TAHITI, le 9 septembre 2020 - Depuis le confinement, le centre culturel ‘Arioi est resté clos. Hinatea Colombani, sa fondatrice, s’est lancée dans une aventure en ligne en attendant de retrouver ses fidèles visiteurs, car elle n’envisage pas les cours en présentiel entravés par des gestes barrières mais n’a pas perdu de vue son objectif : partager et transmettre la culture polynésienne.
"Pendant le confinement, on a planté", lance Hinatea Colombani, la fondatrice du centre culturel ‘Arioi. La visite commence.
L'espace se compose de différentes salles alignées, une cuisine, une salle de danse, une terrasse ouverte sur un fa’a’apu, une costumerie et un espace de musique garni de toere. À l’entrée se trouve un ahima’a.
Le tout a été pensé et bâti par Hinatea Colombani et Moe, son tane. Actuellement, il est fermé au public, mais les projets ne manquent pas. Hinatea Colombani et son équipe sont foisonnants, riches d’idées, forts d’une inépuisable énergie.
Peu importe les obstacles qui se dressent, ils avancent "sincèrement et authentiquement", visant un objectif commun : transmettre la culture polynésienne. "On vit une période qui t’oblige à être créatif, à te réinventer", résume-t-elle.
Se réinventer pour résister
Le Covid-19 a entraîné la fermeture du centre, imposant petit à petit la mise en place de gestes barrières et la normalisation d’une distanciation sociale. "Je n’ai pas voulu rouvrir à moitié, c’est déchirant, mais ces contraintes sont trop fortes. Les cours manqueraient de chaleur, je veux rester alignée avec ce que je ressens". Ses élèves et visiteurs gardent espoir.
Dans l’attente, Hinatea Colombani n’a pas perdu de vue son objectif. Elle a seulement changé de moyens. Elle contente désormais son public grâce à des modules vidéo et des cours en ligne. Et le succès est au rendez-vous "Le monde entier se connecte, je vois arriver des Russes, des Polonais, des Vénézuéliens !"
Il y a également les anciens élèves parti en métropole, les résidents polynésiens installés trop loin du centre ou bien encore tous ceux qui n’osaient pas venir. "Une maman, timide, a profité des cours virtuels de sa fille pour se mettre à la danse !", illustre Hinatea Colombani.
La culture en ligne
Le centre culturel propose des "snackings". Ce sont des vidéos de 3 minutes et demi en moyenne, conçues pour expliquer un mot, un concept, un sujet particulier de l’histoire et de la culture polynésienne. Le ton est enjoué, la mise en scène pédagogique, le fond toujours vérifié et sans faille.
Les internautes s’abonnent au snacking. Ils reçoivent en échange la vidéo et le PDF associé, une fois par semaine. "Nous retenons 10 % sur les bénéfices engendrés par cette offre pour financer l’équipement d’une classe en vivo, les flûtes nasales polynésiennes", précise Hinatea Colombani. "Tu apprend des choses et tu contribues à la diffusion de la culture, le rêve. Mais en fait, tout fonctionne au rêve !"
Par ailleurs des cours et workshop de danse, de musique, de pédagogie sont proposés aux internautes, élèves et professeurs. Certains amateurs, profitant du potentiel des nouvelles technologies en veulent plus. Ils réclament des visites culturelles en ligne. L’histoire du centre culturel ‘Arioi s’écrit maintenant en 2.0.
"Pendant le confinement, on a planté", lance Hinatea Colombani, la fondatrice du centre culturel ‘Arioi. La visite commence.
L'espace se compose de différentes salles alignées, une cuisine, une salle de danse, une terrasse ouverte sur un fa’a’apu, une costumerie et un espace de musique garni de toere. À l’entrée se trouve un ahima’a.
Le tout a été pensé et bâti par Hinatea Colombani et Moe, son tane. Actuellement, il est fermé au public, mais les projets ne manquent pas. Hinatea Colombani et son équipe sont foisonnants, riches d’idées, forts d’une inépuisable énergie.
Peu importe les obstacles qui se dressent, ils avancent "sincèrement et authentiquement", visant un objectif commun : transmettre la culture polynésienne. "On vit une période qui t’oblige à être créatif, à te réinventer", résume-t-elle.
Se réinventer pour résister
Le Covid-19 a entraîné la fermeture du centre, imposant petit à petit la mise en place de gestes barrières et la normalisation d’une distanciation sociale. "Je n’ai pas voulu rouvrir à moitié, c’est déchirant, mais ces contraintes sont trop fortes. Les cours manqueraient de chaleur, je veux rester alignée avec ce que je ressens". Ses élèves et visiteurs gardent espoir.
