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Femmes du bout du monde : Sabine et l’amour des « horave »

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Femmes du bout du monde : Sabine et l’amour des « horave »
PAPEETE, le 26 juin 2014 - Les îles marquises sont réputées pour leurs paysages mais aussi leurs chevaux sauvages. Introduits depuis le Chili au milieu du 19ème siècle, l’animal a été apprivoisé rapidement par l’homme, au point qu’aujourd’hui de grandes familles en possèdent un grand nombre. C’est le cas de sabine Teikiteetini et ses…cinquante chevaux.

On peut le dire, c’est tout naturellement que Sabine Tepuvahiei Teikiteetini élève des chevaux. Elle sourit d’ailleurs lorsqu’elle se décrit elle-même, faisant allusion aux personnages d’Astérix et Obélix « Je suis tombée dedans depuis que je suis née. » Effectivement, la famille paternelle de Sabine est l’une des plus grandes de l’île de Nuku Hiva. Les Teikiteetini comptent parmi les meilleurs chasseurs de la région. Son père, surnommé « Koukou » détient des hordes entières de chevaux sauvages lesquels galopent librement dans les plaines de la forêt de Toovii, un lieu qu’elle connait pour y avoir vécu durant son enfance. Aujourd’hui, elle remplace son père. « Nous sommes une famille d’amoureux des chevaux. Et c’est le cas depuis des décennies. Mon père, mais avant lui, mon grand-père et mon arrière-grand-père. Mes frères également ont toujours vécu avec les chevaux. (…) Aussi, nous sommes une famille d’éleveurs et d’agriculteurs. Avec le temps, nos troupeaux se sont agrandis ainsi que notre cheptel. »

Femmes du bout du monde : Sabine et l’amour des « horave »
Une activité qui vit avec le tourisme

Lorsque des touristes font appel à ses services, Sabine prépare un itinéraire et optimise le temps imparti pour chaque ballade organisée. « En temps normal, il faut une demie journée pour atteindre le plateau de Toovii (situé en altitude entre l’aéroport et le village principal de Taiohaè). Malheureusement, aujourd’hui, ils n’ont plus trop de temps. Donc, je les achemine en voiture jusqu’en haut puis de là, ils font une petite balade qui dure quand même entre deux et trois heures. » Précise-t-elle.

Sabine a monté sa petite « ferme » en 1982. C’est là aussi qu’elle a commencé à proposer ses services de guide touristique. A cette époque-là, les touristes n’étaient pas nombreux, mais leur nombre était stable : « Mes débuts ont été timides mais avec le temps, j’ai eu beaucoup de touristes. Ça marchait bien. C’est vrai qu’il n’y en avait pas beaucoup, mais ça nous suffisait. » Une époque qu’elle regrette car depuis quelques années, elle assiste à la baisse de fréquentation touristique aux îles Marquises. Malgré tout, « j’aime ce que je fais. Bon, c’est vrai que je n’ai plus autant de touristes qu’avant, mais dans ces cas-là, il faut faire autre-chose en attendant des jours meilleurs. Lorsque je n’ai pas d’excursions, j’élève des canards et des poules. Je plante des agrumes (citronniers et orangers) Voilà. »

Les chevaux des Teikiteetini descendent des premiers groupes de chevaux débarqués depuis le Chili vers 1840. Pour la première fois, les marquisiens voyaient cette bête dont ils ne savaient rien. Et aujourd’hui, tout a bien changé. Le cheval est devenu un des symboles de l’archipel. Une des îles, Ua Huka porte même l’affectueux nom « d’île aux chevaux ». « C’est dire l’importance qu’il a pris dans notre vie de tous les jours. » ajoute Sabine. Au fil des ans, le cheval s’est adapté au climat et aux paysages du henua ènana, au point d’être classé : « cheval de race marquisienne ». C’est le point de vue de Sabine : « A l’ origine, ils étaient espagnols mais depuis on les appelle « chevaux marquisiens ». J’ai toujours entendu cette appellation depuis que j’étais petite. »

La liberté de ses chevaux est une priorité. Ils sont une cinquantaine à être répartie ici et là. Bien qu’éparpillés, Sabine arrive à les retrouver sans aucune difficulté. Elle peut les regrouper en moins d’une heure, quarante-cinq minutes tout au plus. Pendant toutes ces années, elle ne s’est jamais fatiguée de monter avec eux sur le plateau de Toovii et ce, deux à trois fois par semaine. « Il me faut entre trois et quatre heures tout de même. » C’est encore le cas aujourd’hui. Pour elle, ce travail peut également être entrepris par la nouvelle génération « Aujourd’hui, on le voit tous. C’est dur d’avoir un travail à Tahiti, malgré les diplômes. C’est aussi pour cela que je fais ce travail pour que mes enfants prennent la suite et puisse vivre par eux-mêmes. J’en ai quatre. Il ne faut plus espérer trouver du travail dans l’administration. La terre, elle, est toujours là pour nous. Revenez dans vos îles. Courage les jeunes ! » Conclue-t-elle avant de continuer son travail comme chaque jour, ici, à Taiohaè. Dans le village de ses ancêtres.

TP



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