PAPEETE, le 25 août 2014. Les élus de l’assemblée de Polynésie française ont adopté ce lundi matin par 38 voix pour (celles de la majorité Tahoeraa) et par 18 voix contre (les groupes d’opposition A Ti’a Porinetia et UPLD), une Loi de Pays qui va permettre de modifier plus simplement que précédemment les PPR (plan de prévention des risques naturels prévisibles) des communes. Ces PPR ont été définis au début des années 2000 et instituent notamment des zones rouges où l’inconstructibilité des terrains est avérée en raison de risques de glissement, d’inondation ou submersion lors des cyclones ou des tsunamis. Toutefois, si les PPR sont établis avec une cartographie précise des zones à risques pour chaque des 48 communes, il n’en est qu’une où cette réglementation s’applique véritablement : Punaauia. La principale commune de la côte Ouest de Tahiti, est en effet la seule à avoir adopté et à mettre en œuvre son PPR depuis une dizaine d’années.
Au cours du débat qui a eu lieu ce lundi matin à l’assemblée, des membres de la majorité Tahoeraa et la seule ministre présente à la séance, Béatrice Chansin (santé, protection sociale et fonction publique), n’ont eu de cesse de réfuter que cette demande d’assouplissement des PPR n’avait aucun lien avec le vaste projet d’aménagement touristique de la zone littorale du Mahana Beach. Dans l’hémicycle territorial, d’autres en ont douté tout aussi vigoureusement. Ainsi, Valentina Cross pour l’UPLD n’a pu s’empêcher de faire le lien avec le «gigantesque projet du Mahana Beach où les risques de tsunamis ou de houle cyclonique sont des difficultés majeures pour cet aménagement». Or, souligne l’élue bleue, la procédure simplifiée de rectification du PPR permet «d’échapper à la procédure d’enquête publique (…) Le conseil des ministres pourrait modifier par arrêté un PPR en passant sous silence des points essentiels (…) Sous couvert de la nécessité de simplifier la procédure de révision des PPR, en fait on se soumet à des enjeux politiques et financiers alors qu’il s’agit de la protection des personnes et des biens».
Du côté d’A Ti’a Porinetia, ce texte a provoqué des réactions similaires en raison de «la portée limitée du texte qui ne concerne en fait que Punaauia et l’actualité de la télénovela, les Feux de Mahana Beach actuellement en tournage» a ironisé Antonio Pérez dénonçant «l’opportunisme» de ce projet. «Ce projet de Loi de Pays ne viserait-il pas une emprise foncière territoriale sur laquelle est prévue le Mahana Beach alors qu’il y a une zone rouge en raison du risque de houle ? La concomitance est pour le moins curieuse. Car un tel zonage contraignant pourrait compromettre le projet». Pour répondre à ces suspicions, Henri Flohr pour le Tahoeraa Huiraatira explique que sur les 48 communes de Polynésie, «seule Punaauia dispose d’un PPR approuvé. Un PPR tellement rigide qu’il empêche le développement économique de Punaauia». Selon lui, la Loi de Pays vise à modifier «le classement d’une zone rouge (interdiction de construire) à une zone bleue (construction autorisée sous certaines conditions) pour lever l’inconstructibilité de certains terrains. Cette loi ne concerne pas le Mahana Beach mais plusieurs projets en attente et notamment celui de la construction de la clinique Cardella». Une déclaration contredite pourtant par les chiffres du dernier recensement de population du Pays où la commune de Punaauia est l’une de celles qui a gagné le plus d’habitants et se positionne désormais au 2e rang des communes les plus peuplées de Polynésie française, juste derrière Faa’a et devant Papeete. La ministre Béatrice Chansin qui n’a pas l’air des plus à l’aise sur ce dossier technique d’aménagement du territoire et de plan de prévention des risques naturels indique aussi «je n’ai pas compris que cette modification était ciblée uniquement sur le Mahana Beach. La volonté est de ne pas pénaliser la seule commune qui a adopté un PPR et qui se retrouve en difficulté sur certains terrains».
