HAO, le 2 juin 2014. Tout est allé très vite à Hao au cours de ces dernières semaines. Trop vite sans doute, au point qu’au-delà du gigantisme du projet –arriver à l’exportation de 50 000 tonnes de poisson par an à terme- des inquiétudes tout aussi grandes sont nées. Ainsi, la semaine dernière Hao a vécu coup sur coup la mise en circulation d’une pétition contre le projet de ferme aquacole des investisseurs chinois qui a recueilli plus de 250 signatures ; mais aussi une manifestation de quelques centaines de personnes jusque devant la mairie pour dénoncer ce projet et les possibles expropriations ; et dans la foulée, pour calmer les esprits échauffés, le déplacement samedi et dimanche sur l’atoll du président du Pays Gaston Flosse, accompagné de quatre de ses ministres : la moitié du gouvernement rien que ça ! Après ce grand oral devant le conseil municipal puis avec la population de Hao, le tavana de la commune l’affirme : «tout le monde est rassuré». Certains regretteraient même de s’être aventurés dans la manifestation de jeudi dernier.
Mais, il faut dire que la population de l’atoll n’avait pas eu droit à une explication de texte en bonne et due forme du projet de ferme aquacole, alors que depuis trois semaines les sirènes chinoises, se sont mises à retentir. Et avec elles, la menace d’expropriation terrienne. Une menace qui existe réellement, même si le président Flosse a assuré au cours du week-end dernier qu’elle ne serait utilisée qu’en «ultime recours». La preuve, ce jeudi les élus de l’assemblée de Polynésie vont étudier un nouveau projet de loi du Pays pour favoriser l’implantation de cette ferme aquacole à Hao et, justement, l’un des dispositifs «prévoit l’application immédiate d’un régime de procédure d'expropriation accéléré, spécifique au projet». On ne peut être plus clair.
Ne pas confondre urgence et précipitation. «La manifestation a eu lieu parce que ces personnes ont sauté des étapes, aujourd’hui leurs craintes ont été apaisées » affirme Théodore Tuahine, le maire de Hao. Mais il est vrai que de nombreuses inconnues ne favorisent pas la sérénité ambiante sur l’atoll. Ainsi, «officieusement on sait que le projet de ferme aquacole se fera à Hao, officiellement j’aimerai bien avoir quelque chose en mains » admet le tavana. De son côté, le gouvernement polynésien tient à faciliter l’implantation de ce vaste projet en évacuant tous les soucis et écueils possibles de la route des investisseurs chinois. La dépollution du lagon étant une étape décisive dans cette optique, le Pays a envoyé sur place, pour une mission d’un mois au moins, l’un des bateaux de la flottille administrative pour appuyer les opérations de nettoyage sous-marin démarrées par l’armée à la fin de l’année 2013. Le Tahiti Nui 9 ira aider le régiment de génie et ses plongeurs, à sortir du lagon divers matériels abandonnés sur place à la fermeture du CEP : des carcasses de véhicules divers et variés, des morceaux de métal entre autres. On parle aussi d’un cimetière de batteries abandonnées. A bord du TN9 qui sera sur place dès ce mardi, trois équipes de trois plongeurs qui se relaieront, une grue pour hisser sur le quai les épaves et même du matériel pour couper le métal sous l'eau. Le but de ce «coup de main» du Pays ? Aller plus vite que le calendrier établi par les militaires pour achever la dépollution de Hao. 2016 est une année beaucoup trop lointaine pour être acceptable au regard des enjeux du projet. Plus vite, il faut aller plus vite.
Mais, il faut dire que la population de l’atoll n’avait pas eu droit à une explication de texte en bonne et due forme du projet de ferme aquacole, alors que depuis trois semaines les sirènes chinoises, se sont mises à retentir. Et avec elles, la menace d’expropriation terrienne. Une menace qui existe réellement, même si le président Flosse a assuré au cours du week-end dernier qu’elle ne serait utilisée qu’en «ultime recours». La preuve, ce jeudi les élus de l’assemblée de Polynésie vont étudier un nouveau projet de loi du Pays pour favoriser l’implantation de cette ferme aquacole à Hao et, justement, l’un des dispositifs «prévoit l’application immédiate d’un régime de procédure d'expropriation accéléré, spécifique au projet». On ne peut être plus clair.
Ne pas confondre urgence et précipitation. «La manifestation a eu lieu parce que ces personnes ont sauté des étapes, aujourd’hui leurs craintes ont été apaisées » affirme Théodore Tuahine, le maire de Hao. Mais il est vrai que de nombreuses inconnues ne favorisent pas la sérénité ambiante sur l’atoll. Ainsi, «officieusement on sait que le projet de ferme aquacole se fera à Hao, officiellement j’aimerai bien avoir quelque chose en mains » admet le tavana. De son côté, le gouvernement polynésien tient à faciliter l’implantation de ce vaste projet en évacuant tous les soucis et écueils possibles de la route des investisseurs chinois. La dépollution du lagon étant une étape décisive dans cette optique, le Pays a envoyé sur place, pour une mission d’un mois au moins, l’un des bateaux de la flottille administrative pour appuyer les opérations de nettoyage sous-marin démarrées par l’armée à la fin de l’année 2013. Le Tahiti Nui 9 ira aider le régiment de génie et ses plongeurs, à sortir du lagon divers matériels abandonnés sur place à la fermeture du CEP : des carcasses de véhicules divers et variés, des morceaux de métal entre autres. On parle aussi d’un cimetière de batteries abandonnées. A bord du TN9 qui sera sur place dès ce mardi, trois équipes de trois plongeurs qui se relaieront, une grue pour hisser sur le quai les épaves et même du matériel pour couper le métal sous l'eau. Le but de ce «coup de main» du Pays ? Aller plus vite que le calendrier établi par les militaires pour achever la dépollution de Hao. 2016 est une année beaucoup trop lointaine pour être acceptable au regard des enjeux du projet. Plus vite, il faut aller plus vite.
