PAPEETE, le 24 juillet 2014- Les quelques 900 députés et sénateurs de la République ont vu leurs déclarations d’intérêts révélées publiquement ce jeudi au nom de la transparence politique. Nous avons épluché pour vous les revenus, participations financières et assistants parlementaires de nos 5 députés et sénateurs polynésiens.
Gaston Flosse déclare près de 1,3 millions de francs de revenus mensuels provenant de ses indemnités de sénateur et de représentant à l’Assemblée de Polynésie, et emploie sa compagne Pascale Haiti comme assistante parlementaire. Le député Jean-Paul Tuaiva fait de même et déclare sa compagne comme assistante parlementaire. Jonas Tuhaitu, député, touche 161 000 Fcfp de dividendes annuels de Marama Nui (qui gère les barrages hydroélectriques). Richard Tuheiava, le seul parlementaire UPLD, exerce en parallèle de son mandat de sénateur 3 activités bénévoles...
Ce sont quelques exemples de ce que nous apprennent les déclarations d’intérêt de nos parlementaires publiées hier sur le site www.hatvp.fr. Des formulaires rédigés à la main comme un CV assemblé à la hâte... Car c’est une nouveauté : la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a mis en ligne jeudi, pour la première fois, les déclarations d'intérêts et d'activité des quelque 900 députés et sénateurs de France, dont nos 5 représentants polynésiens. Il ne manque que la déclaration de Maina Sage, fraîchement élue, qui devrait être bientôt publiée. Une fenêtre rare sur la vie financière de nos élus.
3 ans de prison pour une fausse déclaration
Profession exercée en parallèle, détention d'actions de sociétés, fonctions même bénévoles, activités des conjoints et des collaborateurs parlementaires… Ces informations sont disponibles publiquement en vertu des lois sur la transparence adoptées fin 2013 après l'affaire Cahuzac. "Cette publicité assure la transparence des liens d'intérêts qui, sans nécessairement constituer des conflits d'intérêts, permettent à chacun de veiller à leur prévention", indique la Haute autorité nouvellement crée dans un communiqué.
Nouvelle instance indépendante, la Haute autorité n'a pas relevé à ce stade d'omission flagrante de déclaration de certaines activités. Une fausse déclaration serait passible d'une peine de trois ans d'emprisonnement et d'inéligibilité et de 45 000 euros (5,3 millions Fcfp) d'amende. Plus d'une vingtaine d'États de l'Union européenne publient déjà de telles déclarations concernant leurs parlementaires, dont le Royaume-Uni depuis 1974 et l'Espagne depuis 1982.
Gaston Flosse déclare près de 1,3 millions de francs de revenus mensuels provenant de ses indemnités de sénateur et de représentant à l’Assemblée de Polynésie, et emploie sa compagne Pascale Haiti comme assistante parlementaire. Le député Jean-Paul Tuaiva fait de même et déclare sa compagne comme assistante parlementaire. Jonas Tuhaitu, député, touche 161 000 Fcfp de dividendes annuels de Marama Nui (qui gère les barrages hydroélectriques). Richard Tuheiava, le seul parlementaire UPLD, exerce en parallèle de son mandat de sénateur 3 activités bénévoles...
Ce sont quelques exemples de ce que nous apprennent les déclarations d’intérêt de nos parlementaires publiées hier sur le site www.hatvp.fr. Des formulaires rédigés à la main comme un CV assemblé à la hâte... Car c’est une nouveauté : la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a mis en ligne jeudi, pour la première fois, les déclarations d'intérêts et d'activité des quelque 900 députés et sénateurs de France, dont nos 5 représentants polynésiens. Il ne manque que la déclaration de Maina Sage, fraîchement élue, qui devrait être bientôt publiée. Une fenêtre rare sur la vie financière de nos élus.
3 ans de prison pour une fausse déclaration
Profession exercée en parallèle, détention d'actions de sociétés, fonctions même bénévoles, activités des conjoints et des collaborateurs parlementaires… Ces informations sont disponibles publiquement en vertu des lois sur la transparence adoptées fin 2013 après l'affaire Cahuzac. "Cette publicité assure la transparence des liens d'intérêts qui, sans nécessairement constituer des conflits d'intérêts, permettent à chacun de veiller à leur prévention", indique la Haute autorité nouvellement crée dans un communiqué.
Nouvelle instance indépendante, la Haute autorité n'a pas relevé à ce stade d'omission flagrante de déclaration de certaines activités. Une fausse déclaration serait passible d'une peine de trois ans d'emprisonnement et d'inéligibilité et de 45 000 euros (5,3 millions Fcfp) d'amende. Plus d'une vingtaine d'États de l'Union européenne publient déjà de telles déclarations concernant leurs parlementaires, dont le Royaume-Uni depuis 1974 et l'Espagne depuis 1982.
