SUVA, mardi 26 novembre 2013 (Flash d’Océanie) – La Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes a été marquée, lundi 25 novembre 2013, en plusieurs points de l’Océanie, dont certains États ont fait, ces derniers mois, les grands titres de la presse mondiale, à commencer par la Papouasie-Nouvelle-Guinée et ses exécutions sommaires de femmes accusées de sorcellerie.
Dans ce pays de plus de sept millions d’habitants, le plus peuplé du Pacifique insulaire, cette journée mondiale du « Ruban Blanc », des cérémonies, mais aussi des conférences se sont tenues ces derniers jours avec pour objectif commun de tenter de sensibiliser l’opinion, particulièrement masculine, à la nécessité d’un changement des attitudes violentes contre les femmes et les filles.
La conférence la plus importante, organisée par l’organisation non gouvernementale Médecins Sans Frontières (MSF), s’est tenue deux jours durant dans la capitale Port-Moresby.
Elle voulait dresser un bilan d’une situation souvent considérée comme l’une des pires au monde dans le domaine des violences faites aux femmes.
Seconde étape : ébaucher un plan d’action national, en partenariat avec les autorités locales (ministères de la justice, de l’éducation, de la santé, ainsi que les autorités des provinces de ce pays) et avec le soutien des autres partenaires, comme l’Union Européenne et l’agence australienne internationale pour l’aide au développement (AusAid).
Ce plan national, une fois défini, pourrait être mis en œuvre à partir de 2014.
La semaine dernière, en guise de lever de rideau de cette conférence, MSF a ms en avant un tout récent rapport consacré à la condition des femmes et filles papoues et aux violences dont elles font l’objet, souvent au sein même de la cellule familiale.
MSF s’insurge
Paul Brockmann, chef de la mission MSF en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a ainsi rappelé, entre autres, le problème de l’accès des victimes de telles violences à des services d’aide (y compris juridique et psychologique), de protection et de soins, après qu’elles aient subi des violences.
« C’est nécessaire pour faire en sorte que ces victimes puissent commencer à envisager un avenir sûr et sain, pour qu’elles soient protégées et qu’on puisse ensuite briser la spirale de la violence », a-t-il insisté.
Il a aussi rappelé la nécessité, de la part des autorités politiques, de se pencher sérieusement sur la qualité des services fournis par la police, ainsi que les effectifs des forces de l’ordre, encore considérés comme largement en-dessous des normes acceptables.
Port Moresby veut lancer des bus réservés aux femmes
Avant la mise en œuvre de plans d’éducation et de sensibilisation, à long terme, plusieurs initiatives ont déjà été lancées, ces derniers mois, afin de tenter d’endiguer les phénomènes de violences faites aux femmes et aux filles, en particulier en milieu urbain.
Mi-novembre 2013, c’est le concept d’autobus réservés aux femmes qui a été annoncé, d’abord pour la capitale Port-Moresby.
Objectif : protéger les femmes des agressions sexuelles dont elles s’estiment être les cibles privilégiées dans les transports en commun.
Le concept de ces autobus « women only » est né des résultats d’une étude menée ces derniers mois par le programme des Nations-Unies pour les femmes.
Cette étude, basée sur les témoignages des intéressées recueillis en 2012, faisait ressortir que 87 pour cent d’entre elles, femmes et filles confondues, se déclaraient « harcelées sexuellement » lorsqu’elles se trouvaient dans un autobus de la capitale.
Effets collatéraux : les mères de jeunes filles préfèrent souvent ne pas les envoyer à l’école, de peur qu’elles ne soient agressées au cours du trajet et les sociétés sont réticentes à employer des femmes, de peur qu’elles aussi soient agressées en se rendant sur leur lieu de travail.
D’où l’idée de lancer des autobus qui leur seraient réservés et exclus aux hommes, a confié Julie Bukikun, responsable locale d’ONUfemmes, à la presse locale.
« Bien sûr, on peut toujours dire que ce n’est qu’une solution ‘sparadrap’ à court terme. Mais c’est déjà une étape. En fournissant aux femmes un moyen de se déplacer de façon sécurisée, on leur permet d’aller au travail et donc de rapporter de l’argent à leurs familles », a confié le Dr Jeff Buchanan, directeur d’ONUfemmes pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Des initiatives similaires ont été lancées ces dernières années pour sécuriser les places de marchés, théâtres de nombreuses agressions contre les femmes qui y travaillent.