25 hectares d’emprise foncière nécessaire
Au total, le projet de ferme aquacole sur Hao va nécessiter d’exploiter environ 25 hectares de terrain pour toutes les installations qui devront être établies. Toutes ces parcelles, au nord de l’atoll avaient été utilisées par l’armée française à l’époque où Hao était la base arrière et logistique durant les 30 ans d’existence et d’activité du CEP. Des terres qui ont été réhabilitées au cours des dernières années, selon le tavana de la commune, et donc libérées de toutes les infrastructures qui avaient pu y être installées par les militaires. La difficulté du projet à Hao, comme ce fut le cas il y a quelques mois encore sur Makemo, c’est que le Pays puisse récupérer cette emprise foncière. D’autant que sur ces 25 hectares, au moins 18 sont des parcelles privées. «Il y a en fait 4 à 5 hectares qui sont à la commune. Nous les céderons au Pays en échange de la mise en place par le gouvernement d’activités économiques sur l’île. Une délibération de la commune devra être prise dans ce sens» déclare Théodore Tuahine, le maire de Hao.
Pour les propriétaires privés, plutôt que l’échange de terrain, dont les conditions restent floues, la municipalité de Hao penche pour une acquisition des parcelles par le Pays. Mais le prix annoncé par la commission d’évaluation des affaires foncières, entre 300 et 500 Fcfp le m2, est apparue trop faible. «Nous souhaitons obtenir au moins un prix à 1 000 Fcfp le m2» annonce le tavana de la commune qui fait figure de médiateur dans ce dossier entre le Pays et les propriétaires terriens et leurs ayants droit. Toutefois, «le prix final reste à déterminer, il ne faut pas être trop gourmand. L’important est que le Pays puisse acheter et que le projet se fasse». A 1000 Fcfp le m2, l’enveloppe globale se situerait donc, au maximum pour le Pays, à 250 millions de Fcfp. Mais l’acquisition de ces parcelles ne sera pas simple comme toutes les affaires foncières polynésiennes en raison de la multiplicité des intervenants. En l’occurrence, plus d’une quinzaine de familles serait concernée par l’emprise foncière de ce projet de ferme aquacole. «On a commencé à faire des recherches sur une parcelle de 2 hectares et nous sommes remontés jusqu’à sept souches différentes ! Au final, sur certaines parcelles il peut y avoir plusieurs centaines d’ayants droit» admet Théodore Tuahine.
Au total, le projet de ferme aquacole sur Hao va nécessiter d’exploiter environ 25 hectares de terrain pour toutes les installations qui devront être établies. Toutes ces parcelles, au nord de l’atoll avaient été utilisées par l’armée française à l’époque où Hao était la base arrière et logistique durant les 30 ans d’existence et d’activité du CEP. Des terres qui ont été réhabilitées au cours des dernières années, selon le tavana de la commune, et donc libérées de toutes les infrastructures qui avaient pu y être installées par les militaires. La difficulté du projet à Hao, comme ce fut le cas il y a quelques mois encore sur Makemo, c’est que le Pays puisse récupérer cette emprise foncière. D’autant que sur ces 25 hectares, au moins 18 sont des parcelles privées. «Il y a en fait 4 à 5 hectares qui sont à la commune. Nous les céderons au Pays en échange de la mise en place par le gouvernement d’activités économiques sur l’île. Une délibération de la commune devra être prise dans ce sens» déclare Théodore Tuahine, le maire de Hao.
Pour les propriétaires privés, plutôt que l’échange de terrain, dont les conditions restent floues, la municipalité de Hao penche pour une acquisition des parcelles par le Pays. Mais le prix annoncé par la commission d’évaluation des affaires foncières, entre 300 et 500 Fcfp le m2, est apparue trop faible. «Nous souhaitons obtenir au moins un prix à 1 000 Fcfp le m2» annonce le tavana de la commune qui fait figure de médiateur dans ce dossier entre le Pays et les propriétaires terriens et leurs ayants droit. Toutefois, «le prix final reste à déterminer, il ne faut pas être trop gourmand. L’important est que le Pays puisse acheter et que le projet se fasse». A 1000 Fcfp le m2, l’enveloppe globale se situerait donc, au maximum pour le Pays, à 250 millions de Fcfp. Mais l’acquisition de ces parcelles ne sera pas simple comme toutes les affaires foncières polynésiennes en raison de la multiplicité des intervenants. En l’occurrence, plus d’une quinzaine de familles serait concernée par l’emprise foncière de ce projet de ferme aquacole. «On a commencé à faire des recherches sur une parcelle de 2 hectares et nous sommes remontés jusqu’à sept souches différentes ! Au final, sur certaines parcelles il peut y avoir plusieurs centaines d’ayants droit» admet Théodore Tuahine.
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