Avec une majorité confortable de 38 voix au sein de l’assemblée territoriale, le Tahoeraa Huiraatira n’a eu aucune difficulté à faire approuver le texte. Les deux groupes d’opposition ont voté contre. L’exposé de ce projet a permis toutefois aux maires présents dans l’hémicycle de rappeler les inquiétudes des tavana à s’engager sur l’adoption d’un PPR sur leur commune qui rend inconstructibles de nombreux terrains et engage leurs responsabilités pénales. Les plans de prévention des risques naturels ont été introduits depuis 2001 dans le code de l’aménagement de Polynésie française mais sont loin d’avoir été adoptés par les communes. Les maires rechignent à pénaliser leurs administrés ou à assumer certaines responsabilités, à propos notamment d’écoles ou d’équipements scolaires qui se trouvent précisément dans des zones de risque important de submersion. En clair depuis plus de dix ans, et pour reprendre la formulation d’Antonio Pérez, les tavana polynésiens sont les adeptes de la «politique de l’autruche»…
Pour lire l'intervention complète d'Antonio Pérez, (ATP), CLIQUER ICI
Pour lire l'intervention complète d'Henri Flohr (Tahoeraa), CLIQUER ICI
Au cours du débat qui a eu lieu ce lundi matin à l’assemblée, des membres de la majorité Tahoeraa et la seule ministre présente à la séance, Béatrice Chansin (santé, protection sociale et fonction publique), n’ont eu de cesse de réfuter que cette demande d’assouplissement des PPR n’avait aucun lien avec le vaste projet d’aménagement touristique de la zone littorale du Mahana Beach. Dans l’hémicycle territorial, d’autres en ont douté tout aussi vigoureusement. Ainsi, Valentina Cross pour l’UPLD n’a pu s’empêcher de faire le lien avec le «gigantesque projet du Mahana Beach où les risques de tsunamis ou de houle cyclonique sont des difficultés majeures pour cet aménagement». Or, souligne l’élue bleue, la procédure simplifiée de rectification du PPR permet «d’échapper à la procédure d’enquête publique (…) Le conseil des ministres pourrait modifier par arrêté un PPR en passant sous silence des points essentiels (…) Sous couvert de la nécessité de simplifier la procédure de révision des PPR, en fait on se soumet à des enjeux politiques et financiers alors qu’il s’agit de la protection des personnes et des biens».
Du côté d’A Ti’a Porinetia, ce texte a provoqué des réactions similaires en raison de «la portée limitée du texte qui ne concerne en fait que Punaauia et l’actualité de la télénovela, les Feux de Mahana Beach actuellement en tournage» a ironisé Antonio Pérez dénonçant «l’opportunisme» de ce projet. «Ce projet de Loi de Pays ne viserait-il pas une emprise foncière territoriale sur laquelle est prévue le Mahana Beach alors qu’il y a une zone rouge en raison du risque de houle ? La concomitance est pour le moins curieuse. Car un tel zonage contraignant pourrait compromettre le projet». Pour répondre à ces suspicions, Henri Flohr pour le Tahoeraa Huiraatira explique que sur les 48 communes de Polynésie, «seule Punaauia dispose d’un PPR approuvé. Un PPR tellement rigide qu’il empêche le développement économique de Punaauia». Selon lui, la Loi de Pays vise à modifier «le classement d’une zone rouge (interdiction de construire) à une zone bleue (construction autorisée sous certaines conditions) pour lever l’inconstructibilité de certains terrains. Cette loi ne concerne pas le Mahana Beach mais plusieurs projets en attente et notamment celui de la construction de la clinique Cardella». Une déclaration contredite pourtant par les chiffres du dernier recensement de population du Pays où la commune de Punaauia est l’une de celles qui a gagné le plus d’habitants et se positionne désormais au 2e rang des communes les plus peuplées de Polynésie française, juste derrière Faa’a et devant Papeete. La ministre Béatrice Chansin qui n’a pas l’air des plus à l’aise sur ce dossier technique d’aménagement du territoire et de plan de prévention des risques naturels indique aussi «je n’ai pas compris que cette modification était ciblée uniquement sur le Mahana Beach. La volonté est de ne pas pénaliser la seule commune qui a adopté un PPR et qui se retrouve en difficulté sur certains terrains».
Avec une majorité confortable de 38 voix au sein de l’assemblée territoriale, le Tahoeraa Huiraatira n’a eu aucune difficulté à faire approuver le texte. Les deux groupes d’opposition ont voté contre. L’exposé de ce projet a permis toutefois aux maires présents dans l’hémicycle de rappeler les inquiétudes des tavana à s’engager sur l’adoption d’un PPR sur leur commune qui rend inconstructibles de nombreux terrains et engage leurs responsabilités pénales. Les plans de prévention des risques naturels ont été introduits depuis 2001 dans le code de l’aménagement de Polynésie française mais sont loin d’avoir été adoptés par les communes. Les maires rechignent à pénaliser leurs administrés ou à assumer certaines responsabilités, à propos notamment d’écoles ou d’équipements scolaires qui se trouvent précisément dans des zones de risque important de submersion. En clair depuis plus de dix ans, et pour reprendre la formulation d’Antonio Pérez, les tavana polynésiens sont les adeptes de la «politique de l’autruche»…
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