JAKARTA, 19 novembre 2013 (AFP) - Le torchon continuait à brûler, mardi, entre l'Indonésie et l'Australie, après des informations de presse selon lesquelles Canberra aurait tenté d'écouter le téléphone portable du président indonésien.
Les échanges doux-amers se sont poursuivis durant toute la journée entre les deux grands voisins de la région, pourtant officiellement amis et partenaires.
A l'aube, au moment même où l'ambassadeur indonésien en Australie prenait le premier vol pour Jakarta après avoir été rappelé pour consultation, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) annonçait sur son compte Twitter qu'il ordonnait de "revoir la coopération bilatérale après l'acte blessant de l'Australie".
Peu après ces déclarations, le Premier ministre australien Tony Abbott sortait d'un mutisme de plus de 24 heures, disant "regretter sincèrement toute gêne que les récentes informations de presse ont pu occasionner" à SBY, "un grand ami de l'Australie".
Mais le chef du gouvernement s'est une nouvelle fois refusé à présenter des excuses formelles, répétant que "la première tâche de tout gouvernement" était de "protéger son pays".
"C'est pourquoi tout gouvernement collecte des informations", a-t-il reconnu. "On ne devrait pas s'attendre à ce que l'Australie demande pardon pour des mesures que nous prenons afin de protéger notre pays", a-t-il sévèrement tranché.
L'absence de contrition a ajouté à l'ire de Jakarta. "Le président (indonésien) regrette la réponse du Premier ministre australien qui ne demande pas pardon ni offre de clarification", a déclaré le porte-parole de la présidence indonésienne, Julian Pasha.
"Nous avons demandé une explication officielle et c'est ce que nous attendons", a-t-il ajouté.
Selon la chaîne de télévision australienne ABC et l'édition locale du quotidien britannique The Guardian, les services de renseignement australiens auraient tenté d'écouter le téléphone portable du président indonésien pendant deux semaines en août 2009, peu après un attentat islamiste qui avait fait neuf morts, dont les deux kamikaze.
Au moins une conversation aurait été interceptée, selon les médias.
Le téléphone de la Première Dame indonésienne, Ani, aurait également figuré parmi les cibles des renseignements australiens, tout comme ceux du vice-président Boediono et d'autres officiels, selon les médias australiens qui citent des documents présentés comme émanant d'Edward Snowden, ancien consultant de l'Agence de sécurité nationale (NSA) américaine.
Lundi, le ministre indonésien des Affaires étrangères Marty Natalegawa avait déjà annoncé le passage en revue du programme d'échange d'informations entre les deux pays, qui sert à la lutte antiterroriste et à l'arrestation de passeurs de boat-people en route vers l'Australie.
Les allégations d'écoute téléphonique viennent s'ajouter à des informations de presse précédentes, également tirées des documents Snowden, selon lesquelles l'Australie aurait aidé les Etats-Unis à espionner l'Indonésie.
"Les actes commis par les Etats-Unis et l'Australie sont très préjudiciables", ajoute SBY sur Twitter.
L'Indonésie avait convoqué l'ambassadeur d'Australie début novembre après des révélations des médias selon lesquelles la mission australienne à Jakarta aurait abrité un système d'interception des communications dans le cadre du vaste programme d'espionnage américain révélé par les documents Snowden.
Les relations entre Canberra et Jakarta pâtissent de plus depuis peu de la polémique sur le sort à réserver aux boat-people, généralement du Moyen-Orient, qui transitent via l'Indonésie pour demander l'asile politique en Australie.
Jakarta est le premier bénéficiaire de l'aide humanitaire australienne et les deux pays collaborent de très près dans la lutte antiterroriste, en particulier depuis les attentats de Bali en 2002, qui avaient fait 202 morts dont une majorité d'Australiens.
