PARIS, 5 mai 2014 (AFP) - "Je n'envisage pas ma vie ailleurs qu'en Nouvelle-Calédonie. Je suis Français et Calédonien et mon pays, c'est ici", lâche Flavien Pierson, jeune éleveur, descendant de pionniers européens, qui veut croire à la décolonisation pacifique de cet archipel du Pacifique sud où se tiennent dans quelques jours des élections importantes.
Chapeau texan vissé sur la tête et bottes à éperons aux pieds, cet ingénieur agronome de 28 ans, formé à Toulouse, s'est installé il y a juste un an sur une propriété familiale à Païta, à une quarantaine de kilomètres au nord de Nouméa.
Avec fierté, il raconte que son arrière-arrière-grand-père paternel, un Normand employé dans la marine marchande, a fait souche sur le Caillou vers 1880 et qu'il avait alors acquis 2.000 hectares à l'administration coloniale pour faire de l'élevage et du maraichage.
"Ma famille a choisi de s'installer en Nouvelle-Calédonie. Du côté de ma mère, ses ancêtres sont arrivés avant la colonisation française en 1853 et je suis la septième génération. Je ne me considère pas comme une +victime de l'Histoire+", insiste-t-il, précisant que ce terme ne lui semble approprié que pour les descendants de bagnards.
Directeur de l'UPRA-bovine, chargé de la diffusion et de l'amélioration génétique du bétail, ce cow-boy au visage poupin investit tout son temps libre dans sa propriété de 350 hectares, que jouxtent des montagne scarifiées par l'exploitation du nickel.
"Je ne pourrais pas m'en sortir sans mon salaire, c'est trop dur maintenant. Il y a 20 ans, le troupeau calédonien de bovins comptait 160.000 têtes et on était auto-suffisant. Aujourd'hui, il y a 65.000 têtes et on importe beaucoup", confie-t-il, conscient que les "broussards", comme on surnomme les agriculteurs caldoches (d'origine européenne, ndlr), sont une espèce en voie de disparition.
Dans cette île, où l'industrie du nickel est reine, l'agriculture ne cesse en effet de perdre du terrain.
Chapeau texan vissé sur la tête et bottes à éperons aux pieds, cet ingénieur agronome de 28 ans, formé à Toulouse, s'est installé il y a juste un an sur une propriété familiale à Païta, à une quarantaine de kilomètres au nord de Nouméa.
Avec fierté, il raconte que son arrière-arrière-grand-père paternel, un Normand employé dans la marine marchande, a fait souche sur le Caillou vers 1880 et qu'il avait alors acquis 2.000 hectares à l'administration coloniale pour faire de l'élevage et du maraichage.
"Ma famille a choisi de s'installer en Nouvelle-Calédonie. Du côté de ma mère, ses ancêtres sont arrivés avant la colonisation française en 1853 et je suis la septième génération. Je ne me considère pas comme une +victime de l'Histoire+", insiste-t-il, précisant que ce terme ne lui semble approprié que pour les descendants de bagnards.
Directeur de l'UPRA-bovine, chargé de la diffusion et de l'amélioration génétique du bétail, ce cow-boy au visage poupin investit tout son temps libre dans sa propriété de 350 hectares, que jouxtent des montagne scarifiées par l'exploitation du nickel.
"Je ne pourrais pas m'en sortir sans mon salaire, c'est trop dur maintenant. Il y a 20 ans, le troupeau calédonien de bovins comptait 160.000 têtes et on était auto-suffisant. Aujourd'hui, il y a 65.000 têtes et on importe beaucoup", confie-t-il, conscient que les "broussards", comme on surnomme les agriculteurs caldoches (d'origine européenne, ndlr), sont une espèce en voie de disparition.
Dans cette île, où l'industrie du nickel est reine, l'agriculture ne cesse en effet de perdre du terrain.
