PAPEETE, le 21 juillet 2014 - En retard de paiements systématique, au bord de la cessation de paiement selon les rapporteurs de l’Assemblée, le RSPF avait vraiment besoin d’une bouffée d’oxygène. L’Assemblée lui accorde 2 milliards de francs cfp.
Lors de la séance extraordinaire de l’Assemblée de Polynésie française lundi matin, une vingtaine d’infirmiers libéraux étaient présents dans le public et suivaient les débats avec beaucoup d’attention. Il faut dire que certains n’ont pas été payés depuis presque cinq mois pour leurs prestations devant être prises en charge par le RSPF, désormais rebaptisé RST.
Sylvana Puhetini, rapporteuse de la commission des finances de l’APF, a expliqué que « la situation financière du RST le conduit à une situation proche de la cessation de paiement. A fin mai, les dettes du régime envers les prestataires de santé, les cliniques et hôpitaux dépassent les 6 milliards de Fcfp. » Il faut donc renflouer le régime de solidarité territoriale, et le gouvernement a proposé à l’APF de réaffecter 2 milliards de francs cfp en urgence, tirés des crédits du redressement et de l’assainissement des comptes publics. L’Assemblé a voté le texte lundi, et l’argent sera versé sur le fonds pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté (FELP).
Toujours pas de retour de l’Etat
Plusieurs représentants ont fait la remarque que si le sujet est ainsi réglé en urgence alors que le RST est au bord de l'étouffement, c'est que le Pays attend toujours un retour de l’Etat au financement de ce régime au titre de la solidarité nationale et que les réformes du régime pour le ramener à l’équilibre se font attendre. 1,9 milliard de francs sont espérés de l’Etat, mais il est peu probable que le sujet soit abordé à Paris avant que ne soit dévoilé le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociale (IGAS) sur le sujet.
A noter aussi, cette participation de l’Etat était un des arguments du gouvernement auprès de Standard & Poors pour l’amélioration de la note de la Polynésie sur les marchés internationaux, qui ont permis de lever une partie des fonds pour l’investissement… aujourd’hui réaffectés au FELP.
Les représentants indépendantistes ont été les plus virulents. Antony Géros a ainsi fait le rapprochement avec le projet Mahana Beach adopté durant le week-end : « voici qu’en Polynésie la 9ème merveille du monde s’esquisse sur le petit écran. Ce projet coûtera 250 milliards au Pays alors que nous avons beaucoup de difficultés à trouver 2 malheureux milliards de francs pour la solidarité. Des fonds qui vont être prélevés sur ceux destinés à assainir nos comptes. Nous sommes déçus et surpris de voir tous nos efforts de redressement des comptes remis en cause. » Le groupe UPLD s’est abstenu de voter.
Nicole Sanquer, pour le groupe Tahoeraa, répond que « oui, ce sont 2 milliards de plus qu’il faut débloquer en urgence après le 1,5 milliard débloqués en avril, pour aider les plus démunis. Malgré toutes les conséquences pour l’assainissement des comptes publics, nous n’avons pas le choix car la cessation de paiement serait pire, au nom de la couverture universelle votée en 1995. »
Nuihau Laurey, le vice-président, atténue les conséquences : "C’est une réponse exclusivement financière avant qu’un texte sur la réforme du RST, en particulier l’admission à ce régime, soit examiné. A propos du prélèvement de 2 milliards sur les comptes de redressement, nous ne pouvons nous réduire à ne plus assumer nos obligations, et il faudra dans quelques temps trouver les moyens pour doter à nouveau ces comptes pour donner à nos comptes publics la sincérité nécessaire. Il faudra faire des économies, dont nous parleront plus tard."
Lors de la séance extraordinaire de l’Assemblée de Polynésie française lundi matin, une vingtaine d’infirmiers libéraux étaient présents dans le public et suivaient les débats avec beaucoup d’attention. Il faut dire que certains n’ont pas été payés depuis presque cinq mois pour leurs prestations devant être prises en charge par le RSPF, désormais rebaptisé RST.
