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Commerces et logements sociaux en attente de terrains militaires en Polynésie

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Commerces et logements sociaux en attente de terrains militaires en Polynésie
PARIS, 10 septembre 2013 (AFP) - Des projets commerciaux et de logements sociaux en Polynésie française sont suspendus au feu vert de Bercy sur la cession de terrains militaires désaffectés, un dossier que le ministère des Outre-mer aimerait voir résolu "d'ici la fin de l'année".

Dans l'archipel du Pacifique sud, les réductions drastiques d'effectifs de l'armée a des conséquences importantes sur l'économie locale où les militaires habitaient avec leur famille. Plus de 1.000 postes --sur les 2.100 présents en 2009-- doivent disparaître d'ici 2016 et les deux tiers ont déjà été supprimés, essentiellement sur l'île de Tahiti (200.000 habitants).

Comme ailleurs sur le territoire français, la Polynésie bénéficie de mesures d'accompagnement de l'État pour aider les communes concernées à redynamiser et diversifier leur tissu économique.

Un contrat de redynamisation des sites de défense (CRSD) a été monté entre l'État, les communes (13 sont concernées) et le gouvernement de la collectivité, et adopté à l'unanimité des assemblées délibérantes fin 2011. Il prévoit notamment pour huit communes la cession à un euro symbolique des terrains militaires.

C'est justement cette cession à l'euro symbolique qui est bloquée par Bercy, au grand dam des élus locaux qui dénoncent un "deux poids, deux mesures" à leur détriment et se demandent quelles sont les véritables intentions du ministère des finances.

"La loi n'est pas la même pour toutes les collectivités de la République", s'est insurgé Philip Schyle, maire d'Arue, à la pointe sur ce dossier. "Aujourd'hui, sur les 58 CRSD prévus, 47 ont été signés, dont celui de la Martinique, de la Guadeloupe, et de la Réunion. La Polynésie française est la seule collectivité française d'outre-mer à ne pas avoir bénéficié de son CRSD, alors que les sites militaires ont déjà été libérés pour une bonne partie", a déclaré l'édile à l'AFP. Il y a quelques semaines les maires ou leur représentants de Mahina, Pirae et Arue avaient tenu une conférence de presse au sujet de cette rétrocession attendue (jusqu'ici sans succès) des terrains militaires à leurs communes.

"Il y a des projets à caractères économiques, industriels et commerciaux, comme dans ma commune, Arue. Il y a aussi des projets de logements à Pirae et Taiarapu-Est ; mais aussi agricoles, à Faa'a, ou d'équipements collectifs comme des terrains de sports, un caserne de pompiers ou un établissement scolaire à Mahina", a détaillé M. Schyle.

A Bercy, on dément à l'AFP toute "volonté de blocage", mettant en avant une "difficulté juridique" levée par la commission de la transparence: la cession à l'euro symbolique est possible "pour un projet d'aménagement de la commune or, en Polynésie, la compétence appartient à la collectivité et non à la commune".

"On ne va pas céder des terrains dans un cadre juridique non stabilisé", a-ton ajouté de même source, assurant "continuer de travailler avec le ministère des Outre-mer".

Dans ce ministère, où tout projet de développement est encouragé pour tenter de juguler la grave crise économique et sociale qui sévit en Polynésie, on travaille à "trouver une solution, c'est notre objectif, et il la faudrait avant la fin de l'année".

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