NOUMÉA, mardi 9 septembre 2014 (Flash d’Océanie) – Pour la première fois depuis le coup d’État de décembre 2006, les forces armées fidjienne sont été représentées à l’occasion de la tenue des manœuvres interarmées « Croix du Sud », qui se achevées en fin de semaine dernière en Nouvelle-Calédonie, a confirmé l’ambassade de France à Suva.
Ces manœuvres avaient une nouvelle fois pour leitmotivs les notions d’interopérabilité et d’aide humanitaire en faveur des populations océaniennes régulièrement frappées par des catastrophes naturelles.
L’opération Croix du Sud se déroule tous les deux ans sur le sol de la collectivité française de Nouvelle-Calédonie.
Cette année, du 25 août au 5 septembre 2014, plus de douze cent soldats de onze nationalités différentes étaient présents sur zone.
Outre les soldats français (forces armées basées en Nouvelle-Calédonie -FANC- et en Polynésie française -FAPF-), les autres armées participantes sont venues d’autres puissances riveraines (Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis), mais aussi du Canada, du Royaume-Uni, du Japon, de Singapour, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Tonga et de Vanuatu.
Le Chili avait déployé un autre observateur.
Moins médiatisée, mais bien réelle, toutefois : l’invitation lancée par les autorités françaises à l’armée fidjienne.
Depuis le coup d’État militaire de décembre 2006, la coopération militaire entre cet archipel et ses voisins (France, Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis) avait été mise en sommeil.
Cette année, les autorités hôtes ont décidé d’inviter un observateur en la personne du Lieutenant Colonel Manoa Gadai.
Rétablir une pleine coopération militaire
Gilles Montagnier, ambassadeur de France à Fidji, a souligné ce week-end cette participation fidjienne, qui s’inscrit dans une logique de coopération militaire ancienne et « fructueuse » entre les deux pays.
« L’invitation adressée aux Fidji en ce moment particulier est un signe évident de notre volonté de vouloir reconstruire les relations militaires et une grande coopération entre les deux pays », a expliqué le diplomate en faisant allusion au processus actuel de retour à la démocratie dans cet archipel, qui, le 17 septembre 2014, devrait tenir ses premières élections législatives depuis le putsch de 2006.
Dans le contexte général de ces élections à venir, la plupart des grands partenaires occidentaux de Fidji, depuis plusieurs mois, a réactivé des contacts de plus en plus officiels avec les forces armées fidjiennes.
Objectif : être prêts, le moment venu, à relancer une pleine coopération de défense avec un archipel toujours stratégique sur la carte du Pacifique et dont l’armée a aussi développé, ces dernières années, une coopération étoffée avec d’autres puissances régionales, comme la Chine, l’Indonésie ou encore la Russie.
« Je pense qu’il est extrêmement important de reconnaître la participation des Fidji à l’exercice militaire de cette année, comme Fidji joue un rôle influent dans la région du Pacifique et est reconnu dans d’autres missions de maintien de la paix multinationale ».
Au cours des manœuvres Croix du Sud, un accent fort est placé sur la notion d’ « interopérabilité », à savoir la capacité pour des armées ayant des modus operandi et des langues de travail différentes, à intervenir de manière coordonnée dans le cadre d'une opération humanitaire d’envergure régionale, dans un contexte post catastrophe naturelle.
Cette année, le scénario retenu concernait le passage destructeur d’un cyclone de catégorie 4.
L’ensemble des opérations a été coordonné par l’armée française, en collaboration avec les officiers supérieurs des pays participants.
« L’exercice Croix du Sud nous permet de réunir nos moyens, en tant que nations contribuantes, en vue d’apporter une aide à un pays dans le besoin (…) La fréquence de ce genre d’événement dans notre région est assez élevée et c’est pourquoi nous répétons ce scénario entre nous tous les deux ans », a commenté le Commandant Jim Xinos, qui supervisait le volet australien des troupes.
Les interventions ont eu lieu aussi sur terre que sur mer et en avion, avec comme points focaux la région de La Foa (Grande Terre, l’île principale de Nouvelle-Calédonie) et l’île de Lifou (groupe des îles Loyauté, Nord-est de l’île principale).
La France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont par ailleurs signataires, depuis fin 1992, d’un accord dont l’acronyme est « FRANZ » et qui prévoit une harmonisation et une coordination des moyens déployés dans le cadre d’opérations d’aide humanitaire dans un pays insulaires océanien de la zone.
