PAPEETE, le 6 aout 2014 - L’organisation patronale, si elle n’est pas opposée au projet, préfèrerait une réforme plus profonde. Frédéric Dock, président de la Commission Économie du Medef, partage ses doutes :
Êtes-vous favorables à ces mesures d’une manière générale ?
« Il y a de bonnes idées, mais il faut aller plus loin, ce n’est pas assez ambitieux. Concernant le délai de carence de trois jours sur les arrêts maladie par exemple, c’est une bonne mesure pour les entreprises et pour les comptes sociaux, il faudrait la généraliser. »
Que pensez-vous de cette baisse du SMIG, rebaptisé Salaire Minimum de Développement ?
« Déjà le SMIG ce n’est pas quelque chose qui peut être défini par des patrons ou des syndicats. Le salaire minimum doit faire l’objet d’une étude des services publics, c’est au gouvernement de démontrer qu’il faut plus, ou moins, que ce que nous avons aujourd’hui. C’est une donnée économique et sociétale. Par contre, si le gouvernement pense qu’il y a une réflexion sur le SMIG, la première chose à faire c’est d’arrêter le système d’augmentation automatique du SMIG en fonction du coût de la vie, puis de réfléchir à son niveau. De plus, baisser le SMIG dans une zone franche ou dans toute la Polynésie, l’effet serait limité car il ne toucherait que les embauches. Nous estimons que l'impact de ces mesures sur le coût du Mahana Beach sera de 2%...
De plus, une rémunération minimum peut venir du SMIG, mais aussi d’aides sociales, d’aides au logement... Et peut-être de l’impôt.
Concernant la baisse des autres salaires, ce que nous comprenons c’est qu’ils veulent influencer les grilles de salaires des conventions collectives dans la zone franche. Ca n’influencera pas les salaires existants mais, encore une fois, les nouvelles embauches. Mais la légalité de cette mesure a été mise en cause lors de la réunion tripartite. Nous ne savons pas ce qu’il en est, mais le gouvernement semble penser être en mesure de le faire. »
Vous acceptez le concept de zone franche ?
« Notre position c’est que dans le même secteur, il ne peut pas y avoir deux traitements différents. Dans une économie aussi peu ouverte que la nôtre, c’est forcément compliqué. Au minimum, c’est l’ensemble d’un secteur qui doit profiter des mêmes dispositions à l’exploitation. Pour la construction, il est vrai que les anciens hôtels ont bénéficié d’avantages fiscaux. Et après, le souci est macro-économique. Quand quelqu’un est moins payé, il contribue moins aux comptes sociaux et à l’impôt. Mais ce sont les gens du Plan qui doivent faire des projections pour savoir si les volumes attendus vont compenser les manques à gagner. Je n’ai pas connaissance qu’il y en ait eu. »
Quel est selon vous le problème de compétitivité de la Polynésie ?
« On part du principe aujourd’hui en Polynésie que l’on veut développer le secteur touristique, il est prioritaire, et tout le monde est d’accord là-dessus. Pour y parvenir, on dit qu’il faut augmenter l’attractivité de la destination, et on nous dit « les coûts ». Une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qui impact le coût de la Polynésie ? Ce n’est pas que la valeur du SMIG. Si demain l’ensemble des activités devaient coûter moins cher, il faudrait baisser la grande masse salariale de 200 milliards dans le Pays ou éviter qu’elle augmente trop vite et non diluer des petits volumes de main d’œuvre à des coûts beaucoup plus faibles. Et il faudrait enlever les dispositions inflationnistes du code du travail. Il y a ainsi l’ancienneté automatique, qui n’existe plus ailleurs. Ensuite toutes les dispositions d’organisation, de récupération et de récupération des heures supplémentaire sont un coût. Il faut les discuter une par une et voir celles qui sont vraiment utiles. »
Sur quoi y a-t-il consensus ?
« Les choses qu’il ne faut pas toucher c’est le droit syndical d’un côté, la capacité des salariés à se défendre et s’exprimer, les heures de récupération hebdomadaires et un jour de repos minimum par semaine (on est limité en heures). Sur ces sujets là on est d’accord de ne jamais y toucher, mais le reste il faut le reposer sur la table. »
Êtes-vous favorables à ces mesures d’une manière générale ?
