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Les "fare" flottants provisoirement interdits d'activité

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PUNAAUIA, 12 juin 2014 – L’activité commerciale des pirogues de loisir est provisoirement interdite sur toute la zone portuaire par décision du ministère en charge des Transports maritimes. Une réglementation est en cours d'élaboration.

Cette décision a fait l’objet d’une communication en Conseil des ministres, ce mercredi, "suite aux nouveaux incidents particulièrement graves qui se sont déroulés le week-end dernier sur le banc de sable de Punaauia", indique un communiqué de la présidence daté de jeudi.

Dimanche dans l’après-midi, une bagarre entre les occupants de deux pirogues au mouillage sur le banc de sable de Taapuna s’était généralisée et terminée par un homme harponné à la jambe.

Mais cet incident, où l’on ne déplore qu’un blessé léger, intervient alors que l’activité des pirogues de Taapuna a souvent été liée à des "accidents et incidents multiples" ces derniers mois, insiste la communication officielle. En mai dernier, lors d’une sortie scolaire un adolescent avait été victime d’une grave chute ayant entraîné sa paralysie. La justice a ouvert une enquête préliminaire pour blessures involontaires à la suite de cet accident. Toujours à cause d’une mauvaise chute, en 2011, un autre jeune homme était décédé lors de son évacuation sanitaire vers la métropole.

Le Pays décide donc d'interdire provisoirement l’activité commerciale des "fare" flottants de Punaauia pour se donner le temps de tracer un périmètre réglementaire car, pour l'instant, mises à part les redevances pour la location du corps-mort et le traitement des déchets imposé par le Port autonome de Papeete, gestionnaire du plan d’eau, aucune réglementation ne précise les limites de ce commerce.

La relation entre les propriétaires de ces pirogues de loisir et l'administration ne diffère en rien, pour l'instant, de celle qu'a n'importe quel plaisancier au mouillage dans le lagon de Punaauia. Pourtant, si cette activité n'est pas anodine pour l'environnement, les faits prouvent qu'elle présente aussi des problèmes de sécurité.

Depuis Paris mercredi, Albert Solia a informé Rony Tumahai, le maire de Punaauia, de la décision de ne plus autoriser l'activité commerciale des pirogues sur le lagon qui borde la commune.

Une réunion inter-services se tient lundi en présence de représentants du Tourisme, de la Direction générale des affaires économiques (DGAE) et de la Direction des affaires maritimes (DPAM), avec l'objectif de définir une réglementation permettant d’encadrer strictement cette activité nautique commerciale.

La définition de nouveaux emplacements réservés et sécurisés est également à l’étude avec un découpage du lagon en quatre zones entre Papeete et Taapuna.

Une réunion avec les propriétaires des douze pirogues en activité est programmée en fin de semaine prochaine.

"Nous sommes très contents que le gouvernement mette un terme à l’activité des pirogues jusqu’à ce qu’une réglementation claire soit adoptée", annonce Teva Sylvain, le président de l’association des pirogues de loisir. Son groupe rassemble 5 propriétaires et six pirogues.

"Mais c’est sûr que tous les membres du syndicat ne sont pas contents", reconnait l'exploitant : "cette décision porte atteinte à leur activité commerciale : ils ont des charges à payer, des salariés. (…) Il faut que l’on soit solidaire : on doit d’abord réglementer la profession avant de mettre en place une activité pérenne".

Les "fare" flottants n'ont plus l'autorisation de recevoir des clients à compter de ce jeudi 12 juin sur toute l’étendue de la zone portuaire jusqu’à que soit mis en place une réglementation pour encadrer et sécuriser cette activité.

Quant au zonage envisagé par les services du Pays, Teva Sylvain pose déjà les premiers jalons de la négociation future : "L’endroit le plus demandé, c’est Taapuna sur le banc de sable. Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde puisque parfois on est douze à cet endroit là. Ca gène pas, il faut juste faire attention à ne pas mettre la musique trop forte et à ce que les clients ne provoquent pas des débordements".

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Une meilleure gestion de l’espace maritime

Le port autonome, gestionnaire de l’espace maritime qui va des installations portuaires de Papeete jusqu’à la passe de Taapuna va poursuivre son travail de rationalisation du plan d’eau, entrepris depuis décembre 2013. Interdire les mouillages sauvages n’est plus suffisant : "les fare flottants paient jusqu’à présent une redevance pour l’occupation du domaine maritime mais pas pour exercer une activité commerciale sur le plan d’eau, ils paient une redevance forfaitaire de 15 000 Fcfp juste pour s’amarrer", nuance Mario Banner, le directeur général du port autonome.

Si la réglementation des activités nautiques est à la charge du Pays qui doit l’élaborer, le port autonome, de son côté a déjà revu les tarifs de la redevance, lors du dernier conseil d’administration de l’établissement. En fonction des emplacements et de la facilité d’accès du site, cette redevance pourrait désormais aller du simple au double (une fourchette de prix entre 20 et 40 000 Fcfp est avancée). Il est également question de faire signer de véritables conventions d’occupation du domaine maritime à chacun des exploitants de pirogues, afin de vérifier leurs équipements en amont. "Ce n’est pas qu’un souci de sécurité mais aussi dans le but de préserver l’environnement. Nous n’autoriserons que les pirogues équipées de citernes embarquées pour récupérer leurs déchets. Elles utiliseront les équipements d’assainissement de la marina Taina pour évacuer tout ce qu’elles doivent traiter", précise encore Mario Banner.

De plus, depuis décembre 2013, le Port autonome réfléchit à proposer d’autres sites pour ces fare flottants, actuellement au nombre de 12, pour éviter leur concentration sur le seul banc de sable de Taapuna où la mitoyenneté de ces espaces de fête peut provoquer des troubles à l’ordre public. A terme, les pirogues flottantes des bringueurs du week-end pourraient s’installer jusque vers l’aéroport de Tahiti Faa’a. "Pour l’instant, la mesure prise est provisoire : on lève l’ancre en attendant que le gouvernement légifère".

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