PAPEETE, 8 septembre 2014 - Le leader autonomiste d’A Ti’a Porinetia nous fait part du regard de son groupe sur l’actualité politique et analyse les enjeux politiques à l’œuvre depuis que Gaston Flosse a été démis de ses fonctions.
Teva Rohfritsch estime qu’Edouard Fritch aura la tâche difficile, s'il est élu à la présidence de la Polynésie française vendredi. Il devra trouver sa légitimité dans la réussite de l’action de son gouvernement alors que "Gaston Flosse veut peser sur l’Assemblée, pour tenter de diriger à la place d’Edouard Fritch, très clairement" et lui mettra "des bâtons dans les roues pour l’empêcher de gouverner".
Teva Rohfritsch réfute en revanche toute tentative de négociation avec Edouard Fritch pour être intégré dans le futur gouvernement, même s’il revendique un rassemblement de "toutes les bonnes volontés", dans l’intérêt du Pays.
Sa candidature éventuelle aux élections sénatoriales sera décidée par le bureau politique d'A Ti'a Porinetia, ce mercredi.
Quel regard portez-vous sur la situation politique du Pays après la démission de Gaston Flosse ?
Teva Rohfritsch : Une démission d’office. Et je le répète : Gaston Flosse aurait pu sortir la tête haute de cette affaire en démissionnant, sans attendre que le haut-commissaire vienne le démettre de ses fonctions. Au nom de l’Autonomie, dont on vient de fêter les 30 ans, il aurait été bon que le Président ne sorte pas par la petite porte. Premier président élu, il sera aussi le premier à avoir été démis par un haut-commissaire : je trouve que c’est pathétique. (…)
Comment le groupe ATP envisage-t-il évoluer dans ce contexte ?
Teva Rohfritsch : Depuis un an maintenant, nous appelons au rassemblement des forces vives, de tous bords. (…) Il ne s’agit pas de venir négocier un poste de ministre, comme j’ai pu l’entendre hier soir (Gaston Flosse, au JT de Polynésie 1ère, dimanche soir, ndlr). Il s’agit simplement de rassembler toutes les bonnes volontés. Au-delà de l’annonce des Mahana Beach et autres grands projets, qui ne sont toujours pas sortis de terre, la Polynésie a besoin de se redresser, de recréer de l’emploi. Et nous sommes loin du compte, aujourd’hui.
La réponse appartient au prochain président et au sort que lui réserve Gaston Flosse. Parce que, je tiens à le rappeler, le responsable de l’instabilité politique de 2004 à 2013, il s’appelle Gaston Flosse : il a été à l’origine de toutes les motions de censure ou de défiance, pour démontrer que nul ne pouvait être président à part lui. Et ça a marché : il a été réélu. Fera-t-il la même chose avec Edouard Fritch ? Ne lui réserve-t-il pas le même sort : des bâtons dans les roues pour l’empêcher de gouverner ?
Gaston Flosse annonce souhaiter voir Marcel Tuihani accéder au « perchoir ». Qu’est-ce que cela dévoile de ses intentions, selon vous ?
Teva Rohfritsch : Je pense que Gaston Flosse veut peser sur l’Assemblée, pour tenter de diriger à la place d’Edouard Fritch, très clairement. Les institutions polynésiennes sont ainsi faites. C’est l’Assemblée qui décide de tout, qui donne un cadre au gouvernement et qui peut éventuellement y mettre un terme. Gaston Flosse sait qu’en pesant sur l’Assemblée – d'où le choix de Marcel Tuihani – il pourra peser sur Edouard Fritch. Il se dit même qu’il a demandé à avoir un bureau à l’Assemblée, alors vous voyez… Le dessin est clair : Flosse n’a pas l’intention de laisser Edouard diriger le Pays. Je crois qu’Edouard lui donnera la réponse adaptée : ce n’est que par la réussite de son gouvernement qu’il prouvera, avec tout le respect qu’il a pour Gaston Flosse, qu’il est aujourd’hui capable de diriger le Pays.
Personnellement, Je n’ai rien contre Marcel Tuihani ; mais ne pensez-vous pas qu’il y a d’autres personnes, au sein de ce parti, plus expérimentées et qui se sont battues aux côtés d’Edouard Fritch et de Gaston Flosse, lors des dernières élections ?
Cela annonce-t-il la volonté d’un retour du pouvoir du côté de Tarahoi ?
