PAPE’ETE, le 19 juin 2014 - Depuis trois ans, Sylvestin Teikiteetini, plus connu sous le nom de Poiti, a su s’imposer dans le monde de la musique polynésienne. Ayant créé le style reggae-marquisien ou "wild reggae", un genre typiquement "ènana" (marquisien), ce jeune auteur-compositeur d’une vingtaine d’année parle avec son coeur, son "koekoe" comme il le dit si bien.
Avant d’aller plus loin, il faut déjà comprendre le sens même du nom "Ta-ka-ni-ni", lequel signifie "vertige" ou encore "faire tourner la tête". On comprend que le leitmotiv sonore du groupe est clairement établi : "il fallait faire tourner la tête des gens avec notre musique qui allait venir tout de même de 1 800 km de Tahiti, et donc de 20 000 km de France" explique Poiti. Et le style est vite trouvé : des textes revendicatifs, engagés placés dans un contexte de renouveau culturel. Ce n’est certes pas du "métal", mais la force qui se dégage de chaque composition en a la teneur et la puissance.
Avant d’aller plus loin, il faut déjà comprendre le sens même du nom "Ta-ka-ni-ni", lequel signifie "vertige" ou encore "faire tourner la tête". On comprend que le leitmotiv sonore du groupe est clairement établi : "il fallait faire tourner la tête des gens avec notre musique qui allait venir tout de même de 1 800 km de Tahiti, et donc de 20 000 km de France" explique Poiti. Et le style est vite trouvé : des textes revendicatifs, engagés placés dans un contexte de renouveau culturel. Ce n’est certes pas du "métal", mais la force qui se dégage de chaque composition en a la teneur et la puissance.
UN AIR DE FAMILLE
Dès son jeune âge, Poiti se passionne pour sa culture et les nombreuses légendes de son archipel. Cet amour lui vient directement de sa mère "māmā Sidonie", connue pour sa voix claire et puissante lors des spectacles d’accueil des touristes de l’Aranui. La culture, il la vit chaque jour et notamment entre les années 1995 à 2000 où Sidonie créé son groupe de danse, appelé "Mave mai nō te mata hou" (bienvenus aux nouveaux découvreurs). "Ces années ont été du pur bonheur pour moi car j’ai bien appris les danses de mon île comme la danse du cochon, le haka, le putu ou encore le ruu, autant de styles qui m’ont marqué" se souvient Poiti.
En plus des danses traditionnelles, Poiti se spécialise dans le battement de pahu (tambour marquisien). Des années plus tard, durant ses études à Tahiti, il se met à composer, mais seulement pour passer le temps et se faire plaisir. Un plaisir qui va le conduire peu à peu à se découvrir une âme d’artiste amoureux de sa liberté, celle d’être marquisien tout simplement.
Dès son jeune âge, Poiti se passionne pour sa culture et les nombreuses légendes de son archipel. Cet amour lui vient directement de sa mère "māmā Sidonie", connue pour sa voix claire et puissante lors des spectacles d’accueil des touristes de l’Aranui. La culture, il la vit chaque jour et notamment entre les années 1995 à 2000 où Sidonie créé son groupe de danse, appelé "Mave mai nō te mata hou" (bienvenus aux nouveaux découvreurs). "Ces années ont été du pur bonheur pour moi car j’ai bien appris les danses de mon île comme la danse du cochon, le haka, le putu ou encore le ruu, autant de styles qui m’ont marqué" se souvient Poiti.
En plus des danses traditionnelles, Poiti se spécialise dans le battement de pahu (tambour marquisien). Des années plus tard, durant ses études à Tahiti, il se met à composer, mais seulement pour passer le temps et se faire plaisir. Un plaisir qui va le conduire peu à peu à se découvrir une âme d’artiste amoureux de sa liberté, celle d’être marquisien tout simplement.
RETOUR À NUKU HIVA ET PREMIER ALBUM
De retour au pays, il retrouve Kalou et Mana Salmon, l'actuel batteur du groupe. Ils sont rejoints par Casimir Utia qui n’est autre que son cousin germain ainsi que Tehina Huukena, choriste. "Presque tous les membres de Takanini sont de la famille". De l’aveu même de l’artiste, cet élément y a été pour beaucoup dans leur réussite.
Autre tournant dans la carrière du jeune chanteur, sa rencontre avec Christophe Cordier qui est le seul
Métropolitain de la formation. C’est surtout l’expérience de ce dernier, en matière de styles de musique divers, qui apporte une touche particulière au son "Takanini". Du coup, les arrangements gagnent en qualité. Plus tard d’autres musiciens de Nuku Hiva font leur entrée : Victor au clavier, Etau à la basse, Yolène aux percussions, Ludo aux chœurs et Pita au ‘ukulele. L’association des trouvailles des uns et des autres apporte sa touche finale au style Takanini.