Les manœuvres Croix du Sud, qui tentent de reproduire de la manière la plus réaliste possible des conditions post-catastrophes ou post-insurrectionnelles, découlent de ces accords, qui impliquent aussi de plus en plus une quatrième composante : les forces américaines typiquement basées à Hawaii.
Ces manœuvres, qui mettent aussi en avant la notion de coopération et d’intégration régionales, ont aussi pour objectif de répéter une évacuation soit de réfugiés nationaux, soit de ressortissants étrangers dans un contexte post-catastrophe ou postinsurrectionnel.
Casques Bleus fidjiens détenus : solidarité
Concernant le récent enlèvement de 45 Casque Bleus fidjiens par un groupe de rebelles affiliés à Al-Qaïda, le diplomate français a aussi réitéré « l’entière solidarité de (son) gouvernement avec les autorités de Fidji. La France condamne la détention de 45 casques bleus fidjiens dans le plateau du Golan et appelle à la libération immédiate des personnes enlevées ».
Cette position a aussi été exprimée à plusieurs reprises par le Secrétaire-Général de l’ONU, Ban Ki-moon, ainsi que par le Conseil de Sécurité de l’organisation internationale.
Des gouvernements voisins, comme celui de l’Australie, ont aussi récemment exprimé leur solidarité avec les autorités fidjiennes.
L’armée fidjienne, pour sa part, annonçait le week-end dernier le départ pour le Golan d’une équipe de trois officiers, sous la direction du Commandant en chef des forces terrestres, le Colonel Ratu Jone Kalouniwai.
Leur mission sera de se joindre aux équipes de négociateurs de l’ONU, qui œuvrent déjà sur place pour tenter d’obtenir la libération de ce groupe de soldats océaniens.
Selon les dernières informations disponibles, ces négociations avec Al-nusra seraient entrées, le week-end dernier, dans une phase de point mort et auraient été « suspendues ».
À Fidji, depuis l’annonce de cet enlèvement, les cérémonies de prières, toute confessions confondues (chrétiens, musulmans ou hindous), se succèdent à un rythme soutenu, en solidarité avec les soldats captifs et ont d’ores et déjà réuni des milliers de personnes.
Par ailleurs, une cellule de crise pour les familles et proches des soldats détenus a été mise en place depuis fin août 2014 par les forces armées fidjiennes.
Ces manœuvres avaient une nouvelle fois pour leitmotivs les notions d’interopérabilité et d’aide humanitaire en faveur des populations océaniennes régulièrement frappées par des catastrophes naturelles.
L’opération Croix du Sud se déroule tous les deux ans sur le sol de la collectivité française de Nouvelle-Calédonie.
Cette année, du 25 août au 5 septembre 2014, plus de douze cent soldats de onze nationalités différentes étaient présents sur zone.
Outre les soldats français (forces armées basées en Nouvelle-Calédonie -FANC- et en Polynésie française -FAPF-), les autres armées participantes sont venues d’autres puissances riveraines (Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis), mais aussi du Canada, du Royaume-Uni, du Japon, de Singapour, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Tonga et de Vanuatu.
Le Chili avait déployé un autre observateur.
Moins médiatisée, mais bien réelle, toutefois : l’invitation lancée par les autorités françaises à l’armée fidjienne.
Depuis le coup d’État militaire de décembre 2006, la coopération militaire entre cet archipel et ses voisins (France, Australie, Nouvelle-Zélande, États-Unis) avait été mise en sommeil.
Cette année, les autorités hôtes ont décidé d’inviter un observateur en la personne du Lieutenant Colonel Manoa Gadai.
Rétablir une pleine coopération militaire
Gilles Montagnier, ambassadeur de France à Fidji, a souligné ce week-end cette participation fidjienne, qui s’inscrit dans une logique de coopération militaire ancienne et « fructueuse » entre les deux pays.
« L’invitation adressée aux Fidji en ce moment particulier est un signe évident de notre volonté de vouloir reconstruire les relations militaires et une grande coopération entre les deux pays », a expliqué le diplomate en faisant allusion au processus actuel de retour à la démocratie dans cet archipel, qui, le 17 septembre 2014, devrait tenir ses premières élections législatives depuis le putsch de 2006.
Dans le contexte général de ces élections à venir, la plupart des grands partenaires occidentaux de Fidji, depuis plusieurs mois, a réactivé des contacts de plus en plus officiels avec les forces armées fidjiennes.