Teva Rohfritsch : Le régime est parlementaire en Polynésie. Flosse, avec sa communication, a fait croire à un régime présidentiel ; mais le président est élu par l’Assemblée et doit rendre des comptes à l’Assemblée. Et on sait que Gaston Flosse n’aime pas tellement cela. Au fond, ce qu’il n’a pas souhaité en tant que président, il va chercher à l’imposer à Edouard Fritch, en étant en dehors de la scène et avec l’aide de Marcel Tuihani.
Je pense qu’il y a d’autres personnes au Tahoera’a qui pourrait permettre de travailler dans de meilleures conditions à l’Assemblée. Je ne veux pas jeter la pierre à Marcel Tuihani ; mais tout la monde a compris qu’il serait le pantin de Gaston Flosse.
On a pu constater votre défiance à l’égard de Gaston Flosse, mais quelle est la capacité de rapprochement entre ATP et Edouard Fritch ?
Teva Rohfritsch : Je m’entends très bien avec Edouard et j’ai encore beaucoup d’amis au Tahoera’a. J’espère qu’Edouard Fritch sera l’homme du rassemblement, parce que Gaston Flosse aura été celui de la division, de la haine, des attaques gratuites et du mensonge. A Tia Porinetia n’a négocié aucun poste ministériel (…). Nous sommes simplement disposés à construire avec ceux et celles qui souhaiterons le faire ; mais il ne s’agit pas de négocier. Je souhaite à Edouard Fritch (…) de prendre toute la mesure de ses fonctions et surtout qu’il s’affranchisse de ce mentor, qui hier soir encore a été un grand menteur.
(…) Je n’ai eu aucune rencontre avec Edouard Fritch, contrairement à ce qui a été annoncé.
Etes-vous candidat aux sénatoriales ?
Teva Rohfritsch : J’ai convoqué le bureau directeur d’A Ti’a Porinetia, mercredi soir. Nous statuerons sur notre candidature aux sénatoriales, sur notre attitude lors des élections du président de la Polynésie française et du président de l’Assemblée. Nous verrons si nous présentons des candidats ou pas. A Ti’a Porinetia n’est pas dans le coma et nous souhaitons faire entendre cette autre voix, qui n’est pas celle de la division mais celle de la raison. Nous pensons que le Pays peut se relever avec des projets à sa mesure et que l’on pourra assumer. Il faut arrêter de prendre dans la poche des Polynésiens. Si Edouard Fritch entend ce message et s’il est prêt à le mettre en œuvre avec nous, pourquoi pas ?
Teva Rohfritsch estime qu’Edouard Fritch aura la tâche difficile, s'il est élu à la présidence de la Polynésie française vendredi. Il devra trouver sa légitimité dans la réussite de l’action de son gouvernement alors que "Gaston Flosse veut peser sur l’Assemblée, pour tenter de diriger à la place d’Edouard Fritch, très clairement" et lui mettra "des bâtons dans les roues pour l’empêcher de gouverner".
Teva Rohfritsch réfute en revanche toute tentative de négociation avec Edouard Fritch pour être intégré dans le futur gouvernement, même s’il revendique un rassemblement de "toutes les bonnes volontés", dans l’intérêt du Pays.
Sa candidature éventuelle aux élections sénatoriales sera décidée par le bureau politique d'A Ti'a Porinetia, ce mercredi.
Quel regard portez-vous sur la situation politique du Pays après la démission de Gaston Flosse ?
Teva Rohfritsch : Une démission d’office. Et je le répète : Gaston Flosse aurait pu sortir la tête haute de cette affaire en démissionnant, sans attendre que le haut-commissaire vienne le démettre de ses fonctions. Au nom de l’Autonomie, dont on vient de fêter les 30 ans, il aurait été bon que le Président ne sorte pas par la petite porte. Premier président élu, il sera aussi le premier à avoir été démis par un haut-commissaire : je trouve que c’est pathétique. (…)
Comment le groupe ATP envisage-t-il évoluer dans ce contexte ?
Teva Rohfritsch : Depuis un an maintenant, nous appelons au rassemblement des forces vives, de tous bords. (…) Il ne s’agit pas de venir négocier un poste de ministre, comme j’ai pu l’entendre hier soir (Gaston Flosse, au JT de Polynésie 1ère, dimanche soir, ndlr). Il s’agit simplement de rassembler toutes les bonnes volontés. Au-delà de l’annonce des Mahana Beach et autres grands projets, qui ne sont toujours pas sortis de terre, la Polynésie a besoin de se redresser, de recréer de l’emploi. Et nous sommes loin du compte, aujourd’hui.
