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Le Président indonésien à Fidji pour un « alter-Forum »

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Le Président indonésien à Fidji pour un « alter-Forum »
SUVA, mercredi 18 juin 2014 (Flash d’Océanie) – Susilo Bambang Yudhoyono, Président indonésien, a entamé mardi une visite officielle à Fidji, où se déroule, jeudi et vendredi, la seconde édition du « Forum de Développement pour le Pacifique » (Pacific Islands Development Forum, PIDF), perçu comme une tentative de constituer une nouvelle tribune régionale, en plus de celle du traditionnel Forum des Îles du Pacifique (FIP).
La visite du Président indonésien, accueilli en grande pompe à son arrivée mardi soir à l’aéroport international de Nadi, est aussi perçue comme un coup diplomatique pour Fidji.
Cet archipel, qui a lancé l’idée de ce PIDF il y a trois ans, en réponse à ce qu’il considère comme une influence excessive de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande sur le FIP, devrait accueillir cette année un nombre grandissant de délégations.
La venue du Président indonésien, dans ce contexte, pour participer à la réunion fidjienne, est considérée comme « historique » par Suva et son Premier ministre Franck Bainimarama, qui dirige un gouvernement issu de son putsch en décembre 2006.
Fidji prépare actuellement des élections annoncées pour le 17 septembre 2014.

Susilo Bambang Yudhoyono, lors de son séjour à Fidji, a aussi laissé entendre qu’il avait l’intention d’aborder la question de la province indonésienne de Papouasie occidentale, où les droits de l’homme sont régulièrement bafoués.
Cette réunion, selon le Président indonésien, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse avant de s’envoler pour Fidji, constitue « une bonne occasion d’expliquer notre politique concernant la Papouasie afin de (…) réduire la mésinformation ou la désinformation ».
Sur ce dossier sensible, le groupement régional du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, composé de Fidji, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, de Vanuatu et du mouvement indépendantiste FLNKS de Nouvelle-Calédonie), ces derniers mois, s’est montré mitigé, certains de ses membres (comme Vanuatu) ayant exprimé une posture critique vis-à-vis de l’Indonésie et favorable à l’octroi d’un statut d’observateur au mouvement de libération papoue, alors que d’autres, comme Fidji ou la Papouasie-Nouvelle-Guinée (voisin immédiat de la province de Papouasie occidentale), se sont affichés plus conciliants en considérant cette affaire comme relevant du domaine de la politique intérieure indonésienne.
Du 11 au 16 janvier 2014, une délégation composée de responsables des membres du GMFL s’était rendue en visite officielle en Indonésie et dans la province papoue, mais Vanuatu avait alors, en signe de protestation, refusé d’y participer.
La mission s’était conclue sur une déclaration soulignant en substance le « respect » de la souveraineté indonésienne sur cette province.

Lors de ce sommet du PIDF, les 19 et 20 juin 2014, il est aussi prévu de mettre un accent particulier sur des initiatives pragmatiques en matière de « croissance verte ».

Au plan bilatéral, l’Indonésie compte aussi réaliser des progrès visible dans sa présence dans le Pacifique Sud, avec, au menu, des entretiens avec Fidji (sur des questions de culture, de gouvernance, de zones maritimes, de pêcheries et de sports).
Une série d’accords bilatéraux et régionaux est aussi prévue à la signature avec pour dénominateur commun, comme bailleur de fonds, le gouvernement de Djakarta.
Fidji a, ces dernières années, bénéficié des largesses de Djakarta, notamment dans le cadre d’une coopération militaire (formation) et, au plan régional, policière avec un soutien appuyé (et quantifié à 500.000 dollars US) à un projet fidjien de création d’une école régionale de police, sous les auspices du GMFL.

Le PIDF se distingue du FIP en ce qu’il accueillie aussi dans ses débats des acteurs privés et associatifs et des représentants de la société civile.
Cette année, Fidji annonce dans sa liste de participants une douzaine de représentants de pays océaniens et plus lointains, ainsi que, à titre d’observateurs, des représentants du Maroc, du Venezuela, d’Israël, de Singapour, du Kazakhstan, du Koweït et de la Géorgie.
La France, de son côté, a d’ores et déjà annoncé sa participation via son ambassadeur en poste sur place, Gilles Montagnier
« Cette rencontre, qui intervient quelques semaines après l’inauguration du Secrétariat du PIDF à Suva est une étape importante pour cette nouvelle organisation, qui permet aux États insulaires du Pacifique de discuter de sujets d’intérêt commun (…) Cette organisation est importante pour nous car tous les États mais également les territoires de la région sont membres, sans discrimination. Ceci permet à nos trois territoires de Polynésie française, Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna – plus d’un demi-million de personnes ! – d’échanger sur des sujets d’intérêt commun avec leurs voisins régionaux (…) Le fait que le secteur privé soit également pleinement associé est également un facteur positif qui fait du PIDF une véritable enceinte régionale, très inclusive », a notamment déclaré le diplomate français en amont de la réunion.

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