À plus long terme, ce programme de l’ONU prévoit toujours de poursuivre des campagnes de sensibilisation afin de changer les attitudes des hommes, dans un pays où les femmes sont régulièrement victimes de viols et d’agressions sexuelles, voire de meurtres à mobile sexuel.
« Mais ça, ça prend plus de temps », a confié M. Buchanan, qui rappelle aussi que les femmes papoues sont régulièrement prises pour cibles et parfois brûlées en place publique pour sorcellerie.
« Ce pays, c’est l’un des plus dangereux au monde pour une femme », a-t-il insisté.
Selon une autre étude de l'association caritative australienne ChildFund, dans « plus de deux-tiers » des cas, les violences faites aux femmes et aux filles ont eu lieu au sein même de la cellule familiale.
ChildFund, dans son rapport, estime que 100 pour cent de la population féminine de ce pays « sera violée au moins une fois au cours de sa vie » et que 86 pour cent d’entre elles seront frappées pendant leur grossesse.
Dans ce pays de plus de sept millions d’habitants, le plus peuplé du Pacifique insulaire, cette journée mondiale du « Ruban Blanc », des cérémonies, mais aussi des conférences se sont tenues ces derniers jours avec pour objectif commun de tenter de sensibiliser l’opinion, particulièrement masculine, à la nécessité d’un changement des attitudes violentes contre les femmes et les filles.
La conférence la plus importante, organisée par l’organisation non gouvernementale Médecins Sans Frontières (MSF), s’est tenue deux jours durant dans la capitale Port-Moresby.
Elle voulait dresser un bilan d’une situation souvent considérée comme l’une des pires au monde dans le domaine des violences faites aux femmes.
Seconde étape : ébaucher un plan d’action national, en partenariat avec les autorités locales (ministères de la justice, de l’éducation, de la santé, ainsi que les autorités des provinces de ce pays) et avec le soutien des autres partenaires, comme l’Union Européenne et l’agence australienne internationale pour l’aide au développement (AusAid).
Ce plan national, une fois défini, pourrait être mis en œuvre à partir de 2014.
La semaine dernière, en guise de lever de rideau de cette conférence, MSF a ms en avant un tout récent rapport consacré à la condition des femmes et filles papoues et aux violences dont elles font l’objet, souvent au sein même de la cellule familiale.
MSF s’insurge
Paul Brockmann, chef de la mission MSF en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a ainsi rappelé, entre autres, le problème de l’accès des victimes de telles violences à des services d’aide (y compris juridique et psychologique), de protection et de soins, après qu’elles aient subi des violences.
« C’est nécessaire pour faire en sorte que ces victimes puissent commencer à envisager un avenir sûr et sain, pour qu’elles soient protégées et qu’on puisse ensuite briser la spirale de la violence », a-t-il insisté.
Il a aussi rappelé la nécessité, de la part des autorités politiques, de se pencher sérieusement sur la qualité des services fournis par la police, ainsi que les effectifs des forces de l’ordre, encore considérés comme largement en-dessous des normes acceptables.
Port Moresby veut lancer des bus réservés aux femmes
Avant la mise en œuvre de plans d’éducation et de sensibilisation, à long terme, plusieurs initiatives ont déjà été lancées, ces derniers mois, afin de tenter d’endiguer les phénomènes de violences faites aux femmes et aux filles, en particulier en milieu urbain.
Mi-novembre 2013, c’est le concept d’autobus réservés aux femmes qui a été annoncé, d’abord pour la capitale Port-Moresby.
Objectif : protéger les femmes des agressions sexuelles dont elles s’estiment être les cibles privilégiées dans les transports en commun.
Le concept de ces autobus « women only » est né des résultats d’une étude menée ces derniers mois par le programme des Nations-Unies pour les femmes.
Cette étude, basée sur les témoignages des intéressées recueillis en 2012, faisait ressortir que 87 pour cent d’entre elles, femmes et filles confondues, se déclaraient « harcelées sexuellement » lorsqu’elles se trouvaient dans un autobus de la capitale.
