PAPEETE, le 18 août 2014 - A Bora Bora les touristes pourront peut-être bientôt louer de petites voitures électriques pour visiter l’île en silence et sans pollution. Un investissement de 40 millions de francs cfp, qui attend encore que le gouvernement étende aux voitures électriques l’avantage fiscal accordé aux hybrides.
Une entreprise polynésienne a décidé d’importer entre 10 et 15 voitures électriques au fenua, accompagnées d’un équipement photoélectrique pour recharger les batteries grâce à l’énergie solaire. C’est l’agence de location de voitures Avis qui veut tenter ce pari à Bora Bora. L’opération vise les touristes, qui « sont nombreux à avoir une conscience environnementale et seront prêts à payer un petit peu plus cher pour une voiture propre et silencieuse » explique Godefroy de La Bourdonnaye, directeur des deux agences de l’île.
Un projet qui nécessitera un gros investissement. Selon les estimations de l’entreprise, il lui en coûtera 15 à 18 millions de francs cfp pour les panneaux solaires, les stations de recharge et les batteries-tampons (qui représenteraient 60 à 70% du coût de l’installation à elles seules). À cela, il faut ajouter 25 millions au minimum pour importer les voitures, mais à une condition : qu’elles soient exemptées de taxes, comme les véhicules hybrides.
7000 euros en France, 30 000 euros à Tahiti
Car nous vous en parlions dans notre édition du 13 août : si les voitures hybrides qui mélangent les technologies essence et électrique sont totalement détaxées, ce n’est pas le cas des vraies voitures électriques. Et sans une aide, aucune importation ne pourra être rentable.
« Le modèle que nous voulons importer est la Twizy de Renault, c’est un peu entre un scooter et une voiture, avec quatre roues, deux places, très fun et sympa à conduire. En France, elle coûte entre 7 et 8000 euros, avec les aides de l’État qui la subventionne à presque 50%. En Polynésie elle nous coûterait 30 000 euros par voiture ! » s’exclame Godefroy de La Bourdonnaye. « Sans les taxes, nous espérons baisser ce prix autour de 15 000 euros par voiture, et on devrait s’en sortir. Et nous comptons aller chercher des aides à l’Ademe et autres. »
Pour cet investissement de 40 millions de francs minimum, Avis n’attend plus que la loi permettant la détaxe. Si elle était adoptée, l’argent serait mis sur la table avant la fin de l’année. « Le plus long ce sera le transport des voitures depuis l’Europe. »
L’argument écologique
Des experts qui ont analysé le marché polynésien soulignent qu’avec le prix élevé de notre électricité, même détaxés, les véhicules électriques ne sont pas compétitifs face au diésel. Mais pour une entreprise qui fait beaucoup rouler ses voitures et dont les clients sont les riches touristes de Bora Bora, un surcoût peut rapidement être comblé par l’argument écologique. Mais ça oblige à aller plus loin que la simple importation de voitures électriques :
« Ici l’électricité est produite à partir de fioul, donc ça n’avait aucun sens d’investir uniquement dans des voitures. Là c’est un projet complet de voitures électriques accompagnées de panneaux solaires et d’un équipement de batteries-tampon qui permettront de recharger les voitures la nuit, car les clients veulent utiliser les voitures la journée, quand la production électrique est au maximum. Notre objectif pour commencer est de 80% d’énergies renouvelables pour les voitures. L’autre solution, ce serait que la législation change pour permettre la revente ou l’échange de kilowatts avec EDT » imagine le directeur.
Et si le projet a de bonnes chances d’être un succès, c’est que le tourisme haut de gamme de la Perle du Pacifique s’y prête : « Entre le boogie qui pollue et fait du bruit et une Twizy, les gens vont préférer l’électrique, surtout quand on leur expliquera qu’elles se rechargent avec les panneaux solaires. »
Une entreprise polynésienne a décidé d’importer entre 10 et 15 voitures électriques au fenua, accompagnées d’un équipement photoélectrique pour recharger les batteries grâce à l’énergie solaire. C’est l’agence de location de voitures Avis qui veut tenter ce pari à Bora Bora. L’opération vise les touristes, qui « sont nombreux à avoir une conscience environnementale et seront prêts à payer un petit peu plus cher pour une voiture propre et silencieuse » explique Godefroy de La Bourdonnaye, directeur des deux agences de l’île.
Un projet qui nécessitera un gros investissement. Selon les estimations de l’entreprise, il lui en coûtera 15 à 18 millions de francs cfp pour les panneaux solaires, les stations de recharge et les batteries-tampons (qui représenteraient 60 à 70% du coût de l’installation à elles seules). À cela, il faut ajouter 25 millions au minimum pour importer les voitures, mais à une condition : qu’elles soient exemptées de taxes, comme les véhicules hybrides.
7000 euros en France, 30 000 euros à Tahiti
Car nous vous en parlions dans notre édition du 13 août : si les voitures hybrides qui mélangent les technologies essence et électrique sont totalement détaxées, ce n’est pas le cas des vraies voitures électriques. Et sans une aide, aucune importation ne pourra être rentable.
