NOUMÉA, 7 mai 2014 (AFP) - La question de l'indépendance ou du maintien au sein de la République a phagocyté débats télévisés et meetings de terrain en Nouvelle-Calédonie, où se tiennent dimanche des élections provinciales cruciales dans le processus de décolonisation en cours.
Les sujets économiques et sociaux ont été évoqués sans faire le poids face à ce sujet ultrasensible alors même que les inégalités demeurent un obstacle au "destin commun" à construire entre communautés et que des réformes structurelles (fiscalité, etc.) doivent être conduites pour trouver les 10 milliards CFP (83,8 M EUR) nécessaires pour boucler le prochain budget.
Le scrutin de dimanche ouvrira le dernier mandat de l'accord de Nouméa, signé en 1998, au cours duquel un référendum d'autodétermination doit avoir lieu. Constitutionnalisé, cet accord a été approuvé par référendum en 1998 par 72% des Calédoniens.
Les nouveaux élus du Congrès, où siègent les élus des trois provinces du Sud, du Nord et des îles Loyauté, pourront décider (aux 3/5èmes) de la date de cette consultation. Mais si en 2018 elle n'a pas été fixée, l'Etat a la charge d'organiser le vote.
Dans la perspective de ces échéances historiques pour cet archipel qui a connu une quasi-guerre civile dans les années 1980 entre partisans et opposants à l'indépendance, les formations politiques défendent des scenarios différents, notamment au sein de la droite loyaliste en proie à de profondes divisions.
"Nous voulons une solution consensuelle, garantissant une Nouvelle-Calédonie largement autonome et un avenir partagé dans la France", préconise Cynthia Ligeard, tête de liste du Front pour l'Unité (FPU), proche de l'UMP, dans la province Sud où se trouvent Nouméa et la majeure partie de l'activité économique.
Actuelle présidente de la collectivité, elle craint qu'un référendum binaire "pour ou contre l'indépendance ravive les tensions entre les communautés".
Indépendantistes plus unis
Calédonie Ensemble (centre droit) prône dans cette campagne la tenue d'un "référendum éclairé". "Nous devons construire ensemble les deux branches de l'alternative politique. Au lendemain des provinciales, nous voulons discuter avec l'Etat et les indépendantistes les deux projets de société possibles: celui de l'indépendance et celui d'un pays émancipé au sein de la République", explique Philippe Gomes, député (UDI) et chef de file de CE.
L'Union pour la Calédonie dans la France (UCF), la plus à droite des trois formations non indépendantistes, ne veut discuter qu'une seule année avec les indépendantistes, puis en cas d'échec, organiser dès 2015 le référendum. "La Nouvelle-Calédonie, la métropole et le reste du monde connaîtront alors la volonté majoritaire des Calédoniens", estime Sonia Backes, tête de liste UCF.
En face, les indépendantistes affichent une position plus unitaire et entendent, sans accélérer le calendrier, "poursuivre le déroulé de l'accord de Nouméa".
La France n'exercera alors plus en Nouvelle-Calédonie, inscrite depuis 1986 sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU, que les compétences régaliennes (monnaie, défense, justice, ordre public, diplomatie).
"Le processus de décolonisation doit aller à son terme, c'est à dire la pleine souveraineté. (...) La seule chose à discuter sera le lien avec la France et nous sommes prêts à des accords de coopération, tant avec la France et l'Europe, qu'avec les pays de la région", affirme Roch Wamytan, ténor du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste). Dans la région par exemple, les îles Cook ou encore Niue sont des états indépendants en libre association avec la Nouvelle-Zélande.
Président de la province Nord, apôtre de l'utilisation de la richesse en nickel pour asseoir l'indépendance économique, Paul Néaoutyine considère que progressivement ses thèses vont gagner du terrain. "Nous avons encore à convaincre les autres que la situation coloniale n'est pas une situation normale (...) et que nous avons vocation à la libre autodétermination", explique-t-il.
Actuellement, les indépendantistes disposent de 23 sièges sur 54 au Congrès, mais l'écart entre les deux camps devrait se resserrer compte tenu des dissensions au sein des loyalistes.
