PAPEETE, le 18 juin 2014. Composé pour l'instant d’une dizaine de jeunes, de tous horizons, le tout jeune collectif Puhihau -il n'a que quelques jours d'existence- s’indigne de la destruction annoncée du mémorial des victimes du nucléaire, érigé depuis 2006 sur une minuscule parcelle des jardins de Paofai. Dimanche, le collectif organise -à partir de 13 heures- un rassemblement pacifique et citoyen autour du site. Le collectif se déclare également apolitique en dépit de l'engagement de certains de ses membres dans des mouvements locaux.
Ce sont en tout cas les enfants de la bombe. Les trois représentants du collectif Puhihau, en conférence de presse ce mercredi matin sont âgés de 26 à 30 ans. Nés en Polynésie au temps des essais nucléaires souterrains, leur conscience de ce fait nucléaire est différente selon leur milieu d’origine. «J’ai été élevé dans une famille où il y avait une photo du champignon nucléaire dans la salle à manger. On nous parlait alors du nucléaire bénéfique et pourvoyeur d’emplois. Ce n’est qu’en grandissant que j’ai compris que les essais n’étaient bons ni pour Moruroa ni pour les Polynésiens» témoigne Steeve, 28 ans. Pour Mervin, 26 ans, la prise de conscience est tardive également. «Personne de mon entourage ne travaillait dans le nucléaire. Longtemps, je n’ai su sur les essais que des généralités. A l’école on en parlait mais sans plus, et ce que j’entendais c’était plus sur la nécessité militaire de la France de procéder à ces essais. Le danger, je n’ai rien su». Né après la catastrophe de Tchernobyl, Mervin a échappé longtemps aux sirènes d’alarme des anti-nucléaires. Cette fois, en revanche, le voilà en plein dans le bain de conscience, et le déclic est venu de cette simple décision du gouvernement de ne pas renouveler l’autorisation d’occupation accordée à l’association Moruroa E Tatou pour ce sobre mémorial aux victimes des essais nucléaires qui occupe à peine 36m2 d’espace public en bord de mer. «Trop de jeunes ignorent encore ce qui s’est passé sur les atolls de Moruroa et Fangataufa, il faut raviver cette mémoire» poursuit Mervin.
L’idée de ce rassemblement, née sur les réseaux sociaux, n’a pas de portée politique. Les participants qui rejoindront le mouvement sont invités à venir vivre ce moment de partage de conscience, dimanche à partir de 13 heures, de préférence en étant vêtu de blanc. Symboliquement cet appel au rassemblement est lancé un 18 juin, faisant écho à un autre point de départ d’un mouvement de résistance citoyenne. «Nous sommes justes des citoyens et notre collectif est apolitique. Le combat que nous menons dépasse les clivages politiques. Ici il s’agit juste de mémoire. Les anciens travailleurs de Moruroa ne vont pas vivre éternellement, c’est important que le combat change de génération» précise Mareva. L’action de ces jeunes est née de l’indignation de voir ce mémorial être appelé à disparaître, comme une mémoire qui s’efface. Mardi soir, près de 200 personnes avaient déjà confirmé sur les réseaux sociaux leur présence dimanche pour ce rassemblement.
Ce sont en tout cas les enfants de la bombe. Les trois représentants du collectif Puhihau, en conférence de presse ce mercredi matin sont âgés de 26 à 30 ans. Nés en Polynésie au temps des essais nucléaires souterrains, leur conscience de ce fait nucléaire est différente selon leur milieu d’origine. «J’ai été élevé dans une famille où il y avait une photo du champignon nucléaire dans la salle à manger. On nous parlait alors du nucléaire bénéfique et pourvoyeur d’emplois. Ce n’est qu’en grandissant que j’ai compris que les essais n’étaient bons ni pour Moruroa ni pour les Polynésiens» témoigne Steeve, 28 ans. Pour Mervin, 26 ans, la prise de conscience est tardive également. «Personne de mon entourage ne travaillait dans le nucléaire. Longtemps, je n’ai su sur les essais que des généralités. A l’école on en parlait mais sans plus, et ce que j’entendais c’était plus sur la nécessité militaire de la France de procéder à ces essais. Le danger, je n’ai rien su». Né après la catastrophe de Tchernobyl, Mervin a échappé longtemps aux sirènes d’alarme des anti-nucléaires. Cette fois, en revanche, le voilà en plein dans le bain de conscience, et le déclic est venu de cette simple décision du gouvernement de ne pas renouveler l’autorisation d’occupation accordée à l’association Moruroa E Tatou pour ce sobre mémorial aux victimes des essais nucléaires qui occupe à peine 36m2 d’espace public en bord de mer. «Trop de jeunes ignorent encore ce qui s’est passé sur les atolls de Moruroa et Fangataufa, il faut raviver cette mémoire» poursuit Mervin.
L’idée de ce rassemblement, née sur les réseaux sociaux, n’a pas de portée politique. Les participants qui rejoindront le mouvement sont invités à venir vivre ce moment de partage de conscience, dimanche à partir de 13 heures, de préférence en étant vêtu de blanc. Symboliquement cet appel au rassemblement est lancé un 18 juin, faisant écho à un autre point de départ d’un mouvement de résistance citoyenne. «Nous sommes justes des citoyens et notre collectif est apolitique. Le combat que nous menons dépasse les clivages politiques. Ici il s’agit juste de mémoire. Les anciens travailleurs de Moruroa ne vont pas vivre éternellement, c’est important que le combat change de génération» précise Mareva. L’action de ces jeunes est née de l’indignation de voir ce mémorial être appelé à disparaître, comme une mémoire qui s’efface. Mardi soir, près de 200 personnes avaient déjà confirmé sur les réseaux sociaux leur présence dimanche pour ce rassemblement.
L’arrêté publié au Journal officiel
L’arrêté 894 du 12 juin 2014 a été publié au Journal Officiel du 17 juin. Il abroge un précédent arrêté du 19 juin 2006 accordant à l’association Moruroa E Tatou l’autorisation d’occupation temporaire d’un emplacement du domaine public maritime remblayé, «Considérant la volonté du pays de recouvrir la maîtrise foncière de cette emprise dans le cadre de projets de valorisation et d'aménagement du front de mer». Il ne s’agit pas d’une destruction du mémorial : dans un courrier adressé par le Pays à l’association Moruroa E Tatou, lundi soir, le gouvernement propose un nouvel emplacement pour ce monument, en face de la base navale, sur un terrain domanial.
L’arrêté 894 du 12 juin 2014 a été publié au Journal Officiel du 17 juin. Il abroge un précédent arrêté du 19 juin 2006 accordant à l’association Moruroa E Tatou l’autorisation d’occupation temporaire d’un emplacement du domaine public maritime remblayé, «Considérant la volonté du pays de recouvrir la maîtrise foncière de cette emprise dans le cadre de projets de valorisation et d'aménagement du front de mer». Il ne s’agit pas d’une destruction du mémorial : dans un courrier adressé par le Pays à l’association Moruroa E Tatou, lundi soir, le gouvernement propose un nouvel emplacement pour ce monument, en face de la base navale, sur un terrain domanial.
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