PARIS, 7 août 2013 - L'impact environnemental des fuites d'eau contaminée récemment mises au jour à la centrale japonaise de Fukushima reste marginal par rapport à la radioactivité totale émise en 2011 au moment de l'accident, estime Jérôme Joly, directeur général adjoint de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, France).
Quelle est l'ampleur de la pollution marine occasionnée par les rejets radioactifs de la centrale ?
"Au printemps 2011, on a eu des rejets massifs, aussi bien aériens que marins. Ces rejets massifs sont terminés, mais on sait depuis le début que des rejets diffus existent toujours, notamment en raison de l'eau qu'on continue à injecter dans les réacteurs pour les refroidir. Les bâtiments de la centrale ne sont plus étanches puisque quand on pompe cette eau pour la recycler, on récupère non seulement l'eau qu'on a injectée, mais aussi de l'eau qui vient de la nappe phréatique.
Depuis l'accident, il y a une source dite "secondaire" de contamination de l'océan par cette voie, mais ce n'est pas la seule ! Il y a aussi les rejets aériens qui se sont déposés sur les sols et qui sont lessivés par les pluies avant d'être rejetés en mer par les rivières et les fleuves. On le voit parce que les poissons de rivières sont contaminés.
Cette pollution diffuse par la nappe phréatique, elle dure quasiment depuis le début. En termes de rejets, elle est sans commune mesure avec l'accident initial mais elle est continue".
Quelles sont les conséquences environnementales de ces fuites d'eau ?
"On ne voit rien de nouveau aujourd'hui sur les mesures environnementales, que ce soit l'eau de mer, les sédiments ou les poissons. Je pense que c'est de second ordre. Le Japon à cet endroit bénéficie de deux courants qui longent la côte et qui partent plein est dans le Pacifique, avec un effet de dilution très important.
On est parti sur une contamination qui va durer dans le temps, c'est évident, mais la source dont on parle (les fuites d'eau radioactives, ndlr) ne change pas la physionomie du problème".
L'exploitant de la centrale, Tepco, fait-il ce qu'il faut pour protéger l'environnement ?
"Eviter la contamination de l'environnement doit faire partie des objectifs prioritaires de Tepco. D'autant que cette contamination secondaire en mer est un sujet extrêmement sensible au Japon.
Tepco s'est beaucoup focalisé sur la récupération des combustibles nucléaires dans les piscines des réacteurs, un sujet qui avance bien. Mais, visiblement, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise, la NRA, estime que Tepco n'a pas pris la mesure de l'urgence à traiter la gestion de l'eau contaminée sur le site.
Plus de deux ans après l'accident, quand on voit que la contamination environnementale n'est pas encore maîtrisée, je comprends que la NRA se manifeste ! Si elle ne le faisait pas, elle serait critiquable".
(propos recueillis par Laurent BANGUET)
Quelle est l'ampleur de la pollution marine occasionnée par les rejets radioactifs de la centrale ?
"Au printemps 2011, on a eu des rejets massifs, aussi bien aériens que marins. Ces rejets massifs sont terminés, mais on sait depuis le début que des rejets diffus existent toujours, notamment en raison de l'eau qu'on continue à injecter dans les réacteurs pour les refroidir. Les bâtiments de la centrale ne sont plus étanches puisque quand on pompe cette eau pour la recycler, on récupère non seulement l'eau qu'on a injectée, mais aussi de l'eau qui vient de la nappe phréatique.
Depuis l'accident, il y a une source dite "secondaire" de contamination de l'océan par cette voie, mais ce n'est pas la seule ! Il y a aussi les rejets aériens qui se sont déposés sur les sols et qui sont lessivés par les pluies avant d'être rejetés en mer par les rivières et les fleuves. On le voit parce que les poissons de rivières sont contaminés.
Cette pollution diffuse par la nappe phréatique, elle dure quasiment depuis le début. En termes de rejets, elle est sans commune mesure avec l'accident initial mais elle est continue".
Quelles sont les conséquences environnementales de ces fuites d'eau ?
"On ne voit rien de nouveau aujourd'hui sur les mesures environnementales, que ce soit l'eau de mer, les sédiments ou les poissons. Je pense que c'est de second ordre. Le Japon à cet endroit bénéficie de deux courants qui longent la côte et qui partent plein est dans le Pacifique, avec un effet de dilution très important.
On est parti sur une contamination qui va durer dans le temps, c'est évident, mais la source dont on parle (les fuites d'eau radioactives, ndlr) ne change pas la physionomie du problème".
L'exploitant de la centrale, Tepco, fait-il ce qu'il faut pour protéger l'environnement ?
"Eviter la contamination de l'environnement doit faire partie des objectifs prioritaires de Tepco. D'autant que cette contamination secondaire en mer est un sujet extrêmement sensible au Japon.
Tepco s'est beaucoup focalisé sur la récupération des combustibles nucléaires dans les piscines des réacteurs, un sujet qui avance bien. Mais, visiblement, l'autorité de sûreté nucléaire japonaise, la NRA, estime que Tepco n'a pas pris la mesure de l'urgence à traiter la gestion de l'eau contaminée sur le site.
Plus de deux ans après l'accident, quand on voit que la contamination environnementale n'est pas encore maîtrisée, je comprends que la NRA se manifeste ! Si elle ne le faisait pas, elle serait critiquable".
(propos recueillis par Laurent BANGUET)
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