« Il y a de bonnes idées, mais il faut aller plus loin, ce n’est pas assez ambitieux. Concernant le délai de carence de trois jours sur les arrêts maladie par exemple, c’est une bonne mesure pour les entreprises et pour les comptes sociaux, il faudrait la généraliser. »
Que pensez-vous de cette baisse du SMIG, rebaptisé Salaire Minimum de Développement ?
« Déjà le SMIG ce n’est pas quelque chose qui peut être défini par des patrons ou des syndicats. Le salaire minimum doit faire l’objet d’une étude des services publics, c’est au gouvernement de démontrer qu’il faut plus, ou moins, que ce que nous avons aujourd’hui. C’est une donnée économique et sociétale. Par contre, si le gouvernement pense qu’il y a une réflexion sur le SMIG, la première chose à faire c’est d’arrêter le système d’augmentation automatique du SMIG en fonction du coût de la vie, puis de réfléchir à son niveau. De plus, baisser le SMIG dans une zone franche ou dans toute la Polynésie, l’effet serait limité car il ne toucherait que les embauches. Nous estimons que l'impact de ces mesures sur le coût du Mahana Beach sera de 2%...
De plus, une rémunération minimum peut venir du SMIG, mais aussi d’aides sociales, d’aides au logement... Et peut-être de l’impôt.
Concernant la baisse des autres salaires, ce que nous comprenons c’est qu’ils veulent influencer les grilles de salaires des conventions collectives dans la zone franche. Ca n’influencera pas les salaires existants mais, encore une fois, les nouvelles embauches. Mais la légalité de cette mesure a été mise en cause lors de la réunion tripartite. Nous ne savons pas ce qu’il en est, mais le gouvernement semble penser être en mesure de le faire. »
Vous acceptez le concept de zone franche ?
« Notre position c’est que dans le même secteur, il ne peut pas y avoir deux traitements différents. Dans une économie aussi peu ouverte que la nôtre, c’est forcément compliqué. Au minimum, c’est l’ensemble d’un secteur qui doit profiter des mêmes dispositions à l’exploitation. Pour la construction, il est vrai que les anciens hôtels ont bénéficié d’avantages fiscaux. Et après, le souci est macro-économique. Quand quelqu’un est moins payé, il contribue moins aux comptes sociaux et à l’impôt. Mais ce sont les gens du Plan qui doivent faire des projections pour savoir si les volumes attendus vont compenser les manques à gagner. Je n’ai pas connaissance qu’il y en ait eu. »
Quel est selon vous le problème de compétitivité de la Polynésie ?
« On part du principe aujourd’hui en Polynésie que l’on veut développer le secteur touristique, il est prioritaire, et tout le monde est d’accord là-dessus. Pour y parvenir, on dit qu’il faut augmenter l’attractivité de la destination, et on nous dit « les coûts ». Une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qui impact le coût de la Polynésie ? Ce n’est pas que la valeur du SMIG. Si demain l’ensemble des activités devaient coûter moins cher, il faudrait baisser la grande masse salariale de 200 milliards dans le Pays ou éviter qu’elle augmente trop vite et non diluer des petits volumes de main d’œuvre à des coûts beaucoup plus faibles. Et il faudrait enlever les dispositions inflationnistes du code du travail. Il y a ainsi l’ancienneté automatique, qui n’existe plus ailleurs. Ensuite toutes les dispositions d’organisation, de récupération et de récupération des heures supplémentaire sont un coût. Il faut les discuter une par une et voir celles qui sont vraiment utiles. »
Sur quoi y a-t-il consensus ?
« Les choses qu’il ne faut pas toucher c’est le droit syndical d’un côté, la capacité des salariés à se défendre et s’exprimer, les heures de récupération hebdomadaires et un jour de repos minimum par semaine (on est limité en heures). Sur ces sujets là on est d’accord de ne jamais y toucher, mais le reste il faut le reposer sur la table. »
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