PAPARA, le 9 août 2014. Les yeux du monde vont être braqués sur Teahupo’o pour la 7ème étape du championnat du monde de surf qui va se dérouler sur 4-5 jours entre le 15 et le 26 août. Cette compétition qui se déroule en 11 étapes autour du monde est proposée par l’Association of Surfing Professionals (ASP) qui a été rachetée courant 2013 par le groupe média américain ZoSea.
Un des sponsors principaux de l’ASP est Samsung, la marque coréenne. Billabong reste également un sponsor prédominant. Les autres sponsors sont le Territoire, GoPro, Monster, Arbitz, Vini, la FTS, l’Opt, Cocal Cola, Hyunday…La compétition est organisée par la société privée Tahitian Ocean Production (TOP) sous l’égide des instances territoriales et de la fédération tahitienne de surf.
Manoa Drollet a aujourd’hui 36 ans. Il a été free surfeur 7 ans pour le team Rip Curl. En 2004, Malik Joyeux et lui sont devenus partenaires pour Oxbow, ils ont été les précurseurs du surf tracté par un jet ski à Teahupo’o. Il fut ensuite sous contrat avec Billabong de 2006 à 2013. Il a toujours vécu de sa passion grâce à son talent.
Considéré par certains comme le ‘Prince de Teahupo’o’, Manoa a toujours été la référence en la matière. Il s’est illustré lors de chaque session dantesque en prenant les plus grosses vagues de la journée, attendant des heures sur son jet ski avec son partenaire Dylan Longbottom. Il a remporté les Trials en 2005 et 2007.
Manoa apparaît au premier abord comme quelqu’un de taciturne, ‘dans son monde’, un peu à la Jean Marc Barr du ‘Grand Bleu’ avec qui il partage d’ailleurs la passion pour l’apnée. En fait Manoa est quelqu’un de très ouvert sur le monde, il est très respecté localement et est aussi l’ami de surfeurs chevronnés du monde entier qu’il reçoit et qu’il emmène à la découverte de ‘son monde.’
Il habite tout près du spot de Papara. Son père Bjarn est un des meilleurs pilotes de bateau à Teahupo’o. Sa sœur de lait, Cindy, s’est lancée avec brio dans une activité d’excursions nautiques basée près de la marina de Teahupo’o. Son petit frère Matahi est un des plus jeunes surfeurs a avoir surfé du ‘gros’ à Teahupo’o, dès l’âge de 14 ans. Manoa compte bien lui transmettre ce qu'il a appris.
Un des sponsors principaux de l’ASP est Samsung, la marque coréenne. Billabong reste également un sponsor prédominant. Les autres sponsors sont le Territoire, GoPro, Monster, Arbitz, Vini, la FTS, l’Opt, Cocal Cola, Hyunday…La compétition est organisée par la société privée Tahitian Ocean Production (TOP) sous l’égide des instances territoriales et de la fédération tahitienne de surf.
Manoa Drollet a aujourd’hui 36 ans. Il a été free surfeur 7 ans pour le team Rip Curl. En 2004, Malik Joyeux et lui sont devenus partenaires pour Oxbow, ils ont été les précurseurs du surf tracté par un jet ski à Teahupo’o. Il fut ensuite sous contrat avec Billabong de 2006 à 2013. Il a toujours vécu de sa passion grâce à son talent.
Considéré par certains comme le ‘Prince de Teahupo’o’, Manoa a toujours été la référence en la matière. Il s’est illustré lors de chaque session dantesque en prenant les plus grosses vagues de la journée, attendant des heures sur son jet ski avec son partenaire Dylan Longbottom. Il a remporté les Trials en 2005 et 2007.
Manoa apparaît au premier abord comme quelqu’un de taciturne, ‘dans son monde’, un peu à la Jean Marc Barr du ‘Grand Bleu’ avec qui il partage d’ailleurs la passion pour l’apnée. En fait Manoa est quelqu’un de très ouvert sur le monde, il est très respecté localement et est aussi l’ami de surfeurs chevronnés du monde entier qu’il reçoit et qu’il emmène à la découverte de ‘son monde.’
Il habite tout près du spot de Papara. Son père Bjarn est un des meilleurs pilotes de bateau à Teahupo’o. Sa sœur de lait, Cindy, s’est lancée avec brio dans une activité d’excursions nautiques basée près de la marina de Teahupo’o. Son petit frère Matahi est un des plus jeunes surfeurs a avoir surfé du ‘gros’ à Teahupo’o, dès l’âge de 14 ans. Manoa compte bien lui transmettre ce qu'il a appris.