Effets collatéraux : les mères de jeunes filles préfèrent souvent ne pas les envoyer à l’école, de peur qu’elles ne soient agressées au cours du trajet et les sociétés sont réticentes à employer des femmes, de peur qu’elles aussi soient agressées en se rendant sur leur lieu de travail.
D’où l’idée de lancer des autobus qui leur seraient réservés et exclus aux hommes, a confié Julie Bukikun, responsable locale d’ONUfemmes, à la presse locale.
« Bien sûr, on peut toujours dire que ce n’est qu’une solution ‘sparadrap’ à court terme. Mais c’est déjà une étape. En fournissant aux femmes un moyen de se déplacer de façon sécurisée, on leur permet d’aller au travail et donc de rapporter de l’argent à leurs familles », a confié le Dr Jeff Buchanan, directeur d’ONUfemmes pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Des initiatives similaires ont été lancées ces dernières années pour sécuriser les places de marchés, théâtres de nombreuses agressions contre les femmes qui y travaillent.
À plus long terme, ce programme de l’ONU prévoit toujours de poursuivre des campagnes de sensibilisation afin de changer les attitudes des hommes, dans un pays où les femmes sont régulièrement victimes de viols et d’agressions sexuelles, voire de meurtres à mobile sexuel.
« Mais ça, ça prend plus de temps », a confié M. Buchanan, qui rappelle aussi que les femmes papoues sont régulièrement prises pour cibles et parfois brûlées en place publique pour sorcellerie.
« Ce pays, c’est l’un des plus dangereux au monde pour une femme », a-t-il insisté.
Selon une autre étude de l'association caritative australienne ChildFund, dans « plus de deux-tiers » des cas, les violences faites aux femmes et aux filles ont eu lieu au sein même de la cellule familiale.
ChildFund, dans son rapport, estime que 100 pour cent de la population féminine de ce pays « sera violée au moins une fois au cours de sa vie » et que 86 pour cent d’entre elles seront frappées pendant leur grossesse.
Un portefeuille numérique pour ne plus se faire agresser
Pour tenter de dissuader d’éventuels agresseurs, qui visent les femmes vendant sur les marchés, une banque papoue a, pour sa part, annoncé il y a quelques jours le lancement d’une autre initiative innovante : un projet baptisé « Micash » (mon argent liquide) qui fonctionne avec un simple téléphone mobile, support à des transactions financières et des paiements dématérialisés.
« C’est comme un portefeuille numérique dans le téléphone portable, et souvent c’est aussi la première fois que ces femmes ont accès à une indépendance financière », a récemment expliqué Tony Westaway, directeur général de la société Nationwide Microbank.
« Micash » a été lancé sur une base pilote sur le marché de Gerehu, à Port-Moresby.
En fonction des résultats obtenus sur Gerehu, cette initiative pourrait ensuite se généraliser.
Dans ce pays où plusieurs femmes, accusées de sorcellerie, ont été brûlées vives, au vu et au su de la police, impuissante, les données collectées par MSF et publiées pour la première fois mi-août 2013, citent notamment le cas d'une femme dont le bébé d'un mois a d’abord été assommé par son mari, qui s'est ensuite servi du corps du nourrisson pour frapper son épouse.
Cette récente vague d’exactions dont sont mortes plusieurs femmes ont entraîné une réponse forte de la part du gouvernement local, qui a modifié en mai 2013 son arsenal juridique en prévoyant une remise en vigueur de la peine de mort, pour toute une série de crimes considérés comme graves, y compris les meurtres à caractère sexuel.
L’adoption de ces amendements aux lois existantes a aussi, parallèlement, provoqué de vives condamnations de la part de la communauté internationale.
Forte mobilisation à Fidji contre la « culture de la violence »
À Fidji, pour marquer cette journée internationale de mobilisation, plusieurs manifestations silencieuses et pacifiques ont eu lieu, aussi bien dans la capitale Suva que dans d’autres villes de l’archipel.
Au cours de ces marches, les femmes de Fidji brandissent souvent des chandelles, pour revendiquer le droit de marcher dans la rue, la nuit, sans avoir à craindre d’être agressées.
Shamima Ali, directrice du centre national de crise pour les femmes (Fiji Women's Crisis Centre, FWCC), a sais cette occasion pour rappeler les résultats d’une récente étude menée dans l’archipel, et qui montre que 64 pour cent des femmes ayant vécu en couple ont été victimes de violences physiques et en particulier sexuelles.