Malgré tout, et cela est si souvent arrivé aux artistes engagés, Poiti ne trouve pas l’écoute espérée auprès de la population de Nuku Hiva. Certains lui reprochent même ses paroles jugées "anticléricales", causant ainsi un sentiment d’incompréhension, mais par-dessus tout, de frustration. D’où l’idée de deux amis possédant un voilier d’amener le groupe sur l’île d’en face, Ua Pou, pour une série de prestations. Sur place, l’accueil exceptionnel des habitants de la vallée de Hakahetau et la mise à disposition de moyens techniques donnent enfin au groupe la chance de s'exprimer, et surtout d’être compris. "E tama ènana mātou,èīa na tō mātou hia, ‘ia vivīniìa mai mātou !" (Nous sommes des enfants marquisiens, ce que nous désirons, c’est être compris ! ).
Le succès remporté sur l’île aux piliers ouvre la porte à de nombreux concerts organisés à...Nuku Hiva. Et à un premier album, composé de 11 morceaux, qui voit le jour la veille de l'ouverture du festival des Marquises 2011. Le titre le plus connu, "Kamave", fait rapidement le tour du Pacifique. A tel point, qu’une réalisatrice de documentaire, Cécile Gendreau-Teissier, décide de consacrer un film au groupe, intitulé "‘Ananāhi, le phénomène Takanini". Dans ce documentaire, un jeune adolescent en route pour un concert du groupe à Moorea, déclare : "Poiti parle comme nous. Il nous comprend". Preuve que le jeune marquisien aux textes parfois dérangeants, a su se faire comprendre des jeunes polynésiens, avec ses mots et son coeur.
Fort d’une richesse culturelle acquise au cours de ces nombreuses années, c’est tout naturellement que Poiti continue son chemin d’artiste, chez lui là-bas à Nuku Hiva, sur les hauteurs de la vallée Pākīu. Après un concert dernièrement à la Maison de la Culture, les Takanini entament l’enregistrement d’un second album, dont la date de sortie sera annoncée prochainement.
TP
De retour au pays, il retrouve Kalou et Mana Salmon, l'actuel batteur du groupe. Ils sont rejoints par Casimir Utia qui n’est autre que son cousin germain ainsi que Tehina Huukena, choriste. "Presque tous les membres de Takanini sont de la famille". De l’aveu même de l’artiste, cet élément y a été pour beaucoup dans leur réussite.
Autre tournant dans la carrière du jeune chanteur, sa rencontre avec Christophe Cordier qui est le seul
Métropolitain de la formation. C’est surtout l’expérience de ce dernier, en matière de styles de musique divers, qui apporte une touche particulière au son "Takanini". Du coup, les arrangements gagnent en qualité. Plus tard d’autres musiciens de Nuku Hiva font leur entrée : Victor au clavier, Etau à la basse, Yolène aux percussions, Ludo aux chœurs et Pita au ‘ukulele. L’association des trouvailles des uns et des autres apporte sa touche finale au style Takanini.
Malgré tout, et cela est si souvent arrivé aux artistes engagés, Poiti ne trouve pas l’écoute espérée auprès de la population de Nuku Hiva. Certains lui reprochent même ses paroles jugées "anticléricales", causant ainsi un sentiment d’incompréhension, mais par-dessus tout, de frustration. D’où l’idée de deux amis possédant un voilier d’amener le groupe sur l’île d’en face, Ua Pou, pour une série de prestations. Sur place, l’accueil exceptionnel des habitants de la vallée de Hakahetau et la mise à disposition de moyens techniques donnent enfin au groupe la chance de s'exprimer, et surtout d’être compris. "E tama ènana mātou,èīa na tō mātou hia, ‘ia vivīniìa mai mātou !" (Nous sommes des enfants marquisiens, ce que nous désirons, c’est être compris ! ).
Le succès remporté sur l’île aux piliers ouvre la porte à de nombreux concerts organisés à...Nuku Hiva. Et à un premier album, composé de 11 morceaux, qui voit le jour la veille de l'ouverture du festival des Marquises 2011. Le titre le plus connu, "Kamave", fait rapidement le tour du Pacifique. A tel point, qu’une réalisatrice de documentaire, Cécile Gendreau-Teissier, décide de consacrer un film au groupe, intitulé "‘Ananāhi, le phénomène Takanini". Dans ce documentaire, un jeune adolescent en route pour un concert du groupe à Moorea, déclare : "Poiti parle comme nous. Il nous comprend". Preuve que le jeune marquisien aux textes parfois dérangeants, a su se faire comprendre des jeunes polynésiens, avec ses mots et son coeur.
Fort d’une richesse culturelle acquise au cours de ces nombreuses années, c’est tout naturellement que Poiti continue son chemin d’artiste, chez lui là-bas à Nuku Hiva, sur les hauteurs de la vallée Pākīu. Après un concert dernièrement à la Maison de la Culture, les Takanini entament l’enregistrement d’un second album, dont la date de sortie sera annoncée prochainement.
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