a agressé et j’ai répondu» répond-t-il à l’avocat général. Cette fois la victime n’était pas Rose.
Difficile de se faire une opinion au sujet de Rose. Six mois avant le drame, alors qu’elle est au dernier mois de sa grossesse, elle avait déjà fait une tentative de suicide par le feu. Elle avait aspergé toute la cuisine d’essence et s’apprêtait à gratter une allumette, à s'immoler mais son geste fatal avait pu être stoppé à temps. Rodrigue l’avait alors ceinturée. Pourquoi ne fait-il rien six mois plus tard, alors que Rose a leur bébé entre les bras et qu’elle l’asperge d’essence ? «Y a pas moyen de la calmer» répond Rodrigue en secouant la tête. «A mon avis, elle ne voulait pas la mort du gamin» précise l’expert psychiatre dans son rapport «mais elle a une gestion particulière des conflits, elle passe rapidement à l’acte et se met elle-même en danger». Le 25 novembre 2010 c’est son jeune fils qui a perdu la vie, brûlé vif dans les vapeurs d’essence dont elle l’avait aspergé pour tenter de retenir par ce terrible chantage affectif, son compagnon, prêt à quitter le domicile conjugal.
Après les réquisitions de l'avocat général qui demandait un maximum de cinq ans à l'encontre de Rose, la plaidoirie de l'avocat de la défense, Me Michel Etilage est venue semer le doute. Il réclamait l'acquittement au motif que l'infraction de meurtre n'est pas constituée, Rose n'ayant pas eu l'intention de tuer son bébé. Ce doute a effectivement fait son chemin parmi les jurés. Vers 21 heures, la cour est de retour dans la salle d'audience pour rendre le verdict. L'accusation de meurtre est rejetée et les faits sont requalifiés en coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort. Mais le soulagement de la défense est de courte durée : Rose est condamnée à 7 ans de prison ferme, sans aucune mesure de sursis. La déception de Me Etilage est palpable "je suis déçu de cette décision. Rose a des enfants à charge". A l'énoncé de la condamnation, Rose n'a pas eu de réaction. Elle a suivi les gendarmes qui l'ont accompagnée immédiatement à la prison de Nuutania où elle n'avait encore jamais mis les pieds, sauf pour rendre visite à Rodrigue au parloir de la prison depuis un mois et demi. Elle a dix jours désormais pour décider avec son avocat si elle fait appel de ce jugement.
Mère infanticide, Rose l’est absolument. C’est elle qui, au cours d’une dispute avec son compagnon, le père du bébé, s’est aspergée d’essence, a aspergé également son jeune fils de six mois, a pris un briquet qu’elle croyait vide et en a tourné la mollette. Le briquet vidé de son gaz ne produit pas de flamme, mais une étincelle a suffi pour embraser les vapeurs d’essence qui s’étaient répandu sur le petit corps du bébé dans les bras de sa mère. Mère infanticide donc, mais cet acte criminel est-il volontaire ? Rose, âgée de 36 ans, comparaissait libre devant la cour d’assises de Papeete pour avoir «le 25 novembre 2010 à Rikitea volontairement donné la mort à son fils». Des faits pour lesquels elle encourrait la réclusion criminelle à perpétuité.
Tout au long de l’audience de ce mercredi 27 novembre, trois ans presque jour pour jour après les faits, tout le travail des jurés à l’écoute des témoins directs et indirects, du directeur d’enquête, des experts médico-légaux et psychiatriques et de Rose elle-même, a été de se forger une opinion sur la culpabilité de la préméditation de ce terrible infanticide. Timidement Rose l’a dit en préambule «j’ai jamais voulu ça pour lui», mais ce jour-là prise dans un accès de rage et de désespoir lors d’une nième dispute avec le compagnon qui partage sa vie depuis trois ans, l’irréparable est commis et le petit Maheanu, un bébé de six mois en parfaite santé, a perdu la vie.
La vie conjugale de Rose avec Rodrigue le père du bébé n’a rien d’un chemin pavé de fleurs. Depuis que le couple est formé, les disputes sont nombreuses et ont conduit par trois fois Rodrigue à être condamné pour violences conjugales même si dans ces disputes Rose n’était pas en reste pour frapper et insulter elle aussi. A l’audience devant les assises de Papeete ce mercredi, si Rose l’accusée comparaît libre, Rodrigue comme témoin principal arrive menotté et entre deux gendarmes. Depuis le décès du petit Maheanu, le couple infernal Rose/Rodrigue s’est reformé sur la Presqu’île et en avril 2013, Rodrigue a de nouveau été condamné pour violences conjugales envers Rose. En raison des récidives en cours, il a pris neuf mois de prison ferme. Pourtant, ce n’est pas pour cela qu’il se retrouve derrière les barreaux de Nuutania depuis le 7 octobre dernier, mais pour une tentative d’assassinat. «On m’a agressé et j’ai répondu» répond-t-il à l’avocat général. Cette fois la victime n’était pas Rose.
Difficile de se faire une opinion au sujet de Rose. Six mois avant le drame, alors qu’elle est au dernier mois de sa grossesse, elle avait déjà fait une tentative de suicide par le feu. Elle avait aspergé toute la cuisine d’essence et s’apprêtait à gratter une allumette, à s'immoler mais son geste fatal avait pu être stoppé à temps. Rodrigue l’avait alors ceinturée. Pourquoi ne fait-il rien six mois plus tard, alors que Rose a leur bébé entre les bras et qu’elle l’asperge d’essence ? «Y a pas moyen de la calmer» répond Rodrigue en secouant la tête. «A mon avis, elle ne voulait pas la mort du gamin» précise l’expert psychiatre dans son rapport «mais elle a une gestion particulière des conflits, elle passe rapidement à l’acte et se met elle-même en danger». Le 25 novembre 2010 c’est son jeune fils qui a perdu la vie, brûlé vif dans les vapeurs d’essence dont elle l’avait aspergé pour tenter de retenir par ce terrible chantage affectif, son compagnon, prêt à quitter le domicile conjugal.
Après les réquisitions de l'avocat général qui demandait un maximum de cinq ans à l'encontre de Rose, la plaidoirie de l'avocat de la défense, Me Michel Etilage est venue semer le doute. Il réclamait l'acquittement au motif que l'infraction de meurtre n'est pas constituée, Rose n'ayant pas eu l'intention de tuer son bébé. Ce doute a effectivement fait son chemin parmi les jurés. Vers 21 heures, la cour est de retour dans la salle d'audience pour rendre le verdict. L'accusation de meurtre est rejetée et les faits sont requalifiés en coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort. Mais le soulagement de la défense est de courte durée : Rose est condamnée à 7 ans de prison ferme, sans aucune mesure de sursis. La déception de Me Etilage est palpable "je suis déçu de cette décision. Rose a des enfants à charge". A l'énoncé de la condamnation, Rose n'a pas eu de réaction. Elle a suivi les gendarmes qui l'ont accompagnée immédiatement à la prison de Nuutania où elle n'avait encore jamais mis les pieds, sauf pour rendre visite à Rodrigue au parloir de la prison depuis un mois et demi. Elle a dix jours désormais pour décider avec son avocat si elle fait appel de ce jugement.
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