PAPEETE, le 6 mai 2014. Le dernier roman de l'auteur maori néo-zélandais Witi Ihimaera "La femme de Parihaka", publié Au Vent des îles est une magnifique histoire d’amour sur fond de fresque historique, nichée au cœur de l’un des épisodes douloureux de la colonisation de la Nouvelle Zélande. Sentiments charnels et ceux pour la terre se mêlent en un puissant récit.
Pour les Maoris, le Taranaki est une montagne sacrée. A la fin du 19e siècle, c’est sur les contreforts de cette montagne «vivante», qu’une communauté de Maoris est venue se réfugier lorsque les colons et les troupes britanniques les spoliaient petit à petit de leurs terres, dans les plaines fertiles. Au pied de cette montagne froide, un village allait être fondé, Parihaka, puis rasé le 5 novembre 1881 par les troupes britanniques. A l’issue de cette reddition sans combat, les hommes du campement, pourtant pacifiques, furent dispersés dans différentes prisons de Nouvelle- Zélande pour avoir refusé de livrer leurs terres aux colons. A la suite de cet exil forcé, des femmes de Parihaka ont parcouru le pays, à pied, à la recherche de leurs époux, fils ou frères emprisonnés dans tout le pays.
Voilà le fil rouge historiquement établi (les notes bibliographiques en fin de livre sont généreuses) à partir duquel Witi Ihimaera élabore son dernier roman. Paru en 2011 en Nouvelle-Zélande, "La femme de Parihaka" a rencontré un grand succès, car par le biais du roman, de nombreux lecteurs ont découvert ou redécouvert cet épisode de l’Histoire néo-zélandaise. Désormais, grâce à la maison d’édition Au Vent des Îles, le roman est publié en français où il a déjà été remarqué à Paris, lors du dernier salon du livre. L’héroïne du roman, Erenora est justement l’une de ses femmes de Parihaka animée par le besoin de retrouver son époux, Horitana. Ce guerrier maori repenti rejoint la communauté de Parihaka et adopte l’attitude générale de résistance pacifique du village. Mais, il se heurte à la jalousie d’un colon propriétaire foncier et se retrouve emprisonné bien au-delà de la peine que lui inflige la justice néo-zélandaise, tenu au secret sur une île isolée. Erenora n’écoutant que son cœur va finir par le retrouver.
Tout au long de sa quête, défile dans le roman de Witi Ihimaera, toute l’histoire vraie de la spoliation des terres maoris, la colonisation de la Nouvelle Zélande par les Européens, majoritairement britanniques mais aussi, plus surprenants, allemands ; l’occupation du pays par 20 000 soldats pour briser la résistance maori et l’ombre menaçante du gouverneur Grey. En supplément à cette histoire, déjà riche, l’auteur introduit une version maori de l’homme au masque de fer d’Alexandre Dumas (ici un moko en argent), un clin d’œil à la culture française très appréciée de Witi Ihimaera, et même de subtiles références à l’opéra Fidelio de Beethoven. "La Femme de Parihaka" se lit naturellement comme un roman, puisque c’est le cas, mais il peut s’apprécier également pour la justesse des nombreuses références historiques qu’il présente. L’auteur lui-même le considère comme un livre hybride : une originalité dont on ressort remué dans tous les sens du terme, aussi bien par l’amour d’Erenora et d’Horitana, que par la lutte du peuple maori pour sauver sa montagne sacrée.
La femme de Parihaka, Au Vent des Îles (Collection Littératures du Pacifique), 400 pages, 2 700 Fcfp
Pour acheter le livre en ligne auprès de la maison d'édition Au Vent des Îles, CLIQUER ICI
Pour les Maoris, le Taranaki est une montagne sacrée. A la fin du 19e siècle, c’est sur les contreforts de cette montagne «vivante», qu’une communauté de Maoris est venue se réfugier lorsque les colons et les troupes britanniques les spoliaient petit à petit de leurs terres, dans les plaines fertiles. Au pied de cette montagne froide, un village allait être fondé, Parihaka, puis rasé le 5 novembre 1881 par les troupes britanniques. A l’issue de cette reddition sans combat, les hommes du campement, pourtant pacifiques, furent dispersés dans différentes prisons de Nouvelle- Zélande pour avoir refusé de livrer leurs terres aux colons. A la suite de cet exil forcé, des femmes de Parihaka ont parcouru le pays, à pied, à la recherche de leurs époux, fils ou frères emprisonnés dans tout le pays.
Voilà le fil rouge historiquement établi (les notes bibliographiques en fin de livre sont généreuses) à partir duquel Witi Ihimaera élabore son dernier roman. Paru en 2011 en Nouvelle-Zélande, "La femme de Parihaka" a rencontré un grand succès, car par le biais du roman, de nombreux lecteurs ont découvert ou redécouvert cet épisode de l’Histoire néo-zélandaise. Désormais, grâce à la maison d’édition Au Vent des Îles, le roman est publié en français où il a déjà été remarqué à Paris, lors du dernier salon du livre. L’héroïne du roman, Erenora est justement l’une de ses femmes de Parihaka animée par le besoin de retrouver son époux, Horitana. Ce guerrier maori repenti rejoint la communauté de Parihaka et adopte l’attitude générale de résistance pacifique du village. Mais, il se heurte à la jalousie d’un colon propriétaire foncier et se retrouve emprisonné bien au-delà de la peine que lui inflige la justice néo-zélandaise, tenu au secret sur une île isolée. Erenora n’écoutant que son cœur va finir par le retrouver.
Tout au long de sa quête, défile dans le roman de Witi Ihimaera, toute l’histoire vraie de la spoliation des terres maoris, la colonisation de la Nouvelle Zélande par les Européens, majoritairement britanniques mais aussi, plus surprenants, allemands ; l’occupation du pays par 20 000 soldats pour briser la résistance maori et l’ombre menaçante du gouverneur Grey. En supplément à cette histoire, déjà riche, l’auteur introduit une version maori de l’homme au masque de fer d’Alexandre Dumas (ici un moko en argent), un clin d’œil à la culture française très appréciée de Witi Ihimaera, et même de subtiles références à l’opéra Fidelio de Beethoven. "La Femme de Parihaka" se lit naturellement comme un roman, puisque c’est le cas, mais il peut s’apprécier également pour la justesse des nombreuses références historiques qu’il présente. L’auteur lui-même le considère comme un livre hybride : une originalité dont on ressort remué dans tous les sens du terme, aussi bien par l’amour d’Erenora et d’Horitana, que par la lutte du peuple maori pour sauver sa montagne sacrée.
La femme de Parihaka, Au Vent des Îles (Collection Littératures du Pacifique), 400 pages, 2 700 Fcfp
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