Dans l’attente, Hinatea Colombani n’a pas perdu de vue son objectif. Elle a seulement changé de moyens. Elle contente désormais son public grâce à des modules vidéo et des cours en ligne. Et le succès est au rendez-vous "Le monde entier se connecte, je vois arriver des Russes, des Polonais, des Vénézuéliens !"
Il y a également les anciens élèves parti en métropole, les résidents polynésiens installés trop loin du centre ou bien encore tous ceux qui n’osaient pas venir. "Une maman, timide, a profité des cours virtuels de sa fille pour se mettre à la danse !", illustre Hinatea Colombani.
La culture en ligne
Le centre culturel propose des "snackings". Ce sont des vidéos de 3 minutes et demi en moyenne, conçues pour expliquer un mot, un concept, un sujet particulier de l’histoire et de la culture polynésienne. Le ton est enjoué, la mise en scène pédagogique, le fond toujours vérifié et sans faille.
Les internautes s’abonnent au snacking. Ils reçoivent en échange la vidéo et le PDF associé, une fois par semaine. "Nous retenons 10 % sur les bénéfices engendrés par cette offre pour financer l’équipement d’une classe en vivo, les flûtes nasales polynésiennes", précise Hinatea Colombani. "Tu apprend des choses et tu contribues à la diffusion de la culture, le rêve. Mais en fait, tout fonctionne au rêve !"
Par ailleurs des cours et workshop de danse, de musique, de pédagogie sont proposés aux internautes, élèves et professeurs. Certains amateurs, profitant du potentiel des nouvelles technologies en veulent plus. Ils réclament des visites culturelles en ligne. L’histoire du centre culturel ‘Arioi s’écrit maintenant en 2.0.
Le rêve de Hinatea Colombani
Le centre culturel ‘Arioi, est une aventure portée par Hinatea Colombani, qui en rêve "depuis qu’elle est petite"."J’ai suivi une licence de science politique", raconte-t-elle en souriant. "Ce qui n’est pas si éloigné de ma vie d’aujourd’hui car je voulais être politologue pour poser des graines dans la conscience des gens, pour les éveiller." Elle a atteint son objectif, autrement.
Elle a suivi ses études à Tahiti, puis en France où "je me suis plus ou moins plu". Un jour, celle qui faisait de la danse depuis toujours (elle était déjà sur scène à 13 ans) a assisté à un cours de Makau Foster. "La révélation", assure Hinatea Colombani.
"J’ai découvert des valeurs culturelles, des vertus, des principes." Cette révélation a mis un terme à ses études. Une opportunité lui a permis d’ouvrir une école. Sa curiosité, sa volonté et son exigence l’ont menée au chevet des anciens et sur les bancs des bibliothèques."J’ai besoin de sources fiables et de faits historiques. J’ai donc passé des heures et des heures plongée dans les ouvrages qui présentaient tout ce que j’avais besoin de savoir sur notre culture."
La suite est une histoire de chance, de rencontres, de prises de risques également. "Je voulais construire un espace apolitique, laïque, contribuer à la société." Elle a choisi de s’installer à Papara dans un espace laissé libre, comprenant 300 m2 couverts et 1 000 m2 de jardin.
Rapidement, un système de troc a vu le jour, "ceux qui pouvaient assurer un cours de cuisine recevaient par exemple en échange un cours de danse". L’espace culturel a consisté en un véritable laboratoire.
En février 2017, elle est au Japon pour donner des cours. Une subvention vient de lui être refusée, son centre est en sursis, elle lève la tête et prend conscience de l’engouement pour le ‘ori tahiti en particulier et pour la culture polynésienne en général. Elle met en place une stratégie et s’entoure des personnes qui viendront constituer l’équipe active du projet.
En avril, de la même année elle passe l’oral pour intégrer Prism, l’incubateur de start-up de la chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM). "Le jury était branché high-tech, je suis arrivée pieds nus en pāreu pour passer l’oral et présenter mon projet."
Son projet, mêlant expérience culturelle pour les touristes fortunés et cours donnés aux voisins du centre parfois à titre gracieux en fonction des situations familiales, a séduit l’assemblée. Une première semaine de test en juillet 2017 est venue confirmer les choix de Hinatea Colombani et de son équipe.
Aujourd’hui, les demandes étrangères affluent. Des demandes locales pour les expériences ont aussi été formulées, à la grande surprise des acteurs du centre qui constatent un besoin pressant de se reconnecter. Des enfants arrivés au centre en échec scolaire sont aujourd’hui moteurs dans leur classe. "Encouragés suivis avec bienveillance, ils participeront à la construction d’un monde meilleur demain."
Enfin, malgré les circonstances, il est toujours question de construire un écolodge pour pousser toujours plus loin les expériences. Les activités sont toujours plus enchevêtrées, formant un tout avec leur environnement.