En vertu de la décolonisation en cours, les élections de dimanche sont réservées aux "citoyens" calédoniens, c'est à dire les personnes installées dans l'île depuis au moins novembre 1998.
cw/sla/fm
Les sujets économiques et sociaux ont été évoqués sans faire le poids face à ce sujet ultrasensible alors même que les inégalités demeurent un obstacle au "destin commun" à construire entre communautés et que des réformes structurelles (fiscalité, etc.) doivent être conduites pour trouver les 10 milliards CFP (83,8 M EUR) nécessaires pour boucler le prochain budget.
Le scrutin de dimanche ouvrira le dernier mandat de l'accord de Nouméa, signé en 1998, au cours duquel un référendum d'autodétermination doit avoir lieu. Constitutionnalisé, cet accord a été approuvé par référendum en 1998 par 72% des Calédoniens.
Les nouveaux élus du Congrès, où siègent les élus des trois provinces du Sud, du Nord et des îles Loyauté, pourront décider (aux 3/5èmes) de la date de cette consultation. Mais si en 2018 elle n'a pas été fixée, l'Etat a la charge d'organiser le vote.
Dans la perspective de ces échéances historiques pour cet archipel qui a connu une quasi-guerre civile dans les années 1980 entre partisans et opposants à l'indépendance, les formations politiques défendent des scenarios différents, notamment au sein de la droite loyaliste en proie à de profondes divisions.
"Nous voulons une solution consensuelle, garantissant une Nouvelle-Calédonie largement autonome et un avenir partagé dans la France", préconise Cynthia Ligeard, tête de liste du Front pour l'Unité (FPU), proche de l'UMP, dans la province Sud où se trouvent Nouméa et la majeure partie de l'activité économique.
Actuelle présidente de la collectivité, elle craint qu'un référendum binaire "pour ou contre l'indépendance ravive les tensions entre les communautés".
Indépendantistes plus unis
Calédonie Ensemble (centre droit) prône dans cette campagne la tenue d'un "référendum éclairé". "Nous devons construire ensemble les deux branches de l'alternative politique. Au lendemain des provinciales, nous voulons discuter avec l'Etat et les indépendantistes les deux projets de société possibles: celui de l'indépendance et celui d'un pays émancipé au sein de la République", explique Philippe Gomes, député (UDI) et chef de file de CE.
L'Union pour la Calédonie dans la France (UCF), la plus à droite des trois formations non indépendantistes, ne veut discuter qu'une seule année avec les indépendantistes, puis en cas d'échec, organiser dès 2015 le référendum. "La Nouvelle-Calédonie, la métropole et le reste du monde connaîtront alors la volonté majoritaire des Calédoniens", estime Sonia Backes, tête de liste UCF.
En face, les indépendantistes affichent une position plus unitaire et entendent, sans accélérer le calendrier, "poursuivre le déroulé de l'accord de Nouméa".
La France n'exercera alors plus en Nouvelle-Calédonie, inscrite depuis 1986 sur la liste des pays à décoloniser de l'ONU, que les compétences régaliennes (monnaie, défense, justice, ordre public, diplomatie).
"Le processus de décolonisation doit aller à son terme, c'est à dire la pleine souveraineté. (...) La seule chose à discuter sera le lien avec la France et nous sommes prêts à des accords de coopération, tant avec la France et l'Europe, qu'avec les pays de la région", affirme Roch Wamytan, ténor du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste). Dans la région par exemple, les îles Cook ou encore Niue sont des états indépendants en libre association avec la Nouvelle-Zélande.
Président de la province Nord, apôtre de l'utilisation de la richesse en nickel pour asseoir l'indépendance économique, Paul Néaoutyine considère que progressivement ses thèses vont gagner du terrain. "Nous avons encore à convaincre les autres que la situation coloniale n'est pas une situation normale (...) et que nous avons vocation à la libre autodétermination", explique-t-il.
Actuellement, les indépendantistes disposent de 23 sièges sur 54 au Congrès, mais l'écart entre les deux camps devrait se resserrer compte tenu des dissensions au sein des loyalistes.
En vertu de la décolonisation en cours, les élections de dimanche sont réservées aux "citoyens" calédoniens, c'est à dire les personnes installées dans l'île depuis au moins novembre 1998.
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