Sylvana Puhetini, rapporteuse de la commission des finances de l’APF, a expliqué que « la situation financière du RST le conduit à une situation proche de la cessation de paiement. A fin mai, les dettes du régime envers les prestataires de santé, les cliniques et hôpitaux dépassent les 6 milliards de Fcfp. » Il faut donc renflouer le régime de solidarité territoriale, et le gouvernement a proposé à l’APF de réaffecter 2 milliards de francs cfp en urgence, tirés des crédits du redressement et de l’assainissement des comptes publics. L’Assemblé a voté le texte lundi, et l’argent sera versé sur le fonds pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté (FELP).
Toujours pas de retour de l’Etat
Plusieurs représentants ont fait la remarque que si le sujet est ainsi réglé en urgence alors que le RST est au bord de l'étouffement, c'est que le Pays attend toujours un retour de l’Etat au financement de ce régime au titre de la solidarité nationale et que les réformes du régime pour le ramener à l’équilibre se font attendre. 1,9 milliard de francs sont espérés de l’Etat, mais il est peu probable que le sujet soit abordé à Paris avant que ne soit dévoilé le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociale (IGAS) sur le sujet.
A noter aussi, cette participation de l’Etat était un des arguments du gouvernement auprès de Standard & Poors pour l’amélioration de la note de la Polynésie sur les marchés internationaux, qui ont permis de lever une partie des fonds pour l’investissement… aujourd’hui réaffectés au FELP.
Les représentants indépendantistes ont été les plus virulents. Antony Géros a ainsi fait le rapprochement avec le projet Mahana Beach adopté durant le week-end : « voici qu’en Polynésie la 9ème merveille du monde s’esquisse sur le petit écran. Ce projet coûtera 250 milliards au Pays alors que nous avons beaucoup de difficultés à trouver 2 malheureux milliards de francs pour la solidarité. Des fonds qui vont être prélevés sur ceux destinés à assainir nos comptes. Nous sommes déçus et surpris de voir tous nos efforts de redressement des comptes remis en cause. » Le groupe UPLD s’est abstenu de voter.
Nicole Sanquer, pour le groupe Tahoeraa, répond que « oui, ce sont 2 milliards de plus qu’il faut débloquer en urgence après le 1,5 milliard débloqués en avril, pour aider les plus démunis. Malgré toutes les conséquences pour l’assainissement des comptes publics, nous n’avons pas le choix car la cessation de paiement serait pire, au nom de la couverture universelle votée en 1995. »
Nuihau Laurey, le vice-président, atténue les conséquences : "C’est une réponse exclusivement financière avant qu’un texte sur la réforme du RST, en particulier l’admission à ce régime, soit examiné. A propos du prélèvement de 2 milliards sur les comptes de redressement, nous ne pouvons nous réduire à ne plus assumer nos obligations, et il faudra dans quelques temps trouver les moyens pour doter à nouveau ces comptes pour donner à nos comptes publics la sincérité nécessaire. Il faudra faire des économies, dont nous parleront plus tard."
Encadré : 18 millions de plus pour la Présidence
En plus des 2 milliards pour le RST, le rectificatif du budget 2014 a introduit une rallonge de 12,3 millions Fcfp pour le « paiement des honoraires des avocats assurant la défense des intérêts de la Polynésie française ». 6,5 millions de plus ont été « ajoutés discrètement par le protocole de la présidence pour payer des factures 2013 », selon les mots de Armelle Merceron (ATP). Le vice-président a expliqué que ces fonds ont été nécessités par les visites d’investisseurs étrangers et leur transport dans les îles. Des explications qui n’ont pas convaincu Antony Géros : « après avoir avalé un boa, la couleuvre passe toute seule… » déclare-t-il.
En plus des 2 milliards pour le RST, le rectificatif du budget 2014 a introduit une rallonge de 12,3 millions Fcfp pour le « paiement des honoraires des avocats assurant la défense des intérêts de la Polynésie française ». 6,5 millions de plus ont été « ajoutés discrètement par le protocole de la présidence pour payer des factures 2013 », selon les mots de Armelle Merceron (ATP). Le vice-président a expliqué que ces fonds ont été nécessités par les visites d’investisseurs étrangers et leur transport dans les îles. Des explications qui n’ont pas convaincu Antony Géros : « après avoir avalé un boa, la couleuvre passe toute seule… » déclare-t-il.
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