PAPEETE, le 28 juillet 2014 - Elle est connue à travers tout l’archipel marquisien, mais habite l’île de Nuku Hiva. Sidonie Teikiteetini est une grande spécialiste du « mave », les appels de bienvenue, depuis près de trente ans. Il n’a plus aucun secret pour elle.
Le « mave » est l’appel de bienvenue par excellence. Chaque archipel possède le sien, mais celui de la « Terres des Hommes » est différent. Celle qui le décrie y met tout son cœur, mais aussi ses connaissances de la culture et des mots. C’est justement l’une des spécialités de Sidonie que tous surnomment affectueusement à Nuku Hiva « māmā Sidonie ». Elle intervient dans la majorité des spectacles de danses ou encore de prestations culturelles. « Pour moi, le mave, ce n’est pas seulement un appel. C’est très représentatif de la culture marquisienne en général car contrairement aux danses telles que le Haka ou encore le Ruu, Il peut se faire en toute occasion. Lors d’une naissance, d’un mariage, d’un accueil et plus encore. » tient-elle à expliquer, assise sur sa terrasse devant des textes anciens.
Une compositrice de talent
Dans les années 90, elle participe à de nombreuses fêtes paroissiales. Etant une fervente catholique depuis sa jeunesse, elle fait ses premiers pas dans différents groupes de prières menés par de grands érudits de la culture ènana (Uki Haiti, Yoyo Haiti ou encore Tui Taupotini et Mimio Taupotini). Lorsque le besoin d’intégrer des « mave » se fait ressentir, il est important d’avoir une voix féminine forte, claire et capable d’être modulée ce qui n’est pas forcément aisée, même aux Marquises. Māmā Sidonie possède justement tous ces atouts, sans compter sa capacité de composer des mélodies uniques ou d’adapter des textes bibliques sur ces airs d’époque.
Guidée par les sages.
L’ensemble de ces qualités l’incitent à vouloir découvrir le monde culturel, donc profane. Pour se faire, elle rencontre les anciens du village de Taiohaè, et des autres vallées. Les sages de l’île repèrent les qualités vocales extraordinaires de Sidonie. Peu à peu, sa voix unique donne de la couleur aux « koìka » (fêtes traditionnelles marquisiennes). Ses talents deviennent incontournables dans la communauté locale. Aucune fête ne se fait sans elle désormais. « C’est l’ensemble de toutes ces années d’expériences et de rencontres avec les vieux sages de Nuku hiva et des autres îles qui m’ont appris beaucoup de mélodies. Mais la pratique du « mave » vient incontestablement des années de chants religieux. »
Le « mave » est l’appel de bienvenue par excellence. Chaque archipel possède le sien, mais celui de la « Terres des Hommes » est différent. Celle qui le décrie y met tout son cœur, mais aussi ses connaissances de la culture et des mots. C’est justement l’une des spécialités de Sidonie que tous surnomment affectueusement à Nuku Hiva « māmā Sidonie ». Elle intervient dans la majorité des spectacles de danses ou encore de prestations culturelles. « Pour moi, le mave, ce n’est pas seulement un appel. C’est très représentatif de la culture marquisienne en général car contrairement aux danses telles que le Haka ou encore le Ruu, Il peut se faire en toute occasion. Lors d’une naissance, d’un mariage, d’un accueil et plus encore. » tient-elle à expliquer, assise sur sa terrasse devant des textes anciens.
Une compositrice de talent
Dans les années 90, elle participe à de nombreuses fêtes paroissiales. Etant une fervente catholique depuis sa jeunesse, elle fait ses premiers pas dans différents groupes de prières menés par de grands érudits de la culture ènana (Uki Haiti, Yoyo Haiti ou encore Tui Taupotini et Mimio Taupotini). Lorsque le besoin d’intégrer des « mave » se fait ressentir, il est important d’avoir une voix féminine forte, claire et capable d’être modulée ce qui n’est pas forcément aisée, même aux Marquises. Māmā Sidonie possède justement tous ces atouts, sans compter sa capacité de composer des mélodies uniques ou d’adapter des textes bibliques sur ces airs d’époque.
Guidée par les sages.
