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Attroupements de jeunes à Tiahura : le ras-le-bol des commerçants

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Attroupements de jeunes à Tiahura : le ras-le-bol des commerçants
Moorea, le 14 juin 2021 –Les commerçants et acteurs du tourisme de Tiahura à Moorea sont régulièrement victimes depuis plusieurs semaines de vandalisme et incivilités de la part de bandes de jeunes. Lundi, ils ont convié les représentants de la commune ainsi que la gendarmerie nationale à une réunion durant laquelle ils souhaitaient exprimer leur mécontentement. Après quelques échanges, il a été annoncé que des actions devraient être menées auprès des jeunes auteurs de ces comportements afin de contrer ce problème.

Les commerçants ainsi que les professionnels du tourisme de Tiahura avaient invité lundi au restaurant Sea You Soon Moorea-Le QG des représentants de services communaux de Moorea (sapeurs-pompiers, police municipale, etc.), la gendarmerie nationale ainsi que des élus, dont les maires de Haapiti et de Papetoai, pour exprimer leur ras-le-bol au sujet des actes de vandalisme ainsi que les agressions qu’ils subissent régulièrement au centre commercial Le Petit Village de Haapiti, surtout pendant les week-ends. Le chef de service de la délégation pour la prévention et la délinquance pour la Jeunesse (DPDJ), Teiva Manutahi, était également présent.

“On a un problème de délinquance qui monte en flèche avec jusqu’à 50 individus qui saccagent nos commerces et qui agressent les gens. Ils arrivent de plus en plus tôt en criant, même à 16 heures, pour être vus et entendus avec leur boombox”, dénonce Nathalie Gay, une commerçante de Tiahura. Cette dernière précise que “ce sont des jeunes de Papetoai. Malgré le couvre-feu, des gamins de 14 à 17 ans viennent à minuit en étant complètement saouls et drogués. Il y a quelques personnes plus âgées qui sont des meneurs. Comme personne ne leur dit rien, ils continuent. Est-ce qu’un mineur a le droit d’être complètement saoul sur la voie publique à agresser les gens en toute impunité ? Je ne crois pas”. Pendant les échanges, les plaignants ont aussi fait part de leur exaspération vis-à-vis du manque de réaction de la gendarmerie nationale et de la police municipale à chaque signalement. “Si ces jeunes s’attaquaient à un établissement public ou s’ils s’attaquaient à la gendarmerie, est-ce que le problème ne serait déjà pas réglé ? Nous, ça fait un moment qu’on hurle, qu’on appelle. On les appelle tous les week-ends, mais on n’est absolument pas soutenus, pas aidés”, constate amèrement Christine Gay. Ce à quoi l’adjudant chef, représentant de la gendarmerie nationale à Moorea, répond en insistant sur la volonté constante d'assurer la sécurité publique de l’île.

Toujours est-il qu’après de nombreux échanges, les différentes parties présentes ont convenu de travailler en partenariat pour éradiquer ce fléau. Il s’agit dans un premier temps de mener des interventions auprès de ces jeunes puis dans un deuxième temps, de les identifier afin de comprendre leurs gestes et de travailler de manière à les orienter vers des associations de jeunesse (sportive, culturelle, etc.) ou des organismes d’insertion professionnelle. Parmi les autres solutions proposées, celle de la mise place de caméra de surveillance et de la remise en marche des lampadaires de route à Tiahura pour assurer la sécurité de la population.

​Maire Maiau, professionnelle du tourisme, habitante de Tiahura
Attroupements de jeunes à Tiahura : le ras-le-bol des commerçants
“Ce n’est plus possible de continuer comme cela”
“Je discute souvent avec ces jeunes. Tout va bien avec eux pendant la journée, mais ils sont carrément sur une autre planète le soir. Peut-être qu’ils s’ennuient et qu’ils ont envie de se défouler pendant la nuit. Je ne sais pas ce qu’ils font la nuit mais à chaque fois, il se passe quelque chose le lendemain. Les touristes voient ces jeunes pendant la journée et le soir quand ils rentrent à 22 heures. Bien sûr que ça les inquiète de voir ces jeunes. Ça ne leur donne plus envie de venir dans ce centre commercial surtout que ces jeunes viennent au beau milieu du parking le soir. Ce n’est pas normal. ls jouent de la pétanque jusqu’à 4 heures du matin avec leur musique boom-boom, tout en étant saouls. Tout ce dont on a envie, c’est d’être tranquille. Quand on les appelle, les gendarmes viennent quelque fois, mais pas tout le temps. Ce n’est plus possible de continuer comme cela. Tiahura est l’espace le plus touristique de Moorea. Ce n’est pas normal que toute cette jeunesse vienne dégrader les commerces.”

​Teiva Manutahi, chef de service de la DPDJ
Attroupements de jeunes à Tiahura : le ras-le-bol des commerçants
“Il faut surtout s’attaquer à l’oisiveté”
“On a eu une réunion très positive. On a senti au début la colère des commerçants. C’est normal car c’est leur activité. Ils se sentent parfois en insécurité et dépassés par les attroupements. C’est un sentiment qui est légitime, mais je crois qu’il est important de ne pas chercher de coupable. On doit plutôt chercher des solutions. Comment concilier cette activité économique indispensable et en même temps comprendre les débordements, les passages à l’acte de notre jeunesse. Ce sont parfois que des incivilités, mais qui peuvent porter atteinte à l’activité économique. Une des premières solutions proposées, ce sont des interventions le week-end. Nous y sommes favorables. La deuxième chose importante est de mettre en place des actions de prévention auprès de ces jeunes. Il faut surtout s’attaquer à l’oisiveté et non seulement à la délinquance. Les jeunes nous interpellent à travers ces actes de transgression en nous disant qu’ils sont dans une détresse. Il faut les réinsérer par les formations, le RSMA… et les diriger vers le tissu associatif, les clubs de sports, les activités culturelles, etc. Il faut tout faire pour qu’ils ne soient pas livrés à eux-mêmes.”

​Jade You Sing, 2e adjointe au maire de Moorea, habitante de Papetoai
Attroupements de jeunes à Tiahura : le ras-le-bol des commerçants
“On sort de la période du Covid-19 pendant laquelle on les a privés de tout”
"Le fait de pointer Papetoai me désole parce qu’on n’a pas un listing pour le moment de ces jeunes qui sont définis comme des délinquants. Je ne suis pas favorable non plus à ce qu’on les nomme délinquants. Ils ont un nom, un prénom… ce sont des êtres humains. On a cette problématique parce qu’on sort de la période du Covid-19 pendant laquelle on les a privés de tout. C’est attractif pour eux de ressortir et de retrouver leurs copains. Malheureusement, il y a de l’alcool et de la drogue certes, mais comment peuvent-ils avoir cela s’ils sont mineurs ? C’est que les commerçants aussi participent quelque part à certaines ventes aux jeunes majeurs qui à leur tour redonnent aux mineurs. Je ne parle des commerçants de Tiahura, mais en général. Cette rencontre est favorable dans le sens où on va se mettre autour d’une table pour trouver des solutions avec comme partenaire la DPDJ, la gendarmerie, la commune et les prestataires du Petit Village. Je peux comprendre que les commerçants ont en marre aujourd’hui parce qu’ils sont victimes de toutes sortes d’infractions. Mais on ne peut pas désigner la commune comme responsable puisque ces jeunes ont des parents. C’est d’abord le parent qu’il faut interpeller pour lui demander ce que fait son enfant à l’extérieur alors qu’il est sous sa responsabilité.”

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