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Jiu Jitsu - Hoanui Vanaa : Portrait d’un combattant qui a commencé le jiu jitsu dans le salon de son cousin !

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Jiu Jitsu - Hoanui Vanaa : Portrait d’un combattant qui a commencé le jiu jitsu dans le salon de son cousin !
FAA’A, le 24 juillet 2014. Hoanui Vanaa membre de la ‘Tahitian Top Team’ vient de remporter la ‘Hawaiian Triple Crown’, la plus grosse compétition de jiu jitsu à Hawaii. A cette occasion, il a bien voulu s’adresser à Tahiti Infos pour nous parler un peu de lui. Dans l’ombre de Dany Gérard, il était le ‘petit dernier’ d’une ‘bande de potes’ de Faa’a qui est allée briller dans les compétitions internationales au Japon, en Californie, au Brésil, à Hawaii…
 
Les Brésiliens titillent les Tahitiens dans le surf à l’image d’un Gabriel Médina qui surclasse notre Michel Bourez aux championnats du monde de surf. Avec Dany, Taihia, Marere, Hoanui et quelques autres, les tahitiens surclassent parfois les brésiliens dans leur propre sport - le jiu jitsu brésilien - malgré une différence démographique abyssale.
 
Agé de seulement 24 ans, il a toutes les cartes en main pour suivre les pas de Dany Gérard. Il déplore malheureusement le peu d’intérêt des instances sportives envers le jiu jitsu par rapport à d’autres sports. Humble et acharné, le jiu jitsu est devenu pour lui synonyme d’une discipline à suivre mais sans que cela tourne à l’obsession, pour trouver un équilibre et progresser dans tous les aspects de sa vie.


Peux-tu te présenter et quelles sont tes origines ?
 
« Je m’appelle Hoanui Vanaa, j’ai 24 ans. Je suis originaire de Faa’a. Au niveau des origines maternelles, mon grand père est alsacien et ma grand mère est chinoise, du côté de mon père les origines sont tahitiennes. J’ai grandi à Faa’a.»
 
Quand as-tu démarré le jiu jitsu ?
 
« J’ai commencé le jiu jitsu à Faa’a en 2005 avec mon cousin Tamatoa Parker, dans son salon. A l’époque on n’avait pas d’instructeur. On n’avait pas de ceinture noire qui nous disait les choses précisément, les détails qu’il fallait savoir, on les faisait à la ‘one again’ avec les films, les livres mais ce n’est jamais pareil… »
 
Et après le salon de Tamatoa Parker ?

 
« On n’en revient à l’histoire du club ‘Tahitian Top Team’. On a basculé dans le garage d’un ami juste à côté, dans le quartier, on était une dizaine à s’entraîner, j’étais un des plus jeunes, sachant que tous ceux qui s’entraînaient avec moi ont aujourd’hui trente ans et plus. J’étais le ‘petit dernier’ et je me suis tout de suite accroché à ça. J’ai trouvé dans le jiu jitsu une manière de m’exprimer dans laquelle j’éprouvais beaucoup de plaisir. Jusqu’à aujourd’hui cela ne me dérangerait pas de m’entraîner du matin jusqu’au soir, être sur les tatamis tous les jours, à toutes les heures de la journée. »
 
Tu as une profession ?
 
« Oui, je suis infographiste, je suis patenté. J’ai cette chance de pouvoir travailler à partir de chez moi, à domicile. Cela me permet de gérer mes horaires d’entraînement. Le matin j’ai une préparation physique d’une heure environ. Pour le moment je n’ai plus d’entraînement à midi mais cela va bientôt reprendre, on vient d’en parler avec Dany. Et le soir, on s’entraîne également. On essaie d’avoir un entraînement assez complet en essayant de faire beaucoup de technique le midi car on n’a qu’une heure. Le soir c’est plutôt combat avec encore de la technique. »
 
Ta préparation physique ?
 
« Avec ma mère on a investi dans ce qu’il faut pour du ‘crossfit’, j’ai donc chez moi tout le nécessaire pour m’entretenir physiquement sans avoir à me déplacer. J’adapte mes mouvements spécifiquement au jiu jitsu sachant que je ne suis pas à la recherche d’un corps de ‘bodybuilder’ mais plutôt à la recherche de résistance et d’explosivité. »
 
Au niveau nutrition ?
 