Manoa Drollet, au micro de Tahiti Infos :
Manoa, un peu comme Michel, tu trouves que les Tahitiens ne sont pas assez mis en valeur à travers les Trials ?
« Je l’ai toujours dit. Deux Tahitiens qui sortent des Trials, ce n’est pas assez. Je n’étais pas d’accord avec la manière dont les Trials ont été faits toutes ces années. A Hawaii, les surfeurs ne payent pas de droits d’inscription. Ce n’est pas normal, on se sent lésés par rapport à eux. »
A Hawaii ça n’a pas toujours été comme ça ?
« A Hawaii, je sais que c’était 8 Hawaiiens et 8 invités, puis à la longue, ils ont obtenu ‘par la force’ qu’il y ait 16 surfeurs hawaiiens dans le Pipe Masters. A Tahiti, certaines années, on avait pu négocier et avoir les places des absents, jusqu’à 4-5 qui rentraient dans le Main Event. Aujourd’hui, la place de Jérémy Florès, suspendu, sera donnée au suivant sur le WQS, un Australien. Je ne suis pas d’accord, je trouve que cela aurait dû revenir au suivant des Trials. (NDLR Alain Riou, le cas échéant). Il y a un problème. On dirait qu’on subit sans rien dire et je ne comprends pas pourquoi. Nos chances de briller au niveau international sont réduites, ce qui fait que les nouvelles générations ne jouissent pas du travail qui a été fait à Teahupo’o depuis plus de 20 ans. »
Tu m’as parlé également d’un problème concernant les water patrol ?
« Cette année, on m’a débarqué de mon job, alors que j’ai un jet ski que je conduis là-bas depuis 15 ans, parce que je ne suis pas titulaire du BNSSA. J’ai l’AFPS, (NDLR formation premiers secours), j’ai mon permis bateau et je connais Teahupo’o comme ma poche. A part Didier, Arsène et Vetea, je connais Teahupo’o mieux que les autres. La plupart des water patrol conduisent rarement un jet, encore moins à Teahupo’o. C’est bien d’avoir le BNSSA, c’est sûr, pour la prévention et la sécurité des spectateurs, pour qu’ils n’aillent pas dans les zones dangereuses. Le BNSSA est une formation de maître nageur pour surveiller une piscine ou une plage publique, mais croire qu’un BNSSA te rend apte à conduire un jet ski à Teahupo’o, c’est n’importe quoi. »
« C’est un ensemble : les jet skis à l’impact, les autres jet skis en surveillance, le bateau des secouristes, les médecins à la pointe : notre job à nous c’est de récupérer les gens en danger dans la zone d’impact. On n’a pas le temps de manipuler la victime, on la sort de la zone dangereuse et on passe le relais. S’ils n’ont que trois gars, le jour où un bateau termine sur le récif, comme cela a failli arriver maintes fois, et qu’il y a 12 personnes à récupérer, on fait comment ? Ce n’est qu’un exemple de disfonctionnement parmi tant d’autres. »
Peux tu me parler de ce projet d’association ?
« Il faudrait que l’on fasse une association, syndicat, loi 1901 ou autre pour représenter les intérêts des professionnels du surf. Les athlètes, les médias, les prestataires…Il n’y a pas que la compet’ de Teahupo’o, il y a les sessions de tow in, il y a des problèmes de ‘localisme’ à gérer à Tahiti ou dans les îles. Une association comme celle que l’on voudrait mettre en place avec certains surfeurs professionnels permettrait de mieux communiquer entre les communautés. Il pourrait y avoir des compets’ dans d’autres îles, comme celle de Rangi, ce qui serait un bon vecteur de l’image de la Polynésie et développerait le sport. »
« J’ai fait 17 ans de carrière professionnelle, j’ai gagné ma vie en surfant. Je n’ai jamais eu aucune aide de qui que ce soit, zéro. Il n’y a rien qui nous représente, on n’a pas de statut propre. En France, ils ont des aides, ils sont encadrés. Des amateurs, des gars de la Réunion rencontrés au début de ma carrière avaient leur sponsor mais touchaient aussi 60 000 fcp de la part d’une caisse. Je voudrais qu’on arrête de nous maintenir la tête sous l’eau. Il y a des jeunes qui veulent se lancer dans le surf. En 17 ans de Billabong Pro, rien n’a évolué, c’est triste. On peut critiquer la fédération, ils font quand même du bon boulot à leur niveau mais ce qui se passe à Teahupo’o les dépasse. Ce qu’ils apportent avec les juges, tout ça c’est super. Ce que nous voudrions faire, ce n’est pas pour les contrer mais pour être complémentaires. » SB
Manoa, un peu comme Michel, tu trouves que les Tahitiens ne sont pas assez mis en valeur à travers les Trials ?
