Il était aux alentours de 19H lorsque le ministre de l’équipement Bruno Marty, le directeur du port Mario Banner, le secrétaire général de la CSTP FO Patrick Galenon et l’inspecteur du Travail Paul Lubac, se sont retrouvés dans les locaux du ministère, pour signer le protocole d’accord tant attendu, lequel permet de mettre fin à 17 jours de grève, au port autonome. Cependant, il reste encore quelques détails à régler et à éclaircir, notamment chez les acconiers.
PAPEETE – Samedi 17 août 2013. Le ministre de l’équipement Bruno Marty avait réservé toute la journée du samedi pour peaufiner les derniers détails du document en question, avec les différentes parties. Il aura fallu 17 jours pour que le protocole d’accord, contenant pratiquement les mêmes éléments que celui proposé au départ, soit signé. A noter un élément de taille, le protocole signé concerne uniquement le mouvement de grève des services portuaires et les points de sécurité applicables sur toute la zone sous douane.
En ce qui concerne les points qui avaient été exigés par la CSTP FO, à savoir le paiement des jours de grève ou encore la levée des sanctions à l’encontre de deux agents de la police du port, ni Mario Banner, et encore moins le ministre de l’équipement en charge du port, Bruno Marty n’ont changé d’avis. « Concernant le paiement des jours de grève, il m’était impossible d’accéder à leur demande. De plus, d’un point de vue comptable, je n’ai pas le droit de payer des jours de travail non effectués. Dans l’administration, c’est ainsi. Si j’avais accepté, c’est la gestion du port autonome qui aurait été pointé du doigt par la Cours Territoriales des Comptes et ça, je ne pouvais décemment pas accepter ! ».
Même son de cloche chez le ministre qui a précisé « qu’il n’y a rien eu d’autres. Pas d’augmentation, ni, comme l’a expliqué Mario Banner, de paiements de jours de grève. » Il a cependant tenu à assurer « que les services portuaires vont pouvoir reprendre le travail car il s’agissait des policiers et d’un agent de la vigie. Ce seront donc 14 personnes (soit la totalité du personnel concerné par le protocole qui a été signé) qui reprendront leur service. »
Une toute autre version chez les syndicalistes
Patrick Galenon s’était, au contraire, félicité de la tournure des évènements, en soulignant entre autres leur victoire sur l’une des revendications phares de cette grève : « Le point de la sécurité sur le port, mais également aux alentours a été pris en compte. Nous sommes satisfaits. Par exemple, il ne sera plus possible de mettre plus d’une rangée de containers au dessus des toilettes car c’est dangereux. Ensuite, des balises seront installées dans le port, lorsqu’un grand bateau va accoster, cela préviendra les risques d’accidents, notamment pour les piroguiers. Les bateaux étrangers comme les navires coréens, chinois et autres, devront dorénavant attendre avant de débarquer leurs personnels, parce que s’ils arrivent pendant que les aconiers sont en train de décharger, un accident est si vite arrivé. Maintenant, ils devront attendre. Les taxis qui viennent les chercher ne pourront plus accéder comme ils veulent en zone sous douane. »
Mais il semblerait que sa version sur les autres points diverge radicalement de celles du ministre et de Mario Banner : « Nous avons obtenu satisfaction sur les 7 points revendiqués. En dehors de celui lié à la sécurité, il n’y aura pas de poursuite ou de représailles pour le personnel affilié à la CSTP FO (…) Les jours de grève seront payés ! » et d’ajouter «…avec 30 % de suppléments qui correspondent au jour férié. Cela fera donc 130 % ». Un élément formellement démenti par Mario Banner et le ministère lesquels n’ont pas souhaité revenir sur ce point. En revanche, là où les "violons" se sont accordés, c'est sur la programmation de réunions de travail qui démarreront rapidement, pour la mise en place d'un calendrier d'application des mesures de sécurité.
Quid des acconiers ?
Si la grève du port a fait couler beaucoup d’encre, c’est surtout pour l’implication des acconiers dans ce mouvement social. En effet, la CSTP FO et le syndicat des travailleurs du port s’étaient unis pour rejoindre les 14 grévistes (sur 150 personnes que compte l’effectif du port) issus des services de la police portuaire et de la vigie. Mais, il faut savoir que les travailleurs des trois sociétés d’acconages, la COTADA, SAT NUI et COWAN représentent un peu plus de 400 personnes, tous concernées par ce conflit.
Et, ce sont principalement ces mêmes entreprises que les deux syndicats vont devoir rencontrer ce dimanche, ou au plus tard ce lundi pour clore les négociations. Mahinui Temarii, représentant les dockers, a expliqué qu’il ne restait, en réalité, qu’une seule entreprise à convaincre. Certainement, celle qui, selon Mario Banner, aurait refusé de payer les jours de grève. Pour Patrick Galenon, « la signature du protocole d’accord avec le ministère était une condition et un argument supplémentaire pour retourner voir les sociétés d’acconages. » Selon lui, l’inverse aurait pu causer la rupture du processus d’engagement des différents signataires : « Si nous avions fait le contraire, il aurait fallu qu’un des signataires (en désignant Mario Banner) ne soit plus d’accord avec un article et tout était remis en cause. »Cette information supplémentaire fait donc dire à certains que la grève ne serait pas véritablement finie.