Le centre culturel ‘Arioi, est une aventure portée par Hinatea Colombani, qui en rêve "depuis qu’elle est petite"."J’ai suivi une licence de science politique", raconte-t-elle en souriant. "Ce qui n’est pas si éloigné de ma vie d’aujourd’hui car je voulais être politologue pour poser des graines dans la conscience des gens, pour les éveiller." Elle a atteint son objectif, autrement.
Elle a suivi ses études à Tahiti, puis en France où "je me suis plus ou moins plu". Un jour, celle qui faisait de la danse depuis toujours (elle était déjà sur scène à 13 ans) a assisté à un cours de Makau Foster. "La révélation", assure Hinatea Colombani.
"J’ai découvert des valeurs culturelles, des vertus, des principes." Cette révélation a mis un terme à ses études. Une opportunité lui a permis d’ouvrir une école. Sa curiosité, sa volonté et son exigence l’ont menée au chevet des anciens et sur les bancs des bibliothèques."J’ai besoin de sources fiables et de faits historiques. J’ai donc passé des heures et des heures plongée dans les ouvrages qui présentaient tout ce que j’avais besoin de savoir sur notre culture."
La suite est une histoire de chance, de rencontres, de prises de risques également. "Je voulais construire un espace apolitique, laïque, contribuer à la société." Elle a choisi de s’installer à Papara dans un espace laissé libre, comprenant 300 m2 couverts et 1 000 m2 de jardin.
Rapidement, un système de troc a vu le jour, "ceux qui pouvaient assurer un cours de cuisine recevaient par exemple en échange un cours de danse". L’espace culturel a consisté en un véritable laboratoire.
En février 2017, elle est au Japon pour donner des cours. Une subvention vient de lui être refusée, son centre est en sursis, elle lève la tête et prend conscience de l’engouement pour le ‘ori tahiti en particulier et pour la culture polynésienne en général. Elle met en place une stratégie et s’entoure des personnes qui viendront constituer l’équipe active du projet.
En avril, de la même année elle passe l’oral pour intégrer Prism, l’incubateur de start-up de la chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM). "Le jury était branché high-tech, je suis arrivée pieds nus en pāreu pour passer l’oral et présenter mon projet."
Son projet, mêlant expérience culturelle pour les touristes fortunés et cours donnés aux voisins du centre parfois à titre gracieux en fonction des situations familiales, a séduit l’assemblée. Une première semaine de test en juillet 2017 est venue confirmer les choix de Hinatea Colombani et de son équipe.
Aujourd’hui, les demandes étrangères affluent. Des demandes locales pour les expériences ont aussi été formulées, à la grande surprise des acteurs du centre qui constatent un besoin pressant de se reconnecter. Des enfants arrivés au centre en échec scolaire sont aujourd’hui moteurs dans leur classe. "Encouragés suivis avec bienveillance, ils participeront à la construction d’un monde meilleur demain."
Enfin, malgré les circonstances, il est toujours question de construire un écolodge pour pousser toujours plus loin les expériences. Les activités sont toujours plus enchevêtrées, formant un tout avec leur environnement.
‘Arioi, passeur culturel
Au-delà de la technique, des savoirs et savoir-faire, le centre ‘Arioi transmet des valeurs, une philosophie de vie et de vivre ensemble. Il accepte en son sein tous les amateurs, amoureux, curieux et passionnés.
L’équipe du centre ouvre grands ses bras aux habitants de Papara, la commune où il est installé, mais aussi aux visiteurs, quels que soient leur lieu de résidence et leurs origines. Tel un passeur, le centre entend démocratiser et promouvoir la culture polynésienne sous toutes ses formes, engagé pour l’expression artistique et sportive.
Concrètement, le centre propose des cours tout au long de l’année et des expériences pour s’imprégner au cours de séances de chant, danse, musique, tressage, tapa, reo tahiti, gastronomie…
Au-delà de la technique, des savoirs et savoir-faire, le centre ‘Arioi transmet des valeurs, une philosophie de vie et de vivre ensemble. Il accepte en son sein tous les amateurs, amoureux, curieux et passionnés.
L’équipe du centre ouvre grands ses bras aux habitants de Papara, la commune où il est installé, mais aussi aux visiteurs, quels que soient leur lieu de résidence et leurs origines. Tel un passeur, le centre entend démocratiser et promouvoir la culture polynésienne sous toutes ses formes, engagé pour l’expression artistique et sportive.
Concrètement, le centre propose des cours tout au long de l’année et des expériences pour s’imprégner au cours de séances de chant, danse, musique, tressage, tapa, reo tahiti, gastronomie…
Contacts
FB : Arioi Centre Culturel
Tel. : 89 37 48 09
Mail : centreculturel@arioi.pf
FB : Arioi Centre Culturel
Tel. : 89 37 48 09
Mail : centreculturel@arioi.pf
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