« Le modèle que nous voulons importer est la Twizy de Renault, c’est un peu entre un scooter et une voiture, avec quatre roues, deux places, très fun et sympa à conduire. En France, elle coûte entre 7 et 8000 euros, avec les aides de l’État qui la subventionne à presque 50%. En Polynésie elle nous coûterait 30 000 euros par voiture ! » s’exclame Godefroy de La Bourdonnaye. « Sans les taxes, nous espérons baisser ce prix autour de 15 000 euros par voiture, et on devrait s’en sortir. Et nous comptons aller chercher des aides à l’Ademe et autres. »
Pour cet investissement de 40 millions de francs minimum, Avis n’attend plus que la loi permettant la détaxe. Si elle était adoptée, l’argent serait mis sur la table avant la fin de l’année. « Le plus long ce sera le transport des voitures depuis l’Europe. »
L’argument écologique
Des experts qui ont analysé le marché polynésien soulignent qu’avec le prix élevé de notre électricité, même détaxés, les véhicules électriques ne sont pas compétitifs face au diésel. Mais pour une entreprise qui fait beaucoup rouler ses voitures et dont les clients sont les riches touristes de Bora Bora, un surcoût peut rapidement être comblé par l’argument écologique. Mais ça oblige à aller plus loin que la simple importation de voitures électriques :
« Ici l’électricité est produite à partir de fioul, donc ça n’avait aucun sens d’investir uniquement dans des voitures. Là c’est un projet complet de voitures électriques accompagnées de panneaux solaires et d’un équipement de batteries-tampon qui permettront de recharger les voitures la nuit, car les clients veulent utiliser les voitures la journée, quand la production électrique est au maximum. Notre objectif pour commencer est de 80% d’énergies renouvelables pour les voitures. L’autre solution, ce serait que la législation change pour permettre la revente ou l’échange de kilowatts avec EDT » imagine le directeur.
Et si le projet a de bonnes chances d’être un succès, c’est que le tourisme haut de gamme de la Perle du Pacifique s’y prête : « Entre le boogie qui pollue et fait du bruit et une Twizy, les gens vont préférer l’électrique, surtout quand on leur expliquera qu’elles se rechargent avec les panneaux solaires. »
Un nouveau business model
Les Twizy ont 100 kms d’autonomie. C’est court pour Paris, mais à Bora Bora le tour de l’île ne fait que 30 kms. Malgré tout, ces voitures électriques ne seront pas proposées aux locations de plusieurs jours. Il est préférable de les récupérer tous les soirs pour les recharger, donc elles seront destinées à des locations à l’heure, pour les touristes. Le prix va aussi inclure l’énergie, alors que généralement l’essence n’est pas incluse dans la location. Elles vont ainsi directement concurrencer les boogies à énergie fossile qui contrôlent pour l’instant ce marché.
L’indépendance énergétique pour les îles
Quand l’approvisionnement en essence est instable, le véhicule électrique est une solution plus fiable. Ainsi, à Bora Bora, il peut être difficile de trouver de l’essence quand des jours fériés se glissent dans la semaine. Dans les îles moins desservies par les bateaux, ou quand un armateur ferme la porte, il y a encore plus de problèmes, au point que le Pays ait été obligé d’affréter le Tahiti Nui 1 pour amener 40 000 litres de mazout en urgence à Makemo. Aucun problème de ce genre avec des véhicules électriques.
La Twizy, petite voiture 100% électrique
Lancée en 2012, la Renault Twizy ne décolle pas auprès du grand public avec moins de 10 000 unités vendues en deux ans, mais elle se répand dans le monde via le marché du tourisme. Avec 100 kilomètres d’autonomie, 473 kg et une vitesse maximale de 80 km/h, elle permet de bien s’amuser mais offre une sécurité présentée comme optimale par Renault grâce à son toit et ses ceintures de sécurité. Elle est assemblée dans l’usine de Valladolid, en Espagne.
Les Twizy ont 100 kms d’autonomie. C’est court pour Paris, mais à Bora Bora le tour de l’île ne fait que 30 kms. Malgré tout, ces voitures électriques ne seront pas proposées aux locations de plusieurs jours. Il est préférable de les récupérer tous les soirs pour les recharger, donc elles seront destinées à des locations à l’heure, pour les touristes. Le prix va aussi inclure l’énergie, alors que généralement l’essence n’est pas incluse dans la location. Elles vont ainsi directement concurrencer les boogies à énergie fossile qui contrôlent pour l’instant ce marché.
L’indépendance énergétique pour les îles
Quand l’approvisionnement en essence est instable, le véhicule électrique est une solution plus fiable. Ainsi, à Bora Bora, il peut être difficile de trouver de l’essence quand des jours fériés se glissent dans la semaine. Dans les îles moins desservies par les bateaux, ou quand un armateur ferme la porte, il y a encore plus de problèmes, au point que le Pays ait été obligé d’affréter le Tahiti Nui 1 pour amener 40 000 litres de mazout en urgence à Makemo. Aucun problème de ce genre avec des véhicules électriques.
La Twizy, petite voiture 100% électrique
Lancée en 2012, la Renault Twizy ne décolle pas auprès du grand public avec moins de 10 000 unités vendues en deux ans, mais elle se répand dans le monde via le marché du tourisme. Avec 100 kilomètres d’autonomie, 473 kg et une vitesse maximale de 80 km/h, elle permet de bien s’amuser mais offre une sécurité présentée comme optimale par Renault grâce à son toit et ses ceintures de sécurité. Elle est assemblée dans l’usine de Valladolid, en Espagne.
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