Les tensions se sont cependant multipliées depuis l'arrivée à la tête du gouvernement australien de Tony Abbott, en septembre. Le dirigeant conservateur a été élu sur un programme de fermeté vis-à-vis de son grand voisin, avec pour objectif de renvoyer en Indonésie, dans la mesure du possible, les bateaux de réfugiés faisant route vers l'Australie.
burs-lv/ml
Les échanges doux-amers se sont poursuivis durant toute la journée entre les deux grands voisins de la région, pourtant officiellement amis et partenaires.
A l'aube, au moment même où l'ambassadeur indonésien en Australie prenait le premier vol pour Jakarta après avoir été rappelé pour consultation, le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) annonçait sur son compte Twitter qu'il ordonnait de "revoir la coopération bilatérale après l'acte blessant de l'Australie".
Peu après ces déclarations, le Premier ministre australien Tony Abbott sortait d'un mutisme de plus de 24 heures, disant "regretter sincèrement toute gêne que les récentes informations de presse ont pu occasionner" à SBY, "un grand ami de l'Australie".
Mais le chef du gouvernement s'est une nouvelle fois refusé à présenter des excuses formelles, répétant que "la première tâche de tout gouvernement" était de "protéger son pays".
"C'est pourquoi tout gouvernement collecte des informations", a-t-il reconnu. "On ne devrait pas s'attendre à ce que l'Australie demande pardon pour des mesures que nous prenons afin de protéger notre pays", a-t-il sévèrement tranché.
L'absence de contrition a ajouté à l'ire de Jakarta. "Le président (indonésien) regrette la réponse du Premier ministre australien qui ne demande pas pardon ni offre de clarification", a déclaré le porte-parole de la présidence indonésienne, Julian Pasha.
"Nous avons demandé une explication officielle et c'est ce que nous attendons", a-t-il ajouté.
Selon la chaîne de télévision australienne ABC et l'édition locale du quotidien britannique The Guardian, les services de renseignement australiens auraient tenté d'écouter le téléphone portable du président indonésien pendant deux semaines en août 2009, peu après un attentat islamiste qui avait fait neuf morts, dont les deux kamikaze.
Au moins une conversation aurait été interceptée, selon les médias.
Le téléphone de la Première Dame indonésienne, Ani, aurait également figuré parmi les cibles des renseignements australiens, tout comme ceux du vice-président Boediono et d'autres officiels, selon les médias australiens qui citent des documents présentés comme émanant d'Edward Snowden, ancien consultant de l'Agence de sécurité nationale (NSA) américaine.
Lundi, le ministre indonésien des Affaires étrangères Marty Natalegawa avait déjà annoncé le passage en revue du programme d'échange d'informations entre les deux pays, qui sert à la lutte antiterroriste et à l'arrestation de passeurs de boat-people en route vers l'Australie.
Les allégations d'écoute téléphonique viennent s'ajouter à des informations de presse précédentes, également tirées des documents Snowden, selon lesquelles l'Australie aurait aidé les Etats-Unis à espionner l'Indonésie.
"Les actes commis par les Etats-Unis et l'Australie sont très préjudiciables", ajoute SBY sur Twitter.
L'Indonésie avait convoqué l'ambassadeur d'Australie début novembre après des révélations des médias selon lesquelles la mission australienne à Jakarta aurait abrité un système d'interception des communications dans le cadre du vaste programme d'espionnage américain révélé par les documents Snowden.
Les relations entre Canberra et Jakarta pâtissent de plus depuis peu de la polémique sur le sort à réserver aux boat-people, généralement du Moyen-Orient, qui transitent via l'Indonésie pour demander l'asile politique en Australie.
Jakarta est le premier bénéficiaire de l'aide humanitaire australienne et les deux pays collaborent de très près dans la lutte antiterroriste, en particulier depuis les attentats de Bali en 2002, qui avaient fait 202 morts dont une majorité d'Australiens.
Les tensions se sont cependant multipliées depuis l'arrivée à la tête du gouvernement australien de Tony Abbott, en septembre. Le dirigeant conservateur a été élu sur un programme de fermeté vis-à-vis de son grand voisin, avec pour objectif de renvoyer en Indonésie, dans la mesure du possible, les bateaux de réfugiés faisant route vers l'Australie.
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