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Concessionnaires : « tout est entre les mains des politiques ! »

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Concessionnaires : « tout est entre les mains des politiques ! »
PAPEETE, le 10 septembre 2014 - Le 36ème salon de l’automobile vient d’ouvrir ses portes à Aorai Tini Hau. Plus qu’un évènement, ce dernier est surtout un indicateur de la santé du secteur. Malgré une petite reprise des ventes depuis janvier dernier, les concessionnaires regroupés en syndicat attendent du gouvernement des mesures concrètes, comme le retour de la prime à la casse.

Le salon de l’automobile est un rendez-vous incontournable auquel tous les professionnels du milieu participent pour «rebooster » leurs ventes en chute depuis quelques années. L’an dernier, un peu plus de 500 véhicules avaient été vendus. Les derniers chiffres fournis par les concessionnaires affichent une augmentation des ventes de véhicules de +5% (estimation arrêtée en fin août de cette année) par rapport à la même période en 2013. « C’est bien, mais certainement pas assez ! » nous explique un responsable commercial.

La prime à la casse très attendue

C’est également l’occasion pour les concessionnaires de formuler les souhaits qu’ils espèrent voir se concrétiser dans un avenir proche. A commencer par le remise en place de la prime à la casse : « Nous espérons son retour et ce, rapidement. On en a eu plusieurs dans le passé. Grâce à cette formule, ça donne énormément de ventes en un laps de temps très court. Maintenant, c’est une volonté du territoire de l’accepter ou pas. Nous avons fait la demande l’an dernier et ça a été refusé systématiquement. » nous explique Jean-Pierre Giuly, directeur commercial à Renault/Dacia, « ça permet aux acheteurs potentiels de bénéficier d’une enveloppe de 400 000 francs en apport sur l’acquisition d’un nouveau produit. »

Chez Toyota, Laiana Faugerat directrice-adjointe des sociétés automobiles du groupe Faugerat, reste confiante « C’est vrai qu’il serait souhaitable que cette prime soit remise en route. » Elle concède toutefois que le segment très particulier du 4X4 se porte bien en Polynésie, même si la tendance des cinq dernières années est plus aux véhicules SUV.

Tous d’accord pour le contrôle technique

Autre point qui attire l’attention des concessionnaires, le contrôle technique. Malgré des avis différents sur une variabilité sur la période des contrôles qui pourrait être envisagée si la mesure était adoptée, tous sont d’accord pour sa mise en place.
Certains comme Daniel Siu, directeur-général de Tahiti Automobiles qui regroupe à lui seul une dizaine de marques de véhicules, pense cela aurait déjà dû être fait, « Depuis que je suis dans l’automobile, depuis 30 ans, on en parle. C’est un vieux serpent de mer. Si j’ai compris, aujourd’hui, on n’a pas assez de volonté politique pour appliquer la visite technique. Pour ma part, je pense qu’on devrait faire comme en Nouvelle-Zélande où les contrôles sont faits tous les deux ans. Pourquoi ne pas faire pareil ? » Son raisonnement va plus loin « Quand on voit le coût pour la collectivité des accidents de la route, qui se chiffrent en milliards, ce sont des sommes démesurées. Donc, quel est le problème pour l’instaurer ? Tout est entre les mains des politiques ! »

Voitures hybrides : l’attente est de mise

Dans son plan de relance présenté en avril dernier, le gouvernement avait annoncé la mesure 31 pour soutenir le développement des transports propres par la suppression des droits et taxes d’importation frappant les véhicules de transport hybrides individuels ou publics. « C’est vrai que l’on s’acheminera vers cette forme de véhicule, mais il faudra du temps car ça reste encore trop cher pour les clients. » précise Daniel Siu. Même son de cloche chez Toyota Polynésie qui a été la première société à importer ce genre de voitures : « Nous avions fait venir une dizaine de 4X4. C’était effectivement bien plus cher du fait de la technologie et du problème du service après-vente. » En attendant, les autres concessionnaires optent pour la prudence en ramenant sur les rails le marché déjà existant. Et de repousser ces nouveautés techniques à plus tard. « On verra d’ici deux ou trois ans. » nous indique-t-on généralement.

En attendant, le syndicat des concessionnaires de Polynésie qui regroupe 13 sociétés priorise la relance du secteur, « c’est urgent ! ». Le Salon de l’auto représente tout de même près 10 % des ventes de véhicules neufs en général (8 % pour certaines marques).

Sources : concessionnaires de Polynésie

TP



Concessionnaires : « tout est entre les mains des politiques ! »
7500 véhicules importés en 2005, 4200 en 2013

Les ventes de véhicules neufs en Polynésie peuvent être suivies année après année grâce aux publications de l’ISPF et les dix dernières années montrent une tendance générale à la baisse. Ainsi on vendait 7488 véhicules neufs en Polynésie en 2005 (pour une valeur à l’importation de 10,6 milliards de Fcfp) alors que l’année 2013 s’est achevée avec la vente de 4 221 véhicules (pour une valeur de 6,1 milliards de Fcfp). Au cours des dix dernières années, le record de vente de véhicules en Polynésie s’établit en 2007 avec 8984 véhicules vendus (valeur de 11,1 milliards de Fcfp), mais ce pic est unique. Dès l’année suivante, le marché automobile local redescendait à 7396 véhicules vendus en 2008. Puis c’est un long tunnel d’années noires pour l’automobile avec des descentes successives : 5065 véhicules importés en 2010, 4090 en 2011. Le pire creux étant en 2012 avec 3735 véhicules importés sur le territoire. Mais dès l’année dernière, ce creux commençait à se combler. En 2013, 4221 voitures ont été importés en Polynésie, l’année 2014 semble confirmer ce lent retour à des chiffres plus agréables pour les importateurs de voitures : avec 2463 véhicules importés sur les sept premiers mois de l’année.

Concessionnaires : « tout est entre les mains des politiques ! »
Les effets de la prime à la casse

Instaurée à partir d’octobre 2009, le dispositif de «prime à la casse» était une aide instaurée en faveur de la préservation de l’emploi dans le secteur automobile. Prolongée jusqu’au 31 décembre 2010, cette mesure incitative a permis durant 15 mois aux automobilistes détenteurs d’un véhicule de plus de huit ans, de bénéficier du soutien financier du Pays et d’un rabais du concessionnaire de leur choix, pouvant atteindre 400 000 Fcfp. Sitôt la prime suspendue, les effets ont été ressentis durablement par les concessionnaires automobiles, qui réclament son retour haut et fort. Dans son analyse sur l’économie polynésienne sur l’année 2011, l’IEOM écrivait en effet, «avec la fin de la prime à la casse, les immatriculations de voitures particulières neuves se réduisent fortement passant de 3 900 véhicules en 2010 et en 2009, à 3 000 en 2011 ». Le dispositif était coûteux pour le Pays et ce à double titre : au-delà de la prime, la Polynésie a dû également se lancer dans une très onéreuse campagne de récupération des véhicules épaves, de leur dépollution jusqu’à trouver une filière complète de recyclage.

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