Objectif : être prêts, le moment venu, à relancer une pleine coopération de défense avec un archipel toujours stratégique sur la carte du Pacifique et dont l’armée a aussi développé, ces dernières années, une coopération étoffée avec d’autres puissances régionales, comme la Chine, l’Indonésie ou encore la Russie.
« Je pense qu’il est extrêmement important de reconnaître la participation des Fidji à l’exercice militaire de cette année, comme Fidji joue un rôle influent dans la région du Pacifique et est reconnu dans d’autres missions de maintien de la paix multinationale ».
Au cours des manœuvres Croix du Sud, un accent fort est placé sur la notion d’ « interopérabilité », à savoir la capacité pour des armées ayant des modus operandi et des langues de travail différentes, à intervenir de manière coordonnée dans le cadre d'une opération humanitaire d’envergure régionale, dans un contexte post catastrophe naturelle.
Cette année, le scénario retenu concernait le passage destructeur d’un cyclone de catégorie 4.
L’ensemble des opérations a été coordonné par l’armée française, en collaboration avec les officiers supérieurs des pays participants.
« L’exercice Croix du Sud nous permet de réunir nos moyens, en tant que nations contribuantes, en vue d’apporter une aide à un pays dans le besoin (…) La fréquence de ce genre d’événement dans notre région est assez élevée et c’est pourquoi nous répétons ce scénario entre nous tous les deux ans », a commenté le Commandant Jim Xinos, qui supervisait le volet australien des troupes.
Les interventions ont eu lieu aussi sur terre que sur mer et en avion, avec comme points focaux la région de La Foa (Grande Terre, l’île principale de Nouvelle-Calédonie) et l’île de Lifou (groupe des îles Loyauté, Nord-est de l’île principale).
La France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont par ailleurs signataires, depuis fin 1992, d’un accord dont l’acronyme est « FRANZ » et qui prévoit une harmonisation et une coordination des moyens déployés dans le cadre d’opérations d’aide humanitaire dans un pays insulaires océanien de la zone.
Les manœuvres Croix du Sud, qui tentent de reproduire de la manière la plus réaliste possible des conditions post-catastrophes ou post-insurrectionnelles, découlent de ces accords, qui impliquent aussi de plus en plus une quatrième composante : les forces américaines typiquement basées à Hawaii.
Ces manœuvres, qui mettent aussi en avant la notion de coopération et d’intégration régionales, ont aussi pour objectif de répéter une évacuation soit de réfugiés nationaux, soit de ressortissants étrangers dans un contexte post-catastrophe ou postinsurrectionnel.
Casques Bleus fidjiens détenus : solidarité
Concernant le récent enlèvement de 45 Casque Bleus fidjiens par un groupe de rebelles affiliés à Al-Qaïda, le diplomate français a aussi réitéré « l’entière solidarité de (son) gouvernement avec les autorités de Fidji. La France condamne la détention de 45 casques bleus fidjiens dans le plateau du Golan et appelle à la libération immédiate des personnes enlevées ».
Cette position a aussi été exprimée à plusieurs reprises par le Secrétaire-Général de l’ONU, Ban Ki-moon, ainsi que par le Conseil de Sécurité de l’organisation internationale.
Des gouvernements voisins, comme celui de l’Australie, ont aussi récemment exprimé leur solidarité avec les autorités fidjiennes.
L’armée fidjienne, pour sa part, annonçait le week-end dernier le départ pour le Golan d’une équipe de trois officiers, sous la direction du Commandant en chef des forces terrestres, le Colonel Ratu Jone Kalouniwai.
Leur mission sera de se joindre aux équipes de négociateurs de l’ONU, qui œuvrent déjà sur place pour tenter d’obtenir la libération de ce groupe de soldats océaniens.
Selon les dernières informations disponibles, ces négociations avec Al-nusra seraient entrées, le week-end dernier, dans une phase de point mort et auraient été « suspendues ».
À Fidji, depuis l’annonce de cet enlèvement, les cérémonies de prières, toute confessions confondues (chrétiens, musulmans ou hindous), se succèdent à un rythme soutenu, en solidarité avec les soldats captifs et ont d’ores et déjà réuni des milliers de personnes.
Par ailleurs, une cellule de crise pour les familles et proches des soldats détenus a été mise en place depuis fin août 2014 par les forces armées fidjiennes.
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