L’ensemble de ces qualités l’incitent à vouloir découvrir le monde culturel, donc profane. Pour se faire, elle rencontre les anciens du village de Taiohaè, et des autres vallées. Les sages de l’île repèrent les qualités vocales extraordinaires de Sidonie. Peu à peu, sa voix unique donne de la couleur aux « koìka » (fêtes traditionnelles marquisiennes). Ses talents deviennent incontournables dans la communauté locale. Aucune fête ne se fait sans elle désormais. « C’est l’ensemble de toutes ces années d’expériences et de rencontres avec les vieux sages de Nuku hiva et des autres îles qui m’ont appris beaucoup de mélodies. Mais la pratique du « mave » vient incontestablement des années de chants religieux. »
1997, naissance de son association
A partir du 4ème festival des îles marquises en 1995, māmā Sidonie continue d’approfondir ses connaissances des chants et danses marquisiennes. Deux ans plus tard, elle créé son association « Mave mai nō te mata hou » (Bienvenus aux nouveaux découvreurs). Elle s’entoure d’éléments spécialisés dans les divers styles connus. Parmi eux, Mata Nganahoa (spécialiste de la danse du cochon et de la danse de l’oiseau pour hommes, mais aussi Mearie Tehuitua (compositrice et chorégraphe des filles) ou encore le frère de cette dernière Paemore Tehuitua (l’un des meilleurs batteurs de « pahu » de tout l’archipel).
L’association permet à de nombreux jeunes de l’île de découvrir des mélopées qui jusque-là n’avaient pas encore atteint les rivages de Taiohaè ou étaient tout simplement oubliés. Sidonie se fait alors une petite place dans le microcosme culturel encore réservé à certains seulement à cette époque-là. « Je n’ai pas lâché prise. Avec mon association, nous composions régulièrement. Nous n’étions donc pas obligés de prendre les danses des autres groupes.»
Et aujourd’hui, la dame à la voix d’or continue de chanter dans sa paroisse à Taiohaè, sur son île où les légendes occupent encore une place importante. « Je chanterai tant que j’aurai ma voix. » nous dit-elle. « Le mave fait partie de ma culture, de mes acquis et de mes gênes. Comment l’oublier ou l’ignorer ? » pose-t-elle la question avec un grand sourire et ses yeux qui brillent. Apparemment, elle a transmis le « virus » du chant à son fils qui n’est autre que Poiti, chanteur charismatique du groupe Takanini. « Mais je ne mélange jamais ce que je fais avec les chants de Poiti. Je le conseille, oui, mais je le laisse faire car c’est aussi un artiste. » Avant de se rendre à sa répétition de chants religieux à l’église catholique Maria haatepeiù o te henua ènana, māmā Sidonie fait raisonner une dernière fois son mave à travers la vallée de Pākīu, tout là-haut sur les hauteurs du village de Taiohaè.
A pae à òe māmā Sidonie, ‘ia meitaì òe i òto i ta òe tau hana haamevāha. Kaòha nui.
TP
A partir du 4ème festival des îles marquises en 1995, māmā Sidonie continue d’approfondir ses connaissances des chants et danses marquisiennes. Deux ans plus tard, elle créé son association « Mave mai nō te mata hou » (Bienvenus aux nouveaux découvreurs). Elle s’entoure d’éléments spécialisés dans les divers styles connus. Parmi eux, Mata Nganahoa (spécialiste de la danse du cochon et de la danse de l’oiseau pour hommes, mais aussi Mearie Tehuitua (compositrice et chorégraphe des filles) ou encore le frère de cette dernière Paemore Tehuitua (l’un des meilleurs batteurs de « pahu » de tout l’archipel).
L’association permet à de nombreux jeunes de l’île de découvrir des mélopées qui jusque-là n’avaient pas encore atteint les rivages de Taiohaè ou étaient tout simplement oubliés. Sidonie se fait alors une petite place dans le microcosme culturel encore réservé à certains seulement à cette époque-là. « Je n’ai pas lâché prise. Avec mon association, nous composions régulièrement. Nous n’étions donc pas obligés de prendre les danses des autres groupes.»
Et aujourd’hui, la dame à la voix d’or continue de chanter dans sa paroisse à Taiohaè, sur son île où les légendes occupent encore une place importante. « Je chanterai tant que j’aurai ma voix. » nous dit-elle. « Le mave fait partie de ma culture, de mes acquis et de mes gênes. Comment l’oublier ou l’ignorer ? » pose-t-elle la question avec un grand sourire et ses yeux qui brillent. Apparemment, elle a transmis le « virus » du chant à son fils qui n’est autre que Poiti, chanteur charismatique du groupe Takanini. « Mais je ne mélange jamais ce que je fais avec les chants de Poiti. Je le conseille, oui, mais je le laisse faire car c’est aussi un artiste. » Avant de se rendre à sa répétition de chants religieux à l’église catholique Maria haatepeiù o te henua ènana, māmā Sidonie fait raisonner une dernière fois son mave à travers la vallée de Pākīu, tout là-haut sur les hauteurs du village de Taiohaè.
A pae à òe māmā Sidonie, ‘ia meitaì òe i òto i ta òe tau hana haamevāha. Kaòha nui.
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