Gaston Flosse
Le président-sénateur laisse presque toutes les cases vides, et omet même de déclarer qu’il est en couple. Pourtant, parmi ses trois assistantes on retrouve Pascale Haiti, sa compagne. Du côté de ses revenus, aucun emploi dans le privé, évidemment. Seules ses indemnités de Sénateur (5600 euros par mois) et de représentant à l’APF (5570 euros) sont mentionnées, pour 1,3 millions Fcfp mensuels. Il aurait aussi une petite participation de 110 000 Fcfp dans la SARL Vahine Tahiti Travel, créée en 1975.
Richard Tuheiava
Notre deuxième sénateur, membre de l’UPLD et affilié PS, déclare une compagne qui serait cadre communal à Faa’a. Il ne précise pas le montant des honoraires qu’il a perçu en tant qu’avocat avant 2010, mais admet avoir été démis d’office du barreau de Papeete en 2012.
Pour ses revenus il ne déclare que 4662 euros « avant écrémage » pour ses indemnités de représentant à l’assemblée, soit 550 000 Fcfp. Il a par contre de nombreuses occupations bénévoles. Il était ainsi conseiller municipal à Arue jusqu’en 2013, et est encore chef du projet pour la candidature de Taputapuatea à l’Unesco, secrétaire exécutif de l’association culturelle internationale iCosmos Pasifika et président d’honneur de Na Papa e Va’u, une association de Raiatea.
Pour ses revenus il ne déclare que 4662 euros « avant écrémage » pour ses indemnités de représentant à l’assemblée, soit 550 000 Fcfp. Il a par contre de nombreuses occupations bénévoles. Il était ainsi conseiller municipal à Arue jusqu’en 2013, et est encore chef du projet pour la candidature de Taputapuatea à l’Unesco, secrétaire exécutif de l’association culturelle internationale iCosmos Pasifika et président d’honneur de Na Papa e Va’u, une association de Raiatea.
Jonas Tahuaitu
Agent de l’équipement jusqu’à 2011, le députait touchait 507 504 Fcfp par mois. Il a depuis pris sa retraite et touche 308 114 Fcfp de pension. Mais sa retraite tout comme son poste à l’Assemblée Nationale ne l’empêche pas de cumuler une indemnité de premier adjoint au maire de Teva i Uta (91 980 Fcfp mensuels) et de président du Secosud (syndicat d’électrification des communes du Sud de Tahiti), rémunéré 116 909 Fcfp par mois.
D’un point de vue financier, Jonas Tahuaitu déclare un seul investissement : 790 000 Fcfp de parts dans Marama Nui (production d'hydroélectricité) qui lui ont rapportés 161 000 Fcfp de dividendes en 2012.
Il est le parlementaire polynésien qui le plus d’assistant, puisqu’il en emploi quatre. Sa compagne est une journaliste de Polynésie Première.
D’un point de vue financier, Jonas Tahuaitu déclare un seul investissement : 790 000 Fcfp de parts dans Marama Nui (production d'hydroélectricité) qui lui ont rapportés 161 000 Fcfp de dividendes en 2012.
Il est le parlementaire polynésien qui le plus d’assistant, puisqu’il en emploi quatre. Sa compagne est une journaliste de Polynésie Première.
Jean-Paul Tuaiva
Chef d’entreprise autant qu’homme politique, le député déclare avoir touché 145 millions de francs de 2009 à 2013 de la part de ses cinq entreprises (dont 2 ont depuis été mises en sommeil ou radiées). Il devrait conserver un salaire de 300 000 Fcfp de la part de ses trois entreprises restantes. Il fait par contre une erreur dans la déclaration de ses revenus de députés (86 000 euros pour 2012 et 2013, soit 10 millions Fcfp), écrivant 2012 au lieu de 2013… Une erreur qui ne devrait pas porter à conséquences. Il travaille enfin bénévolement pour la CCISM.
Du côté de sa vie privée, le nom de sa compagne a été camouflé par la Haute Autorité… qui a cependant laissé son poste : « collaboratrice parlementaire »…
Du côté de sa vie privée, le nom de sa compagne a été camouflé par la Haute Autorité… qui a cependant laissé son poste : « collaboratrice parlementaire »…
Maina Sage
La députée qui remplace Edouard Fritch n’a pas encore de déclaration. Son prédécesseur, lui, n’est plus listé.
Les élus qui renoncent à une carrière dans le privé… ou les cumulent
Certains élus renoncent à de belles carrières dans le privé pour entrer en politique. Ainsi Valérie Rabault, rapporteure générale au Budget (PS) indique une chute de son train de vie dans sa déclaration très détaillée. Après sa démission de son poste de « responsable risques de marché » à BNP Paribas en 2011, ses revenus annuels sont passés de 490 000 euros (58 millions de francs) comme cadre bancaire à 50 000 euros (5,9 millions de francs) nets imposables comme députée.