« Je l’ai toujours dit. Deux Tahitiens qui sortent des Trials, ce n’est pas assez. Je n’étais pas d’accord avec la manière dont les Trials ont été faits toutes ces années. A Hawaii, les surfeurs ne payent pas de droits d’inscription. Ce n’est pas normal, on se sent lésés par rapport à eux. »
A Hawaii ça n’a pas toujours été comme ça ?
« A Hawaii, je sais que c’était 8 Hawaiiens et 8 invités, puis à la longue, ils ont obtenu ‘par la force’ qu’il y ait 16 surfeurs hawaiiens dans le Pipe Masters. A Tahiti, certaines années, on avait pu négocier et avoir les places des absents, jusqu’à 4-5 qui rentraient dans le Main Event. Aujourd’hui, la place de Jérémy Florès, suspendu, sera donnée au suivant sur le WQS, un Australien. Je ne suis pas d’accord, je trouve que cela aurait dû revenir au suivant des Trials. (NDLR Alain Riou, le cas échéant). Il y a un problème. On dirait qu’on subit sans rien dire et je ne comprends pas pourquoi. Nos chances de briller au niveau international sont réduites, ce qui fait que les nouvelles générations ne jouissent pas du travail qui a été fait à Teahupo’o depuis plus de 20 ans. »
Tu m’as parlé également d’un problème concernant les water patrol ?
« Cette année, on m’a débarqué de mon job, alors que j’ai un jet ski que je conduis là-bas depuis 15 ans, parce que je ne suis pas titulaire du BNSSA. J’ai l’AFPS, (NDLR formation premiers secours), j’ai mon permis bateau et je connais Teahupo’o comme ma poche. A part Didier, Arsène et Vetea, je connais Teahupo’o mieux que les autres. La plupart des water patrol conduisent rarement un jet, encore moins à Teahupo’o. C’est bien d’avoir le BNSSA, c’est sûr, pour la prévention et la sécurité des spectateurs, pour qu’ils n’aillent pas dans les zones dangereuses. Le BNSSA est une formation de maître nageur pour surveiller une piscine ou une plage publique, mais croire qu’un BNSSA te rend apte à conduire un jet ski à Teahupo’o, c’est n’importe quoi. »
« C’est un ensemble : les jet skis à l’impact, les autres jet skis en surveillance, le bateau des secouristes, les médecins à la pointe : notre job à nous c’est de récupérer les gens en danger dans la zone d’impact. On n’a pas le temps de manipuler la victime, on la sort de la zone dangereuse et on passe le relais. S’ils n’ont que trois gars, le jour où un bateau termine sur le récif, comme cela a failli arriver maintes fois, et qu’il y a 12 personnes à récupérer, on fait comment ? Ce n’est qu’un exemple de disfonctionnement parmi tant d’autres. »
Peux tu me parler de ce projet d’association ?
« Il faudrait que l’on fasse une association, syndicat, loi 1901 ou autre pour représenter les intérêts des professionnels du surf. Les athlètes, les médias, les prestataires…Il n’y a pas que la compet’ de Teahupo’o, il y a les sessions de tow in, il y a des problèmes de ‘localisme’ à gérer à Tahiti ou dans les îles. Une association comme celle que l’on voudrait mettre en place avec certains surfeurs professionnels permettrait de mieux communiquer entre les communautés. Il pourrait y avoir des compets’ dans d’autres îles, comme celle de Rangi, ce qui serait un bon vecteur de l’image de la Polynésie et développerait le sport. »
« J’ai fait 17 ans de carrière professionnelle, j’ai gagné ma vie en surfant. Je n’ai jamais eu aucune aide de qui que ce soit, zéro. Il n’y a rien qui nous représente, on n’a pas de statut propre. En France, ils ont des aides, ils sont encadrés. Des amateurs, des gars de la Réunion rencontrés au début de ma carrière avaient leur sponsor mais touchaient aussi 60 000 fcp de la part d’une caisse. Je voudrais qu’on arrête de nous maintenir la tête sous l’eau. Il y a des jeunes qui veulent se lancer dans le surf. En 17 ans de Billabong Pro, rien n’a évolué, c’est triste. On peut critiquer la fédération, ils font quand même du bon boulot à leur niveau mais ce qui se passe à Teahupo’o les dépasse. Ce qu’ils apportent avec les juges, tout ça c’est super. Ce que nous voudrions faire, ce n’est pas pour les contrer mais pour être complémentaires. » SB
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