« Je demande à toutes les femmes qui souffrent en silence de se manifester pour obtenir de l’aide », a-t-elle appelé en dénonçant ce qu’elle a qualifié de « culture de la violence ».
La branche fidjienne de la Croix Rouge, pour sa part, a organisé à Lautoka (Ouest de l’île principale Viti Levu) un atelier de sensibilisation.
Pour tenter de dissuader d’éventuels agresseurs, qui visent les femmes vendant sur les marchés, une banque papoue a, pour sa part, annoncé il y a quelques jours le lancement d’une autre initiative innovante : un projet baptisé « Micash » (mon argent liquide) qui fonctionne avec un simple téléphone mobile, support à des transactions financières et des paiements dématérialisés.
« C’est comme un portefeuille numérique dans le téléphone portable, et souvent c’est aussi la première fois que ces femmes ont accès à une indépendance financière », a récemment expliqué Tony Westaway, directeur général de la société Nationwide Microbank.
« Micash » a été lancé sur une base pilote sur le marché de Gerehu, à Port-Moresby.
En fonction des résultats obtenus sur Gerehu, cette initiative pourrait ensuite se généraliser.
Dans ce pays où plusieurs femmes, accusées de sorcellerie, ont été brûlées vives, au vu et au su de la police, impuissante, les données collectées par MSF et publiées pour la première fois mi-août 2013, citent notamment le cas d'une femme dont le bébé d'un mois a d’abord été assommé par son mari, qui s'est ensuite servi du corps du nourrisson pour frapper son épouse.
Cette récente vague d’exactions dont sont mortes plusieurs femmes ont entraîné une réponse forte de la part du gouvernement local, qui a modifié en mai 2013 son arsenal juridique en prévoyant une remise en vigueur de la peine de mort, pour toute une série de crimes considérés comme graves, y compris les meurtres à caractère sexuel.
L’adoption de ces amendements aux lois existantes a aussi, parallèlement, provoqué de vives condamnations de la part de la communauté internationale.
Forte mobilisation à Fidji contre la « culture de la violence »
À Fidji, pour marquer cette journée internationale de mobilisation, plusieurs manifestations silencieuses et pacifiques ont eu lieu, aussi bien dans la capitale Suva que dans d’autres villes de l’archipel.
Au cours de ces marches, les femmes de Fidji brandissent souvent des chandelles, pour revendiquer le droit de marcher dans la rue, la nuit, sans avoir à craindre d’être agressées.
Shamima Ali, directrice du centre national de crise pour les femmes (Fiji Women's Crisis Centre, FWCC), a sais cette occasion pour rappeler les résultats d’une récente étude menée dans l’archipel, et qui montre que 64 pour cent des femmes ayant vécu en couple ont été victimes de violences physiques et en particulier sexuelles.
« Je demande à toutes les femmes qui souffrent en silence de se manifester pour obtenir de l’aide », a-t-elle appelé en dénonçant ce qu’elle a qualifié de « culture de la violence ».
La branche fidjienne de la Croix Rouge, pour sa part, a organisé à Lautoka (Ouest de l’île principale Viti Levu) un atelier de sensibilisation.
Brulée par son mari : un schéma trop répandu
Coïncidant presque avec cette journée mondiale, un tribunal de la capitale Suva a condamné, le 20 novembre 2013, un jeune homme, citoyen fidjien d’origine indienne, Roneel Chand, 32 ans, à une peine de réclusion à perpétuité.
Ce jeune homme, comptable de son métier au sein d’un des quotidiens de la place, a été reconnu coupable du meurtre de son épouse, à leur domicile de la banlieue de Suva, en suivant un schéma tristement notoire au sein de cette communauté : il avait immolé sa femme par le feu après l’avoir aspergée d’essence.
Transférée d’urgence à l’hôpital de Suva, la jeune Karishma Nath, 26 ans, brûlée à plus de quarante pour cent, est morte cinq jours plus tard des suites de ses blessures, le 19 février 2011.
En prononçant sa sentence (assortie d’une peine incompressible de 18 ans), le juge Salesi Temo, de la Haute Cour de Suva, tout en rappelant que l’accusé avait clamé que sa victime était « l’amour de sa vie », a aussi conclu à la préméditation de son acte meurtrier, juste après une violente dispute conjugale et après que sa mère et sa sœur aient quitté le domicile, ainsi qu’à un « profond mépris de la vie humaine ».