D’autres au contraire cumulent les revenus. Ainsi Serge Dassault, sénateur UMP et 4ème fortune de France, a perçu en 2013 une rémunération annuelle brute de 628 000 euros (74 millions de francs) comme président du groupe industriel Marcel Dassault. Jean-Michel Baylet (PRG), sénateur et P-DG de La Dépêche du Midi et d'autres sociétés de presse, déclare 700 000 euros (83 millions Fcfp) pour 2013. Citons encore Gilbert Collard (FN) qui a de son côté déclaré 192 000 euros (22,7 millions Fcfp) de revenus en 2013 pour son activité d'avocat.
Une centaine de parlementaires emploient leur femme comme assistante
Comme Gaston Flosse et Jean-Paul Tuaiva, entre 10 et 15% des parlementaires emploient leur meilleure moitié ou un parent comme assistant. Car tous les députés disposent chaque mois d'un "crédit" d'un peu plus de 9 500 euros (plus d’un million de francs) pour payer leurs assistants. Mais ils ne peuvent rémunérer un membre de leur famille qu'à hauteur de la moitié maximum de cette enveloppe.
Les déclarations publiées jeudi attestent de ces emplois, évalués entre 90 à 135 au total. Certains liens familiaux ou de proximité peuvent être difficiles à établir, mais la pratique concerne souvent les épouses : Ann-Katrin Jégo, Aude Lagarde, Valérie Dupont-Aignan, Anne-Marie Collard, Caroline Magne-Ciotti, Valérie Lefebvre… Mais parfois ce sont les enfants, à l’image du député du Var Jacques Bompard qui emploie "Guillaume et Yann Bompard", ou un parent comme la sénatrice Sophie Joissains qui emploie son père Alain Joissains.
Et parfois les rôles sont inversés. Ainsi le président de l'Assemblée Claude Bartolone emploi sa femme Véronique Bartolone comme chargée de mission à son cabinet. Mais il a toujours expliqué "avoir épousé sa collaboratrice" et non embauché sa femme…
Certains élus renoncent à de belles carrières dans le privé pour entrer en politique. Ainsi Valérie Rabault, rapporteure générale au Budget (PS) indique une chute de son train de vie dans sa déclaration très détaillée. Après sa démission de son poste de « responsable risques de marché » à BNP Paribas en 2011, ses revenus annuels sont passés de 490 000 euros (58 millions de francs) comme cadre bancaire à 50 000 euros (5,9 millions de francs) nets imposables comme députée.
D’autres au contraire cumulent les revenus. Ainsi Serge Dassault, sénateur UMP et 4ème fortune de France, a perçu en 2013 une rémunération annuelle brute de 628 000 euros (74 millions de francs) comme président du groupe industriel Marcel Dassault. Jean-Michel Baylet (PRG), sénateur et P-DG de La Dépêche du Midi et d'autres sociétés de presse, déclare 700 000 euros (83 millions Fcfp) pour 2013. Citons encore Gilbert Collard (FN) qui a de son côté déclaré 192 000 euros (22,7 millions Fcfp) de revenus en 2013 pour son activité d'avocat.
Une centaine de parlementaires emploient leur femme comme assistante
Comme Gaston Flosse et Jean-Paul Tuaiva, entre 10 et 15% des parlementaires emploient leur meilleure moitié ou un parent comme assistant. Car tous les députés disposent chaque mois d'un "crédit" d'un peu plus de 9 500 euros (plus d’un million de francs) pour payer leurs assistants. Mais ils ne peuvent rémunérer un membre de leur famille qu'à hauteur de la moitié maximum de cette enveloppe.
Les déclarations publiées jeudi attestent de ces emplois, évalués entre 90 à 135 au total. Certains liens familiaux ou de proximité peuvent être difficiles à établir, mais la pratique concerne souvent les épouses : Ann-Katrin Jégo, Aude Lagarde, Valérie Dupont-Aignan, Anne-Marie Collard, Caroline Magne-Ciotti, Valérie Lefebvre… Mais parfois ce sont les enfants, à l’image du député du Var Jacques Bompard qui emploie "Guillaume et Yann Bompard", ou un parent comme la sénatrice Sophie Joissains qui emploie son père Alain Joissains.
Et parfois les rôles sont inversés. Ainsi le président de l'Assemblée Claude Bartolone emploi sa femme Véronique Bartolone comme chargée de mission à son cabinet. Mais il a toujours expliqué "avoir épousé sa collaboratrice" et non embauché sa femme…
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