La réponse appartient au prochain président et au sort que lui réserve Gaston Flosse. Parce que, je tiens à le rappeler, le responsable de l’instabilité politique de 2004 à 2013, il s’appelle Gaston Flosse : il a été à l’origine de toutes les motions de censure ou de défiance, pour démontrer que nul ne pouvait être président à part lui. Et ça a marché : il a été réélu. Fera-t-il la même chose avec Edouard Fritch ? Ne lui réserve-t-il pas le même sort : des bâtons dans les roues pour l’empêcher de gouverner ?
Gaston Flosse annonce souhaiter voir Marcel Tuihani accéder au « perchoir ». Qu’est-ce que cela dévoile de ses intentions, selon vous ?
Teva Rohfritsch : Je pense que Gaston Flosse veut peser sur l’Assemblée, pour tenter de diriger à la place d’Edouard Fritch, très clairement. Les institutions polynésiennes sont ainsi faites. C’est l’Assemblée qui décide de tout, qui donne un cadre au gouvernement et qui peut éventuellement y mettre un terme. Gaston Flosse sait qu’en pesant sur l’Assemblée – d'où le choix de Marcel Tuihani – il pourra peser sur Edouard Fritch. Il se dit même qu’il a demandé à avoir un bureau à l’Assemblée, alors vous voyez… Le dessin est clair : Flosse n’a pas l’intention de laisser Edouard diriger le Pays. Je crois qu’Edouard lui donnera la réponse adaptée : ce n’est que par la réussite de son gouvernement qu’il prouvera, avec tout le respect qu’il a pour Gaston Flosse, qu’il est aujourd’hui capable de diriger le Pays.
Personnellement, Je n’ai rien contre Marcel Tuihani ; mais ne pensez-vous pas qu’il y a d’autres personnes, au sein de ce parti, plus expérimentées et qui se sont battues aux côtés d’Edouard Fritch et de Gaston Flosse, lors des dernières élections ?
Cela annonce-t-il la volonté d’un retour du pouvoir du côté de Tarahoi ?
Teva Rohfritsch : Le régime est parlementaire en Polynésie. Flosse, avec sa communication, a fait croire à un régime présidentiel ; mais le président est élu par l’Assemblée et doit rendre des comptes à l’Assemblée. Et on sait que Gaston Flosse n’aime pas tellement cela. Au fond, ce qu’il n’a pas souhaité en tant que président, il va chercher à l’imposer à Edouard Fritch, en étant en dehors de la scène et avec l’aide de Marcel Tuihani.
Je pense qu’il y a d’autres personnes au Tahoera’a qui pourrait permettre de travailler dans de meilleures conditions à l’Assemblée. Je ne veux pas jeter la pierre à Marcel Tuihani ; mais tout la monde a compris qu’il serait le pantin de Gaston Flosse.
On a pu constater votre défiance à l’égard de Gaston Flosse, mais quelle est la capacité de rapprochement entre ATP et Edouard Fritch ?
Teva Rohfritsch : Je m’entends très bien avec Edouard et j’ai encore beaucoup d’amis au Tahoera’a. J’espère qu’Edouard Fritch sera l’homme du rassemblement, parce que Gaston Flosse aura été celui de la division, de la haine, des attaques gratuites et du mensonge. A Tia Porinetia n’a négocié aucun poste ministériel (…). Nous sommes simplement disposés à construire avec ceux et celles qui souhaiterons le faire ; mais il ne s’agit pas de négocier. Je souhaite à Edouard Fritch (…) de prendre toute la mesure de ses fonctions et surtout qu’il s’affranchisse de ce mentor, qui hier soir encore a été un grand menteur.
(…) Je n’ai eu aucune rencontre avec Edouard Fritch, contrairement à ce qui a été annoncé.
Etes-vous candidat aux sénatoriales ?
Teva Rohfritsch : J’ai convoqué le bureau directeur d’A Ti’a Porinetia, mercredi soir. Nous statuerons sur notre candidature aux sénatoriales, sur notre attitude lors des élections du président de la Polynésie française et du président de l’Assemblée. Nous verrons si nous présentons des candidats ou pas. A Ti’a Porinetia n’est pas dans le coma et nous souhaitons faire entendre cette autre voix, qui n’est pas celle de la division mais celle de la raison. Nous pensons que le Pays peut se relever avec des projets à sa mesure et que l’on pourra assumer. Il faut arrêter de prendre dans la poche des Polynésiens. Si Edouard Fritch entend ce message et s’il est prêt à le mettre en œuvre avec nous, pourquoi pas ?
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