Aux îles Salomon, une récente initiative reprend comme vecteur privilégié l’art vivant, avec la formation d’une compagnie de théâtre itinérante, surtout en milieu rural, et dont l’auteure néo-zélandaise d’origine fidjienne Nina Nawalowalo écrit exclusivement sur des sujets liés aux violences faites aux femmes.
Objectif de cette action : non seulement créer des pièces pouvant mobiliser l’opinion, mais aussi former à terme des auteurs et des acteurs salomonais susceptibles de prendre le relais.
Au plan international, une voix inattendue s’est aussi fait entendre à l’occasion de cette journée mondiale : celle de la Banque Mondiale, qui a ainsi voulu mettre en exergue le coût économique, bien réel, de ce phénomène.
Selon cette institution, qui cite une de ses récentes études, les violences domestiques ne sont pas seulement des atteintes aux droits humains, elles ont aussi « un impact significatif sur le produit intérieur brut d’un pays », a affirmé en début de semaine Jeni Klugman, directrice de la cellule « genre et développement » à la Banque Mondiale.
« Les conséquences sont dévastatrices pour les individus, les communautés, et les économies nationales », a-t-elle ajouté
Selon cette étude, la « perte de productivité » au sein d’une société peut être évaluée, par exemple, à 1,2 pour cent du PIB au Brésil et en Tanzanie, et 2 pour cent au Chili.
Ce ratio pourrait atteindre dix pour cent au Royaume-Uni.
pad
Coïncidant presque avec cette journée mondiale, un tribunal de la capitale Suva a condamné, le 20 novembre 2013, un jeune homme, citoyen fidjien d’origine indienne, Roneel Chand, 32 ans, à une peine de réclusion à perpétuité.
Ce jeune homme, comptable de son métier au sein d’un des quotidiens de la place, a été reconnu coupable du meurtre de son épouse, à leur domicile de la banlieue de Suva, en suivant un schéma tristement notoire au sein de cette communauté : il avait immolé sa femme par le feu après l’avoir aspergée d’essence.
Transférée d’urgence à l’hôpital de Suva, la jeune Karishma Nath, 26 ans, brûlée à plus de quarante pour cent, est morte cinq jours plus tard des suites de ses blessures, le 19 février 2011.
En prononçant sa sentence (assortie d’une peine incompressible de 18 ans), le juge Salesi Temo, de la Haute Cour de Suva, tout en rappelant que l’accusé avait clamé que sa victime était « l’amour de sa vie », a aussi conclu à la préméditation de son acte meurtrier, juste après une violente dispute conjugale et après que sa mère et sa sœur aient quitté le domicile, ainsi qu’à un « profond mépris de la vie humaine ».
Aux îles Salomon, une récente initiative reprend comme vecteur privilégié l’art vivant, avec la formation d’une compagnie de théâtre itinérante, surtout en milieu rural, et dont l’auteure néo-zélandaise d’origine fidjienne Nina Nawalowalo écrit exclusivement sur des sujets liés aux violences faites aux femmes.
Objectif de cette action : non seulement créer des pièces pouvant mobiliser l’opinion, mais aussi former à terme des auteurs et des acteurs salomonais susceptibles de prendre le relais.
Au plan international, une voix inattendue s’est aussi fait entendre à l’occasion de cette journée mondiale : celle de la Banque Mondiale, qui a ainsi voulu mettre en exergue le coût économique, bien réel, de ce phénomène.
Selon cette institution, qui cite une de ses récentes études, les violences domestiques ne sont pas seulement des atteintes aux droits humains, elles ont aussi « un impact significatif sur le produit intérieur brut d’un pays », a affirmé en début de semaine Jeni Klugman, directrice de la cellule « genre et développement » à la Banque Mondiale.
« Les conséquences sont dévastatrices pour les individus, les communautés, et les économies nationales », a-t-elle ajouté
Selon cette étude, la « perte de productivité » au sein d’une société peut être évaluée, par exemple, à 1,2 pour cent du PIB au Brésil et en Tanzanie, et 2 pour cent au Chili.
Ce ratio pourrait atteindre dix pour cent au Royaume-Uni.
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