« (rires) C’est la petite question piège ! Je viens de Hawaii, j’avoue que j’ai beaucoup triché. J’essaie de manger le plus équilibré possible. Le matin beaucoup de fruits, des œufs ou un ‘shake’ de protéines. A midi, une protéine encore avec du poulet, du poisson. La viande rouge j’évite, je privilégie la viande blanche avec des légumes et un peu de féculents. Le soir je rentre assez tard de l’entraînement vers 21H, je ne mange pas de féculents, essentiellement des légumes et une petite protéine, un petit morceau de poisson par exemple. »
 
C’est donc un mode de vie, pas uniquement un sport ?
 
« On échange beaucoup avec Dany et on est arrivés à un stade où l’on va plus loin que le jiu jitsu, oui, un mode de vie que l’on partage. J’essaie d’avoir des repas équilibrés mais parfois ce n’est pas évident de rester toujours sérieux. Parfois une petite pizza de chez mon cousin Tamatoa à ‘Tahitian Top Pizza’, ça ne fait pas de mal. (rires) J’aime le jiu jitsu, cela me fait aimer la vie, qui aime bien la vie aime manger. De temps en temps un hamburger cela fait plaisir donc il faut savoir faire la part des choses, à trop se priver tu ne profites plus. »

 
C’est une satisfaction de représenter Tahiti à l’international ?
 
« Effectivement à chaque déplacement je suis toujours fier de représenter les couleurs de mon pays. Je combats toujours avec un kimono avec le drapeau de Tahiti dessus. Même si on n’est qu’un petit point sur une carte, on fait partie des meilleurs dans le monde. Cela permet de montrer aux jeunes de Tahiti qu’il n’y a pas forcément besoin d’aller se battre dans la rue pour montrer que tu es fort à faire quelque chose et que c’est plus intéressant de canaliser tout ça dans un sport pour essayer d’aller percer à l’étranger. A chaque fois que je gagne, je dédie toujours ma victoire à toute la Polynésie, aux Polynésiens. J’essaie de suivre les traces de Dany qui a commencé à percer au niveau mondial, oui. »
 
Tu me disais déplorer le manque de soutien du jiu jitsu par rapport au judo par exemple ?
 
« Je ne reproche rien au judo spécialement, c’est juste qu’au niveau des sports de combat, la boxe, le judo, le taekwondo ou même le va’a, les ministères, les fédérations sont derrière les athlètes, ils sont prêts à débourser pour faire partir aux Océania je ne sais combien de footballeurs…Ce que je déplore c’est dans le jiu jitsu c’est difficile de se déplacer, cela engendre de gros frais mais les Tahitiens sont forts donc ils ont de très grandes chances de ramener des titres à Tahiti. Je reviens de Hawaii, beaucoup m’ont rajouté à leur contacts sur internet et souhaiteraient avant la fin de l’année venir à Tahiti. Ils ne sont pas des milliers mais si à chaque fois on montre qu’on est là sur les podiums forcément cela deviendra une destination, les meilleurs mondiaux pourraient venir faire des compétitions de rang mondial ici à Tahiti. Cela créerait de l’animation et montrerait un exemple aux jeunes, cela aurait un impact finalement sur l’économie. »
 
Tu es également en relation avec le grand champion Michael Fowler ?
 
« A chaque fois qu’il vient à Tahiti, il loge chez moi et je reste 24H/24H avec lui. C’est quelqu’un à qui je dois beaucoup, il a influencé mon plan de jeu, ma vision du jiu jitsu et de la vie. Son histoire est intéressante. Pendant trois ans, il s’est mis à fond dans le jiu jitsu, que ça et rien d’autre. Il s’est rendu compte qu’il n’était pas heureux, qu’il n’aurait pas de famille, qu’il ne voyait plus ses amis. En discutant beaucoup avec lui sur ses expériences, tu te remets forcément en question et au final si tu ne fais pas progresser ce qui est autour du jiu jitsu, tes relations amicales, ton travail, ta famille, si tu n’évolue pas en même temps que ton jiu jitsu, cela ne va pas marcher. Il te manquera quelque chose pour atteindre un équilibre pour que tout aille en progression constante. C’est ce que j’essaie de faire. » SB

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