PAPEETE, 17 juin 2014 – Le parquet général a requis la nullité des mises en examen de deux des trois anciens agents du GIP soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement et au meurtre du journaliste Jean-Pascal Couraud, il y 16 ans.
La chambre de l’instruction a mis sa décision en délibéré et rendra son arrêt le 8 juillet prochain. La formation de jugement est saisie d’une demande d’annulation des mises en examen de Tino Mara et de Tutu Manate. Les deux anciens agents du Groupement d’intervention de Polynésie (GIP) sont soupçonnés du meurtre de Jean-Pascal Couraud. Il peut s'avérer utile de rappeler ici que l'instruction de cette affaire est toujours en cours et qu'en droit français, les personnes mises en examen sont présumées innocentes jusqu'à ce qu'un tribunal ne prononce sur leur éventuelle culpabilité.
En décembre 1997, ils sont soupçonnés d'avoir lesté et jeté à la mer le journaliste, sur ordre de Léonard Colombel alias "Rere Puputauki", leur chef de l'époque. Tous trois nient mais Puputauki s’était pourvu hors délai devant la chambre de l’instruction, courant janvier 2014.
Mardi matin, lors de l’audience, le procureur général Jacques Lefort a requis la nullité des mises en examen des deux anciens agents du GIP. Le ministère public estime que ces décisions, prononcées en juin 2013 par le juge d’instruction, ne sont pas suffisamment motivées par des indices graves ou concordants.
"Je crois que nous avons suffisamment démontré que ces indices existent, au contraire", a déclaré Me James Lau, avocat de la famille Couraud tout comme Me Eftimie-Spitz, qui affirme : "On a largement de quoi justifier la mise en examen puisque, à de multiples reprises dans ce dossier, on a les aveux des mis en examen, relayés par différentes personnes".
"Je ne ferai pas de commentaire sur la teneur de l’audience de ce matin, si ce n’est bien évidemment que nous éprouvons une certaine sérénité par rapport aux débats d’aujourd’hui", a déclaré en fin d’audience de son côté l’avocat des accusés, Me François Quinquis.
"Un point secondaire"
La chambre de l’instruction était également saisie d’une demande d’annulation des captations sonores réalisées aux domiciles des mis en examen, dans le courant du deuxième semestre 2013. Mais concernant ces pièces, le parquet général a requis une confirmation partielle : "sur la première période, la plus intéressante", commente Me James Lau.
Me Quinquis conteste l’ordonnance de la commission rogatoire ayant permis cette mesure de sonorisation du domicile des prévenus. Pour Me Marie Eftimie-Spitz, "cela démontre qu’il y a un acharnement pour que le résultat de ces captations sonores ne soit pas utilisé dans le cadre de la procédure, parce qu’il est tout à fait – si je peux me permettre – «assassin» vis-à-vis des mis en examen. Et cela est pour moi un élément supplémentaire allant dans le sens de leur culpabilité".
"C’est un point secondaire", pour François Quinquis : "je crois fermement que la chambre devrait annuler sur le fond les mises en examen ; mais je ne pouvais pas en tant que juriste faire l’économie des moyens soulevés relatifs à l’illégalité de la sonorisation".
Pourtant, l'analyse faite de ces sonorisations, dont le quotidien Le Monde avait révélé l’existence début avril, met en évidence plusieurs éléments de conversation évoquant l'homicide du journaliste, suggérant que Tino Mara et Tutu Manate auraient pu être rétribués en contrepartie.
A plusieurs reprises aussi, ces captations sonores permettent d'établir que les mis en examen usent d'une stratégie pour nier les faits qui leurs sont reprochés. "En privé, ils avouent, ils se confessent et lorsqu'on leur demande de reconnaître devant la cour, évidemment qu'ils nient", a déclaré très contrarié à la sortie de l’audience Philippe Couraud, frère de Jean-Pascal et président du Comité de soutien à JPK.
La chambre de l’instruction a mis sa décision en délibéré et rendra son arrêt le 8 juillet prochain. La formation de jugement est saisie d’une demande d’annulation des mises en examen de Tino Mara et de Tutu Manate. Les deux anciens agents du Groupement d’intervention de Polynésie (GIP) sont soupçonnés du meurtre de Jean-Pascal Couraud. Il peut s'avérer utile de rappeler ici que l'instruction de cette affaire est toujours en cours et qu'en droit français, les personnes mises en examen sont présumées innocentes jusqu'à ce qu'un tribunal ne prononce sur leur éventuelle culpabilité.
En décembre 1997, ils sont soupçonnés d'avoir lesté et jeté à la mer le journaliste, sur ordre de Léonard Colombel alias "Rere Puputauki", leur chef de l'époque. Tous trois nient mais Puputauki s’était pourvu hors délai devant la chambre de l’instruction, courant janvier 2014.
Mardi matin, lors de l’audience, le procureur général Jacques Lefort a requis la nullité des mises en examen des deux anciens agents du GIP. Le ministère public estime que ces décisions, prononcées en juin 2013 par le juge d’instruction, ne sont pas suffisamment motivées par des indices graves ou concordants.
"Je crois que nous avons suffisamment démontré que ces indices existent, au contraire", a déclaré Me James Lau, avocat de la famille Couraud tout comme Me Eftimie-Spitz, qui affirme : "On a largement de quoi justifier la mise en examen puisque, à de multiples reprises dans ce dossier, on a les aveux des mis en examen, relayés par différentes personnes".
"Je ne ferai pas de commentaire sur la teneur de l’audience de ce matin, si ce n’est bien évidemment que nous éprouvons une certaine sérénité par rapport aux débats d’aujourd’hui", a déclaré en fin d’audience de son côté l’avocat des accusés, Me François Quinquis.
"Un point secondaire"
La chambre de l’instruction était également saisie d’une demande d’annulation des captations sonores réalisées aux domiciles des mis en examen, dans le courant du deuxième semestre 2013. Mais concernant ces pièces, le parquet général a requis une confirmation partielle : "sur la première période, la plus intéressante", commente Me James Lau.
Me Quinquis conteste l’ordonnance de la commission rogatoire ayant permis cette mesure de sonorisation du domicile des prévenus. Pour Me Marie Eftimie-Spitz, "cela démontre qu’il y a un acharnement pour que le résultat de ces captations sonores ne soit pas utilisé dans le cadre de la procédure, parce qu’il est tout à fait – si je peux me permettre – «assassin» vis-à-vis des mis en examen. Et cela est pour moi un élément supplémentaire allant dans le sens de leur culpabilité".
"C’est un point secondaire", pour François Quinquis : "je crois fermement que la chambre devrait annuler sur le fond les mises en examen ; mais je ne pouvais pas en tant que juriste faire l’économie des moyens soulevés relatifs à l’illégalité de la sonorisation".
Pourtant, l'analyse faite de ces sonorisations, dont le quotidien Le Monde avait révélé l’existence début avril, met en évidence plusieurs éléments de conversation évoquant l'homicide du journaliste, suggérant que Tino Mara et Tutu Manate auraient pu être rétribués en contrepartie.
A plusieurs reprises aussi, ces captations sonores permettent d'établir que les mis en examen usent d'une stratégie pour nier les faits qui leurs sont reprochés. "En privé, ils avouent, ils se confessent et lorsqu'on leur demande de reconnaître devant la cour, évidemment qu'ils nient", a déclaré très contrarié à la sortie de l’audience Philippe Couraud, frère de Jean-Pascal et président du Comité de soutien à JPK.
Tahiti-Infos, le site N°1 de l'information à Tahiti