- 'La paix est fragile' -
"Il n'y a plus de foncier. Beaucoup de terres ont été rendues aux clans kanak mais elles ne sont pas exploitées et les vieux éleveurs vendent leurs propriétés au plus offrant parce que c'est leur assurance-vie", regrette Flavien Pierson, dont le troupeau, en cours de constitution, compte 110 têtes de Brahmousin, croisement de Brahman, race d'origine indienne, et de Limousin.
Profondément attaché à son terroir, Flavien Pierson, veut que la Nouvelle-Calédonie reste française et espère que les élections provinciales du 11 mai prochain conserveront la majorité aux loyalistes.
Ce scrutin marquera l'ouverture du dernier mandat de l'accord de Nouméa, qui a instauré un processus de décolonisation progressif, avant un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018.
"L'indépendance n'est pas une solution pour le pays. Moi, je suis persuadé qu'on peut trouver un compromis avec les Kanak et vivre tous ensemble en bonne harmonie", confie-t-il, disant comprendre "le mal fait jadis aux Mélanésiens mais ne pas s'en sentir responsable".
"Il faut arrêter de regarder sans cesse le passé. On doit aller de l'avant pour faire tourner l'économie."
Optimiste, Flavien Pierson pense que les indépendantistes kanak ne voudront pas rompre tous les liens avec la France mais que pour cela il faudra négocier et donner des symboles.
"Ca me ferait mal si on change de nom et qu'on devient la Kanaky-Calédonie, mais si ça permet d'apaiser les tensions, on peut en parler", concède-t-il du bout des lèvres.
Vu les difficultés budgétaires de la métropole, le jeune éleveur craint toutefois que la France soit tentée de "lâcher la Nouvelle-Calédonie", qui se retrouverait à la merci de "l'Australie ou pire de la Chine".
Il redoute aussi la réaction d'un nombre croissant de jeunes kanak, laissés pour compte de la politique de rattrapage économique, et en rupture avec l'autorité coutumière., dans cette société encore très inégalitaire.
"La paix est fragile, il suffirait d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres", estime le jeune homme.
"Il n'y a plus de foncier. Beaucoup de terres ont été rendues aux clans kanak mais elles ne sont pas exploitées et les vieux éleveurs vendent leurs propriétés au plus offrant parce que c'est leur assurance-vie", regrette Flavien Pierson, dont le troupeau, en cours de constitution, compte 110 têtes de Brahmousin, croisement de Brahman, race d'origine indienne, et de Limousin.
Profondément attaché à son terroir, Flavien Pierson, veut que la Nouvelle-Calédonie reste française et espère que les élections provinciales du 11 mai prochain conserveront la majorité aux loyalistes.
Ce scrutin marquera l'ouverture du dernier mandat de l'accord de Nouméa, qui a instauré un processus de décolonisation progressif, avant un référendum d'autodétermination entre 2014 et 2018.
"L'indépendance n'est pas une solution pour le pays. Moi, je suis persuadé qu'on peut trouver un compromis avec les Kanak et vivre tous ensemble en bonne harmonie", confie-t-il, disant comprendre "le mal fait jadis aux Mélanésiens mais ne pas s'en sentir responsable".
"Il faut arrêter de regarder sans cesse le passé. On doit aller de l'avant pour faire tourner l'économie."
Optimiste, Flavien Pierson pense que les indépendantistes kanak ne voudront pas rompre tous les liens avec la France mais que pour cela il faudra négocier et donner des symboles.
"Ca me ferait mal si on change de nom et qu'on devient la Kanaky-Calédonie, mais si ça permet d'apaiser les tensions, on peut en parler", concède-t-il du bout des lèvres.
Vu les difficultés budgétaires de la métropole, le jeune éleveur craint toutefois que la France soit tentée de "lâcher la Nouvelle-Calédonie", qui se retrouverait à la merci de "l'Australie ou pire de la Chine".
Il redoute aussi la réaction d'un nombre croissant de jeunes kanak, laissés pour compte de la politique de rattrapage économique, et en rupture avec l'autorité coutumière., dans cette société encore très inégalitaire.
"La paix est fragile, il suffirait d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres", estime le jeune homme.
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