A noter que le référé déposé ce vendredi par le président de la FGC, Fédération Générale du Commerce, Gilles Yau, soutenu par un éleveur , sera examiné ce lundi. « D’où l’importance » selon Bruno Marty « pour tout le monde, de régler cette affaire au plus vite ». Pour l’heure, aucune information n’a filtré des sociétés d’acconages dont le principal souci est « de sortir de cette situation d’ici lundi au plus tard » selon un cadre. La pression devient de plus en plus forte pour les syndicats.
TP
En ce qui concerne les points qui avaient été exigés par la CSTP FO, à savoir le paiement des jours de grève ou encore la levée des sanctions à l’encontre de deux agents de la police du port, ni Mario Banner, et encore moins le ministre de l’équipement en charge du port, Bruno Marty n’ont changé d’avis. « Concernant le paiement des jours de grève, il m’était impossible d’accéder à leur demande. De plus, d’un point de vue comptable, je n’ai pas le droit de payer des jours de travail non effectués. Dans l’administration, c’est ainsi. Si j’avais accepté, c’est la gestion du port autonome qui aurait été pointé du doigt par la Cours Territoriales des Comptes et ça, je ne pouvais décemment pas accepter ! ».
Même son de cloche chez le ministre qui a précisé « qu’il n’y a rien eu d’autres. Pas d’augmentation, ni, comme l’a expliqué Mario Banner, de paiements de jours de grève. » Il a cependant tenu à assurer « que les services portuaires vont pouvoir reprendre le travail car il s’agissait des policiers et d’un agent de la vigie. Ce seront donc 14 personnes (soit la totalité du personnel concerné par le protocole qui a été signé) qui reprendront leur service. »
Une toute autre version chez les syndicalistes
Patrick Galenon s’était, au contraire, félicité de la tournure des évènements, en soulignant entre autres leur victoire sur l’une des revendications phares de cette grève : « Le point de la sécurité sur le port, mais également aux alentours a été pris en compte. Nous sommes satisfaits. Par exemple, il ne sera plus possible de mettre plus d’une rangée de containers au dessus des toilettes car c’est dangereux. Ensuite, des balises seront installées dans le port, lorsqu’un grand bateau va accoster, cela préviendra les risques d’accidents, notamment pour les piroguiers. Les bateaux étrangers comme les navires coréens, chinois et autres, devront dorénavant attendre avant de débarquer leurs personnels, parce que s’ils arrivent pendant que les aconiers sont en train de décharger, un accident est si vite arrivé. Maintenant, ils devront attendre. Les taxis qui viennent les chercher ne pourront plus accéder comme ils veulent en zone sous douane. »
Mais il semblerait que sa version sur les autres points diverge radicalement de celles du ministre et de Mario Banner : « Nous avons obtenu satisfaction sur les 7 points revendiqués. En dehors de celui lié à la sécurité, il n’y aura pas de poursuite ou de représailles pour le personnel affilié à la CSTP FO (…) Les jours de grève seront payés ! » et d’ajouter «…avec 30 % de suppléments qui correspondent au jour férié. Cela fera donc 130 % ». Un élément formellement démenti par Mario Banner et le ministère lesquels n’ont pas souhaité revenir sur ce point. En revanche, là où les "violons" se sont accordés, c'est sur la programmation de réunions de travail qui démarreront rapidement, pour la mise en place d'un calendrier d'application des mesures de sécurité.
Quid des acconiers ?
Si la grève du port a fait couler beaucoup d’encre, c’est surtout pour l’implication des acconiers dans ce mouvement social. En effet, la CSTP FO et le syndicat des travailleurs du port s’étaient unis pour rejoindre les 14 grévistes (sur 150 personnes que compte l’effectif du port) issus des services de la police portuaire et de la vigie. Mais, il faut savoir que les travailleurs des trois sociétés d’acconages, la COTADA, SAT NUI et COWAN représentent un peu plus de 400 personnes, tous concernées par ce conflit.
Et, ce sont principalement ces mêmes entreprises que les deux syndicats vont devoir rencontrer ce dimanche, ou au plus tard ce lundi pour clore les négociations. Mahinui Temarii, représentant les dockers, a expliqué qu’il ne restait, en réalité, qu’une seule entreprise à convaincre. Certainement, celle qui, selon Mario Banner, aurait refusé de payer les jours de grève. Pour Patrick Galenon, « la signature du protocole d’accord avec le ministère était une condition et un argument supplémentaire pour retourner voir les sociétés d’acconages. » Selon lui, l’inverse aurait pu causer la rupture du processus d’engagement des différents signataires : « Si nous avions fait le contraire, il aurait fallu qu’un des signataires (en désignant Mario Banner) ne soit plus d’accord avec un article et tout était remis en cause. »Cette information supplémentaire fait donc dire à certains que la grève ne serait pas véritablement finie.
A noter que le référé déposé ce vendredi par le président de la FGC, Fédération Générale du Commerce, Gilles Yau, soutenu par un éleveur , sera examiné ce lundi. « D’où l’importance » selon Bruno Marty « pour tout le monde, de régler cette affaire au plus vite ». Pour l’heure, aucune information n’a filtré des sociétés d’acconages dont le principal souci est « de sortir de cette situation d’ici lundi au plus tard » selon un cadre. La pression devient de plus en plus forte pour les syndicats.
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