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Les prix des billets d’avion plombés par la saisonnalité touristique

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Les prix des billets d’avion plombés par la saisonnalité touristique
PAPEETE, le 7 septembre 2014. La polémique a fait rage toute la semaine dernière au sujet de la hausse des tarifs des billets d’avion en juillet dernier qui a provoqué, en partie, l’augmentation de l’indice des prix à la consommation (et donc du Smig). Michel Monvoisin, P-dg d’Air Tahiti Nui cherche à lutter contre cette saisonnalité. Le P-dg d’Air Tahiti Nui a tenté tout au long de la semaine dernière d’allumer des contre-feux. Voir partout dans les médias locaux que les tarifs des billets d’avion ont augmenté de 25% en juillet est pour lui un non sens, quand il peut annoncer que «depuis le début de l’année, les tarifs de la compagnie sont stables, voire en légère diminution (-2,4%)» selon le communiqué de presse qu’il a envoyé à toutes les rédactions le 29 août dernier. Ce que confirme effectivement l’ISPF. En glissement annuel, les prix des transports de voyageurs par air sont en recul de 2,1 %. Toutefois et Michel Monvoisin l’admet aussi lui-même, «l’élément le plus important reste que les variations annoncées se produisent d’un mois sur l’autre, et non d’une année sur l’autre. Il paraît donc important de considérer le caractère fortement saisonnier de l’activité de transport aérien international en Polynésie».

Cette fois le coupable est ferré : la saisonnalité du tourisme polynésien est donc au cœur du problème. La hausse de juillet révélée par l’ISPF est réelle, mais cette hausse est immédiatement suivie par une baisse presque dans les mêmes proportions : - 17% en août semble-t-il. Toutefois, la hausse en juillet 2014 des prix des billets d’avion ne suffit pas à expliquer la progression des prix à la consommation au cours des trois dernières années. Ainsi, le directeur de l’ISPF a déclaré vendredi dernier lors du Conseil des ministres extraordinaire «qu’entre juillet 2011 (période où l’indice général des prix à la consommation a déclenché la dernière revalorisation du Smig) et juillet 2014, l’indice général des prix à la consommation a progressé de 2,3%. (…) Cette augmentation des prix de 2,3% sur trois ans peut être considérée comme relativement faible et conforme à la conjoncture économique des pays développés. Sur la même période, l’indice hors transport aérien international progresse de 2,2% et évolue ainsi de la même manière que l’indice général. Les évolutions des prix du transport aérien n’ont donc aucun impact sur l’évolution générale des prix sur cette période».
Michel Monvoisin l’admet également, «la très haute saison c’est juin, juillet et décembre. Ce sont les mois les plus chers dans le transport aérien à Tahiti». Le P-dg d’Air Tahiti Nui ne le conteste pas et reconnaît que «ATN est rentable sur ces trois mois».


Alors, cette saisonnalité est-elle une fatalité contre laquelle rien ne peut être tentée ? Certainement pas. Des destinations voisines du Pacifique ont réussi à s’en débarrasser. «A Hawaii on ne parle plus de saisons et le tourisme fonctionne toute l’année et pourtant ils ont moins d’ensoleillement que nous. Du coup, leur compagnie aérienne n’a pas de problème de remplissage de ses avions à certaines périodes» explique Michel Monvoisin. A Tahiti, cette démonstration n’a pas encore été réalisée et la situation se double d’un autre facteur aggravant «la très haute saison, celle où l’on constate l’afflux des touristes, correspond avec les périodes des vacances scolaires des résidents».

Pour le P-dg d’Air Tahiti Nui, une des solutions au problème de cette encombrante et onéreuse saisonnalité touristique polynésienne serait donc une modification du calendrier scolaire local avec une période des grandes vacances concentrée sur mi-décembre, fin janvier comme cela se pratique chez nos voisins de Nouvelle-Calédonie et qui correspond d’ailleurs aux mois les plus chauds dans le Pacifique sud. Si l’idée a déjà maintes fois traversé l’esprit du P-dg de la compagnie aérienne polynésienne depuis qu’il en a pris la direction, il n’a encore jamais tenté d’en débattre avec les autorités politiques locales. Ce débat, s’il s’ouvre un jour, sera certainement long. Ce pourrait être en tout cas une des questions à soumettre aux têtes pensantes du Conseil des réformes stratégiques formé par Gaston Flosse en début de semaine dernière.

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